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Quatrième République

Histoire du SAC. Les gaullistes de choc (1958-1996)

Histoire du service d'ordre gaulliste, entre politique et barbouzes. SAC : Service d'Action Civique. Peu d'organisations politiques ont autant défrayé la chronique et suscité les passions que le service d'ordre gaulliste, fondé en 1960. Ses milliers d'adhérents, rugueux et déterminés, protégeaient les meetings et campagnes d'affichage du parti au pouvoir. Gaullistes fidèles, anciens de la Résistance ou de la France libre pour beaucoup, ils vouaient un culte au Général dont ils se considéraient comme les grognards inconditionnels. Ce carré de la Garde était engagé lors des élections compliquées et les moments de crise du régime (putsch des généraux, barricades de 68). Mais le SAC avait aussi sa part d'ombre. Car à côté d'une majorité d'honnêtes militants figuraient des éléments douteux : membres d'extrême droite attirés par l'anticommunisme violent, aventuriers et escrocs mythomanes, malfrats à la recherche d'une impunité policière et judiciaire. Des mauvaises fréquentations expliquant les délits dans lesquels des adhérents se trouvaient impliqués : braquages, trafics de drogue, d'armes et de fausse monnaie, proxénétisme, escroqueries, rackett, agressions... Aux méfaits crapuleux s'ajoutaient à l'occasion des dérives et violences politiques : infiltration des forces de l'ordre, provocations et espionnage clandestin, coups contre les militants de gauche. Que le patron politique du SAC ait été Jacques Foccart, puissant et mystérieux conseiller du Général pour les affaires sensibles touchant aux services secrets, à l'Afrique et à l'outre-mer, achevait d'exciter les imaginaires. Le SAC n'aurait-il pas été un service d'ordre barbouzard jouant les polices parallèles ? Sans négliger cette part de fantasme, et fort de sources inédites, François Audigier démêle le vrai du faux et inscrit l'histoire de l'organisation dans un temps plus long. Il en réaffirme la nature politique en montrant que les gros bras étaient aussi les petites mains d'un gaullisme manquant alors de militants et en soulignant les liens personnels forts du Président avec ces " Prétoriens " du régime. Plus largement, il explore les questions sensibles du lien aux forces de l'ordre officielles, de la pratique du renseignement politique et de l'infiltration des services de sécurité. Loin des clichés, l'ouvrage se penche enfin sur les membres du SAC, des grandes figures (Charles Pasqua, Pierre Debizet, Paul Comiti...) aux adhérents les plus modestes, ces Mamelouks du Général souvent plus sensibles à l'épopée du gaullisme qu'à son programme politique, ces militants bagarreurs qui, en marge du parti, constituaient un " corps franc " dévoué à de Gaulle.

04/2021

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Communication

Négociations extrêmes. Itinéraire d'un opérationnel du GIGN

La première partie du livre nous plonge dans des crises qui ont fait écho dans les médias du monde entier. Il s'agit de la plus grosse prise d'otage de membres de forces de l'ordre connue à ce jour. Ce fut sur une petite île française au beau milieu du pacifique, en Nouvelle-Calédonie. C'est sur l'île d'Ouvéa à deux jours du premier tour des élections présidentielles de 1988 entre le président sortant François Mitterrand et son Premier ministre Jacques Chirac, que 80 Kanaks du FLNKS (Front de Libération de la Kanaky Socialiste) attaquent la seule brigade, abattent 4 gendarmes désarmés, en laissent un 5e pour mort, puis prennent les 27 restants en otages et vont se cacher dans la grotte sacrée du Dieu Watetö au milieu de la jungle. La seconde est le détournement de l'A300 d'Air France sur l'aéroport d'Alger en cette veille de Noël 1994 par 4 islamistes du GIA (Groupe Islamique Armé) avec à son bord 250 passagers. L'intervention du GIGN sur l'aéronef alors cloué au sol depuis 14 heures après deux jours passés en Algérie a été retransmise par la presse internationale aux quatre coins du monde. Dans une affaire comme dans l'autre, l'ensemble des otages ont été libérés sains et saufs. Otage volontaire dans la première situation dans le but d'infiltrer le dispositif et sauver la vie des gendarmes capturés et condamnés. Négociateur sur le sol français dans la seconde, permettant de stopper les exécutions entamées en Algérie, Bernard Meunier à négocié durant une décennie avec des forcenés, des preneurs d'otages de tous types et possédant toutes sortes de pathologies. C'est sur cette expérience d'INSIDER qu'il s'appuie pour décliner la seconde partie de cet ouvrage, consacré au déroulé d'un référentiel unique, puisqu'il est théorisé sur l'expérience du vécu de crises majeures, permettant de manière empirique à donner les clés de compréhension et aider à comprendre les véritables problématiques auxquelles nous pouvons tous être confrontés. Ces crises nous les vivons dans nos entreprises ou encore dans le cadre de la concurrence. L'auteur décortique l'ensemble des phénomènes psychologiques et intrapsychiques, mais aussi systémiques nous permettant de mieux comprendre l'ensemble des paramètres en jeu dans ces situations durant lesquelles tout peut basculer très rapidement. Découvrir ce référentiel est l'assurance de la gestion d'une crise réussie... il l'a prouvé en sauvant des vies pendant dix ans.

05/2024

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Photographie

Fisheye n°58 : Équilibre - Mars 2023

Ce numéro de printemps célèbre plusieurs anniversaires et met en avant un cahier central entièrement en noir et blanc. Si les 10 ans de Fisheye s'affichent en quatre par trois dans les couloirs du métro parisien en exposant une dizaine d'artistes publiées dans le magazine depuis le début de l'aventure, on trouvera aussi, en avant-première, un focus sur le quotidien Libération qui, lui, fête ses 50 ans avec un superbe livre et une exposition à venir. On célèbre un autre cinquantenaire avec l'édition d'un ouvrage sur Diane Arbus, disparue il y a un demi-siècle. Enfin, ce 24 février - alors que ce numéro est en impression - marque le premier anniversaire de la guerre déclenchée par la Russie en Ukraine. Michel Slomka et ses images satellites en noir et blanc nous conduisent à réexaminer les Topographies de ce pays scarifié. Le noir et blanc s'étend à l'ensemble des portfolios de ce numéro, avec une sélection particulièrement éclectique. Outre les "paysages inversés" dudit Michel Slomka, on découvrira les Humeurs belges de Jacques Sonck qui croque depuis des années ses compatriotes dans les rues de Bruxelles, Namur et Gand avec une malice teintée de surréalisme. Sur un tout autre registre, Bastiaan Woudt compose de superbes images de mode dans lesquelles la lumière lui sert à cacher pour mieux révéler. Lucie Hodiesne Darras s'est, elle, attachée à rendre compte au plus juste de la vie quotidienne de son frère Lilou, atteint d'autisme, dont elle fait une rockstar. Un travail qui s'accompagne d'un livre aux éditions Fisheye. On trouve chez Sophie Gabrielle un univers intriguant qui explore ses peurs indicibles sur le cancer et la maladie, une manière "intime et universelle" de traduire ce qu'elle ressent. Enfin l'Histoire est de nouveau présente à travers le Palimpseste bulgare de Martin Atanasov qui n'hésite pas, à travers ses collages, à composer des télescopages critiques qui nous questionnent notamment sur le matérialisme et l'amnésie de notre époque. Sans oublier nos autres rubriques, nos coups de coeur ainsi que nos sélections de livres et d'expositions qui devraient vous aider à garder l'oeil ouvert, vif et curieux.

03/2023

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Sports

Pour l'amour du jeu. Où va le foot français ?

