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Brésil

Cauchemar brésilien. Histoire d'un grand pays et de son dictateur

" Palmito " , " Gros Cheval " , " le Mythe " " Trump des tropiques " , on ne compte plus les surnoms dont les Brésiliens ont affublé leur président. Elu en 2018 à la suite d'une campagne marquée par la violence, la haine des élites et une tentative d'assassinat, Jair Bolsonaro, est le premier président d'extrême droite à s'installer à Brasilia. C'est la stupeur, le peuple brésilien se déchire, doute, s'interroge. Comment un homme qui voue un tel culte à la dictature militaire, clame haut fort son ignorance de la chose publique et de l'économie, qui méprise les femmes, les institutions, la nature, l'écologie et insulte sans vergogne les homosexuels, les noirs et les métisses, a-t-il pu triompher ? De la pandémie de covid-19 qui a fait plus de 600 000 victimes au Brésil aux immenses brasiers qui ont dévasté l'Amazonie, des tentatives de coup d'Etat aux coups de sang à répétition, jamais dans l'histoire moderne une grande démocratie n'avait porté pareil personnage au pouvoir. En quatre ans d'un mandat furieux et ubuesque, Jair Bolsonaro aura été l'homme de toutes les outrances, de toutes les transgressions. En comparaison, des personnalités aussi polémiques que Viktor Orban, Nigel Farage, Eric Zemmour Matteo Salvini ou Donald Trump prennent des airs de pâles nationalistes. Mais qui est Jair Bolsonaro ? Un clown triomphant manipulé par l'armée ou un autocrate qui décime son propre peuple ? De quoi est-il le nom ? Et que dit-il sur le Brésil, sur notre époque, sur l'état des médias et des démocraties ? Bruno Meyerfeld, franco-brésilien et correspondant du journal Le Monde au Brésil, a mené l'enquête et retrace les grands évènements de son mandat ainsi que l'itinéraire de ce personnage haut en couleurs, depuis son enfance jusqu'à son arrivée au pouvoir. Il dévoile le quotidien de ce président insomniaque et paranoïaque au sein du palais de l'Aurore, résidence des chefs de l'Etat brésilien. Une plongée dans la folie au pouvoir et la découverte d'un pays hors du commun. Entre lumière et ombre.

09/2022

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Sociologie

Contribution à une histoire du logement social en France au XXe siècle. Des bâtisseurs aux habitants, les HBM des États-Unis de Lyon

L'histoire des Habitations à Bon Marché des Etats-Unis de Lyon, conçues par Tony Garnier est bien évidemment une histoire de la population locataire. Suivis sur près d'un demi-siècle, les habitants des Etats-Unis sont connus autant par le biais de leurs caractéristiques socio-démographiques que par l'analyse de leurs mobilités internes et externes, ou de leurs "immobilités" : en effet les différentes sources utilisées ont révélé la présence d'un "noyau" d'habitants stables, demeurés sur place de 1936 à 1982. L'histoire du quartier et de son occupation sont amorcées grâce à une double analyse : celle du cadre de vie que constituent les H.B.M. Elle représente par ailleurs l'occasion de faire le point sur la politique et la législation du logement social en France au XXe siècle, tout en observant les modalités de l'application de celles-ci à une échelle locale. Les politiques municipales lyonnaises de l'entre-deux-guerres ont su combiner leurs ressources propres et celles de la législation Loucheur de 1928 afin de doter la ville d'un vaste programme d'habitat social. Les années de l'après seconde guerre mondiale ne sont pas oubliées puisque c'est à cette époque que se constitue l'essentiel du corpus législatif relatif aux différents domaines du logement social tel que nous le connaissons ; celle des pratiques des habitants : appropriation des logements, pratiques commerçantes, amicales, associatives, politiques, etc. Ce sont autant d'éléments qui interviennent dans le façonnement de l'image de l'espace habité. A partir d'un ensemble urbain particulier, qui n'était ni tout à fait dans la ville ni tout à fait hors la ville pendant l'entre-deux-guerres, les habitants ont su construire une identité de quartier, voire de "village dans la ville", qui a résisté à la fin de l'isolement des H.B.M., intervenue en 1959. Cette identité n'en est pas moins en mouvement puisqu'elle a été marquée de l'empreinte des changements sociaux, professionnels, et des nouvelles attitudes face au logement, survenus lors des années ultérieures.

09/1997

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Allemagne

Les chartes constitutionnelles des villes d'Allemagne du Sud (XIVe-XVe siècle)

Les sociétés des villes d'Allemagne du Sud n'ont pas peur de l'innovation à la fin du Moyen Age : sur un siècle (fin xiiie-fin xive siècle), beaucoup d'entre elles créent des régimes politiques intégrant des groupes sociaux jusqu'alors exclus de toute participation, sur un principe commun décliné en fonction des situations locales : le conseil urbain est désormais constitué presque partout de délégations de corps de métier (Zünfte). Les citadins ne se contentent pas de cette première innovation. Dans beaucoup de cas, ils procèdent avec grand soin à la mise par écrit de ces dispositions : ce sont ces chartes constitutionnelles qui sont au centre de ce livre. Le passage à l'écrit n'est jamais une évidence ; les difficultés rencontrées par leurs auteurs témoignent de l'importance de cette mise par écrit pour les sociétés qui l'ont produite. Qui sont leurs auteurs, comment ont-ils travaillé ? Eux qui n'étaient sans doute pas en contact avec la théorie savante de leur temps n'ont pas laissé de texte théorique pour éclairer leur démarche, mais ces chartes permettent de dégager les grandes lignes de leur pensée politique. Le soin pris à décrire le nouveau dispositif institutionnel le montre : il ne s'agit pas seulement d'un acte administratif, mais d'un véritable programme politique et social. Ces chartes sont le produit de périodes de troubles, avec ou plus souvent sans violence, pour mettre fin à l'exclusivité politique des élites traditionnelles, en assurant un équilibre politique de long terme. Pour éviter à la fois le retour à un pouvoir oligarchique et la déstabilisation par les masses populaires, leurs concepteurs ont une série de choix à effectuer. Qui désigne les représentants des métiers ? Quel poids ont les différents métiers ? Quel poids politique les élites traditionnelles conservent-elles ? Les promesses démocratiques annoncées ont-elles été tenues ? Il y a bien des manières pour les élites de contourner les garanties d'ouverture offertes par les chartes, mais les métiers, fortunés ou non, se montrent attachés au système et au texte des chartes qui leur donnaient une dignité nouvelle. Cet apprentissage de la démocratie, pour imparfait qu'il soit, témoigne de la créativité intellectuelle des bourgeois de ces villes.

04/2021

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Poésie

Figures qui bougent un peu et autres poèmes

"Sacré est un poète du paysage, de l'espace naturel cultivé par l'homme, campagne poitevine ou américaine, mais tout autant jardin ou même espace urbain parisien. Cette saisie globale de l'espace se double d'une attention particulière au détail : l'oeil s'arrête sur le vert d'un pré ou "des coins de nature où l'autrefois se défait" ; ce peut être aussi un objet particulier, une "pomme troche" par exemple, qui va enclencher le processus de mémoire, l'évocation d'autres lieux, une réflexion sur le temps, ou le développement d'une résonance affective. Le poème de Sacré ne cesse d'établir des ponts, des relations dans l'espace et le temps : "un pied dans la Nouvelle Angleterre l'autre en Poitou". Le plus souvent, le mouvement de l'écriture va du dehors vers le dedans, de la réalité vers son impact interne sur la sensibilité du poète, créant ainsi un jeu complexe d'échos. En somme, Sacré peut varier la forme tant qu'il veut puisqu'il reste dans la même unité tonale de langue, la sienne : "des phrases comme une musique plutôt que du sens". La langue est poussée dans ses retranchements, ses limites, sans devenir obscure ou illisible. En cela, Sacré pourrait être un exemple de poète expérimental clair. S'il ne fait pas allégeance à une langue noble, ce n'est pas par désir de provocation gratuite mais parce que c'est une langue proche de celle qu'il parle et que parlent ceux dont il parle. Ceci posé, lisant, on mesure l'écart produit par l'élaboration du poème entre cette langue commune, sans grands mots, et la langue poétique finale, bien plus complexe dans ses plis et méandres que ne l'est le langage populaire ou paysan, tel qu'on l'entend ou l'imagine. Poésie incarnée. Elle accompagne la vie, la mort, les choses et leur cours, dans une forme de lyrisme personnel. Ce livre touche profondément le lecteur par la situation humaine qu'il évoque, la maladie et la mort d'un enfant, mais aussi par sa pudeur", Antoine Emaz.

