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Droit constitutionnel

L’Elysée. De l’ombre à la lumière

L'Elysée demeure un lieu méconnu sur lequel ne cesse de planer l'ombre de celui qui l'incarne. Le Président de la République, dont la personne frappe d'invisibilité les coulisses du pouvoir, nous a fait oublier qu'il s'agit aussi du siège d'une autorité politique et administrative qui dispose d'un budget, s'organise en différents services, se compose d'un personnel très varié... En dépassant la seule approche constitutionnelle, il s'agit de mettre en lumière cette organisation peu évoquée en interrogeant les aspects régaliens, administratifs ou encore financiers. Pour autant, en raison de son indépendance institutionnelle, l'Elysée a sécrété son propre régime juridique et reste très largement une institution "hors-normes" qui fonctionne sur la base de pratiques et de conventions difficiles à mettre au clair pour le juriste. Il faut donc croiser les regards pour approcher cette organisation si particulière, dans sa formation historique, ses rapports de force politiques, ses contrôles budgétaires... , ou encore dans ses règles de sécurité et ses formes de communication. Tout dans l'Elysée respire la souveraineté de l'Etat. Pourtant, l'institution élyséenne est-elle organisée de manière à assurer si efficacement l'autorité politique du Président ? Quels sont les hommes qui contribuent à façonner chaque jour le mythe présidentiel ? Dans quelle instance élyséenne se prépare la décision publique et avec qui ? La lumière ici projetée sur l'Elysée apporte quelques éléments de compréhension sur le pouvoir politique en examinant le rôle d'acteurs mésestimés, la place de services oubliés et l'exercice de fonctions méconnues.

03/2023

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Corées

La Corée du Sud en 100 questions. La tyrannie de l'excellence

Pourquoi la colonisation nippone est-elle un traumatisme pour les Coréens ? Le confucianisme est-il la clé de compréhension de la société ? Qu'est-ce que la révolution des Bougies ? L'école est-elle l'antichambre de l'enfer coréen ? Quel est le secret du génie coréen pour l'innovation ? Quelles relations la Corée du Sud entretient-elle avec la Chine ? La Corée est partout ! La K-Pop et les dramas envahissent nos écrans, le coréen est "la" langue à apprendre... la vague du Hallyu, le soft power du "Pays du Matin clair" , a submergé le monde, telle une magistrale revanche sur un passé d'invisibilité et de souffrance. Car en un siècle, le pays a connu la colonisation japonaise, la partition avec le Nord, la guerre puis la dictature. Mais la démocratie l'a emporté à la fin des années 1980 : la Corée s'est réinventée et se hisse désormais au dixième rang mondial. Pourtant, la Corée du Sud souffre de ce miracle économique, obtenu à marche forcée : évolution sociale et ouverture trop soudaines, carcan du confucianisme et corruption toujours galopante. Sa jeunesse créative, immergée dans le virtuel, est en quête de sens dans ce pays sclérosé par les obligations sociales. La Corée est un monde de paradoxes qui s'impose comme un modèle de réussite mais avec une démographie et un moral en berne aggravé par un taux de suicides record. Pour comprendre ce pays si singulier, voici 100 clés, toutes passionnantes, puisées dans un passé qui,

04/2022

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Afrique sub-saharienne

Afrique subsaharienne. Un continent d'histoires

L'Afrique souffre toujours d'une certaine invisibilité dans les livres d'histoire. L'objectif de cet ouvrage est de proposer au grand public une découverte de la partie subsaharienne du continent à travers un panorama de sujets et de prismes variés, traités par des spécialistes. Une exploration non exhaustive qui invite à une exploration plus profonde. Les auteurs nous emmènent ainsi d'abord sur les traces des ancêtres de Lucy, il y a 7 millions d'années, des vestiges néolithiques et des San ou " Bushmens " . Vient ensuite le temps des royaumes et des empires, en Ethiopie, au Sahel, au Zimbabwe, au Soudan, au Mali, où s'épanouit un Moyen Age relaté notamment par le célèbre voyageur Ibn Batouta. Après avoir été contournée, l'Afrique sera explorée avant d'être colonisée et exploitée. Une période qui marque les débuts de la traite des Noirs, de l'esclavage et de la déportation vers l'Amérique - autant de sujets abordés ici sous des angles parfois méconnus. Enfin, de la colonisation européenne aux combats et révoltes menant aux indépendances, on comprendra les forces à l'oeuvre dans différents pays d'Afrique après la Seconde Guerre mondiale et jusqu'à la fin de la Françafrique. Les auteurs : François-Xavier Fauvelle, Jean-Renaud Boissière, Bernard Nantet, François Bon, Iwona Gajda, Marie-Laure Derat, Bertrand Hirsh, Jean-Pierre Chrétien, Pierre Alexandre, Yann Potin, Catherine Coquery-Vidrovitch, Philippe Haudrère, Estelle Sohier, Michel Pierre, Elikia M'Bokolo, Pap Ndiaye, Marc Michel, Jean Fremigacci, Jean-Pierre Bat, Pierre Kipré.

10/2022

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Cuisine

Imaginaires de la gastronomie

Ressource utilisée aujourd'hui de manière inflationniste presque partout dans le monde, la gastronomie se déploie entre discours et pratiques sociales. Chargée des valeurs positives du bien, du bon et du beau, elle associe l'acte de manger et de boire au plaisir, à l'épanouissement de soi et au lien social. Investie par des savoirs, des savoir-faire, des traditions vivantes et des créations, elle renvoie à des représentations et des imaginaires, ce qui en fait l'expression d'une construction culturelle, sociale, historique et géographique autant que psychique. Les contributions originales réunies dans cet ouvrage explorent donc les possibilités théoriques et pratiques des imaginaires de la gastronomie au prisme de plusieurs disciplines, époques, lieux et cultures. Du Mexique à l'Afrique, en passant par la Rome antique et l'Europe médiévale ; de la Chine au Brésil, du Portugal au Québec et à la France ; des oeuvres de Chardin, aux livres de cuisine, du plaisir de manger à celui de la sexualité ; de Slow Food à la gastro-diplomatie et de l'aide alimentaire au tourisme, ce collectif montre combien la gastronomie est porteuse d'images, de symboles et de sens qui contribuent aux pratiques sociales. A l'heure où les mentalités évoluent pour exiger des aliments "bons à penser" ; où il est enfin admis que l'acte d'incorporation ne se réduit pas à sa seule dimension fonctionnelle ; où la gastronomie est devenue un instrument diplomatique, un outil d'influence et un facteur de rayonnement et d'attractivité, il est plus que jamais nécessaire d'éclairer, par le prisme des imaginaires, la part d'ombre et d'invisibilité sur laquelle bute toute réflexion sur la gastronomie.

