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Littérature étrangère

Léon et Louise

Léon et Louise n'ont pas vingt ans au moment de leur rencontre dans un petit village français vers la fin de la Première Guerre mondiale. Léon, trop jeune pour partir au front, effectue son service civil en tant qu'assistant-télégraphiste à la gare. Louise assiste le maire - c'est elle qui informe les familles dont le fils est tombé au champ d'honneur. La magie du premier amour sera rapidement brisée. Lors d'une promenade à vélo, ils sont victimes d'une attaque aérienne. Blessés et soignés dans deux hôpitaux différents, ils reviennent au village chacun à leur tour. Mais le maire, jaloux de leur amour, dissimule la vérité, si bien qu'ils se tiennent l'un et l'autre pour morts. Léon se marie, travaille dans le département scientifique de la Police française, au Quai des Orfèvres (il est chimiste et identifie les poisons mortels). Père de quatre garçons (l'un d'entre eux sera le père de l'auteur), son existence de petit fonctionnaire devient de plus en plus précaire, de plus en plus prosaïque aussi. Louise, elle, poursuit seule son chemin. Dans les années 1920, son emploi à la Banque de France l'entraîne au Sénégal - jusqu'à ce jour où, en 1928, alors qu'elle est de retour à Paris, Léon l'aperçoit dans le métro. Ils se revoient. Leur amour est intact, mais fuyant le vaudeville, Louise décide qu'ils ne se reverront plus. Chacun de son côté, Léon et Louise traversent la récession, l'Occupation allemande, la Libération. Alex Capus relate leur histoire en alternance. L'époque de la guerre est restituée à partir de chacun de leurs points de vue. Hésitant entre résignation et rébellion, Léon et Louise s'avèrent être des héros dans un domaine : leur amour durera malgré tout et ne détruira rien ni personne. La liberté de Louise, son courage et son humour la rendent attachante, attirante et érotique.Avec un sens délicat du détail et un souffle narratif puissant et élégant, Alex Capus explore les ressorts complexes de cet amour - sans omettre non plus les autres enjeux de ces deux existences. Des vies ordinaires à Paris, au sein du service public français, la difficulté d'élever les enfants, les actes de résistance avortés, la soif de liberté et le carcan de la discipline. Tout au long de cette histoire, celle de son propre grand-père, l'auteur helvétique déploie un talent d'évocation captivant : avec un réalisme saisissant, surgissent le décor et l'ambiance des différentes époques durant lesquelles nous suivons les péripéties des héros : la Normandie pendant la Première Guerre ; Paris sous l'Occupation ; le Quai des Orfèvres et la Banque de France ; l'action du préfet de police parisienne pour cacher les archives relatives à l'immigration ; l'opération de sauvetage de l'or de la République... Sur un rythme enveloppant, Alex Capus fait rayonner le charme d'un amour vivace malgré l'absence. Les personnages principaux sont étonnamment modernes, et Louise, surprenante de liberté, malgré l'époque et ses conventions. Dans la veine des grands romans classiques, Alex Capus concilie légèreté et intensité, réalisme historique et romanesque. ?? ?? ?? ?? 1

09/2012

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Littérature érotique et sentim

Troubled hearts - Tome 1. Juste un défi entre nous

Les débuts tumultueux d'une romance sous haute tension... En week-end dans une maison d'hôte à l'occasion d'un anniversaire, Meg assiste involontairement à des ébats torrides entre deux invités. En plein acte, Nick l'aperçoit, mais ne dit rien. Déstabilisée par cette rencontre conjuguant voyeurisme et érotisme, Meg se laisse progressivement apprivoiser par Nick, même si tout les oppose dans leur quête individuelle du bonheur et de l'amour. Nick pourra-t-il aimer à nouveau après la mort de son ex-femme ?? Meg sera-t-elle condamnée à rester dans l'ombre de la disparue ?? Entourés d'amis cabossés par des passés douloureux, Nick et Meg nous plongent à tour de rôle dans les débuts tumultueux de cette romance sous haute tension. Plongez dans une romance érotique abordant les thèmes de l'épanouissement sexuel, du deuil et du harcèlement, et laissez-vous emporter par l'histoire de Meg et Nick ! EXTRAIT - Non, tu n'es pas désolé. Elle te résiste, bien que tu l'attires, alors tu en fais un défi à relever. Tu t'es tellement pris à ce jeu depuis deux ans que tu ne peux plus t'en passer. Je t'ai vu faire, Nicolas. Les filles se pâment à tes pieds, elles prennent les miettes que tu leur donnes. Meg n'est pas ce genre de fille que tu pourras laisser derrière toi et tu risques d'être pris à ton propre piège. Mais comme tu te crois plus fort que tout le monde... Cependant je te fais cette promesse. Si tu lui fais du mal, je te jure que je te démolis, et pas sur un ring cette fois et crois-moi, notre amitié en pâtira. - Sur ce, il quitte la pièce. - Il est tard, je vais me coucher. Tu devrais en faire autant. J'ai laissé quelque chose pour toi sur la commode de ta chambre. CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE Juste un défi entre nous sera le compagnon parfait pour animer vos soirées avec un soupçon de légèreté et surtout, beaucoup d'amour. - Univers littéraires Juste un défi entre nous est une romance moderne où l'amour fait mal, où il ne se trouve pas facilement, où les personnages sont meurtris par leur passé et ne parviennent pas à aller de l'avant, où la douleur est plus forte que l'amour. Marie Anjoy a su me conquérir dès les premiers chapitres et cette romance est une belle histoire où l'amour pourrait être au rendez vous. - TheLovelyTeacherAddictions, Babelio A PROPOS DE L'AUTEUR Marie Anjoy est infirmière et vit dans le Sud de la France. Rêveuse, elle écrit pour son plaisir depuis l'enfance, de la prose comme de la poésie. Des histoires pour faire rêver, avec de beaux happy-ends, des romances à l'image de celles qui lui permettent de décompresser après des journées difficiles. Désormais à la retraite, elle s'est lancé le défi d'écrire sa première romance. Juste un défi entre nous est son premier roman.

09/2019

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Pléiades

L'Age d'homme. Précédé de L'Afrique fantôme

Trois textes plus un : autant de façons de pratiquer l'écriture de soi, autant d'épisodes d'une quête autobiographique. Le premier en date n'aboutit pas tout de suite A un livre. En 1930, Michel Leiris rassemble "des souvenirs d'enfance et d'extrême jeunesse touchant tous A l'érotisme". Il leur destine déjA la place centrale d'un ouvrage plus vaste. Intitulée Lucrèce, Judith et Holopherne, cette "confession" sera reprise, remaniée (autocensurée), dans L'Age d'homme. On en révèle ici, en ouverture, la version originelle. Mais Leiris est las de la vie littéraire. Il accepte de participer A la mission ethnographique Dakar-Djibouti (mai 1931-février 1933). Le voyage n'est-il pas une "expérience poétique" ? Leiris tient un carnet de route. Rapidement, il donne A ses notes un tour personnel ; il ne raconte que les événements auxquels il a lui-même assisté et mêle aux observations ethnographiques des préoccupations plus intimes : rapports avec les autres, sentiments, obsessions érotiques, rêves... A sa publication, en 1934, le livre - L'Afrique fantôme - témoigne d'une pratique de l'autobiographie infléchie par l'expérience ethnologique. Puis Leiris rouvre le dossier de L'Age d'homme. Il révise (adoucit) le texte de 1930. Il y ajoute des souvenirs - les vacances espagnoles de l'été 1935 sont A l'origine de pages sur la tauromachie - et compose un livre de "confessions" qui va du "chaos miraculeux de l'enfance" A l'Age "cruel de la virilité". Sous l'influence de la psychanalyse, L'Age d'homme entend dire "toute la vérité" : nouveau renouvellement dans la pratique autobiographique. A peine achevé, A la fin de 1935, le livre est accepté par Gallimard. Seulement il ne paraît pas. Tout était prêt, mais le public attendra 1939 pour découvrir L'Age d'homme. Entre-temps, en 1938, Leiris est revenu sur la corrida dans Miroir de la tauromachie : la tauromachie est "plus qu'un sport" ; c'est un "art tragique", qui a partie liée avec l'érotisme et le sacré. Et avec l'écriture de soi. Comment tauromachie et autobiographie communiquent-elles ? par la confluence des risques. En 1935, les pages sur la tauromachie de L'Age d'homme ne prennent pas encore en compte l'extension A la littérature d'une esthétique du risque. Mais dans le prière d'insérer joint A l'édition originale en 1939, cette idée est centrale. Et quand Leiris réédite son livre en 1946, il y ajoute une préface intitulée "De la littérature considérée comme une tauromachie" : écrire sur soi, se mettre A nu dans un livre, y confesser déficiences ou lAchetés, c'est créer un objet non pas semblable, mais équivalent A "ce qu'est pour le torero la corne acérée du taureau".

11/2014

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Critique littéraire

GRAMMAIRE DE L'INTONATION. L'exemple du français

De l'oral à l'écrit, il y a un monde. La différence est si grande que la description du français oral ressemble plus souvent à celle d'une langue exotique qu'à la grammaire du français écrit telle que nous la connaissons. Cet ouvrage est le fruit d'une recherche pluridisciplinaire associant traitement informatique de la prosodie, analyse morphosyntaxique et lexicale, et énonciation. La spécificité de la démarche s'organise autour de deux points. Un point théorique : la prise en compte du rôle crucial de l'intonation, lequel est ici mesuré et explicité. D'où le titre Grammaire de l'intonation. Un point de méthode : l'analyse est fondée sur des textes oraux relativement longs recueillis dans des situations de parole différentes : discussions à bâtons rompus, interviews, dialogues argumentatifs, récits, interactions de service, consultations d'expert, exposés didactiques, etc. De manière générale, entre l'effet de l'intonation et celui des indices morphosymaxiques et lexicaux, il n'y a pas superposition, mais au contraire complémentarité. Du point de vue structurel, l'agencement des segments de l'oral n'est ni une dislocation du schéma " Sujet Verbe Complément ", ni une simple association de type " Thème Rhème ". Ce sont essentiellement les indices intonatifs qui assurent la démarcation de l'unité fondamentale de l'oral le " paragraphe " et la cohésion interne de ses constituants majeurs le " préambule ", le " rhème " et le " postrhème ". Quant à l'intonation, pour en saisir les effets, il convient de l'analyser selon ses différents indices. Chacun dispose en effet d'une valeur iconique. Les variations vers le haut ou vers le bas - de la mélodie (FO) - indiquent la façon dont celui qui parle, en tant qu'énonciateur, se représente la pensée de celui auquel il s'adresse. L'intensité marque la manière dont, en tant que locuteur, il entend gérer son tour de parole. la spécificité de l'échange spontané oral réside, en effet, dans un double jeu d'anticipations : anticipation, d'une part, des attentes et des objections que l'énonciateur prête à celui auquel il s'adresse (coénonciation). Anticipation de la revendication du droit de chacun à la parole d'autre part (co-locution). La durée relative d'une syllabe indique la représentation que celui qui parle se fait de l'état de la formulation des idées qu'il s'apprête à exposer sitôt qu'il aura dit ce qu'il est en train de dire. La pause-silence enfin permet, sur la base d'une attention supposée partagée, d'homogénéiser ce qui précède et de valoriser ce qui va suivre. Mais un indice n'arrive jamais seul, et c'est essentiellement le couplage des indices qui permet de stabiliser les différentes fonctions de l'intonation dans une langue donnée, en l'occurrence ici le français oral spontané.

12/1998

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BD tout public

La passion des Anabaptistes Tome 2 : Thomas Müntzer

(Texte provisoire) Thomas Münzer constitue le second volume de la trilogie " La passion des Anabaptistes ". Il aborde la théorisation de la révolution et conte le second soulèvement populaire du début du xvie siècle dans le Saint-Empire romain germanique. Pendant les guerres paysannes, le jeune Martin Luther prit la défense des paysans et des miséreux et prêcha des idées plutôt guerrières, suggérant par exemple de " se laver les mains avec le sang des évêques et des cardinaux de Rome ". La jeune secte anabaptiste, à cette même époque (1517), adhéra pleinement au discours de Luther et diffusa avec lui une haine énergique de Rome. Apparut ensuite, vers les années 1520, un certain Thomas Münzer, jeune théologien atypique qui se fit rapidement connaître comme le nouvel héros de la révolte paysanne et mit en place une véritable ligue secrète et séditieuse, ayant pour objectif de déstabiliser le pouvoir en place. Ses discours étaient plus durs encore que ceux prêchés par Luther, si bien que ce dernier fit marche arrière assez rapidement et opta pour la diplomatie, préférant les intrigues et les compromissions avec les instances au pouvoir. Dérouté par ce Münzer venu de nulle part, Luther s'éloigna de plus en plus des vues du champion des anabaptistes et finit par lui jeter publiquement l'anathème. Né en 1968, David Vandermeulen s'est d'abord fait connaître en 1997 en fondant le mythique café-concert " Le Galactica ", point de rendez-vous prisé de la scène underground bruxelloise. C'est à la même époque qu'il s'intéresse à la bande dessinée en montant sa propre structure éditoriale, Clandestine Books. Il y publie ses premiers albums puis rejoint 6 Pieds sous Terre et Les Requins Marteaux. Il crée Monsieur Vandermeulen, un avatar digne de l'Oncle Paul, auteur de nombreuses vulgarisations littéraires, à l'instar de son essai remarqué sur l'ontologie de Jean-Claude Van Damme. En 2005, il surprend ses lecteurs en prouvant qu'il est aussi capable de rompre avec l'humour qui le caractérisait jusqu'alors. Sa série Fritz Haber, nommée deux fois dans la catégorie album de l'année puis meilleure série au FIBD d'Angoulême, reçoit en 2005 le Prix de la BD historique de Blois et s'impose comme un titre incontournable en ce domaine. En parallèle, il développe avec son complice Daniel Casanave l'ambitieuse série Romantica aux Editions Le Lombard, une collection de grandes biographies d'auteurs romantiques du XIXe siècle. Toujours au Lombard, il a publié Ric Remix, un étonnant détournement de Ric Hochet. David Vandermeulen est également un contributeur régulier de La Revue Dessinée et de Fluide Glacial. Laurent Sautet est né en 1971 à Lyon et vit actuellement à Paris. Sous le pseudonyme Ambre, il crée sa propre revue Hard Luck en 1991 et la maison d'édition Terre Noire en 1997. Son premier ouvrage de bande dessinée paraît en 1996 et il publie de nombreux récits dans les revues Le cheval sans tête, Jade... et participe au collectif Comix 2000 de l'Association. Il adapte " Une trop bruyante solitude " de Bohumil Hrabal en 2003 avec Lionel Tran et le " Faust " de Goethe en 2006 avec David Vandermeulen. Ambre expose régulièrement ses peintures dans des galeries et des festivals internationaux. Il est par ailleurs Bibliothécaire à la Bibliothèque nationale de France. Pour le projet " La Passion des Anabaptistes ", il décide d'étudier la gravure allemande de la Renaissance et radicalise son approche de la bande dessinée.