01/2016

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Thrillers

Kichta

" On pourrait vivre normalement et pas comme des chiens. " Villeneuve-sur-Seine, 9-4, un soir de Champions League. Samsara Kahn travaille dans un fastfood. C'est la vie qu'elle s'est choisie après des années d'argent facile avec Djibril. Quand il est tombé, elle a fini par raccrocher. Pour leur fils de onze mois. Le dernier soir de sa période d'essai, Sam se fait braquer et reconnaît l'un des braqueurs. De peur d'être accusée de complicité en plus de perdre son job, elle se lance sur leurs traces... Et renoue, le temps d'une nuit, avec sa part d'ombre. Course-poursuite dans un quartier où se croisent travailleurs de nuit, baqueux, petits trafiquants et grands criminels, Kichta laisse le coeur à l'envers. Derrière les néons des bars à chicha, les Uber Eats et le tout, tout de suite : la volonté d'une fille en feu, déterminée jusqu'à l'aube. A propos de l'auteur Passé par la Fémis, Nicolas Laquerrière est le coscénariste de la série phénomène de Canal+ Validé. Avec Kichta, il signe un premier thriller addictif. " Ce sont les soirs de banlieue que Nicolas Laquerrière érige en personnages centraux de son huis clos entre petites frappes et vrais fauves, entre figurants uberisés et survivants apeurés. [... ] Son 9-4 carbure aux lois du plus fort et aux raisons du plus fou. [... ] L'auteur d'un précédent Nueve Cuatro nourri d'ailleurs de la même suburbanité, s'octroie les codes et les intempérances des lieux pour en dessiner avec réalisme l'affligeant quotidien. Que Nicolas Laquerrière soit également l'un des co-scénaristes de la série Validé sur Canal + n'est qu'une évidence de ses aptitudes à raconter nos dévoiements collectifs. " Jean Luc Manet, Livres Hebdo A propos de Nueve Cuatro "Ce roman est porté par un rythme d'enfer, et par un anti-héros, retraité déchirant, mitraillant une gouaille à la San-Antonio version "caillera"". Hubert Artus, Le Parisien week-end "[... ] Avec une poésie âpre, brutale, Nicolas Laquerrière, coscénariste de la série Validé, transforme son "9-4" natal en un fascinant royaume de bitume et d'acier et en fait le décor d'un conte urbain trash et palpitant". Léonard Desbrières, Lire Magazine littéraire

03/2024

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Télécommunications

Les réseaux en fibres optiques. Notions fondamentales, 4e édition

LAN, MAN, WAN, PON, WDM... pour avoir une bonne connaissance de ce que recouvrent ces acronymes des réseaux – locaux, métropolitains, étendus, optiques passifs et autres – cet ouvrage vous propose une approche complète et pédagogique pour explorer trois grands domaines : les fibres optiques et les câbles, les composants et les équipements, et les protocoles et la typologie des réseaux. Les cinq premiers chapitres présentent les caractéristiques des fibres optiques, puis leur diversité (fibres optiques en silice unimodales G.652 à G.657, fibres en silice multimodales OM1 à OM5, fibres optiques en plastique, fibres en ruban, fibres multicoeurs, etc.) ainsi que la grande variété des câbles permettant leur protection et dédiés à des environnements divers : en intérieur, en extérieur, enterrés, sous conduite, en galerie, en égouts, en aérien, etc. Les fibres et câbles décrits sont accompagnés par des commentaires sur leurs " recommandations " respectives de l'UIT. Quatre chapitres présentent ensuite l'aboutement des fibres optiques à travers différentes connectiques dont les connecteurs simples, les multifibres et ceux à forte densité, ainsi que l'épissage via les soudeuses pour fibres optiques, puis les équipements de tests et de mesure dont les légers de type pince ou stylo optique, les classiques comme les photomètres et les réflectomètres et les spécialisés tels les analyseurs de spectre. Les composants électro-optiques tels les lasers, ou optoélectroniques telles les diodes, et les diverses familles d'émetteurs-récepteurs (transceivers) sont également détaillés. Les derniers chapitres explorent les protocoles tels Ethernet, InfinBand et Fibre Channel, puis donne un panorama sur les réseaux locaux d'entreprise (LAN), la fibre jusqu'au bureau (FTTO), les réseaux de campus (CAN), les centres de données (data center) ou encore les réseaux industriels et de vidéoprotection. L'auteur présente également les réseaux des exploitants de réseaux et/ou opérateurs tels les réseaux sous-marins, étendus (WAN), métropolitains (MAN), de distribution et d'accès dont les réseaux optiques passifs (PON) et, enfin, des réseaux spécifiques pour l'habitat, les capteurs, le militaire, l'automobile, l'avionique... En annexe, vous trouverez les sites Internet des organismes de normalisation et d'associations d'industriels ainsi qu'une liste d'acronymes

04/2024

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Photographes

Monographie

Il y a plus de 25 ans, Takeshi Shikama, qui est né et vit à Tokyo, décide de s'installer à la campagne, dans la province de Yamanashi. Pour construire une maison sur le terrain qu'il possède, il faut abattre un certain nombre de conifères centenaires. Takeshi participe au déblayement du terrain et racontera plus tard son expérience, lorsque la sève des arbres coupés lui coulait sur les bras, imprégnant sa peau et son esprit. Au Japon, ou la forêt recouvre 80% du territoire, on considère que les arbres aussi ont une âme. Takeshi ne s'en doute pas, mais cette expérience va bouleverser sa vie. Sept années plus tard, ce citadin de souche s'aventure dans la forêt pour s'y promener. Il s'y perd et se retrouve au milieu d'un sous-bois, tapis d'ombres et parsemé d'éclaircies. C'est à ce moment qu'il ressent un lien profond avec la nature, comme si la sève des arbres abattus s'était mêlée à son sang. Il décide alors de revenir le lendemain pour immortaliser cette épiphanie émotionnelle, à l'aide d'une chambre photographique. Après une carrière dans le design, son oeil est aguerri à la composition. Abordant l'obscurité comme point de départ il laisse l'oeil cheminer vers la lumière, symbole d'espoir. S'attelant à photographier les forêts du Japon, il laisse son instinct le guider, et se met à l'écoute de la nature. "Ce n'est pas moi qui choisi les arbres à photographier, c'est eux qui me choisissent, " dira-t-il. "Ils m'appellent et me demandent de réaliser leurs portraits". Il nommera sa première série : "Respiration Silencieuse des Forets", dont il réalise un ouvrage (2008). C'est en venant aux Rencontres d'Arles en 2008, et avec l'aide de Yukiko, sa femme, assistante et interprète, que Takeshi Shikama confronte son travail au monde professionnelle de la photographie. Alors que la plupart des candidats aux Portfolio Reviews viennent munis de CDs, clés USB ou books de tirages numériques, Takeshi apporte plusieurs boîtes d'épreuves au platine/palladium qu'il a réalisé lui-même. Le photographe se révèle être aussi un artisan du tirage. Les participants sont subjugués. Le collectionneur Bill Hunt en pleur d'émotion. La route sera encore longue avant sa première exposition en galerie, mais le photographe à enfin la confirmation, de par ses pairs, qu'il est sur la bonne voie. Grace aux expositions organisées sur plusieurs continents, l'artiste aura l'occasion de voyager. Il appliquera ce même regard contemplatif pour créer de nouvelles séries autour des espaces sauvages (Yosemite, Galicia, Isle of Skye) ou ceux domptés par l'homme (Urban Forests, Valley of Beauty, Garden of Memory). La période que nous vivons, entre le réchauffement climatique et la pandémie, nous fait prendre conscience de l'importance qu'a la nature dans nos vies. Ce livre souhaite réconforter et renforcer le sentiment d'émerveillement et d'attachement que nous éprouvons pour notre planète. A défaut de changer les mentalités, cet ouvrage restera un témoin durable et universel des trésors que recèle notre Terre mère, pour les générations futures.

11/2022

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Policiers

Riposte

Las Vegas. Antoine Deco, étoile montante de la boxe, s'apprête à affronter le favori Kolya Konytsin, réputé pour ses dix-sept victoires par K-O, dans l'arène d'un des plus grands casinos du Strip, le Reef. Une consécration pour cet ancien délinquant qui vient de purger une peine de prison. En ce jour décisif, le hasard réunit autour de lui trois amis qu'il avait perdu de vue depuis dix ans. Tyron, un ex-marine tout juste rentré d'Irak. Keenan, le flic déchu, contre qui le mouvement Black Lives Matter s'apprête à manifester après qu'il a tué un jeune Noir désarmé dans la rue. Et Naomi, la fille de la bande, qui a fini par épouser Keenan. L'horloge tourne. Dans quelques heures, le Tout-Vegas se précipitera au Reef pour assister au combat. Pour la première fois depuis dix ans, le quatuor sera de nouveau rassemblé. Ce soir il y aura de la sueur, du sang... et justice sera faite. Ils ne le savent pas encore, mais leur vie va basculer. Une plongée dans l'envers de Vegas sur fond d'argent sale, de violence policière et de conflits communautaires ou 24 heures sous haute tension. " Riposte est à recommander à qui veut ajouter à son confinement une bonne dose d'adrénaline, teintée de nostalgie". Le Télégramme "Riposte, premier roman de David Albertyn, restera dans les mémoires". Le JDD " Riposte distille son lot de scènes de calibres, de lames effilées et donc d'uppercuts et autres jabs. C'est solide". The Killer Inside Me " Bien pensé, bien monté, bien raconté, très bien joué monsieur Albertyn... Assurément un nom à retenir. " NYCTALOPES " Riposte, c'est 24 heures sous haute tension, une lecture addictive et un véritable uppercut reçu par le lecteur qui, non loin du KO, en redemande encore... " FROGGY'S DELIGHT " Que c'est bon ! Un vrai bon polar, qui revisite tous les " clichés " , les grands classiques, et qui le fait avec classe, efficacité, rythme. Le pied. " Actu Du Noir A propos de l'auteur David Albertyn est né à Durban, en Afrique du Sud, en 1983. Il écrit depuis l'âge de six ans et le sport est, après l'écriture, sa seconde passion. Riposte est son premier roman.