03/2020

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Critique littéraire

De l'émigré au déraciné. La "jeune génération" des écrivains russes entre identité et esthétique (Paris, 1920-1940)

Durant l'entre-deux-guerres, Paris connaît une formidable émulation intellectuelle, artistique et littéraire, indissociable du pluriculturalisme qui caractérise à cette époque la capitale française. A l'exception de quelques figures de proue qui ont très tôt éveillé l'attention du public et des spécialistes (on pense à Ivan Bounine ou Vladimir Nabokov), le rôle joué par la communauté russe en exil durant cette période reste aujourd'hui encore méconnu. Certains poètes et prosateurs auront longtemps espéré qu'on entende enfin leur histoire, leurs revendications, leurs manifestes et déclarations esthétiques; la postérité s'en souviendra comme de " la génération passée inaperçue ". Parce qu'elle s'est choisi une autre voie que celle tracée par l'élite intellectuelle russe à Paris, parce qu'elle a refusé de sacrifier à une Russie impalpable la filiation européenne dans laquelle elle souhaitait inscrire ses oeuvres, cette " jeune génération " est restée dans les marges de l'histoire littéraire russe du XXe siècle. C'est l'originalité de l'affirmation identitaire et esthétique de ces auteurs - tels Ekaterina Bakounina, Serge Charchoune, Iouri Felzen, Gaïto Gazdanov ou encore Boris Poplavski - qu'a voulu mettre en lumière Annick Morard. S'éloignant des perspectives classiques d'analyse, elle refuse de partir du constat habituel d'invisibilité de ces écrivains. Elle préfère s'interroger sur le rapport de ceux-ci à la France et à sa littérature, étudier le glissement qu'ils opèrent d'un discours générationnel vers un discours du Moi, et envisager leur vie et leurs oeuvres sous l'angle d'un déracinement assumé, plutôt que sous celui du sentiment nostalgique. Cet ouvrage est la première étude en français consacrée à la " jeune génération " des écrivains russes à Paris, dans les années 1920 et 1930.

01/2011

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Religion

Le Dieu sensible

Aviad Kleinberg s'attaque à un problème inattendu, qu'on pourrait appeler le paradoxe de l'idée de Dieu : comment parler d'un Dieu qui, dans son infinité, est au-delà des limites de l'intelligence humaine et qui, dans son invisibilité, est inaccessible à nos sens ? L'auteur étudie avec curiosité les textes juifs et chrétiens qui ont essayé de relever le défi, les Ecritures, le Talmud, les Pères de l'Eglise, les théologiens, les mystiques. Il en fait ressortir l'étrangeté en montrant comment leurs auteurs s'efforcent de résoudre tant bien que mal l'antinomie qui consiste à parler d'un Dieu qui se situe au-delà des sens, mais dont on ne peut cependant traiter qu'avec le langage que nous fournissent ces derniers. Il analyse dans cette perspective les signes tangibles par lesquels la présence de Dieu est censée s'attester et se rendre perceptible dans le monde, depuis les miracles jusqu'aux stigmates des saints, en passant par l'eucharistie. Au moment où beaucoup de gens en Occident ont purement et simplement cessé de comprendre la religion et son langage, le livre d'Aviad Kleinberg est d'une actualité remarquable par son effort pour rendre intelligible un domaine de discours et de réflexion en passe de devenir hermétique pour notre partie de l'humanité, alors qu'il conserve toute sa vitalité pour la plupart des autres, à commencer par le monde de l'islam. C'est une exigence nouvelle pour notre culture d'apprendre à faire une place à ce qui ne nous est plus spontanément accessible. Ce court livre y apporte une précieuse contribution, par la clarté plaisante avec laquelle il met un problème ardu à la portée du lecteur.

02/2018

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Théologie

L'Église comme communauté narrative en contexte pluraliste

L'Eglise, en situation de minorité, n'est-elle aujourd'hui condamnée qu'à être une sous-culture parmi d'autres ? La force du théologien nordaméricain Stanley Hauerwas dont rend compte ici Marc Fassier est de poser cette question à partir d'une éthique de la personne et de la communauté. L'espace public des démocraties libérales modernes se caractérise par une grande pluralité d'expressions culturelles, religieuses, d'options de vie, de visions de la vie bonne. Depuis les années 1970 et la fameuse théorie du voile d'invisibilité de John Rawls s'était imposé l'idée d'une raison publique partagée à côté des conceptions particulières de la vie bonne. Mais l'accord sur des valeurs publiques partagées semble de moins en moins évident. La tentation des communautarismes est de plus en plus manifeste. Chaque communauté est invitée à se poser la question du rapport entre ses convictions propres et le type de dialogue qu'elle instaure avec la société plus large. L'Eglise, en situation de minorité, n'est-elle aujourd'hui condamnée qu'à être une sous-culture parmi d'autres ? La force du théologien nordaméricain Stanley Hauerwas est de poser cette question à partir d'une éthique de la personne et de la communauté. C'est à partir de sa perspective narrative qu'est pensée la manière dont l'Eglise garde sa pertinence dans le monde. L'Eglise porte un récit signifiant à travers des pratiques significatives de soin, de non-violence et de réconciliation. La force du témoignage rend compte de la capacité du récit de Jésus-Christ à transformer des vies et à faire avancer le monde vers sa vocation ultime. Au récit clos de la révélation s'oppose le récit ouvert, hospitalier à la venue de l'autre qui vient.

02/2022

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Littérature française

Voyages avec l’absente

Anne Brunswic a huit ans quand, un matin de l'été 1959, elle apprend - presque incidemment - que depuis deux mois sa mère est morte et enterrée. "L'absente" laisse cinq enfants qui grandiront face au silence d'un père bientôt remarié... Cinquante ans plus tard, munie de quelques souvenirs et documents (hérités de sa grand-mère, Léa, ou de sa grand-tante, la fameuse Marcelle Ségal qui, pour le magazine Elle, faisait les beaux jours du Courrier du coeur), Anne Brunswic entreprend de briser le silence sur cette mère qu'elle a si peu connue. Pour "redonner chair à l'absente", elle court l'Europe sur ses pas et lui adresse des lettres et des récits qui sont autant de plongées au coeur d'une mémoire enfouie. Se dessine peu à peu l'histoire d'une famille juive que la guerre a éloignée de Bruxelles, qui fait halte à Paris puis en Bretagne avant de franchir la ligne de démarcation et, via le Portugal, gagner Londres. Puis c'est l'après-guerre, l'urgence de réparer les pertes, le mariage et le baby-boom qui, en ce début des "trente glorieuses", éclairent le portrait d'une jeune femme dont l'énergie semble inépuisable - mais dont la vie, au bout du compte, sera mystérieusement brève... Reste que sous l'énigme de cette disparition prématurée, ou à partir d'elle, bien d'autres questions affleurent, qui touchent à l'invisibilité sociale des femmes, à la maternité, à la transmission et à la vocation, à l'engagement politique, au sentiment national, au rapport à la judéité... Sous ces multiples aspects, Anne Brunswic met en perspective héritage et rupture, confronte fidélité et construction de soi. Au-delà de l'hommage à "l'absente", ce "tombeau littéraire" invite à comprendre une époque autant que les singularités d'une histoire familiale.

