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Histoire internationale

Stalingrad

La bataille de Stalingrad, qui commença le 23 août 1942, fut sans doute le tournant psychologique de la Seconde Guerre mondiale. Parce que la grande ville industrielle sur la Volga portait son nom, et parce qu'une victoire allemande aurait loupé la Russie en deux, Staline décréta : "Pas un pas en arrière ! " , et veilla à ce que le NKVD fasse respecter sa consigne à la lettre. S'ensuivirent quatre mois de guerre urbaine impitoyable qui se terminèrent par l'encerclement et la reddition de la 6e Armée de la Wehrmacht. Cette bataille et ses retombées coûtèrent la vie à 500 000 hommes de part et d'autre et firent le double de blessés, sans compter les victimes civiles, innombrables. Stalingrad est le livre référence sur le sujet. Parfaitement documenté et enrichi des témoignages de nombreux survivants, il fait vivre au lecteur cette "mère de toutes les batailles" au plus près de l'action, du "Wolfschanze" de Hitler en Prusse-Orientale aux lignes de front, qui bougeaient sans arrêt et qu'on se disputait à la grenade, au lance-flammes et au corps à corps. Stalingrad a été publié pour la première fois en français en 1999. Cette "édition des 20 ans" intègre nombre d'ajouts et de corrections apportés au texte par l'auteur au fil des années, ainsi qu'un avant-propos inédit, écrit spécialement pour la réédition française, fourmillant d'anecdotes et racontant notamment comment il put avoir accès à des archives russes inaccessibles avant la Perestroïka, et qui furent mises sous embargo par le Kremlin peu après la publication du livre.

11/2019

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Histoire internationale

La lanterne magique de Molotov. Voyage à travers l'histoire de la Russie

Du temps où elle vivait à Moscou, Rachel Polonsky a habité dans une résidence qui, sous les tsars puis les Soviets, était réservée aux plus éminents serviteurs de l'Etat. Bien avant elle, Viatcheslav Molotov, bras droit de Staline, avait vécu entre ces murs. S'aventurant dans l'ancien appartement de l'apparatchik, Rachel Polonsky y découvre sa bibliothèque. Celle-ci révèle un bibliophile fervent. Molotov avait lu tous les classiques et possédait de nombreuses éditions originales, pour certaines dédicacées par des écrivains qu'il a plus tard envoyés au goulag. Chaque livre trouvé par Rachel Polonsky sur les étagères devient une invitation à un voyage à travers la Russie et son histoire. Elle part ainsi à la recherche des endroits associés aux écrivains présents dans la bibliothèque mais aussi aux membres de l'élite qui ont vécu dans l'immeuble de Molotov. Commencé comme une pérégrination sur les traces de Pouchkine dans les rues autour du Kremlin, entre les églises, et les vestiges laissés par les familles aristocratiques, son voyage l'amène ensuite dans les villages de datchas, sur les rives du Don et en Sibérie, depuis le cercle arctique jusqu'à l'Extrême-Orient. De Taganrog à Arkhangelsk, entre Chalamov et Dostoïevski, Rachel Polonsky rencontre dans ces pages le passé d'un pays ravagé par les guerres, les famines, les génocides et le totalitarisme, mais finalement sauvé par ses écrivains. Invitation au voyage immobile, ode à l'âme russe, célébration de la littérature, La lanterne magique de Molotov recèle la poésie de ces livres dont on ne sort jamais tout à fait.

09/2012

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Europe centrale et orientale

Liberté et démocratie pour les peuples d'Ukraine

Nous le savons, ce ne sont pas les livres qui arrêteront les blindés russes qui déferlent sur l'Ukraine. Nous le savons, ce ne sont pas les livres qui arrêteront la main de fer qui s'abat sur les Russes qui s'opposent à la guerre de Vladimir Poutine. Nous le savons, ce ne sont pas les livres qui mettront fin à la guerre contre la liberté de l'Ukraine, pas plus qu'ils ne mettront fin à la dictature des oligarques du Kremlin. C'est la résistance populaire ukrainienne multiforme, les grains de sable que les démocrates de Russie et de Biélorussie glisseront dans la machine de guerre russe et l'opinion publique mondiale qui arrêteront les chars de Vladimir Poutine. Mais dans cette bataille pour l'indépendance et la liberté ukrainiennes, rappelons-nous le pouvoir des samizdats et l'effet corrosif qu'ils avaient eu sur la dictature stalinienne. Les éditions Syllepse (Paris), Page 2 (Lausanne) et M. Editeur (Montréal), les revues New Politics (New York), Les Utopiques (Paris) et ContreTemps (Paris), les sites A l'encontre (Lausanne) et Europe solidaire sans frontières, le Réseau syndical international de solidarité et de luttes, le Centre tricontinental (Louvain-la-Neuve) qui publie la revue Alternatives Sud, ainsi que le blog Entre les lignes entre les mots (Paris) se sont associés pour donner la parole aux résistances populaires, aux oppositions russes et biélorusses à la guerre, au mouvement syndical et aux mouvements sociaux démocratiques, notamment russes. Ce faisant, cette brigade éditoriale de solidarité adresse un message aux envahisseurs : "Mettez crosse en l'air" et espère jeter quelques grains de sable dans la machine de guerre poutinienne.

03/2022

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Géopolitique

Le combat de l'Ukraine

Ce 24 février 2022 l'Ukraine fait irruption dans la conscience occidentale. L'invasion de son territoire par les troupes russes suscite une résistance héroïque qui force le respect. Mais le philosophe de Kiev Constantin Sigov nous alerte : c'est le sort de l'Europe qui est en jeu ! Il s'agit de reconnaître que la guerre en Ukraine est un avatar de la tragédie qui, au XXème siècle, a soumis le peuple russe au joug du totalitarisme soviétique avec son cortège de mensonges et de crimes. Elle est le retour de ce que le maître actuel du Kremlin s'emploie à refouler. Constantin Sigov a scruté, au long de la décennie passée, le lent dégagement qui s'opérait dans son pays, pour sortir des ornières du soviétisme. Relire les textes qu'il écrivit alors, comme le propose ce volume, c'est prendre la mesure d'une continuité. Celle des événements, puisque l'invasion russe a commencé avec l'annexion de la Crimée et la guerre du Dombas. Celle de la force de résistance des Ukrainiens, car le présent plonge ses racines dans le combat pacifique qui animait, en 2013, les foules réunies sur la place du Maïdan. Plus largement, aujourd'hui comme hier, on meurt en Ukraine pour la liberté contre l'asservissement des consciences, pour la vérité contre le mensonge. En un mot, qui fut le mot d'ordre de la révolution de 2013, on meurt pour la dignité. Oui, le combat actuel sur le flanc est de l'Europe déborde résolument le sol ukrainien. La visée de ces pages est de le faire reconnaître en proposant au lecteur un exercice de mémoire et de clairvoyance.

01/2023

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Géopolitique

Le monde de demain. Comprendre les conséquences planétaires de l'onde de choc ukrainienne, Edition revue et augmentée

Une réflexion poussée sur la guerre en Ukraine et ses conséquences sur le monde de demain. " Le monde d'hier n'est plus, celui de demain n'est pas encore advenu : dans le clair-obscur de l'entre-deux, les monstres sont lâchés. ", disait le marxiste italien Gramsci dans les années 30. Nous y sommes... Le retour de la guerre de haute intensité en Europe n'est pas que le fruit de la volonté de toute puissance régionale d'un homme enfermé au Kremlin. Si cette guerre n'a pas terminé de déverser son flot d'horreurs, les défis qu'elle soulève dépassent largement le cadre de la malheureuse Ukraine. Nous assistons au choc de deux mondes. Les totalitarismes russes et chinois entendent désoccidentaliser la planète. Les votes à l'Onu sur la question ukrainienne révèlent ces fractures. Mais ici encore c'est bien autre chose qui se joue : les deux complices - qui se présentent comme résolus à lutter ensemble contre " les falsifications de l'histoire " et comme les seules " vrais démocraties " dans le monde-, entendent proposer à tous un modèle alternatif qui fasse primer la force sur le droit, le collectif asservi sur le collaboratif créatif, la tribalisation sur l'universel, la purification des esprits sur la libre conscience. Or ce modèle séduit depuis longtemps. La guerre aujourd'hui n'est pas encore mondiale mais elle est déjà " mondialisée " dans le sens où le monde entier est touché par l'onde de choc ukrainienne. La guerre des deux mondes a commencé et nous devons revoir notre grammaire géopolitique, nous réarmer militairement, mentalement et industriellement ... et compter le nombre de nos alliés.