03/2020

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Beaux arts

Thomas Lanfranchi. Edition bilingue français-anglais

Thomas Lanfranchi est l'un de ces artistes rares dont on guette avec un intérêt toujours renouvelé la moindre manifestation. Avec la même opiniâtreté qu'y mettrait un savant, il mène depuis des années une même recherche, en marge des grands circuits spectaculaires, quelque part aux confins - et au point instable, sinon même improbable où ils se croisent - de la sculpture, de la performance et du dessin. Partons de la première : Thomas Lanfranchi réalise de grandes formes géométriques. Nul marbre ici cependant, ni rien qui s'en approche. Il prend au rebours les fantasmes de pérennité, de solidité, de masse qui hantent encore souvent la sculpture. Ces formes, en effet, il les fabrique à partir de sacs plastiques, aux couleurs que lui propose l'industrie. Le geste du sculpteur, chez lui, n'est plus que dans la découpe et que dans l'assemblage, à l'aide d'un ruban adhésif, de cette pauvre et fragile membrane. Il appelle pour qu'elle se réalise l'apport d'un élément autre : le vent. Il faut que cela gonfle et s'envole. Et c'est toujours une aventure de voir ses formes s'élever et se découper sur le paysage, à peine retenues à terre par quelques fils. Parfois cela tient - fût-ce pour ce temps par définition court que dure l'évènement -, parfois cela craque d'emblée. L'artiste a beau déployer de patients calculs pour réaliser ses pièces, elles doivent toujours faire face, en situation, aux aléas des forces naturelles. En même temps qu'elle s'encanaille ainsi avec la performance, la sculpture, réduite à cette membrane, engage aussi chez Thomas Lanfranchi un rapport essentiel au dessin : pour déployer qu'il soit dans l'espace et quand bien même il est de plastique, c'est bien un trait, en effet, qui fait pièces. Et c'est par là que ce premier aspect de l'oeuvre - la sculpture pour le redire vite et employer ce qu'on vient de voir n'être qu'une facilité de langage - en rejoint un second : une pratique plus classique du dessin. Plus classique, au double sens où elle se fait sur le papier et où elle accompagne, celle-là, l'artiste tous les jours. Y défilent des animaux, des personnages, découpés - point de hasard - dans les mêmes sacs plastiques, que reprend et complète le crayon.

01/2021

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Histoire de France

L'âge d'or capétien (1180-1328)

Le long XIIIe siècle marque l'âge d'or de la dynastie capétienne qui compte alors de fortes personnalités : Philippe II Auguste, saint Louis, Philippe IV le Bel. Elle bénéficie également, jusque vers 1270, d'une forte dynamique agricole, ainsi que d'une révolution technique, qui s'exprime en premier lieu dans l'érection des cathédrales. La prospérité — relative — des campagnes fonde cet extraordinaire programme monumental, financé par les dîmes. Elle permet aussi l'essor des échanges et des villes. Le commerce "international" a ses centres principaux en Flandre et en Champagne et le réseau urbain se fixe tel qu'il persiste jusqu'à la révolution industrielle. L'époque connaît un certain bonheur de vivre, qui s'exprime dans la littérature courtoise et dans le naturalisme de la sculpture gothique. En parallèle, la monarchie construit progressivement un territoire et un Etat. Philippe II exploite à cette fin les structures féodales, mais au fil du temps s'élabore une doctrine qui s'appuie sur la souveraineté et non plus sur la suzeraineté. Trois lieux illustrent la royauté : Reims où le roi est sacré ; Paris, sa capitale fixe, où siège l'administration, où se développe l'Université et où est érigée la Sainte Chapelle ; Saint-Denis, où sont abrités les insignes royaux et où la nécropole atteste de la continuité de la lignée royale des Mérovingiens aux Carolingiens et aux Capétiens. En un siècle qui voit la religion informer toute la vie et toute la société, le caractère sacral de la monarchie, renforcé par la canonisation de Louis IX et celle de son petit-neveu, Louis d'Anjou, constitue un des fondements primordiaux du pouvoir capétien. Un autre réside dans l'alliance étroite du trône et de l'autel, même si cela ne va pas sans tensions avec les papes les plus attachés à la théocratie pontificale, Innocent III et Boniface VIII. Après 1270, la crise du système féodal provoque difficultés, famines, chômage et troubles sociaux, préliminaires de la grande crise du XIVe siècle. Le pouvoir monarchique, cependant, ne cesse de se renforcer. Se met alors en place un binôme caractéristique du futur Etat moderne : guerre et fiscalité. Le contexte des temps, positif ou négatif, réinterprété à la lumière des recherches récentes, est éclairé avec pertinence par des cartes et des textes et une iconographie, abondante et magnifique, qui concourt à mettre le lecteur de plain-pied avec un des "grands siècles" de l'histoire de France.

12/2011

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Littérature étrangère

Il y a mieux à vivre

Greg Marnier - dit Marny - était parti tenter sa chance en Europe à l'issue de ses études. Sans succès. Il revient aux Etats-Unis mais peine à trouver sa place dans une société américaine ébranlée par la crise des subprimes. Le roman se situe en effet en 2009, au début de "l'ère Obama". Déçu par le rêve américain, Robert James, un jeune homme fortuné que Marny a rencontré pendant ses études, initie une expérience de renouvellement urbain à Detroit, ville sinistrée par le déclin de l'industrie automobile. Répondant à l'appel de son ami, Marny se lance dans cette aventure. Il tente de se forger une nouvelle vie aux côtés de personnalités diverses qui, dans l'esprit des Pères pèlerins, s'efforcent de reconstruire et repeupler les quartiers sinistrés de Detroit, ville ouvrière autrefois prospère. Dans cet élan collectif, l'on assiste à l'ébauche d'une société fondée sur l'espoir et la générosité. Mais les idéaux se heurtent rapidement aux réalités, laissant ressurgir les vieux démons de l'Amérique : incompréhensions, affrontements raciaux, relents de colonialisme et corruption larvée. Observateur de premier plan de ces tensions, Marny n'est pas épargné. Il va lui-même va se trouver impliqué dans une bagarre opposant deux de ses amis avant d'être appelé à témoigner dans un procès à connotation raciale. Il noue une relation amoureuse avec une enseignante du quartier, relation qui s'avère chaotique. Il croise également le Président des Etats-Unis, avec qui il joue un match de basket. Mais son association avec James tourne à la confrontation et il se verra contraint de quitter ce quartier qu'il avait adopté. Après sa trilogie byronienne, Benjamin Markovits replonge dans le vingt-et-unième siècle avec ce roman narré par un observateur impliqué. Le tableau qu'il brosse du parcours de ces nouveaux pionniers rend compte de l'espoir qui sous-tend toutes les initiatives de la société américaine. Mais la réalité tue parfois les idéaux. Ce roman illustre le processus... et la renaissance qui s'ensuit. Car on n'arrête pas de tout recommencer. Optant pour un cadre contemporain, Benjamin Markovits brouille la frontière entre la fiction et la réalité pour mieux saisir une imperceptible tendance qui touche la politique, l'économie et la société américaines visiblement menacés par l'explosion.

03/2016

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Sciences politiques

Merci l'Europe !

Inégalités, chômage, terrorisme, migrants, péril environnemental, les citoyens européens ont peur. L'Europe ne les rassure plus. Pire, elle accroît leurs inquiétudes. Ils ont le sentiment qu'elle ne profite qu'à une minorité " déracinée " (les financiers, les riches et les professions qui jouissent de la mondialisation) mais précipite pour les autres le déclassement, attaquant leurs langues, leurs modes de vie, leurs cultures, leurs entreprises, leurs emplois, leurs données privées, etc. L'Europe se fragmente alors que les menaces se multiplient : les Américains imposent leurs lois, les Chinois leurs produits ; le réchauffement climatique progresse ; les flux migratoires augmentent ; la mondialisation grignote nos cultures ; le big data nous espionne... Dans une Europe perçue comme faible et injuste, la tentation est grande de chercher le salut chez ceux qui parlent fort et critiquent les élites et le système. Leur stratégie consiste à s'appuyer sur les échecs et à tordre les faits pour justifier de solutions simplistes fondées sur autant de mensonges. Et ça marche ! Partout les populistes gagnent du terrain : à l'Est , au Nord, en Italie, en Allemagne, et en France si l'on se souvient du premier tour des présidentielles où, tous scores réunis, ils avaient la majorité. Les populistes parlent haut et simple, comme un Orban et un Salvini. Ou un Trump aux USA. Pas comme un Juncker, le président de la commission, que personne ne connaît. L'auteur dénonce ici les 7 grands mensonges qui font le lit du populisme : l'Europe serait tout à la fois une passoire à migrant, un euro qui nous plombe, le pigeon de la mondialisation, la victime des plombiers polonais qui volent nos emplois, le jouet des technocrates de Bruxelles, etc... Les critiques sont légitimes. Les nier avec condescendance exaspère les opinions publiques. S'il faut évidemment écouter les peuples et respecter le verdict des urnes, c'est pour mieux combattre les populistes et dénoncer leurs fausses solutions. En proposer de meilleures. Et ne pas oublier l'essentiel. Car, malgré tous ses défauts et imperfections, l'Europe nous a apporté ses bienfaits : la paix, d'abord et avant tout, la monnaie commune, les déplacements faciles, la baisse des prix du téléphone, les échanges d'étudiants, les projets industriels majeurs, type Ariane ou Airbus. Comment ne pas voir que dans un monde dangereux, l'Union est la seule et unique façon de nous protéger des volontés de domination des géants asiatiques ou américains et des idéologies hostiles ?