05/2014

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Littérature française

Adieu Tanger. Premier roman

Alia est lycéenne, elle habite Tanger. Chaque jour, elle réalise que son corps dérange dans les rues qu'elle emprunte - elle est déshabillée du regard, sifflée, suivie. Tandis que ses parents croient la protéger en lui conseillant d'être plus discrète, l'adolescente refuse cette injonction à l'invisibilité et veut comprendre les raisons du désir masculin. Alors, Alia commence à se prendre en photo. Dans le secret illusoire de sa chambre, elle pose, s'allonge, se cambre, observe ce corps que les hommes guettent. Si Alia aime secrètement un garçon plus âgé qu'elle, c'est dans les bras de Quentin, un expatrié français de sa classe, qu'elle tombe finalement. Mais loin du fantasme de ses mèches blondes et de quelques accords de guitare, elle découvre que la liberté n'a que peu de poids face à la réputation d'une femme. Pour s'être refusée à Quentin, ses photos se retrouvent sur internet. L'article 483 du Code pénal marocain, condamnant à l'emprisonnement toute forme d'outrage public à la pudeur, ne lui laisse dès lors pas d'autre choix que la fuite. Alia fait de Lyon sa ville d'exil, travaillant comme serveuse dans un restaurant sur la Saône. Désormais réduite à n'être qu'une Arabe aux yeux des Français, elle est finalement rattrapée par le visage de Quentin qui menace de la faire sombrer dans la folie. Devra-t-elle à nouveau tout quitter pour survivre ? Quitter son pays, sa ville, son corps, partir si loin qu'elle doute à présent pouvoir un jour revoir Tanger... Le premier roman de Salma El Moumni raconte le pouvoir destructeur du regard des hommes. De sa plume acérée, la jeune romancière marocaine explore la question du désir, de la dissociation et de l'impossible retour. Une entrée fracassante en littérature.

08/2023

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Critique littéraire

Corydon citoyen. Essai sur André Gide et l'homosexualité

Il y a un paradoxe Corydon. André Gide estimait qu'il n'avait jamais été plus utile au progrès de l'humanité qu'en écrivant ces dialogues socratiques sur la pédérastie. Mais, à ne considérer que ce texte, se risquerait-on aujourd'hui à accompagner le " contemporain capital " dans un tel jugement ? Et pourtant, qui peut nier l'importance de ce geste trop oublié : publier Corydon ? L'essai de Monique Nemer explore la portée et les enjeux de la prise de parole gidienne sur l'homosexualité, non au seul plan de l'histoire littéraire mais à celui, plus large, de l'histoire des mentalités. Quels en furent le contexte, les motivations et les prolongements, publics et privés... et partant, quelle en fut la radicale singularité ? Avec la publication, en 1924, de Corydon et, en 1926, de Si le grain ne meurt, ses Mémoires, Gide fut bien le premier grand écrivain européen à faire ce qu'il est convenu d'appeler désormais son coming out. Ce que n'ont fait ni Wilde ni Proust, ni Cocteau ni Montherlant. Car Gide, lui, a choisi de dire et de se dire, à la première personne. Et de mettre en jeu sa notoriété et son autorité dans ce qui, plutôt qu'un aveu, était l'énoncé d'un fait qu'il voulait indéniable, au revers de toutes les coalitions assujettissant les homosexuels à une triple obligation de mutisme, d'invisibilité et de négation d'eux-mêmes. Pourquoi a-t-on gardé si peu de mémoire de ce combat intellectuel, moral et finalement politique ? Il faut rendre justice à la cause comme à la constance de celui qui la défend : le " droit de cité " pour l'homosexualité, et de citoyenneté pour l'homosexuel.

10/2006

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Iconographie

Rose. Une couleur aux prises avec le genre

"Le rose c'est pour les filles". Depuis les premiers colorants roses jusqu'à Barbie, en passant par Act-up, le Rose Pompadour ou encore Paris Hilton, le rose occupe une place singulière dans la culture occidentale, associant au féminin tout ce qu'il colore. Revenant sur les origines de cette association, Kévin Bideaux met en évidence les idéologies sous-jacentes aux emplois de cette couleur. Il montre que le rose contribue à une esthétisation du genre et à la répétition de stéréotypes : tour à tour marqueur de beauté et de séduction, de douceur et de naïveté. En marquant le féminin, le rose le rend superficiel et artificiel, et par conséquent l'invisibilise. Associé au masculin, il connote l'efféminement, voire l'homosexualité. En ce sens, le rose est une véritable "technologie de genre" , participant constamment à la production de ce dernier. A l'intersection des études de genre et de l'histoire de l'art, cet ouvrage retrace la longue histoire sociale, artistique, politique et culturelle du rose : de sa rivalité avec le rouge à son association à la fleur, en passant par le rendu des chairs - et donc de la nudité - dans la peinture ; des évolutions de la mode à l'opposition du bleu et du rose, ou aux usages que le cinéma, les dessins animés et les jeux vidéo en ont fait ; de la construction de la préférence pour le rose à sa place dans le marketing, en passant par la relation ambivalente que les mouvements féministes et LGBTQ entretiennent à son égard.

11/2023

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Actualité médiatique France

Paroles de soignants suspendus

Ecoutons enfin le personnel soignant invisibilisé et rejeté par la Société car non vacciné ! " Nous, soignants, applaudis en 2020 et trahis en 2021, encore dans l'oubli en 2022, comprenons tous ceux qui ont cédé car nous vivons la même pression acharnée destinée à nous faire plier devant l'autorité hiérarchique. " Cette phrase résume à elle seule le ton de cet ouvrage nécessaire et engagé. Ce livre donne enfin un espace d'expression aux soignants suspendus car non vaccinés. Il dénonce la maltraitance qui s'est abattue sur les professions du soin, du secours, du médico-social et de la Santé, dans les secteurs privés, publics et libéraux, lorsque le gouvernement a décidé de voter une loi jugée inégale, délétère et discriminante, provoquant la précarité de dizaine de milliers de " soignants ". Pour la première fois, Elsa Ruillère donne la parole à une quarantaine de personnes, dont des personnels soignants (qui officient dans le public et le privé), des personnels administratifs et des pompiers qui ont tous et toutes été suspendus car non vaccinés. Ils et elles racontent les discriminations subies, les difficultés financières rencontrées, la marginalisation, les moyens de pression mis en place par leur hiérarchie pour les faire céder. Ces témoignages sont essentiels pour nous révéler une réalité passée sous silence par les médias et par le gouvernement. En préambule, Elsa Ruillère prend le temps d'expliquer la situation mise en place et les changements de loi qui ont permis cette mise au ban de la société d'un personnel adulé quelques mois plus tôt et porté au nu au début de l'épidémie.