10/2014

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Littérature érotique et sentim

Hate me ! That's the game ! Tome 2, Tout le temps avec toi

La vie de star n'est pas de tout repos, et Aileen l'apprendra à ses dépens... Vivre avec une star, ce n'est pas de tout repos. Mais vivre avec Evan Swain, c'est le rock and roll assuré tous les jours ! Entre les concerts, les soirées arrosées et les moments coquins, Aileen a peu de temps pour étudier... et elle ne s'en plaint pas ! Mais une série de drames s'abat sur Aileen et son entourage, et elle continue à sentir constamment l'ombre menaçante de Kristen... Paranoïa, pure coïncidence ? C'est plus liés et intimes que jamais qu'Evan et Aileen devront affronter les obstacles dressés sur leur route. Plongez sans plus attendre dans le deuxième et dernier tome de la série à succès Hate me ! That's the game ! . Emilia Adams vous promet une romance pleine d'action, de suspense, de sentiments et de moments (très, très) coquins ! EXTRAIT - Et si on parlait de toi maintenant, Aileen, lance Emma, le regard plein de défis. Je deviens rouge. Je ne suis pas fan de dévoiler des choses sur ma vie sexuelle. Elle a essayé plusieurs fois de dénicher quelques informations, mais la plupart du temps j'ai esquivé les interrogatoires. - Pas grand-chose à dire, dis-je la voix pas très crédible. - Oh ! Tu mens. Je sais que tu me caches des choses, s'exclame mon amie un peu trop fort à mon goût. - Pas du tout, entre nous c'est juste le bonheur comme il le faut. Elle rit. OK, je ne suis pas convaincante. Comme toujours. - Je vous ai vus dans les toilettes à Los Angeles. Ne va pas me dire que c'est platonique. De plus, ce soir-là, tu lui avais dit plus de jeu. - Plus de jeu ? demande Mila. Raconte ! Allez, ne fais pas ta coincée du cul. On est entre filles, tu peux tout nous dire. Elle bat des cils pour m'amadouer. Je dois rougir davantage. OK, je me lance, j'espère qu'elles ne vont pas être choquées. Je déglutis avant de m'exprimer : - Oui, bon, Evan aime bien jouer aussi. Il a sa façon de faire, on va dire. Mila semble intéressée : - Quel genre ? Il t'attache ? Il te fouette ? Il te déguste comme Adam le fait sur Emma ? Il... Je la coupe, complètement embarrassée. J'ai l'impression que l'on nous écoute. Autour de nous, les clients ne nous lâchent pas du regard. Quelle idée de parler de ça dans un lieu public ! CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE A propos du tome 1 : "Une jolie fanfiction dans un univers rock comme je les aime. C'est bien écrit, fluide et sans temps mort. L'auteure a réussi à mêler cliché et originalité, ce qui n'est pas toujours simple". - Melanie-84 sur Booknode "Le lecteur est entraîné dans un monde Rock'n roll des les premières pages, c'est la folie ! Ne comptez pas lâcher ce livre, une fois que vous aurez le nez dedans !! " - Adeline-infinity-books "Rêver et s'évader. Voilà ce qu'Emilia nous offre dans ce livre. S'évader dans des histoires pour un bon moment de détente". - Chloebookslivres sur booknode A PROPOS DE L'AUTEUR Mère de trois enfants, Emilia Adams est une grande fan du groupe The Strokes, mais surtout de Julian Casablancas. Jeune femme rêveuse avec un brin de folie, elle aime écrire et profiter de la vie autour d'un bon cappuccino ou d'une viennoiserie !

03/2020

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Littérature française

Yoga

C'est l'histoire d'un livre sur le yoga et la dépression. la méditation et le terrorisme. L'aspiration à l'unité et le trouble bipolaire. Des choses qui n'ont pas l'air d'aller ensemble, et pourtant. C'est l'histoire d'un écrivain qui voit avec satisfaction qu'il a peut-être enfin réussi sa vie, trouvé un équilibre, et qui voudrait bien écrire un livre " souriant et subtil sur le yoga " qu'il pratique depuis 25 ans. Il dirait ceci : " Ce que j'appelle yoga n'est pas seulement la bienfaisante gymnastique que nous sommes si nombreux à pratiquer, mais un ensemble de disciplines visant l'élargissement et l'unification de la conscience. Le yoga dit que nous sommes autre chose que notre petit moi confus, apeuré, et qu'à cet autre chose nous pouvons accéder. " Mais à peine lancé dans cette histoire, le beau tableau craque, les failles ressurgissent, les mensonges et les trahisons réapparaissent, l'abîme s'ouvre. La vie dérape. La vie intime et amoureuse, et la vie du monde également : terrorisme (attentats de Charlie Hebdo en 2015), crise migratoire... Et si tout n'était qu'illusions ? L'écrivain est hospitalisé à Sainte-Anne, et traité aux ECT : électro-convulso-thérapie, autrefois appelés électrochocs. Il raconte son séjour halluciné, son désir suicidaire, l'impossibilité de se rassembler, de se réunifier. Son mariage, dont il était si fier, se brise. Il doit aussi rompre avec sa maîtresse avec qui il entretenait une relation érotique extrême et solaire. Il faut partir, tenter de divertir l'horreur. Un reportage infructueux en Irak à la recherche d'un mystérieux " Coran de sang ", un séjour sur une île grecque parmi de jeunes migrants qui racontent leur périple, le souvenir obsédant de cette maîtresse sensuelle, et tous les fantômes d'une vie fracassée. C'est finalement le roman du mal terrifiant dont souffre Emmanuel Carrère raconté par Emmanuel Carrère lui-même : " Ce mal dont je suis atteint à défaut d'en guérir, je peux le décrire ". Dépression, bipolarité. Emmanuel Carrère affronte dans ce roman le jeu dangereux entre fiction et réel. Comment la fiction peut venir au secours des déchirements et des impasses du réel ? Mais au-delà, c'est le roman de l'énigme de toute vie, de tout homme. Le roman d'une exploration psychique de soi sans concessions, de ses terreurs, de ses mensonges, et des efforts pour devenir meilleur, quelqu'un de bien. Une expérience littéraire limite pour toucher l'âme humaine, interroger notre désir de salut, d'équilibre, et les techniques pour y parvenir. Mais pourquoi le yoga alors ? Parce que " quand on parle de deux choses en disant qu'elles n'ont rien à voir, il y a de fortes chances pour qu'elles aient tout à voir, au contraire ". Ce qu'enseigne aussi le yoga. Non seulement Emmanuel Carrère propose un récit personnel de ce qu'est le yoga pour lui mais il en fait un formidable miroir romanesque pour raconter l'horreur de soi autant que la patience avec laquelle nous voulons aimer les autres, nous sauver, réussir notre vie. Un livre aimant, drôle et terrifiant, infiniment sincère sur la difficulté bouleversante d'être soi. Jamais Emmanuel Carrère n'était allé aussi loin sur cette voie.

08/2020

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Littérature française

GHERASIM LUCA. L'intempestif

L'œuvre de Gherasim Luca pourrait se prêter à la légende d'une traversée du dadaïsme, du surréalisme et de la " poésie sonore ", aventures de la création, qui fondent notre épopée moderne. Elle entretient pourtant avec ces avant-gardes une relation d'intimité qui n'est pas " allégeance " ni dialogue. Dès les premiers textes, l'écriture poétique naît du litige entretenu à l'égard des mythes littéraires, suspecte les récits rétrospectifs et lutte contre toutes les figures édifiantes auxquelles la modernité aime à associer l'écrivain. Elle tire sa singularité d'une intransigeance nourrie à l'encontre de ses propres idéaux. L'intempestif caractérise alors cette voix discordante qui s'empare des représentations philosophiques contemporaines et les place sous une lumière qui révèle subtilement les tensions irrésolues qui les traversent. La poésie est ici la danse de la pensée lorsqu'elle refuse toute précaution, et " comme le funanbule à son fil s'accroche à son propre déséquilibre ". Cette approche poétique de l'abstraction philosophique révèle les désirs qui la nourrissent et dessine, dans la langue, les contours sensuels parcourus par l'idée avant son expression. La poésie de Gherasim Luca, au moment même où elle se voue à la matérialité du langage, inventant son " bégaiement " inspiré, décèle en effet dans cette syntaxe désarticulée le moyen d'une relecture démystificatrice de l'héritage, littéraire et philosophique, dont notre modernité poétique se réclame. Ce questionnement impromptu des valeurs de l'excès et de la subversion qui commandent notre représentation moderne de la littérature se manifeste dans des textes où la place réservée au lecteur est elle-même d'une instabilité radicale. L'interprétation se voit contrainte d'avouer son intéressement et sa violence. La démystification n'est pas la fin ultime de cette œuvre. La création poétique se voue à la conquête de l'incertitude. S'esquisse une théorie poétique du signe, qui, de recueil en recueil, fait se rejoindre la tragique d'une fuite éperdue du sens et la jubilation d'une chasse vouée à la répétition indéfinie. L'humour, si rarement associé à la poésie en France, devient soudain l'indice d'une distance intérieure du langage qui ne saisit sa proie qu'en se faisant, voluptueusement et désespérément " ombre ". Gherasim Luca poursuit cependant l'invention d'une " physique élémentaire " de la langue poétique. Il refuse le constat ou la déploration de l'absurde, qui contemple mélancoliquement la désertion du langage par les " valeurs " qui fondaient autrefois sa transcendance. Dans l'immanence des qualités plastiques et sonores de la langue, un rythme est conquis. La fuite de la signification, qui se dérobe à mesure qu'elle se construit, devient un geste érotique qui ouvre le discours au surgissement d'autrui. Le langage est-il ici un nouveau dieu trompeur et furtif, tout puissant ? Certes, le rire se glisse imperceptiblement derrière le sérieux de chaque acte aveugle devant ses propres risques et immuablement solitaire : il en révèle la nature théâtrale. Mais la " ruse " du langage s'effondre dès lors que surgit le dernier geste intempestif de cette poésie. Un autre rire éclate dans les mots, rire héraclitéen, qui exerce la séduction du néant pour mieux démentir sa victoire : Gherasim Luca opère l'union improbable de la tradition apocalyptique et de l'humour. L'effondrement humoristique du sens rejoint alors son relèvement : la catastrophe se fait révélation par le rire, et le désir, la silhouette d'un Thanastos énergumène.

07/1998

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Monographies

Corpus Painting, Xie Lei

Par conviction, Xie Lei a choisi la peinture parce qu'elle lui ouvre la voie d'un langage traduisant son univers sensible et un terrain d'expérimentation pour creuser la spécificité de ce médium dans la contemporanéité. Sa pratique part du réel mais s'en échappe pour explorer des mondes équivoques, incertains, que son imaginaire transforme. La plupart de ses tableaux renvoient à des situations troubles ou inquiétantes, discrètement rattachées à des souvenirs littéraires et cinématographiques, ou bien puisées au creuset profond des sentiments. Il s'attache à la complexité des évènements, des situations et surtout à leurs ambiguïtés, leurs tensions. Sa peinture récente intrigue par un entre-deux, celui du sommeil et la mort, du supplice et l'érotisme. Les couleurs sont sombres, mais mutent pour devenir lumineuses, puissantes. La touche est fluide ou plus en matière. La peinture telle que la pratique Xie Lei se singularise en délivrant une autre perception du temps : salutairement, elle propose de ralentir le regard et d'échapper aux ivresses de l'accélération et de l'immédiateté. ? " Xie Lei, artiste parisien originaire de Chine, compose des images et des scènes floues et ambiguës comme autant de tentatives de s'emparer du sentiment et de l'émotion quasi-impossible. Le résultat oscille toujours entre une obscurité sans fin et des lumières troublantes, obscurcissant et déformant l'apparence des choses, les silhouettes des corps et les expressions des visages. Les interactions-intercourses entre les corps masculins ou les expressions les plus intimes de l'amour apparaissent souvent comme un thème principal. Mais elles sont toujours quelque peu dissimulées par une sorte de vernis mêlant ombre et lumière, suggérant une lutte éternelle pour négocier avec le désir et les contraintes, le plaisir sexuel et la violence fatale... Ce vernis révèle la véritable substance du principe de plaisir - le Lustprinzip tel que le conceptualise Freud - et incarne l'état réel de la vie érotique : douleur et beauté ! " Extrait du texte de Hou Hanru Xie Lei (né en 1983 en Chine) vit et travaille à Paris depuis 2006. Il est diplômé de la CAFA de Pékin et de l'ENSBA de Paris. Ses oeuvres ont été exposées dans de nombreuses institutions : Mendes Wood DM, São Paulo (BR) ; Meessen de Clercq, Bruxelles (BE) ; PS120 , Berlin (DE) ; MAC VAL, Vitry-sur-Seine (FR) ; Langen Foundation, Neuss (DE) ; Musée national de l'histoire de l'immigration, Paris (FR) ; Fondation Yishu 8, Pékin (CH) ; Fondation d'entreprise Ricard, Paris (FR). Ses oeuvres figurent dans des collections publiques et privées, telles que celles du MAC VAL, de la fondation Colas, de la Burger Collection et du X Museum à Pékin. Xie Lei a été pensionnaire de la Casa de Velázquez à Madrid en 2020-21 et de la Fondation Boghossian en 2022. Avec " Corpus Painting ", Semiose éditions lance une nouvelle collection éditoriale entièrement dédiée à la peinture. En 48 pages, relié façon beau livre, chacun des opus se concentre sur un ensemble précis de tableaux, complété d'un texte en français et en anglais signé d'une personnalité du monde de l'art. Une invitation à plonger dans la peinture, à comprendre les ressorts d'une série, à contempler une suite d'images, avec la même dévotion et passion que l'on porte aux retables ou aux icônes peintes.

