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Erotique

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XIXe siècle

L'improbable rencontre

Après l'Orage qui tue l'Hiver, le temps s'est écoulé et Pierre Gandit, dans ce nouveau roman historique qui débute en 1866, une année charnière du XIXe?siècle, fait revivre certains de ses personnages, plongés dans une aventure tout aussi imprévue qu'exotique : l'intervention au Mexique décidée par Napoléon III, "?la grande pensée du règne?". L'auteur nous fait découvrir un pan de notre Histoire de France, souvent méconnu pour la plupart d'entre nous. Prédominent d'abord la réalité des tourments, des sentiments amoureux et des affrontements d'hommes et de femmes, issus de la haute société mexicaine ou du petit peuple mexicain, ou encore appartenant aux Français du corps expéditionnaire et aux Autrichiens impériaux. La confrontation entre tous devient parfois explosive, souvent là où on ne l'attend pas. Des destinées vont être radicalement modifiées dans le contexte invraisemblable d'une guerre civile très complexe qui sévit depuis des années au Mexique, souvent portée au paroxysme par l'ingérence française. Mais la France Impériale, les montagnes de l'Oisans, les plaines du Bas-Dauphiné et la politique du Second Empire sont toujours là, pesant de tous leurs poids, même à 9 000 kilomètres de distance ! Car le passé lointain a généré parfois des évènements oubliés que seules des périodes de crise font ressortir... L'Oisans et le Mexique deviennent alors incroyablement liés, pour le meilleur et pour le pire. Pierre Gandit, Maire de la Garde-en-Oisans depuis vingt-six ans et spécialiste du XIXe?siècle, publie son deuxième roman, L'improbable rencontre, après l'Orage qui tue l'Hiver, qui a obtenu le prix Ex Libris du Dauphiné en 2011. Il est aussi l'auteur de nombreuses revues historiques ainsi que de pièces de théâtre ayant pour thème l'histoire dauphinoise et française.

06/2022

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Histoire internationale

Manger le pouvoir au Burkina Faso. La noblesse mossi à l'épreuve de l'Histoire

Les monarchies africaines sont-elles solubles dans la modernité républicaine de l'Etat-nation ? Depuis que des groupes de cavaliers ont fondé les premiers royaumes mossi vers la fin du XVe siècle, des souverains n'ont cessé de se succéder sur le trône. Cependant, leur histoire est loin d'avoir été immobile. L'ensemble de leurs formations politiques, qu'ils nomment le "Moogo" ou le "Monde", n'a pas été l'espace parfaitement isolé que s'est longtemps plu à rappeler toute une littérature coloniale. En réalisant l'une des premières histoires synthétiques de ces royaumes sur la longue durée, Benoit Beucher montre comment ceux "qui ont mangé le pouvoir", les nobles mossi, ainsi que leurs sujets, ont fait face à des transformations dépassant de très loin les frontières de leurs seuls royaumes. L'expansion de l'islam, du christianisme, l'irruption des troupes coloniales françaises, deux conflits mondiaux, la tenue des premières élections, l'indépendance et l'instabilité des régimes postcoloniaux ne se sont pas soldés par la dissolution des royautés dans la durée, mais par la coexistence de systèmes monarchiques de droit divin et d'un régime républicain. Benoit Beucher invite précisément à se départir d'une vision "exotique" du politique au sud du Sahara qui pousserait à n'y voir qu'une anomalie. S'appuyant sur une importante collecte de sources écrites, audiovisuelles et orales, il montre comment se sont entremêlées des trajectoires européennes et africaines de l'empire, de l'Etat, de l'ethnicité et de la nation bien souvent sur le mode du malentendu et du conflit dont la compréhension des effets peut seule permettre de saisir la complexité de l'histoire présente du Burkina Faso.

01/2017

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Poésie

Des destins

C'est un chemin ample, et parfaitement cadencé, que William Cliff nous propose d'emprunter avec lui dans ce nouveau livre des origines. Avec le sonnet comme exigeante charpente formelle, il transporte page après page la simplicité puissante de son univers au rythme tranquille de sa langue limpide, rocailleuse et charnue. Des destins commence par revenir sur son enfance dans la petite ville wallonne de Gembloux, brossant les portraits intimes, souvent caustiques, de quelques-uns de ses proches. Il y a sa marraine - "une femme despotique qui avait mal au foie et criait son malheur", son parrain - "mon oncle bien-aimé qui a cessé de respirer / et dont le corps est cadenassé dans un coffre bien fermé", et de sa bonne-Maman, lectrice de romans policiers et fumeuse de tabac égyptien. Chacun a nourri à sa façon le destin poétique de l'auteur. Puis, la généalogie familiale laisse place à l'évocation de premiers émois érotiques auprès des garçons du village et du pensionnat, bientôt entremêlées de récits amoureux de l'âge adulte. Portée par un allant méditatif et la grande souplesse du vers, une sagesse désabusée et amusée se glisse dans les interstices de sa poésie narrative, entre un hommage à Baudelaire et un autre à Walt Whitman. La conscience du temps qui file surgit dans la banalité de scènes quotidiennes - un retour de nuit arrosée, une méchante chute sur les pavés - tandis que le poète solitaire voit la vie et la mort se tenir main dans la main, partout, dans la texture étrange des rencontres et des choses. Ainsi "la putrescence des oignons quand vient l'été / est nécessaire pour la floraison des fleurs / lesquelles fécondées donneront la jetée / des semences perdues au fond des profondeurs".

03/2023

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Littérature étrangère

Contes kabyles. Tome 3, Le fabuleux

"Quel bonheur de pouvoir enfin lire ces fameux contes kabyles de Frobenius dans la traduction si attendue des spécialistes et amateurs francophones de littérature orale en contes ! En effet, la somme considérable que représentent les trois gros volumes de Contes kabyles de l'illustre chercheur allemand Leo Frobenius est, depuis presqu'un siècle à présent, un véritable trésor encore inexploité dans le domaine des études maghrébines où les germanophones sont rares, et demeuré inconnu d'un plus vaste public. Leur traduction apporte aujourd'hui une considérable contribution à la connaissance et à l'étude du patrimoine culturel maghrébin, qui s'est déjà révélé tout spécialement riche en littérature orale" (Camille Lacoste-Dujardin). D'une richesse et d'une diversité supportant parfaitement la comparaison avec les Mille et Une Nuits, les quelque cent cinquante récits recueillis par Frobenius dans les années 1913-1914, désormais accessibles au public francophone, viennent il est vrai combler un énorme vide. Car ils comprennent non seulement des contes merveilleux, mais aussi des mythes, aujourd'hui si rares à retrouver, et des histoires plaisantes ou érotiques fort peu divulguées mais qui témoignent d'une inventivité, d'une liberté et d'un humour tout méditerranéens. D'une vigueur exceptionnelle, servis par une langue savoureuse et des audaces d'expression tout à fait inattendues, ces contes offrent de multiples grilles de lecture qu'ethnologues et folkloristes se réjouiront de décrypter. Expression fondamentale d'une culture, témoignage irremplaçable de la réalité et de l'imaginaire en œuvre dans la société kabyle du début du siècle, ils occupent à n'en pas douter une place de tout premier rang dans le grand édifice de la littérature orale et des légendes universelles. Leur publication en français a reçu le concours du Centre national du Livre.

