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Autriche

Charles et Zita

L'édition collector en un volume des deux biographies à succès de Jean Sévillia, Le Dernier Empereur. Charles d'Autriche 1887-1922 et Zita, impératrice courage. En 1916, à la mort de l'empereur François-Joseph, lui succédant sur le trône des Habsbourg, son petit-neveu, l'archiduc Charles, marié cinq ans plus tôt avec la princesse Zita de Bourbon-Parme, devenait l'empereur Charles Ier en Autriche et le roi Charles IV en Hongrie. Il avait 29 ans, et un programme : la paix, les réformes. De 1916 à 1918, le jeune monarque tenta l'impossible pour desserrer l'alliance allemande dont il avait hérité et permettre à son pays de sortir du conflit. Il ouvrit à cette fin des négociations secrètes avec les Alliés, notamment par le truchement de ses beaux-frères, Sixte et Xavier de Bourbon-Parme, officiers dans l'armée belge. Cependant aucun de ses adversaires ne saisit la main que tendait Charles Ier, soutenu par son épouse. En 1918, l'Autriche-Hongrie démantelée, l'empereur dut renoncer au pouvoir. Il se réfugia en Suisse avec sa famille, mais sans perdre l'espoir de retrouver un jour sa couronne. Après deux vaines tentatives de restauration en Hongrie, en 1921, Charles et Zita furent relégués par les Alliés sur l'île de Madère où ils vécurent dans le dénuement. Cette page sombre, vécue chrétiennement, s'acheva dans le drame : le 1er avril 1922, l'empereur mourut à l'âge de 34 ans. L'impératrice Zita, alors âgée de 30 ans et enceinte de son huitième enfant, devait survivre soixante-sept ans à son mari. Dans un premier temps, elle se voua à élever ses enfants, dont l'aîné, Otto de Habsbourg, était destiné à la politique. Vivant en exil en Espagne, en Belgique, aux Etats-Unis et au Québec, l'impératrice Zita revint en Europe au début des années 1950, mais n'eut le droit de revenir en Autriche qu'en 1982. A sa mort, en 1989, à l'âge de 97 ans, ses obsèques ont été célébrées à Vienne selon l'ancien cérémonial funèbre des Habsbourg. L'empereur Charles Ier a été béatifié par Jean-Paul II en 2004. L'impératrice Zita fait aussi l'objet d'un procès de béatification, ouvert en 2009. La dimension spirituelle de ces deux personnages, outre la tragique singularité de leur destin historique, confère à leur couple un rayonnement croissant.

10/2023

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Histoire internationale

Joseph Kabris, ou les possibilités d'une vie. 1780-1822

A la fin du XVIIIe siècle, le Français Joseph Kabris a vécu sept ans sur une île du Pacifique. Il s'est intégré à la société locale. Arraché à son île, il est devenu russe, avant de regagner la France. Là, il a donné à sa vie les traits d'une épopée, devenant le monde en personne. Comprendre comment on devient Joseph Kabris : voici l'enjeu de ce texte foisonnant et ambitieux. Joseph Kabris est tatoué de la tête aux pieds. C'est ainsi qu'il gagne sa vie dans les lieux de spectacle et d'exhibition de la Restauration, montrant son corps et mettant en mots l'" étrange destinée " qu'il a eue. Né à Bordeaux vers 1780, embarqué sur un baleinier anglais, il a vécu sept ans sur une des îles Marquises, Nuku Hiva. Parmi les " sauvages ", il est devenu l'un d'eux. Il a appris leur monde, leurs gestes, leur langue et oublié la sienne. C'est là qu'il a été tatoué. En 1804, une expédition russe est venue et l'a arraché à son île, à sa femme et à ses enfants. Sans cesser tout à fait d'être un " sauvage ", il est devenu russe, a rencontré le Tsar, avant de regagner la France. Il a repris sa langue, il a appris à dire sa vie, à lui donner les traits d'une épopée. Il a fasciné les foules. Il est devenu le monde en personne. Il est mort à 42 ans, sans jamais revoir son île. Kabris a ainsi multiplié les recommencements, ne cessant de voir ses habitudes s'abolir et d'en reprendre d'autres. Il devient marin, chef de guerre, professeur de natation, homme de foire, recyclant les passés qu'il a incorporés, prenant appui sur les systèmes sociaux où il se trouve. Et, chaque fois, il tire parti de ce qu'il a déjà vécu pour négocier au mieux ce qu'on attend de lui. Dans cette enquête fascinante et troublante, il ne s'agit pas seulement de découvrir à hauteur d'homme une histoire de la mondialisation dont émergent nos sociétés contemporaines. Cheminer dans cette existence se faisant, l'explorer à la manière d'une " carrière " dans laquelle Kabris s'engage, bifurque, insiste, abandonne ou se convertit, comprendre en somme comment on devient Joseph Kabris, c'est aussi saisir la manière dont le monde historique traverse une vie et la rend possible.

10/2020

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Littérature française

Suite inoubliable

« En lui, la musique parlait français depuis qu'il l'avait vécue en France. En se livrant à la conversation avec Hortense, il avait la sensation d'interpréter un duo avec elle, sensation qu'il ne connaissait pas lorsqu'il s'exprimait dans sa langue maternelle, le japonais. »

Pamina, une luthière talentueuse, est la digne descendante d'Hortense Schmidt, qui avait exercé le même artisanat au Japon durant la période sombre de la Seconde Guerre mondiale. Intégrée dans l'atelier d'un luthier renommé à Paris, Pamina se retrouve en charge de la restauration d'un violoncelle d'une grande valeur, un Goffriller. Alors qu'elle démonte l'instrument pour le remettre en état, elle tombe sur une lettre cachée dans une partie du violoncelle. Ce message l'entraîne dans une quête qui la relie à des vies marquées par les conflits armés.

La lettre, écrite dans un double but de résistance contre l'ennemi et de préservation d'une histoire d'amour, a traversé le temps et les frontières. Elle sert de fil conducteur pour explorer les récits entrelacés des personnages créés par Akira Mizubayashi, tous unis par leur amour pour la musique. Chacune de ces histoires met en lumière les atrocités de la guerre, tout en soulignant le rôle salvateur de la musique comme antidote à la brutalité humaine.

Ce n'est pas seulement un instrument ou une mélodie qui relie ces personnages à travers les générations, mais également une langue commune et une passion partagée. La musique devient ainsi un moyen de communication qui transcende la mort, les époques et les conflits, unissant les individus dans une même quête de beauté et de sens.

Ce roman ne se contente pas de raconter une histoire captivante ; il sert également de méditation sur le pouvoir de la musique et de l'art en général pour apporter du réconfort dans des temps troublés. Il explore comment une simple lettre, cachée dans un violoncelle, peut déclencher une série d'événements qui changent des vies et traversent les décennies, tout en mettant en lumière la manière dont la musique peut servir de refuge contre les horreurs de la guerre et de lien entre différentes générations. En somme, il démontre que l'art et la musique sont bien plus que de simples formes d'expression ; ils sont des vecteurs de mémoire, d'histoire et d'humanité.

08/2023

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Histoire de France

Les deux vies du général Foy (1775-1825). Guerrier et législateur

"Guerrier législateur", Maximilien Sébastien Foy (1775-1825) a connu une apothéose avec ses funérailles qui auraient rassemblé 100000 personnes sur le pavé parisien. Partant d'une interrogation sur les raisons de cette affluence, le présent ouvrage propose la biographie d'un personnage dont l'oubli dans la mémoire collective questionne sur sa dimension historique. Le général Foy appartient à une génération qui, optant pour une carrière militaire dès le début de la Révolution française, connaît une rapide ascension sociale. Servant dans les armées révolutionnaires puis napoléoniennes de 1792 à 1815, l'homme a gravi les échelons, mais non sans à-coups. Dénoncé comme " modéré " en 1793, ce partisan des Girondins n'échappe à la guillotine que grâce au 9 Thermidor. Mais sa proximité avec le général Moreau le rend suspect aux yeux de Napoléon Bonaparte, d'autant plus qu'il vote contre le consulat à vie puis contre l'établissement de l'empire. Affecté à des postes secondaires, il est envoyé dans la Péninsule ibérique où il reste de 1808 à 1813, conscient de participer à une "guerre inglorieuse ". L'écroulement de l'Empire et la Restauration l'amènent à se rallier à Louis XVIII, mais son attitude pendant les Cent Jours le rend à nouveau suspect aux yeux du pou-voir. Bifurquant alors vers une carrière politique, élu député de l'Aisne en 1819, le général Foy devient l'un des chefs de l'opposition libérale. Son talent d'orateur lui vaut une popularité immédiate. Personnalité du Tout-Paris, il fréquente les salons, les ateliers des artistes en vue, les théâtres et l'opéra. Ses relations avec le monde de la banque facilitent son élévation sociale et son enrichissement. Jean-Claude Caron donne donc à voir les multiples facettes de l'homme public comme de l'homme privé, défenseur de la liberté et de la propriété, soucieux d'être un " bon mari " et un " bon père ". Luttant pour que les valeurs de 1789 deviennent le socle de la France postrévolutionnaire, le général Foy entend qu'elles garantissent la stabilité sociale et confortent l'hégémonie politique du monde des notables auquel il appartient. Ni " héros " du roman national ni simple protagoniste de l'histoire, cet homme au double talent incarne la transition entre deux époques, quand la France passe de l'Ancien Régime aux débuts du système parlementaire, par le glaive et par le verbe.