02/2023

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Pléiades

Dracula et autres écrits vampiriques. Christabel ; Le vampire ; Fragment ; Carmilla ; Dracula suivi de L'invité de Dracula ; Le sang du vampire

Au cours de l'été 1816 à la villa Diodati, au bord du Léman, Mary Shelley n'est pas la seule à engendrer une créature de papier monstrueuse. Le médecin de Lord Byron, Polidori, qui participe également au concours d'histoires macabres organisé par son employeur, fait entrer le vampire en littérature. Le Vampire est un texte fondateur qui apporte l'impulsion décisive permettant au genre gothique de donner naissance à l'une de ses modalités les plus spectaculaires : la littérature vampirique. Avant Polidori, le vampire était un vuIgaire revenant cantonné à la tradition folklorique et aux récits légendaires. En faisant de lui un personnage éminemment byronien - aristocratique, désenchanté, séduisant ténébreux -, il invente une figure canonique qui continue d'essaimer aujourd'hui. Depuis le début du XIX ? siècle, la littérature britannique palpitait au rythme de pulsions sanguinaires. Avec la relation ambiguë mais cruellement prédatrice qui unit la très destructrice Géraldine à l'héroïne éponyme de Christabel (1797 et 1800), Coleridge a préparé les sensibilités à une mise en discours explicite de la morsure infligée par un revenant. Robert Southey, dans un épisode de Thalaba (1801), puis Byron, à la faveur d'un passage du Giaour (1813), ont l'un et l'autre franchi un pas symbolique crucial en utilisant non seulement le concept mais le terme de "vampire" . Christabel fait l'ouverture de ce volume, où l'on trouvera en appendice des extraits des deux poèmes séminaux de Southey et Byron. Un autre jalon est posé par Sheridan Le Fanu et Carmilla (1872). Ouvertement saphique, cette nouvelle met en scène un vampire femelle qui envoûte sa proie. La séduction est, littéralement, effrayante, et la prédation létale fait écho aux pulsions sexuelles refoulées de la victime. Un autre écrivain irlandais, Bram Stoker, saura s'en souvenir vingt-cinq ans plus tard. On ne présente plus sa création, le comte Dracula, ce grand saigneur. Reste que les adaptations cinématographiques se sont par trop éloignées de l'oeuvre originelle, et qu'il est bon de revenir au texte de Stoker pour saisir tout ce que son roman a de subversif. Dans Dracula (1897), projection des ténèbres de notre propre nature, la vie et la mort tissent un entrelacs lugubre, et la répulsion et le désir s'entremêlent. Quelques mois plus tard, Florence Marryat publie Le Sang du vampire et propose une variante féminine et insolite du mythe. Née sous le coup d'une malédiction héréditaire, Harriet Brandt, métisse originaire des AntiIles, est douée d'une propension fatale à faire du mal à ceux dont elle s'entiche, et c'est avec gourmandise qu'elle apprécie ses semblables. Autour d'elle, les êtres qui succombent à son charme exotique finissent par succomber tout court, tant ses cajoleries ou ses étreintes épuisent leur vitalité et se révèlent mortelles. Par un glissement sémantique, la jeune fille innocente en mal d'affection vampirise ses proches, et pour ce faire n'a même pas besoin de faire couler le sang.

04/2019

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Littérature étrangère

Le nègre violet. Souvenirs

Les Mémoires d'Alexandre Vertinski retracent la vie mouvementée d'un artiste unique et complet. Figure majeure et inimitable de l'art russe, poète, compositeur, chanteur, acteur, il a connu un succès retentissant en Russie comme à l'étranger et est devenu, après sa disparition, une référence pour les bardes et chansonniers russes et soviétiques. Né à Kiev en 1889, Vertinski débute sa carrière en 1916 dans le costume de " Pierrot noir ", une version expressionniste du personnage de la Comedia del Arte exprimant la mélancolie de l'âme russe. Il est devenu célèbre pendant la période de la Russie tsariste en chantant des chansons d'amour qui transportaient le public dans un monde de rêve exotique à l'eau de rose. Lorsque la Première Guerre mondiale a éclaté, suivie de peu par la révolution d'Octobre, la clientèle de Vertinski, essentiellement les élites tsaristes, a émigré dans d'autres pays européen, suivie par le chanteur en 1918. Commence alors une vie d'errance, bohème, un exil de vingt ans dans des " villes étrangères " : Constantinople, Bucarest, Varsovie, Berlin, Paris, New York, San Francisco, Beyrouth, Jérusalem, Harbin, Shanghai. Il s'installe finalement à Paris en 1923, où il chante dans les nombreux cabarets de Montmartre, pour le plus grand bonheur des émigrés russes nombreux dans le Paris des années 1920. La scène artistique française subit alors l'influence des peintres tels que Soutine, Kandinsky ou Chagall et des compositeurs tels que Chaliapine. Rien de surprenant donc, à ce que Vertinski reste neuf ans dans la capitale française, assuré d'une audience dans le groupe des Russes nostalgiques de leur pays. En 1926, il réalise l'un des premiers enregistrements. En 1932, il décide de partir à New York, où il fréquente Marlène Dietrich et Rachmaninoff. Cependant, la grande dépression des années 1930 coupe court à son rêve et à sa carrière américaine. Il part en 1935 pour Shanghai où il rejoint l'importante communauté russe venue de Vladivostok après la victoire des bolcheviks. Pendant le Seconde Guerre mondiale, Vertinski a le mal du pays (peut-être sous l'influence de ses propres chansons) et il finit par écrire une lettre à Staline lui-même pour lui demander la permission de rentrer, en échange de sa contribution à la Russie soviétique. De manière surprenante, sa demande est acceptée et Vertinski est pris au mot. Quand il revient en Russie en 1943, il devra se produire dans tout le pays sans relâche, chantant dans les kolkhozes et les usines de Kaliningrad jusqu'à Sakhaline. Vertinski donnera un total de deux mille représentations dans ces années-là, n'épargnant aucun effort pour racheter son ancien comportement " bourgeois ". Le personnage de Vertinski sera même utilisé dans les films de propagande soviétique pour incarner les méchants, pour lequels il recevra le prix Staline en 1951. Il meurt six ans plus tard à l'hotel Astor de Leningrad.

10/2017

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Littérature francophone

Éros. Saga RolePlay Tome 1

La vie de Gabrielle bascule lorsqu'elle rencontre Maxence. L'alchimie s'installe dès le premier regard. Ce séduisant parisien la fait vibrer de mille façons. A ses côtés, elle se sent belle, désirée. Le plaisir n'est plus une quête, mais une découverte qui s'apprivoise et s'assume. Le lien indicible qui unit les deux amants va progressivement les mener à s'adonner aux jeux de rôles. Lors de ces rendez-vous secrets, le jeune couple rejoue ses débuts dans des contextes où audace et adrénaline sont de mise. La passion, l'Eros, prend le dessus et les entraîne vers une relation dévorante, proche de l'addiction. Seront-ils prêts à accepter ce ravissement à l'autre ? Eros est le premier tome d'une trilogie écrite par Gabarelle Corentin, une jeune autrice de la région de Verviers (Belgique) travaillant en autoédition. C'est une romance dramatique mariant érotisme, psychologie et suspens. Il est difficile de cataloguer cette oeuvre dans un genre précis, car elle ne répond pas aux exigences des maisons d'édition spécialisées en la matière. En effet, la romance érotique est un genre littéraire aux codes assez restrictifs. Gabarelle a voulu garder une certaine liberté d'expression en abordant des sujets, comme les plaisirs solitaires féminins ou l'infidélité, souvent éclipsés par les besoins masculins dans les best-sellers d'aujourd'hui. Dans ce roman, la sexualité de la femme est mise en avant de façon assumée et naturelle. Eros est l'histoire d'une rencontre charnelle fondée sur le respect où consentement et considération ont une place prépondérante. Gabrielle - le personnage principal - goûte à ce qu'elle appelle une "jouissance non assistée" (premier orgasme qu'un homme lui procure). Elle se sent en confiance, belle, désirée et n'hésite pas à jouer de ses charmes. Le plaisir n'est pas une quête, mais une découverte qui s'apprivoise et s'assume. Le pouvoir d'attraction est le seul maître d'un jeu animé par la séduction, le désir, l'amour et l'irrésistible attirance entre deux amants. Ces derniers vont rapidement être emportés par "l'éros" , la passion. Soucieuse de donner une dimension réaliste à son histoire, l'autrice aborde la relation passionnelle sous un autre angle en rappelant qu'elle peut faire naître l'obsession, la jalousie et nous entraîner vers l'irrationnel. Plusieurs références à la mythologie grecque sont faites tout au long du récit, en parallèle à une analyse psychologique des personnages. Il existe plusieurs termes pour qualifier l'amour en grec ancien et certains seront abordés tout au long de la trilogie, entre autres Storgê qui représente l'amour de la famille, comme celui qu'une mère peut porter à son enfant ainsi que Philia qui désigne "l'amour raisonnable" . Eros, quant à lui, incarne la passion. Dans la mythologie grecque, il est le dieu de l'amour et de la puissance créatrice. Il fait naître la concupiscence et le plaisir charnel. Freud voyait Eros comme une pulsion de vie qui habite chaque être humain. Il l'opposait à Thanatos, le dieu de la mort, qui représente la pulsion de destruction. Ces deux pulsions sont, selon lui, indissociables. Eros nous lie amoureusement les uns aux autres. Thanatos, de son côté, nous pousse à rompre ce lien pour que notre "moi" reste tout-puissant. La passion fait naître une forme de ravissement à l'autre, mais notre "moi" nous dicte de garder le dessus. C'est une sorte de conflit intérieur. Les Grecs considéraient la passion comme un danger, car c'est un amour qui peut vous faire perdre le contrôle, basculer dans l'irrationalité. C'est exactement ce qui se passe dans ce roman, Eros était donc une évidence.

03/2022

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Critique littéraire

Mérimée et la Russie

On connaît le Mérimée nouvelliste, le Mérimée inspecteur des Monuments historiques, l'homme du second Empire. L'on connaît sa passion pour l'Espagne, son inclination pour l'Angleterre, son goût des langues, ses talents de dessinateur et de caricaturiste. On s'intéresse depuis peu à l'épistolier hors pair et l'on ne tardera pas à redécouvrir un dramaturge des plus intéressants. Mais s'est-on jamais sérieusement soucié de la question de ses rapports avec le monde slave - russe en particulier ? Or Mérimée, dans les années 1850 - sans jamais avoir voyagé en Russie -, s'intéresse passionnément aux questions russes, à la culture et à la langue russes, à l'histoire de la Russie, allant jusqu'à s'initier aux subtilités d'un idiome qu'il estime au plus haut point et à se lancer dans la traduction d'oeuvres majeures (Pouchkine, Tourguéniev, Gogol). Jusqu'à la fin de sa vie, il ne cesse, par ses fréquentations, ses lectures, ses travaux, ses recherches historiques, de poursuivre sa réflexion discrète, d'interroger aussi, par ce biais, la "modernité"... Dès lors il convient, mieux qu'on ne l'a fait jusqu'ici, de se demander quelles sont les raisons profondes de cet intérêt marqué. Dans les années 1850 et au moment de l'engagement de la France en Orient et de la guerre de Crimée, la curiosité de l'opinion publique française est piquée au vif et ces lointains territoires de l'Est sont à la mode. La Russie, depuis le XVIIle siècle, n'avait jamais, de fait, cessé d'alimenter une sorte de complexe exotique pour les contrées inconnues auréolées de romantisme, pour les bizarreries de l'étranger, complexe qui voit alterner russophilie et russophobie, et qui s'exacerbe après l'entrée en guerre en 1854. Mérimée semble manifester le désir de s'affranchir de ce paradigme qui tend à modeler les esprits, et de poser un autre regard, moins tristement stéréotypé, sur la Russie. C'est en tout cas ce que se propose cet essai : prendre la mesure, dans la Correspondance générale, de son analyse politique des conflits naissants, rendre hommage au dialogue littéraire qu'il s'emploie à instaurer, et surtout examiner de près ses études historiques. Il semble en effet que, loin de constituer de simples divertissements ou le passe-temps fumeux d'un érudit vieillissant en proie à l'ennui, ils prolongent et confirment la grande anthropologie à laquelle Mérimée, au fond, n'a cessé tout au long de son oeuvre de travailler, et dont la transcription en termes littéraires en constitue l'illustration la plus éclairante. Ils nous disent aussi l'intérêt que Mérimée, en machiavélien averti, a toujours porté à la guerre, au phénomène guerrier. Ce faisant Mérimée scrute l'Europe, dans la lignée d'un Tocqueville (ou d'un Custine) : voici ce que nous sommes, dit celui-là en portant ses regards vers l'Amérique, et voilà ce que nous risquons de devenir ; voici ce que nous prétendions être, explique Mérimée à propos de l'histoire russe, et voilà ce que nous sommes devenus.

04/2014

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Pêche

Vadémécum pour les pêcheurs de saumons à la mouche

Robert MENQUET est bien connu dans le "monde de la pêche" , il est né à Toulouse en mai 1944 sur les bords de la Garonne, attiré dès son enfance par les berges de ce fleuve qui jouxtait la maison de ses parents et inévitablement aussi bien sûr par la pêche. Initié par son père et par son frère à la pêche au coup, formé ensuite par des "Grands Maîtres" tels Léon Foch et Henri SOUEIX les "Tocqueurs, Louis CARRERE et Charles LAFORGUES les "Moucheurs" , Michel DUBORGEL et Benoît SARTHOU les "Saumoniers" et bien d'autres des Pyrénées et d'ailleurs. Il s'est même plus tard spécialisé en pêche en mer et en pêche exotique, il a participé à plusieurs compétitions tant en mer bord et bateau, qu'en eau douce dont en 2016 la Coupe du Monde de la pêche de la Truite aux Appâts naturels en Italie. La pratique de la plongée (sportive et professionnelle), de la pêche sous-marine y compris en compétitions ainsi que le sauvetage en mer durant près de trente ans lui ont donné l'occasion d'approcher et de voir dans leur milieu les poissons et de comprendre un peu leur mode de vie. Il a été un des premiers diplômé en France du Brevet d'Etat de Moniteur Guide de Pêche BPJEPS et de l'U. C. C. Maritime, titulaire entre autres des Médailles d'Argent et de Bronze de la Jeunesse et des Sports, de la Médaille d'Or avec Palme d'Or du Courage et de la Médaille du Sauvetage en Mer. Membre de l'Association Nationale de Protection de l'Eau et des Rivières (ANPER / TOS) depuis de très nombreuses années il milite pour la défense et la protection de tous les cours d'eau ; ses "coups de gueule" pour cela sont célèbres. Ses "ballades" sous d'autres cieux lui ont ouvert les yeux sur ce qui se fait de bien ou de mal dans la gestion des rivières et dans les règlements de pêche. Des rivières et des Gaves pyrénéens aux rivières bretonnes et picardes, des eaux glauques du delta du Danube aux fleuves écumants de la Scandinavie, de la Manche et de l'Atlantique à la Méditerranée en passant par la mer du Nord, des rivages enchanteurs du Pacifique Sud aux îles et aux côtes africaines, il a parcouru des milliers de kilomètres en gardant toujours un oeil sur et sous l'eau. Sa passion pour la Pêche l'a conduit sur les berges de très nombreuses rivières et Gaves des Pyrénées en passant par les cours d'eau à saumons et à truites de mer de France et aussi vers ceux de d'autres pays. Sa faculté d'adaptation lui a permis de très vite assimiler les différences techniques qui influent sur les techniques et "qui font les résultats" dans tous ces cours d'eau ou ces mers. Il nous délivre ici, dans cet opus, ce qu'il a découvert et surtout ce qu'il faut en tirer pour devenir performant dans la Pêche du Saumon à la Mouche sa grande passion. Un ouvrage que tout débutant ou passionné du saumon se doit de posséder.