02/2024

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Littérature française

Le sacrifice du Roi

Un roman événement, qui dévoile enfin la vérité sur le grand mystère du monde des échecs. Ou comment une incroyable machination du KGB a mis fin, en pleine guerre froide, à la carrière du meilleur joueur de tous les temps, Bobby Fischer. En 1972, en pleine guerre froide, un Américain de 29 ans devient champion du monde d'échecs en battant le Russe Boris Spassky, sous les yeux médusés de l'opinion mondiale. Bobby Fischer vient ainsi de mettre un terme à une suite ininterrompue de champions du monde soviétiques depuis 1948. De cette débâcle naîtra une promesse faite par les dirigeants de l'Union soviétique à la Russie tout entière : " Dans trois ans, au prochain championnat du monde, notre fier représentant écrasera l'Américain ! " 1975, coup de tonnerre : Bobby Fischer renonce à son titre. Il abandonne sans combattre, ni donner d'explication, et disparaît de la scène médiatique. Le monde des échecs est en deuil. Pourquoi le Mozart de cet art n'a-t-il pas défendu son titre, alors qu'il se savait invincible ? Sa décision demeure un mystère. Les historiens, les philosophes, les psychiatres finiront par enterrer cette énigme de manière simpliste : Bobby aurait tout simplement perdu la raison. Ce livre, presque 50 ans plus tard, nous dévoile enfin la vérité, en s'appuyant sur des faits réels. Mi-roman d'espionnage, mi-grand roman d'amour, ce récit explosif nous entraîne dans une épopée historique poignante, des clubs d'échecs enfumés new-yorkais aux couloirs du Kremlin. La vie du prodige est réécrite à travers une série d'anecdotes encore jamais dévoilées. Et le plus grand secret du monde des échecs résolu.

05/2023

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Actualité et médias

Prisonnier de Poutine

Le 25 octobre 2003, Mikhaïl Khodorkovski, alors l'un des hommes les plus riches et les plus puissants de Russie, a été arrêté sur ordre de Vladimir Poutine, soucieux de se débarrasser d'un rival politique. Accusé des méfaits les plus absurdes (en un an il aurait détourné davantage de pétrole que le pays n'en produit!), Mikhaïl Khodorkovski a été condamné au terme de plusieurs procès à treize ans d'emprisonnement. Le parallèle avec les procès staliniens est évident jusqu'à la caricature. A travers ce déni de justice, les maîtres du Kremlin ont fait passer un message à tous ceux qui voudraient sérieusement contester leur mainmise sur le pays. Révélatrice du vrai visage du pouvoir dans la Russie d'aujourd'hui, l'affaire Khodorkovski, à l'image de l'affaire Dreyfus en son temps, touche à des valeurs essentielles : l'Etat de droit, la démocratie, les droits de l'homme. Totalement inédit, ce livre a été rédigé par Mikhaïl Khodorkovski du fond de sa cellule. Sorti clandestinement, chapitre après chapitre, Prisonnier de Poutine raconte le quotidien du détenu le plus surveillé de Russie. En revenant sur la genèse de l'affaire, il permet de comprendre comment, au tournant des années 2000, le pouvoir et les richesses du pays ont été confisqués au profit d'une nouvelle nomenklatura. S'y dévoile un homme brillant et courageux, qui analyse avec clairvoyance le sens de ses épreuves et livre une condamnation implacable du système poutinien, lequel ne fait qu'habiller d'oripeaux démocratiques les méthodes héritées du KGB. Mis en perspective par la journaliste Natalia Gevorkyan, qui l'a recueilli, le témoignage de Mikhaïl Khodorkovski permet de prendre conscience de la pente dangereuse dans laquelle la Russie s'est engagée.

02/2012

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Actualité et médias

Un printemps russe

Le traitement systématiquement négatif de la Russie dans les médias français et occidentaux est indiscutable : corruption, guerres dans le Caucase, atteinte aux droits de l'homme, opposition politique interdite, attentats à Moscou, discothèques qui brûlent, démographie qui s'effondre, minorités sexuelles menacées... Même lorsque la Russie mène seule une guerre juste en Syrie contre ce danger pour la France qu'est l'Emirat islamique, comme les derniers attentats nous l'ont démontré, les médias s'en prennent au Kremlin qui serait une menace pour la paix et la sécurité. Ce traitement médiatique n'est pas le fruit du hasard. Il est en réalité l'une des facettes de la guerre totale menée contre la Russie renaissante. Une guerre qui monte en intensité au même rythme que le réveil russe bouscule l'agenda voulu par des élites occidentales souhaitant imposer à la Russie, comme à l'Afrique ou l'Amérique du Sud, une occidentalisation forcée sous domination morale, politique, économique et spirituelle américaine. Une guerre qui traduit l'emprise quasi totale sur le monde médiatique, politique et intellectuel français d'une nouvelle idéologie, l'atlantisme, cette variante européenne du néoconservatisme américain. Notre pays doit briser cette dynamique qui l'engage sur une trajectoire extrêmement risquée pouvant mettre en péril sa sécurité et même son existence. La France doit ressurgir par une nouvelle trajectoire stratégique et historique qui lui permette d'initier son retour dans l'histoire. Elle pourrait pour cela prendre modèle sur la Russie dont chacun pensait, au coeur de cet hiver 1999, qu'elle était au bord de la disparition, alors que le pays allait, au contraire, connaître une incroyable renaissance, que l'on peut qualifier de printemps russe.

05/2016

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Théâtre - Pièces

Réveillon chez les Boulgakov

Mikhaïl Boulgakov est aujourd'hui, sans conteste, le plus grand écrivain russe de la première moitié du XXe siècle. Cette gloire internationale ne doit pas faire oublier qu'il ne put, de son vivant, presque rien publier de ses oeuvres ni montrer sur scène ses productions théâtrales. Réveillon chez les Boulgakov nous fait pénétrer dans l'intimité de l'écrivain, de sa femme Elena et de leurs amis qui survivent (mais pour combien de temps encore ? ) à la terreur stalinienne. Ce moment, le début de 1939, est décisif dans la carrière de Boulgakov, puisqu'il a entrepris un ouvrage qui, cette fois-ci, devrait recueillir l'assentiment du puissant maître du Kremlin. Mais, est-ce si sûr ? L'irréductible Boulgakov, un des rares hommes libres dans ces temps de servitude, de lâcheté et de flagornerie, saura-t-il courber son génie ? Quelle place un véritable créateur peut-il trouver face à un pouvoir totalitaire ? Olga Medvedkova, faisant revivre ce brillant milieu de l'intelligentsia moscovite, nous propose au-delà d'une plongée dans le temps, un voyage plus profond, au coeur de l'ozuvre de Boulgakov, analysé de manière nouvelle, à la façon de son auteur qui se définissait lui-même comme mystique et satirique. Ce texte est un ""récit véridique", une fiction où tout est vrai. Les mots sont exhumés des archives : leur diablerie dépasse même les inventions de l'auteur du Maître et Marguerite. Ce récit drôle, émouvant, effrayant, qui rappelle des faits que certains sont peut-être soucieux d'oublier aujourd'hui, parle du courage du vrai créateur, de l'intransigeance de la création et, plus largement, de la liberté de l'homme face à son temps et son destin.

04/2021

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Romans policiers

Rocambole : L'héritage mystérieux. Tome 2

La Grande Armée effectuait sa retraite, laissant derrière elle Moscou et le Kremlin en flammes, et la moitié de ses bataillons dans les flots glacés de la Bérésina. Il neigeait... De toutes parts, à l'horizon, la terre était blanche et le ciel gris. Au milieu des plaines immenses et stériles se traînaient les débris de ces fières légions, naguère conduites par le nouveau César à la conquête du monde, que l'Europe coalisée n'avait pu vaincre, et dont triomphait à cette heure le seul ennemi capable de les faire reculer jamais : le froid du nord. Ici, c'était un groupe de cavaliers raidis sur leur selle et luttant avec l'énergie du désespoir contre les étreintes d'un sommeil mortel. Là, quelques fantassins entouraient un cheval mort qu'ils se hâtaient de dépecer, et dont une bande de corbeaux voraces leur disputaient les lambeaux. Plus loin, un homme se couchait avec l'obstination de la folie, et s'endormait avec la certitude de ne se point réveiller. De temps à autre, une détonation lointaine se faisait entendre ; c'était le canon des Russes. Alors les traînards se remettaient en route, dominés par le chaleureux instinct de la conservation. Trois hommes, trois cavaliers, s'étaient groupés à la lisière d'un petit bois, autour d'un amas de broussailles qu'ils avaient à grand- peine dépouillés de leur couche de neige durcie, et auxquelles ils avaient mis le feu. Chevaux et cavaliers entouraient le brasier, les hommes accroupis et les jambes croisées, les nobles animaux la tête basse et l'oeil fixe. Le premier de ces trois hommes portait un lambeau d'uniforme encore recouvert des épaulettes de colonel. Il pouvait avoir trente- cinq ans ; il était de haute taille, d'une mâle et noble figure, et son oeil bleu respirait à la fois le courage et la bonté.