08/2014

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Philosophie

Les politiques de réconciliation. Analyses, expériences, bilans

Comment les sociétés gravement affectées par une période de violence et d'arbitraire sortent-elles de la répression, de la division de la société et de la guerre civile ? Elles ont souvent eu recours à l'amnistie sans phrase, aux tribunaux ou à l'épuration. Le temps finit aussi. comme on dit, par effacer les blessures et les rancoeurs : l'arrivée de nouveaux venus affaiblit le souvenir des souffrances des luttes et de la répression. Mais lorsqu'il y a eu manifestes violations des droits de l'homme, le silence et l'oubli sont répugnants. Or, voilà que dès 1983, en Argentine, une fois la dictature militaire renversée, on avance un mot non pas nouveau, niais auquel on fait porter une charge éthique nouvelle et une trame politique inédite : la réconciliation. Pour réaliser la réconciliation, les nouveaux régimes politiques mettent en place des Commissions qui travaillent dans des contextes toujours particuliers mais qui soulèvent partout des débats intenses et riches. Les vieilles notions de Vérité, Justice, Paix, etc, sont investies de valeurs et de significations contradictoires et sont l'objet de conflits qui vont jusqu'au différend entre les acteurs de ces politiques. A la réconciliation attendue s'ajoutent tes exigences de réparations. Parmi les associations de familles de disparus et de victimes, les délais pour rendre la justice, les obstacles à dire ce qui s'est passé et à identifier des responsables d'actes atroces imposent l'idée que les politiques de réconciliation ont peu à voir avec la vérité et la justice. Quant au pardon, un rejet salutaire à son égard s'est installé : appeler les victimes à pardonner à leurs bourreaux revient à faire reposer la réconciliation sur la conscience des premiers sans qu'aient été satisfaits leur besoin de vérité et la restauration de leur dignité. Cependant, le pardon reste une possibilité rare et imprévue. Plus de trente ans après la première expérience de réconciliation, il est possible de proposer des analyses des notions engagées dans ces politiques(quelle "vérité", quelle réconciliation, quelle politique), de faire le récit d'expériences (en Colombie, au Pérou. en Afrique du Sud) et d'esquisser un bilan de ce qui a été manqué (Guatemala) ou seulement aperçu (l'Afrique des Grands Lacs), et de l'écart entre une utopie et les réalités individuelles (Rwanda).

12/2013

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Esotérisme

La conjuration antichrétienne. Le temple maçonnique voulant s'élever sur les ruines de l'Eglise catholique

Directeur de la Semaine religieuse du diocèse de Cambrai, écrivain (Estaire 12.04.1836 - Saméon 6.10.1921) Ordonné prêtre (1862), vicaire à Valenciennes Saint-Géry, Lille Sainte Catherine et aussitôt après Sainte Marie-Madeleine (1872), il est nommé en 1874 chapelain de la basilique Notre-dame-de-la-Treille, qu'il ne quittera plus. Dès 1872, il collabore à la Semaine religieuse du diocèse de Cambrai. Fondée en 1866, celle-ci, indépendante de l'archevêché, a son siège à Lille. En 1874, il devient pour quarante années, propriétaire et directeur du titre et de la revue, tirant à 4.500 exemplaires. Il en assure lui-même la rédaction. Disciple de Bonald et de Joseph de Maistre, de Donoso Cortés et de Blanc de Saint-Bonnet, émule de Louis Veuillot, il fait de sa publication "un bastion contre le libéralisme, le modernisme et toutes les formes de la conspiration antichrétienne dans le monde". Bénéficiant d'une diffusion qui dépasse largement le diocèse, elle dénonce francs-maçons et démocrates chrétiens comme autant d'expressions maléfiques de l'esprit de la Révolution. Delassus, chanoine honoraire (1882), "ami des vérités complètes", tenant d'une spiritualité intransigeante, fait référence au Syllabus et trouve certaines de ses inspirations chez Le Play. Il prône la restauration de la famille, défend une société basée sur la hiérarchie et l'autorité, assure que l'homme doit trouver l'expiation et le redressement dans le travail et les épreuves de la vie terrestre. Membre d'une union de la paix sociale, très lié à l'Association catholique des patrons du Nord dont il aime le paternalisme, ami de l'abbé Fichaux, il encarte le bulletin hebdomadaire des corporations dans la Semaine religieuse (1889) et dénonce les "infiltrations collectivistes" à l'intérieur du catholicisme social. Pie X, peu après son avènement, élève Mgr Delassus à la prélature domestique (15 avril 1904). La cour romaine invite la Faculté de théologie de Lille à lui conférer le doctorat ad honores. Ce titre tout à fait inhabituel est décerné par les universitaires, à l'infatigable pourfendeur du modernisme. En 1911, il est promu protonotaire apostolique. On considère aujourd'hui que ses ouvrages sont "remplis de pressentiments de la désintégration actuelle de l'Eglise". A ses funérailles, le chanoine Bègne saluait sa carrière, faite "de piété, de droiture et de désintéressement", "d'un bon serviteur de Dieu", "courageux défenseur de la vérité".

07/2020

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Histoire internationale

Les Jacobites, la papauté et la Provence

Aujourd'hui, le Royaume-Uni se sépare de l'Union européenne, l'Ecosse est tentée de devenir indépendante elles barrières douanières entre les deux Irlande font l'objet de discussions houleuses. Il est plus que temps de revenir sur les origines et l'organisation des pouvoirs politiques dans les îles Britanniques. La glorieuse révolution de 1689 a provoqué une césure mal comprise par la plupart des citoyens des démocraties modernes. Les Jacobites, la papauté et la Provence propose un éclairage original et une interprétation nouvelle de l'exil des Stuart et de leur cour au XVIIIe siècle. Les choix des refuges sur le continent de cette dynastie anglaise et écossaise et de son proche entourage s'avèrent tributaires des bouleversements culturels, religieux, économiques et sociaux qui affaibliront les monarchies de droit divin à l'époque des Lumières. L'exploitarion globale et rigoureuse de données disponibles contribue à expliquer à la fois les succès de nombreuses personnalités jacobites exilées et les destins Tragiques des trois derniers Prétendants Stuart. En dépit de leurs courageuses tentatives de restauration dirigées contre Guillaume III d'Orange, puis contre les nouveaux souverains luthériens venus d'Allemagne, les Prétendants Stuart catholiques ne bénéficieront pas de soutiens de la France, de l'Espagne ou de Rome, à la hauteur des enjeux politiques du moment. Loin de prétendre mettre un point final à l'étude de cette douloureuse transition postrévolutionnaire, l'auteur fournir les informations précieuses permettant un débat éclairé sur cette époque controversée. Il a pu obtenir l'accès à de multiples sources peu utilisées par l'historiographie anglo-saxonne. Tout en suivant les étonnantes fluctuations de comportements des principaux acteurs, il examine sans complaisance les motivations affichées ou secrètes ainsi que les intérêts antagonistes des personnalités participant aux conflits armés ou intellectuels du moment. Il relativise les oppositions traditionnelles de doctrine entre "Tories" et "Whigs" et analyse par d'autres voies la victoire finale de la dynastie des Hanovre. Les traces de ces impitoyables luttes pour le pouvoir se revêtent décisives pour comprendre, en termes de "Realpolitik", l'histoire européenne du XXIe siècle. L'auteur adopte délibérément un point de vue singulier, tout en espérant contribuer à une approche globale de ces années de confrontation violente entre les Iles britanniques et les puissances continentales.

03/2019

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Religion

Deux pélerinages au XIXe siècle. Ars et Paray-le-Monial

Les grands pèlerinages du XIXe siècle n'ont pas beaucoup retenu l'attention des historiens. Par une heureuse rencontre, deux mémoires de maîtrise d'histoire furent consacrés, l'un au pèlerinage d'Ars, l'autre à celui de Paray-le-Monial. Ces deux travaux, pour l'essentiel, sont repris dans ce volume. Entouré des conseils de Maurice Agulhon et de Claude Langlois, Philippe BOUTRY n'a pas craint, à partir des procès de béatification, des archives paroissiales, des manuels de pèlerinage, de jeter un nouveau regard sur le curé d'Ars. Il décrit une pastorale fondée sur les fêtes, la communion fréquente, les confréries, qui fait d'Ars un ilot de chrétienté. En d'heureuses formules, il montre en Jean-Marie Vianney ce "missionnaire immobile" , que des milliers de pèlerins assaillent à son confessionnal, véritable "prisonnier des âmes" . Il insiste, plus que ses devanciers, sur le culte de sainte Philomène, la "petite sainte" du curé d'Ars, dont Pauline Jaricot avait introduit le culte en France. Guidé par un historien de la spiritualité aussi averti que Claude Savart, Michel CINQUIN, à partir notamment des archives du monastère de la Visitation, fait revivre cet autre lieu privilégié de la France religieuse du XIXe siècle. Du premier versant du siècle, du temps. de la restauration catholique, des oeuvres et des congrégations, l'attention se porte vers ces années où s'affirment la religiosité ultramontaine, un catholicisme intransigeant dans son refus du monde moderne. Ce livre vaut par l'aptitude à faire revivre un monde et à faire sentir, tâche toujours difficile, des réalités spirituelles. Il vaut aussi par la fraîcheur du regard et la nouveauté du propos. Ses auteurs se sont refusés à lire le passé à la lumière des préoccupations du présent, à chercher de fausses continuités, à céder à quelque mode qui idéaliserait la religion romantique et intransigeante. Ils ne sont pas tombés dans les débats parfois artificiels sur la religion populaire. Ils ont, en revanche, restitué dans leur vérité et leur spécificité la physionomie de deux pèlerinages. Du curé d'Ars au culte du Sacré Coeur, ils ont su aller au plus profond de l'histoire spirituelle de la France du XIXe siècle. L'histoire religieuse a paru parfois s'enfermer dans les cadres et les interrogations de la monographie diocésaine. Ce livre, par les horizons qu'il ouvre et les questions qu'il suggère, renouvelle les perspectives.