02/2019

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Beaux arts

Architecture de la contre-révolution. L'armée française dans le Nord de l'Algérie

Dans Architecture de la contre-révolution Samia Henni analyse les politiques en matière d'urbanisme et d'architecture mises en oeuvre par l'Etat colonial français pendant la longue guerre d'indépendance algérienne (1954-1962) au croisement des vastes opérations militaires contre-insurectionnelles menées sur l'ensemble du territoire algérien. Tout au long de ce violent conflit armé, les autorités civiles et militaires françaises ont profondément réorganisé le vaste territoire urbain et rural de l'Algérie, transformé radicalement son environnement bâti, construit de nouvelles infrastructures en un temps record et implanté de manière stratégique de nouveaux centres de population afin de maintenir l'Algérie sous domination française. Cet ouvrage montre de façon documentée et précise comment le régime colonial a planifié et mis en oeuvre des programmes de démolition tactique, et développé de nouvelles structures afin de faciliter le contrôle étroit de la population algérienne et la protection des communautés européennes en Algérie. Le travail de Samia Henni se concentre sur la teneur politique de trois stratégies spatiales contre-révolutionnaires interconnectées : le déplacement forcé massif de paysans algériens ; les programmes de logement de masse conçus à destination de la population algérienne dans le cadre du Plan de Constantine du général de Gaulle ; et la nouvelle ville administrative fortifiée censée permettre la protection des autorités françaises pendant les derniers mois de la Révolution algérienne. L'autrice s'applique à décrire le modus operandi de ces stratégies spatiales, leurs racines, leur évolution, leur portée et leurs effets, ainsi que les acteurs, les protocoles et les logiques de conception qui les sous-tendent. Les chapitres de ce livre ne prétendent pas offrir un panorama exhaustif des 94 mois de destruction et de construction qui caractérisèrent la guerre menée par la France en Algérie ; ils ne cherchent pas non plus à fournir une description et une analyse exhaustives de tous les édifices construits ou détruits par les autorités coloniales françaises pendant la Révolution algérienne. L'ouvrage cherche plutôt à enquêter sur les pratiques coloniales de la France telles qu'elles s'incarnent dans des instruments juridiques, des opérations militaires et des projets architecturaux, et à mettre en lumière le rôle respectif d'une série d'officiers, de technocrates, d'architectes, de planificateurs et d'ethnologues dans la création architecturale (au sens large du terme) tout au long de cette sanglante guerre d'indépendance.

11/2019

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Spécialités médicales

Centres de santé. Guide pour les élus, les professionnels de santé et les porteurs de projet

Nous assistons cette dernière décennie à un transfert de compétences des soins de premier recours aux communes, au secteur associatif et aux mutuelles, conséquence du désengagement de l'offre hospitalière locale. Sous l'égide d'initiatives communale et libérale, aujourd'hui de nombreux centres de santé sont implantés en France, majoritairement en milieu urbain ; dans des quartiers prioritaires ou limitrophes, mais aussi en zone rurale ou péri-urbaine. Polyvalents, médicaux, dentaires ou infirmiers, gérés par des organismes à but non lucratif, des collectivités territoriales ou des institutions mutualistes, ils visent à assurer l'accès aux soins de proximité et une meilleure coordination entre professionnels de santé, favorisant ainsi la pertinence, la qualité et la sécurité des soins. Ces structures d'exercice regroupé de premier recours permettent la mise en oeuvre d'actions de santé publique en termes d'accessibilité sociale, de prévention et d'éducation sanitaire sur l'ensemble du territoire avec une coopération transversale pluriprofessionnelle et pluridisciplinaire. Avec la loi de modernisation du système de santé de 2016, les ordonnances de 2018 et la réforme du 24 juillet 2019 relative à l'organisation et à la transformation du système de santé, leur rôle dans la réduction des inégalités sociales et territoriales de santé et dans la lutte contre la désertification médicale s'est accru. L'importance de l'accompagnement de ces projets par les élus et les professionnels de santé locaux est désormais manifeste, notamment avec la mise en oeuvre des contrats locaux de santé et les communautés professionnelles territoriales de santé. Laurent Delprat, avocat à la Cour d'appel de Paris, Maître de conférences associé à l'université Paris 8, conseiller municipal délégué à l'accès au droit et à la santé de Chaville et conseillé de la branche dentaire du Réseau national des centres de santé mutualistes et de nombreux centres de santé mutualistes et associatifs se propose de rassembler en un ouvrage les fruits de ses expériences et tous les éléments nécessaires à la mise en place d'un centre de santé. Parce que construire un projet de création de centre de santé demande bien des connaissances, ce guide de mise en oeuvre reprend l'essentiel : effectuer le diagnostic territorial, établir un projet de santé dans un contexte plurifactoriel, appliquer les règlementations en vigueur, rédiger les contrats de travail, soigner ses relations avec l'Assurance maladie et l'agence régionale de santé, gérer les conflits...

11/2019

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Ecrits sur l'art

L'envers de la médaille. Mondrian, Dubuffet : les pouvoirs publics et l'opinion

Mondrian et Dubuffet, hommes et oeuvres, n'offrent à première vue aucune espèce de ressemblance. Toutefois, la temporalité propre à l'affirmation de leur personnalité artistique, et surtout le rapport de l'opinion et des institutions à leur travail, présentent des analogies telles qu'elles peuvent paraître non seulement instructives, mais significatives et même exemplaires quant à certains aspects de la vie artistique du XXe siècle en France. "? Tous deux, relève Germain Viatte, eurent à affronter un aveuglement insistant de l'opinion, même spécialisée et, pour Dubuffet, une adversité consentie, qui ne s'apaisa qu'au début des années 70, lui faisant même craindre de perdre sa position d'? "ennemi public"... ? " Il est vrai qu'il fallait, pour établir ce constat, le regard d'un "? homme de l'intérieur ? " doublé d'un historien. Appuyé sur un travail documentaire faramineux qui accorde la plus grande place au point de vue individuel des acteurs de l'histoire - artistes, écrivains, marchands, complices, amateurs et représentants des musées -, L'envers de la médaille, comme le suggère son titre, dépeint la face moins reluisante de deux éclatantes réussites artistiques ? : deux itinéraires marqués par un isolement tantôt subi, tantôt choisi, et jalonnés, ou couronnés, par des acquisitions publiques plus ou moins heureuses. A cet égard, le récit des pieds-de-nez de Dubuffet aux institutions officielles de la culture (don de plus de cent cinquante de ses oeuvres au Musée - privé - des Arts Décoratifs, installation de la Collection de l'Art Brut à Lausanne), ou celui de l'? "? Affaire Mondrian ? " (un achat de faux par le tout jeune Centre Pompidou en 1978) ne constituent que les épisodes les plus sensationnels de la reconstitution menée par Germain Viatte, témoin de premier plan. Reconstitution, ou état des lieux ?? L'auteur, participant de la première heure dans l'aventure Beaubourg, le signale en conclusion ? : "? Ces deux textes sont longtemps restés dans mes tiroirs, bloqués par une sorte d'embarras devant les contradictions qu'ils peuvent révéler dans l'exercice délicat des musées en un temps supposé glorieux, celui des années 60/70, qui vit l'érection au coeur de Paris d'un objet architectural et urbain véritablement extraordinaire, le Centre Georges Pompidou. ? " En pérennisant la mémoire de ces itinéraires d'artistes, il fournit, de fait, d'importants éléments de réflexion sur les politiques muséales, à l'heure où Beaubourg "? va devoir affronter de nouvelles conditions de rayonnement ainsi qu'une rénovation architecturale majeure. ? "