01/2023

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Sociologie

Gay New York. Volume 1, 1890-1940

" On croit souvent que les gays, jusqu'aux années 1960, ont vécu cachés, isolés les uns des autres, ostracisés par la société, et honteux d'être ce qu'ils étaient. C'est avec les années 1970 qu'ils seraient " sortis du placard ", et apparus au grand jour pour revendiquer une place dans la société. Rien n'est plus faux, comme le montre l'extraordinaire voyage auquel nous convie George Chauncey dans l'histoire gay des années 1890-1940 à New York. Invisibles, les gays ? Au contraire. Ils s'affichaient par centaines, parfois par milliers, dans les grands bals travestis de Greenwich Village ou de Harlem, et les journaux publiaient volontiers photos et dessins des costumes les plus extravagants. Ils draguaient dans les rues et dans les parcs, se rencontraient dans les établissements de bains, se mêlaient ouvertement aux autres clients de nombreux bars et restaurants. Ils publiaient des romans à thèmes gays et lesbiens. Ils avaient leurs manières à eux de s'habiller, de parler, de se reconnaître dans les environnements hostiles. Bref, les gays avaient créé un vaste monde gay à l'intérieur de la ville, avec sa géographie, ses codes, ses traditions, sa culture. Exhumant d'étonnants documents d'archives - rapport des inspecteurs de police, dossiers des ligues morales, journaux à scandale, dessins humoristiques, journaux intimes, correspondances -, interrogeant des témoins de l'époque, relisant les articles de la presse populaire, George Chauncey restitue les modes de vie de ces hommes qui, malgré la réprobation sociale et une répression à peine imaginable aujourd'hui, réussirent à affirmer leur présence dans la ville avant qu'une chape de plomb, à la fin des années 1930, ne les renvoie à l'invisibilité. Il ne faut pas hésiter à le dire : Gay New York est l'un des plus grands livres jamais écrits sur l'histoire contemporaine de l'homosexualité, de la sexualité en général, de la vie urbaine, et de la résistance opposée par les " déviants " aux injonctions de l'ordre social. " Didier Eribon.

11/2003

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Beaux arts

Nicolas de Staël. Peintures et dessins

Nicolas de Staël (1914-1955) a quitté la vie à l'âge de 41 ans après avoir mené la peinture à une incandescence inconnue jusqu'alors. On ne comprend pas ce peintre d'origine russe si l'on ne prend pas en compte la synthèse, unique dans l'art européen de son temps, entre le prisme pictural nordique et le prisme pictural byzantin méditerranéen. C'est la grille de lecture qui éclaire le regard de Jean-Claude Marcadé tout au long de cette monographie. L'auteur voit un lien essentiel entre l'énergie sublimée de la couleur dans l'icône et les unités colorées de nombreux tableaux de Nicolas de Staël, tout particulièrement dans l'ultime phase de sa création. L'iconique flamboie dans son authentique visée : l'au-delà de la représentation, la visibilité apparaissant au sein de l'invisibilité, venant à la naissance à travers elle. En d'autres termes : l'abstraction essentielle faisant se manifester, se révéler les objets et les êtres. Sans parler des " rouges staëliens dans leur sublime simplicité, ces rouges de toutes les nuances, des sourdes aux transparentes, des carmins, des cramoisis aux pourpres et aux vermillons, ces rouges ont la même énergie que dans la peinture d'icône orthodoxe ". Et pourtant, dans son art, Nicolas de Staël apparaît, à première vue, parmi les génies issus de l'Empire russe, comme le plus " français ". Ses premières abstractions sont, certes, pleines de violence, mais il saura se plier à la discipline française. On ne saurait cependant le réduire à ça : c'est l'apport capital de la lecture novatrice que nous propose Jean-Claude Marcadé ici que de restituer l'impact de Ravenne, de l'art roman et de la lumière de la Sicile dans l'art fulgurant de cet artiste qui est passé dans le ciel de la peinture tel une comète. Une iconographie exceptionnelle de près de 300 œuvres est réunie ici avec, pour la première fois, une présentation de l'œuvre graphique substantielle.

09/2008

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Sociologie du travail

Emotions, travail et sciences sociales

En quoi la prise en compte des émotions permet-elle de mieux analyser les dynamiques au travail ? La pluralité des chapitres vise à répondre théoriquement et concrètement à la question en montrant que les émotions dialoguent avec le sens du travail et son organisation, impulsent ou réduisent les potentiels d'action. Les lecteurs auront accès à une traduction inédite d'un très beau texte de la grande sociologue américaine Arlie Russell Hochschild. La manière dont le discute Christophe Dejours met en saillie les différences de préoccupations et de concepts entre sociologie et psychanalyse. En outre, plusieurs chercheurs et praticiens disent comment la prise en compte des émotions s'articule avec les corpus de leur discipline. Sociologues, anthropologue, historienne, cliniciens nous livrent la manière dont ils et elles s'appuient sur l'existence des émotions dans le travail pour fonder leurs repères, leur approche et leur contribution à l'analyse des mondes sociaux et particulièrement du travail. Ainsi, la visibilité des émotions ou son invisibilité peuvent constituer un indicateur très pertinent pour l'historienne, nous explique Arlette Farge. Les émotions jouent comme révélateur des conditions de travail et participent activement des spécificités professionnelles. L'expression des émotions est sociale et genrée (Angelo Soares). Elles peuvent être prises dans des rapports de domination et instrumentalisées par autrui pour conduire à des comportements particuliers, ainsi qu'en témoigne Patricia Paperman. Elles supposent toujours une activité de travail spécifique pour les assumer, les mettre à distance, les exprimer ou les taire selon les contextes et les situations. Cela peut conduire, lorsque l'organisation du travail est pathogène, à une désaffection, risquée pour le sujet (Thomas Périlleux). On pense couramment à la dimension individuelle de ce travail sur les émotions mais l'ouvrage montre qu'il fait l'objet d'une appropriation collective (Julien Bernard) et parfois institutionnalisée comme dans les hôpitaux (Michel Castra), ce qui permet de penser qu'une prise en charge organisationnelle des émotions est possible. A quand sa généralisation ?

01/2022

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Sociologie

La voyageuse de nuit

"C'est un carnet de voyage au pays que nous irons tous habiter un jour. C'est un récit composé de choses vues sur la place des villages, dans la rue ou dans les cafés. C'est une enquête tissée de rencontres avec des gens connus mais aussi des inconnus. C'est surtout une drôle d'expérience vécue pendant quatre ans de recherche et d'écriture, dans ce pays qu'on ne sait comment nommer : la vieillesse, l'âge ? Les mots se dérobent, la manière de le qualifier aussi. Aurait-on honte dans notre société de prendre de l'âge ? Il semble que oui. On nous appelait autrefois les vieux, maintenant les seniors. Seniors pas seigneurs. Et on nous craint - nous aurions paraît-il beaucoup de pouvoir d'achat - en même temps qu'on nous invisibilise. Alors que faire ? Nous mettre aux abris ? Sûrement pas ! Mais tenter de faire comprendre aux autres que vivre dans cet étrange pays peut être source de bonheur... Plus de cinquante après l'ouvrage magistral de Simone de Beauvoir sur la vieillesse, je tente de comprendre et de faire éprouver ce qu'est cette chose étrange, étrange pour soi-même et pour les autres, et qui est l'essence même de notre finitude. "Tu as quel âge ? " Seuls les enfants osent vous poser aujourd'hui ce genre de questions, tant le sujet est devenu obscène. A contrario, j'essaie de montrer que la sensation de l'âge, l'expérience de l'âge peuvent nous conduire à une certaine intensité d'existence. Attention, ce livre n'est en aucun cas un guide pour bien vieillir, mais la description subjective de ce que veut dire vieillir, ainsi qu'un cri de colère contre ce que la société fait subir aux vieux. La vieillesse demeure un impensé. Simone de Beauvoir avait raison : c'est une question de civilisation. Continuons le combat ! " L. A.