09/1980

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Histoire littéraire

Chateaubriand et la révolution de 1830

Dans le livre XXXII des Me ? moires d'outre- tombe ici re ? e ? dite ? , Chateaubriand raconte les journe ? es re ? volutionnaires de juillet 1830 a` l'issue desquelles Charles X est chasse ? du tro^ne au profit de Louis Philippe d'Orle ? ans et la monarchie de Juillet instaure ? e. La matie`re vive de ces lignes, c'est ce que Chateaubriand vit et e ? prouve a` Paris entre le 28 et le 31 juillet 1830, puis ce qu'il en apprend au fil des jours, des mois et des anne ? es. Ces pages racontent un rendez-vous manque ? avec l'e ? ve ? nement. Lorsqu'il a appris la publication des ordonnances du 25 juillet et lorsqu'il en a pris connaissance sur la route de Paris, il a compris que quelque chose de de ? cisif se jouait, mais lui qui a parfois eu un ro^le politique de tout premier plan sous la Restauration ne peut que relater le naufrage militaire et politique de la monarchie de Charles X. En arrivant a` Paris au soir du 28, il e ? tait de ? ja` a` la trai^ne de l'actualite ? . Il ne se trouve nulle part ; il me ? dite, il attend, il va et vient tandis que Thiers, Laffitte, le duc d'Orle ? ans et les autres sont a` la manoeuvre et jettent les bases d'une autre monarchie. Le livre XXXII te ? moigne aussi d'un rapport original au re ? cit. La plume de l'e ? crivain navigue entre le crucial et l'anecdotique, entre la grande et la petite histoire, entre le tableau d'ensemble et la sce`ne de ruelle ou de salon : la se ? rie de de ? cisions politiques prises a` Saint-Cloud par le vieux souverain et son entourage mais tout aussi bien la mort par balle d'un jeune Anglais anonyme a` la fene^tre d'un ho^tel de la rue du Duc-de-Bordeaux. D'un co^te ? les plans et les ne ? gociations des orle ? anistes ; de l'autre ces casques et lances du muse ? e d'artillerie emporte ? s par le courant de la Seine... Le texte de Chateaubriand est accompagne ? d'un appareil critique pre ? pare ? par Thomas Bouchet (introduction, commentaires, notes, index et cartes). Le tout offre un remarquable point de vue sur ces journe ? es hors du commun, sur l'e ? poque dans laquelle elles s'inscrivent, sur l'homme et e ? crivain Chateaubriand.

05/2022

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XXe siècle

Edmonde, l'envolée

Edmonde, la jeune effrontée née sous une bonne étoile, délivrée de la 5e division blindée du Général de Lattre, sort de la guerre, vivante. Quoique surnommée "Edmondaine" , la fille de l'ambassadeur François Charles-Roux, la soeur de la trop belle Cyprienne Del Drago, la complice de son frère Jean, qui n'est pas encore entré dans les ordres, quitte le clan familial que nous avions si superbement rencontré dans le premier tome de Dominique de Saint Pern. Qui est-elle alors, en 1945, à 25 ans, les pommettes hautes, le feu au coeur, ni mariée ni fiancée, ni soumise ni offerte ? On lui donnerait le Bon Dieu sans confession. Elle sourit : voilà que les Lazareff, le couple qui fait la presse et les dîners parisiens les plus courus, lui offre son premier emploi à Elle. Elle cligne des yeux sous les flashs de son ami Robert Doisneau : voilà que le puissant groupe Condé Nast lui déroule le tapis de Vogue, dont elle prendra la direction, et dont seule l'arrachera en 1966 une cover avec un mannequin trop noir et très Pop Art. Elle dénude une épaule : voilà le lit où tombent les hommes de pouvoir et d'importance, les lions qui s'apaisent en se frottant à une tigresse, Orson Welles, André Derain, François-Régis Bastide, Maurice Druon, et chut ! les redoutés orientaux, le Général Oufkir et l'alors fréquentable Kadhafi. "Il faut que le coeur se brise ou se bronze" , a écrit un moraliste. Le coeur d'Edmonde se brise parfois. Mais l'année 1966, où elle remporte le prix Goncourt avec Oublier Palerme, son coeur bat la chamade en croisant le maire de Marseille, Gaston Defferre, l'homme au chapeau et au groupe de presse. La demoiselle a fait sa métamorphose : Edmonde en dame de fer, en compagnon de route du socialisme, en Marseillaise parfois éprise du peuple qui l'amuse, cumule les contradictions : Yves Saint-Laurent et François Mitterrand, les chauffeurs et les fêtes du parti communiste, le poing levé et les ors de la République, l'amitié d'Aragon et le couvert au Goncourt, l'amour toujours et le chagrin noir après la mort si brutale de Gaston, le coeur des siciliens et la vengeance d'une femme, la joie d'écrire et l'Orient redécouvert : cet Orient qui lui va si bien, avec ses ombres et ses cruautés. Edmonde s'envole. Où ? Elle veut tout, elle aura tout. Dominique de Saint Pern nous raconte cette femme hors du commun, en technicolor. Un livre exceptionnel, un roman vrai, une femme libre.

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Décoration

Tricia guild: in my view

Tricia Guild, qui est l'une des plus grands designers d'intérieur du monde, croit passionnément que la façon dont nous choisissons de vivre a une incidence importante sur notre bien-être. Les maisons dans lesquelles nous vivons, les choses avec lesquelles nous nous entourons et les choix quotidiens que nous faisons peuvent affecter profondément notre vision et notre positivité. Il n'est donc pas surprenant que Tricia mette en pratique ce qu'elle prêche : il lui est impossible de séparer son travail de designer des autres aspects de sa vie et elle pense que nous devrions rechercher une inspiration créatrice dans chaque expérience, en particulier pour apprécier les choses qui apportent du plaisir à nos vies. Pour Tricia, l'Italie est une passion particulièrement vivace et elle y a une maison depuis de nombreuses années. Lorsque Tricia et sa famille ont commencé la recherche d'une nouvelle propriété, elle a trouvé l'occasion idéale de créer une maison spéciale - une interprétation contemporaine de la langue vernaculaire locale - qui représente son genre de modernité. In my View nous emmène dans une visite guidée de la magnifique propriété ombrienne, depuis les marches de l'entrée et les pièces/espaces de la maison principale jusqu'aux espaces de restauration en plein air, studios, chambres d'hôtes, jardin potager et pool-house. L'architecte Stephen Marshall et le designer de jardins Arne Maynard expliquent leur collaboration avec Tricia en décrivant, entre autres, le choix des matériaux pour la maison et la plantation sur les terrasses autour des pelouses ondulantes du jardin nichées au milieu d'oliviers verdoyants. Tricia présente également sa nouvelle maison londonienne : une maison de ville victorienne, où, avec la même équipe de Stephen et Arne, elle s'est lancée dans la création d'une retraite urbaine comprenant trois zones distinctes pouvant accueillir la vie, les repas et le repos. Tout au long du livre, Tricia partage les moodboards qui l'ont aidée à réaliser les maisons de ses rêves en Italie et à Londres. Pour Tricia, les moodboards sont essentiels dans les premières étapes de tout projet car ils aident à établir la langue, le rythme et le style de chaque espace. Le processus de sélection et de mise en forme soigné est au coeur de la recherche de son propre style. In my View révèle les choix personnels qui ont façonné le mode de vie de Tricia et inciteront le lecteur à développer son propre style et à créer ainsi son propre point de vue.

09/2019

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Ethnologie

Un prophétisme japonais en Afrique de l'Ouest. Anthropologie religieuse de Sukyo Mahikari (Bénin, Côte d'Ivoire, Sénégal, France)

Les "nouvelles religions" nées au Japon après la Seconde Guerre mondiale se sont exportées en Occident avec plus ou moins de succès. Les plus connues relèvent du bouddhisme et les plus rares sont issues du shinto. Sukyo Mahikari est l'une d'entre elles. Né en 1959, ce prophétisme japonais s'exporta en France dès les années 1960 avant d'essaimer sur tous les continents, notamment dans les grandes villes d'Afrique de l'Ouest au début des années 1970. Bien qu'il se définisse lui- même comme un "art spirituel" et soit qualifié de "secte" par un rapport parlementaire français, Sukyo Mahikari partage la scène religieuse contemporaine à l'instar des religions historiques ou des Eglises pentecôtistes. Cet ouvrage analyse les raisons de la réussite de l'implantation de Sukyo Mahikari en Afrique de l'Ouest et en Europe. Des fonctionnaires africains et français, peu sensibilisés à l'Extrême Orient, s'adonnent à un rituel de purification (okivome) des corps et des âmes en transmettant la Lumière du Dieu Su par la paume de la main et adoptent des préceptes issus des Enseignements en vue de restaurer le paradis sur terre. Que signifie cet engagement dans un tel mouvement religieux ? Quelles pratiques suscite-t-il ? Qu'y trouvent les adeptes ? Conservent- ils leur religion ? Comment réussit-il à s'implanter localement alors qu'il est considéré comme une "secte". L'auteure a mené une étude anthropologique au cours de laquelle elle a partagé le quotidien des vokoshi, les initiés de Sukyo Mahikari, pendant plusieurs années. Elle met en lumière à la fois les conditions socio-historiques de production de ce mouvement religieux au Japon et les conditions de réussite de son importation en contexte africain, la manière dont les adeptes élaborent des logiques symboliques pour s'initier et l'instrumentalisation des pratiques religieuses pour un recours thérapeutique. Enfin, Sukyo Mahikari travaille à la gestion d'un "mieux être" en société qui passe par la purification des espaces publics, l'éducation des jeunes pour le développement de l'Afrique, mais aussi par des pratiques environnementales visant la restauration de la Nature. Première étude de l'implantation de Sukyo Mahikari en Afrique, cet ouvrage contribue à la réflexion sur la globalisation religieuse à travers l'analyse des articulations entre le global et le local élaborées au sein d'un mouvement religieux dans un contexte d'exportation où les adeptes instrumentalisent localement le dispositif liturgique pour obtenir des bienfaits ici-et- maintenant sans en modifier la structure globale.