11/1992

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Romans policiers

Rocambole : L'héritage mystérieux. Tome 1

La Grande Armée effectuait sa retraite, laissant derrière elle Moscou et le Kremlin en flammes, et la moitié de ses bataillons dans les flots glacés de la Bérésina. Il neigeait... De toutes parts, à l'horizon, la terre était blanche et le ciel gris. Au milieu des plaines immenses et stériles se traînaient les débris de ces fières légions, naguère conduites par le nouveau César à la conquête du monde, que l'Europe coalisée n'avait pu vaincre, et dont triomphait à cette heure le seul ennemi capable de les faire reculer jamais : le froid du nord. Ici, c'était un groupe de cavaliers raidis sur leur selle et luttant avec l'énergie du désespoir contre les étreintes d'un sommeil mortel. Là, quelques fantassins entouraient un cheval mort qu'ils se hâtaient de dépecer, et dont une bande de corbeaux voraces leur disputaient les lambeaux. Plus loin, un homme se couchait avec l'obstination de la folie, et s'endormait avec la certitude de ne se point réveiller. De temps à autre, une détonation lointaine se faisait entendre ; c'était le canon des Russes. Alors les traînards se remettaient en route, dominés par le chaleureux instinct de la conservation. Trois hommes, trois cavaliers, s'étaient groupés à la lisière d'un petit bois, autour d'un amas de broussailles qu'ils avaient à grand- peine dépouillés de leur couche de neige durcie, et auxquelles ils avaient mis le feu. Chevaux et cavaliers entouraient le brasier, les hommes accroupis et les jambes croisées, les nobles animaux la tête basse et l'oeil fixe. Le premier de ces trois hommes portait un lambeau d'uniforme encore recouvert des épaulettes de colonel. Il pouvait avoir trente- cinq ans ; il était de haute taille, d'une mâle et noble figure, et son oeil bleu respirait à la fois le courage et la bonté.

11/1992

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Policiers

Parc Gorki

Le parc Gorki à Moscou, c'est l'endroit où tout le monde va : les employés pour déjeuner, les grands-mères avec les enfants, les garçons et les filles pour patiner. Alors, lorsqu'à la fonte des neiges on découvre trois corps défigurés et que l'inspecteur principal de la brigade criminelle de Moscou, Arkady Renko, tombe sur un agent du K.G.B. déjà sur place, le major Pribluda, il sait qu'il ne s'agit pas de meurtres ordinaires. Les affaires dont s'occupe Arkady sont, en général, typiquement russes : c'est-à-dire qu'elles comprennent des doses à peu près égales de vodka, de jalousie, d'ennui et de désespoir. Il a donc toutes les raisons de s'étonner que le K.G.B. lui laisse une enquête qui très rapidement remonte au plus haut niveau de la hiérarchie soviétique et lui fait pénétrer la puissante Nomenklatura. Surtout quand un inspecteur de la police new-yorkaise, obsédé par l'idée de venger une de ses victimes, rosse Arkady puissant homme d'affaires américain, amateur sensuel d'un luxueux établissement de bains où se réunissent les apparatchiks du Kremlin, semble lui aussi impliqué dans ces meurtres. Et, c'est dans le Moscou du pouvoir, celui des datchas au bord de l'eau et des clubs ultra-réservés - et aussi dans le Moscou des asiles psychiatriques - qu'avec l'aide d'Irma, une jeune dissidente de la Mosfilm, il découvrira derrière les morts du parc Gorki une corruption de la société soviétique - et américaine - plus profonde qu'il ne l'aurait jamais cru possible. La critique américaine a comparé Martin Cruz Smith à John Le Carré. Elle a accueilli Parc Gorki comme l'un des romans de suspense les plus originaux de ces dernières années. Parc Gorki n'est pas seulement une totale réussite par son sens du mystère et son rythme, il apporte aussi une analyse pénétrante de la société russe d'aujourd'hui et du plus soigneusement protégé de ses rouages.

11/1981

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Littérature étrangère

Journal d'Ukraine

Après "Je viens de Russie", "De gauche, jeune et méchant", Zakhar Prilepine cristallise la polémique sur une actualité dramatique qui dépasse les frontières du monde russe : l'Ukraine. Il y est allé souvent avant Maïdan et y est retourné après, comme correspondant de guerre et humanitaire. Il a levé les fonds et a consacré son prix du Grand Livre qui l'a auréolé en 2014 à l'organisation de convois pour le Donbass. Il les a lui-même accompagnés et a renouvelé l'opération en septembre 2015. Reporter sur le front, il sait mieux que personne mener le dialogue avec les combattants séparatistes que Kiev s'obstine à traiter de « terroristes ». La guerre, il l'a connaît depuis la Tchétchénie. Et il en parle sans pathos, avec une compassion toute retenue. L'émotion naît de la force de son écriture, pas d'une sentimentalité hypocrite. Non, la guerre en Ukraine ne l'a pas surpris : elle couvait depuis 1990 et les causes du conflit remontent à bien plus longtemps (les plus récentes renvoient à l'après-guerre de 14-18 et aux récidives pronazies des années 40). Son recul historique sur les événements qui ont éclaté en février 2014 se traduit par une analyse fine et sans concession du passé récent. « Le temps des troubles » que traverse l'Ukraine contemporaine, à l'instar de la Russie du début du XVIIe siècle, s'est tramé dans l'histoire. Et il explique comment. Avec une ironie mordante, il dissèque les responsabilités des acteurs politiques, russes et ukrainiens depuis l'effondrement de l'URSS. Il ne ménage pas la partie russe tout en assumant son soutien à la fermeté du Kremlin. Sa plume insolente ne rate pas les intellos du camp libéral qui, de Moscou ou de l'étranger, dissertent sans fin sur les options du Donbass, loin du front et loin de la misère. Ouvrage traduit du russe par Monique Slodzian.

02/2017

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Sciences politiques

Les dilemmes de Lénine. Terrorisme, guerre, empire, amour, révolution

Quand Tariq Ali, intellectuel marxiste de réputation internationale et militant très engagé lors des conflits postcoloniaux (il a inspiré aux Rolling Stones leur chanson Street Fighting Man), entreprend d'écrire sur Lénine, le livre qui en résulte n'a rien d'une biographie de circonstance. S'il ne manque pas de souligner les épisodes qui, dans la vie de Vladimir Oulianov, ont influé sur son action - et en premier lieu le traumatisme suscité par la pendaison de son frère aîné sur ordre du tsar en 1887 -, il propose également une relecture approfondie de ses textes et une analyse des conditions qui ont rendu possible son accession au pouvoir. Tariq Ali introduit ainsi son essai par une passionnante histoire de l'anarchisme, du marxisme, des mouvements d'émancipation en Europe et bien au-delà. Sans cette plongée dans le passé, estime-t-il, on saisit mal les dilemmes de Lénine. Les journées de Février et d'Octobre ; la construction de la Ille Internationale ; les formidables avancées de la jeune Armée rouge grâce au génie stratégique de Toukhatchevski ; l'influence des femmes dans la révolution, et notamment le rôle joué par la féministe bolchevique Inessa Armand, rencontrée à Paris en 1909, dans la vie du nouveau maître du Kremlin ; son amère lucidité sur le devenir du pouvoir soviétique peu avant sa mort en 1924 - toutes ces grandes étapes, Tariq Ali les explore avec la proximité et la clairvoyance que lui a apportées la fréquentation des textes. Romancier autant qu'essayiste, jamais avare d'une observation personnelle (souvent dans de savoureuses notes de bas de page), il redonne vie à une époque dont les questionnements - sur le terrorisme, l'internationalisme, la nécessité des partis ou les guerres impérialistes - résonnent aujourd'hui de manière troublante. Parvenu au terme de son projet, Ali a enfin libéré la pensée de Lénine de l'"embaumement" dont elle a été l'objet, de même que son corps, et rendu à ses idées leur percutante modernité.