De cinq années de disette en coupe d'Europe à deux finales en 2004 pour les clubs ; du plus beau doublé de l'histoire du foot à une qualification laborieuse pour la Coupe du monde 2006... Vous aussi, vous avez du mal à vous habituer aux montagnes russes que nous impose depuis dix ans le football français ? Alors ce livre est fait pour vous. La gueule de bois qui a suivi l'ivresse des années 1998-2000 n'en finit pas, et l'équipe nationale n'est pas seule en cause : hormis une belle percée de Monaco en 2004, puis de Lyon en 2006 en Ligue des champions, les clubs français ont peu à peu décroché du peloton de tête du foot européen. Les professionnels - et ils sont de plus en plus nombreux - veulent croire que cette crise est passagère, et avancent que les conditions d'une renaissance du foot français sont désormais réunies : fin 2004, la Ligue vendait ses droits de transmission télévisée pour la somme astronomique de 600 millions d'euros par an, faisant ainsi de la L1 le championnat le mieux doté d'Europe, et depuis le mois de février 2005, un nouveau président est installé à la tête de la Fédération française de football, avec l'intention déclarée de mettre de l'ordre dans la maison. C'est qu'il y a urgence : dix ans après l'arrêt Bosman, la crise est multiforme. En s'appuyant sur sa connaissance intime des hommes, des clubs, des sources de financement et des ressources en talents qui structurent ce sport roi, Jean-Philippe Bouchard répond à onze questions clés : Pourquoi l'équipe de France s'est-elle effondrée ? La relève est-elle prête ? Y a-t-il toujours un modèle français en matière de formation ? Les sélections nationales sont-elles en danger ? Quel est le niveau du championnat de France ? Les clubs français peuvent-ils lutter au niveau européen ? Quelles solutions au manque de ressources ? Quelles tendances les clubs vont-ils suivre ? Comment le statut du joueur va-t-il évoluer ? Racisme, agents ripoux, arbitres malmenés : quel poids accorder aux dossiers noirs ? Le foot reste-t-il un jeu ?

01/2006

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Littérature française

Dans la prison de mes souvenirs

"Charles Baron a été l'une des grandes figures de la mémoire de la Shoah, très tôt investi dans des associations et auprès des jeunes. Il présentait ainsi son livre dans sa première édition restée confidentielle : A partir des nombreux témoignages que j'ai pu faire dans les écoles au contact de notre belle jeunesse, j'essaie de donner une impression de l'enfer que j'ai vécu durant les trente-deux mois de captivité dans l'univers concentrationnaire, dans lequel règnent l'arbitraire et le sadisme, où la violence et la mort sont omniprésentes. Sa voix portait d'autant plus auprès du jeune public que Charles a été déporté à 16 ans et deux mois, le 18 septembre 1942. Sans qu'alors il le sache, les nazis avaient déjà fait de lui un orphelin : ses parents, victimes de la rafle " du Vél' d'Hiv' " (16-17 juillet 1942), ont été assassinés à Auschwitz avant même son arrestation. Son parcours de déporté est impressionnant, avec pas moins de neuf camps différents. Charles a fait partie des Juifs accaparés par l'industrie de guerre et d'armement du IIIe Reich en manque de main-d'oeuvre, lors d'un arrêt de son convoi, le no 34, à Cosel. La description des camps de travail forcé qu'il nous rapporte, mettant en lumière leur fonction-nement et leur diversité à travers ses cruelles expériences, est un apport fondamental à la connaissance de l'univers concentrationnaire nazi. Entre les camps de Silésie et ceux de Bavière où il a été transféré, Charles a également été détenu au camp d'Auschwitz II-Birkenau. Tatoué A17594, il y végète trois mois à la quarantaine, où il échappe de peu à deux sélections pour la chambre à gaz. Exceptionnelle aussi est sa sortie de l'enfer des camps nazis, fin avril 1945, avec la réussite de son évasion dont on lira ici la version détaillée écrite peu après son retour à Paris, le 18 septembre 1945. Avec ce témoignage d'une grande probité, Charles Baron prolonge son exhortation à la jeunesse afin qu'elle puise dans la mémoire des rescapés les ressorts du combat quotidien pour la liberté et la sauvegarde de l'humanité."

02/2024

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Economie

Le blé, une ambition pour la France

Le saviez - vous ? A lui tout seul, le blé rapporte à la France quelque 3 milliards d'euros chaque année. Une performance ignorée par la plupart des Français. Et pourtant, qu'y a - t - il de plus intimement lié à la vie quotidienne des Français ? Des siècles durant, cette céréale qui a trouvé en France sa terre d'élection a fourni l'essentiel de l'alimentation et servi d'étalon au coût de la vie. On sait moins que, jusqu'aux années 1970, la France devait importer pour faire son pain ou nourrir ses animaux d'élevage ! Le succès des céréaliers fut tel après la mise en oeuvre de la Politique Agricole Commune (PAC) qu'ils furent très vite considérés comme les aristocrates de l'agriculture engrangeant un revenu plus que confortable et tirant les ficelles du syndicalisme agricole. Et pourtant, rien ne semble plus aller de soi au pays de l'océan des blés, cher à Charles Péguy. Les producteurs français affrontent une houle sans précédent. Après avoir été les grands privilégiés de la PAC, le sort semble se liguer contre eux : le climat mais aussi les marchés ne jouent plus en leur faveur. De nouveaux acteurs comme la Russie ou l'Ukraine, qui eurent jadis leurs heures de gloire, concurrencent les blés français sur les grands marchés mondiaux. La Syrie, en situation de pénurie dramatique, vient ainsi d'acheter 200 000 tonnes de blé russe ! Mais même dans l'hexagone, le blé qui fut longtemps synonyme de prospérité ne fait plus l'unanimité, ni sur sa culture qui subsiste difficilement sans produits phytosanitaires ni sur sa légitimité à l'exportation jugée par une grande partie de l'opinion comme néfaste pour les agricultures des pays d'Afrique notamment. La France ne doit en aucun cas renoncer à sa vocation exportatrice ; bien au contraire, elle doit participer avec détermination à la compétition mondiale. Pour cela, l'auteur table plus que jamais sur les progrès de la génétique du blé et mise sur la capacité de la filière à relever le défi du glyphosate. Le blé français n'a pas dit son dernier mot !

10/2019

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Sciences historiques

Les Lorrains et les Habsbourg. Dictionnaire biographique illustré des familles lorraines au service de la Maison d'Autriche, Coffret 2 tomes

Pays d’entre-deux, la Lorraine a été de tous temps un lieu d’influence croisée et de rivalité entre la France et l’Empire. Politiquement morcelé, cet espace historique comprend, dès le milieu du seizième siècle, des évêchés sous contrôle de la France, des principautés relevant de l’Empire et deux duchés souverains, la Lorraine et le Barrois, devenus à la fois une proie pour le roi de France et un instrument de la politique étrangère de l’Empereur. A l’âge d’or du règne des ducs Charles III et Henri II, succède une période de bouleversements de plus d’un siècle, jusqu’à la perte de l’indépendance des duchés lorrains. Le mariage de François de Lorraine avec Marie-Thérèse d’Autriche, en 1736, puis l’élection impériale de 1745 marquent l’éloignement définitif de la Maison ducale. Mais le sentiment lorrain persiste et c’est naturellement vers l’Autriche où règnent les descendants de leurs anciens ducs que se tournent les Lorrains hostiles à la Révolution française. Après 1815, les Lorrains sont définitivement fondus dans la nation française tandis qu’à Vienne, la Maison de Lorraine d’Autriche, qui s’intitule désormais Habsbourg- Lorraine, préside, pendant encore un siècle, aux destinées de l’Empire d’Autriche puis de la double monarchie d’Autriche-Hongrie. C’est ainsi que des Lorrains - et pas uniquement des sujets des ducs - se trouvent partagés entre la France et l’Empire. Certains d’entre eux, à la suite de leurs princes, pour eux ou à cause d’eux, sont amenés à quitter leur patrie et à servir l’Empereur, par fidélité, par nécessité ou par opportunité. Sur toutes les terres des Habsbourg, de la Flandre à la Sicile, de la Mer du Nord à la Mer Noire, des Lorrains passent, vivent et meurent. Leurs descendants deviennent sujets de l’Empereur puis citoyens des nouveaux Etats nés de la chute de la Monarchie. Durant plus de quatre siècles, des plus illustres au plus modestes, ils laissent leur trace dans une histoire qui est celle de l’Europe. Cet ouvrage les évoque et faire revivre leur épopée, révélant une face cachée de l’histoire de la Lorraine et ravivant la mémoire magnifique d’une nation disparue.