05/2012

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Pléiades

Oeuvres complètes. Tome 1, Premières poésies ; De Goethe à Ronsard ; Des poèmes politiques aux odelettes ; Journalisme ; Les "Faust de 1840" ; Romans ; Poésies ; Articles ; Les poésies de Heine et "Le marquis de Fayolle" ; Correspondance

Voici le premier tome de l'édition entièrement nouvelle des Ouvres complètes de Nerval. Ce tome était depuis longtemps attendu puisque le tome II a paru en 1984. C'était aussi le plus difficile à organiser, en raison de la médiocrité des travaux antérieurs, de la difficulté à accéder à plusieurs manuscrits et de l'extraordinaire prolifération des articles auxquels Gérard a donné beaucoup de son temps et de son talent. Il n'a pas fallu moins d'une équipe pour le mener à bien. L'édition suit l'ordre chronologique, seule présentation capable de faire saisir l'étonnante trajectoire qui, en un quart de siècle, transforma le jeune Labrunie ou M Gérard en Gérard de Nerval, pseudonyme définitif qui n'apparaît qu'en 1836. Durant les dernières années de la Restauration, disciple de Boileau et de Voltaire, il s'enrôle parmi les libéraux qui font la guerre aux ultras et témoigne alors d'une fécondité qui se traduit par des centaines de vers dont la plupart étaient restés inédits. En 1830, il se convertit au romantisme, qu'exprimeront les Odelettes, un romantisme discret par rapport à celui qu'arboraient ses amis du Petit Cénacle (même s'il a participé à la bataille d'Hernani) et il proteste contre la confiscation de la révolution de Juillet par la bourgeoisie. Mais il s'accommodera assez bien du régime de Louis-Philippe, collaborant à des journaux gouvernementaux, La Charte de 1830 et Le Messager, avant de devenir l'un des chroniqueurs dramatiques de La Presse. Passés au crible de la rigueur, et tous recueillis à leur date, les articles de Gérard montrent son très vif intérêt pour la scène : lors même que les pièces dont il doit rendre compte sont médiocres, il sait en donner des résumés intéressants, et formuler des appréciations qui constituent ces nombreuses pages en une histoire de l'art dramatique dans laquelle ne sont oubliés ni Shakespeare ni Sophocle. Parallèlement à ce travail de grand journaliste, où apparaissent les sources majeures des oeuvres de la fin, Nerval esquisse des nouvelles et, loin d'oublier la poésie, crée six sonnets qui, douze ans avant Les Chimères, sont de purs diamants. En 1841, le long apprentissage est terminé. Les éléments des grandes ouvres de 1850-1855 sont prêts. Mais Nerval ne se risque pas à donner forme à ces ouvres ; il préfère encore l'esquisse à l'achèvement. Il sait que son heure viendra. Tout ce qui prépare le Voyage en Orient, Les Filles du Feu, Aurélia est ici en devenir.

07/1989

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Littérature française

Trois jours et trois nuits

" Les écrivains ont aimé Lagrasse. Là-bas, ils ont trouvé des amis, des conseillers, des guides, des hommes simples surtout. Personne n'était là pour convaincre l'autre. Mais le pari n'était pas gagné d'avance ", écrit Nicolas Diat dans sa préface. Que s'est-il passé dans cette abbaye des Corbières, entre Carcassonne et Narbonne ? A l'ombre de bâtiments immenses dont la fondation remonte au VIIIe siècle, quarante-deux jeunes chanoines mènent une vie de prière placée sous l'égide de la Règle de saint Augustin. Pendant trois jours et trois nuits, quinze écrivains les ont rejoints pour partager leur quotidien. Office, étude, travail manuel, promenade, repas, ils ont eu le privilège d'être sans cesse avec eux. Voici les beaux récits de ces expériences inoubliables, pleines de péripéties et de surprises... " Les frères étaient bons avec moi. Ils venaient me parler. On s'asseyait dans les fauteuils et ils m'apprenaient des choses sur la pensée augustinienne que j'avais attendu quarante-neuf ans pour découvrir car - faisons des confessions - j'avais peu lu Augustin. En outre, longtemps je m'étais promené du côté de la Mongolie extérieure où l'on disait autrement ces choses-là (et par surcroît, dans une langue impossible). " Sylvain Tesson " Après avoir passé trois jours et trois nuits à Notre-Dame de Lagrasse où j'ai vécu, prié, mangé ou lavé la vaisselle avec les chanoines, je ne pouvais m'empêcher, au moment de partir, de faire le parallèle, aussi scabreux fût-il, entre eux et leur saint dont les écrits sont d'actualité comme jamais. Depuis son évêché d'Hippone, actuelle Annaba, au nord-est de l'Algérie, Augustin a vécu avec sérénité la chute de l'Empire romain en proie aux invasions barbares, symbolisée par le premier sac de Rome, oeuvre des Wisigoths en 410, avant ceux des Ostrogoths et des Vandales. " Franz-Olivier Giesbert " Je descends aux vêpres en pantalon et polo Lacoste blanc, par solidarité avec le look virginal des brothers. A ma connaissance, le dress code blanc est le seul et unique point commun entre Sainte-Marie de Lagrasse et le Nikki Beach de Saint-Tropez. Le chantre qui joue de l'orgue ressemble au Christ voilé de San Martino à Naples. Il a les yeux verts et interprète Bach comme Jimi Hendrix brûlait sa guitare électrique. " Frédéric Beigbeder Les auteurs de ce livre reversent leurs droits aux chanoines de Lagrasse pour la restauration de leur abbaye.

11/2021

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Monographies

Louis Le Masson, François Masson. Deux frères architecte et sculpteur

Il y a des vies qui se dessinent dès l'adolescence et qui dominent les bouleversements de l'Histoire. Les vies de Louis Le Masson et de son frère François en sont un exemple : leurs talents ont éclaté malgré le tumulte des événements qui agitèrent la France à la charnière du XVIIIe et du XIXe siècle. Nés au milieu du règne de Louis XV dans un système monarchique traditionnel, contemporains de Boullé, Ledoux, David et Houdon, les deux frères sont de cette époque prospère qui a le goût du plaisir et des idées. Les artistes voyagent en Italie. L'Académie royale de peinture et de sculpture inaugure les salons du Louvre. La famille de Broglie, proche de la monarchie, favorise l'éclosion des personnalités de Louis Le Masson et de François Masson. L'avènement de Louis XVI assied plus solidement leur ascension. Louis Le Masson est proche de l'entourage de la cour à Versailles, François Masson est un acteur important du mécénat des Broglie à Metz. Tous deux vivent l'agitation provoquée par la guerre de l'Indépendance américaine, mesurent la croissance des progrès techniques et des processus d'industrialisation et voient l'installation de la première usine au Creusot. Les cataclysmes de la Révolution bouleversent les fortunes des deux frères liés par une affection indissoluble. La chute de la monarchie fait basculer l'ordre politique et social de l'Ancien Régime ; l'entourage royal émigre ; le comte d'Artois part pour l'étranger avec ses fils, élèves de Louis Le Masson qui est frappé de plein fouet par la Terreur qui brise sa vie familiale et professionnelle. François Masson vit toute la période révolutionnaire à Paris où la situation des artistes est précaire, liée aux aléas du pouvoir. L'installation du Directoire provoque un retournement du sort pour les deux frères. Louis Le Masson entame une carrière provinciale de grand commis de l'Etat, à Rouen, qu'il poursuit sous le Consulat de Bonaparte et pendant le développement de l'Empire. François Masson reste dans la capitale et commence à recevoir de nombreuses commandes, sa carrière s'intensifie sous le Consulat qui lui apporte le succès. L'Empire consacrera son ascension. Il disparaîtra brutalement en pleine gloire. L'extraordinaire longévité de Louis Le Masson l'appelle à vivre les nouveaux rebondissements de la politique française ; la restauration de la monarchie bourbonienne le ramène près de la cour de Louis XVIII ? ; son ancien élève le duc de Berry est assassiné en 1820 ? ; Louis Le Masson assistera à l'avènement de son père Charles X ; il disparaîtra peu avant l'installation de la monarchie constitutionnelle de Louis-Philippe.

06/2022

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Religion

Jean-Baptiste Loevenbruck (1795-1876). Missionnaire de France et d'ailleurs, compagnon de Rosmini et de Libermann

Né en 1795 dans la Moselle frontalière, séminariste à Metz et à Mayence, envoyé en stage missionnaire à Paris, sous la tutelle des Missions de France, Jean-Baptiste Loevenbruck fait son apprentissage apostolique en Provence, en Dauphiné, en Auvergne, au pays basque et en Normandie. Il est ordonné prêtre à Grenoble en 1818. Survient en 1822 l’heure sociale de l’Association de Saint-Joseph en faveur des jeunes montant à Paris chercher du travail. En 1826, il laisse son œuvre et se réfugie à la mission de Rouen; il y manque de peu le martyre… À la suite d’un projet utopique en Camargue, il fuit en Italie. En 1827, il rencontre à Milan le prêtre philosophe Rosmini et fonde avec lui à Domodossola l’Institut de la Charité. En parcourant les vallées alpines, il recrute des jeunes filles pour les vouer à l’éducation féminine. En 1835, il accepte une expérience missionnaire savoyarde à partir de l’abbaye de Tamié. Mais en 1839, il quitte les rosminiens pour le sud de la France. En 1847, appelé au secours par M. Leguay, supérieur du Saint-Esprit, il devient spiritain et part à Rome démarcher au nom de sa congrégation. À son retour, délégué de M. Monnet pour les Messieurs du Saint-Esprit et du P. Libermann pour les missionnaires du Saint-Cœur de Marie, il s’active dans la « fusion » des deux sociétés. Envoyé par Rome en mission à Corfou, revenu en France chercher des religieuses qu’il trouve au Bon-Pasteur d’Angers, il ne peut repartir et consume son zèle apostolique dans le grand Ouest, y faisant retentir son pas et sa voix de missionnaire jusqu’à sa mort à Angers en 1876. Imaginatif et impulsif, fantasque et généreux, parlant plusieurs langues, foulant le sol de quelques pays d’Europe, fréquentant sous la Restauration et le Second Empire des hommes et des femmes de toutes extractions, resté toute sa vie à la frontière de l’aventure, spécialisé dans la mission paroissiale, chasseur de vocations féminines, maniaque de fondations, croisé d’esprit et de cœur, il fut un missionnaire passionné de Dieu et de l’Église. René Charrier, né en 1925 dans le diocèse de Nantes, entre chez les spiritains en 1947. Docteur en lettres (Grenoble), il a été professeur en France et au Congo. En ministère paroissial à Pointe-Noire en 1968. De 1974 à 1980, supérieur du district spiritain du Congo, puis maître des novices à Mbalmayo (Cameroun). Rentré d’Afrique en 1988, il travaille dans les archives spiritaines et a publié plusieurs ouvrages.