10/2017

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Histoire internationale

Le rapport Nemtsov. Poutine et la guerre

Boris Nemtsov, l’un des principaux opposants russes, qu’on voyait en tête de toutes les manifestations de l’opposition, préparait un rapport sur «Poutine et la guerre» dans lequel il entendait montrer comment et pourquoi l’agression russe contre l’Ukraine avait été décidée. Pour ce faire, il avait commencé à rassembler des informations, convaincu qu’en Russie, à part Vladimir Poutine, personne n’avait besoin de cette guerre qui lui aura permis de faire remonter sa cote de popularité de 44 à 89 %. Boris Nemtsov n’a pas eu le temps d’achever son réquisitoire. Il a été abattu par des tueurs le 27 février 2015, sous les murs du Kremlin, sans qu’à ce jour la justice russe n’ait réussi à identifier un quelconque commanditaire. Ce Rapport est donc basé sur les informations qu’il avait réunies et sélectionnées. Ses notes manuscrites, les documents rassemblés par lui ont tous été utilisés pour la rédaction finale, qui reste une des rares tentatives de contrer la version du pouvoir, car en Russie, on le sait depuis Anna Politkovskâia, le courage politique se paie au prix fort. Composé de onze chapitres, le Rapport analyse les circonstances et la préparation programmée de l’annexion de la Crimée par les fameux «petits hommes verts», suivie d’un soi-disant référendum, et s’intéresse à la présence patente des services secrets et des militaires russes dans les «républiques» autoproclamées de Donetsk et de Lougansk. Le Rapport démonte patiemment la propagande officielle, relayée par les médias aux ordres. Pour les auteurs du Rapport Nemtsov, il est clair que la Russie, en plein revival stalinien comme le soulignait par ailleurs Svetlana Alexievitch, mène une vraie guerre contre l’Ukraine coupable de vouloir devenir un pays démocratique indépendant. II reste que le coût de cette politique aventuriste, malgré la popularité record de Poutine, risque d’être très lourd alors que les sanctions américaines et européennes conjuguées avec la chute des revenus pétroliers enfoncent chaque jour un peu plus la Russie dans une crise économique sans précédent.

02/2016

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Histoire internationale

Les hommes de Gorbatchev. Influences et réseaux (1956-1992)

Décembre 1991. L'Empire rouge qui a si longtemps fait trembler l'Occident s'effondre. Les raisons de sa fin aussi brutale qu'imprévue sont longtemps demeurées mystérieuses. Quels facteurs avaient poussé Mikhaïl Gorbatchev à lancer son pays sur les chemins risqués et pleins d'espoirs des réformes ? Cinq ans plus tôt, en février 1986, celui qui occupe depuis une année déjà le poste de Secrétaire général du PCUS, annonce que l'URSS entend désormais penser de manière nouvelle les relations internationales. Dans un monde interdépendant, la coopération prime désormais sur la confrontation, dans la mesure où les Etats doivent s'entendre pour répondre à des défis globaux. Face à la menace d'une guerre nucléaire, la course aux armements entre l'Est et l'Ouest doit cesser et les capacités militaires des Etats-Unis et de l'URSS être ramenées à un niveau raisonnable. La lutte pour la paix, dont l'URSS se veut à l'avant-garde, remplace progressivement le concept de lutte des classes en politique extérieure, puisque l'usage de la force pour conduire les relations internationales est rejeté. De 1986 à la fin de l'année 1991, cette approche originale, qui prend le nom de "Nouvelle Pensée", remet en question la ligne traditionnelle de la politique extérieure soviétique. Au plan théorique, la Nouvelle Pensée met fin au dogmatisme idéologique et signe l'adaptation des principes fondateurs du marxisme-léninisme au monde qui l'entoure. Au plan pratique, les actions politiques qui lui furent associées dans la seconde moitié des années 1980 menèrent à la fin de la Guerre froide. Les raisons de ce tournant ne peuvent être comprises sans les replacer dans un temps plus long et sans étudier les influences ayant rendu possible la révolution gorbatchévienne : celles des hommes et des réseaux, situés à la charnière des mondes politiques et scientifiques, proposant depuis le milieu des années 1950, dans le secret des corridors du Kremlin, de nouvelles approches pour conduire les relations internationales.

02/2020

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Actualité politique internatio

Bouleversements. Pour comprendre la nouvelle donne mondiale

Le 24 février 2022, le monde a changé. Pour la première fois depuis 1945, par la volonté de Vladimir Poutine, la guerre, la vraie, celle des chars, des canons et des missiles, des sièges sanglants et des exodes massifs de population, s'est de nouveau déclarée sur le continent européen. Le martyre de l'Ukraine, chacun en est conscient, a ouvert un nouveau chapitre de l'histoire du monde. D'un côté une dictature redoutable, décidée à faire peser sa loi sur un pays voisin et indépendant, de l'autre un peuple soucieux de liberté, soutenu par la coalition des grandes démocraties de la planète. François Hollande tire de cet événement majeur toutes ses conséquences pour l'Europe, pour le monde et pour l'avenir du peuple français. L'ancien président de la République a connu de près le chef du Kremlin. Il a négocié avec lui et Angela Merkel les accords de Minsk qui avaient établi un fragile compromis en Russes et Ukrainiens. Il a dirigé cinq ans la politique de la France, au milieu des menaces de toutes sortes, en constante liaison avec les alliés et les adversaires de notre pays. Fort de cette expérience incomparable, il éclaire de sa vive intelligence la nouvelle donne planétaire. Les démocraties sont-elles déclinantes et menacées par les tyrannies à l'offensive ? Quels sont les nouveaux rapports de force entre l'Europe, la Russie, la Chine et les Etats-Unis ? Comment la renaissance des empires affecte-t-elle l'équilibre du monde ? Comment ce retour tragique de la guerre se combine-t-il avec les grands défis du siècle, le dérèglement climatique, la montée des inégalités, la fragilité des démocraties, l'émergence du populisme et du nationalisme dans nombre de pays ? Témoin privilégié, acteur du jeu diplomatique, analyste respecté, homme d'Etat responsable, François Hollande livre un diagnostic aigu et original, trace des perspectives inattendues et propose aux Français une ligne de conduite nouvelle dans ce monde en plein bouleversement géopolitique et stratégique.

09/2022

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Généralités

Nicolas II, Lénine. Le roman d'une révolution

A l'occasion du centenaire de la naissance de l'URSS (30 décembre 1922) Derrière l'action actuelle du président russe se profile le retour de l'URSS 100 an après sa fondation. Dans Poutine, l'Ukraine, les faces cachées, l'auteur a évoqué les figures qui se profilent derrière Poutine, de Staline a Gorbatchev. Dans ce nouveau livre, Lénine, le roman d'une révolution, il met en lumière le destin de Lénine, fondateur de l'URSS, comme clé historique pour déchiffrer l'énigme de la Russie d' aujourd'hui . De la révolution russe à Vladimir Poutine, la Russie a connu des mutations historiques au xx siècle. A l'occasion du centenaire de l'URSS et de l'avénement du leader bolchevique Lénine - à partir des témoignages et archives inédits - Vladimir Fedorovski propose un récit passionnant truffé d'anecdotes et de révélations pour déchiffrer l'action de Lénine suscitant toujours un débat passionné à travers le monde. Mais la trame de ce livre est déterminée par les deux couples : Lénine et l'amour de sa vie, une femme d'origine française Inès Armand et leur antithèse le tsar Nicolas II et son épouse. Bousculant les idées reçues, ce livre mène l'enquête révélant les secrets à demi enfouis (du mécanisme caché de la révolution russe à la vie intime de Lénine ou à son vrai-faux testament). Fidèle à ses habitudes, l'auteur jette un nouveau regard sur ces évènements loin du politiquement correct, décryptant les enjeux vitaux non seulement pour la Russie mais aussi pour l'Europe. Témoin direct des grands bouleversements à l'est Vladimir FEDOROVSKI fut diplomate, promoteur de la pérestroïka puis porte-parole d'un des premiers partis démocratiques russes - le mouvement des réformes démocratiques. Il est l'auteur de plusieurs best-sellers internationaux notamment son emblématique Roman de Kremlin ou dernièrement Poutine, l'Ukraine, les faces cachées (Ed. Balland). Il est actuellement l'écrivain d'origine russo-ukrainienne le plus édité en France. Nouvelle collection dirigée par Vladimir Fedorovski : "Mystères et évasion"

08/2022

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Thrillers

Protocole Magog

Sur fond de cyber attaques et de luttes d'influence géostratégique, "Le protocol Magog" met en scène le chaos qui pourrait résulter d'une perte de contrôle de nos données numériques et les moyens à disposition pour s'en prémunir. Dans ce roman captivant, tout est plausible puisque la trame et la plupart des personnages, construits avec talent, sont inspirés des connaissances et expériences des auteurs, tous trois experts en leur domaine. Côte d'azur, Palais des congrès de Nice. Un jeune informaticien travaillant sur un programme de cryptage révolutionnaire est retrouvé mort juste avant de présenter sa conférence au public, tué d'une balle en plein coeur. L'arme utilisée : un pistolet ultra silencieux, servant habituellement à achever les chevaux blessés. Quelques jours plus tard, son associé meurt à son tour à Paris, dans des circonstances similaires. Explorant d'abord des pistes personnelles, voire politiques, la commandante Sanda Pleynel finit par comprendre que le mystérieux logiciel est peut-être la clé de l'énigme. Très vite, apparaît le nom d'un sulfureux oligarque d'Asie Mineure mêlé à une escroquerie bancaire. Pour les besoins de son enquête, mais également pour tromper un sentiment de solitude de plus en plus pesant, la policière niçoise recontacte Alasdair McPhee, un homme d'affaire anglais et ancien légionnaire dont elle est tombée sous le charme il y a plus de 20 ans, quand elle n'était qu'une adolescente, en vacances en Corse avec sa famille. Les événements se précipitent soudain lorsqu'un coup d'Etat fomenté par des puissances étrangères provoque la chute du président du Kazakhstan, proche du Kremlin. La tension monte entre Paris, Washington, Moscou et les partisans du président déchu, et les exécutions se poursuivent. Quant aux informaticiens français de l'Agence nationale de sécurité, ils comprennent enfin la nature du logiciel développé par Abel le protocole Magog tant convoité par le nouvel homme fort de Noursoultan.