09/2020

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Professions médico-sociales

Le travail en binôme infirmière-aide-soignante. Renforcer la collaboration professionnelle pour assurer la qualité des soins et de la relation

Le travail en binôme infirmière-aide-soignante améliore la qualité des soins et le bien-être des patients. Les auteurs partagent leurs idées pour le déployer et l'organiser plus efficacement au quotidien en tenant compte du contexte d'exercice. Si le travail en binôme entre infirmières et aides-soignantes est une obligation, ces dernières dispensant des soins sous la responsabilité des premières, il constitue aussi un souhait des praticiennes et des cadres de santé. Il est en effet prouvé que cette pratique améliore la qualité des soins et de la relation avec les patients. La réalité est cependant contrastée, tant le manque d'effectifs joue sur la possibilité d'interventions à deux. Comment, en tenant compte du contexte contraint, favoriser un travail en binôme effectif et efficace ? Ce livre vise à répondre à cette question essentielle sur le plan organisationnel ainsi que pour assurer le bien-être des professionnels et des personnes soignées. Les nombreux aspects positifs du travail à deux sont évoqués, comme la plus grande fluidité des actes, l'apport de deux visions différentes d'une situation ou la complémentarité des compétences. Si les personnes interrogées ne voilent pas les difficultés, qui dépendent entre autres des lieux d'exercice et de la faculté d'adaptation de chacun, elles proposent aussi des pistes en vue de renforcer la collaboration. Le rôle des cadres pour réorganiser le travail ou mieux planifier les interventions à deux est souligné. Les entretiens permettent de révéler les spécificités des deux métiers, notamment celui d'aide-soignante, souvent encore invisibilisé. Ils ont été menés avec le solide binôme formé par une aide-soignante et une infirmière exerçant dans un EHPAD, des étudiants infirmiers anciens aides-soignants, des élèves aides-soignantes et leurs formatrices. Ce livre s'adresse aux soignants, étudiants, élèves, cadres formateurs et des services. Au-delà d'un plaidoyer pour le renforcement du travail en binôme, ils y trouveront un vivier de réflexions en vue d'oeuvrer de concert pour accompagner au mieux les personnes et leur entourage.

10/2023

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Cinéma

Scénaristes de cinéma : un autoportrait

Ni cinéaste, ni écrivain, le scénariste de cinéma travaille dans l'ombre, la plupart du temps en collaboration avec les metteurs en scène. Il est le premier témoin de la naissance des films, et les accompagne parfois jusqu'au montage final. Sur la base d'un questionnaire auxquels ont répondu plus d'une soixantaine de professionnels, les scénaristes de cinéma associés décrivent une profession peu connue, mais passionnante. Ils évoquent les difficultés du métier, mais aussi les spécificités de leurs savoir-faire, loin des modèles télévisuels et des formatages en tout genre. Divisé en six chapitres, le livre aborde de nombreuses questions, qui vont du statut social de l'auteur à l'invisibilité publique du scénariste de cinéma. Peut-on vivre du métier de scénariste ? Comment trouve-t-on du travail ? Les scénaristes sont-ils bien lus ? Comment travaille-ton avec un cinéaste ? Que faut-il penser des résidences ? Et tout simplement : A quoi sert un scénariste ? Chaque chapitre a été pris en charge par un ou plusieurs scénaristes de cinéma. Les styles diffèrent, mais témoignent tous du plaisir d'écrire et de transmettre la passion du métier. L'intégration de nombreux témoignages contribue à faire de ce texte un véritable autoportrait de groupe. Le livre s'adresse à tout ceux que le cinéma intéresse : professionnels, enseignants, étudiants, mais également cinéphiles. Pédagogique, documenté, incarné, traversé par un évident plaisir d'écrire, il se lit aisément et met en lumière un métier du cinéma mal connu, même de la profession. Le livre est signé par le SCA - scénaristes de cinéma associés, mais les textes ont été écrits par de nombreux scénaristes de cinéma : Guillaume Laurant, Raphaëlle Desplechin, Gladys Marciano, Nadine Lamari, Maya Haffar, Nathalie Hertzberg, Cyril Brody, Pierre Chosson, Julie Peyr, Cécile Vargaftig, Olivier Gorce, Agnès de Sacy ou Anne-Louise Trividic. Leurs noms ne vous disent peut-être rien, mais ce sont eux qui ont écrit, ou co-écrit, les films de Jean-Pierre Jeunet, Arnaud Desplechin, Anthony Cordier, Stéphane Brizé, Valeria Bruni-Tedeschi, Patrice Chéreau et bien d'autres. Autour d'eux, plus de cinquante autres scénaristes de cinéma les ont soutenus dans ce travail, soit en répondant aux questionnaires, soit plus activement en relisant les textes. Tous écrivent régulièrement pour le cinéma français, certains sont également cinéastes, la plupart enseignent, parallèlement à leur activité, à la Femis, à la Cinéfabrique, dans des universités françaises, ou des écoles à l'étranger.

03/2019

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Ecrits sur l'art

Claude Monet. L'adieu au paysage

A qui pense qu'on n'a plus grand-chose à voir ni à apprendre des peintures de Claude Monet, trop vues, trop interprétées, le court récit de Stéphane Lambert démontre le contraire. Il se donne à lire comme une tentative de regarder l'oeuvre du peintre de Giverny depuis notre présent tragique : celui d'une " ère nucléarisée ", d'un " champ de ruines à l'approche d'un possible anéantissement ", d'un " après-paysage ". Dès lors, peut-être pourrons-nous entrevoir " dans la noirceur d'autres nuances que pure noirceur ". A l'image de la salle ovale du musée parisien de l'Orangerie où se trouvent les Nymphéas, le récit a une dimension circulaire, non-linéaire. C'est en son milieu que tout commence, alors qu'est racontée une matinée à la fondation Beyeler, dans les faubourgs de Bâle, où l'idée est venue à l'écrivain d'écrire sur le mystère des tourbillons de couleurs peints par Claude Monet. Après quoi, il se rendra au " sanctuaire " de l'Orangerie, où son regard finira par se perdre " dans ce vaste dépôt hors de soi d'un fond de l'être prenant forme dans une matérialité incertaine et floue ", dans un " gouffre lumineux ", où les repères ordinaires qui apprivoisent le temps et l'espace sont abolis... L'Adieu au paysage relate ainsi un vertige devant le " paysage imprenable " des Nymphéas, devant la matière rendue à son essence brumeuse, tourbillonnante, fuyante. Les Nymphéas apparaissent peu à peu à Stéphane Lambert comme la tentative, pour le peintre, d'exprimer une fluidification religieuse de son rapport au monde, sous le signe d'un élément au coeur de l'art de Claude Monet, l'eau, occupant une " place essentielle [...] dans son oeuvre en devenir ", image même du devenir permanent. Alors, s'immergeant dans la couleur comme on s'immerge dans l'eau, le peintre renoue avec une intimité perdue, divine. " Oui, le peintre cherchait, et cherchait encore, à traduire ce qui forgeait le monde réel, tapi dans son invisibilité. N'était-ce pas alors une idée de dieu qu'il pourchassait ? Un dieu unificateur et païen, puisqu'on disait le maître athée. Une puissance informelle qu'il voulait démasquer. Les oeuvres opérées jusqu'à ce jour, jusqu'à ce fameux cycle des nymphéas, n'avaient servi qu'à aiguiser son regard pour percer ce mystère qu'il flairait animalement devant lui. "