11/2013

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Religion

Genève - Annecy

Le diocèse d'Annecy n'existe dans ses limites actuelles que depuis 1822 (Bulle du 15 février 1822). Auparavant son territoire était englobé dans le diocèse, beaucoup plus étendu, de Genève qui en fut le siège épiscopal, jusqu'à l'établissement dans cette ville de la Réforme qui en chassa l'évêque et le chapitre. Installés à Annecy, les évêques continuèrent à s'intituler « évêques et princes de Genève », et le diocèse « diocèse de Genève ». Ils considéraient en effet leur exil comme provisoire, ne désespérant pas, tout comme les souverains de Savoie, de reconquérir leur premier siège qui avait vu s'implanter et s'organiser le christianisme depuis plus de mille ans (IIIe et IVe siècles) L'histoire religieuse est ainsi profondément mêlée à l'histoire politique de la Savoie. La politique de la Maison de Savoie, dans ses rapports avec Genève, mais aussi avec les autres pays européens, notamment France et Espagne, ne peut être pleinement comprise si l'on dissocie ces deux aspects. L'adhésion du Chablais à la Réforme en 1536, puis sa reconversion par saint François de Sales à la fin du siècle, en donnent une excellente illustration. A ce caractère général s'ajoute le fait que l'ouvrage que nous publions vient à son heure. Ces toutes dernières années, en effet, l'histoire du diocèse s'est très notablement enrichie et précisée. Nos connaissances sur les origines chrétiennes ont été renouvelées par les importantes découvertes dues aux fouilles archéologiques faites à l'occasion de la restauration de la cathédrale Saint-Pierre à Genève, tout comme à celles effectuées sur divers points du département où furent mises à jour trois basiliques paléochrétiennes (VIe-VIIIe siècles). De même, plusieurs thèses universitaires ont apporté un éclairage nouveau dans bien des domaines, et notablement modifié et précisé notre conception de la vie religieuse au Moyen Âge et au XVIIe siècle (formation et moralité du clergé, vie monastique, mœurs et coutumes du peuple chrétien…). Même pour la période moderne, des documents inédits (correspondance d'un curé chablaisien avec Marc Sangnier) ont permis de jeter une lumière crue sur les courants, notamment le Sillon, qui ont alors agité le clergé diocésain. C'est dire tout l'intérêt que présente ce volume, tant pour l'histoire générale de la Savoie du Nord, que pour la connaissance des aspects auxquels s'attachent plus précisément les historiens actuels : vie quotidienne et mentalité d'une population façonnée par un christianisme qui, dans son évolution au cours des âges, a beaucoup contribué, par les réactions mêmes qu'il suscita, à donner à notre pays son visage d'aujourd'hui.

01/1985

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Critique littéraire

Introduction à la lecture des Langues Anciennes africaines à partir d'une langue africaine actuelle

Le fils de Douaouf, le grand scribe du début de la XIIe dynastie Xty "Khety" disait ceci : "L'homme continue à subsister après avoir atteint le havre de la mort et ses actions sont à côté de lui en un tas". Si la régression est la cause principale de la situation alarmante de l'Afrique et ses oripeaux les conséquences perceptibles à tous les niveaux, la solution à ce problème est éminemment d'ordre politique. Elle passe inévitablement par la constitution d'un Etat panafricain. Pour les Hommes, il n'y a pas d'unité sans mémoire du passé. De fait, la construction d'un Etat fédéral passe inévitablement par la restauration de la conscience historique africaine. Il n'y a pas d'identité nationale et fédérale sans une LANGUE COMMUNE. L'unification de l'Afrique ne sera donc possible que si elle prend la mesure de son unification linguistique. Dans une moindre mesure mais à l'instar de Cheikh Anta DIOP dans l'Unité culturelle, j'ai été animé tout au long de cette heuristique par l'idée que seule la connaissance véritable du passé peut entretenir la conscience et le sentiment d'une continuité historique indispensable à la consolidation d'une nation pour un objectif de construction d'un Etat multinational conforme à son passé. Tout comme Cheikh Anta Diop, je bâtis ma certitude sur l'idée légitime qu'un peuple qui a perdu une part importante de sa mémoire historique doit se livrer à l'investigation sur son passé par tous les moyens possibles. Cette investigation peut prendre les contours d'une reconnexion avec son passé à travers des langues dites anciennes. Mais un peuple ne peut pas vivre en se contentant de répéter ce que les autres lui intiment de dire de lui-même. L'investigation à travers son passé linguistique permet surtout une connaissance directe de soi. Outre le fait que cette connaissance mette simplement en évidence ses faiblesses, elle permet de prendre conscience par une démarche introspective et donc réflexive de ses réelles capacités et de ses forces. Elle structure l'Etre et la conscience de l'Etre pour résister à toute forme d'idéologie servile et avilissante. Cette quête du passé, non fondée sur la passion aveugle mais l'objectivité, nourrit une saine ambition pour un réel universalisme. Connaître son passé, c'est déjà se projeter vers son avenir. Connaître son passé, c'est se donner la capacité de pouvoir apporter aux autres dans une

04/2018

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Correspondance

Correspondance. Tome II, Le songe impérial. Lettres V - X / Epistolae V - X

La correspondance de Dante Alighieri (1265-1321), rédigée dans une prose latine rythmée sophistiquée et métaphorisée, est l'une des parties les moins explorées de l'oeuvre multiforme du grand poète. Dans ses treize lettres subsistantes, toutes écrites pendant les années d'exil (1302-1321), le génie multiforme de Dante s'adapte à la société de son temps, en abordant les thèmes les plus divers : controverses philosophiques et courtoises sur la nature de l'amour, propagande politique pour la cause impériale et contre Florence, défense passionnée du retour à Rome de la papauté, présentation de la Comédie, négociations pour son retour d'exil et pour son parti, secrétariat pour une comtesse s'adressant à une reine... Cette correspondance n'a fait l'objet d'aucune grande édition-traduction en français, et d'aucun commentaire de grande ampleur en France depuis les travaux désormais lointains d'André Pézard. En Italie même, l'importance de travaux récents n'empêche pas de constater un malentendu concernant les lettres de Dante, qui sont toujours examinées à l'aune du reste de sa production, sans tenir compte des caractéristiques de l'art de la rédaction épistolaire (ars dictaminis) qui conditionnait l'écriture de tels textes à la génération du poète. La présente traduction-édition renouvelle la perception de ces textes en proposant un nouveau texte, parfois très différent de ceux établis par les éditions italiennes, et en mettant en lumière son inscription dans la société de son temps. Ce second tome affronte la partie centrale de la correspondance. En 1310-1311, le poète se fait politique pour soutenir le programme de restauration du pouvoir impérial en Italie du Nord mis en application par Henri VII de Luxembourg. Les trois grandes lettres "impériales" V, VI et VII, destinées aux , pouvoirs italiens, à Florence et au roi des Romains, sont une extraordinaire ode à la monarchie universelle. Dante y reprend les arguments de la Monarchia, tout en déployant son inventivité rhétorique. Dans un feu d'artifice stylistique et conceptuel, toutes les ressources de sa culture sont convoquées sur un mode prophétique pour chanter l'avènement d'un nouvel âge d'or, et menacer Florence rebelle des foudres d'un châtiment à la fois temporel et spirituel. Les lettres "féminines" VIII-X, plus courtes, sont de véritables orfèvreries, non moins étonnantes. Dante, secrétaire de la comtesse Gherardesca di Battifolle, y écrit à la reine des Romains Marguerite de Brabant, déployant une rhétorique féminine pour chanter ce "songe impérial" . La présente traductioncommentaire propose un nouveau texte, et un commentaire mettant en valeur des sources et des modalités d'utilisation non repérées jusque-là.