06/2022

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Correspondance

Gorki et ses fils. Correspondances (1901-1934)

Illustre écrivain, intellectuel engagé, Alexeï Pechkov, alias Maxime Gorki, est une icône de la révolution bolchevique. Rarement un homme de lettres aura autant participé à l'histoire politique de son temps. Rarement vie publique et vie privée auront été mêlées avec pareille confusion. L'interaction entre la sphère publique et l'intime, bataille des principes et des sentiments, est au coeur de la correspondance de Gorki. La présente correspondance inédite entre l'écrivain et ses deux fils comporte 216 lettres et dédicaces échangées entre 1901 et 1934. Ces derniers ont connu des destins singuliers et contraires : Maxime, son fils légitime, né en 1897, a passé son enfance loin de son père. Adolescent dissipé, jeune homme dilettante, il jouit pleinement de son époque. Il adhère au parti bolchevique, participe à la prise du Kremlin en 1917, se rapproche de Lénine, rejoint la Tcheka, suit son père en exil et décède mystérieusement en 1934 après son retour en Union soviétique. Son fils adoptif, Zinovi (de son vrai nom Yechoua Sverdlov), né en 1884, d'abord secrétaire de Gorki, mène une vie d'aventures et voyage à travers le monde. En 1914, il s'engage dans la Légion étrangère. Blessé en 1915 et amputé du bras droit, il poursuit une brillante carrière militaire et diplomatique au service de la France jusqu'à sa mort en 1966. La nature des liens qui unissent leurs auteurs et la durée de leurs échanges donnent à ces lettres une valeur particulière. La liberté de l'expression et la sincérité qui y président éclairent, au-delà du mythe forgé par la propagande soviétique, la personnalité de l'écrivain, sa vision du monde, de son siècle et de son art, ses convictions et ses errements. Par la forme, comme par le fond, les lettres de Gorki à ses deux fils sont très différentes, à l'image de leurs relations. Elles ont en commun une considération infinie de l'auteur pour l'enfance et illustrent, avant tout, le dialogue universel qui lie et oppose parents et enfants en tout lieu et en tout temps.

02/2022

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Histoire internationale

Budapest 56. Les douze jours qui ébranlèrent l'empire soviétique

L'automne 1956 restera dans l'histoire le moment où la guerre froide a basculé : " le début de la fin de l'empire soviétique ", selon l'expression restée célèbre de Richard Nixon. Les événements de Hongrie, baptisés " révolution " par les Hongrois et " menées contre-révolutionnaires " par les occupants soviétiques, commencèrent le 23 octobre par des manifestations d'étudiants réclamant plus de liberté. En quelques heures ils furent rejoints par des centaines de milliers de Hongrois de toutes origines, qui déboulonnèrent la statue de Staline aux cris de " Russes dehors ! ". L'armée hongroise refusa de rétablir l'ordre, laissant les troupes de Moscou, peu nombreuses et mal équipées, tenter de réprimer le mouvement, ce qui ne fit que l'amplifier. Moscou, pris au dépourvu, dut accepter de confier au modéré Imre Nagy le soin de former un nouveau gouvernement. Déstabilisé, en proie à des dissensions internes, le Kremlin sembla opter pour la non-intervention et retira ses troupes alors que les prisonniers politiques étaient libérés dans la liesse. Pendant quelques jours, une atmosphère de fête régna à Budapest. A l'aube du 4 novembre, les troupes russes firent demi-tour à la frontière et, renforcées par des bataillons de choc surarmés, envahirent la Hongrie. Elles écrasèrent l'insurrection dans le sang, sous le regard impuissant ou indifférent du monde libre, et singulièrement de Washington, qui avait pourtant incité en sous-main les Hongrois à la révolte. Budapest 56 est l'histoire de ce rêve brisé, tel qu'il fut vécu dans les rues de Budapest, dans les états-majors, dans le huis clos des cabinets ministériels et des instances politiques en Hongrie mais aussi à Moscou, où se joua de fait le sort du peuple hongrois, et à Washington. Victor Sebestyen a reconstitué les moments forts de ces douze jours et les raconte avec une vivacité, une précision et un sens du détail dignes du journaliste qu'il est, sans jamais les isoler de la vue d'ensemble et de l'analyse politique propres à l'historien qu'il est devenu. Cinquante ans après ces événements tragiques, voici le livre qu'attendaient tous les passionnés d'histoire contemporaine sur ce moment charnière du XXe siècle.

09/2006

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Sciences politiques

Du conflit de civilisation à la guerre de substitution

Provoquer la guerre, sans l'aimer et sans la faireâ! Le Ponce Pilate américain s'en lave les mainsâ! C'est aux provinces de l'Empire de le servir et aux soumis de lui obéir, aux dépens de leurs propres intérêts. Plutôt des intérêts vitaux de leurs peuples. Il suffit que l'oracle de Kiev, Zelensky, parle pour que tout le monde se mette à maudire le Satan du Kremlin. Dès que ce saltimbanque, dont on loue le nationalisme qu'on exècre chez soi, tousse, c'est tout le corps européen qui souffre... mais c'est seulement Renault qui plie bagage. Par nationalisme ukrainien et pour se passer du gaz russe, BHL, qui passe sa vie entre le sud de la France et Marrakech, propose au Français de baisser leur chauffage d'un degré. Une écologiste qui se chauffe à la bouse de vache double la mise : deux degrésâ! En temps de guerre, outre les innocents tués et les populations déplacées, la première victime c'est la vérité, et le premier bénéficiaire c'est la propagande. Comme avant lui Nasser, Mossadegh, Saddam, Bachar, Kadhafi, Poutine serait la réincarnation d'Hitlerâ! Et Soljenitsyne, prix Nobel de littérature et dissident historique autrefois sanctifié en Occident, est renvoyé au Goulag pour son soutien post mortem au "âcriminel de guerreâ" . L'ennemi n'est plus Daech, mais la Russie. Le péril majeur n'est plus le totalitarisme vert, que Poutine a éradiqué en Tchétchénie avant de l'écraser en Syrie, mais le fantôme du totalitarisme rouge ressuscité par les thuriféraires des Etats-Unis. Thèse de Mezri Haddad : la théorie du choc des civilisations n'est pas caduque. C'est juste le point d'impact qui s'est déplacé en faisant tomber les pions du grand échiquierâ! Le choc ne serait plus entre l'islamisme et l'Occident, mais entre des démocraties finissantes et des autoritarismes ré-émergents, entre un modèle de civilisation spirituellement desséché et un modèle en plein renouveau orthodoxe et exaltation nationaliste. Une guerre qui se joue sur le même continent et à l'intérieur de la même ère civilisationnelle... pour le meilleur ou pour le pireâ!