10/1997

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Histoire internationale

La guerre des images. De Christophe Colomb à "Blade Runner" (1492-2019)

Peut-on comprendre la guerre des images qui secoue notre temps sans chercher à en explorer les manifestations passées ? Peut-on mesurer l'importance de l'image aujourd'hui si l'on oublie le rôle décisif qu'elle a joué dans l'expansion planétaire de la culture occidentale ? Une piste s'ouvre, qui mène de Christophe Colomb à " Blade Runner ", de 1492 à 2019. Elle traverse l'Amérique hispanique des côtes de Cuba à Los Angeles, après avoir sillonné le Mexique colonial et moderne. Au fil des siècles, l'image venue d'Europe servit à propager la culture occidentale, à coloniser les êtres et uniformiser les mondes vaincus. Par vagues successives et ininterrompues, les images ont déferlé sur le Nouveau Monde : de l'image médiévale à l'image renaissante, de l'image didactique à l'image miraculeuse, et jusqu'aux images électroniques. Loin d'affronter passivement ces invasions, les populations indiennes, noires, métisses et espagnoles ne cessèrent de s'emparer des images qu'on prétendait leur imposer. Beaucoup parvinrent à en faire l'expression d'une identité, parfois l'instrument d'une résistance et d'une révolte. Rien n'est plus fragile que la maîtrise des images. A suivre les rebondissements de la guerre des images, on découvre un Mexique colonial et baroque qui paraît étrangement proche du monde où nous nous engouffrons : la fascination et l'omniprésence de l'image partout reproduite, le métissage des races, des religions et des cultures, le recours banalisé à la drogue, le déracinement des êtres et des mémoires. Terre luxuriante de l'hybride et des syncrétismes, le Mexique colonial déroule sous nos yeux un décor exotique et déroutant, en passe peut-être de devenir notre quotidien. Serge Gruzinski, directeur de recherche au CNRS, est notamment l'auteur de La Colonisation de l'imaginaire. Sociétés indigènes et occidentalisation dans le Mexique espagnol, XVIe-XVIIIe siècle.

01/1990

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Littérature érotique et sentim

Soixante-neuf 69

L'Agent provocateur est tout d'abord un florilège de nouvelles érotiques écrites en grandes majorité par des femmes. Il s'agit, la plupart du temps, d'épisodes brefs de la vie amoureuse, d'aventures fugaces où sont évoqués les états d'âme et de corps sous l'emprise du pulsions irrésistibles. Toutes les formes et tous les accomplissements des désirs les plus extêmes trouvent leurs expression selon un réalisme qui ne se voile pas la face. Avec un luxe de détails psychologiques et physiques, les fantasmes les plus singuliers et les passions exacerbées sont offerts au regard étonné. Souvent, selon la règle du genre, le divin marquis et l'auteur de vénus à la fourrure président aux rites amoureux. L'hypocrisie et le conformisme, sources de lassitude et d'atonie dans la vie du couple, volent en éclats. L'imaginaire stimulé par la description d'ébats sexuels recule les limites du possible. Un lecteur avisé peut tout aussi bien refuser de se laisser prendre aux pièges des mots et des images et garder ses distances en contemplant le spectacle aux effets parfois kaléidoscopiques. Alors le sexe devient objet de littérature. On a parfois l'impression que c'est dans ce sensque l'agent provocateur chargé du fil conducteur perçoit le recueil. Notons enfin les illustrations de David Bray, qui rappellent par leur finesse certaines B.D. japonaises, et la présentation éminemment originale de l'ouvrage : une moitié (la rose) et une autre moitié (la noire) sont disposée tête-bêche, en 69 pour ainsi dire, de sorte qu'il suffit de retourner le livre dans un sens ou dans l'autre pour en commencer la lecture. En un mot une oeuvre d'exception dans tous les sens du terme.

02/2014

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Sciences historiques

La France face à l'initiative de défense stratégique de Ronald Reagan (1983-1986). De la guerre des étoiles à la construction européenne

En 1983, le Président américain Ronald Reagan annonce son intention de réorienter la stratégie de défense de son pays face à l'URSS. Reagan réfute la vulnérabilité de son territoire face aux armes nucléaires ennemies. Son but est de rendre ces armes inefficaces et inutiles, en leur substituant un système de dissuasion non plus fondé sur la destruction mutuelle assurée, mais au contraire sur la promesse d'une survie commune. Cette nouvelle stratégie, défensive, s'appuierait sur les technologies antimissiles : leur essor et leur perfectionnement permettraient de contrer la menace atomique en la vidant de toute opportunité. Il s'agit de pouvoir détecter, intercepter, et détruire, tout missile intercontinental avant que celui-ci n'atteigne sa cible. Ainsi les Etats-Unis seraient-ils désormais protégés par un grand système de défense antimissile que la presse, acerbe, qualifiera de "guerre des étoiles" compte tenu de sa nature exotique (armes laser, armes à énergie cinétique, capteurs, intercepteurs, etc). Un imposant programme de recherche et de développement, visant à étudier la faisabilité technique des composantes de ce bouclier, sera officiellement lancé : l'Initiative de Défense Stratégique (IDS). La controverse est immédiate et l'Europe s'inquiète. Problématique pour la cohésion de l'OTAN, l'IDS l'est encore plus pour une puissance nucléaire alliée comme la France. La rhétorique reaganienne met en effet directement en cause la viabilité de l'arme nucléaire, facteur d'indépendance nationale. En quoi les éventuelles technologies défensives spatiales influent-elles sur la dissuasion française ? Quelles sont les conséquences stratégiques ? Le Président de la République François Mitterrand voue envers cette problématique une attention particulière. S'ouvre avec I'IDS un épisode diplomatique important des années 1980, dans lequel la France fera valoir un positionnement politique ferme et une contre-proposition pragmatique à vocation européenne, avec le programme EUREKA.

03/2014

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Critique littéraire

Ovide. Désirer, renaître, survivre

Par son destin personnel comme par son oeuvre, Ovide, qui a vécu à la bascule du monde païen et du millénaire chrétien, a incarné la complexité de la mentalité latine, fière de ses légendes et sensible à la mythologie, mais aussi énergique et rétive à toute oppression. D'abord amusé par les jeux du monde et de l'amour, voire marchand de recettes érotiques, Ovide revint ensuite aux grandeurs des mythes (Métamorphoses) et des rites (Fastes), avant d'inventer les élégies du spleen et de l'exil (Tristes et Pontiques) et d'y méditer puissamment sur la destinée humaine. Tous les auteurs anciens l'ont admiré. Ils aimèrent le raffinement de son écriture, la diversité de son talent et la richesse colorée de son inventivité. Ils furent aussi touchés par la tragédie de sa fin de vie. Ensuite, il ne cessa d'être lu et imité, servant de réservoir inépuisable à l'imagination des poètes et des plasticiens. Il fut l'actuel de toutes les époques, grâce à la beauté, la diversité et la profondeur de son oeuvre. Le livre de Xavier Darcos montre l'éternelle modernité de cet artiste inclassable, de cet érudit libre et ironique qui a capté le mystère du vivant et la puissance des passions, tout en s'insurgeant à sa manière contre l'arbitraire des genres, des pouvoirs et des dieux. Membre de l'Académie française et de l'Académie des sciences morales et politiques, universitaire et homme public, plusieurs fois ministre et ambassadeur, Xavier Darcos est l'auteur d'essais sur l'école, ainsi que de nombreuses publications consacrées à la poésie française, à l'histoire littéraire et à la latinité. Il est désormais Chancelier de l'Institut de France.