04/2023

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Poésie

Bonjour. Suivi de Hotdog

Inédit à ce jour, Bonjour est associé dans ce recueil à la réédition de Hotdog (Le Pédalo ivre, 2017). L'un et l'autre ont pour trait commun de questionner des formes de précarité et d'invisibilité des femmes : femmes de ménage dans Bonjour, SDF toxicomanes dans Hotdog. Deux textes à l'écriture aussi poétique que documentaire, régulièrement mis en scène. La genèse de Bonjour Au commencement, il y a Bouchra Demrah, habitante du quartier du théâtre Jean Vilar à Montpellier dont elle rencontrera l'équipe. Bouchra avait ce désir qui ne la quittait pas de raconter son travail, sa vie dans le travail, et son regard particulier sur sa situation, celle d'une femme de ménage. Tandis que l'équipe du théâtre sollicite Nathalie Yot pour l'accompagner, d'autres femmes rejoignent le projet. "J'ai été contactée pour écrire leur parcours, traduire leurs mots et tenter de mettre mon écriture, ma langue poétique dans ces témoignages. Il a fallu beaucoup d'entretiens, il a fallu que je comprenne l'intention première, que je m'approprie le sujet, que je l'expulse du mode reportage et que nous arrivions ensemble à savoir l'intérêt d'une telle initiative. Cet intérêt a émergé de manière évidente quand je me suis aperçue que cette parole sortait d'un corps invisible, qu'elle allait être celle d'une renaissance. J'ai compris que cette parole devait éclabousser". Nathalie Yot A propos de Hotdog "Hotdog est un texte écrit après un "stage d'observation" dans un centre d'accueil pour SDF femmes toxicomanes. C'est un témoignage sur la précarité et le manque, une voix qui les réunit toutes. Ces filles, ces femmes, je les croise encore tous les jours. L'envie d'un théâtre réalité, où se confronteraient le témoignage écrit et la présence de ces femmes sur le plateau, ne me lâche plus. Un théâtre documentaire où il y aurait peu de place pour l'imaginaire, beaucoup pour la réflexion, et où seul le réel serait restitué comme tel. Le public pris en otage face à une évidence dont il détourne trop souvent le regard. Réalité, documentaire, témoignage : j'ai besoin de ces mots pour exprimer la nécessité d'un espace vivant et bien plus, un espace de combat que le texte réclame pour ne pas s'en remettre à la fatalité". Nathalie Yot

02/2024

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Cinéma

Recherches sur Chris Marker

Chris Marker : le corps de l'ombre, l'œil du monde et la distance de la parole. Clichés pour l'amour des listes : Chris Marker le cinéaste-photographe-vidéaste-écrivain-critique-artiste multimédia. Chris Marker et ses figures : l'homme sans visage, le voyageur, l'engagé, l'épistolier, le philosophe, le créateur, le témoin, l'inventeur, l'artisan technologue. Chris Marker et ses lieux : le Japon, la Sibérie, Cuba, Pékin, Mexico, la Guinée-Bissau, la Corée, Okinawa, Paris, Bruxelles, Berlin, San Francisco, les zoos, les musées, les souterrains, les cinémathèques. Chris Marker et son bestiaire : l'homme aux chats, aux chouettes, aux éléphants, aux girafes, aux ours. Chris Marker, la mémoire, l'utopie, l'ironie, le secret, l'intelligence, la révolution, la culture, le paradoxe, l'histoire, le labyrinthe, le jeu. Chris Marker, la voix off et le commentaire, l'ici et l'ailleurs, le texte et l'image, le passé et le futur, la photo et le cinéma, l'installation vidéo et l'internet, la gravure et le CD-rom. SLON et ISKRA. La Petite Planète et la Zone. Le film d'animation, la science-fiction, le récit de voyage. Giraudoux, Michaux, Medvedkine, Godard, Tarkovski, Resnais, Kurosawa, Vertigo, Ledoux et le reste. Tout le reste, qu'on pourrait nommer, seulement nommer, qui ferait autant de pseudo-catégories, qui jouerait à la liste en un vertige d'inventaire ouvert à tous les glissements (sources de plaisirs, comme on sait). A la manière de Shônagon : " Shônagon avait la manie des listes : liste des "choses élégantes", des "choses désolantes" ou encore des "choses qu'il ne vaut pas la peine de faire". Elle eut un jour l'idée d'écrire la liste des "choses qui font battre le cœur". Ce n'est pas un mauvais critère, je m'en aperçois quand je filme. " Assurément Chris Marker est un être de passage et de métamorphoses, esprit subtil, mobile et diffracté, il est toujours ailleurs que là où l'on croit pouvoir l'approcher. On est toujours loin de lui. Mais en même temps, où qu'on soit, on le rencontre toujours, on le croise, on le retrouve, par la grâce de ce qui est autant une nécessité (naturelle ou intérieure) qu'un hasard (inobjectif). Il est nulle part et partout, insaisissable et toujours présent, comme un ange gardien ou tutélaire. Indispensable Marker, jusque dans son invisibilité. Ce numéro de Théorème rassemble une sélection de travaux de recherches effectués depuis quelques années dans le cadre de l'UFR Cinéma et Audiovisuel de l'Université Paris III.