10/2022

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Histoire de France

Journal de Bonn. Ambassadeur de France de Schmidt à Kohl 1982-1983

En des temps où la possibilité pour l'Union européenne de sortir du marasme économique et d'une véritable crise de doute dépend largement de l'énergie motrice que France et Allemagne s'entendront, ou non, à redonner à l'ensemble, et à l'heure de la célébration du cinquantième anniversaire du Traité de l'Élysée, la lecture du court et incisif Journal qu'Henri Froment-Meurice tint durant son séjour à Bonn ne manque ni d'intérêt, ni de piquant. Tant de choses ont changé. La RFA n'avait pas encore absorbé la RDA, les faucons du Kremlin creusaient innocemment leur tombe en menaçant l'Occident de ces SS 20 qui donnèrent au " socialiste " Mitterrand l'occasion de montrer que loin de virer au rouge, il appelait l'Occident à resserrer les rangs et exhortait les Allemands à la fermeté, il n'y avait pas encore d'euro pour empêcher les Français de se livrer aux délices coupables de la dévaluation, et le rêve européen d'une démocratie sociale accomplie ne s'était pas encore heurté à la mondialisation, à la montée des nouvelles puissances et à la crise délétère à quoi semblent parfois se résumer les débuts du XXIe siècle. Mais tant de choses ont subsisté aussi, accouchées souvent de ce passé point si lointain et des choix qui furent faits alors. Une question majeure est d'évidence celle des équilibres, ou plutôt des déséquilibres franco-allemands. Une réflexion sur ce qu'il y a de comparable et ce qui a fondamentalement changé d'une époque à l'autre, sur cette question, est nécessaire, instructive, même si elle se révèle quelque peu réfrigérante pour l'orgueil national français. Au-delà de la nécessité pour la France de se doter enfin d'une véritable politique allemande (et vice versa), c'est la question même d'un rapprochement plus profond des deux nations qui se pose et qu'aborde sans tabou Henri Froment-Meurice dans un avant-propos original, qui vient enrichir le journal d'alors comme une solide postface et comme un révélateur du sens de cette histoire qu'il suivait de son poste d'observation privilégié. D'observation, et d'action ? On peut, en lisant ces pages, se faire aussi une idée de l'évolution du métier d'ambassadeur et de ses conditions d'exercice.

01/2013

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Romans policiers

Terreur à Aix-les-bains

Savoie, Aix-les-Bains, de nos jours : Dominique da Prato, éminent homme d’affaires habitant Tresserve, déjeune tranquillement avec des amis au restaurant Lamartine quand, soudain, 3 hommes cagoulés et armés font irruption. 6 hommes attablés non loin de da Prato sont abattus. L’une des victimes, un Asiatique, agonise dans ses bras. Fortement choqué, da Prato contacte Francis Magenta, qu’il a connu lors de la rocambolesque course-poursuite dans la galerie commerciale de l’hypermarché de Bellegarde-sur-Valserine, afin qu’il prenne en charge cette délicate et mystérieuse affaire. Qui en veut à Dominique da Prato ? Qu’a-t-il entendu ? Qu’a-t-il vu ? Que se passe-t-il ? L’ombre de la « Cosa Nostra » semble planer sur cette fusillade. Savoie, Grésy-sur-Aix, Brison St Innocent : Une terrifiante fusillade dans le Carrefour Market suivie d’une course-poursuite dans le centre de Brison St Innocent, finit de convaincre Magenta qu’il se trame dans l’ombre quelque chose de gigantesque. Quelque chose impliquant les dirigeants des deux plus puissants États de la planète. Italie, Rome : L’avocat mafieux Noferini est inquiet. Qui est en train de jouer en solo dans son dos ? De qui doit-il avoir peur ? Le crime organisé qu’il dirige n’a jamais été aussi puissant, efficace et présent. Utilisant depuis longtemps des modèles de développement similaires aux grandes multinationales, les mafias se sont mises à l’heure de la mondialisation et Noferini a horreur de la publicité. Etats-Unis, Washington : Walter Straumer, l’ancien conseiller privé de l’ex-Président qui est en "affaire" avec Noferini, se pose également des questions. Russie, Moscou : Le géant de l’agroalimentaire et proche du pouvoir, Vassili Tchernienkov, est en colère. Qui a volé les documents impliquant Poutine dans les dernières élections présidentielles américaines ? Du Kremlin à la Maison-Blanche, en passant par New York, Palerme, Paris, Londres, Berlin, Bruxelles, Milan et l’Afrique du Sud, Francis et Stan se verront plonger dans les coulisses de la criminalité planétaire directement menacée par un Dominique da Prato désemparé. Qu’a-t-il entendu ? Qu’a-t-il vu ? Qu’a-t-il reçu ? Pourquoi Jean-Philippe Destivelles, le conseiller spécial du Président de la République, vient-il rencontrer da Prato ? Certaines vérités ne sont pas bonnes à connaître ! Qui sortira vainqueur de cette course à la mort ? Une course à laquelle s’est invité le Rectificateur, l’âme damnée de la Troisième Loge, une société secrète millénaire de justiciers impitoyables.

09/2023

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Littérature étrangère

Esquisses d'exil. Tome 2, Le grain tombé entre les meules, 1979-1994

Après le Chêne et le veau (Seuil, 1976) et le tome 1 du Grain tombé entre les meules (Fayard, 1998), voici le troisième volume de l'autobiographie littéraire de Soljénitsyne. Il commence avec l'installation du prix Nobel et de sa famille dans sa propriété située au cœur du Vermont (USA). Cet asile au fond des bois n'empêche pas les attaques d'atteindre l'écrivain. Il s'explique à l'occasion d'un splendide portrait d'Andrei Sakharov, qui se termine par ce constat : " Ce qui nous a séparés, c'est la Russie. " Si, un jour d'hiver, il est épargné par une bande de loups qui traversent sa propriété, il ne l'est ni par les médias, ni par la " cohorte des cafards " : ceux qui ont trahi sa confiance en Occident, éditeurs pirates, pseudo dissidents jaloux de sa gloire, " experts " qui le desservent à dessein. Ce volume est aussi l'occasion de rapporter divers voyages, dont une grande tournée au japon et à Taiwan, puis en Angleterre où il rencontre Mrs Thatcher, le prince Charles et lady Diana, mais on perçoit chez lui l'importance de rentrer en soi-même et de se concentrer sur son œuvre. C'est ce qu'il explique à Bernard Pivot dans une émission retentissante, tournée dans le Vermont au début des années 80. Cependant la calomnie ne désarme pas, qui requiert ripostes et correctifs. Voici bel et bien notre " grain " infracassable pris entre deux meules : les États-Unis où on l'accuse de chauvinisme grand-russe et d'antisémitisme, et Moscou où on l'accuse d'être un agent de la CIA pour avoir créé le Fonds social d'aide aux familles avec les droits d'auteur de l'Archipel du Goulag. L'accession au pouvoir de Gorbatchev fait pourtant souffler une brise tiède. Avec l'arrivée de Boris Eltsine au Kremlin, l'heure du retour vient à sonner. Soljénitsyne choisit de rentrer par la Sibérie, comme s'il n'était pas question de rebrousser chemin, mais de poursuivre sa route d'est en ouest, jusqu'à retrouver son point de départ au cœur de la mère-patrie. Très vivant, très violent dans la polémique, bourré d'anecdotes, de portraits, ce volume contient aussi des pages précieuses sur la conception et l'élaboration de l'œuvre de l'auteur de la Roue rouge. Il constitue une pièce majeure pour les historiens de la littérature russe et pour tous ceux qu'ont passionnés les tribulations de celui qui restera comme le grand témoin du XXe siècle.

03/2005

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Histoire internationale

La Révolution russe, une histoire française. Lectures et représentations depuis 1917

La Révolution russe aura bientôt cent ans, mais on peut douter que son anniversaire fasse l'objet de commémorations. En France particulièrement, on croit savoir depuis Le Passé d'une illusion de François Furet (1995) et Le Livre noir du communisme (1997) qu'elle est à l'origine d'un cauchemar totalitaire aussi dangereux que le nazisme mais plus durable et plus meurtrier. Et pourtant... En 1968, la Sorbonne était ornée de portraits de Lénine alors qu'on redécouvrait Nestor Makhno. le Parti communiste français, fort de dizaines de milliers de militants et de millions d'électeurs, avait été créé en 1920 justement pour suivre l'exemple des bolcheviks russes. Et, chaque année, le PCF célébrait la " Révolution socialiste d'Octobre ". D'ailleurs, parmi les premiers communistes français qui avaient côtoyé Lénine et Trotski au Kremlin aux temps héroïques on trouve Victor Serge et Boris Souvarine, les pionniers de l'histoire de la révolution et du bolchevisme en France. Comment un tel retournement, de l'engouement au dénigrement et à l'effacement, a-t-il été possible ? Pour le comprendre, l'auteur propose de suivre les lectures et les représentations données de l'événement en France depuis 1917 jusqu'aujourd'hui. Une large place est accordée aux représentations littéraires ou cinématographiques tant il est vrai, par exemple, que le cliché du " bolchevik en veste de cuir " doit plus à l'Année nue de Boris Pilniak ou au Docteur Jivago de David Lean qu'au travail des historiens. L'influence de telles oeuvres étrangères est d'autant plus déterminante que, du côté français, c'est d'emblée une vision négative et sensationnaliste qui est véhiculée, notamment par Joseph Kessel. Au fil des interprétations contradictoires des historiens concernant 1917 en Russie, c'est aussi une histoire intellectuelle et politique de la France qui se lit. Même à gauche, le pays de la " Grande révolution " s'y montre beaucoup plus rétif qu'on pourrait le croire vis-à-vis de la nouvelle venue. Le Parti communiste finit par imposer sa lecture et, dans la France des années 1950-1960, la reprise du discours déterministe des Soviétiques fait longtemps bon ménage avec la prédominance de l'école des Annales. Ainsi, les voix révolutionnaires dissidentes ont été mises sous le boisseau et le tranchant subversif d'Octobre a été bien émoussé. Mai 1968 n'y change rien, pas plus que la publication de travaux essayant de rendre la complexité d'une révolution populaire défaite dans sa propre victoire. La route était dégagée pour un retour des approches conservatrices que la disparition de l'URSS a ultérieurement galvanisées et médiatisées. Parcours historiographique à travers des auteurs de générations différentes et d'opinions opposées, le travail d'Eric Aunoble éclaire de multiples facettes de la Révolution russe et entend rendre aux " dix jours qui ébranlèrent le monde " une richesse que le statut de modèle ou de repoussoir avait éclipsée. Le livre se veut aussi un encouragement à reprendre l'étude des années 1917-1921, tant elles peuvent encore apprendre à ceux qui visent l'émancipation aujourd'hui.