06/2021

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Manga

Collection Yaoi Pack N° 13. 5 mangas

Ce pack manga contient : Somehow Good Smell (176 pages - Volume : One Shot) : Le strict professeur Konishi-sensei a toujours été intrigué par l'homme désordonné assis à côté de lui, Nagumo-sensei. Pour une raison obscure, il est apaisé quand il sent son odeur... Un jour, Nagumo-sensei l'invite chez lui et à la suite de cette soirée trop arrosée, il l'embrasse...! The pornography novelist is trained (174 pages - Volume : One Shot) : Momiji Tanimoto est auteur de romans érotiques mais ne sait pas bien décrire ce genre de scènes dans ses livres. Son ami d'enfance, Ryû, lui demande alors de faire l'amour avec lui pour avoir de l'expérience. Comment va-t-il réagir face à cette demande, venant de la personne qu'il aime en secret ? My Dear (174 pages - Volume : One Shot) : Le soir, il se rend dans la clinique après les heures de consultation. Et Motoki, le directeur de la clinique Wada, attend ces visites avec impatience... avec son visage imperturbable de médecin. Il s'appelle Kashima, c'est un homme courageux qui s'est voué aux yakuza, et qui est l'assistant du jeune chef du groupe Kitora. Mais en réalité, c'est un homme loyal et maladroit, qui n'a de cesse de penser à son chef. Et malheureusement, Motoki est tombé amoureux de lui. Lorsqu'ils font l'amour après les consultations, ils sont comme deux bêtes affamées. Au début, il pensait qu'ils n'étaient que de simples sex friends, mais... plus leurs corps se touchent et s'emmêlent, plus il a du mal à supporter cette relation, et ses sentiments commencent à déborder. Voici l'histoire d'un amour à sens unique...Dr. Virgin (176 pages - Volume : One Shot) : Impossible d'avoir une érection, et impossible de jouir... Satoru Andô, neurologue, est impuissant. C'est comme ça depuis qu'il est né, et de toute sa vie, il n'a jamais eu d'érection. En d'autres termes, c'est un puceau des plus purs qui soit, n'ayant aucune expérience sexuelle et n'ayant jamais éjaculé non plus. Même après être devenu médecin et entrepris des recherches, sa situation ne s'améliore pas. Mais un jour, Kamijô, le jeune physiothérapeute qui lui tape sur les nerfs, apprend son problème et lui dit : " Je peux vous faire de la rééducation, je suis un pro ". Mais que compte-t-il lui faire... ? Doctor's Special Desire (174 pages - Volume : One Shot) : Shizuka, médecin dans une clinique dentaire, et surtout masochiste convaincu, est désespéré : c'est difficile pour lui de trouver un partenaire qui soit le sadique de ses rêves. Mais lorsqu'il rencontre Mitake, lieutenant d'un clan yakuza, il commence à entrevoir une lueur d'espoir : aurait-il finalement trouvé la perle rare ? Ils commencent donc à sortir ensemble, mais Shizuka ne tarde pas à s'apercevoir que Mitake n'est pas du tout du genre sadique, surtout avec la personne dont il est amoureux... Il va falloir que Shizuka fasse son éducation !

02/2014

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Manga

Collection Yaoi Pack N° 23. 5 mangas

Ce pack manga contient : Le Coeur de la méprise (160 pages - Volume : One Shot) : " Et si tu sortais avec moi ? "Miki se retrouve à sortir avec son voisin de classe, Udô, qui vient de rompre avec sa copine. Mais alors que tout ça n'était censé être qu'un jeu, Miki se sent incroyablement bien à ses côtés.... Et lorsque ses mains le touchent quand ils font l'amour, il ne peut s'empêcher de frissonner de plaisir. Ces tendres caresses, cette délicate chaleur... Mais qu'est-ce qui m'arrive ? Ca craint, je ne suis plus moi...Est ce que le Dr Bipolaire aime les gros chiens ? (160 pages - Volume : One Shot) : "Docteur, c'est pour vous ! "Chaque jour, Masumi reçoit des roses de la part d'un jeune (et grand) livreur de fleurs, Fumiaki Inukai, qui vient le voir en consultation quotidienne pour des massages. Toutefois, Masumi n'est gentil avec lui que pour masquer son mauvais caractère, et l'attitude d'Inukai l'agace , de plus, il s'est juré, par principe, de ne jamais toucher à un hétéro. Mais Inukai est obstiné, et Masumi ne sait pas comment lui faire comprendre que ses avances sont indésirables...Comment évoluera la relation entre le bon chien fidèle et le docteur au coeur de pierre ? L'indécision de Nagata-Sensei (176 pages - Volume : One Shot) : Un lycéen encore puceau est chez moi, en train de me raconter ses fantasmes sans pouvoir s'arrêter... Quelle situation ! Ca fait maintenant dix ans que j'écris des romans érotiques. J'avais déjà épuisé toutes mes ressources, mais ma rencontre avec un jeune lycéen, nommé Ihara, a tout bouleversé. Son imagination de jeune vierge est plus que débordante ! Grâce à ses fantasmes, j'ai pu écrire un nouveau roman, qui a connu un grand succès. Cependant quelques jours plus tard, alors que j'ai appelé Ihara-kun chez moi pour lui demander ce qu'il voulait en guise de remerciement, il me pousse au sol en me disant " laissez-moi le faire "... ! ? Hein ? Quoi ! ?? Non seulement je suis un homme, mais en plus je suis plus vieux... ! ? A Monopoly Rate (163 pages - Volume : One Shot) : " Ca te dit qu'on s'amuse ensemble...? "Natsu est amoureux d'Isaka depuis que celui-ci l'a aidé à retrouver une de ses lentilles de contact, tombée à terre dans la rue. Isaka lui ayant avoué qu'il aime les personnes à lunettes, Natsu décide alors de troquer ses lentilles contre des lunettes pour attirer son attention. Mais lorsqu'il devient son voisin, dans la résidence universitaire qu'ils occupent, il se rend compte qu'Isaka est du genre Don Juan, et que le chemin pour arriver à le séduire sera long.Pourtant, Isaka apprécie Natsu, et donne même l'impression de ne pas lui être indifférent... La situation n'est peut-être pas si désespérée que ça ? Le jeu continue (192 pages - Volume : One Shot) : " Je protège un monde de 800 mètres de rayon. "C'est ce que m'a dit Kakeru Mitsuboshi, mon nouveau voisin. Mais qu'est-ce qu'il raconte, il se croit dans un jeu vidéo ou quoi ? Même si j'étais sceptique au début, je me suis vite rendu compte que Kakeru protégeait désespérément son petit monde." En réalité, je me sentais seul. "Ses points de vie ont diminué, il s'est réellement retrouvé blessé.Sans le remarquer, j'ai alors commencé à me dire que je voulais le protéger, lui, qui se battait de toutes ses forces.

02/2015

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Cirque

Nouma Hawa, Reine des fauves. La véritable histoire de la première dompteuse du monde

Cet essai relate le parcours invraisemblable d'une petite lingère ardéchoise dévorée d'ambition qui va faire de sa propre vie un roman d'aventures digne d'un conte des mille et une nuits. Maîtresse de son destin comme un auteur déciderait de celui de son héroïne, elle se crée de toutes pièces un personnage spectaculaire, exotique et fascinant. Se jouant des conventions sociales, elle devient dompteuse de fauves puis propriétaire de sa propre ménagerie. Une maîtresse femme qui ne se laissera pas plus intimider par la domination masculine qui règne dans le monde forain que par les crocs du redoutable tigre du Bengale. A la scène comme à la ville, Nouma Hawa aura été une femme libre - en un temps où l'émancipation féminine n'est encore qu'un horizon. Mariée plusieurs fois, elle a connu les divorces, la solitude (si malvenue pour une femme mûre de l'époque) et même, selon certaines rumeurs, un libertinage assumé. Sur l'arène, elle alimente les fantasmes les plus troubles de ses contemporains, frêle sylphide parmi les bêtes sauvages, intrépide amazone face à des dangers souvent mortels, étendant l'empire de sa séduction jusqu'à réduire à des matous les fauves les plus féroces de son seul regard de braise. C'est la femme fatale à tous égards, faisant sienne sans sourciller la lourde réputation des premières dompteuses, qui seraient à la fois sauvages, dépravées et dominatrices. Apanage qui toucherait au vulgaire si notre héroïne n'avait su en faire, précisément, ses armes et sa parure, et disons-le, jusqu'à son bouclier médiatique. Née en 1845 (et morte en 1925), la belle Nouma Hawa va vivre "de plein fouet" le virage du XIXème au XXème siècle, période de profondes mutations qui se répercutent évidemment sur le monde du cirque. Tout d'abord, l'Exposition internationale d'Electricité (1881) ainsi que l'Exposition universelle de 1889 marquent un tournant dans l'économie du spectacle ambulant. On y découvre les inventions les plus révolutionnaires, notamment le phonographe et le kinétoscope, ainsi que d'autres créations de Thomas Edison comme l'ampoule et les générateurs électriques, dont les forains vont profiter pour développer des attractions originales et innovantes et des équipements modernisés afin de prendre en marche le train du progrès. De même, l'apparition du cinématographe (dont la popularisation devra beaucoup au monde du cirque) va bouleverser la conception des numéros qui sauront ingénieusement intégrer des projections filmées. L'industrie du cinéma, précédant de peu la Première Guerre mondiale, s'empare très vite elle-même de l'image des fauves qui ont le don de faire voyager les spectateurs (mobilisant par conséquent nombre de conseillers animaliers, souvent d'anciens dresseurs). Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si, en 1924, la Metro-Goldwyn-Mayer, l'un des plus anciens studios de cinéma, choisit pour emblème un lion rugissant, image acccompagnée bientôt du son (enregistré sur gramophone en 1928). Quant à Nouma Hawa, son sens inouï de l'adaptation, son intelligence et son inventivité en termes de stratégies commerciales ainsi que son génie dans l'utilisation des médias - et dans la médiatisation de sa propre vie - feront d'elle une star à tous les âges de son existence. Elle finira ses jours à Genève dont elle a marqué des générations d'enfants et de leurs parents magnétisés par celle que ses contemporains surnommèrent à juste titre "la Reine des fauves" et qui fut sans conteste la dompteuse la plus populaire de la Belle-Epoque.

11/2023

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Essais

Je parle aux fétiches

Sans jamais lâcher la robe de l'avocat, Emmanuel Pierrat nous parle des sept vies qu'il mène à chaque instant du jour et de la nuit. De la plaidoirie à ses échanges nocturnes avec des fétiches, on songe au Cicéron, l'auteur De la divination. MEME SOUS LA ROBE DE L'AVOCAT, Emmanuel Pierrat vit constamment avec la parole. De la plaidoirie au palais de justice, jusqu'au moment d'intimité avec son client, à huis clos dans son bureau, l'autre est son semblable parce qu'il parle. Lorsqu'il écrit il parle, il écrit et en même temps il improvise, il est dans la théâtralité. Lorsqu'il se couche, au lieu de parler au miroir de la salle de bain, il parle à des masques, à des statues, à des objets. Il parle aux fétiches et les fétiches le font parler. Il aime dire d'un seul coup à haute voix ce qui peut être très intime. Au moment où il parle au fétiche, le fétiche s'humanise, il se produit quelque chose de l'ordre de la faille, de la fêlure, de quelque chose qui met en danger ses propres raisonnements. Il sait à quel point les mots peuvent être violents, il les utilise pour accuser, pour défendre, pour jouer des vies. Troublé de l'éveil, collectionneur de fétiches, bibliophage d'ouvrages licencieux et rares, auteur de romans érotiques, avocat au barreau de Paris, il y a en Emmanuel Pierrat du Cicéron, brillant orateur, avocat, homme d'état qui à la fin de sa vie nous lègue son oeuvre majeure, De la divination, il y a dans Emmanuel Pierrat du Apulée, l'orfèvre de la langue latine, l'auteur des Métamorphoses et du discours De la Magie tenu devant le tribunal où il est accusé de sorcellerie. Emmanuel Pierrat porte la voix, la sienne, celles des accusés, des absents, des fétiches, des sans voix. "Vous laissez l'homme dans ses pulsions, c'est la cata, dit-il, parce que l'homme n'a qu'une envie, tuer et violer son voisin". Alors il prend avec lui une partie de la charge et du fardeau d'un sujet, advocatum, il porte la voix de l'autre. Sous la robe de l'avocat, il y a l'homme qui traque, jour et nuit, les lieux où la voix vient à manquer. Le jour, comme ces témoins muets que sont les pièces à convictions, dans un procès criminel, devant une cour d'Assises, rangées dans une vitrine, ou les objets exposés dans une vitrine du Musée de Dakar qui l'ont plongé dans une sorte d'état de grâce, d'où il en est sorti fervent collectionneur d'art africain. Quand Philippe Bouret lui demande quel est son rapport à la psychanalyse, Emmanuel Pierrat répond : "Je me tiens à une certaine distance de la psychanalyse, dans la mesure où les réponses viendraient éclairer ma fringale de fétiches, ou répondre à mon refus du vide, où elle viendrait expliquer le mécanisme de mes accumulations, mon rythme de vie sans fin, et cent mille autres choses qui font partie de mon moteur et sont mes carburants essentiels, j'ai très peur en fait que la psychanalyse ne me dise. ". . Il a vécu en Inde où on croit à la réincarnation et à la possibilité de vivre sept vies, lui qui est athée, il a décidé de mener sept vies dans une vie, il est Shiva Nataraja dansant avec ses multiples bras, qui combat, dirige, danse, qui fait de l'art africain, de la franc-maçonnerie, du cabinet d'avocat, du Palais de justice, des livres, des voyages, des débats télévisés, des chroniques hebdomadaires, du Musée du barreau de Paris, du Musée du Quai Branly, qui donne des interviews et tout cela en même temps.