03/2023

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Critique

Dictionnaire Cervantès

Parmi tous les écrivains espagnols dont le nom est connu en France, Cervantès occupe sans conteste la première place, au point d'incarner parfois à lui seul l'éclat des lettres hispaniques. Il a fait, comme il se doit, l'objet de plusieurs biographies. Mais, pour le lecteur qui ne veut pas s'accommoder d'un récit soumis aux contraintes de la chronologie, il est apparu qu'un dictionnaire serait à même de lui faciliter un libre parcours, pour ne pas dire un vagabondage, qui lui appartienne en propre. Le voici désormais à sa disposition, sous la forme d'un ensemble de quelque cent trente articles qui lui permettront, si l'envie lui en prend, de privilégier telle perspective de son choix : le milieu familial de l'écrivain ; les villes où il a séjourné ; ses campagnes militaires et sa captivité à Alger ; son expérience de munitionnaire et de collecteurs d'impôts en Andalousie, au service de l'Etat ; sa formation intellectuelle ; son regard sur le monde et sur l'Espagne de son temps, en fonction des multiples aspects d'une personnalité dont la complexité se dérobe souvent à nous ; sa production littéraire (Galatée, poésies, théâtre, Nouvelles exemplaires, Don Quichotte, Persilès, Voyage au Parnasse) ; et, finalement, sa postérité et sa renommée posthume. La fascination que Cervantès continue d'exercer sur nos contemporains, au terme de plus de quatre siècles, ne tient pas seulement, tant s'en faut, aux péripéties d'une existence mouvementée, et elle n'aurait pas été aussi forte s'il ne nous avait laissé que ses poésies, ses nouvelles et son théâtre. Elle est due avant tout à Don Quichotte, ce qui explique le nombre d'articles qui lui sont ici consacrés. Sans mésestimer l'intérêt que soulèvent les questions relatives à sa vie et au reste de sa production, j'ai jugé essentiel d'accorder à son chef-d'oeuvre toute la place qu'il mérite, ainsi qu'à la réception qui lui a été réservée dans le monde entier : réception artistique, qui s'observe chez Coypel, Goya, Daumier, Doré, Dalí, Picasso, Garouste ; réception musicale, dont témoignent Purcell, Telemann, Massenet, Richard Strauss, Manuel de Falla, Jacques Brel ou Cristóbal Hallfter ; réception cinématographique, depuis George Pabst jusqu'à Orson Welles et Manuel Gutiérrez Aragón ; réception critique qu'attestent Unamuno, Ortega y Gasset, Freud, Thomas Mann, René Girard, Marthe Robert, Michel Foucault ; mais aussi réception littéraire que déclinent, chacun à sa manière, Marivaux, Fielding, Sterne, Diderot, Dickens, Flaubert, Dostoïevski, Melville, Tourgueniev, Kafka, Borges et, plus généralement, tous ceux qui, depuis le XVIIIe siècle, ont médité non seulement l'exemple que leur offraient les aventures d'un héros comique transfiguré par les romantiques en un chevalier d'idéal, mais aussi un texte fondateur, tenu souvent pour le premier roman moderne.

09/2021

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BD tout public

Invisibles

"INVISIBLES" est une exposition organisée par le collectif CAFE CREED. Elle regroupe trente-cinq affiches pour trente-quatre films que vous ne verrez vraisemblablement jamais. Pourquoi ? Parce que leurs auteurs ont été forcés, à un moment donné, de renoncer à les tourner, ce qui est à déplorer, attendu que certains auraient pu s'avérer de vrais chefs d'oeuvres (Napoléon, de Stanley Kubrick, Confusion, de Jacques Tati, Kaléidoscope, d'Alfred Hitchcock, etc.), et les autres de vraies curiosités (Skaterella, de Jacques Demy, Who killed Bambi ? de Russ Meyer, etc.). Ces affiches sont l'oeuvre de trente-quatre auteurs illustrateurs, tous membres du collectif CAFE CREED, qui ont eu à coeur de rendre hommage à ces films et de rendre par la même l'invisible pour partie visible. Des reproductions de ces affiches seront disponibles à la vente ainsi qu'un catalogue dans lequel sont narrés par le menu les aléas et autres difficultés qui ont condamné ces films à demeurer à jamais inachevés. Catalogue : Les trente-cinq affiches de l'exposition sont regroupées dans un catalogue (format 20x30 cm, 80 pages quadri, dos carré collé, couverture souple avec rabats) où sont narrées par le menu les aléas qui ont conduit à l'abandon des films. Prix public : 13 ? ISBN : 9-782844930538 Liste des 34 auteurs exposés : Anne Simon - Laurent Bourlaud - Lilidoll - Cléo Germain - Alexandre Clérisse - Baron Humide - Patrice Cablat - Natacha Sicaud - Tib-Gordon - Amandine Ciosi - Marine Blandin - Ahuura Supply - Vincent Estienne - Gaëlle Duhazé - Thibault Balahy - Vincent Lozachmeur - Mélanie Allag - Romain Sein - Lucie Albon - Nicolas Gazeau - Clément Baloup - Mathilde Domecq - Antoine Perrot - Valentine & Vittorio Principe - Tony Neveux - Christophe Bataillon - Tandapants - Vallie Desnouël - Angèle V - Lorenzo Chiavini - Benjamin Lecoq - Philippe Lecoq - Benoît Preteseille - Elsa Fanton d'Andon Liste des films inachevés représentés : Vingt mille lieues sous les mers, de Federico Fellini La révolte des machines, de Romain Rolland et Frans Masereel La maison Brûlée, de Georges Bataille Life of Christ, d'Orson Welles Confusion, de Jacques Tati Dune, d'Alejandro Jodorowsky The silent flute, de Roman Polanski Hollywood's retired, de Billy Wilder Le seigneur des anneaux, de John Boorman King Kong vs Frankenstein, de Willis O'Brien The amazing adventures of Kavalier & Clay, de Stephen Daldry Le bec de gaz, de Jean Cocteau The quest, de Jean-Claude Van Damme Il fantasma del Bolchoï, de Dario Argento Ronnie Rocket, de David Lynch Concentrate, d'Andreï Tarkovski Kaléidoscope, d'Alfred Hitchcock Flash Gordon, d'Alain Resnais Le deuxième soufflé (version 64), de Jean-Pierre Melville Red cars, de David Cronenberg The double, de Roman Polanski Who killed Bambi ? de Russ Meyer Porno teo kolossal, de Pier Palo Pasolini Les derniers professionnels, de Fernando Di Leo Pompéi, de Roman Polanski Sois belle et tais-toi, de Fernand Crommelynck Signe parti

01/2012

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Philosophie

Ethique de la différence sexuelle

L'homme et la femme demeurent plus étrangers l'un à l'autre que ne le sont à chacun l'animal, la plante, la pierre, l'univers, les dieux. Cet irréductible de l'un à l'autre s'oublie sans cesse et s'organise en mondes bâtis dans la méconnaissance. Le langage, les échanges en général fonctionnent comme si ces deux moitiés du monde se connaissaient, se parlaient, se partageaient. A peine se font-elles signe de chaque côté d'un miroir qui n'appartient ni à l'une ni à l'autre, d'un abîme infernal ou céleste, d'une proximité que plus rien ne signifie. A moins qu'elles ne se détournent délibérément l'une de l'autre, ou ne tentent de se détruire dans le vertige de quelque renversement dialectique. Ni la femme ni l'homme n'ont construit un territoire qui leur permette d'habiter et cohabiter leur corps, leur chair, de s'étreindre, s'aimer, créer ensemble. Mais la constitution d'une éthique sexuée est toujours reportée à plus tard. Elle emprunte d'étranges détours. S'arrête à l'écologie animale, considère le sexe des végétaux, analyse le comportement de nos cellules, s'efforce de connaître toutes espèces ou genres de mêmes et d'autres selon la taille, la forme, la couleur, la quantité, le nombre... Tout, sauf ce si proche de nous que nous ne le percevons pas et que, le touchant, nous n'abordons souvent qu'à notre nuit. Tant nous fait défaut ce qui dit nos puissances sensibles, leur architecture, leurs abords, leurs seuils, leurs passages du plus intime au plus lointain, en nous, entre nous. La différence sexuelle comme enjeu théorique et pratique est encore abandonnée aux sciences et techniques " secondes " : médecines, arts, modes. Restaurations, reproductions, voiles, masques d'un original qui reste dans l'ombre, et qui vaut d'être interrogé avant d'être imputé à Dieu, ou quelque Autre qui nous fait loi. Qui suis-je ? Qui es-tu ? En quoi consiste l'insurmontable de notre différence ? Quelles sont nos conditions de possibilité de vie, de beauté, de raison commune ? Ces questions s'imposent à notre époque. Mais elles suscitent les polémiques et les refus de qui se veut, se croit, ou s'ignore monopole d'une " philosophie première " - Vérité.

02/1997

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Religion

Les églises en monde syriaque

Ce volume est consacré aux églises, à la fois monuments et lieux de prière et d'identité des communautés de langue syriaque. On peut certes s'interroger sur la pertinence du concept puisqu'il repose sur une définition linguistique. La question qui se pose est celle-ci : la notion d'"église syriaque" est-elle pertinente ? Y a-t-il un modèle commun aux communautés de langue syriaque, répandu dans son schéma de base dans toutes les zones concernées, et distinct de celui des églises des communautés grecques, arméniennes ou coptes par exemple ? Une deuxième question en découle : à l'intérieur de cet ensemble, la nécessaire diversité est-elle surtout géographique ou liée au rattachement à telle ou telle Eglise ? Dans une même région, les églises appartenant à des communautés différentes suivent-elles le même modèle ? L'archéologie des églises orientales n'en est qu'au début de son histoire. Des études monographiques, des fouilles, des synthèses partielles sont nécessaires pour espérer offrir une vue complète. Le but de cet ouvrage est d'abord de montrer l'intérêt de cette question, de faire connaître un patrimoine aujourd'hui menacé, d'attirer l'attention sur la nécessité de le protéger, de le décrire, de l'enregistrer, à un moment où la négligence, la malveillance, les guerres mais aussi des restaurations aussi enthousiastes qu'intempestives le mettent en danger. Vue panoramique des régions où se développèrent des communautés de langue syriaque et approche régionale mettant en exergue les spécificités liées à la géographie et à l'appartenance confessionnelle ont été associées pour dresser un premier inventaire de ce patrimoine architectural. Parler d'églises c'est bien sûr parler d'architecture, mais aussi de liturgie et d'appropriation de l'espace par la pratique. Comment a-t-on parlé des églises dans les textes anciens ? Comment la liturgie a-t-elle conditionné le plan architectural ? Comment s'est-elle déployée dans la pierre ? Comment l'église se fait-elle Eglise ? Les églises ne sont pas seulement des bâtiments, elles sont le lieu de vie d'une communauté religieuse, le lieu où elle affirme son identité, où elle se met en scène. Les églises marquent le paysage, mais sont aussi le lieu de réalisation de la vie ensemble et la mise en forme visuelle d'une foi.