01/2016

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Littérature française

Un homme de plus

Le poète, essayiste, traducteur du grec (Yannis Ritsos, Constantin Cavafis...) et du tchèque (Vladimir Holan, Jaroslav Seifert), Dominique Grandmont (né le 25 janvier 1941), nous confie ici un livre considérable de pensées et d'Histoire(s), où par la mémoire du récit se réinvente l'autobiographie, le long de 12 chapitres et un épilogue, plus particulièrement tourné vers la Grèce, pays de prédilection de son auteur qu'il nous donne à découvrir comme son " enfance impossible à partager " (Chap. X), avec toutefois, en des sauts périlleux, des points de fuite (parfois par de simples retours à la ligne) en Russie et en France. Livre d'une vie ou de vie, la vie le fondant, fondant son écriture-même en rien formaliste, se pouvant être rapproché sur certains aspects, dans l'enchantement de la pensée et sa lucidité, du Voyage en Arménie de Mandelstam et Le Métier de vivre de Pavese. Traces subtiles mémorielles, des années 1950 à nos jours, de voyages, d'êtres rencontrés (Ritsos et Aragon pour les plus célèbres, mais aussi d'hommes et de femmes oubliés de l'Histoire : ouvriers, guides, gens de cafés, danseurs et musiciens, poètes...), au travers desquels ce que nous sommes se trouve interrogé " puisque c'est de l'imaginaire qui entre dans un réel dont il [le narrateur] ne ressortira plus " (Chap. I), puisque aussi écrire crée un fait : " Ce n'est pas moi, la première personne. C'est le moyen le plus sûr de relier les temps et les lieux sans mélanger les dates. " (Chap. I) Ou encore, écrit-il, nous aiguillant sur le sens du titre donné à cet ouvrage, Un homme de plus : " C'est parce que je n'y comprends rien que la vérité existe, et que j'arrive à exister en dehors de cet inexplicable qui nous constitue. Je ne puis croire qu'à l'impossible pour essayer de le comprendre, et c'est ce que j'ai sous les yeux. C'est à ce titre-là qu'écrire est un sacrement d'obscurité où l'écrivain n'est jamais qu'un homme de plus, même s'il est choisi par ceux qui lui demandent de porter la parole commune. " (Chap. XII) Ecriture éminemment poétique, comme en témoigne encore cet extrait, parmi bien d'autres, dans ce passage situé cette fois à Moscou : " De jour comme de nuit, les corbeaux viennent tournoyer autour de l'étoile rouge qui surmonte la tour Saint-Sauveur, à l'entrée du Kremlin. Ils jouent à se pourchasser ou à se laisser porter par les remous de l'air chaud, sous la neige protectrice qui ne cesse de tomber. Je les vois ralentir dans leur vrille ascendante, avant de s'imprimer dans la marge blanche de la nuit pour lancer des éclairs de connivence sauvage, comme des mouettes sur une mer obscure que le sel d'argent de la mémoire aurait inversée. " (Chap. X). Poésie et politique inconciliables, semble-t-il, car ce qu'il nomme ses " camarades " sont " ceux dont la politique ne rendrait jamais compte, ou qui n'avaient pas le temps d'attendre l'ascenseur, cette femme d'un soir dont les doigts tremblaient tellement que les billets de banque semblaient se multiplier dans ses mains, ou celui qui rit tout seul sur la place déserte comme un cheval qui hennit, ceux qui ne sont pas revenus parce que j'avais lu sur un mur en Grèce qu'en dehors de l'impérialisme et des monopoles, il y avait la solitude. " (Chap. VIII)

10/2019

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Ethnologie et anthropologie

Travailleurs de la résistance. Les classes populaires ukrainiennes face à la guerre

Présentation : Contre les attentes de Kremlin, qui espérait que son opération militaire spéciale ne durerait que trois jours, l'Ukraine continue à présent à résister efficacement aux forces d'occupation. Si le rôle de la mobilisation populaire, à travers les innombrables initiatives bénévoles qui ont parsemé le pays, a souvent été souligné, nous ne disposons encore que de peu de travaux sur l'organisation concrète de cette résistance sur le plan local, ainsi que sur les rapports de classe et de genre qui la traversent. En s'appuyant sur une enquête de terrain menée à Kriviy Rih, grand centre d'extraction minière et de métallurgie situé en Ukraine centrale, ce livre s'intéresse à la manière spécifique dont les hommes et les femmes des classes populaires, souvent russophones et anti-Maïdan, s'engagent dans le mouvement de solidarité avec l'armée et les populations civiles touchées par la guerre. Comment s'organisent-ils face à l'agression russe, quelles sont leurs motivations, leurs préoccupations, leurs activités et leurs modes de fonctionnement ? Quel est le degré d'autonomie de leurs initiatives et quels rapports entretiennent-elles avec l'Etat et les pouvoirs locaux, les partis politiques, les syndicats, les ONGI et les organisations des classes moyennes et supérieures ? Le choix méthodologique d'aborder le bénévolat sous l'angle de la sociologie du travail permet en outre d'interroger l'articulation entre le travail bénévole, le salariat et le travail domestique, et de montrer comment l'Etat s'appuie sur cet élan spontané de solidarité, qui met à sa disposition des masses colossales de travail gratuit, pour assurer les services publics cruciaux tout en poursuivant les réformes néolibérales entamées en 2014. Le livre s'intéresse enfin plus largement aux points de vue exprimés par les membres des classes populaires sur la situation économique, sociale et politique de leur pays. Que pensent-ils des évènements qui secouent l'Ukraine depuis 2013 ? Comment évaluent-ils les réformes de ces dix dernières années, les batailles autour de la mémoire historique et de la question linguistique ? Points forts : S'éloignant des approches géopolitiques de la guerre en Ukraine, l'ouvrage en éclaire les enjeux du point de vue de l'expérience de la résistance. L'ouvrage s'appuie sur un travail de terrain de trois mois qui a permis de réaliser une quarantaine d'entretiens individuels et collectifs à Kriviy Rih et à Kiev. L'auteure a pu également observer et participer au travail de deux organisations bénévoles, et les accompagner dans plusieurs missions humanitaires. En se donnant pour objet l'activité bénévole des classes populaires à Kriviy Rih, l'auteure a voulu étudier un cas-limite de la résistance ukrainienne. Les enquêtés étaient en effet en grande partie opposés au soulèvement de l'Euromaidan en 2013-2014 ; ils continuent à parler russe ou un mélange de russe et d'ukrainien, et ont de la famille en Russie ; la référence à l'URSS reste ancrée dans leur mémoire collective. L'ouvrage remet ainsi en question le stéréotype de la division profonde de l'Ukraine entre l'Ouest pro-européen à l'Est pro-russe. Grâce à l'apport méthodologique de la sociologie du travail bénévole, l'ouvrage aborde la résistance ukrainienne comme un phénomène social hétérogène traversé par des rapports de classe et de genre, ce que les approches en termes d' "engagement citoyen" ignorent généralement. Biographie : Daria Saburova est née à Kiev en 1989. Elle est doctorante en philosophie au laboratoire Sophiapol (Université Paris Nanterre) et membre du Réseau européen de solidarité avec l'Ukraine.