10/2022

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Critique littéraire

Sur Pierre Michon. Trois chemins dans l'oeuvre

Ce livre du poète Jean-Claude Pinson propose trois études essentielles sur Pierre Michon. Ecrites par un philosophe spécialiste d'esthétique, elles éclairent l'oeuvre de l'auteur de Rimbaud le fils, y dessinent des chemins, sans pourtant l'éblouir ou la crucifier. En abordant successivement la question du sacré chez Michon (à partir de Bataille), celle de l'amour (en référence à Barthes), et enfin en étudiant le lien qui unit Michon et Antonin Artaud, massacreur et grand thuriféraire de la langue-mère. Des os avec du texte autour L'écriture de Pierre Michon, sa tension extatique, son tremblement quasi mystique, est de celles qui répondent à l'ordre que l'avènement d'une raison sans Dieu et d'une histoire exempte de passions, de tragique, semblait pouvoir imposer à la littérature, à la poésie et à l'art en général. Jean-Claude Pinson explore ici les voies par lesquelles l'auteur de Vies Minuscules résiste à un devenir "normal" sinon normalisé de la langue. Sans ressusciter artificiellement une transcendance mais en légendant la fin du monde chrétien et son usure, Pierre Michon fait surgir un sacré plus ancien, comme une sorte de source, ou de socle anthropologique d'un sacré à la fois chtonien, viscéral mais aussi parfois plus apollinien, lumineux, lié au sentiment de continuité avec la nature et le cosmos. Dans l'opposition du pur et de l'impur se glisse parfois une invocation, et cette réconciliation avec le monde non humain prend alors, par le truchement d'une souveraineté de la parole et du chant, le nom ou le visage de la Grâce. Jean-Claude Pinson écrit : "C'est bien, me semble-t-il, une telle langue-reine empreinte de sacralité, qui hante l'écriture de Michon, une langue impossible et souveraine. Une langue alimentée par la tension du néfaste et du faste. Une langue aussi rare que fastueuse". Fragments d'un roman amoureux Il n'y a pas, à proprement parler d'histoires d'amour chez Michon, pas de Werther ni d'Adolphe. D'abord parce que l'auteur n'écrit pas de romans, ses récits brefs restants marqués toujours par la hantise de la poésie, voire du haïku. Ensuite parce que le flamboiement érotique est chez lui le plus souvent celui de la prédation, de la chasse, lié en cela à la dimension brutale du scopique et de la possession et dont l'écho se propage dans la fascination par la frappe énonciative. Ce thème est pourtant, quelques fois, augmenté ou relayé par une autre tonalité, sentimentale. Les deux registres se combinent dans l'opposition entre une soudaineté du visuel, de la "prise" , et une temporalité plus déliée, plus étendue, celle de la tendresse qui se déploie plus rarement. Entre pictural et lyrique. "L'instant sauvage du trait, de l'incision d'une part ; la modulation, le déploiement temporel du chant de l'autre". Artaud fantôme. Cheminements d'Artaud dans Michon. Si la référence explicite à Artaud est chez Michon plutôt discrète, les croisements entre les deux trajectoires sont sensibles, tant dans les parentés que dans les divergences. L'étude de Jean-Claude Pinson explore comme un dialogue secret entretenu avec l'auteur d'Artaud le momo. Si les deux ont en commun d'avoir éprouvé "l'impouvoir d'écrire" , et si l'un et l'autre ont tourné le dos à un art conforme aux règles de la mimesis, de la simple représentation, Artaud s'est confronté à l'expérience de n'être pas au monde, "là où Michon s'adosse encore à l'expérience contrastée d'un monde qui est et n'est pas habitable" ; monde avec lequel il est possible d'établir un lien dans le seul fait de rendre l'oeuvre partageable, audible. Quand Artaud tend à rechercher une parole d'avant les mots, Michon parie encore sur la sorcellerie de la phrase, fût-elle inquiète, incantatoire, opérant par la fulgurance de son surgissement ou de sa profération. Et dans les deux oeuvres, Jean-Claude Pinson identifie le recours à l'insurrection de la couleur comme "faisant signe en direction d'un âge (ou état) naïf, sauvage, fauve, de l'humanité" , sur les traces, on l'aura pressenti, d'un certain Vincent Van Gogh. Jean-Claude Pinson : philosophe, poète et essayiste, il a publié, parmi de nombreux livres livres : J'habite ici, Champ Vallon, 1991 ; Laïus au bord de l'eau, Champ Vallon, 1993 ; Habiter en poète, Essai sur la poésie contemporaine, Champ Vallon, 1995 ; Free Jazz, Joca Seria, 2004 ; Poéthique, Une autothéorie, Champ Vallon, 2013 ; Alphabet cyrillique, Champ Vallon, 2016 ; Autrement le monde : sur l'affinité de la poésie et de l'écologie, Joca Seria, 2016.

03/2020

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Littérature étrangère

Swamplandia

"Quand on n'est qu'au commencement de la fin, on peut très bien se croire déjà au milieu. Quand j'étais petite, je ne voyais pas ces nuances. C'est seulement après la déchéance de Swamplandia que le temps s'est mis à avoir comme un début, un milieu et une fin. En bref, je peux résumer toute l'histoire d'un seul mot : chute". Swamplandia a longtemps été le parc d'attractions le plus célèbre de toute la Floride, et sa star, Hilola Bigtree, dompteuse d'alligators de classe internationale, cuisinière exécrable et mère de trois enfants, n'y était pas pour rien. Mais à sa mort, l'entreprise sombre dans le chaos. Seule sa fille Ava, treize ans, semble en mesure de sauver les Bigtree du naufrage et de la menace du Monde de l'Obscur, leur redoutable concurrent... Sélectionné par le New York Times comme l'un des cinq meilleurs romans américains de l'année 2011, Swamplandia plonge le lecteur dans l'univers luxuriant et magique de Karen Russell, dont l'écriture inventive n'est pas la moindre des qualités. La presse "Richesse de la langue, exubérance des personnages... Une merveille ! Des écrivains de la trempe de Miss Russell, il s'en trouve un sur un million. ". . The New York Times "Une histoire excentrique, merveilleusement extravagante. Un auteur brillant, doté d'une étonnante imagination". The Times "Un vrai tour de force". Elle U. S. "D'une originalité stupéfiante". The Boston Globe "Magnifique, sombre et drôle". Rolling Stone "Chant d'amour au paradis et à l'innocence perdue, ce premier roman d'une incroyable richesse est une révélation". Library Journal "Karen Russell s'impose déjà comme une voix singulière et forte de la jeune littérature américaine". Livres Hebdo "Vaste succès public et critique aux Etats-Unis, Swamplandia est un puzzle surprenant aux multiples facettes... L'apparition d'une nouvelle voix dans le concert de la littérature américaine, une voix envoûtante où la sensibilité s'épice de vénéneux... La voix d'une auteure à suivre. Magnétique". Page "Un vrai grand huit d'émotions subtiles. Epatant". Elle (Belgique) "Une merveille de fantaisie, d'immersion dans l'enfance, de divagation poétique". Les Inrockuptibles "D'une grâce infinie". Be "Un roman délirant et fantaisiste, joli capharnaüm insensé voyant Mark Twain lorgner vers John Kennedy Toole. Une féérie azimutée très recommandable". Le Figaro Magazine "Un roman palpitant, brûlé jusqu'à l'os par le malheur et la lumière de la Floride". Biba "Un miracle de fantaisie, d'immersion dans l'enfance et de délire poétique". Les Inrockuptibles "La sensation US du moment (finaliste du prix Pulitzer). A lire fissa en attendant la future adaptation par HBO". Technikart "Une belle surprise". L'Optimum "Un imaginaire luxuriant à la Lewis Carroll, une sensibilité et une profondeur rares et un style ultra-inventif... Si ce roman foisonne d'idées et de suspense, Karen Russell éblouit aussi par son écriture imagée. Une petite merveille, un joyau. On adore ! " Le Parisien "Fantaisiste et poétique, une sublime dérive adolescente". Grazia "Bienvenue dans le monde décati de Swamplandia. Bienvenue dans la prose luxuriante de Karen Russell ! " Libération "Un premier roman qui a enchanté l'Amérique... Une fulgurante "failure story" , le récit vertigineux d'un mauvais rêve américain... Une conteuse sans doute un peu sorcière". Les Echos "Roman initiatique rude et sincère, conte exotique et réaliste, Swamplandia est un monde à lui tout seul". Elle "Amusant et mélancolique (effrayant à l'occasion), Swamplandia touche le lecteur grâce à la singularité de son univers et la poésie de sa langue particulièrement inventive". Lire "Le lecteur est projeté dans ce parc d'attractions comme dans une sorte de galerie des mystères et parfois des horreurs. Amateurs de réalisme s'abstenir. Mais les amoureux de Lewis Carroll sont priés d'aller voir. Ceux de Stephen King aussi... Comme Flannery O'Connor et Carson McCullers, Karen Russell a élagué, concentré, pour que son lecteur ne soit jamais détourné de la folle histoire des Bigtree. Et c'est une réussite". Le Monde des livres "Baroque et aussi foisonnant qu'une mangrove". 20 Minutes "Ce premier roman est une pépite. A croquer".

08/2012

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Critique littéraire

Études germaniques - N°4/2014. Hommage à Friederike Mayröcker Pour son 90e anniversaire

Inge ARTEEL Biographie einer Biographielosen Based on my experiences writing a monographical biography of Friederike Mayröcker I explore some dilemma's and paradoxes of biographical writing, both in the texts of Mayröcker herself and in the writing about her texts. In her prose texts as well as in paratexts Mayröcker cites and parodies conventions of (auto)biographical literature ; referential truth is both suggested and thwarted. When writing a biographical portrait, these ambivalences should be taken into account. En me fondant sur mon expérience d'écrire une biographie monographique de Friederike Mayröcker, j'examinerai quelques dilemmes et paradoxes de l'écriture biographique dans les textes de Mayröcker même et dans les écrits qui traitent de ses textes. Dans ses textes en prose ainsi que dans les paratextes, Mayröcker cite et parodie des conventions de la littérature (auto)biographique ; la vérité référentielle est en même temps suggérée et troublée/contrariée. Lors de l'écriture d'un portrait biographique, ces ambivalences doivent être prises en compte. Klaus KASTBERGER Geheimnisse des Archivs Friederike Mayröcker und ihre Wohnung The Essay deals with photographs of Friederike Mayröcker's apartment in Vienna, where the author is immersed in slips of paper, manuscripts, newspaper cuttings, brochures, folders and books. The spatiality of the room is held to be an important condition for the specific appearance and an appropriate understanding of Mayröcker's literature. The guest, who is invited to the cramped room, can be seen as a deputy of the reader. Both of them have to step onto areas, which show narrow contacts between the body of the author and the hoarded materials. In that way, Friederike Mayröcker is a challenge for literary criticism as well as for modern archival theory. Le présent article traite de photographies de l'appartement viennois de Friederike Mayröcker dans lequel l'auteure est immergée dans des morceaux de papier, des manuscrits, des coupures de journaux, des brochures, des prospectus et des livres. La spatialité de la pièce apparaît comme une condition importante pour appréhender cet aspect spécifique et comme un moyen approprié pour comprendre la littérature mayröckerienne. L'hôte qui est invité dans la pièce exiguë peut être considéré comme un représentant du lecteur. Tous deux doivent avancer dans des espaces qui révèlent d'étroits contacts entre le corps de l'auteure et la masse de matériaux. A cet égard, Friederike Mayröcker constitue un défi pour la critique littéraire aussi bien que pour la théorie moderne d'archivage. Aurélie LE NEE Friederike Mayröcker et le surréalisme selon André Breton Friederike Mayröcker's work has often been defined as "surreal", even if the signification of the adjective remains vague. This paper tries to clarify this concept by referring to Breton's Theorization of Surrealism in the two manifestoes, and to highlight Friederike Mayröcker's relation to this movement. The confrontation of Breton's manifestoes with extracts from Mayröcker's Magische Blätter and Gesammelte Gedichte leads to an analysis of keywords of Surrealism such as madness, dream, psychic automatism, association of ideas, magic, surreality, and reveals not only similarities, but also important differences in Breton's and Friederike Mayröcker's conception and practice of their art. Friederike Mayröckers Werk wird oft als "surreal" bezeichnet, wobei die Bedeutung des Adjektivs vage bleibt. Der vorliegende Artikel versucht, den Begriff zu präzisieren, indem er sich auf Bretons Theoretisierung des Surrealismus in den beiden Manifesten bezieht, und Friederike Mayröckers Verhältnis zu dieser Strömung hervorzuheben. Die Gegenüberstellung der Manifeste Bretons mit Auszügen aus den Magischen Blättern und Gesammelten Gedichten Mayröckers führt zu einer Analyse von Kernbegriffen des Surrealismus wie Wahnsinn, Traum, automatischem Schreiben, Ideenassoziation, Magie, Surrealität, und bringt mehrere Ähnlichkeiten, aber auch wichtige Unterschiede zwischen Bretons und Friederike Mayröckers Kunstauffassung und -praxis ans Licht. Michael HAMMERSCHMID Stilleben. Reflexionen zur Ding-, Schreib- und Sprachwahrnehmung bei Friederike Mayröcker und mit Francis Ponge My essay focuses on the thing (Ding) as an entity (or thing itself) which crosses Friederike Mayröcker's work and is questioned deeply in "Stilleben" (1991) where Friederike Mayröcker refers to art and art history as well as to the status of language, writing, the book and the perception and creation of these entities. As a referring point the research of Francis Ponge in the field of things and their "visualization" in language helped a lot to open a space by comparing the poetics of these two great poets. The formulation of six thesis to Friederike Mayröcker's "Stilleben" tries to outline six views that interact with each other, so that the question of how we see things and their relation to language and what literature can thereby show us could be traced out more clearly. 1) The thing of "Stilleben" is the book, 2) The thing "book" is dissolved, 3) The image of "Stilleben" is the thing, 4) The thing must be created, 5) The "I" is a subject-object, 6) The thing is not the thing, but the poetic. Mon article se concentre sur la chose (Ding), comprise comme une entité (ou chose en soi) qui traverse l'oeuvre de Friederike Mayröcker et est interrogée de manière approfondie dans Stilleben (1991), ouvrage dans lequel Friederike Mayröcker se refère à l'art et à l'histoire de l'art aussi bien qu'au statut du langage, rattachant le livre, la perception et la création à ces entités. Prises comme point de référence, les recherches de Francis Ponge dans le domaine des choses et de leur "visualisation" dans le langage ont contribué à une comparaison entre les poétiques de ces deux grands auteurs. La formulation de six thèses sur Stilleben de Friederike Mayröcker tente d'esquisser six postulats qui interagissent les uns les autres de telle sorte que l'on peut cerner de manière plus précise la question de savoir comment nous percevons les choses et leur relation au langage et ce que la littérature peut nous montrer dans ce cas. 1) La chose de Stilleben est le livre, 2) La chose "livre" est dissoute, 3) L'image de Stilleben est la chose, 4) La chose doit être créée, 5) Le "je" est un sujet-objet, 6) La chose n'est pas la chose, mais la poétique. Françoise LARTILLOT Lire le poststructuralisme en poète. Résistance tropologique de Friederike Mayröcker dans les étu-des (2013) In études, Mayröcker's art establishes itself once again in a remarkable way with the specific use of French verbal and cultural fragments which enhance Mayröcker's tropological style. It reminds certainly of post-structuralist figurality (which is itself a result of the renewed interpretation of Symbolism), but it is combined with a sensitive and sensuous fabric : with this hybridization, Mayröcker fits into this tradition in an original way, and she resists the scourges of the contemporary era. In études behauptet sich Mayröckers Kunst durch den Einsatz von französischen Sprach- und Kulturfragmenten erneut auf beeindruckende Weise. Der darin aufscheinende tropologische Schreibduktus erinnert zwar an die poststrukturalistische Figuralität (als Ergebnis einer erneuten Deutung des Symbolismus), ist bei Mayröcker jedoch sinnlich und sensibel unterwandert : durch diese Anverwandlung reiht sich Mayröcker eigenwillig in diese Tradition ein und leistet Widerstand gegen die Plagen der kontemporären Zeit. Valérie BAUMANN "Tous frères (de) Grimm" , Jacques et Jean. Place du nom dans l'écriture de Friederike Mayröcker This paper proposes a close reading of a passage from Friederike Mayröcker's text entitled vom Umhalsen der Sperlingswand, oder 1 Schumannwahnsinn. This analysis will explain how the proper noun lost its raison d'être in Mayröcker's writing (particularly in this very text of poetic prose). The issue of "the monolingualism of the other" (Derrida) is confronted with a perception of things which discerns meaning as "point of flight of jouissance" (Barthes/Nancy). Diese Lektüre untersucht in der Weise vom close reading einen Auszug aus Friederike Mayröckers vom Umhalsen der Sperlingswand, oder 1 Schumannwahnsinn. Der Kommentar verdeutlicht, wie der Name (Eigenname) im Verfall liegt, was den Schreibgestus des "Schumannwahnsinns" anbelangt. Die nachvollziehbare Herausforderung vom "Monolinguismus des Anderen" (Derrida) bildet allerdings die Spannung zum Wahrhaben des Sinnes als "Fluchtpunktes der sinnlichen Lusterfahrung" (Barthes/Nancy). Andrei CORBEA-HOISIE Paul Celan Student an der Sorbonne The paper represents the first biographical synthesis dedicated to the university studies of the young Paul Celan, registered at Sorbonne immediately after his arrival in Paris in the summer of 1945, that is more than half of year after he had left Romania. The path towards obtaining the degree in "humanities" and his intentions to elaborate a PhD-thesis are placed in the larger context of his efforts to integrate himself in the French society on the one hand and in the context of his efforts to establish himself as a German-speaking poet, on the other. We exploit here a number of unpublished documentary materials from the French archive, as well as a number of interviews, again unpublished, that we took between 1998 and 2000 with a number of persons close at that time to Paul Celan. Cette étude est une première synthèse biographique consacrée aux études universitaires du jeune Paul Celan, qui s'est fait inscrire à la Sorbonne dès son arrivée à Paris pendant l'été 1948, plus de six mois après avoir quitté la Roumanie. Le trajet sur lequel il s'inscrivit pour l'obtention d'une maîtrise ès "Lettres" et son projet de thèse de doctorat sont placés dans le contexte plus large de son désir de s'intégrer à la société française mais aussi de s'affirmer en tant que poète de langue allemande. Cette étude exploite toute une série de documents inédits des archives françaises ainsi que des interviews, elles aussi inédites, que l'auteur a réalisées entre 1998 et 2000 auprès de personnalités qui faisaient partie à cette époque du cercle des proches de Paul Celan. Laurent DEDRYVERE Les guerres du Schleswig-Holstein, lieu de mémoire nationaliste dans l'Allemagne wilhelminienne The present paper deals with German nationalist "lieux de mémoire" (sites of memory) related to the Schleswig-Holstein wars (1848-1851 and 1864) in the German Empire. Eight historical novels, published between 1881 and 1914, were used as primary sources for this article. These books played an important part in the popula-rization of the historical arguments justifying the an-nexation of both duchies by Prussia. Most novels were written either while Köller was Oberpräsident of the Prussian province of Schleswig-Holstein, or a little later, and they can only be understood in the light of the Germanization policy which was carried out in this province. In the case of Northern Schleswig, nationalist intellectuals were confronted with two difficulties. Firstly, even the champions of the German cause in Northern Schleswig spoke a Danish dialect as their mother tongue. Secondly, individual members of one and the same family sometimes declared their support for different national camps. So neither the mother tongue and the national-political opinions, nor the "lineage" and the national-political opinions could be automatically equated. Most authors payed attention to the national peculiarities of Northern Schleswig in their work, whilst at the same time supporting the Germanization policy. The detour via the German history allowed a legitimation of the Köllerian politics. Some radical völkisch novelists apparently promoted a German-Danish reconciliation. But this was not aimed at the "real" Danish speakers. An imagined union of all Germanic peoples was at stake, not the political rights of an ethnic minority. Der vorliegende Artikel untersucht die deutschen nationalistischen Erinnerungsorte der beiden schleswig-holsteinischen Kriege (1848-1851 und 1864) im Deutschen Kaiserreich. Als Quelle dienen acht historische Romane, die zwischen 1881 und 1914 veröffentlicht wurden. Eine wesentliche Funktion dieser Werke bestand darin, historische Argumente für einen Verzicht Dänemarks auf die Herzogtümer und für ihre Abtretung an Preußen in populärer Form anzuführen. Die meisten Romane wurden während Köllers Oberpräsidentschaft in Schleswig-Holstein oder kurz danach verfasst und sind nur vor dem Hintergrund der Germanisierungspolitik in Nordschleswig zu verstehen. Die nationalistischen Intellektuellen waren im Falle Nordschleswigs mit zwei Schwierigkeiten konfrontiert. Erstens hatten selbst die Vorkämpfer der deutschen Sache in Nordschleswig einen dänischen Dialekt als Muttersprache. Zweitens bekannten sich manchmal Mitglieder ein und derselben Familie zu unterschiedlichen nationalen Lagern. Es gab also weder zwischen Muttersprache und national-politischer Gesinnung noch zwischen "Abstammung" und national-politischer Gesinnung eine systematische Korrelation. Die meisten Verfasser beachten in ihren Werken die nationalen Besonderheiten Schleswigs, sprechen sich aber gleichzeitig für die Germanisierungspolitik aus. Der Umweg über die jüngste deutsche Geschichte dient also der Legitimierung der Köllerschen Politik. Manche radikal völkischen Schriftsteller treten für eine deutsch-dänische Versöhnung ein. In keinem Fall sind aber die wirklichen Dänischsprachigen gemeint. Es geht um ein erträumtes Bündnis aller Germanen, nicht um die politischen Rechte einer ethnischen Minderheit.