05/2002

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Sociologie

Les enseignants et le genre. Les inégalités hommes-femmes dans l'enseignement du second degré en France et en Angleterre

Comment se construisent les inégalités de parcours chez les enseignants et les enseignantes du second degré ? C'est la question à laquelle cet ouvrage se propose de répondre, à partir d'une comparaison entre la France et l'Angleterre. La question de la différentiation sexuée des parcours des enseignant-e-s souffre d'une invisibilité tant sociologique que politique. En France comme en Angleterre domine l'idée d'un métier "mixte", voire "bien" pour une femme. Pourtant, à partir d'une approche qui combine la prise en compte du contexte sociétal, du groupe professionnel et des stratégies individuelles, ce livre met en lumière la construction des inégalités de genre dans les vies professionnelles et personnelles des enseignant-e-s. Il montre qu'en dépit de la féminisation statistique de ce métier les femmes tendent dans les deux pays considérés à se concentrer dans les échelons les moins prestigieux, ont plus souvent des carrières interrompues et ont davantage recours au temps partiel que les hommes. Celles-ci tendent aussi à prendre en charge la majeure partie du travail domestique et à bénéficier de moins de temps libre que leurs confrères pour des loisirs ou des activités syndicales. Mais la comparaison internationale met aussi en lumière des différences significatives entre la France et l'Angleterre, suggérant par là même que, si inégalités il y a, celles-ci constituent des constructions sociales qui n'ont rien d'immuable. En France, les visées familialistes et égalitaires de l'intervention étatique, conjuguées à une forte autonomie dans la gestion de l'activité professionnelle et de ses temporalités, favorisent chez les enseignantes des modalités de carrière proches de celles des enseignants. En Angleterre, la moindre intervention de l'Etat dans la vie privée des individus, combinée avec des temporalités professionnelles plus contraignantes, tend à obliger les enseignantes à choisir entre le modèle de la mère-épouse et celui de la career woman, accordant ainsi la priorité soit aux activités dites de reproduction, soit à celles dites de production. Mais cet ouvrage montre aussi que l'on ne saurait tirer des conclusions sur l'égalité entre les hommes et les femmes sans regarder du côté de ce qui est considéré comme du "non travail". En effet, si les enseignantes françaises sont davantage susceptibles que leurs consoeurs anglaises d'adopter un modèle de carrière "masculin", cela se fait bien souvent au prix d'un jonglage spatio-temporel important et d'une division du travail domestique plutôt inégalitaire. A la croisée de la sociologie de l'éducation, du travail et des théories des rapports sociaux de sexe, cet ouvrage propose une lecture critique des préjugés qui entourent ce groupe professionnel. Il remet en cause l'idée que l'enseignement se caractérise par l'égalité hommes-femmes, tant dans la sphère professionnelle que personnelle. Mais il montre aussi, grâce au pouvoir heuristique de la comparaison internationale et à l'analyse détaillée des arrangements micro-sociaux, que ces inégalités n'ont rien d'une fatalité.

09/2011

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Beaux arts

Pérégrinations. Paysages entre nature et histoire

Cet ouvrage a reçu 3 prix consécutifs : le Prix de l'Académie ds Beaux-Arts-Prix Bernier 2018, le Prix Vitale et Arnold Blokh 2018 et le Prix Pierre Daix 2018. Le paysage n'existe que dans l'oeil de celui qui le regarde. Il faut donc suivre les pas de l'homme en marche si l'on veut comprendre comment notre rapport au monde et à l'histoire se dessine : par la confrontation de l'individu et de la nature. Car le paysage, c'est la nature éprouvée : nature traversée, nature possédée, nature sublimée, nature terrifiante, nature qui échappe à qui tente de la conquérir. L'artiste qui s'adonne au genre du paysage nous offre bien plus qu'une simple représentation de morceaux de nature. Il se fait archéologue, scrutant comme dans un livre le sol où affleure la mémoire de l'histoire humaine, sous forme de traces. Ecrire l'histoire du paysage à l'époque contemporaine c'est aussi faire le constat d'une relève : celle qui voit, à partir du début du XIXe siècle, la peinture de paysage se substituer progressivement à la peinture d'histoire afin de porter le grand récit de l'humanité dans ses tentatives de connaître et de façonner le monde. Un genre s'épuise, un autre s'épanouit afin d'explorer d'autres formes de représentation, et d'interrogations. Lorsque le sculpteur français David d'Angers, contemplant La Mer de Glace dans l'atelier de Caspar David Friedrich, à Dresde, dit que le peintre est l'inventeur d'un genre nouveau, "la tragédie du paysage" , c'est cela qu'il désigne. Cette manière, qui va traverser toute la période contemporaine, de faire du paysage le lieu de l'enfouissement et de l'émergence de l'histoire. Parce que l'histoire devient un présent qui saute à la gorge - révolutions, guerres, massacres, génocides -, les artistes se tournent de façon privilégiée vers le paysage comme une forme capable d'accueillir l'innommable en son sein et d'exprimer ce qui aveugle, terrifie, ou fascine. Peintres, dessinateurs, photographes, de Goya à Sophie Ristelhueber, d'Otto Dix à Zoran Music et Anselm Kiefer, vont s'affronter au paysage comme à ce lieu où peut se manifester l'inquiétude de l'homme face à l'histoire. Mais aussi son désir, ses croyances, et sa liberté. Ce sont les étapes de cette aventure de l'homme au monde que nous suivons dans cet ouvrage : paysages de ruines, paysages en guerre, paysages où l'on foule une histoire oscillant entre affleurement et invisibilité, paysages qui nous confrontent à l'indifférence du monde, sont quelques-uns des thèmes qui racontent les pérégrinations inquiètes de l'homme contemporain marchant dans le monde à la recherche de sa propre trace. C'est enfin une méditation personnelle sur la nécessité qu'éprouvent tant d'artistes, aujourd'hui, d'avoir recours au paysage pour affronter ce que le XX° siècle nous a légué de plus terrible : l'anéantissement sans traces. Le paysage s'impose comme l'une des formes majeures, pudique et émouvante, de l'histoire contemporaine.

11/2017

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Essais

Traverser l'invisible. Énigmes figuratives de Francesca Woodman et Vivian Maier

Cet ouvrage qui parcourt une longue histoire des figurations féminines s'organise autour d'un événement sans précédent, lorsque la naissance de la photographie permet à un certain nombre de femmes de s'emparer d'un médium grâce auquel elles peuvent enfin se représenter entre elles et elles-mêmes à partir de la deuxième moitié du XIXe siècle. Le pouvoir acquis d'auto-figuration pour ces femmes contraste de manière extraordinaire avec leur position de modèles prévalant depuis des millénaires. Convoquant des petites filles, des mères, des veilleuses, des amantes, des jeunes mariées, des inconnues énigmatiques, des revenantes, le livre écrit un récit critique à la fois historique et personnel de cet événement majeur. Il explore ainsi en quoi ces autoportraits photographiques, au premier rang desquels ceux des artistes américaines Francesca Woodman et Vivian Maier, nous aident à traverser des épreuves de séparation, de mort, de temps, dans un esprit de joie créatrice immortelle. Francesca Woodman et Vivian Maier sont maintenant les noms propres qui désignent deux oeuvres photographiques d'autoportrait ayant engendré après elles une mythologie de leurs conditions de création et de leur devenir posthume - la première en raison de son suicide à l'âge de vingt-deux ans et la deuxième pour l'abondance de pellicules laissées derrière elle, en grande part non développées. Ces deux destins personnels sont réunis et comparés ici pour la première fois, dans la volonté de montrer qu'ils s'inscrivent en fait dans un destin des figurations féminines qui les dépasse et qu'ils révèlent tout à la fois. Ce destin, après l'historienne Michelle Perrot, peut se définir ainsi : alors que les femmes sont figurées par milliers dans les images depuis que nous en faisons, la connaissance que nous pouvons avoir de leur vie au cours de l'histoire reste extrêmement limitée. Elles sont absentes de la majorité des sources écrites à cause de leur exclusion des sphères du pouvoir, et donc des espaces où on garde trace des événements. Cet ouvrage expose l'hypothèse que ce tiraillement entre une très grande visibilité figurative et une très grande invisibilité historique contiendrait la formule d'un être-au-monde féminin que les femmes devenant auteurs d'une oeuvre personnelle à partir de la fin du XVIIIe siècle récupéreraient et réinventeraient sous la forme d'un art de disparaître. Celui-ci serait particulièrement manifeste avec l'avènement de la photographie et l'autoportrait. Dans notre contexte de bouleversement écologique et de fin imaginable de notre espèce, cet art constituerait un remède culturel puissant nous permettant de comprendre comment continuer à oeuvrer tout en trouvant des positions de retrait et de moindre affectation de nos environnements. En d'autres termes, les oeuvres photographiques d'autoportrait de Francesca Woodman et Vivian Maier seraient un moyen d'apprendre à vivre avec l'angoisse de notre disparition collective possible. L'ouvrage invoque autour d'elles d'autres figures pour nous y aider, comme celle de la poète américaine Emily Dickinson. Un certain courant de l'histoire de l'art et des institutions muséales tend depuis les années 2000 à rassembler des oeuvres d'après le critère qu'elles sont réalisées par des femmes. Ce livre offre une approche originale de raisons iconographiques et historiques profondes jamais invoquées qui peuvent en effet justifier une compréhension genrée, non pas tant des oeuvres de femmes que des figurations féminines dans notre très longue culture des images depuis les dessins et les statuettes du Paléolithique supérieur - parce qu'elles nous confrontent aux deux mystères de notre naissance (que les femmes donnent) et de notre mort (qu'elles veillent).