08/2020

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Littérature française

Ne me cherchez pas

"Le reste de la phrase se perdit dans la confusion de pensées et, d'un coup, Juliette lança l'archet sur les cordes du violon. Nue, absolument nue, elle fit jaillir les sonorités incomparables de sa musique. Les notes semblaient voler clans une grâce absolue, une inspiration puisée dans un tempo poignant. Un frémissement émotionnel surfant sur l'écume d'une vague. Un jeu d'une puissance éperdue, des salves passionnelles irrésistibles. C'était une musique qui envahissait les sens soumis au délectable joug de la mélodie, des subtilités des enchaînements, une intensité magistrale. Dans la pureté du jeu, Juliette déployait des arpèges, une révolte intérieure saisissante, la densité d'un feu, une puissance absolue. Dans cette constellation d'harmonies, l'âme plongeait dans ce flot à vitesse réglée d'éclats cadencés. Du haut de cette falaise, d'éboulis en éboulis, j'étais précipité jusque dans la gorge des sons, dans ces coulées d'éblouissements, leurs énergies saisissantes. Une atmosphère de brûlots érotiques, la défiance, la violence en huis clos. Puis, au coeur de cette emprise, cette partita pour violon numéro 2 de Bach livra des émotions qui allèrent jusqu'à bouleverser la profondeur de l'âme quand se fit entendre l'invincible note bleue. Jean Philippe Kempf livre ici un roman qui met en scène l'histoire d'un homme confronté au hasard. En effet, flânant dans une librairie, il trouve un journal intime. À partir de sa lecture va naître en lui un sentiment d'amour unilatéral. Une grande plongée dans les sentiments sans cesse jouant entre le vrai et le faux. Un livre qui permet de comprendre toute la magie des émotions se mêlant au profond étonnement devant les enchaînements de cc que sont les circonstances. Et puis cet embarras parfois de se sentir incapable de déchiffrer le spectacle de l'inconnu.

09/2012

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Droit

Deux traités sur la tolérance. L'asiatique tolérant (1748) ; Requête des protestants français du roi

Fin 1748, alors qu’il est précepteur au Danemark, La Beaumelle (1726-1773) fait paraître anonymement L’Asiatique tolérant. Traité à l’usage de Zeokinizul, roi des Kofirans, surnommé le Chéri. Usant des codes de la fiction exotique et empruntant le jeu des anagrammes au roman à clés de Crébillon, le jeune protestant cévenol plaide littérairement devant Louis XV, roi des Français, en faveur de la tolérance. Il a recueilli les arguments philosophiques et politiques tirés de Bayle et de Montesquieu, mais aussi puisé des réflexions historiques et juridiques dans l’Histoire de l’édit de Nantes d’Élie Benoist. Il entend d’abord démontrer que, sur le plan doctrinal à défaut de l’être en pratique, le christianisme est fondamentalement tolérant ; il veut ensuite établir le principe de la tolérance civile des religions, autrement dit la nécessaire neutralité confessionnelle des États et des gouvernements. Quinze ans plus tard, après avoir sillonné l’Allemagne et être revenu en France, après un séjour en Hollande et deux incarcérations à la Bastille, La Beaumelle est devenu un homme de lettres connu notamment pour son édition des Mémoires de Maintenon et ses polémiques contre Voltaire. Exilé en Languedoc, il prête sa plume à ses coreligionnaires du Midi et rédige une Requête des protestants français au roi : le synode national des Églises réformées de France pourrait l’agréer et s’en servir pour reconquérir les droits civils les protestants perdus à la Révocation. L’entreprise échoue, et le manuscrit repose depuis lors dans les archives familiales… Ces deux « Traités sur la tolérance », l’opuscule publié et la Requête inédite, font ici pour la première fois l’objet d’une édition critique annotée, où apparaissent les sources auquel La Beaumelle a puisé, les influences qui s’exercent sur lui, l’évolution de sa réflexion et la singularité de sa démarche.

04/2012

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Histoire internationale

Le défi de l'ethnisme. Rwanda et Burundi

La première édition de ce livre, en 1997, se présentait comme le prolongement intellectuel du travail de deuil qu'appelaient le génocide des Tutsi et les massacres d'opposants hutu perpétrés au Rwanda en 1994, mais aussi les massacres commis au Burundi en 1993. Seuls les chapitres généraux de la première édition ont été gardés, complétés par une conclusion actualisée. Quinze ans plus tard, le défi reste le même : celui de la réduction de la réalité génocidaire, qui hante cette région d'Afrique depuis un demi-siècle, à des "colères populaires spontanées" ou à des "guerres ethniques", c'est-à-dire à des massacres sans responsabilités. L'opinion publique reste souvent attachée à ces clichés, en fonction de préjugés persistants sur une Afrique exotique, "continent des ténèbres" et des "violences ataviques". Toute une littérature, en France, continue étrangement à jouer de cette ignorance. Jean-Pierre Chrétien, qui a travaillé sur ces pays depuis plus de 40 ans, montre que l'ethnisme relève soit d'une illusion théorique, soit d'une propagande raciste qui, en l'occurrence, débouche sur des pratiques d'exclusion et des massacres de masse. Au Rwanda en 1994, l'éradication des Tutsi, décrits comme des êtres malfaisants d'origine étrangère, visait aussi à neutraliser les démocrates hutu qui s'opposaient au régime en place. Un projet censé être authentique et "populaire" a conduit justifier (quitte à le nier ensuite) l'élimination radicale de "l'autre", traité en bouc émissaire de calculs politiques à courte vue. Ce livre rappelle que l'impératif de la recherche, en Afrique comme ailleurs, est de décrypter les fausses évidences. Par-delà les cas rwandais et burundais, il permet de penser autrement les rapports complexes qui s'établissent entre mobilisation politique, violence et construction identitaire.