09/2015

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Essais - Témoignages

L'art de tremper. Manuel à l'usage des Français et des étrangers qui trempent

Tremper serait-il une spécificité française de l'art de se mettre à table pour le petit déjeuner, le goûter ou le souper ? Que signifient " tremper sa chemise ", " tremper la soupe ", un acier " trempé ", prendre une " trempe " ? Exercice littéraire jubilatoire, foisonnement baroque sur un geste quotidien, un presque rien appétissant où les mots se savourent. " Alors que nous quittions la cuisine, George posa sa dernière question : - ; Is there any book about dipping ? Qu'il ne se soit pas exprimé en français, langue qu'il parle couramment, donnait du poids à sa parole. Je répondis "Non, il n'existe pas de livre sur le trempage' et décidai d'en écrire un. " Dès cet extrait reproduit en quatrième de couverture, le ton est donné : l'auteur a pris beaucoup de plaisir à composer cet essai original. Les problématiques de l'acte de tremper surgissent dès le début de l'ouvrage en un faisceau de questions : " Trempe-t-on différemment à Paris, en province, à l'étranger ? Assembler, est-ce cuisiner ? Tremper, est-ce de la gastronomie ? Existe-t-il des recettes de trempage ? Si vous êtes insensible à ces questions et les considérez futiles, vous ne tremperez jamais. " " Cette pratique humaine et quotidienne concerne davantage les collations que les repas ; les trempeurs exercent le matin au petit-déjeuner et au goûter vers dix-sept heures. " De quoi est donc fait ce petit ouvrage en forme de digressions, dans une pâte quasi mangeable tant sa forme incite à le saisir comme une tartine ? De mots solubles dans des boissons chaudes ou froides ? Tremper serait-il une spécificité française de l'art de se mettre à table pour le petit déjeuner, le goûter ou le souper ? Moins franchement pour le déjeuner ou le dîner. Café, madeleine, soupe. Que signifient des expressions comme " tremper sa chemise ", " tremper la soupe ", un acier " trempé ", prendre une " trempe ", etc. L'auteur nous entraîne dans un voyage étymologique et s'interroge sur un mot qui s'est forgé au cours des siècles. Tantôt invitation à la juste mesure : tremper pourrait signifier tempérer, tantôt affirmation virile (un caractère bien trempé), le mot a évolué dans son sens et son genre, passant du féminin au masculin. " Dans ce dictionnaire, les records de solidité et de liquidité appartiennent pour un extrême à " Acier trempé " (quoi de plus solide ? ) et pour l'autre à " Tremper son vin, par exemple avec de l'eau ", car rien de plus liquide que le trempage d'un liquide dans un autre ". " Le plus dérangeant pour un non-Français, même francophone, restant l'expression " Tremper sa soupe ", qui consiste à verser du bouillon sur des tranches de pain ; c'est alors le liquide qui est plongé dans le solide et non l'inverse ". Est ce une réponse à Perec qui s'interroge malicieusement sur cette expression dans son Je me souviens ? Le texte vante les mérites des matières : de la baguette à la biscotte et n'hésite pas à philosopher sur le boudoir. Le style est vif. Parlant des croissants, Roy les qualifie d'un trait : " droit au beurre ou arqué ordinaire " ; " le chocolat fait penser à un marigot exotique, dont la tartine serait le crocodile ". Sur la madeleine de Proust (rien ne lui échappe), l'auteur considère l'art du repêchage des miettes et on pourra se reporter au passage de La Recherche concernant l'effritement de la madeleine. C'est un exercice littéraire jubilatoire, foisonnement baroque sur un geste quotidien, un presque rien appétissant où les mots se savourent et qui fait appel à tous les sens : la vue (cf. " le contrôle optique ! "), le goût, l'odorat, le toucher et l'ouïe. " Son ouïe enregistre le ruissellement en cascade dans le récipient. Son toucher identifie la température, brûlante, tiède ou glacée. Son odorat décèle l'arôme du café, le fumet du chocolat, la vapeur du thé, le parfum du vin, l'odeur de la soupe. Enfin sa vue autorise l'imaginaire, car semblable à la Pierre de Rêve du lettré chinois, chaque liquide libère les mondes engloutis. " Subtil, l'auteur esquisse une anthropologie de l'acte de tremper (dont il rappelle l'anagramme : " permet ") comme un fait social total et un marqueur de distinction. Ainsi le trempage se différencie du sauçage (acte pour lequel le trempeur " a pied " dans un récipient de faible profondeur). S'il évoque la mouillette, c'est pour la mettre entre parenthèses car n'est pas tartine qui veut et la coque de l'oeuf n'a " pas de bol ". Sucré, salé ou sacré, l'art du trempage appelle une observation fine et ne peut être assimilé sans une technique classificatoire pouvant aller jusqu'à l'esquisse typologique. Certains barèmes sont appliqués : pas de véritable trempage si l'action se fait au bout d'une pique (comme dans la fondue, mêmes les croûtons ou les morceaux de viande sont bel et bien immergés). Le livre se poursuit par des conseils à un jeune public de trempeurs et un cours serré d'apprentissage auprès des jeunes publics. Le livre est enfin et surtout un pastiche de ce que serait une publication universitaire et académique et il en a pourtant la teneur. Très réussi l'exercice tord le texte sur lui-même et se retourne sur plusieurs registres jusqu'à plus soif. Le jeu s'arrête ainsi comme dans un générique (de faim ? ) avec des acteurs qu'on sait proches de l'auteur et qu'on imagine attablés autour de lui pour des séances en forme de leçons. Défense et illustration de l'art de tremper à la française - l'auteur est aussi architecte et collectionneur - et il se dévoile dans une pseudo intimité comme grand amateur des manières de faire et comme grand gourmand. Joyeuse dissertation sur l'origine et l'art de goûter, ce petit livre malheureusement inclassable mais très classieux se déguste du bout des doigts comme un mets précieux. Les chapitres : George O. / Quid ? / Supports / Stabilisateurs / Garnitures / Liquides / Récipients / Invitation au trempage / Basse école / Haute école / Le trempage pour tous / Happy épilogue.

08/2023

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Sociologie

Le Petit Livre Rose. Nous, le Peuple, On veut la Paix !