11/2014

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Histoire de France

Pour l'amour de la République. Le Club Jean Moulin 1958-1970

Voyage au pays des élites du début de la Ve République, ce livre fait revivre un monde disparu. En 1958, le retour de De Gaulle, la guerre d'Algérie et les dysfonctionnements de la IVe République projettent dans l'engagement militant des Parisiens très diplômés. Haut fonctionnaire passé à la clandestinité, Jean Moulin est leur modèle et le compagnon de Résistance de certains d'entre eux. Ces bourgeois libéraux accomplissent une série d'actes hors du commun, et leur histoire éclaire la vie politique d'un jour nouveau. Jean Moulin est l'emblème d'une génération de clubs civiques qui s'est épanouie entre 1958 et 1966. Par sa vitalité, ce mouvement met en question l'image tocquevillienne du déficit associatif français. Jean Moulin illustre aussi la résurgence de l'héritage de 1789 et de la Résistance dans la lutte contre la guerre d'Algérie. Socialement dominants, les clubistes subissent la politique algérienne du pouvoir comme une oppression. L'État, qu'un tiers d'entre eux sert, porte atteinte à leur image de la République. Leur riposte participe de l'intervention des intellectuels de gauche. Mais, sans publicité, ils mènent une action plus originale à l'intérieur de l'État, en suivant certaines des lignes de fracture qui le cisaillent. L'image de l'exécutif fort, appliquée à la République gaullienne, s'en trouve ici révisée. Le Club est également porteur d'une utopie démocratique qu'il appelle le " civisme républicain ". L'idéal d'une démocratie pacifiée fonde son style mesuré. Transcendant les clivages partisans, il veut constituer le " parti du mouvement " en rapprochant les socialistes et les démocrates-chrétiens. Il mise sur l'élection du président de la République au suffrage universel, mais se brise finalement dans le choc des cultures civique et partisane. Après 1965, la IVe République étant enterrée, la guerre finie, et le parti de la gauche non communiste en voie de reconstitution, l'espace ouvert à la fin des années 1950 se referme. Le Club disparaît en 1970, mais son entreprise a mis au jour la vivacité latente de la citoyenneté républicaine dans la société civile. Elle a aussi préfiguré l'émergence de la social-démocratie à la française, qui se manifestera à la fin du XXe siècle.

04/2002

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Photographie

Helmut Newton. Magnifier le désastre

On reconnaît immédiatement une photographie d'Helmut Newton. Comme s'il avait inventé un monde, le sien, à nul autre pareil, et une écriture photographique singulière, totalement maîtrisée, apollinienne, presque froide. Et, de Newton, l'imaginaire collectif a retenu une iconographie triomphante, solaire, faite de femmes en gloire, athlétiques, puissantes et désirantes, d'un érotisme glacé, de piscines californiennes à la David Hockney, de palaces fastueux, de fourrures et de bijoux. Bref, le monde des riches. Mais on sait moins le versant obscur, dionysiaque de l'oeuvre : la satire des riches et des puissants, l'élaboration d'un érotisme des ténèbres, où se jouent rituels SM, minerves, prothèses, enserrements du corps, et qui ouvre l'apollinisme apparent des images à la blessure dionysiaque. Jusqu'à la mise en scène des " doubles " à l'inquiétante étrangeté freudienne, des " écorchés ", des vrais-faux cadavres, des meurtres. Jusqu'à la cruelle lucidité, enfin, de son regard sur le vieillissement des corps - y compris le sien, qui fut confronté à la maladie. Surtout, et d'autant plus qu'il en a très peu parlé et s'est toujours refusé à en faire son fonds de commerce, on ignore que le jeune Helmut est d'abord un Juif berlinois rescapé de l'extermination nazie, dont la vie a sans cesse rejoué la figure mythique du Juif errant et qui trouva dans Paris, sa ville d'élection, le lieu où s'enraciner enfin, après Singapour, l'Australie, Londres et Los Angeles. Et c'est précisément à l'aune de cette judéité, jamais revendiquée comme telle mais douloureuse, que l'auteur a voulu réexaminer le corpus newtonien : en témoignent ces corps de femmes puissantes qui s'avèrent la réplique du corps aryen glorifié par le nazisme, le fétichisme des uniformes, du cuir et des casques, la présence obsédante des chiens, ou encore les portraits de Léni Riefensthal, l'égérie du Troisième Reich. Mais, de ce désastre " germanique ", Newton n'aura jamais fait la plainte amère ou rageuse : il a choisi, tout au contraire, de le magnifier. Premier essai consacré à l'oeuvre du photographe Helmut Newton.

09/2019

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Policiers

Le retournement précédé de Un quart de siècle après

Les héros du roman d'espionnage sont-ils les derniers chevaliers des temps modernes ? Tout en racontant, avec un souci scrupuleux de l'authenticité professionnelle, une histoire où s'affrontent, dans une " triplicité " consommée, les services spéciaux français, soviétiques et américains, et d'où ne sont absents ni le maître-espion, ni le traître, ni le tueur, ni la séductrice, l'auteur du Retournement, loin de tirer les fils de ses héros, les flagelle, les cajole tour à tour comme des êtres de chair, et s'intéresse autant à leur salut éternel qu'à l'anecdote de leur vie et de leur mort. En même temps, il découvre le parallélisme qui existe entre le Renseignement et la Littérature, qui sont, l'un et l'autre, affaire de " romancier ". Car le rapport qui s'établit entre l'officier traitant et son informateur s'apparente étrangement à celui qui unit l'écrivain et son personnage. D'où la réussite exemplaire d'écrivains de race comme Graham Greene, qui ont trouvé dans l'espionnage un monde à la ressemblance intime de leur talent. Il fut un temps où l'espionnage formait un univers à part, réservé à des démons et à des damnés d'élection. Les circonstances historiques font que, à l'heure actuelle, nous y avons presque tous, consciemment ou inconsciemment, un pied. Et c'est un champ riche de signes et de prodiges, de masques et d'icônes, à l'image à la fois du monde contemporain et de l'âme immortelle - peut-être la dernière chance de l'aventure individuelle (et, dans ce sens seulement, chevaleresque) -, sûrement le dernier en date des avatars de l'ambiguïté fondamentale de la liberté. De ce champ, Vladimir Volkoff fait, dans Le Retournement, la métaphysique. Ou, plus précisément, la psychanalyse et la théologie. " Le Retournement, a dit Bernard de Fallois, est au roman d'espionnage ce que Crime et Châtiment est au roman policier. " Si le Rideau de Fer appartient désormais à l'histoire, Le Retournement, ce chef-d'œuvre d'évocation de l'époque, capte l'essence de cette confrontation angoissante et sourde. Cette édition du célèbre roman est précédée d'un texte de l'auteur, Un quart de siècle après, évoquant les circonstances de sa publication.

09/2004

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Accompagnement des malades

Un médecin, la liberté et la mort. Pour le droit de choisir sa fin de vie

Le docteur Denis Labayle est l'un des très rares médecins en France à défendre depuis plus de vingt ans le droit des êtres humains à choisir leur fin de vie ainsi qu'une nouvelle conception de l'éthique médicale ajoutant au célèbre serment d'Hippocrate : " J'accompagnerai mes malades jusqu'à la fin de leur vie et je respecterai leur choix. " Le docteur Denis Labayle est l'un des premiers médecins à avoir affirmé que les soins palliatifs ne résolvaient pas toutes les situations et à avoir alerté sur les dérives des lois Leonetti et Clayes-Leonetti qui imposent la déshydratation du corps et engendrent des agonies prolongées, inutiles et douloureuses. Il a forgé ses convictions sur une écoute approfondie des patients en fin de vie, au cours de ses quarante années de fonction hospitalière et a découvert l'importance du rôle du médecin dans les réponses à apporter. Il défend une nouvelle conception de l'éthique médicale : au célèbre serment d'Hippocrate dont il analyse la métamorphose au cours de l'histoire, il propose d'ajouter d'autres engagements, comme celui-ci : " J'accompagnerai mes malades jusqu'à la fin de leur vie et je respecterai leur choix. " En un temps où tous les pays limitrophes de l'Hexagone font évoluer la législation en ce domaine, la France campe sur des règles rigides qui obligent nombre de citoyens à aller chercher à l'étranger ce que leur pays leur refuse. Pourquoi une telle obstruction ? L'auteur tente d'y répondre. Son combat commence à porter ses fruits : le 8 avril 2021, hors agenda parlementaire, les députés ont voté, à une très large majorité, l'article premier d'un projet de loi qui autorise enfin le droit des malades à demander l'aide médicale à mourir. Une porte entrouverte que certains ont tenté de refermer en déposant 4 000 amendements. Il est donc certain que ce débat qui s'est ouvert n'en est qu'à ses prémices et qu'il sera, à coup sûr, l'un des thèmes abordés au cours de cette année 2022 d'élection présidentielle.