01/2012

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Couple, famille

Aphrodisiaques indiens

L'Européen qui a la chance de visiter des temples hindous, en Inde, est frappé par leur richesse en sculptures dont la plupart représentent des scènes abusivement qualifiées d'érotiques. Le Kâma Sûtra, ouvrage classique du sage Nâtsyayâna donne les clefs de l'art de vivre et de s'aimer. Les Hindous ont poussé jusqu'au raffinement l'amour et la sexualité afin de conserver le plus longtemps possible une relation de couple harmonieuse. C'est une véritable science de la vie qu'exposent les Veda. Le meilleur exemple de la sexualité ne saurait provenir que des relations dieux/déesses. A leur image, l'union des corps homme/femme ne peut être seulement charnelle. Cette relation ne sera parfaite, véritablement accomplie, que doublée d'une union des mentais, des pensées, des intuitions, des intelligences, des sensations des deux partenaires. Des règles de maîtrise du corps, des cérémonies initiatiques, des rites, sont à observer tout au long de la vie (puberté, adolescence, mariage...). Les Aphrodisiaques indiens met l'accent sur le désir indispensable à l'origine du plaisir qu'éprouveront les acteurs dans leur relation amoureuse. Pour que ce désir soit exacerbé, il lui faut des conditions favorables (physiques, psychiques, climatiques, économiques...). L'harmonie sexuelle du couple ne saurait être trouvée ni dans les excès ni dans l'impuissance, qu'elle soit d'ordre physique ou émotionnel. Dans ces cas d'excès - ou trop, ou trop peu - la thérapie par les aphrodisiaques peut fournir une solution, après une indispensable purification. Cet ouvrage propose différents traitements régénérants, revitalisants, avec massages et nourriture appropriée. Toutefois, les recettes d'aphrodisiaques livrées ici ne peuvent être efficacement utilisées que selon une certaine discipline de vie.

10/2001

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Beaux arts

Vie d'un musée 1937-2005

L'histoire du musée national des Arts et Traditions populaires (Atp), qui a commencé à la fin des années 1930, se termine au printemps 2005 par une fermeture définitive. Pour Martine Segalen, qui a dirigé pendant dix ans le Centre d'ethnologie française, laboratoire rattaché au musée, c'est " un crève-cœur, la fin d'une aventure et l'enterrement d'un grand projet ". C'est aussi le moment de revenir sur cette histoire riche d'enseignements sur les rapports entre politique et culture, beaux-arts et arts populaires, identité, nation et patrimoine. A l'origine des Atp, il y a d'abord la folle ambition d'un homme, Georges Henri Rivière, visionnaire, passionné et prêt à tous les revirements idéologiques pour mener à bien son dessein. Présenté comme une vitrine du peuple au temps du Front populaire, un temple des traditions soutenu par la Confédération paysanne sous Vichy et un lieu de modernité scientifique et muséographique après la guerre, son musée est finalement installé, en 1972, dans un bâtiment flambant neuf construit au bois de Boulogne. Une apothéose, qui donne à l'ethnologie de la France, jusque-là parente pauvre de l'ethnologie exotique, une légitimité nouvelle. Mais un succès de courte durée car, dès la fin des années 1980, alors qu'en province le mouvement des écomusées suscite un engouement croissant, les visiteurs se font rares, le soutien de la direction des musées de France fait défaut et l'établissement s'enlise dans la crise qui lui sera fatale. En s'appuyant à la fois sur des archives inédites et sur une expérience vive, Martine Segalen offre, dans ce livre rigoureux et personnel, une réflexion de fond sur le devenir des musées d'ethnologie en France, pris entre tutelle publique, enjeux politiques et évolutions de la société.

03/2005

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Beaux arts

Une nouvelle introduction à l'art du XXe siècle

Qui sait si Bonnard ne parlera pas plus aux générations futures que son ami Matisse, aujourd'hui plus célèbre car plus expérimentateur, mais moins subtil ? Qui sait si Les Demoiselles d'Avignon de Picasso, dans leur audace, ne touchent pas moins juste que la statuaire africaine dont il s'est inspiré ? Combien plus saisissantes sont les déformations opérées par le même Picasso dans ses œuvres érotiques. Et plus plastiques encore celles de Bellmer. Et les collages de Max Ernst, moins formalistes que ceux des cubistes. Qui sait si Magritte, en peignant platement, n'est pas allé plus loin dans l'art philosophique que les artistes conceptuels, qui ont refusé la peinture jugée trop traditionnelle ? Et le ready-made était-il si riche d'avenir, quand Duchamp résolvait les problèmes qu'il a posés dès L'Urinoir ? Qui sait si Rothko, de Staël et Pollock, en plongeant éperdument dans le " grand vide blanc " où s'étaient lancés les pionniers de l'abstraction, n'ont pas été emportés avec elle ? Dans quelle mesure, et comme jamais, l'art occidental au XXe siècle aura-t-il été bouleversé par la part autre ? Arts de l'Afrique, de l'Orient ; art des premiers âges, depuis Lascaux ; " art des fous " ; et cette part autre de l'inconscient dont la découverte a permis d'explorer, comme jamais là encore, le continent du désir. Tels sont quelques-uns des points de vue et réévaluations que propose ce livre, en vertu de la plus ou moins forte intensité des œuvres et d'une critique d'art qui souhaite dépasser tout discours normatif. Pour ouvrir à une histoire de l'art du XXe siècle qui, apparemment écrite, est loin de l'être. Sans totems ni tabous.

09/2004

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Littérature française

Mado Dondedieu. Tome 1

Publié dans les années 1970 par Régine Deforges, Mado Dondedieu étonne par la légèreté de son ton, son immoralité et la hardiesse de ses mœurs pour un texte écrit au sortir de la Deuxième Guerre mondiale. Connu de rares collectionneurs qui en parlaient avec fougue, ce roman méritait d'être porté à la connaissance d'un plus large public afin qu'il devienne un véritable classique du genre. L'intérêt de ce texte, outre sa franche et candide impudeur, réside dans le destin de ses protagonistes que nous suivons du mariage de Mado jusqu'à l'apaisement de ses sens. Mais, plus encore, il couvre une large période qui commence dans les années trente pour s'achever dans une France de l'Après-guerre en pleine reconstruction. Profitant de la naïveté et de la faiblesse d'un mari amoureux qu'elle sait mener à sa guise, Mado Dondedieu pour qui les strictes conventions du mariage ne sont pas faites va se construire un monde dédié à son plaisir et à l'assouvissement de ses sens. D'une plume allègre, ce roman est un régal pour les amateurs de textes érotiques et les curieux qui vont revivre une France lointaine où les Panhard emportent de jolies jeunes femmes en vichy rose et bas couture. On sait peu de chose sur Henriette d'Épernay, si ce n'est le souvenir qu'en a Régine Deforges : " je me souviens d'un vieux monsieur très élégant au regard polisson. " Publié en 2 tomes en raison de l'importance du texte, le premier couvre les fiançailles de Mado jusqu'aux prémisses de la guerre. Le deuxième tome nous emmène des années noires de la guerre à la Libération, seconde partie plus grave, mais où les sens et le désir restent toujours en éveil comme s'ils étaient un rappel permanence à la force de la vie.