06/2021

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Sculpture

Sculpture française en Amérique. Une passion américaine

L'extraordinaire abondance de sculptures françaises aux Etats-Unis est révélatrice d'un goût spécifique pour ce domaine de l'art fran- çais, mais aussi de la grande proximité des relations historiques et artistiques franco-américaines. Les Etats-Unis sont le pays en-de- hors de la France qui compte le plus grand nombre de sculptures françaises et ces dernières y représentent de très loin l'essentiel des sculptures étrangères. Une fois rassemblées, combinées, reliées, elles tissent l'histoire d'un goût. Leur étude permet de déceler des tendances et des pé- riodes, d'identifier des personnalités de marchands, collectionneurs et conservateurs, et de comprendre les canaux d'approvisionne- ment de ce commerce transatlantique, du lieu de production au lieu de consommation, du lieu de création au lieu d'appréciation. Le propos de cet ouvrage est de donner vie et signification à ces oeuvres en les replaçant dans leur contexte américain. Une première partie souligne le rôle éminemment politique et officiel, outil de message politique lorsqu'il s'agit de célébrer les héros de l'Indépendance américaine, ou de propagande commer- ciale et industrielle lorsque la France se montre dans le cadre des expositions universelles. Dès sa naissance, les sculpteurs français ont été associés au développement de la nation américaine et de sa société. La deuxième partie est consacrée à la part que prirent les sculp- teurs français dans le décor urbain américain, ainsi que dans l'art des parcs et jardins. Ils contribuèrent largement à l'introduction du style Art déco en sculpture ornementale. La troisième partie célèbre la sculpture comme objet de collec- tion, recherchée non plus pour le personnage qu'elle représente, ni pour son rôle de complément de l'architecture, mais véritablement comme objet dont la beauté formelle est l'atout premier. La quatrième et dernière partie est consacrée au sculpteur Auguste Rodin. Rodin était tout à la fois : il représentait l'art d'au- jourd'hui, celui du Salon auquel il envoyait régulièrement ses oeuvres, parfois l'art d'hier dans ses quelques créations dans le goût du vers l'art de demain. En conclusion, un bilan est dressé du goût pour la sculpture fran- çaise depuis les années 1950, qui ont vu un changement dans l'im- portance relative des différents acteurs, marchands, collectionneurs, universitaires et conservateurs.

06/2023

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Architecture

Architecture française dans le monde. Edition bilingue français-anglais

Publié sous l'égide de l'association des Architectes français à l'export (AFEX), ce livre bilingue français-anglais donne à voir une quarantaine de réalisations dans le monde dont les architectes sont français. La sélection des oeuvres présentées provient du Grand Prix AFEX dont le jury distingue régulièrement une dizaine de réalisations (bâtiments ou ouvrages d'art). Publié sous l'égide de l'association des Architectes français à l'export (AFEX), ce livre bilingue français-anglais donne à voir une quarantaine de réalisations dans le monde dont les architectes sont français. Dans la lignée d'Ailleurs. Architectes français à l'export, paru en 2016 aux Editions de la Découverte, il tente d'apporter une réponse à la question : comment caractériser la culture architecturale française quand elle s'exprime ailleurs que dans l'Hexagone ? La sélection des oeuvres présentées provient du Grand Prix AFEX dont le jury distingue régulièrement une dizaine de réalisations (bâtiments ou ouvrages d'art) parmi lesquelles un Grand Prix et des Prix spéciaux. L'introduction met en avant quelques-unes des manières de construire spécifiques aux architectes français quand ils interviennent ailleurs que dans leurs pays d'origine. La sélection des Grands Prix 2018, 2020, 2021 et 2023 est ensuite présentée dans ce livre selon cinq chapitres : Afrique, Amériques, Asie, Chine et Europe. Jean Nouvel, Christian de Portzamparc et Marc Mimram ayant chacun reçu un Prix spécial du jury pour l'ensemble de leur oeuvre, leurs travaux font l'objet d'une présentation particulière. Le livre se termine par un panorama en images des actions de l'AFEX. Le chapitre consacré à l'Afrique s'ouvre sur le Musée dédié au grand couturier Yves Saint Laurent à Marrakech. Dans les Amériques, on découvre un immeuble de bureaux à Buenos Aires réalisé par l'équipe d'Architecture Studio. Viennent ensuite l'Asie et l'extraordinaire Louvre Abu Dhabi des Ateliers Jean Nouvel. Le chapitre sur la Chine présente l'étonnant centre culturel de Suzhou, enveloppé dans un ruban, construit par Christian de Portzamparc. L'Europe, enfin, met en exergue le pont sur le Danube de Marc Mimram. Le livre contient aussi des réalisations à toutes échelles, depuis un tout petit pavillon dans l'Arizona ou une chambre de paysage dans le désert du Néguev jusqu'à une tour à Beyrouth, en passant par un musée à Lhassa, un lycée à Rabat ou une gare TGV à Kenitra.

10/2023

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Essais

L’invention d’Euroméditerranée

En 1989, Robert Vigouroux, qui était devenu maire de Marseille à la mort de Gaston Defferre, brigue un nouveau mandat. Exclu du parti socialiste, qui présente un autre candidat, il remporte l'élection avec une liste issue de la société civile. Pierre Fiastre, chef d'entreprise marseillais, en fait partie. Chargé du développement économique, il conçoit l'opération Euroméditerranée qu'il parvient à faire approuver et financer par l'Etat et dont il est nommé directeur adjoint. A la fois projet stratégique reliant l'Europe et la Méditerranée et projet urbain visant à impulser une nouvelle dynamique à Marseille, Euroméditerranée devient alors un laboratoire d'idées et d'expérimentations. Mais le clientélisme et le copinage politique font leur retour avec l'arrivée à la tête de la ville de Jean-Claude Gaudin qui parvient à se débarrasser de l'équipe dirigeante. Cette aventure, qui a changé l'avenir de Marseille, est racontée avec humour et authenticité par Pierre Fiastre. Pierre Fiastre, ingénieur et architecte, est consultant en stratégie. Après avoir été à l'origine de la création d'Euroméditerranée, il a piloté depuis 2016 la reconversion de la Villa Méditerranée pour en faire la reconstitution de la Grotte Cosquer. Extrait : "Quand on parle de Jean-Claude Gaudin, encore faut-il savoir de qui il s'agissait. Beaucoup de gens croyaient que c'était un homme politique marseillais, à l'époque président du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur qu'il avait conquis en 1986 en faisant une alliance de gouvernement avec le Front national. La réalité était bien plus complexe. Jean-Claude Gaudin n'était pas une personne. Il était trois personnes réunies dans une étrange consubstantialité dont le principe devait être familier à l'ancien professeur d'histoire de l'Ecole Saint-Joseph. Il y avait le Jean-Claude Gaudin que tout le monde connaissait, le maire patelin de la pastorale provençale. Mais il y avait aussi deux autres personnages, dont la réalité tangible échappait au commun des observateurs, qui se nommaient Claude Bertrand et Henri Loisel. Certains en avaient entendu parler et pensaient que c'étaient de proches conseillers de Jean-Claude Gaudin. Erreurâ! Ils "â¯étaientâ¯" Jean-Claude Gaudin, aussi légitimement que celui dont c'était l'état civil officiel. Il n'aurait rien été sans eux ni eux sans lui. Jean-Claude Gaudin n'existait que par cette mystérieuse trinité dont la pensée était unique et les rôles distincts".

09/2023

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Archéologie

Un quartier de frange urbaine en milieu humide (IIe-XVe siècle) : les fouilles de la rue Fontgiève à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme)

Cet ouvrage réunissant les contributions dune quinzaine de chercheurs présente les principaux résultats d'une fouille archéologique prévenu réalisée en 2012, à l'angle des rues Docteur Gautrez et Fontgiève, au nord-ouest du centre historique de Clermont-Ferrand. Les vestiges qui ont pu erre étudiés illustrent l'évolution d'un quarter de périphérie urbaine sur le temps long entre le Haut-Empire et à la fin du Moyen Age. Pour la période romaine, les constructions les plus marquantes correspondent a un moulin hydraulique aménagé sur la berge d'un chenal, à un bassin monumental circulaire, ou encore à un édifice bâti au-dessus d'un captage de source. L'humidité du milieu et la conservation d'une quantité importante de bois gorgés d'eau rendent ces découvertes d'autant plus exceptionnelles qu'elles permettent d'une part d'affiner les chronologies et, d'autre part d'approcher des pans de l'architecture, de l'artisanat et de la vie quotidienne bien souvent inaccessibles. Au-delà, pour cette période, c'est le rythme d'occupation du site qui doit retenir l'attention, dans la mesure où il reflète concrètement les phases de développement et de repli de la capitale de cité, Augustonemetum. L'Antiquité tardive et le haut Moyen Age sont pauvres en vestiges matériels, comme souvent dans ce type de contexte urbain, mais, pour autant ces deux périodes ont pu être appréhendées par le biais des sources textuelles et par les données paléoenvironnementales. Celles-ci ont d'ailleurs été d'un apport crucial à la compréhension générale du site, toute période confondue, tant pour l'appréciation des structures que pour celle de l'environnement. La fin du Moyen Age marque de son côté un nouvel essor de la ville, illustré par la constitution progressive, à partir de la fin du XIIIe siècle, d'un quartier de faubourg. Si les vestiges de cette période sont moins spectaculaires que ceux du Haut-Empire, ils n'en demeurent pas moins exceptionnels puisqu'ils offrent une vision, là aussi rarement documentée par l'archéologie, de l'évolution d'une occupation médiévale urbaine extra muros. Cette monographie, constituant le premier ouvrage de synthèse archéologique sur un quartier ancien de Clermont-Ferrand, s'inscrit dans la liste des nombreuses fouilles préventives réalisées en centre-ville depuis 2010. Elle marque, espérons-le, le point de départ d'une série de volumes qui contribuera à restituer l'histoire du chef-lieu arverne.