02/2022

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Actualité médiatique France

Jupiter et Mercure. Le pouvoir présidentiel face à la presse

Au moment de son élection, Emmanuel Macron a été présenté comme l'homme d'un " nouveau monde " qui devait remplacer les pratiques anciennes. Mais, du point de vue des rapports avec la presse, c'est au contraire avec un très ancien monde que ce jeune président a d'emblée voulu renouer. Par son caractère impérieux et sa verticalité assumée, sa communication s'inscrit en effet dans une histoire longue des relations entre pouvoir et médias. Emmanuel Macron marche dans les pas des monarques républicains qui l'ont précédé - le nom " Jupiter " est d'ailleurs emprunté au double septennat de François Mitterrand. Mais ses modèles se situent aussi plus en amont, puisqu'il a lui-même revendiqué à plusieurs reprises sa fidélité à un héritage monarchique et impérial. Après un quinquennat marqué par des échanges incessants entre la presse et un président trop " normal ", la volonté d'Emmanuel Macron de tenir à distance les journalistes a dans un premier temps été bien accueillie. Cet ouvrage montre cependant les dangers que présente une telle attitude. Elle a conduit l'actuel président à un extrême verrouillage de sa communication et, comme en témoignent l'affaire Benalla et le mouvement des Gilets jaunes, certaines dérives ont fini par susciter la lassitude ou la colère. L'expression " président jupitérien ", qu'Emmanuel Macron n'a pourtant employée qu'une seule fois, est ainsi associée désormais à son quinquennat et à une conception du pouvoir jugée trop autoritaire. Il est vrai qu'il ne peut exister d'équilibre parfait dans les relations entre un président et la presse : du général de Gaulle à François Hollande, tous les prédécesseurs d'Emmanuel Macron ont hésité entre la bienveillance et la dureté, entre la séduction et la défiance. Cet essai montre en outre que chacun d'entre eux, à un moment ou à un autre, a été tenté de mettre les journalistes au pas. Mais le risque est réel, lorsque Jupiter cherche à imposer ses vues à Mercure, de saper les fondements de sa propre légitimité. La capacité d'Emmanuel Macron à réinventer sa relation avec la presse sera ainsi l'un des enjeux de la fin de son quinquennat, et plus encore de son éventuelle réélection.

05/2021

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Revues

Revue du crieur N° 19

Cette année de meetings qui s'ouvre nous rappelle qu'en France, l'élection présidentielle demeure pensée comme la rencontre entre un homme (providentiel) et un pays (imaginaire). C'est cet imaginaire national, aussi verrouillé que vieilli, que la Revue du Crieur se propose de défaire et de libérer de ses pesanteurs historiques et de ses crispations idéologiques. Notre dossier d'ouverture passe ainsi au crible le rapt conservateur des principes républicains, qui nous empêche de penser la République comme garante d'une liberté émancipatrice ; revient sur le refoulement de la question coloniale et la persistance de l'impérialisme hexagonal ; décrypte le fantasme de la grandeur nationale et le mythe de la " puissance " ; lève le voile, enfin, sur la grande illusion du progrès et de l'innovation, au coeur des politiques économiques de la France depuis les Trente Glorieuses. Ce dix-neuvième numéro continue le travail d'enquête sur les idées que mène la revue depuis sa création, en proposant de retracer soixante-dix ans de réception de l'oeuvre de Simone de Beauvoir depuis la publication en 1949 du Deuxième Sexe - avec une question centrale : que reste-t-il de l'héritage de cette philosophe majeure du XXe siècle ? ; mais aussi de dresser le portrait de Bernard Rougier, universitaire reconnu et respecté, spécialiste de l'islamisme au Proche-Orient, devenu l'" éminence grise " de la politique française de lutte contre le " séparatisme " ; et encore de décrire les critiques qui visent le symbole de l'excellence de la recherche française, le CNRS. Au sommaire également, un reportage en photos qui nous plonge dans les arcanes autoritaires du pouvoir tchétchène et les méthodes de son chef, Ramzan Kadyrov, lequel règne sur cette fédération du Caucase du Nord depuis près de quinze ans en s'appuyant sur l'islam et le sport ; ainsi qu'une déambulation dans un univers familier aux geeks de toute la planète : celui des e-girls, ces jeunes femmes qui mêlent jeux vidéo, réminiscences de Lolita, univers du manga et amour des chatons afin de se faire un nom sur les réseaux sociaux et ainsi monnayer leur popularité.

10/2021

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Littérature française

Référendums

2022 est une année d'élection présidentielle et législative. Et si c'était aussi une année de référendums ? Ce livre est né d'une idée simple. Notre pays est confronté à des maux chroniques, graves, destructeurs, qui touchent des piliers essentiels de notre société. L'école, l'université, l'hôpital, la sécurité sociale. Avec des conséquences qui frisent l'absurde. Alors que notre assurance maladie est l'une des plus complètes du monde, un patient qui sort d'un séjour en réanimation pour le COVID 19 à l'hôpital public doit payer une facture de plus de 10 000 euros s'il n'a pas de mutuelle. Alors que nous vénérons depuis le XIXe siècle l'égalité face au concours et que les études sont gratuites, un enfant dont les parents ne sont pas eux-mêmes diplômés de l'enseignement supérieur a moins d'une chance sur cinq d'obtenir un diplôme de l'enseignement supérieur, alors que celui dont les parents ont un diplôme a trois chances sur quatre d'être à son tour diplômé. Alors que la France compte le plus grand nombre d'agents publics des pays de l'OCDE, il semble toujours manquer des infirmières et des médecins dans les hôpitaux, des policiers de proximité ou des enseignants à l'école et à l'université. Beaucoup de ces problèmes, qui affectent la vie quotidienne de nombreux Français et mettent gravement en danger la cohésion de la société, semblent sans solution. Pour autant, ils ne sont pas clairement présents dans le débat public. Et il n'est pas certain que la campagne électorale laisse s'épanouir le débat d'idées autour de ces enjeux majeurs. Mais on peut demander aux Français de s'exprimer sur les problèmes qui les concernent en leur soumettant des solutions. Simplement, directement, et simultanément. Avec une liste de grands sujets et un "bouquet référendaire" . C'est la suggestion forte et originale de ce livre, qui permettrait à la fois de décortiquer certaines de ces énigmes de société et de répondre à la menace d'une crise démocratique, qui va des gilets jaunes à la montée de l'abstention, en passant par l'irruption du populisme et le refus vaccinal !