02/2005

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Littérature française

Grands cris dans la nuit du couple

"... puisque tout le monde était d'accord pour reconnaître que j'étais libre, pourquoi insister ? Ou plutôt, moi, je savais pertinemment que je ne l'étais pas, et que je ne le serais jamais, quoi que je fasse, qu'ils continueraient à me bouffer, tous, tant qu'ils y étaient..." Maryse se parle, à voix basse. Certains l'envieront, car elle vit dans l'aisance, elle a un mari, des enfants, elle est privilégiée. Et pourtant elle ne sait comment accepter sa vie. Peut-être faudrait-il créer : peindre ou écrire. Ou alors le plaisir ? Elle prend des amants, discrètement, comme Antoine, son mari, a sans doute des maîtresses. Ainsi que tout un chacun, elle a ses petits fantasmes érotiques, son jardin privé. Autour d'elle, cela ne va pas mieux. Sa jeune soeur Suzanne tente de se tuer ; son amie Julia, qui mène sa barque de femme seule, prend un jeune amant, Jean-Jacques, le propre fils de Maryse. Une journaliste, Louise Khane, veut l'entraîner dans une enquête sur la condition féminine. "Travaille", lui dit-on. Mais elle sait que ce n'est pas cela qui changera fondamentalement sa vie. Un instant, elle se réfugie dans la maladie. Elle perd l'usage de ses jambes. C'est l'occasion d'une cure qui guérira son corps de sa paralysie et son esprit de son besoin de mouvement. Désormais Maryse ne pleure plus après une autre vie. Elle préfère être conforme. Du moins elle va essayer. Grands cris dans la nuit du couple est un livre heureux. L'écriture y a la respiration de la vie. Avec malice, humour, gaieté, ces pages retiennent dans leur réseau, dans leur filet, la mouvante mais profonde réalité de la vie.

02/1976

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Guides étrangers

INDONESIE

SENSUEL, EXOTIQUE ET INCROYABLEMENT varié, l'archipel d'Indonésie s'étire sur plus de 5000 km le long de l'équateur. Pareilles à de grossiers morceaux de jade sur un fond de velours bleu, ses 13600 îles captent l'imagination des voyageurs depuis des siècles. Evoquant la romance et le parfum de la girofle, l'Indonésie est le plus grand pays du sud-est asiatique. Mais il n'est pas besoin de parcourir de longs trajets pour ressentir la diversité de l'Indonésie. Les plantations de théiers qui recouvrent les pentes des volcans endormis ne sont qu'à quelques heures en voiture des côtes où les prahus prennent la mer comme ils le faisaient il y a des siècles, à l'arrivée des premiers marchands arabes. En parcourant l'Insiders Guide de l'Indonésie, vous découvrirez un pays de contrastes colorés où des villes temples sont les témoins silencieux de la grandeur des civilisations disparues, et où des rites en costumes datant de centaines d'années se déroulent au son distant du vrombissement des avions à réaction. Dans l'Insiders Guide de l'Indonésie, DAVID DE VOSS explore ce vaste archipel depuis les jungles côtières de Bornéo et les canaux hollandais de l'ancienne Batavia jusqu'aux vallées brumeuses d'Iryan Jaya, où des tribus de l'âge de pierre chassaient encore les têtes il y a une génération et subsistent de leurs cultures. Ancien correspondant de Time Magazine et du Los Angeles Times, De Voss a exploré l'Indonésie pendant vingt ans. Il s'est rendu avec des missionnaires au cœur de Bornéo, a escaladé les volcans de Bali et de java, et a longé en bateau la côte du nord de Sulawesi où, une fois par an, des serpents de mer dansent au-dessus de la mer de Célèbes sous la pleine lune.

01/1994

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Littérature érotique et sentim

Les Kâma-sûtra & L'Anangaranga

Texte intégral traduit du sanskrit par Jean Papin. Ecrits au début du XVIe siècle, l'Anangaranga est le dernier des grands traités érotiques indiens. Avec les célèbres Kâma-sûtra (vers IIe-Ve siècle), il constitue un volume inédit et représentatif d'une tradition amoureuse plus que millénaire. Documents de premier ordre sur les fondements de la société indienne, ces deux classiques du savoir-vivre amoureux offrent le truculent tableau d'hommes et de femmes à la recherche du bonheur, par tous les moyens possibles. Autant attachés aux voluptés de l'amour que les Kâma-sûtra, l'Anangaranga propose en plus une classification des zones érogènes en fonction des phases de la lune, de même qu'un choix exceptionnel de recettes aphrodisiaques. Au-delà de ces curiosités piquantes, il accorde également à la femme un statut jusque-là inédit. Grâce à l'admirable travail de Jean Papin, qui a su rendre à merveille le ton, le rythme, la fraîcheur et la poésie des originaux, ce manuel du plaisir absolu est un incomparable texte de civilisation. A vrai dire, on sait peu de choses sur Vâtsyâyana, l'auteur de ce grand "Livre de l'amour" que sont les Kâma-sûtra, et guère plus sur Kalyanamalla, celui de l'Anangaranga. Sinon qu'ils sont tous deux, à n'en pas douter, d'obédience brahmanique. Le premier a dû vivre entre le IIe et le Ve siècle. Il a composé son ouvrage, comme il l'avoue modestement, en condensant des textes d'auteurs vivant de mille à deux mille ans plus tôt. Ce qu'a également fait Kalyanamalla, auteur de l'Anangaranga, qui était roi et régna aux alentours de 1520-1540. Jean Papin est l'auteur de plusieurs livres originaux sur le yoga, le tantrisme ou la cuisine indienne, spécialiste de la médecine ayurvédique dont il a traduit, également du sanskrit, le principal traité.

11/2009

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Littérature française

Le passager de Zanzibar

Zanzibar, archipel de l'Océan indien, situé à hauteur des côtes tanzaniennes, nous dit le dictionnaire. C'est peu et beaucoup à la fois. Suffisamment exotique cependant, pour attiser les fantasmes d'Ulysse, le narrateur de ce roman tout à la fois "Vernien" et... "Lamatabien". Vernien en ce que le passager de Zanzibar, plus marin que terrien, n'a d'yeux que pour les îles du bout du monde ; Lamatabien, eu égard à la fascination du héros (dont la maman, mozartienne accomplie, faillit l'appeler Amadéus !) pour le grand amour et son contraire : le monde interlope des bars à p..., des chansons à boire et des mères maquerelles plutôt "fleurs bleues", en dépit des apparences. Les Pénélope de "JCL" se déclinent au pluriel et non au singulier. La sulfureuse Christiane succède à la sage et douce (?) Laurence avant que d'entraîner Ulysse, peu désireux de résister au chant des sirènes, dans une série d'aventures extraordinaires où le conteur l'emporte sur le poète élégiaque. On l'a compris, dans ce récit, débordant d'intrigues et de rebondissements, Ithaque se prononce Zanzibar, sur les traces de Rimbaud, Kessel et Conrad, lesquels, persifle l'auteur, tout grands voyageurs qu'ils fussent, n'y sont jamais allés. On retrouve, dans cet hymne à la mer et à la déesse Aphrodite que hante, parfois, outre la terrible histoire de l'esclavagisme, la figure tutélaire de Salomon et la reine de Sabah, les accents mythologiques de Des plumes et des hommes, autre récit de JCL. La vie est là, dans sa rudesse et sa tendresse, ses horreurs aussi. Et la vie est roman. Un roman que Jean-Claude Lamatabois eût pu intituler : Ulysse et la vraie vie...