04/2024

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Littérature française

L'autre Joseph

" Joseph Djougachvili, dit Staline, surnommé Sosso dans les premières années de sa vie, est né en Géorgie, à Gori, en 1878. Quelques années plus tard, à quelques rues de là, naissait un autre Joseph, Davrichachvili, ou Davrichewy. " Dès les premières lignes de son nouveau roman, Kéthévane Davrichewy avertit son lecteur : la mémoire familiale sera la matière de son livre, tout comme pour La Mer Noire, paru en 2010. Mais cette fois, parce que son mythique arrière-grand-père a grandi avec Staline, et que sa vie entière en a été marquée, l'histoire intime prend une autre dimension, que ne manquera pas d'interroger la romancière. Kéthévane Davrichewy, avec la simplicité et le naturel qu'on lui connaît, entre de plain-pied dans l'enfance de " l'autre Joseph " : fils du préfet de Gori, il grandit dans une communauté encore archaïque, au milieu des gamins des rues, fascinés comme lui par les légendes bibliques et par les histoires de bandits caucasiens racontées lors des veillées. Même si le gamin exalté, batailleur et arrogant qu'est Sosso - dont la mère travaille dans sa famille comme couturière - agace bien souvent le petit Joseph, il partage avec lui des rêves d'héroïsme et de grandeur. La ressemblance entre les deux garçons est frappante, mais c'est bien plus tard, alors que son père continue de subvenir aux besoins de Sosso jeune homme, que Joseph comprendra les liens de sang qui vraisemblablement les unissent. Après les années d'enfance, tous deux sont envoyés à Tiflis afin de poursuivre leur scolarité : Sosso au séminaire, Joseph au collège. Le solide gaillard que ce dernier est devenu y prend sous sa protection un gamin malingre, romantique et poète, Lev Rosenfeld. Il se garde bien de lui parler de Sosso, qu'il voit le moins possible, et qui, les années passant, se révèle au séminaire un agitateur notoire, puis un activiste qu'on finit par expédier en Sibérie. Lev Rosenfeld, devenu Kamenev, sera avec Staline et Zinoviev l'un des membres du triumvirat soviétique. Pendant que Sosso met à profit son exil pour réfléchir à son avenir - c'est ce qu'il confiera à Joseph -, celui-ci part étudier à Paris. En ces premières années du vingtième siècle, la ville bouillonne d'idées révolutionnaires. Joseph y retrouve Kamenev, amoureux de la soeur de Trotsky. De retour à Tiflis, les deux amis de Gori vont bientôt combattre au coude à coude dans les rangs de la révolution de 1905. Joseph veut une Géorgie indépendante ; Sosso le Bolchévik a d'autres visées. La distance se creuse, nourrie par les anciennes rivalités... Alors que le futur Staline marche vers son destin, Joseph entre dans une vie adulte tumultueuse, dont la première étape sera la fuite et l'exil. Alternant une narration enlevée où le quotidien des gamins bagarreurs de Gori transformés en ardents révolutionnaires se vit à hauteur d'homme, et des chapitres où elle met en perspective la figure de son fougueux aïeul, Kéthévane Davrichewy écrit un roman de formation en miroir : depuis sa tendre enfance, Joseph a été obligé de prendre en compte son encombrant camarade. Ses choix ultérieurs - pilote d'avion, il s'engage du côté de la France lors de la Grande Guerre, avant d'entrer dans les services secrets... - ont certainement été dictés par l'ombre menaçante du maître du Kremlin. Et c'est bien après la mort du dictateur qu'il publiera des mémoires au titre improbable : Ah ! Ce qu'on rigolait bien avec mon copain Staline. Kéthévane Davrichewy - ses livres précédents l'ont illustré - excelle dans la peinture des années déterminantes qui marquent le passage à l'âge adulte et la perte de l'innocence. Apprivoisant la légende familiale, elle a mené son enquête et, sous sa plume subtile, l'autre Joseph s'incarne en un passionnant personnage de roman.

01/2016

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Géopolitique

Le Régiment immortel ou La guerre sacrée de Poutine

" Il fallait tout le sérieux de l'historienne et tous les souvenirs d'une Russe exilée en France depuis la perestroïka pour écrire ce livre quasi testamentaire sur la dérive militariste de la Russie de Vladimir Poutine. " Le Journal du dimanche Réédition poche augmentée d'une postface inédite. " Avez-vous entendu parler du fusil de Tchekhov ? Il s'agit d'un principe dramaturgique énoncé par le grand écrivain russe, selon lequel tout détail mémorable dans un récit de fiction doit être nécessaire et irremplaçable. "Si, dans le premier acte, vous dites qu'il y a un fusil accroché au mur, écrivait-il, alors il faut absolument qu'un coup de feu soit tiré avec au deuxième ou au troisième acte. S'il n'est pas destiné à être utilisé, il n'a rien à faire là. ' Le Régiment immortel décrit ce "fusil de Tchekhov' qui, en 2019, était encore accroché au mur. Je décris dans ces pages la formation d'une nouvelle identité russe qui s'organise autour de la victoire remportée à l'issue de la "Grande guerre patriotique' (1941-1945), la création d'un nouveau récit national basé sur de multiples omissions et mensonges, la militarisation de la nation entière - à commencer par les enfants -, les aspirations impérialistes visant à élargir autant que possible la sphère d'influence russe, le culte païen du "peuple éternel et invincible' et la haine de l'Ukraine et de l'Occident. Ce fusil était devant nous. Il aurait dû nous sauter aux yeux. Pourtant, nos politiques n'ont rien vu venir, débattant sereinement avec Vladimir Poutine de la sécurité européenne, multipliant les échanges commerciaux et culturels, sans comprendre que la nuit noire allait bientôt s'abattre sur la Russie, capable d'entraîner dans l'abîme non seulement l'Ukraine, mais également nos autres voisins. L'Ukraine est à feu et à sang, le fusil a servi. " Galia Ackerman, mars 2022 ___________________________________________ " Un livre indispensable pour comprendre les ressorts d'une politique identitaire et belliqueuse. " Michel Eltchaninoff, Philosophie Magazine " A lire absolument si vous vous intéressez à la Russie. " Télématin, France 2 " [Galia Ackerman] démontre comment les "technologues politiques" du Kremlin ont accaparé le Régiment immortel, "apothéose païenne du culte de la nation", pour l'accorder à la nouvelle idéologie de l'Etat russe basée sur un patriotisme effréné et une militarisation sans précédent. " Isabelle Mandraud, Le Monde " Le Régiment Immortel éclaire, à la lumière de sa longue histoire, la "folie ultra nationaliste" d'un pays où règne encore le soviétisme - l'appareil autoritaire -, mais délesté de son essence communiste " Jean-Marie Durand, Télérama " Un livre formidable et passablement inquiétant. [... ] Il faut absolument [le] lire. " RFI " C'est l'évolution de la Russie poutinienne que décrit Galia Ackerman dans un tableau impressionnant et remarquablement documenté. " Etudes " Une enquête intellectuelle passionnante. (...) Courez acheter ce livre lumineux, complet et précis. " Michel Eltchaninoff, Les Nouveaux dissidents " Dans son livre Le Régiment Immortel, l'historienne Galia Ackerman (...) analyse le piège mental créé par Poutine. En réécrivant l'histoire du vingtième siècle, ce dernier a produit la vision délirante d'une Russie combattant de nouveau le "fascisme" en Ukraine -- comme si le fait de revivre, en permanence, la "Grande Guerre patriotique" de 1941-1945 était le seul moyen de rallier son peuple. " Nathalie Nougareyde, The Guardian " Un captivant essai. " L'Express " Dans Le Régiment Immortel, Galia Ackerman revient sur les relations de la Russie à son Histoire, à partir des commémorations du 9 mai, [et] analyse surtout la récupération politique qui en est faite par Vladimir Poutine, plus de 70 ans après. " Olivia Gesbert, France Culture " Un essai profond et instructif. " Laure Mandeville, Le Figaro " L'histoire du Régiment Immortel peut être considérée comme l'allégorie de ce qui est arrivé à la Russie depuis que Poutine y a imposé un tournant politique décisif. " Brice Couturier, France Culture " Le livre de Galia Ackerman permet bien de mettre à nu le travail de construction d'une nouvelle idéologie d'Etat qui est actuellement conduit en Russie, au prix parfois d'une réécriture de l'histoire. " Alain Guillemoles, La Croix " Spécialiste de l'Ukraine, de la Russie post-soviétique et de son idéologie officielle, [Galia Ackerman] analyse dans ce livre passionnant l'utilisation très politique par Poutine de la victoire sur le nazisme. " Politis " Galia Ackerman propose un essai aussi cohérent dans la thèse qu'il défend que large dans les aspects qu'il envisage. " La Vie des idées " Magistral. "The Conversation " (...) Indispensable pour comprendre la Russie actuelle mais aussi pour défaire les rouages de l'idéologie poutinienne. " Emmanuel Languille, Fnac Nantes

09/2023