"Le Petit Livre Rose - Nous le peuple, on veut la paix ! " de Nathalie Kesler : avancer vers l'ingénierie de la paix pour annihiler toute barbarie. Tous les jours, sous nos yeux, le spectacle que nous livre le monde est d'une désespérante tristesse. Nous pouvons tous observer l'extrême pauvreté qui côtoie l'extrême richesse... Pourtant, alors que des politiques mondiales se sont rapidement mises en place pour la vaccination, il n'existe aucune volonté commune pour en finir avec la misère. L'erreur serait-elle d'attendre que la paix vienne des hautes sphères ? Avec "Le Petit Livre Rose", la Présidente fondatrice de l'ONG Pangée Nathalie Kesler veut faire évoluer rapidement les consciences car, tous, à notre échelle, nous avons le pouvoir de devenir des diplomates citoyens oeuvrant pour la paix. Il ne s'agit plus d'intervenir après les conflits et de se contenter de commémorer la paix. Désormais, les mesures et les moyens doivent porter sur la prévention. Ce mouvement commence à mobiliser partout dans le monde, où des projets éducatifs voient le jour (ex : Université de la Paix au Costa Rica), mais la France est encore très en retard dans ce domaine. Le Petit Livre Rose, à la fois court et dense, est une invitation à oser mettre en place une véritable ingénierie de la paix, cette nouvelle approche de la citoyenneté qui lutte contre la fatalité en s'attaquant aux racines du "Mal Radical". Il est actuellement disponible en pré-commande sur Amazon, et bientôt pour tous les habitants du monde, puisqu'il va être traduit dans de nombreuses langues (la traduction espagnole a par exemple déjà débuté). Il existe actuellement plein de livres de toutes les couleurs, mais tous avec la même finalité guerrière : le livre blanc de la défense, le livre vert de Mouammar Khafadi, le livre rouge de Karl Marx... Avec ce nouveau livre rose, je veux donner une tonalité radicalement à contre-courant, puisqu'évolutionnaire et pacifiste. Nathalie Kesler 51jprZq5MjL L'ingénierie de paix, un concept fort et riche de sens Pourquoi le thème de la paix est-il associé à des connotations utopistes ou "new age" ? Ce sujet n'est pourtant pas une notion floue, fruit d'une rêverie de quelques bobos rêveurs... La paix se construit et suppose donc une approche rigoureuse. "Le Petit Livre Rose" est ainsi structuré en 3 parties. Log PG 2 La première partie présente l'Ingénierie de Paix L'auteure tente d'en édifier une réalité augmentée par de l'intelligence conceptuelle, afin de densifier l'aura déjà acquise par les termes de "culture de paix", actuellement en usage au sein de l'UNESCO, l'organe international qui déploie le plus l'attention sur ce thème. Par un rapide historique de son évolution, la fusion des termes invite le lecteur à croire davantage au caractère rationnel et possible d'une future paix mondiale. Certaines propositions sont émises, dans le but d'éradiquer le maximum de conflits meurtriers, ainsi que de violences. La seconde partie propose un nouveau système dénommé " La Nouvelle Pangée", en référence au terme géographique de continent originel. Du découpage Aristotélicien de la monnaie en unités de mesure, vers un monde d'unités de valeur qui espère dans l'idéal kantien de paix perpétuelle, le nouveau système s'emploie à mettre en valeur les talents de chacun (terme autrefois utilisé pour de la monnaie), et se détourne de l'obscure "gouvernance mondiale" occulte qui se déploie de nos jours. Et ce, afin de faire éclore un système de participation des individus, qui soit transparent, et où chaque personne sur la planète peut faire éclore sa créativité et son aptitude au bonheur collectif. Nathalie Kesler pose par conséquent la première pierre au futur système d'échanges de biens et de services adossé à des valeurs éthiques : Ce programme politique, découpé en PARTS de ressources et en PANS d'activités, serait notamment basé sur l'égalité des temps de vie des individus citoyens, de plus en plus responsabilisés, et d'autres valeurs à haut potentiel (ex : pénibilité des tâches, mérite de générosité ou efforts concrets déployés pour la construction de la paix). La dernière partie concerne l'élaboration de termes nouveaux pour repenser l'impensé et les non-dits de ce monde. Il s'agit de conscientiser nos échecs à construire la paix du fait d'une vacuité conceptuelle béante autour de ces thématiques. Comment remédier à des maux dont le champ notionnel est pauvre ? Mettre l'accent sur la nécessité d'élaborer des néologismes pour désigner une réalité, ou élaborer une réflexion sur l'éradication de la misère dans le monde, qui oeuvre sur ses causes profondes, et non pas seulement sur ses conséquences, où le processus de résilience est parfois difficile, voire désespéré, une fois les traumatismes perpétrés. Nathalie Kesler : Je suis une preuve aberrante d'un des tabous de ce monde : le vol des enfants, un acte de fragilisation volontaire politique. On a beaucoup parlé des enfants volés de la RDA ou de ceux de La Réunion, mais cette situation est beaucoup plus fréquente qu'on ne le croit, et elle se déroule le plus souvent avec la coopération directe ou indirecte des Etats. La troisième partie s'achève donc par l'élaboration embryonnaire d'un lexique et de termes nouveaux élaborés pour la "Nouvelle Pangée". Ce livret, enfin, est un condensé de références incontournables pour penser un monde sans argent. Possibilité de remporter une version papier du Petit Livre Rose La version papier du livre est en effet offerte à celles et ceux qui auront acheté la version numérique (offre limitée aux 50 premiers participants) et laissé des commentaires intéressants de propositions pour la paix sur les espaces commentaires des livres sur internet. Une fois cela effectué, il faudra simplement envoyer la preuve du commentaire, ainsi que ses coordonnées de livraison, à l'adresse suivante : cadeaux@parapacem. com De plus, pour 3 ebooks commandés, il sera également possible de demander sa version brochée offerte en cadeau. Sommaire Citations célèbres Sommaire Introduction La Nouvelle Pangée Nommer la paix, au-delà du verbe UNESCO et culture de paix Au-delà des religions Un système alternatif à l'argent Quels outils créer ?? Ingénierie de l'éducation à la paix Opération Pang-Or Basculer vers un monde sans argent et Constat du monde de l'argent Opération "Pang-Or" Objectif n°1 : créer une application universelle pour un monde fraternel et solidaire sans Argent. Objectif n°2 : oeuvrer à notre déconditionnement culturel : l'éducation à l'attrait du bien commun. Objectif n°3 : sortir de notre expectative et prendre le destin du Monde en main pour mettre en oeuvre notre réflexion en commun. Plafond Zéro : décompter les parts de ressources mondiales Acquérir un cadre de vie serein et de qualité Redéfinir le "travail" en Ressources d'activités humaines Rééquilibrage des PARTS de ressources en fonction des PANS d'activités en vue d'un rééquilibrage des inégalités Créer un institut de formation pour la Paix (Ingénierie de paix) Créer une université ou une première école Mettre au point l'EMA Système de défense mondiale commune Système optimise des savoirs mondiaux Ingénierie de paix planétaire et interplanétaires En Résumé Webographie Bibliographie Lexique IMG-20210728-WA0007 © Grégoire de Gaulle ADAGP Extrait Souvent, lorsque les gens me disent : "? la paix, c'est pas pour demain ? ", ou "? c'est une belle utopie ? "? ; "? les guerres ont toujours existé, il y en aura encore toujours ? ", etc. , alors je m'étonne que des Occidentaux, qui ont vécu comme norme quotidienne, un monde sans guerres, dans la plupart des pays européens, notamment ceux qui sont nés après-guerre, ou qui ne s'en souviennent pas ? ; ce qui constitue actuellement, en 2021, une majorité, ceux nés en 1940 ont déjà 80 ans, pour ainsi dire, la mémoire des guerres s'estompe, et si les commémorations sont nécessaires, il vaut mieux éviter de créer de nouvelles guerres pour convaincre de s'en passer plutôt que de tenter de nouvelles formes de guerres insidieuses, non armées, mais tout aussi dangereuses, qu'elles soient bactériologiques ou économiques... ... En bref, pourquoi ceux qui justement jouissent de la paix au quotidien (ici dans le sens de paix sans conflits armés) s'obstinent à plaider qu'elle n'existe pas, puisqu'ils expriment un paradoxe quasiment en flagrant délit d'imposture dans le sens où ils ont vécu dans un havre de paix toute leur existence, sans JAMAIS expérimenter de conflits armés de leur vie ! A ce titre, il faut remettre les pendules à l'heure, peut-être préciser que les guerres semblent nécessaires aux pays vainqueurs afin de maintenir l'équilibre des pouvoirs d'après-guerre, et maintenir des guerres afin de continuer à asservir certains pays au service des intérêts des pays en paix. C'est ici que la leçon est apprise de nos actes de colloque où l'on apprend que le Président de la troisième assemblée générale de 1948, Herbert Vere Evatt, ayant participé aux actes fondateurs de la charte de San Francisco, à l'origine des Nations Unies, avait bien écrit en réponse au courrier de Garry Davis que "? la mission des Nations Unies n'était pas de faire la paix, mais de la maintenir ? "... Dans cette lettre de Evatt : il rappelle que l'ONU a voté une résolution "qui demande aux grandes puissances de faire la paix" et ajoute : "Cette résolution illustre le fait indubitable que l'Organisation des Nations Unies, et en particulier l'Assemblée générale, n'a pas le pouvoir général ou la prérogative de faire la paix" . (article 107.) Les Nations Unies ont comme fonction primordiale "le maintien de la paix internationale, une fois que la paix sera établie" . Et appelle les peuples à participer "à son activité pratique de tous les jours" . Albert Camus avait bien mis en évidence cette supercherie dans son texte de défense de Garry Davis, lors de son incarcération : "L'Organisation des Nations Unies s'est engagée dans une attitude dont la logique mène à l'arrestation d'hommes

09/2021

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Critique littéraire

Études anglaises - N°1/2014

Claire Vial : Clothing the debate : textiles, text-isles and the economy of gift-giving in four Middle English Breton lays Textiles, both as clothes and elements of the codified knightly costume, play a major structuring role in the Breton lays. Whether embodied in recurring poetic motives or staged in descriptive pauses, these text-isles, or recognisable textual islands, contribute to the spiralling aesthetic of the Breton lays with issues of their own, involving narrative and character development, processes of social signposting and potential theatricality. Pièces d'étoffes, vêtements, éléments du costume chevaleresque... sont dotés d'une fonction structurante majeure dans les lais bretons en moyen-anglais. Sous la forme de motifs poétiques itératifs ou de pauses descriptives singulières, ces îlots textuels récurrents participent de l'esthétique en spirale caractéristique des lais anglais, qu'ils enrichissent de problématiques qui leur sont propres, liées au développement des personnages et de l'intrigue, à l'affichage du statut social et aux effets de théâtralité. Denis LAGAE-DEVOLDERE : "Nothing of what is writ" (4. 2. 199) : silenced texts in Measure for Measure Focussing on an aspect often neglected by critics, this paper suggests a word-by-word exploration into the trajectory of the various written texts, letters or "writs" in Measure for Measure. With the New Historicism notion of negotiable, volatile authority/auctoriality, this is an attempt at probing into the political and dramatic consequences of the letter-writing activity and its implications on the ever slippery notion of truth. Such "writs" are turned into instruments of manipulation, and deceit, which defy reason, and call for what one could call blind faith, from both the characters on stage and the off-stage audience. En s'intéressant à un aspect souvent négligé par la critique, cet article propose une analyse détaillée de la trajectoire des messages écrits dans Measure for Measure. Il examine les conséquences dramatiques et politiques de l'activité d'écriture frénétique, notamment celle du Duc Vincentio, producteur de textes à la fois vrais et faux, lus ou tus, à suivre à la lettre ou à lire à l'envers. On verra ainsi comment Shakespeare utilise la chose écrite et l'événement d'écriture pour en faire un signifiant dramatique qui est bien plus qu'un procédé? : par-delà les notions d'autorité et d'auctorialité ainsi mises à mal, les textes de Measure for Measure interrogent le concept de connaissance et celui de vérité, explicitement décliné dans sa version plurielle, et invitent les personnages comme les spectateurs à un acte de foi dramatique. Guyonne Leduc : The dramatic import of letters within letters in Frances Burney's Evelina (1778) That no attention has been paid to the rather numerous letters within letters in this epistolary novel might seem surprising for any critic studying Evelina. Yet a careful reading of those letters within letters, that seem to pass unnoticed in a novel where sight is the most important of the five senses and where the (mis) interpretation of signs is central, proves rewarding if only from a dramatic viewpoint. Indeed, some of those (enclosed, copied, mentioned, commented upon, etc.) letters within the letters collected by the "editor" trigger not just one of the two plots (the quest for Evelina's name and, at least, social identity) but also changes in geographical places, new turns in the two plots (the second one being the love plot), a comic episode, etc. If some of them thwart the reader's expectations, all of them make it possible to approach one of the key issues broached in the novel. Les lettres dans les lettres, pourtant assez nombreuses dans ce roman épistolaire, n'ont pas retenu l'attention, ce qui peut paraître étonnant pour quiconque étudie Evelina. Pourtant, une lecture minutieuse de ces lettres dans les lettres, qui semblent passer inaperçues dans un roman où la vue est le plus important des cinq sens et où l'interprétation (erronée) des signes est centrale, s'avère fructueuse, ne serait-ce que du point de vue dramatique. En effet, quelques-unes de ces lettres (incluses, recopiées, mentionnées, commentées, etc.) dans les lettres collationnées par l' "éditeur" déclenchent, non seulement l'un des deux intrigues (la quête du nom et de l'identité, au moins sociale, d'Evelina), mais aussi des changements géographiques, des tournants dans les deux intrigues (la seconde étant l'intrigue amoureuse), un épisode comique, etc. Si certaines déçoivent les attentes du lecteur, toutes permettent d'aborder l'une des questions-clés traitées dans le roman. Jean-François BAILLON : Tableaux vivants, still lives : tracing Terence Davies in The House of Mirth (2000) This article attempts to trace the presence of Terence Davies as author of The House of Mirth through three distinct but concurrent strategies. First, the recurrent use of symmetrical patterns at every level appears to link the film to Davies's previous output and signals the presence of a mega-narrator. Secondly, the structuring reference to classical Hollywood melodrama can be referred both to Davies's previous films and to his own personal taste. It is also a way for him to claim his attitude to the source material as fundamentally cinematic. Lastly, self-referential scenes at key moments in the narrative foreground the nature of the film as artefact. Cet article tente de repérer les traces de la présence de l'auteur Terence Davies dans The House of Mirth au moyen de trois procédures distinctes mais convergentes. D'abord, l'usage récurrent de figures symétriques à tous les niveaux relie le film à la production antérieure de Davies et signale la présence d'un méga-narrateur. Ensuite, la référence structurante au mélodrame hollywoodien classique renvoie aussi bien aux films précédents de Davies qu'à son propre goût personnel. C'est aussi pour lui un moyen de revendiquer l'essence profondément cinématographique de son attitude envers le texte-source. Enfin, quelques scènes autoréférentielles situées à des moments clés du récit mettent en avant la nature du film comme artifice. Antoine CAZE : Helen in Egypt et Trilogy : les écritures de guerre de H. D. Toute l'oeuvre de H. D. s'enracine dans l'expérience de la guerre. Cet article ­s'attache à montrer comment cette condition première de l'écriture conduisit la poète américaine à inscrire les grandes séquences poétiques que sont Helen in Egypt et Trilogy dans l'intervalle qui à la fois relie et sépare les modes épique et lyrique. En dépit de l'ordre de composition de ces deux recueils - le premier étant postérieur de dix ans au second - la récriture du mythe qu'est Helen in Egypt, transposant l'épopée sur un mode lyrique, est ici envisagée comme le creuset dans lequel se forge l'écriture de Trilogy : événement traumatique à maints égards pour H. D. , la guerre dont se nourrit son imaginaire ne peut en effet être abordée qu'à rebours du temps, dans une logique de l'après-coup (Nachträglichkeit) que rejoue ici la relation entre mythe antique et histoire contemporaine. La voix à la fois transpersonnelle et intime que crée H. D. dans Trilogy - celle d'une "communauté lyrique" - peut alors être comprise comme la tentative d'une médiation qui lui permettrait d'articuler le trauma. H. D. 's entire oeuvre is premised upon the experience of the war. In this article, I attempt to show that such a seminal condition for her writing led H. D. to pitch the tone of her war-related poetic sequences-Helen in Egypt and Trilogy-in the middle ground between the epic and the lyric. In spite of the chronological order of composition of these two books, the first written some ten years after the second, I contend that H. D. 's re-writing of the Helen story, transposing it from the epic to the lyric, can be understood as the crucible in which the materials for Trilogy are melted. For indeed, H. D. can deal with the traumatic event of the war, which so deeply affected her imagination, only by going against the current of time, according to a logic of the aftershock (Nachträglichkeit) which is structurally implicit in the way she intertwines Greek myth with twentieth-century history. The poetic persona which H. D. creates as a speaker in Trilogy, both transpersonal and intimate, may thus be seen as an attempt on her part to mediate and articulate trauma. Yves FIGUEIREDO : De Mount Auburn à Central Park : aux origines du park movement Le park movement américain a été très largement étudié et historicisé depuis les années 1970, mais ses origines ont fait l'objet de peu d'études. Il serait le produit de l'action combinée de trois facteurs : urbanisation et industrialisation, développement du tourisme et des loisirs, renouveau du regard sur la nature. Cet article examine les limites de ces interprétations sur la période précédant immédiatement la création des premiers parcs et étudie l'apport des cimetières paysagers au développement du park movement. The American park movement has been extensively studied and historicized since the beginning of the 1970s, but its origins have been little documented or analyzed. It is understood as resulting from the combined action of three factors : urbanization and industrialization, development of tourism and leisure, evolving perceptions of nature. This paper examines the limits of such interpretations on the period immediately preceding the foundation of the first parks and studies the contribution of rural cemeteries to the park movement. Andrew DIAMOND : Cutting through the "Fog of War" : World War II and the fracturing of the New Deal order in the urban North While the New Deal created a new relationship between ordinary citizens and the federal government with its work relief programs, welfare system, and laws protecting organized labor, this relationship began to sour in a northern wartime context marked by massive black migration, widespread racial conflict, and increasingly militant civil rights organizations. Pressured by black mobilization and the outbreak of violent civil disorders in major war production centers between 1941 and 1943, federal, state, and city authorities moved to create a range of race relations organizations devoted to fighting racial discrimination and fostering interracial cooperation. These organizations, some which were of a quasi-official nature, quickly became fixtures on the local political scene, playing active roles in countering the campaigns of whites to keep blacks out of their neighborhoods and to retain the privileges of whiteness at work. What follows constitutes an attempt to understand how white residents and workers perceived and responded to these new race relations organizations. I will argue that in the eyes of average white residents and workers whose interests seemed to run up against them, the proliferation of these organizations worked to recast the role of the state from protector of the working man to protector of black rights, thereby fracturing the young New Deal order. Le New Deal a mis en place une nouvelle relation entre les citoyens ordinaires et le gouvernement fédéral grâce à ses programmes de création d'emplois, son système d'assistance sociale et ses lois protégeant les droits des ouvriers. Mais cette relation commença à se détériorer dans le contexte de la mobilisation du Nord pour la guerre, caractérisé par une migration massive des Noirs, des conflits raciaux fréquents et des organisations noires de droits civiques de plus en plus militantes. Sous la pression des organisations de défense des droits civiques et des troubles violents qui éclatèrent dans les grands centres de production militaire entre 1941 et 1943, les autorités fédérales, ainsi que celles des Etats et des municipalités créèrent toute une série d'organisations chargées de lutter contre la discrimination raciale et de promouvoir la coopération interraciale. Ces organisations, dont certaines étaient quasi-officielles, devinrent rapidement des éléments essentiels de la scène politique locale, et jouèrent un rôle actif pour contrer les campagnes des Blancs visant à maintenir les Noirs en dehors de leurs quartiers et à conserver sur leur lieu de travail les privilèges attachés à la peau blanche. Cet article essaie de comprendre comment les habitants et les ouvriers blancs des villes du Nord ont perçu ces nouvelles organisations chargées des relations interraciales. Il défend l'idée selon laquelle, aux yeux des habitants et ouvriers blancs ordinaires dont les intérêts se heurtaient aux objectifs de ces organisations, leur prolifération a contribué à transformer leur vision du rôle de l'Etat du protecteur du travailleur en protecteur des droits des noirs.