01/2018

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Ethnologie

Capitaine Emile Coquibus. Journaux d'Afrique (1901-1910)

Comme pour de nombreux militaires, le départ du capitaine Emile Coquibus (1874-1915) aux colonies déclenche son goût pour l'écriture et la photographie, agréments participant à la réalisation d'un journal de bord tenu tout au long de ses campagnes en Guinée et au Haut-Sénégal et Niger entre 1901 et 1910. En 1898, les modestes troupes du capitaine Gouraud capturent le dernier grand chef africain Samory Touré et achèvent la conquête de l'Afrique de l'Ouest. Toutefois, plusieurs colonnes militaires sont encore engagées afin de consolider l'emprise territoriale française sur la boucle du fleuve Niger. Les campagnes d'Emile Coquibus s'inscrivent dans ce contexte de pacification et d'administration de ces contrées fraîchement conquises. Chargé successivement de commander différents postes et cercles, il devient l'une des chevilles ouvrières du pouvoir colonial mis en place. Rendre la justice, réaliser des missions de reconnaissances topographiques, développer l'économie (agriculture et commerce), s'occuper du recensement et prélever les impôts, conduire le recrutement et la formation des troupes autochtones, telles sont les nombreuses fonctions dévolues au capitaine Coquibus, à la charnière entre administrateur et chef de brousse. Son témoignage et ses photographies constituent une source inédite et traduisent le séisme des bouleversements culturels et sensoriels vécus par cet officier de la "Coloniale" : le vertige de la découverte d'un continent et de ses peuples, l'âpre réalité des missions de terrain, voire la désillusion, à rebours de l'imaginaire exotique et civilisateur vanté par la propagande métropolitaine. Mêlant journal intime, récit d'aventures et critique de l'appareil administratif civil et militaire colonial, les carnets de voyage du capitaine Coquibus dressent un portrait haut en couleur de l'Afrique et de ses habitants au début du XXe siècle.

09/2015

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Littérature érotique

L'Adolescente

Peut-on encore écrire et publier des textes érotiques en 2020 ? Peut-on, bien modestement, essayer de s'inscrire dans une tradition littéraire qui a, depuis longtemps, ses lettres de noblesse en France ? Il serait facile de répondre oui et pourtant, ces questions peuvent se poser en cette époque de passions tristes ; à l'heure où notre société est laminée par une vague de censure et de puritanisme d'une rare violence, conséquence du politically correct américain. Un coup d'oeil sur les murs de nos villes, de plus en plus réquisitionnés par les néo-féministes, suffit à comprendre que la chasse à l'homme est ouverte, que ses désirs sont de plus en plus condamnés et repoussés dans le champ de la perversion. En ce sens les nouvelles rassemblées dans cet ouvrage n'échappent pas à une intention polémique. Elles expriment, à travers leurs différents canevas, une révolte contre cet état de choses étouffant. Car l'érotisme de Jacques Lucchesi ne fait pas dans la dentelle. Il prend sa source dans les bas-fonds de la psyché humaine, là où le sexe et l'argent forment un couple indissociable, où la frustration et la rêverie onaniste débouchent sur des situations fortement transgressives. Ici les femmes profitent des hommes autant qu'ils profitent des femmes. Chacun se sert avant d'être servi dans un sempiternel jeu de dupes où seule règne la loi du désir, où la faim (de l'autre) justifie tous les moyens pour l'assouvir et l'asservir. Point n'est besoin d'être devin pour comprendre que cet éloge du libertinage ne fera pas l'unanimité chez celles et ceux qui ouvriront ce livre. Car l'auteur, selon le mot du prince de Ligne, préférera toujours "les époques de catins aux époques de Catons" . JL

02/2021

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Théâtre - Essais

Ganymède, grand-échanson des dieux

"?Mon cher Alcibiade ; la beauté est ainsi faite que le vin, et l'amour s'y conserve en une lie sublime. Laisse-moi te donner une leçon, et te conter les faits de Ganymède, échanson des dieux – et en vérité, le plus beau des mortels qui foula le sol de Troie ; car c'est en sa vie que tu trouveras la philosophie des tentations, de l'amour et de ses vérités.?" Ganymède est le mythe fondateur de la pédérastie grecque, véritable institution politique et morale de l'homoérotisme et de l'homosexualité dans la formation guerrière et philosophique des jeunes citoyens de la Grèce ancienne. Quoi de mieux, ainsi, pour en découvrir les ressorts, qu'un récit théâtralisé complet – une première ! – du mythe de Ganymède ? Comportant en outre une mise en abyme avec des discussions philosophiques, héroïques et érotiques de Socrate et Alcibiade tirées du fameux Banquet de Platon, ce mythe retrouve ici toute sa vigueur et tout son élancement esthétique au travers d'une reconstitution faite par l'auteur, Frédéric Eberhardt, alors encore adolescent... Vous y trouverez un langage aéré mais rigoureux, en alexandrins, dans le respect des conventions du théâtre classique à la française ; mais, aussi, dans une visée d'écriture à l'esprit romantique proprement allemand. Fruit d'un travail scolaire effectué tout en ayant largement dépassé son cadre dans sa réalisation, Ganymède, Tragédie en cinq actes souhaite aujourd'hui combler une lacune essentielle dans la construction de la culture gay contemporaine, en y apportant un regard conservateur et inséré, en même temps, dans une vision printanière, bucolique, et tragi-comique de la relation la plus masculine de tous les temps : l'histoire de l'amant de Zeus, un manifeste pour le ré-enchantement du monde.

04/2022

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Aventure

Djinn Tome 2 : Les 30 clochettes

Déterminée à élucider les mystères de la vie sulfureuse de sa grand-mère, Kim Nelson poursuit ses investigations à Istanbul. Mais, elle en est devenue la clé âprement convoitée d'un trésor et sa volonté de savoir l'entraîne dans des situations de plus en plus dangereusement troubles... Ruiné et prêt à tout pour se reconstituer une fortune, l'aventurier Amin Dorman est persuadé que les recherches menées par la jeune et belle aristocrate anglaise le conduiront au trésor que le sultan Murati destinait aux Allemands à la veille de la première guerre mondiale. Selon lui, le secret en était détenu par Jade, l'intrigante favorite du despote. A ses subtiles manoeuvres érotiques succombèrent le grand-père de la jeune femme et son épouse. Kim n'a, elle, de cesse de comprendre ce qui retint irrésistiblement Lady Nelson au harem du sultan. Le nom d'Ebu Sarki mentionné dans le journal intime de Jade, son aïeule, constitue peut-être un élément de réponse. Grâce à Malek, l'énigmatique jeune Turc dont elle s'est éprise, elle a retrouvé la trace de ce farouche chef de tribu. Retranché avec ses guerriers dans une forteresse perdue en plein désert, cet ancien conseiller du sultan s'y serait créé un harem comme au temps de la splendeur ottomane. Mais, ayant pris le risque de s'y faire admettre, Kim doit accomplir un parcours initiatique et se retrouve livrée aux désirs brutaux de soudards frustrés... Kim y découvrira-t-elle les vérités qu'elle recherche ou s'y libérera-t-elle des pulsions secrètes enfouies au plus profond d'elle ? Un fascinant jeu de miroirs qui se renvoient les fantasmes du passé et du présent. Un récit torride et envoûtant qui conjugue violence et raffinement.