10/2022

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Science-fiction

1985

Après le « Meilleur des Mondes », imaginé par Aldous Huxley… Après « 1984 » de George Orwell, Mathias Ollivier produit une œuvre dans la lignée de ses pairs. Dans ce roman, la mérule sert de métaphore et de fil rouge, pour désigner tout ce qui nous envahit et nous bouffe. L’impact que ce type de roman a sur la science-fiction amène à qualifier de dystopie tout texte d’anticipation sociale décrivant un avenir sombre… Plutôt que de présenter un monde parfait, « 1985 » propose le pire qui soit. Sans doute est-ce pour que l’on veuille le rendre meilleur ? C’est l’une des intentions de l’auteur dont le style ne laisse pas indifférent. « 1985 » décrit une société étouffée par la course effrénée à la consommation illusoire. L’action se déroule dans un univers décadent, à une époque comparable à celle de la « chute de l’Empire Romain » ; sous la pression d’un système dictatorial contemporain qui offre toutes les apparences de la démocratie, mais dans lequel les citoyens sont contraints à n’avoir plus qu’un seul amour : celui de leur servitude. Avec ce titre « clin d’œil », Mathias Ollivier, renvoi à la société son image. Il balance sa vision d’un monde en bout de course, qui se dévore lui-même. Un monde absurde, peuplé d’usagers dématérialisés, manipulés, par les détenteurs du pouvoir économique et politique. « 1985 » perturbe un peu et interpelle beaucoup ; en ces temps de crise économico-financière et révolutions technologiques, qui ébranlent les systèmes à l'échelle planétaire. Un certain nombre de faits désormais avérés amènent, en effet, à se demander comment l’on pourrait échapper aux projets du « nouvel ordre mondial » et préserver certaines valeurs. L'argument littéraire développé dans ce roman iconoclaste est proche de notre réalité sociale tout en dénonçant les dérives d’un futur proche ; ce qui lui ajoute une dimension tangible. Demain, c’était hier… Le héros, Marcus, jeune informaticien de haut vol, devient un despérado solitaire, luttant à sa manière contre le rouleau compresseur qu'est le « Centre Capitolain », lieu de pouvoir irradiant tout l’Empire de son attraction mortifère. Le « Centre », quintessence d'un capitalisme devenu « boîte de Pandore pubocratique » que personne n'ose refermer et ne peut encore moins contrôler. Marcus traîne son mal-être, entre Paris et Bruxellanum, dans le « pire des mondes », en réminiscence au récit de Suétone. Le « Centre » haut lieu de la « Pubocratie » offre sécurité, loisirs et plaisirs pour annihiler la conscience des citoyens, les gavant de « fake’s news » et de pubs qui leur font oublier qu’ils sont manipulés. L’agonie des hommes s'opère dans la servitude, l'estime de soi en déliquescence et dans la renonciation aux idéaux humanistes. La mérule, opiniâtre entité dont l'invisibilité met en lumière la désespérance du monde, ronge lentement jusqu'aux joutes amoureuses des citoyens, patiemment mais surement. Marcus, tel un gladiateur anonyme lutte contre les fantasmes qui le vampirisent. Il essaie d'oublier Vera. Il ambitionnait d’appartenir au « Centre » qui offre à ceux qui le rejoignent sans se poser de questions, une existence de choix, pour autant qu’ils abandonnent leurs ultimes principes et acceptent d’être pucés. Peu à peu il en devient dissident. Vera, une étrange "Poster girl" sur le retour, réservée aux plaisirs des patriciens VIP du « Centre », débarque dans la vie de Marcus et lui fait découvrir les tourments d'un amour explosif et destructeur, construit sur des pratiques BDSM poussées à l'extrême. Vera ne peut éprouver de plaisir autrement que dans la douleur, la torture tant physique qu'intellectuelle, déviance outrancière d'une relation exempte d'amour-propre et d'estime de soi... Sans doute a-t-elle quelques fautes à expier ? C’est que l’on va découvrir, entre autres mystères. « 1985 » à pour toile de fond une intrigue glauque bâtie des murs rongés d'une société aveugle, muette et sourde… Dès les premières pages, ce roman intrigue puis dérange ballotant le lecteur entre fascination et horreur. L’auteur traite de sujets graves touchant au bonheur avec une espèce d’humour cynique, au travers d’un langage cru parfois, mais non vulgaire. Certes, le vocabulaire de ce texte met mal à l'aise en pointant du doigt un certain degré de putréfaction dans la société actuelle. On ne peut s'empêcher de faire le parallèle avec la chute de l'Empire Romain et ses empereurs plus fous furieux les uns que les autres, entraînant dans leur folie une civilisation en bout de course. Un vent de luxure glacial et de peur souffle sur ce roman ; celui d'une dictature qui n'a aucun égard pour les libertés fondamentales de l'être humain... Il fut un temps où la dystopie éreintait le communisme triomphant, maintenant, elle fustige un capitalisme qui a depuis longtemps jeté aux orties ce qu'il pouvait avoir de meilleur. 1985 est certainement un de ces romans qui fait bouger les lignes. Un espoir rédemption point néanmoins à travers l’incroyable destinée de héros ordinaires qui prônent la « Révolution du bonheur », un bonheur sans contrepartie que tout être humain est en droit d'exiger… Ultime désir porté par des hommes de bonne volonté qui un jour oseront dire : "NON".

09/2018