11/2013

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Beaux arts

Libye antique. Un rêve de marbre

La Libye antique réunit deux régions qu'éloignent les rives désolées de la Grande Syrte et qu'opposent le climat, la géographie et l'histoire : la Cyrénaïque, à l'est, au relief tourmenté, îlot fertile parmi les espaces désertiques ; la Tripolitaine, à l'ouest, plate et sablonneuse, souvent aride. La première, colonie de Théra (Santorin), reste en contact étroit avec la Crète et la Grèce, tandis que la seconde se développe à partir des comptoirs commerciaux de Carthage. L'unification politique, due à Rome, l'unité spirituelle, réalisée par le christianisme puis par l'islam, ne supprimeront jamais cette dualité, encore perceptible aujourd'hui. Un égal rayonnement, toutefois, les unit, au long des treize siècles séparant la colonisation grecque (640 av. J.-C.) de la conquête arabe (642-698 apr. J.-C). En dépit des séismes, des invasions et des conquêtes, des guerres intestines et des insurrections sanglantes, telle celle des juifs, réprimée par Trajan au 11e siècle, les foyers restent immuables, sur une étroite et lumineuse bande côtière, livrant aux regards et au rêve des vues incomparables : terrasse de Cyrène, vouée à Apollon ; Sabratha la punique, romaine et byzantine ; théâtre maritime d'Apollonia, ou celui, emphatique, de Leptis, aux marbres polychromes tranchant sur le bleu de la mer ; douceur mélancolique des églises d'El Latrum (Érythron) et d'Apollonia... L'opulence est la marque de cette Afrique qui donnera à Rome l'un de ses plus grands souverains, Septime Sévère. La fécondité des terres en Cyrénaïque, fertrlés en fruits comme en céréales, propices à l'élevage des chevaux (les attelages d'Archésilas, victorieux à Delphes, furent chantés par Pindare) ; la culture du silphion, plante médicinale. négociée à prix d'or ; mais aussi le commerce en Méditerranée et le contrôle des routes caravanières par Cyrène et Leptis en rendent suffisamment compte. Cette munificence autorise, dès l'époque grecque classique, l'essor d'un urbanisme impressionnant qui ne cessera de s'amplifier lors des vastes pro-grammes d'expansion et de restauration menés à bien sous Ptolémée, Auguste, Hadrien ou Septime. La floraison des mosaïques, romaines à la villa Silin, chrétiennes et imprégnées de thèmes païens dans l'église de Gasr et Libia, exprime pareille richesse. Mais la sublime beauté de la statuaire grecque, hellénistique et romaine, dont les photographies de Gilles Mermet font jaillir lumière et relief, sont le point culminant du livre, animant d'un mouvement cyclique, sur fond noir, " la beauté qui déplace les lignes ". Sans visage pourtant, ou d'un geste le dévoilant à peine, les bustes funéraires de la nécropole de Cyrène, uniques dans la statuaire antique, inclassables et sans date, rappellent que l'exubérance vitale se fond aux ombres de la mort.

11/2010

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Actualité politique France

Fenêtre de tir

La Présidentielle de 2022 et l'avenir de la France se joueront sur la restauration totale de l'autorité républicaine. Plongée dans le chaos de l'insécurité nourrie de témoignages de coulisses de policiers de terrain, hauts gradés militaires, politiques et agents du renseignement. La présidentielle de 2022 se jouera sur l'autorité républicaine. Sans autorité républicaine, la Nation française ne trouvera pas son salut. Cette élection présidentielle constitue une fenêtre de tirs démocratique. La dernière avant un naufrage collectif. L'insécurité grandissante, l'immigration incontrôlée, la perte de nos repères et de nos valeurs ne sont que des conséquences d'une seule et même cause : l'affaiblissement de l'autorité républicaine à tous les échelons jusques et y compris au sommet de l'Etat. Les faits divers violents s'enchaînent en France, les policiers parlent. La justice semble leur rire au nez avec des peines jamais appliquées. Le délinquant incarne un repère pour des jeunes en panne d'avenir. La France est au bord du précipice. Plus rien ne semble retenir sa chute dans le chaos. L'élection de 2022 peut redonner du tonus à notre démocratie pour celle où celui qui assumera l'idée qu'il faut restaurer en urgence l'autorité républicaine. L'incarnation de la fonction présidentielle s'est effondrée sur la forme et sur le fond. Emmanuel Macron n'est qu'une étape de plus dans cet effondrement de l'autorité républicaine. L'autoritarisme teinté d'arrogance ne constitue pas le socle du statut présidentiel. La statue présidentielle, c'est autre chose ! L'incarnation présidentielle réussie tout au long de la V ? république s'est toujours bâtie sur deux ressorts que seul un "Vieux" pays a pu façonner au cours des siècles : le lien au sacré ou au spirituel et le lien au terroir... De Gaulle, Mitterrand... La société française est, aujourd'hui, en équilibre sur une ligne de crête : d'un côté le versant de la "cancel culture" qui veut nous inventer un passé mondialisé pour nous imposer un avenir globalisé. De l'autre, le versant du roman national sur lequel s'est construite l'histoire du pays, nos valeurs et nos repères, puisés dans des racines qui assurent l'unité de la Nation. La France a rendez-vous avec son histoire. Glisser vers le versant de la dilution de la Nation représente le danger de la disparition de ce que nous sommes depuis des siècles avec nos zones d'ombre et de lumière. Résister et préférer poursuivre l'écriture d'un avenir souverain nécessitera une autorité républicaine forte. Le pays est en danger parce que la société française est malade. Les enjeux de la présidentielle de 2022 dépassent les questions de personnes et d'ambition bassement politicienne. Ces enjeux nous dépassent. Il s'agit de l'avenir de la Nation française.

10/2021

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Littérature française

Le colonel Chabert. un roman de Balzac

Le Colonel Chabert, un héros de l'épopée napoléonienne qu'on avait cru mort à la bataille d'Eylau (1807) réapparaît sous la Restauration. Il a tout perdu : sa femme, qui s'est remariée avec un comte du nouveau régime et préférerait Chabert mort, et sa fortune qu'elle s'est appropriée. Emu par la détresse du vieux soldat, le brillant avoué Derville tentera de lui faire retrouver ses droits. Ce roman, un peu à part dans La Comédie Humaine, n'en reprend qu'un seul personnage, Derville. Il oppose aux valeurs de fidélité, de bravoure et d'honneur qu'incarne le vieux "grognard" , le monde de l'argent sans scrupules sur lequel il se brise. Les premiers mots : "Allons ! encore notre vieux carrick ! Cette exclamation échappait à un clerc appartenant au genre de ceux qu'on appelle dans les études des saute-ruisseaux, et qui mordait en ce moment de fort bon appétit dans un morceau de pain. L'histoire commence dans une étude d'avoué où des clercs font des plaisanteries pendant qu'ils travaillent. Puis arrive un vieil homme : tous se moquent de lui, car il porte des vêtements très anciens. Le vieil homme dit qu'il doit parler avec le patron de l'étude, maître Derville. Les clercs lui disent que maître Derville ne voit ses clients qu'à minuit. En réponse à la question d'un saute-ruisseau, le vieil homme, avant de sortir, déclare être le colonel Chabert, mort à la bataille d'Eylau. Le colonel Chabert revient la nuit au bureau de maître Derville, et l'avoué lui accorde une entrevue. Chabert raconte alors son histoire. Hyacinthe Chabert, enfant trouvé, a gagné ses galons de colonel dans la Garde impériale en participant à l'expédition d'Egypte de Napoléon Ier. Il a épousé Rose Chapotel, une fille de joie qu'il a installée dans un luxueux hôtel particulier. Pendant la bataille d'Eylau, en 1807, blessé en participant à la charge monumentale donnée par Joachim Murat , qui force l'ennemi à la retraite , il est déclaré mort. Mais, enfoui sous une montagne de cadavres, il est resté en vie. Le colonel a cependant réussi à faire reconnaître son identité de l'autre côté du Rhin et, après de longs détours, revient à Paris en 1817, pour découvrir que Rose Chapotel, remariée à un homme avide de pouvoir dont elle a deux enfants, porte maintenant le nom de "comtesse Ferraud" . Elle a d'autre part liquidé tous les biens du colonel Chabert, en minimisant sa succession. La fortune du colonel a été distribuée à sa femme, au fisc et aux hospices de Paris. Mais Napoléon a rendu la part du fisc...

11/2022

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Beaux arts

La miniature, portrait de l'intimité

Loin d'être uniquement " une peinture en petit ", bonne à ranger parmi les bibelots, la miniature est une oeuvre d'art à part entière. Elle apparaît en Angleterre, à la cour des Tudors où, sous le règne d'Élisabeth Ier, son rôle est indispensable à la politique et à la célébration de la personne royale. Liée à la littérature et à la poésie, elle acquiert un sens savant et emblématique. En raison précisément de ses dimensions réduites, elle a tenu un rôle majeur dans l'histoire de la société et des sentiments. Facilement cachée, offerte ou dérobée, tenue sur soi, échangée entre amants, parents ou amis, elle fut le précieux témoignage des sentiments. Image-souvenir indispensable lors d'une séparation, elle est alors souvent multipliée après la mort. Montée en bijou, présente sur ou à l'intérieur d'une boîte ou dans un écrin pour échapper aux regards indiscrets, accompagnée des cheveux de l'être cher, elle fut ardemment aimée, comme en témoignent la littérature et la peinture. Elle fut aussi un cadeau diplomatique entre souverains, même si sa connotation demeure sentimentale. Peinte sur ivoire à partir de la seconde moitié du XVIIIe siècle, elle connaît un engouement qui touche toutes les classes de la société et que la Révolution puis les guerres napoléoniennes ne feront qu'amplifier. Ses rôles divers sont décrits, accompagnés d'une évocation des artistes les plus talentueux et originaux qui ont pratiqué cet art, en Angleterre, en France et dans toute l'Europe où la miniature règne jusqu'au milieu du XIXe siècle. Entre la fin du XVIIIe et le début du XIXe siècle, son âge d'or, elle est relayée par le physionotrace, gravure de portrait en petit, puis par la miniature sur porcelaine dure qui se développe et se perfectionne durant la première moitié du XIXe siècle. A partir de 1850, la photographie remplace peu à peu la miniature qui, avant de céder sa place, tâchera d'adopter le style de ces nouveaux portraits. Très abondamment illustré, l'ouvrage fait découvrir des œuvres inconnues exceptionnelles provenant de collections privées et dévoile quelques chefs-d'oeuvre, non encore publiés, des musées des Arts décoratifs de Paris et de Bordeaux, du musée Cognacq-Jay, de la collection de Frits Lugt (Fondation Custodia), ainsi que de musées étrangers, notamment le Victoria & Albert Museum à Londres. Préfacé par Emmanuel de Waresquiel, ce panorama du petit portrait dans tous ses états est accompagné des textes de trois spécialistes : Fabienne Xavière Sturm, qui publie, avec le carnet d'atelier de Louis-Ami Arlaud-Jurine, les secrets d'un des meilleurs miniaturistes genevois. Claude Tanner, restauratrice de petits portraits sur ivoire, qui donne des conseils pour leur conservation et leur restauration. Chantal Bouchon, qui évoque la personnalité du grand collectionneur et donateur Lefebvre de Viefville.