04/2021

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Littérature étrangère

Il est interdit de nourrir les pélicans

Andrei, professeur de littérature et véritable névrosé urbain, toujours aussi malchanceux en amour, débarque à Londres pour retrouver sa copine, une chanteuse bien en chair, mais aussi en silicone, et bascule sans le vouloir dans une intrigue policière tout aussi farfelue qu'improbable ! Evidemment, il n'est en aucun cas lié à cette affaire mais, de fil en aiguille, il se retrouve contraint de fuir, de se cacher, et même de devenir trafiquant de drogue ! Avec sa candeur habituelle, son air benêt et son éternel cortège de casseroles, Andrei invite le lecteur dans son univers d'éternel perdant, à la fois pathétique et sympathique. Une fois retourné à Saint-Pétersbourg, Andrei nous plonge dans son quotidien de professeur d'université, décrivant son entourage et son environnement à la manière d'un aventurier étudiant la faune et la flore sauvages. Ce patchwork de personnages donne au roman un caractère marquant et inoubliable : entre l'éminent professeur dont le cadavre est retrouvé dans un bordel, le recteur de l'université, dont la seule mission est de déboucher les toilettes de sa fac, la serveuse qui endort le personnel enseignant de son " délicieux café " alcoolisé, on ne s'ennuie jamais... Le roman est construit de manière enchâssée, non linéaire, faisant se succéder des flash-backs, des souvenirs et des moments de réflexion intérieure, comme des monologues ou les notes éparses d'un philosophe un peu fou, entrecoupés d'épisodes érotiques vains, le tout constituant une pensée fluide et imagée. On se déplace dans les méandres de cette histoire en zigzaguant. C'est souvent drôle, la plupart du temps aux dépens du narrateur, mais c'est beau aussi, comme le vol d'un oiseau.

01/2021

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Littérature française

Le seigneur de Katmandou. Mémoire du roi Pratap Malla. Conquérant, poète et magicien

Entre Mémoires et roman historique, voici un extraodinaire roi népalais, contemporain de Louis XIV. Monarque hors du commun, tantôt poète, magicien, guerrier ou séducteur, sa vie est une véritable épopée himalayenne dans laquelle nous entraîne Eric Chazot, avec le talent d'un conteur et la précision d'un des plus grands érudits de l'art de l'Himalaya. Pratap Malla (1624-1674), régna sur le Népal durant l'âge d'or du royaume, lorsque la vallée de Katmandou s'affirmait comme l'un des centre culturels et économiques les plus importants d'Asie du Sud. Pratap Malla, également contemporain d'un autre grand roi, Louis XIV, tout comme lui contribua au rayonnement de son pays durant tout son règne. Monarque ambitieux, il n'eut de cesse de s'opposer à des Cités voisines de la Vallée. Mais c'est dans d'autres domaines que la guerre qu'il s'illustra le mieux : les arts et l'amour. Il se désigna lui-même comme Kavindra, " Roi des poètes ", riche d'une oeuvre littéraire importante, comprenant aussi bien des poèmes que des pièces de théâtre ainsi que la création de nombreuses danses masquées. Il oeuvra également à embellir les temples de la ville de Katmandou et commandita la construction de nombreux sanctuaires. Roi adepte du trantrisme, et de ses prolongements érotiques, il se vantait aussi d'avoir séduit et honoré 30. . 000 femmes. C'est donc dans la vie de ce roi sans équivalent que nous plonge Eric Chazot, lui-même spécialiste de l'art himalayen, en défiant tous les lieux-communs sur ce que signifie être monarque, et nous faisant la démonstration que des rois moins connus que les nôtres n'ont pourtant rien à leur envier.

05/2021

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Verre, dinanderie, céramique

Vassil Ivanoff, peintre, céramiste et sculpteur. (1897-1973)

Né en Bulgarie en 1897, Vassil Ivanoff poursuit des études d'arts plastiques et de décoration théâtrale en Bulgarie avant de s'installer en France en 1922 et exerce, jusqu'en 1945 des métiers divers : peintre en bâtiment, artiste peintre, décorateur, peintre sur tissus et photographe d'art. Il se consacre tardivement à la poterie, à l'âge de 50 ans, choisit d'en faire son métier et s'installe à La Borne en 1946 pour se consacrer au travail du grès et à celui de l'argile brute. La qualité de ses émaux sang de boeuf contribue à sa réputation et le place dans la grande tradition des céramistes de ce centre de poterie. Ses pièces sont variées : plats usuels, plaques gravées, vases anthropomorphes, poteries érotiques, compositions abstraites... Ses influences sont diverses : Lipchitz, Zadkine, Picasso ou Brancusi, mais aussi les statuettes archaïques mésopotamiennes ou la céramique précolombienne. Il réalise en 1963 aux Pays-Bas des pièces monumentales qui connaissent un succès retentissant ? Artiste solitaire, à la fois rude et sensible, il expose rarement mais est une figure marquante du xxe siècle et est considéré comme le premier expressionniste de la céramique. Ses sculptures, inclassables, résultat d'assemblages de pièces tournées et découpées, témoignent par leur caractère monumental de l'évolution vers une céramique plastique. Vassil Ivanoff est à l'origine du renouveau de la céramique moderne, et notamment de celui du grès qui atteint son apogée dans les années 1970. Cet ouvrage est publié dans le cadre du cinquantenaire de la galerie Anne-Sophie Duval qui célèbre le travail de Vassil Ivanoff en exposant un large corpus de son oeuvre à travers un ensemble exceptionnel de céramiques (vases, sculptures, coupes, plaques), ainsi que quelques peintures sur toile

10/2022

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Récits de voyage

Reine a borneo

"Je fus surprise de voir la porte s'ouvrir et le rajah entrer dans la pièce. Il s'installa sur une chaise, près de moi, et posa sur les touches du piano un petit morceau de papier sale, griffonné au crayon. - Lisez ça ! , me dit-il. Je le regardai, surprise, pris le papier et découvris ces mots : "Si humblement, le roi vous demandait d'être sa reine, diriez-vous non ? " En les lisant, j'éclatais de rire, car je pensais que c'était une plaisanterie destinée à me distraire. - Ne riez pas, ordonna-t-il, mécontent, je suis on ne peut plus sincère..." Ainsi démarre la folle aventure d'une jeune fille de vingt et un ans, britannique née en France, que rien ne prédestinait à tenir un tel rôle en Malaisie. Margaret Brooke (1849-1936) raconte sans fards la vie qu'elle mène au Sarawak au temps des s rajahs blancs" et des Dayaks coupeurs de tête. Faisant fi de beaucoup des convenances de son époque victorienne, elle se lie davantage avec ses "amies malaises", qui lui apportent sérénité, curiosité et joie de vivre, plutôt qu'avec la "bonne société" présente sur place. Son récit, Good morning and good night (1934), traduit par Michelle Deperrois-Fayet et Christine Ribardière, est le portrait d'une femme libre, capable de passer des splendeurs d'un pays a exotique a aux fastes de la cour de Londres au gré de l'alternance de ses séjours, et de nourrir ses amitiés avec simplicité auprès de gens humbles comme avec des grands intellectuels tels que Henry James ou Pierre Loti. Tous ses malheurs personnels, avec notamment la perte de ses enfants, n'entament pas un solide appétit de vivre pour profiter à plein de son histoire, dont Main Quella-Villéger retrace les grandes lignes dans une postface circonstanciée.