10/2021

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Beaux arts

Patrimoine industriel du Calvados. Pays d’Auge

Compris entre la vallée de la Dives à l’ouest et le département de l’Eure à l’est, bordé au nord par le rivage de la Manche, au sud par le département de l’Orne, l’arrondissement de Lisieux (204 communes) est sillonné par de nombreux cours d’eaux, précocement mis à profit pour animer les roues de moulins à tan (autour de Saint-Pierre-sur-Dives), à foulon (le long de l'Orbiquet), à papier (autour de Bonneville-la-Louvet), plus souvent à grains. L’emploi de moteurs hydrauliques performants (roues Poncelet ou Sagebien, turbines) a permis de mettre en mouvement les multiples machines des filatures de laine, de coton et de lin, qui s’implantent densément le long de l’Orbiquet et de la Touques à partir de la seconde décennie du XIXe siècle. Après 1850, la généralisation de l’énergie vapeur a permis la création de nombreuses usines en milieu urbain, notamment à Lisieux, Livarot, Saint-Pierre-sur-Dives et Pont-l’Evêque. Si les ressources hydrauliques se montrent abondantes, le sous-sol n’offre guère de variété. Seule l'argile est également répartie, en couches profondes. De longue date, son exploitation a donné lieu à la production de céramique utilitaire (poteries), architecturale (tuiles et briques) et décorative (épis de faîtage). L’élevage laitier et la culture du pommier ont permis l’implantation d’une importante industrie agro-alimentaire : laiteries et fromageries à partir des années 1880, autour de quelques grands noms (Lepetit, Lanquetot, Bisson…), cidreries et distilleries vers 1885. La présence de ports et l’ouverture sur la mer sont à l’origine, à cette même époque, de l’installation de chantiers navals (Honfleur, Deauville…), de scieries (Honfleur), d’industries chimiques (Ablon, Honfleur, La Rivière-Saint-Sauveur) et métallurgiques (Dives-sur-Mer). Environ 200 établissements, en activité, reconvertis ou désaffectés, plusieurs logements patronaux et cités ouvrières témoignent aujourd’hui de l’histoire industrielle de ce territoire. Une cinquantaine d’entre eux sont présentés dans cette Image du Patrimoine, parmi lesquels des édifices emblématiques comme la briqueterie de Glos et son exceptionnel four Hoffman ou l’usine Leroy de Livarot et sa machine à vapeur, dont le remarquable état de conservation avait justifié dès 1989 sa protection au titre des Monuments historiques.

02/2013

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Histoire de France

La cathédrale

Notre imaginaire de la ville occidentale doit beaucoup à la présence des cathédrales qui l'ont, pendant des siècles, dominée de leur masse, lui ont donné sens et signification. Presque toutes pourtant ont aujourd'hui perdu l'essentiel de leurs entours, et le romantisme, s'il a eu le mérite d'attirer notre attention sur elles, nous en a légué une vision partielle quand elle n'est pas fausse. Seule l'enquête approfondie d'un historien - portant son regard sur la France, mais aussi sur l'Angleterre, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne, voire la Bohème ; élargissant les préoccupations de l'histoire de l'art ; prenant en compte les conclusions de fouilles récentes, réexaminant les états successifs de l'aménagement urbain ; proposant une nouvelle lecture des documents écrits (chroniques, chartes, comptes, etc.) - permet de saisir les métamorphoses d'un type d'édifice qui a plus changé qu'aucun autre entre l'Antiquité tardive et la Renaissance. L'église de l'évêque s'est d'abord insérée dans la cité antique bientôt vidée de ses hommes, se contentant de dimensions et d'installations modestes (hormis le baptistère). Touchée ensuite par les réformes tant liturgiques qu'administratives des Carolingiens, elle connaît dès les Xe-XIe siècles et surtout le XIIIe des bouleversements considérables. La ville médiévale acquiert un poids politique et économique, se repeuple, peu après éclate et sort de l'enceinte gallo-romaine ; elle contraint l'évêque et son chapitre, parfois les pouvoirs civils, à voir toujours plus grand, à imaginer des financements toujours plus compliqués, à trouver toujours plus de pierre, à revoir l'implantation, à modifier l'accès et la circulation des fidèles, à réformer l'organisation interne, à multiplier les bâtiments annexes. Elle constitue à la fin du Moyen Age une ville dans la ville, une "cité sainte" entièrement tournée vers Dieu ; à son tour, elle influe sur l'urbanisme. Requérant l'exploit technique, une telle révolution s'amplifie grâce à lui : c'est la course au gigantisme. L'histoire de la cathédrale est donc celle d'une constante et subtile dialectique entre les grands tournants de l'histoire ecclésiastique - spirituelle aussi - et les étapes de la croissance urbaine. Sans omettre, bien entendu, la volonté de puissance des hommes et le génie de certains architectes.

10/1989

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Sociologie

L'origine des systèmes familiaux. Tome 1 : l'Eurasie

On connaît les apports décisifs d’Emmanuel Todd à l’anthropologie, particulièrement au rôle des types familiaux dans le temps. Au commencement, il y eut la volonté de montrer que la diversité des structures familiales traditionnelles explique les trajectoires de modernisation. Ainsi, la carte du communisme recouvrait-elle celle de la famille communautaire, associant l’autorité du père à l’égalité des frères ; la famille nucléaire absolue anglaise, libérale pour ce qui concerne les rapports entre parents et enfants mais indifférente à l’idée d’égalité, fut le substrat nécessaire aux développements de l’individualisme et du libéralisme politique anglo-saxons ; la famille nucléaire égalitaire du Bassin parisien, structurée par les valeurs de liberté des enfants et d’égalité des frères, légitimait l’idée a priori d’une équivalence des hommes et des peuples ; la famille souche, système fondé sur l’autorité du père et l’inégalité des frères, fut en Allemagne et au Japon le socle d’idéologies ethnocentriques dans le contexte de la transition vers la modernité. Pour autant, comment expliquer cette fragmentation de l’espèce humaine, sinon en remontant à l’unicité originaire, si elle avait jamais existé ? Au terme d’une enquête menée depuis plus de vingt ans, impliquant l’examen et la mise en fiche des organisations familiales de centaines de groupes humains préindustriels, Emmanuel Todd identifie et définit une forme originelle, commune à toute l’humanité : la famille nucléaire. Il reconstitue le processus de différenciation qui a mené aux émergences, successives ou simultanées, des divers types anthropologiques observables à la veille du déracinement urbain et industriel. Pour cela, il recourt à une anthropologie diffusionniste et non plus structuraliste et il emprunte à la linguistique le principe du conservatisme des zones périphériques. Il apparaît alors que l’Europe, placée sur la périphérie de l’Ancien monde, est sur le plan familial un conservatoire de formes archaïques ; nous sommes restés, pour ce qui concerne l’organisation anthropologique, assez proche de la forme originelle. Pour avoir ignoré des évolutions familiales paralysantes pour le développement technologique et économique, l’Europe a été, durant une brève période, « en tête » de la course au développement, bien que l’Occident n’ait inventé ni l’agriculture, ni la ville, ni le commerce, ni l’élevage, ni l’écriture, ni l’arithmétique.

09/2011

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Religion

Bullarium maronitarum. Bullaire maronite

Aux côtés de Léon X, Grégoire XIII, Urbain VIII, Clément XII et Benoît XIV, souverains Pontifes romains, s'illustrent dans le Bullaire maronite les Patriarches maronites Georges de Sebeel, Estéphan Douwayhi, Siméon Awwad et Toubia Khazen. Quand la traduction du Bullarium Maronitarum fut entreprise, l'objectif était clair : mettre à la disposition des historiens et des chercheurs un outil de travail susceptible de les aider à surmonter divers problèmes, principalement ceux de la langue. 1213 et 1899 sont les dates des deux bulles qui bornent dans l'oeuvre un intervalle de quelques siècles marquant profondément l'histoire des maronites, et des rubriques desquelles se dégage symboliquement une tonalité imprimée à l'ensemble : la communion ecclésiale, souci majeur du Saint-Siège. En effet, la première bulle donnée en 1213 par Innocent III à Jérémie Amchiti, et invitant ce dernier au Concile de Latran projeté en 1215, entend récupérer la Terre Sainte, condamner les hérésies et procéder à la réforme de l'Eglise universelle. L'avant-dernière bulle adressée en 1899 en confirmation de l'élection du Patriarche maronite Elias Houwayek est suivie de la formule de profession de foi prescrite uniformément aux Orientaux et Latins. Néanmoins, si le corpus des deux cent treize bulles réunies par Toubia Anaissi (1870-1950), moine de l'Ordre Mariamite Maronite et abbé de l'Hospice-Collège Maronite de Rome, est imprégné par la prééminence d'une Eglise qui se veut unifiée, il charrie selon un rythme inégal, très timide entre le XIIIe et le XVe siècle et s'intensifiant dès le XVIe siècle pour constituer une solide correspondance, un événementiel lourdement chargé dont les maronites ont vécu les vicissitudes avec plus ou moins d'acuité dramatique : la période mamelouk, la mission franciscaine représentée par Grifon de Courtray, la Compagnie de Jésus par l'Italien Jérôme Dandini, l'ascension du Collège Maronite, tournant décisif dans la vie des maronites dont une élite réussit une brillante insertion dans la République des Lettres, notamment Joseph Simon Semaani, pionnier du Synode Libanais. Lui aussi le Synode bénéficie dans cette littérature épistolaire de l'attention qui lui est due, tout comme l'affaire de Hindiyyé, les élections patriarcales, les réformes dogmatiques et liturgiques, celle du monachisme, la christologie et la communication des décrets de Propaganda Fide.