12/2010

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Franc-maçonnerie

Pourquoi les francs-maçons veulent-ils reconstruire le Temple ?

Un livre sur un sujet d'actualité Nous vivons dans une société parfois difficile, violente, dans des temps souvent angoissants. Ce pourrait être mieux, et peut-être l'humanité a-t-elle connu des temps meilleurs. La nostalgie d'un autrefois paisible et harmonieux nous renvoie à l'idée qu'un monde idéal ou idéalisé a pu être détruit, qu'il est à reconstruire pour asseoir sécurité, fraternité et bien-être. Le temple maçonnique est le lieu d'accueil de la dignité humaine où règne la fraternité universelle. La franc-maçonnerie a ce projet pour l'humanité. Elle s'appuie ici sur plus de trois siècles de traditions issues des bâtisseurs de cathédrales et des idées du siècle des Lumières. Les maçons sont proportionnellement peu nombreux dans les divers pays où l'Ordre est toléré. De plus, ils sont discrets, ce qui contraste avec le tumulte médiatique, écho bruyant de la volonté d'ostentation de ceux qui veulent avoir toujours plus d'influence. L'influence de la maçonnerie est dans l'exemplarité des frères, dans leur constance depuis des siècles à bâtir avec bienveillance un monde fraternel. La maçonnerie, une institution pour aider l'Homme à se réaliser dans le Beau, le Vrai et le Juste : la tâche du maçon est de bâtir Il existe une analogie entre l'homme et la pierre. Agresser l'un ou l'autre, le frapper avec un instrument métallique ébranle la sensibilité de l'un, fragilise la cohésion de l'autre. Aussi, aucun outil en fer n'a été utilisé pour construire le temple de Salomon. Les ouvriers du temple et leur travail pour achever la reconstruction ne peuvent pas être fragilisés et doivent avoir des assises solides. La restauration de cet édifice destiné à l'humanité passera par le réenchantement du monde. Le travail des bâtisseurs francs-maçons nécessite un engagement persévérant. Il a toute sa place dans la société d'aujourd'hui pour apporter du sens dans un monde quelque peu insensé. QUEL TEMPLE ? De l'histoire aux symboles - De Salomon aux francs-maçons Le plan du temple de Salomon, détruit il y a bien longtemps, inspire celui du temple maçonnique. Le temple que les frères veulent reconstruire avec persévérance est immatériel. Il a deux contenus, la Lumière intérieure qui brille au tréfonds de chacun et l'accueil fraternel de tous les êtres humains dans une société tolérante. Dans l'ouvrage, nous aborderons le sujet de la volonté de cette reconstruction par les maçons en suivant la méthodologie maçonnique : par des questions-réponses nous insistons sur les outils symboliques clés apportés par l'Ordre et son ancienne tradition. La volonté de rebâtir le temple est inhérente à l'ordre maçonnique et cette reconstruction est un devoir impératif pour chaque frère.

06/2023

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Religion

Sur l'esprit et l'essence du catholicisme (1819)

Avec une introduction de Max Seckler et une étude d'Hélène Poisson Traductions par Hélène Poisson PRESENTATION Johann Sebastian Drey (1777-1853), fondateur de la célèbre "école catholique de Tübingen" , a été injustement éclipsé - au prix d'erreurs historiques et dogmatiques - par Johann Adam Möhler. Drey est pourtant l'auteur d'une oeuvre décisive qui vise ni plus ni moins qu'à refonder la théologie en tant que science, une théologie comprise dans l'histoire (contrairement à la scolastique) et notamment à l'aune de son origine toujours présente. L'un de ses textes les plus importants est celui dont on trouve ici la première traduction française : Vom Geist und Wesen des Katholicismus a paru en 1819 dans la fameuse revue Theologische Quartalschrift, que Drey a fondée avec trois collègues et qui existe toujours. Au moment où il commence son professorat à l'université de Tübingen, il publie un véritable programme, qui, pour la première fois, fait du catholicisme un concept théologique. Il partage l'enthousiasme du romantisme bouillonnant, mais le recentre fermement. Il reprend les notions d'esprit et d'essence, mais en les sortant du cadre idéologique et confessionnaliste où elles sont enfermées, et pense le catholicisme selon un plan préconfessionnel et non-confessionnel. Qui voudrait, au seul titre de l'écrit, y voir un écrit confessionnel, et pour cette raison le lire ou ne pas le lire, passera à côté de son sens. Drey étudie les rapports du catholicisme (et non pas de l'Eglise catholique) avec le christianisme originel. Chemin faisant, il renverse deux bastions de la scolastique de l'époque en refondant la théologie de la révélation et le concept de tradition. Il balaye en même temps l'opposition protestante entre le catholicisme comme attachement obstiné au passé et le protestantisme comme liberté et ouverture à l'avenir. Il ne pratique pas pour autant la polémique confessionnelle, et il aura l'estime de ses collègues de la prestigieuse faculté de théologie évangélique de Tübingen. La Restauration aura raison de lui, mais ses idées chemineront de façon souterraine, difficile à déterminer, jusqu'au concile Vatican II où elles feront une entrée timide, faute d'être intégrées dans une pensée organique. La présente traduction bénéficie du dernier état des recherches sur Drey, accomplies par Max Seckler, qui rend compte des différentes dimensions de l'oeuvre traduite et de son milieu d'émergence, ainsi que de sa réception aux xixe et xxe siècles. Hélène Poisson en explore certains aspects du point de vue de leur actualité. Cet écrit n'a pas qu'un intérêt historique, il contribue à éclairer les polarisations toujours présentes de la théologie contemporaine. Après avoir étudié à Tübingen, Munich, Paris et Rome, Max Seckler a longtemps été professeur de théologie fondamentale à l'université de Tübingen. Internationalement reconnu, membre de plusieurs académies (Bruxelles, Salzbourg, Rome)

04/2019

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Sciences historiques

Chronique du Mont Sainte-Sainte Odile de 1789 à 1883

Le mont Sainte-Odile a traversé de 1789 à 1883 une des périodes essentielles de son histoire. Vendu comme Bien National lors de la révolution, passant de mains en mains, le couvent échappa en effet, de manière presque miraculeuse, à la destruction que connurent tant d'autres monuments historiques. Après son rachat pas l’Évêché de Strasbourg en 1853, le mont Sainte-Odile connut plus de quinze années fastes de restauration, de construction, et de réorganisation tant sur le fond que sur la forme. Ces années furent marquées aussi par l'afflux, sans cesse croissant, des pèlerins et des touristes à la suite, en particulier, de la construction de la route depuis Ottrott passant par Klingenthal en 1856 et de la voie de chemin de fer de Strasbourg à Barr inaugurée en 1864. En 1870, fut achevé un nouvel étage du couvent construit pour augmenter la capacité d'accueil de pensionnaires, puis ce furent, à Strasbourg et dans la région, les désastres de la guerre qui épargnèrent toutefois le mont Sainte-Odile, et l'Alsace annexée par l'Allemagne en 1871. L'édition de cette chronique manuscrite inédite du mont Sainte-Odile de 1789 à 1883, jalousement conservée à la bibliothèque ancienne du couvent, paraissait indispensable tant il s'agit d'une source exceptionnelle pour l'histoire de ce haut lieu. Débutée et rédigée principalement pas le Vicaire Général Nicolas Schir (1794 – 1864), elle fut poursuivie par le Vicaire Général Ignace Rapp (1807 – 1886), après la mort de N. Schir en 1864. La chronique offre une mine de données originales sur le pèlerinage, l'église et les chapelles, les bâtiments du couvent et de l’hôtellerie, la décoration intérieure et l'ameublement, les commandes artistiques, les découvertes archéologiques, ou les activités agricoles et forestières. Relatant de manière très vivante de nombreux détails de la vie quotidienne du pèlerinage, dans la langue française très agréable de l'époque, l'ensemble est aussi un apport marquant pour l'histoire religieuse régionale, pour l'histoire des mentalités, et pour l'histoire de l'art. Le travail d'édition a pris en compte 2 exigences fondamentales : d'un part, la rigueur d'une retranscription intégrale et fidèle du texte du manuscrit, et, d'autre part, la nécessité d'annotations complémentaires. Près de 600 notes apportent des commentaires et autant d'éclairage originaux et précieux sur de multiples aspects historiques, biographiques, architecturaux, et artistiques. Plus d'une cinquantaine d'illustrations, pour beaucoup peu connues, datant de l'époque concernée de 1798 à 1883 ont été réunies et rajoutées afin d'illustrer l'état des lieux et des bâtiments évoqués, et de comprendre et de suivre leurs transformations. Suivant l'évolution des techniques d'imprimerie, il s'agit successivement de gravures sur cuivre, puis de lithographies pour l'essentiel de la période, et enfin de gravures sur bois de bout.

07/2011