05/2023

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Sciences politiques

La gauche française et l'Afrique subsaharienne. Colonisation, décolonisation, coopération (XIXe-XXe siècles)

Cet ouvrage embrasse une période qui débute avec l'entreprise coloniale, dans les années 1880, et traverse tout le XXe siècle, marqué en son milieu par la décolonisation et la mise en route des processus d'indépendance. Après un rappel de la pensée socialiste européenne au début du XXe siècle, le livre revient sur les idées et les pratiques de la gauche française (SFIO, Parti communiste, Parti socialiste unifié) face à la décolonisation de l'Afrique. Au travers des débats qui positionnent les uns et les autres, le lecteur retrouvera les noms des acteurs qui s'imposeront : Jean Jaurès, Léon Blum, Guy Mollet, François Mitterrand, Michel Rocard... Les nouvelles institutions de la Ve République vont opérer une mutation de la vie politique française. Mais cette évolution ne s'accompagnera pas d'une transformation des comportements et des représentations en matière internationale, notamment africaine. Cela sera patent dans le programme commun qui permettra l'arrivée de la gauche au pouvoir en 1981. Et pourtant, dans cette période, les débats sur le tiers-monde, sur les règles économiques à changer et sur le nouvel ordre international sont bien présents dans les discussions et les résolutions de la gauche. Avec l'élection de François Mitterrand en 1981, la politique tiersmondiste du PS n'a pas résisté à l'épreuve du pouvoir, comme le montrera l'abandon de la politique de Jean-Pierre Cot en 1982. Malgré les liens du parti avec l'Internationale socialiste et les pistes nouvelles que cette dernière ouvrait, la pratique du " domaine réservé " au niveau de la présidence de la République a très fortement limité les stratégies réformistes. Dans sa dernière partie, l'ouvrage traite de l'abolition de l'apartheid en Afrique du Sud, de la fin des Blocs et de la guerre froide, de l'avènement de nouvelles relations internationales et d'une certaine évolution de la pensée de la gauche concernant l'Afrique. La suppression du ministère de la Coopération en 1998 sous Lionel Jospin en sera un signe. Avec l'arrivée de François Hollande au pouvoir et son engagement au Mali, puis en Centrafrique, ce sont de nouvelles initiatives qui engagent les socialistes français.

04/2014

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Littérature française

No présent

No présent s'ouvre sur une gueule de bois. Nous sommes en 1990, le narrateur vient d'obtenir son bac et régurgite les années 80, marquées par Margaret Thatcher et Action directe, la dictature de la Bourse et l'élection de François Mitterrand, alors que les médias commencent à résonner du fracas de la guerre économique. Lui revient aussi en flash-back son enfance dans une HLM de Vaulx-en-Velin, avec une mère soixante-huitarde qui reçoit à la maison amants et militants, exige de ses enfants qu'ils justifient idéologiquement chacun de leurs choix, et leur dit regretter de ne pas s'être fait avorter, ignorant que le monde allait tourner si mal.Dès lors, que faire de son existence dans ce contexte de violence et d'héritage brouillé ? Devenir « esclave dans le tertiaire », choisir le terrorisme ou renoncer à tout statut social et sauter dans le vide ?Avec d'autres enfants déboussolés de la classe moyenne décidés à « ne pas entrer dans le rang », le narrateur crée un collectif, Tabula rasa, au coeur du quartier de la Croix-Rousse de Lyon, et squatte un atelier dans lequel chacun s'invente un monde sans entrave ni responsabilité, censé être dédié à la création. Mais le projet artistique se transforme en une vaste fumerie de joints que Lionel Tran met en scène avec une lucidité glaçante. C'est une galerie de portraits impressionnante de réalisme que dresse l'auteur, n'épargnant aucun des travers, aucune des névroses dont souffre chacun des protagonistes. L'écriture, nerveuse, habitée, percutante est de celle qui laisse des traces et des images indélébiles, et recrée sous les yeux sidérés du lecteur la noyade d'une génération qui n'a pas même conscience de la force tragique et comique qu'elle dégage.Dans cet environnement nihiliste, le narrateur s'oblige à écrire quotidiennement, tente de raconter l'irracontable, approche la folie, avant de prendre conscience, in extremis, que l'absolu qu'il cherchait n'existe pas. Pour s'extraire de cet engrenage destructeur, il témoigne, invente une langue de l'urgence et de la survie aux accents post-punk et nous tend le miroir inquiétant d'un monde qui dévore ses enfants.

09/2012

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Policiers

Les gestionnaires de l'apocalypse Tome 3 : Le bien des autres

Pendant qu'au Québec l'Eglise de la Réconciliation Universelle recrute secrètement des personnalités influentes, à Ottawa, un nouveau parti politique, l'Alliance progressiste-libérale et démocratique, veut prendre le pouvoir afin de maintenir l'unité du pays et de garantir la sécurité du territoire. Or, au Québec, la campagne électorale est marquée par une violence ethnique et linguistique sans précédent, ce qui fait craindre le pire à la population et fournit de l'eau au moulin de l'APLD (Alliance Progressiste-Libérale et Démocratique). A la tête de son Unité spéciale d'intervention, l'inspecteur-chef Théberge enquête sur le vandalisme et les attentats qui se multiplient à Montréal et dans le Québec tout entier. Mais comment lutter contre ce qui ressemble à un dérapage généralisé - et amplifié par des médias qui s'en donnent à cœur joie ! - de la société civile et des institutions démocratiques québécoises ? Avec la collaboration réticente de Pascale Devereaux, une journaliste, Théberge tente de découvrir ce qui se cache derrière cette dégradation fulgurante du climat social. Cependant, sa tâche est d'autant plus ardue qu'il ne peut plus compter sur les ressources de l'Institut. Quelques mois après l'élection à la tête du pays de Reginald Sinclair, le chef de l'APLD, les attentats terroristes reprennent au Québec, encore plus violents. Le GANG refait surface, d'autres groupes radicaux surgissent et le jeu des représailles et contre-représailles gagne en intensité. Dans les médias, plusieurs réclament ouvertement la partition de la province alors que d'autres exigent qu'Ottawa promulgue la loi surles mesures d'urgence et envoie l'armée. Dans cette ambiance surchauffée, l'inspecteur-chef Théberge, aidé par les survivants de l'Institut, essaie tant bien que mal de juguler la nouvelle spirale de violence. Mais comment ramener le calme et l'ordre lorsque c'est la province tout entière qui s'embrase et qu'il devient de plus en plus évident que cette mise à feu a été programmée de longue date ? C'est dans les rues de Montréal mais aussi de Paris, New York et Londres - de même qu'au château de Xaviera Heldreth, en Bavière - que se joueront les derniers actes de ce drame.

02/2012

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Sciences historiques

Documents diplomatiques français 1969. Tome 2 (1er juillet - 31 décembre)

Les premiers pas du nouveau président de la République, Georges Pompidou, sont marqués par l'ouverture dans le domaine de la politique européenne avec au premier chef le déblocage de la question de l'adhésion du Royaume-Uni à la CEE. La proposition du président Pompidou de réunir une conférence au sommet à La Haye (1er et 2 décembre 1969) va dans le sens d'un élargissement et d'un approfondissement des Communautés européennes. Elle se solde par un succès et constitue un bilan favorable pour la France qui sort de l'isolement dans lequel elle se trouvait depuis le veto français de 1967. Au chapitre de l'ouverture, on doit noter aussi la reprise des contacts avec les pays d'Afrique du Nord, marquée par les voyages du nouveau ministre des Affaires étrangères, Maurice Schumann, et par les ventes d'armes à la Libye. Du point de vue des relations franco-américaines, on est exactement à mi-chemin entre continuité et changement. En effet, ces relations étaient en voie d'amélioration sensible dans les derniers mois de l'ère gaullienne – avec l'élection de Georges Pompidou, cette amélioration se confirme, au point qu'il est tout de suite question d'une visite du président de la République aux Etats-Unis. En dehors de ces secteurs, la continuité prévaut et on s'en réjouit à Moscou comme dans les pays arabes. Corollairement, les relations avec Israël ne s'améliorent guère : elles subissent même une de ces fortes tensions qui vont les caractériser au cours de la présidence de Georges Pompidou (vedettes de Cherbourg et vente de Mirage à la Libye). Continuité aussi dans les relations avec les pays d'Afrique noire, dont la situation est celle des pays pauvres qui attendent tout de l'aide française, et qui sont souvent secoués par des coups d'Etat ou des troubles intérieurs, en particulier universitaires. Sur le plan général, la diplomatie française relève qu'aux Nations unies, les petites nations ont mis à profit leur supériorité numérique pour faire échec aux superpuissances, que les groupes autrefois cohérents ont tendance à l'émiettement et font place à des regroupements " d'insatisfaits et d'ambitieux ".