04/2019

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Cinéma

Sur "Le Ciel du Centaure" de Hugo Santiago

Le nouveau film de Hugo Santiago, Le Ciel du Centaure, est un conte fantastique dont la fable nous fait parcourir un Buenos Aires aussi onirique que reconnaissable. Il s'agit d'une quête témoignant d'une fidélité, d'une chasse au trésor alimentée par une convoitise, d'une recherche visant le seul plaisir du beau. Un étranger arrive à bord d'un navire dans le port de la ville. Chargé de déposer un colis chez un ami de son père avant le départ du bateau, il s'enfonce dans le dédale urbain sans toutefois connaître le contenu de ce qui lui a été confié. Le destinataire semble avoir disparu, et l'étranger suivra un itinéraire improvisé au fur et à mesure de ses rencontres, à moins que le parcours ne soit conçu d'avance. Très vite il tombe dans les mains d'une bande qui lui vole son paquet et, ne trouvant pas à l'intérieur l'objet cherché, menace de le tuer. Le périple commence. Quel est son véritable enjeu ? L'étranger n'en sait rien. Même si le hasard intervient dans l'enchaînement des scènes, on dirait que l'étranger est attendu à Buenos Aires, ou que les traces de son errance contribuent à former une constellation dans laquelle il s'insère. Il avance et il recule sous le ciel du Centaure. Et le film dont chaque plan a été imaginé avant le tournage et chaque paramètre a été fixé pendant le montage, ou le réglage, guette déjà le spectateur virtuel afin de le capturer et l'emporter avec lui. Mais une fois que l'étranger et le spectateur acceptent le défi, que la caméra enroule l'espace avec ces mouvements incessants, que la couleur inonde les images pour se retirer aussitôt, que la musique de tango, toujours prête à démarrer, s'impatiente, le divertimento que Hugo Santiago propose soulève encore une question. Qu'est-ce qui nous arrive lorsque, curieux, aveuglés, exaspérés, amoureux, accablés, émerveillés, traqués, étourdis, attirés, nous nous apercevons de ceci : que nous avons pris du plaisir, ou qu'il y avait là du sens, un sens qui nous échappe, qui doit nous échapper et côtoyer le non-sens s'il ne veut pas se figer dans une signification appropriable et manipulable ? Est-ce une sorte de grâce ?

11/2016

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Cinéastes, réalisateurs

Jean-Pierre & Luc Dardenne / Seraing

Ce livre s'inscrit dans une continuité. Un précédent volume, Antonioni/Ferrare, interrogeait une ville et un mode d'écriture. Il s'agissait d'écrire sur le cinéma d'Antonioni et sur la ville de Ferrare qui, c'était une hypothèse, a construit son regard, et d'expérimenter par ailleurs un mode d'écriture à la lisière de la fiction. Réfléchir à l'urbain et tenter de trouver une écriture "juste" pour parler des films reste le moteur de ce nouveau projet. La ville de Seraing sert d'écrin à presque tous les films réalisés par les frères Dardenne. L'hypothèse, tette fois, est qu'en travaillant sur la durée et en inscrivant leurs films dans un environnement social précis, en accordant une place déterminante au travail et à ses variantes dans le temps, Jean-Pierre et Lut Dardenne ont contribué à définir un paysage. La construction de l'ouvrage repose sur trois séjours successifs à Seraing en compagnie de Guy Jungblut, à nouveau sollicité pour les photos qui encadrent l'écrit. Ces photos n'ont pas le statut de simples illustrations. Les séquences photographiques constituent un regard autonome sur la ville, ses particularités et ses failles. A plusieurs reprises, elles ont relancé le travail d'écriture qui parfois s'épuisait entre descriptions vaines et réflexions sociologisantes déconnectées du terrain. Le texte avance à partir de thèmes associés à la ville, son inscription dans l'histoire industrielle de la région, sa structuration, son fleuve, les bois qui l'enserrent, les ruines qui la trouent : des thèmes mis en regard des manières de filmer des frères Dardenne, tels les déplacements incessants des personnages, leurs gestes, leur relation au monde du travail et à la parole. D'autres pistes encore sont explorées, celle de frontière, de seuil, de passage, de lieu. Le fil narratif s'autorise des retours, des redites, des précisions d'un chapitre à l'autre. Il ne s'agit pas de démontrer mais de parcourir un chemin fragile, cabossé, incertain ; une réflexion forte de ses convictions mais sans cesse assaillie par le doute. Un troisième volume devrait poursuivre le parcours : un voyage en Allemagne sur les traces de Wim Wenders, de Berlin à Wuppertal. Il s'agira alors de se risquer à passer du côté de la fiction.

03/2021

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Archéologie

La villa gallo-romaine de Grigy à Metz

Ce nouveau supplément à Gallia, consacré à la villa romaine de Grigy à Metz (Moselle), synthétise les résultats d'une fouille préventive conduite en 2011 sur une superficie de 5 ha, en périphérie de la ville. Les recherches ont permis la reconnaissance intégrale de la partie résidentielle et des infrastructures de production d'un vaste domaine agricole de la cité des Médiomatriques, qui se développe et est occupé entre la fin du Ier s. av. J. -C. et le début du Ve s. apr. J. -C. La fouille a donné lieu à de nombreuses études et analyses, avec l'intervention d'une vingtaine de chercheurs qui ont notamment contribué à caractériser cer-taines activités : outre de multiples indices en lien avec l'agriculture et l'élevage, des aménagements en bois remarquablement bien conservés ont ainsi pu être mis en relation avec une très probable production artisanale de vannerie et de textile. Cette étude de cas offre une image précise de l'évolution d'un grand établis- sement rural romain, dont toute l'emprise a pu être dégagée, ce qui est excep-tionnel en France. Fondés sur une approche exhaustive et pluridisciplinaire, les résultats constituent un exemple particulièrement illustratif des apports majeurs de l'archéologie préventive, et font de cette villa un jalon important dans l'histoire des recherches sur les campagnes romaines en Gaule Belgique. Sous la direction de Gaël Brkojewitsch, archéologue territorial au Pôle archéologie préventive de Metz Métropole, chercheur associé sous convention au Centre Camille- Jullian (UMR 7299, Aix-Marseille Université, CNRS, et ministère de la Culture). Spécialiste de la période romaine en Méditerranée occidentale, il étudie actuellement plusieurs villae romaines sur le territoire d'Aléria (Haute-Corse) et à Piantarella (Corse-du-Sud), et coordonne un projet collectif de recherche sur l'occupation romaine des Bouches de Bonifacio. En Moselle, il a dirigé une cinquantaine d'opérations préventives tant en contexte rural qu'en milieu urbain. Avec Guillaume Asselin, Renata Dupond, Elise Maire, Sandrine Marquié, Simon Sedlbauer, du Pôle archéologie préventive de Metz Métropole, et Ludovic Trommenschlager, de l'Ecole pratique des hautes études et de l'université de Lille. Et la collaboration de Valentina Bellavia, Michaël Brunet, Geneviève Daoulas, Christian Dreier, Emilie Gauthier, Nicolas Garnier, Gaëtan Jouanin, Marc Leroy, Kristell Lemoine, Alexia Morel, Stephan Naji, Antonin Nüsslein, Willy Tegel, Stéphanie Wicha. Sous la direction de Gaël Brkojewitsch

05/2021

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Littérature française

Yves Velan. Une poétique de la rupture

Ce volume propose, à travers onze contributions, d'explorer l'oeuvre du romancier suisse romand Yves Velan (1925-2017), oeuvre qui connaît un renouveau éditorial important ces dernières années avec la parution posthume de son ultime roman La Narrateur et son Energumène (Zoé, 2018) et la réédition de ses principaux romans : Je (Seuil, 1959 / En bas, 2023), La Statue de Condillac retouchée (Seuil 1973 / En bas, 2023) et Soft Goulag (Bertil Galland 1977 / Zoé, 2017), Contre-Pouvoir (En bas 1978 / En bas 2021). Ecrivain exigeant, reconnu par des figures importantes du monde intellectuel (dont Roland Barthes et Merleau-Ponty), il a déployé dans chacune de ses oeuvres une grande ambition littéraire qui, par une expérimentation formelle déstructurant langue, discours et narration, exprime un point de vue résolument critique sur le monde et le souci d'un engagement politique fondamental. Communiste, membre du Parti ouvrier populaire du Canton de Vaud de 1945 à 1957, Yves Velan a été frappé d'interdiction d'exercer sa profession d'enseignant en raison de ses activités militantes. Accueilli à La Chaux-de-Fonds, il y sera professeur de français jusqu'à sa retraite en 1991. Pendant une dizaine d'années, entre les années 1960 et 1970, il séjournera à Urbana, et enseignera à l'Université de l'Illinois comme professeur de littérature française du XIXe siècle. Avant qu'il se retire de la vie publique, à la fin des années 1990, il aura été une figure active du monde culturel et intellectuel suisse, en contribuant notamment à la création de différentes revues littéraires. Yves Velan. Une poétique de la rupture revient sur cette oeuvre considérée par certains comme une des majeures de l'art romanesque du XXe siècle, autant en raison de ses audaces formelles que de ses réflexions pénétrantes sur le fait littéraire. Elle est ici abordée en partie à travers une critique génétique qui peut se baser sur les manuscrits originaux et certains inédits de jeunesse, récemment découverts. Un roman fondamental comme Je peut ainsi être éclairé sous un nouveau jour. D'autres contributions s'intéressent au contexte d'écriture de ses oeuvres, telles que Soft-Goulag et Contre-Pouvoir, proposant des lectures circonstanciées de son écriture. Des lettres inédites, des repères chronologiques ainsi qu'une bibliographie fouillée viennent compléter ce volume pour en faire autant une clé de compréhension d'une oeuvre ardue et fascinante qu'un outil de travail de premier plan.