03/2022

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Littérature Allemande

L'ami des bords du Rhin

"Si l'on ne peut pas dire aujourd'hui, à l'occasion du centième anniversaire de sa mort, que J. P. Hebel est un auteur méconnu, s'il est superflu d'en recommander la lecture, c'est bien plutôt dû à son propre mérite qu'à la place que la postérité lui a consentie. Sa souveraine modestie, posthume également, ne saurait s'y conformer et a masqué, un siècle durant, le fait que le Florilège de l'Ami de la famille des bords du Rhin était l'un des plus purs joyaux de la prose allemande. Mais si un tel jugement peut paraître neuf ou même paradoxal, c'est la faute à cette postérité du dix-neuvième siècle qui, munie de son épouvantable supériorité intellectuelle, s'est désintéressée de ce joyau pour le laisser aux paysans et aux enfants sous le motif que des écrivains s'adressant à un public populaire sont toujours moins importants que le moindre de ces poètes poétisant tout seul dans son coin. Davantage encore quand ces auteurs s'enracinent dans le dialecte. Et il est certes vrai qu'il y a de quoi s'interroger quand butés sur leur propre suffisance, ils se jactent d'être plus authentiques sur la scène littéraire nationale et qu'ils se retranchent dans leur petit monde à eux. Imprégné d'humanisme du siècle des Lumières, Hebel était préservé de ces tentations. Rien de plus éloigné du provincialisme littéraire étroit que le cosmopolitisme affiché des lieux qu'il prend pour décors. Moscou et Amsterdam, Jérusalem et Milan forment l'horizon d'une terre où trouvent naturellement leur place Segringen, Brassenheim, Tuttlingen. C'est de cette manière ingénue et sans façon que procède la culture populaire : elle raconte l'exotique, le monstrueux avec la même sympathie et sur le même ton que ce qui concerne sa propre maisonnée." Walter Benjamin.

06/2022

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Littérature étrangère

La tristesse des anges

Lorsque Jens le Postier arrive au village, gelé, il est accueilli par Helga et le gamin qui doivent le détacher de sa monture avec laquelle il ne forme plus qu’un énorme glaçon. Après une nuit passée dans l’auberge peuplée des fantasques personnages rencontrés dans Entre ciel et terre, Jens est envoyé par Sigurour, le médecin du village, comme postier remplaçant jusqu’à Vetrarströnd, la Rive de l’Hiver, puis à travers les fjords de Dumbsfiroir. De son côté, le gamin poursuit sa découverte de la poésie, et prend peu à peu conscience de son corps, des femmes, et des désirs que son être d’une naïveté passionnée renferme. Il doit bientôt débuter sa formation intellectuelle à l’Hôtel du Bout du Monde, et en particulier l’apprentissage de l’anglais afin de pouvoir traduire les plus grandes plumes. Mais avant de devenir ce passeur de mots, c’est en affrontant la tempête que le gamin va physiquement éprouver cette mission. Helga ne veut pas laisser Jens, que la mer effraie, partir seul. Le gamin est chargé de l’épauler pour se rendre dans cet enfer blanc, « là où l’Islande prend fin pour laisser place à l’éternel hiver ». Le contact des rames le ramène à ses souvenirs tragiques de Bárður que le froid a enlevé, mais il ne peut se laisser emporter par la nostalgie dans ce périple de tous les dangers. Jens et lui caressent sans cesse la mort, seuls face au froid assassin et à un terrain extrêmement périlleux. Heureusement, chaque étape, à la chaleur d’une maison, est salvatrice. Pour eux, c’est l’occasion d’y rencontrer des familles intenses, recluses dans cette inexorable autarcie, mais aussi d’affronter leurs propres démons, les rêves et les délicates amours qui les habitent. La raison a du mal à s’accrocher dans cet espace de glace, et les fantômes se mêlent à la neige qui tombe… Avec une délicatesse poétique singulière, Jón Kalman Stefánsson nous plonge dans un nouveau parcours à travers les tempêtes islandaises. Au milieu de la glaciale tension vers la mort, il parvient à y faire poindre une étonnante chaleur sentimentale et érotique. Avec sa plume il marie la douceur et l’extrême pour nous projeter, désarmés et éblouis, dans cette intense lumière qui nous nourrit et nous torture.

09/2011

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Critique littéraire

Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais. Tome 2, Le citoyen d'Amérique 1775-1784

Le premier volume de cette monumentale biographie évoquait " l'irrésistible ascension de Beaumarchais, tour à tour horloger, maître de musique, homme d'affaires, journaliste, auteur à succès... et agent secret. Ce tome II nous entraîne dès les premières pages dans un tourbillon digne du meilleur roman d'aventures. Pour sauver l'honneur de Marie-Antoinette, menacé d'un virulent pamphlet, voici notre héros lancé à travers la Hollande, la Prusse et l'Autriche, affrontant tous les dangers, échappant de justesse à une tentative d'assassinat (c'est du moins ce qu'il raconte...) avant d'achever son équipée dans les geôles de l'impératrice Marie-Thérèse. Envoyé spécial de Louis XVI à Londres, il est alors chargé de négocier avec le célèbre chevalier d'Eon, dont le sexe incertain fait l'objet de paris dans la capitale anglaise. Rien de plus singulier, de plus cocasse, de plus riche en rebondissements que ses relations avec l'intraitable travesti. Mais bientôt, la grande Histoire lui ouvre enfin ses portes. Enflammé pour la cause des Insurgés d'Amérique, et la naissance de cette jeune République, Beaumarchais persuade le ministre Vergennes et le roi de France d'intervenir en leur faveur. Lui-même organise un trafic d'armes à grande échelle - sa société affrète quarante navires ! Son emploi du temps donne le vertige. Il est partout, pense à tout, s'occupe de mille choses à la fois. Outre les rendez-vous d'affaires, les visites aux arsenaux, les achats, les ventes et les expéditions de matériel, les rapports (parfois tendus) avec le Congrès des Etats-Unis, il trouve encore le loisir d'entretenir avec Mme de Godeville une correspondance érotique, de subir les scènes de sa " ménagère ", d'entreprendre au fort de Kehl une colossale édition des Œuvres complètes de Voltaire. Sans oublier l'âpre combat qu'il mène contre la toute-puissante Comédie-Française, en vue d'obtenir la reconnaissance du droit d'auteur, et d'instituer la toujours vivante SACD... Rien ne semble devoir résister à ce diable d'homme ! Après des années de lutte, il triomphe de la censure et de l'opposition du roi lui-même, et finit par imposer sur scène les audaces de son Mariage de Figaro qui connaît un triomphe mémorable en 1784. " Figaro a tué la noblesse ! " dira Danton.

02/2003