01/2012

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Actualité et médias

Militants

Pour la première fois en France, les 9 et 16 octobre 2011, des « primaires ouvertes » permettront à tout citoyen inscrit sur les listes électorales de désigner le candidat du Parti socialiste à l’élection présidentielle de mars 2012. Mais aujourd’hui, l’inquiétude grandit : ces primaires dépossèdent-elles les adhérents du choix traditionnel de leur candidat ? Font-elles peser sur eux une pression trop forte ? L’affaire Strauss-Kahn redistribue-t-elle les rôles et les enjeux ?Ces questions, et bien d’autres, les militants se les posent déjà sur le terrain. Mais qui sont ces dizaines de milliers d’hommes et femmes de l’ombre ? Quelle histoire personnelle, familiale ou professionnelle les a conduits à s’engager à gauche ? Quels sont leurs héros ? Leurs motivations ? Qu’ils tractent ou débattent, les militants parlent rarement d’eux-mêmes.Partir à leur rencontre dans toute la France est l’objectif de ce livre conçu à la façon d’un carnet de voyage. Prendre le temps d’écouter, remonter la pente des souvenirs, s’ouvrir aux rêves et faire un bout de chemin avec eux le temps d’une réunion de section, d’une balade dans une région, d’un repas, d’une fête. Recueillir des histoires de famille, d’amour, d’amitié, d’inimitiés, de batailles perdues ou gagnées ensemble permet de dessiner par sa base le portrait en creux du Parti socialiste. Et celui d’une France militante trop souvent laissée de côté. Le parcours débute à Jarnac lors des commémorations des quinze ans de la disparition de François Mitterrand, passe par l’Île de Ré, Carmaux – la terre de Jaurès –, Lille, Alençon, l’Aveyron, la Corse, le quartier de La Courneuve ou la très chic section du vie arrondissement de Paris. Au fil des régions, les territoires historiques de la gauche succèdent aux « terres de mission ». « À quoi reconnaît-on un militant socialiste ? Il est enseignant, barbu et cotise à la Camif », répond en forme de boutade un adhérent de longue date. C’est un tout autre profil qui émerge à l’occasion de ce voyage au coeur de la France militante. Des figures, des caractères, et une véritable foi dans le politique que l’on croyait à jamais disparue

10/2011

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Droit

Les transitions constitutionnelles démocratisantes. Analyse comparative

Phases décisives de redéfinition des règles du jeu, les transitions démocratiques sont toujours un moment crucial pour l'avenir des individus et des peuples. Elles représentent l'opportunité d'une transformation radicale de la vie politique, économique, solde et culturelle au sein d'un Etat. Elles suscitent donc partout une immense espérance, trop souvent déçue. La fréquence de leurs échecs et leurs graves conséquences invitent s'interroger sur les conditions de leur réussite. Si les transitions démocratiques ne se limitent pas à une transition constitutionnelle, cette dernière en est un pan de plus en plus décisif. Paradoxalement, elles sont en effet des processus éminemment constitutionnels, le remplacement de la Constitution dictatoriale ou totalitaire par un nouveau texte se doublant d'un véritable droit constitutionnel de transition. Les transitions constitutionnelles peuvent-elles alors favoriser la démocratisation et à quelles conditions ? C'est à ces questions aussi fondamentales en théorie qu'en pratique que cet ouvrage ambitionne de répondre. Partant de l'expérience réussie de la Conférence nationale souveraine du Bénin, mise en perspective avec celles d'autres pays d'Afrique subsaharienne ou d'ailleurs, il explore ainsi diverses options mises en oeuvre par les acteurs constituants pour en évaluer les incidences. Cette analyse révèle, de manière contre-intuitive, que les transitions constitutionnelles les plus démocratisantes. ne se fondent pas sur les solutions traditionnellement considérées comme les plus démocratiques. Elles se caractérisent par la recherche d'un consensus inclusif, c'est-à-dire par la négociation des principales décisions par l'ensemble des acteurs, y compris eux de l'ancien régime, choisis non par l'élection mais par la cooptation. Particulièrement exigeantes, leur réussite repose — au-delà des prérequis politique — sur l'équilibre trouvé entre la résurgence du constitutionnalisme, d'une part, et la souplesse indispensable à ces périodes de bouleversements, d'autre part. L'efficacité démocratisante de ces transitions constitutionnelles singulières atteste, s'il en était besoin, que l'analyse des transitions démocratiques au prisme du droit constitutionnel collabore non seulement à leur explication et leur compréhension, mais aussi un renouvellement des concepts, principes et mécanismes constitutionnels classiques.

12/2018

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Littérature française

Bruges-la-morte. Un roman de Georges Rodenbach

Depuis la mort de sa femme, Hugues Viane s'est installé à Bruges, une ville qui correspond à sa morosité, au calme et à la foi fervente auxquels il aspire. Tous les effets de la morte ont été soigneusement gardés, y compris sa belle chevelure, conservée comme une relique en châsse dans le salon. Jusqu'au jour où il rencontre la même chevelure dans la rue... Bruges-la-Morte est un roman de l'écrivain belge de langue française Georges Rodenbach (1855-1898), considéré comme un chef-d'oeuvre du symbolisme, publié d'abord en feuilleton dans les colonnes du Figaro du 4 au 14 février 1892, puis en volume en mai de la même année, chez Marpon & Flammarion (Paris), illustré de reproductions de photographies représentant divers aspects de la ville. Il s'agit là de la première apparition de photographies dans un texte littéraire. Cet ouvrage, dont le personnage central est la ville de Bruges elle-même, remporte un certain succès, rendant son auteur célèbre. Mais, pour avoir décrit en français Bruges, le coeur battant de la Flandre, sous un aspect nostalgique et avoir mené campagne contre le projet de Bruges-port de mer (ou Zeebruges), Rodenbach sera, selon Tom Lanoye, persona non grata dans sa ville d'élection, alors qu'il a largement contribué à sa renommée, et donc à une partie de son regain économique grâce au tourisme littéraire. Né à Tournai, déclinant des thèmes flamands en langue française, comme Emile Verhaeren, Georges Rodenbach, premier écrivain belge à réussir à Paris, annonce toutes les contradictions de la Belgique actuelle. Son cousin, le poète Albrecht Rodenbach, était d'ailleurs l'un des chantres d'une Flandre nationaliste en recherche d'émancipation. L'édition originale de 1892 présente une couverture avec la reproduction d'un dessin de Fernand Khnopff, tandis que le récit lui-même s'accompagne de similigravures issues de prises de vue de la ville de Bruges. Ces trente-cinq images ont été gravées par l'atelier Charles-Guillaume Petit et Cie. Il s'agit de clichés des studios Lévy et Neurdein, qui étaient spécialisées dans les images touristiques. Si elles ont été retouchées pour les besoins de l'impression à l'époque, elles font néanmoins partie intégrante du récit.

01/2023

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Géopolitique

Le monde en 2040 vu par la CIA

Tous les 4 ans, à chaque élection présidentielle américaine, le National Intelligence Council (NIC), le cerveau prospectif de la CIA, fournit un rapport au nouvel élu de la Maison Blanche sur le monde des 20 prochaines années. Un monde contesté, telle est ligne principale de ce rapport. La pandémie de Covid 19 a ébranlé la confiance entre gouvernants et gouvernés. Les gens descendront de plus en plus dans les rues. Ce ne sont pas seulement les pouvoirs forts ou dégradés qui seront remis en cause mais aussi les démocraties. L'une des tendances les plus certaines au cours des 20 prochaines années sera un changement démographique majeur : la croissance de la population mondiale ralentira et le monde vieillira. La pression migratoire, accentuée par le stress hydrique et le manque d'eau, mettra économies et sociétés à rude épreuve. En 2050 : la moitié des urbains vivra dans les pays pauvres. La fracture numérique risque de fragmenter les populations et les pays. La finance, la santé, le logement seront de plus en plus connectés. L'intelligence artificielle (IA) jouera donc un rôle majeur et les pays qui exploiteront les gains de productivité liés à L'IA verront s'élargir leurs possibilités économiques. Les acteurs non étatiques (superstars de la technologie, ONG, groupes religieux) seront en mesure de concurrencer voire de contourner les Etats. Sur le plan international, le pouvoir s'élargira à de nouveaux pays mais les USA et la Chine exerceront la plus grande dynamique en imposant des choix tranchés aux autres acteurs. La dégradation climatique provoquera une activité renforcée des grands ouragans et une augmentation de 2, 50 °c pour le jour le plus chaud de l'année. Tout n'est pas pessimiste selon ce rapport. Dans les scénarios d'avenir (il y en au moins 5 majeurs) dressés par le NIC : une coalition mondiale menée par l'Europe et la Chine mettra en oeuvre des changement majeurs contre la lutte climatique et une renaissance démocratique est possible. Le monde en 2040 selon la CIA est préfacé par Piotr Smolar, spécialiste des relations internationales, grand reporter au Monde.