05/2014

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Critique littéraire

Études germaniques - N°1/2015. Friedrich Heinrich Jacobi

Pierre Jean BRUNEL : Oti et dioti. Les enjeux métaphysiques de l'éthique aristotélicienne dans Woldemar de Friedrich Heinrich Jacobi While Aristotle's authority is being challenged by modern philosophy, Jacobi quotes from his Nicomachean Ethics in Woldemar. Daniel Jenisch's edition of the Aristotle Ethics proves to be a major source for the understanding of the novel's "philosophical intent" . What is the significance of such a philosophical revival of Aristotle as the result of the novel ?? To what extent does the variance between the "commercial society" and the ancient doctrine of virtue throw light upon ethical and metaphysical stakes ?? How does the novel handle the philosophical question of immediate knowledge ?? The reading of Nicomachean Ethics does provide us with a model of conversion for the crisis of the modern subject. Während die Autorität des Aristoteles von der modernen Philosophie in Frage gestellt wird, bezieht sich Jacobi in Woldemar auf die Nikomachische Ethik. Daniel Jenischs Übersetzung (1791) stellt eine wichtige Quelle dar, um die "philosophische Absicht" dieses Romanes zu verstehen. Was bedeutet diese Rückkehr des Aristoteles dank des Romans ?? Inwieweit hat der Konflikt zwischen der modernen commercial society und der alten Tugendlehre eine ethische und metaphysische Tragweite ?? Wie wird die philosophische Frage nach der unmittelbaren Erkenntnis im Roman behandelt ?? Bedeutet die Lektüre der Ethik ein Bekehrungsmodell für die Krise des modernen Subjektes ?? Ives Radrizzani : La Destination de l'homme - la réponse de Fichte à la Lettre ouverte de Jacobi ?? The Vocation of Man is Fichte's response to Jacobi. Fichte follows a double strategy : he provides us with his system of defense against the accusations made to the Doctrine of Science in the Letter to Fichte (subjectivism, solipsism, nihilism), on the other part, he tries to build a link to the non-knowledge of Jacobi. With the ternary structure of the work, Fichte shows its commitment to the position that was already his at the time of the Quarrel of pantheism : he still holds necessary a mediation of Knowledge between Doubt and Faith and doesn't agree the Jacobian salto mortale. But the Knowledge and the Faith staged in the last two books of the work are precisely calibrated to demonstrate to Jacobi their agreement in these two areas. The reaction of Jacobi shows the discrepancy between the expectations of Fichte and the result. Die Bestimmung des Menschen bringt Fichtes Antwort auf Jacobi. Fichte verfolgt zwei Ziele : es gilt auf der einen Seite für ihn, sein Verteidigungssystem gegen die im Brief an Fichte entgegen der Wissenschaftslehre geäußerten Anschuldigungen (Subjektivismus, Solipsismus, Nihilismus) darzustellen, auf der anderen Seite einen Übergang zum jacobischen Nichtwissen zu ermitteln. Mit der dreiteiligen Struktur der Schrift zeigt Fichte, daß er der Position, die er schon beim Pantheismusstreit vertrat, treu bleibt : er hält eine Vermittlung durch das Wissen zwischen dem Zweifel und dem Glauben für notwendig und setzt sich dem jacobischen salto mortale entgegen. Aber die in den zwei letzten Büchern der Schrift inszenierten Wissen und Glaube sind genau darauf abgezielt, um Jacobi ihre Übereinstimmung in jenen zwei Bereichen unter Beweis zu stellen. Jacobis Reaktion zeigt die ganze Diskrepanz zwischen Fichtes Erwartungen und dem Ergebnis. Patrick Cerutti : Naître à l'existence "Je me souviens de cet instant plein de joie et de trouble, où je sentis pour la première fois ma singulière existence" . This paper traces the historical evolution of a metaphor, the one of awakening or birth to being, as it appears in Buffon's, then Rousseau's, Jean Paul's and Jacobi's works. Jacobi, after many modifications of meaning, bases his whole conception of a feeling of existence on it, since it depends on the spirit rather than the senses. "Je me souviens de cet instant plein de joie et de trouble, où je sentis pour la première fois ma singulière existence" . Der vorliegende Artikel gibt die Geschichte der Metapher des Erweckens oder der Geburt zur Existenz wieder, wie sie in Werken Buffons, dann Rousseaus, Jean Pauls und Jacobis erscheint. Durch manche Bedeutungsveränderungen baut Jacobi auf diesem Bild seine ganze Konzeption des Gefühls der Existenz auf, insofern als sie eher von einem Gefühl des Geistes als von der Empfindung abhängt. Alain muzelle : Friedrich Schlegel lecteur critique de Jacobi Jacobis Woldemar is a review Friedrich Schlegel wrote in 1796 from the final version of the novel. With this work, the young writer inaugurates the series of his "Charakteristiken" . Under the influence of Fichte's philosophy, he develops a new form of criticism, a genetic method that explains the poetic works from the point of view of their progressive construction, on the basis that "one can understand a book or a mind only through reconstructing its internal dynamics" . After having showed the weakness of the plot and portrayed Woldemar as a vulgar and selfish immoralist, he refuses to acknowledge the work any specifically philosophical value, arguing that he cannot succeed in finding any consistency in the course of the argument. Finally, the profound unity of the book is to be found, for Schlegel, in the individuality of its creator, whom he defines as a "mystical sophist" . Mit Jacobis Woldemar, einer Rezension, die Friedrich Schlegel 1796 über die endgültige Fassung dieses Romans verfasst, entsteht die erste seiner Charakteristiken. Unter dem Einfluß von Fichtes Philosophie entwickelt Schlegel eine neue Art von Kritik, eine genetische Methode, welche die poetischen Werke aus ihrem Werden erklärt, da man erst "ein Werk, einen Geist [versteht], wenn man den Gang und Gliederbau nachkonstruieren kann". Nachdem er auf die innere Brüchigkeit der Romanhandlung hingewiesen und von der Titelgestalt das Porträt eines immoralistischen groben Egoisten entworfen hat, was ihn dazu führt, Jacobis ethische Lehre in Frage zu stellen, spricht er dem Werk jegliche echt philosophische Dimension ab, da es ihm an einer Kontinuität der philosophischen Gedankenführung fehle. Schlegel erkennt schließlich die eigentliche Grundeinheit des Romans in der Persönlichkeit des Schriftstellers selbst, den er als einen mystischen Sophisten definiert. Sylvie LE MOËL : La traduction française de Woldemar, "roman philosophique et sentimental" - une médiation avortée ?? This study proposes to reassess the only translation in French of the novel Woldemar, published soon after it appeared in Germany but which quickly sank into oblivion. As the first attempt of Franco-German mediation by the publicist Charles Vandenbourg, who, at the time, had emigrated to Germany, it represents an enlightening example of the philological and philosophical stakes specific to the Franco-German intellectual transfer around the 1800s. The current article analyses the initial conditions and the publishing modes of the transfer, the translation strategy of Charles Vandenbourg as well as the revealing role played by the text in resetting the intellectual fields under the Directoire. Although it was a failure, this translation lead up to the penetration of Jacobi's philosophy in France, in a context of the philosophical debates opposing the Idealists and the Ideologists, later echoed by Madame de Staël. Vorliegender Beitrag untersucht die einzige französische Übersetzung von Jacobis Roman Woldemar, die zwar kurz nach der deutschen Originalfassung erschien, dafür aber schnell in Vergessenheit geriet. Als erster Versuch deutsch-französischer Vermittlung durch den nach Deutschland emigrierten französischen Publizisten Charles Vanderbourg stellt sie ein einleuchtendes Beispiel für den philologischen und philosophischen deutsch-französischen Transfer um 1800 dar. Die Studie befasst sich mit den Ausgangsbedingungen und den verlegerischen Modi des Transfers sowie mit Vanderbourgs Übersetzungsstrategien, wobei der französische Text die Neugestaltung des französischen intellektuellen Feldes zur Zeit des Direktoriums erkennen lässt. Dieser scheinbar gescheiterte Transfer nimmt also doch die Einführung von Jacobis Philosophie in Frankreich vorweg, und zwar im Kontext von Debatten zwischen Idealisten und Ideologen, an die Madame de Staël kurz darauf anknüpft. Norbert WASZEK : La référence à Adam Ferguson dans Woldemar de Friedrich Heinrich Jacobi At the centre of this article is an analysis of the presence of Adam Ferguson, a leading member of the Scottish Enlightenment, in Jacobi's philosophical "novel" Woldemar. Although often neglected by Jacobi scholarship, Ferguson is mentioned and quoted approvingly on several occasions in Woldemar, and his implicit impact might reach even further. Initially, the ground for such an analysis is prepared by recalling the empirical evidence for Jacobi's reading of Ferguson as is to be found in the catalogue of his personal library and in his voluminous correspondence. Then, standing back from details of the reception, the wider question is opened, whether an appropriate appreciation of Jacobi's indebtedness to Ferguson might contribute to a correction of certain older images and clichés of Jacobi's thought. Der Beitrag geht einem noch zu wenig beachteten Bezugspunkt von Jacobis Woldemar nach, dem schottischen Philosophen Adam Ferguson, welcher in Jacobis Buch mehrfach ausdrücklich und zustimmend erwähnt und zitiert wird und dessen Einfluss implizit vermutlich noch weiter reicht. Vor dieser zentralen Analyse werden einleitend noch weitere Belege für Jacobis Beschäftigung mit Ferguson aus seinem Briefwechsel und seinen Bibliotheksbeständen vorgestellt und eine kurze Charakterisierung von Fergusons Werk geboten. Ein Ausblick nimmt ein wenig Abstand von den Einzelheiten der Rezeption und eröffnet die weiterführende Frage, ob eine angemessene Würdigung seiner Lektüre von Ferguson dazu beitragen kann, noch immer verbreitete Klischees über Jacobis Denken zu korrigieren. Niall Bond : Ferdinand Tönnies und seine Wechselwirkungen mit der französischsprachigen Welt Research on the institutional establishment of sociology in Europe has for the most part ignored exchanges between the earliest leading French and German sociologists. Yet our research in Ferdinand Tönnies' estate in Kiel has shown us that there were fruitful exchanges and mutual effects between Tönnies and Emile Durkheim, René Worms, Gabriel Tarde and other French-speaking sociologists and philosophers. At the same time, constructions and representations of national traits were obstacles to the fluid transfer of scientific interests and knowledge even across the borders of Europe. This becomes particularly clear when we read Tönnies' and Durkheim's writings during the Great War. Nevertheless, the transposing of Tönnies, who had resisted National Socialism, to other cultural contexts such as the French-speaking world made it possible to deal with his thought in a more neutral and objective fashion than was possible in post-war Germany, which had been traumatised by the recuperation of the term "Volksgemeinschaft" by the Nazis. Dans une grande mesure, la recherche sur la mise en place institutionnelle de la sociologie en Europe a fait jusqu'alors abstraction des échanges entre les premiers sociologues français et allemands. En puisant dans les archives de Ferdinand Tönnies à Kiel, nous constatons toutefois des échanges fructueux et des actions réciproques entre Tönnies et Emile Durkheim, René Worms, Gabriel Tarde et d'autres sociologues et philosophes de langue française. En même temps, les constructions et les représentations de traits nationaux représentaient autant d'obstacles à un passage fluide d'interrogations scientifiques et de savoirs même à travers les frontières de l'Europe. Cela devient surtout clair à la lumière des écrits de Tönnies et de Durkheim sous l'influence de la Grande Guerre. Cependant la transposition de Tönnies, résistant au nazisme, à d'autres aires culturelles comme l'aire francophone a permis un traitement davantage neutre et objectif que celui qui a été possible dans une culture allemande de l'après-guerre traumatisée par l'exploitation du terme de "Volksgemeinschaft" par les nazis. Sonja VANDERLINDEN : Journal fictif, vie romancée, roman, mémoires, confession. Le cas de Tine of de dalen waar het leven woont (1987) de Nelleke Noordervliet The central theme of this contribution is the interaction between fiction and reality in Noordervliet's novel about Multatuli's wife. Speaking is Everdine van Wijnbergen during the last months of her life ?; in a fictional diary she looks back on episodes out of her whole life, with or without Douwes Dekker at her side. This fictional (auto)biography of a historical person is also a confession, an introspection, a self-examination. In this novel three "Tines" appear side by side : the real Everdine, Multatuli's and Max Havelaar's idealized Tine, and Noordervliet's Tine. Nelleke Noordervliet gives a voice to this writer's wife ?; she brings her out of the shadows and offers a nuanced and complex image of her personality. De rode draad in deze bijdrage is het spel met fictie en realiteit in Noordervliets roman over de vrouw van Multatuli. De auteur laat Everdine van Wijnbergen aan het woord tijdens haar laatste levensmaanden ?; in een fictief dagboek kijkt zij terug op episodes uit haar gehele leven, met of zonder Douwes Dekker aan haar zij. Deze fictieve (auto)biografie van een historisch personage is tegelijkertijd ook een biecht, een introspectie, een gewetensonderzoek. In deze roman komen drie "Tines" naast elkaar te staan : de werkelijke Everdine, de geïdealiseerde Tine van Multatuli en van Max Havelaar, en de Tine van Noordervliet. Nelleke Noordervliet geeft een stem aan deze schrijversvrouw, haalt haar uit de schaduw en biedt een genuanceerd en complex beeld van haar persoonlijkheid.

09/2015