11/2023

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Energie

Transition énergétique. 100 mots pour comprendre et agir

Les choix stratégiques et technologiques liés à la transition énergétique auront des conséquences majeures sur toutes les activités humaines. Ces sujets complexes sont fréquemment abordés par les responsables politiques, les scientifiques, les médias ou les industriels. Mais le langage utilisé comporte de nombreux raccourcis et des termes ambigus qui le rendent souvent difficile à comprendre par le grand public. D'ailleurs, pouvez-vous expliquer simplement ce qu'est le nucléaire durable, une pompe à chaleur, une COP, un chauffage réversible, le lithium ou bien une empreinte carbone ? Ce livre a pour but d'expliciter le sens des mots et des expressions utilisés couramment dans ce domaine. Une centaine d'entrées ont été définies liées aux phénomènes atmosphériques, aux ressources, aux nouvelles technologies, aux grands événements ainsi qu'aux institutions. Chacune fait l'objet d'un texte court d'une ou deux pages, qui s'appuie, si nécessaire, sur un schéma simple. Sommaire partiel : Accords de Paris, ADEME, ANDRA, Atmosphère terrestre, Autorité de sûreté nucléaire (ASN), Billes anti-condensation (Biafeu), Biocarburants, Biodiversité, Biomasse, Biogaz, Bois (énergie), Carbone (bilan/empreinte), Centrale hydroélectrique, Centrale nucléaire, Centrale thermique, Chaleur, Changement climatique, Charbon, Charbon de bois, Chaudière à condensation, Chauffage réversible, Climatisation, Combustible fossile, Combustion, Conférence des parties (COP), Convection, Déchets nucléaires, Déforestation, Dessalement (eau de mer), Dioxyde de carbone, Eau : répartition sur Terre/usages, Effet de serre, Efficacité énergétique, Energie et puissance, Energie carbonée/décarbonée, Energie chimique, Energie électrique : production, Energie électrique : transport et distribution, Energie intermittente, Energie mécanique, Energie nucléaire, Energie renouvelable, Energie solaire, Engrais, Eolienne, Filière bois, Forêts, Gaz à effet de serre, Gaz naturel, Gazogène, Géothermie, GIEC, GPL, Groupe turboalternateur, Habitat passif, Hydrocarbure, Hydrogène, Ilot de chaleur urbain (ICU), Inserts (cheminées), Isolation thermique, Isotope, Label bio, Labels pour la transition énergétique, Lithium, Métaux lourds, Méthane, Micro-centrale hydroélectrique, Mix énergétique, Neutralité carbone, Nucléaire durable, Oxygène, Pesticides, Pétrochimie, Pétrole, Photosynthèse, Photovoltaïque (panneaux), Pile à combustible, Poêles à bois/granulés, Pollution de l'air, Pollution de l'eau, Pollution des sols, Pompe à chaleur, Puits de carbone, Radioactivité, Réacteur nucléaire, Réacteur EPR, Réacteurs à neutrons rapides (surgénérateurs), Réacteurs à sels fondus, Refroidissement des centrales nucléaires, Réserves de combustibles fossiles, Recyclage, Ressources énergétiques, Révolution industrielle, Sobriété énergétique, Syndicat départemental d'énergie, Tarification de l'énergie, Terres rares, Tour aéroréfrigérante, Transition écologique, Transition énergétique, Usine marémotrice, Vitrage

02/2024

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Architecture

Le Visiteur N° 29, avril 2024 : Le rêve européen. Edition bilingue français-anglais

Thème de ce numéro : Le rêve européen. Nos rues et nos places, nos habitations et nos monuments racontent une manière d'habiter le monde. De Paris à Budapest, de Barcelone à Berlin en passant par Rome, se profile le visage incertain d'une civilisation, construite autour de la raison, des sciences et des techniques. Thème de ce numéro : Le rêve européen. Nos rues et nos places, nos habitations et nos monuments racontent une manière d'habiter le monde. De Paris à Budapest, de Barcelone à Berlin en passant par Rome, se profile le visage incertain d'une civilisation, construite autour de la raison, des sciences et des techniques. Conquis sur le terrain des empires et des guerres, ce "nous " cherche encore ce qui le fait. Il ne saurait être défini essentiellement par des traités et une libre circulation des biens, des services et des individus : il y manque une ambition culturelle, de quoi engager une idée de l'autre, du partage, de l'Etat, de la nature, du pouvoir et des institutions, bref, un ensemble de concepts en prise avec un cadre bâti, qui tantôt les représente, tantôt leur résiste. S'il existe un dénominateur commun des grandes cités européennes, que signifie-t-il et comment se reconnaissent des parentés ? Quel rapport au passé, à la modernité et à l'universalité entretient-on dans les arts ? Comment le projet architectural et urbain peut-il entretenir le cosmopolitisme sans céder à une mondialisation uniformisante ? Comment saura-t-il défendre la singularité des lieux sans donner prise aux replis identitaires ? D'ailleurs, l'architecture et les usages qu'elle abrite peuvent-ils aider à situer les bornes du Vieux Continent, quelque part entre l'Atlantique et l'Asie ? Quel est le poids de la géographie dans la représentation des sociétés à l'heure de la virtualisation des échanges ? Ce qui divisait l'Europe jadis peine à devenir ce qui l'unit aujourd'hui, si l'on fait exception des tragédies. Les mythes restent fidèles aux nations. Or il y a bien un miracle européen, qui n'a rien à envier au rêve américain : il y aurait une manière de partager, de célébrer, de gouverner, de s'opposer et de tolérer qui nous caractérise et nous offre peut-être les moyens de vaincre les dangers politiques, sociétaux et écologiques de demain.

04/2024

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Urbanisme

Alberto Magnaghi. Le projet territorialiste : une anthologie

Le projet d'ouvrage rassemble la traduction de 15 textes inédits en français d'Alberto Magnaghi, architecte et urbaniste et professeur émérite de l'Université de Florence, sa postface "La pensée critique. Pour université de la liberté" ayant été rédigée spécifiquement pour intervenir en conclusion de l'ouvrage. Ces traductions constituent une valorisation d'un travail de recherche initie ? dans le cadre d'une recherche de doctorat (2012-2016) sur l'école territorialiste italienne mais non directement retranscrits dans la thèse (https : //theses. hal. science/tel-01508526). Leur présentation, annotée et introduite, vise a` éclairer la posture et le parcours d'Alberto Magnaghi sur plus de trente ans (1982-2020) entre recherche, action et formation. Ce parcours articule en effet étroitement positionnement théorique, action pratique et mise a` l'épreuve des méthodes et des concepts a` travers d'une part, la participation a` des démarches institutionnelles et/ou citoyennes d'urbanisme et d'aménagement et d'autre part, la réforme des enseignements en matière de planification et de projet urbain et territorial au service d'une "transformation écologique des établissements humains" . L'ouvrage distingue trois époques. La première intitulée "Recherche et Projet" retrace le passage d'une recherche engagée en faveur d'une refondation biorégionale de l'urbanisme à l'expérimentation d'une démarche de projet territorial mobilisant les "énergies" de la société locale. La seconde "Didactique et Politique" est marquée par l'arrivée d'Alberto Magnaghi en Toscane où il reçoit un accueil favorable des institutions locales lui permettant de développer un parcours de formation propre au sein de l'université et de développer ses théories-pratiques en appui sur un réseau volontaire d'élus et de techniciens. La troisième et dernière partie "Réflexivité et Paysage" témoigne des expériences menées dans un contexte d'évolution du cadre légal sur la protection et la valorisation du paysage qui devient un levier pour la mise en oeuvre de l'approche territorialiste dans la planification territoriale dans un rapport de réflexivité permanent aux travaux menés précédemment. A la différence des précédents ouvrages de l'auteur publiés en français qui livrent sans les distinguer des expériences pédagogiques, institutionnelles et des apports théoriques, ce projet a pour objectif de porter un regard analytique sur une posture réflexive constitutive la démarche de recherche en urbanisme, aménagement architecture et paysage, aujourd'hui méconnue en France et porteuse d'enseignement dans un contexte d'évolution des pratiques comme des formations.

06/2024