04/2021

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Monographies

Maurice Denis, les chemins de la nature

Maurice Denis (1870-1943) est un artiste aux talents multiples, peintre et décorateur, théoricien, fondateur du groupe des Nabis et rénovateur de l'art sacré. Il a toujours vécu à Saint-Germain-en-Laye, dans l'ouest parisien, et aimé la Bretagne où il acquit une maison de vacances à Perros-Guirec, en Côtes d'Armor. Le thème de la Nature permet d'embrasser l'essentiel des sujets qui ont fait sa notoriété, des figures au jardin aux récits mythologiques, en passant par les forêts et paysages d'Italie et d'ailleurs. Le peintre n'a eu de cesse de recueillir des émotions de nature, qui participent de son bonheur de vivre. Les arbres constituent un motif récurrent dans sa peinture, qui suscite le dialogue permanent entre art et nature, matériel et spirituel. Ardent défenseur de l'environnement sur ses territoires d'élection, il nous invite à goûter les "chemins de la Nature" , titre de ce bel ouvrage truffé d'inédits, à paraître à l'occasion de l'exposition présentée au Domaine départemental de La Roche Jagu et au musée départemental Maurice Denis. Sommaire Les saisons dans l'oeuvre de Maurice Denis . La nature familière, les jardins et la forêt de Maurice Denis . Une nature habitée, les figures dans la nature . La nature pittoresque, Maurice Denis et le paysage . Sous les arbres . La nature captée, Maurice Denis sur le motif . Nature vivante, natures mortes Catalogue de l'exposition qui aura lieu au domaine de la Roche-Jagu (22) du 6 mai au 1er octobre 2023 et au Musée départemental Maurice Denis de St-Germain-en-Laye à l'automne 2023 Les auteurs Sylvie Patry, conservatrice générale du patrimoine, directrice de la conservation et des collections au musée d'Orsay et Isabelle Gaëtan, chargée d'études documentaires au musée d'Orsay Claire Denis, responsable du Catalogue raisonné Maurice Denis Fabienne Stahl, attachée de conservation du patrimoine, musée départemental Maurice Denis à St-Germain-en-Laye et Catalogue raisonné Maurice Denis Pierre Pinchon, maître de conférences en histoire de l'art contemporain, Aix-Marseille Université Pierre Wat, professeur, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, historien de l'art et critique d'art Thierry Grillet, auteur, commissaire d'exposition

04/2023

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Pape François

Le pape François. Une vie

Adoré, questionné, conspué... Le pape François suscite nombre d'interrogations. Ses ambitions libérales ont désarçonné nombre d'institutions et de groupes qui avaient prospéré sous ses prédécesseurs... Alors que les rumeurs d'une possible démission prochaine se font entendre, voici la biographie complète d'un pape réformateur. Le bilan d'un pontificat Le 13 mars 2023 marquera le 10e anniversaire du pontificat du pape François. Cette biographie embrasse l'ensemble de la vie de Jorge Mario Bergoglio, né en 1936 à Buenos Aires, 266e pape de l'Eglise catholique, qui fêtera le 17 décembre prochain ses 86 ans. Il explore dix années de papauté et d'efforts pour moderniser l'Eglise, tout en restant fidèle à son message. Dès le soir de son élection, le 13 mars 2013, la rumeur se répand dans Rome : " Non fa il papa ! " Il ne fait pas le pape. Il loge et travaille à la résidence Sainte-Marthe et non dans les appartements pontificaux, circule dans une voiture modeste, porte lui-même son cartable, se dit avant tout évêque de Rome, renonce à l'essentiel de la pompe pontificale héritée de siècles de tradition. Abus sexuels au sein de l'Eglise, maladresses, réformes annoncées qui tardent à venir... Nombreuses sont les raisons qui poussent l'opinion à bientôt douter du nouveau pape. D'autant que la curie romaine et ses " habitudes " financières veillant sur le Vatican, ses juteux contrats et sa banque, ainsi que les opposants à la vision " bergoglienne " de l'Eglise catholique, ne manquent pas une occasion pour fustiger les réformes voulues par le pape François. Le pape François a promulgué une nouvelle Constitution de l'Eglise, visant à donner plus de pouvoir aux femmes, aux laïcs, à " désacraliser " le prêtre. Qu'en sera-t-il ? Il a lancé dans le monde entier une grande consultation populaire visant à faire émerger les voix des peuples au sein de l'Eglise. Seront-elles entendues ? Il a constitué avec soin le collège électoral des cardinaux chargés d'élire son successeur. Voteront-ils en son sens ? Quelles peuvent être les conséquences, à termes, de ces réformes ? Un schisme est-il possible ? Jusqu'où ira ce pape jésuite ?

03/2023

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Histoire internationale

L'exploration du monde. Une autre histoire des Grandes Découvertes

Voici une histoire par dates du VIIe au XXe siècle, riche en surprises, qui rend compte des profonds renouvellements qui ont transformé notre vision de ce qu'on appelait autrefois les "Grandes Découvertes". Les dates "canoniques", revisitées à l'aune d'une réflexion critique sur les raisons de leur élection par les chronologies officielles, alternent avec les dates "décalées" qui font surgir des paysages et des personnages méconnus. ll est ici question de détricoter le discours qui, associant exploration du monde et "entrée dans la modernité", en réserve le privilège et le bénéfice à l'Europe, et, pour ce faire, de documenter d'autres voyages au long cours extra-européens. Il est également question, prenant le contre-pied d'une histoire héroïque des expéditions lointaines qui en attribue le mérite à quelques singularités, de rappeler qu'il faut beaucoup d'illusions, et plus encore d'intérêts, pour faire un "rêve", et que Christophe Colomb n'aurait jamais appareillé sans les vaisseaux des frères Pinzón. Il s'agit ainsi de substituer des lieux, des instants et des visages aux cultures en carton-pâte et aux croyances en papier mâché ; de donner à voir les échecs autant que les réussites, les naufrages dans les estuaires de la même façon que les entrées triomphales dans les cités soumises ; d'inclure amiraux ottomans, navigateurs chinois, interprètes nahuatls et pilotes arabes dans le musée imaginaire de l'histoire globale ; de mettre en lumière tout un petit peuple d'assistants et d'auxiliaires, de sherpas et de supplétifs (que seraient Magellan sans le Malais Enrique ou Cortés sans la Malinche ? ) ; de passer outre une histoire au masculin en rendant droit de cité aux voyageuses et aux exploratrices ; et enfin de prêter une égale attention aux êtres et aux choses, sachant que, s'il faut une nef pour traverser un océan, une vague ou un bacille suffisent à la vider de ses occupants. Ce sont donc à la fois une autre histoire du monde et une autre histoire de l'Europe qui se dévoilent au fil des 90 récits d'aventures proposés par 80 des meilleurs historiennes et historiens de ces questions.

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Actualité médiatique France

La Règle du jeu N° 75, janvier 2022 : Comment lisez-vous ?

DOSSIER : " COMMENT LISEZ-VOUS ? " A l'origine de ce dossier, une pluie de questions doublées d'une d'inquiétude : quel avenir le XXIe siècle réserve-t-il à l'expérience de la lecture ? Pourquoi les jeunes s'adonnent-ils de moins en moins à cette activité ? A quelles métamorphoses l'objet-livre se voit-il aujourd'hui confronté ? Ce dernier sortira-t-il indemne du tournant numérique ? Pour détourner le fameux mot de Hugo, le monde des écrans tuera-t-il celui des librairies et des bibliothèques ? L'époque contemporaine, à l'inverse, donnera-t-elle naissance à de nouvelles pratiques de lecture ? Si oui, lesquelles ? Quelle est la différence l'acte de feuilleter un ouvrage imprimé et celui de consulter un e-book ? Les livres audio font-ils de l'ombre à la voix de leur auteur ? Quelle est la part du plaisir et du travail, de la mémoire et du loisir quand on se plonge dans la découverte d'un texte ? La lecture est-elle un dialogue silencieux ? Une démarche passive ? Une véritable entreprise de création ? Un acte d'écriture ? Ces questions, aussi vieille que la littérature, nous les avons adressées à un panel de lecteurs qui, réunis dans ce dossier, reflètent à eux tous les chaînons multiples qui façonnent le destin d'un livre. Nous avons interrogé des écrivains, des éditeurs, des correcteurs, des attachés de presse, des libraires, des journalistes, des critiques littéraires, des jurés de prix, des professeurs de français, des blogueurs ou encore des lycéens. A travers cette démarche, le numéro 75 de La Règle du jeu entend dépasser les habituels refrains sur le " déclin de la lecture " pour refléter, aussi fidèlement que possible, la trajectoire complexe qui est celle des livres. Mais aussi : - Un dossier-spécial consacré à l'élection présidentielle : " Quelles sont les nouvelles formes du populisme et comment les combattre ? " - Micro-dossier : " Les crypto-monnaies : mirage ou révolution ? " - Micro-dossier : " Le monde de la nuit vu par un photographe " - Un entretien avec Joseph Cohen et Raphaël Zagury-Orly à propos de l'antisémitisme de Heidegger. - L'anti-interview de Bernard Pivot, à propos de la littérature contemporaine - Un poème de l'écrivain Jean-Noël Orengo sur la Thaïlande

01/2022

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Critique littéraire

Nicaragua libre - Journal témoignage

Jean-Claude Hubert, ancien professeur d'Histoire-Géographie à la retraite, ancien militant à la CFDT, fut toujours sensible aux événements qui survenaient en Amérique latine, d'autant plus que sa femme, Christiane, avait créé le Comité Chili Lensois, suite au coup d'état du général Pinochet. Ayant beaucoup espéré dans cette révolution démocratique que mena Salvador Allende, ils furent évidemment effondrés quand ce 11 septembre 1973, ils apprirent son assassinat et par la suite, l'immonde répression orchestrée par ce régime dictatorial. La solidarité ne pouvait être que leur seule réponse, pour aider celles et ceux qui en furent les victimes. Evidemment, quelques années plus tard, la révolution des "muchachos" , en 1979, lui apporta une nouvelle lueur d'espoir, celui qu'un peuple puisse se libérer d'une dictature et s'engager dans un processus révolutionnaire original dont il disait dans un article de la Voix du Nord, paru en septembre 1983, après son voyage : "L'expérience qui commençait alors m'a intéressé dans ce sens où l'ensemble de la population s'est mobilisée pour renverser un dictateur et depuis, conservateurs et libéraux jusqu'à l'extrême gauche sont derrière le F. S. L. N. (Front sandiniste de libération nationale). De plus, dès le départ, il était clair qu'il existait une volonté de mise en place d'un régime pluraliste et il devrait y avoir des élections en 1985. Par ailleurs, le principe d'économie mixte, mi-étatique, mi-nationalisé, m'intéressait également. Le secteur d'Etat regroupant les biens de Somoza et sa "famille" , les grandes propriétés, les transports, les banques et la grande industrie. Enfin, une initiative importante a été prise au Nicaragua : le non-alignement". C'est pour toutes ces raisons qu'il s'engagea dans le Comité de solidarité avec le Nicaragua et qu'avec cinq autres nordistes, il participa, durant l'été 83, à une brigade de solidarité dont le but était de soutenir financièrement et de participer avec "leurs bras et leur sueur" , à la construction d'une école à San Marcos, petite ville proche de Jinotepe, à 40kms au Sud de Managua. C'est ce plongeon dans la réalité quotidienne de la révolution sandiniste qu'il a retranscrite au jour le jour et qu'il livre à l'état brut, quelques années plus tard. En effet, comme il le dit dans sa préface, pendant 30 ans, ces deux carnets de notes du journal qu'il a écrit lors de son passionnant séjour de solidarité avec le peuple nicaraguayen sommeillaient dans son bureau, sans jamais avoir été oubliés dans sa mémoire. Et il fallut un "aiguillon" pour qu'il les "réveille" et tienne sa promesse de témoignage.

02/2014

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Histoire de France

Jacques de Molay. Le dernier grand-maître des templiers

Jacques de Molay fascine. Parmi les vingt-trois grands-maîtres qui se sont succédé à la tête de l'ordre du Temple entre 1120 et 1312, il est sans doute le seul dont le public conserve la mémoire. Les Rois maudits de Maurice Druon l'ont immortalisé et de récents supports, du Da Vinci Code à Assassin's Creed, ont répandu son nom dans le monde entier. Pourtant, s'il est ancré dans le mythe, Jacques de Molay n'a guère captivé les historiens. 11 est un "inconnu célèbre", d'ordinaire déprécié, sur lequel bien des incertitudes persistent jusque pour ses dates essentielles — sa naissance, son élection ou même sa mort. Les traces de son action, toutefois, sont loin d'être indigentes. Ce sont ces sources, étudiées de façon systématique et confrontées aux différentes mémoires existantes, qui offrent de jeter un nouvel éclairage sur le grand-maitre : débarrassé des stéréotypes, Jacques de Molay peut enfin sortir de l'ombre. Trois parties structurent le livre. La première traite des images du dignitaire, révélant comment, à partir du début du XIXe siècle, un archétype du héros tragique s'est mis en place. La seconde, par-delà le personnage, s'attache à l'homme et elle analyse son parcours pour établir la manière dont il s'est élevé jusqu'au sommet du Temple au sort duquel, de la Terre sainte aux geôles de Philippe le Bel, il s'est identifié. Les engagements de Jacques de Molay, enfin, sont au coeur de la troisième partie. Le soutien à l'Orient latin et la défense de son ordre, qu'il s'est efforcé d'adapter au mieux à une conjoncture lourde de périls, ont été les priorités d'un homme ferme et entreprenant, bien loin de l'incapable que trop d'auteurs décrivent. Ainsi, jusque dans la tourmente du procès du Temple, il a cherché à parer au risque, à sauvegarder son institution et, une fois résolue puis arrêtée la perte de celle-ci, à en préserver la mémoire face aux juges et à la mort : il le fit, le 11 mars 1314, en rétractant des aveux arrachés six ans et demi plus tôt par la torture, prêt à affronter le bûcher et à réaliser ce sacrifice ultime de sa vie dont la postérité l'a vengé en y trouvant, au fil des siècles, l'assurance croissante du martyre.

09/2019

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Droit

Le siège de l'arbitrage international. Etude d'une autonomisation

En matière internationale, le tribunal arbitral n'a d'autre choix que de se fixer, même fictivement, sur le territoire d'un Etat afin de rendre sa sentence. Le choix de cet "Etat hôte" emporterait alors élection du siège, sorte de "domicile" de l'arbitrage international. Mais quel choix taire ? Comment ? Par qui ? Que faire en cas d'incertitude dans ce choix ? Quels effets cette fixation devrait-elle avoir ensuite lors de la création du tribunal, lors du rendu et de l'exécution de sa sentence, ou encore lors du choix des lois applicables ? Il n'est pas une réponse unique à ces simples questions : le droit de l'arbitrage international accordant u importance variable à la notion de siège. La définition de la substance et de la portée de cette notion dépendra en effet de la place que l'on accordera à la justice arbitrale vis-a-vis de la justice étatique. C'est ainsi par l'étude des différents courants dépensée philosophique retenus par l'un ou l'autre des courants doctrinaux, qu'il sera possible de saisir les différentes représentations de la notion du "siège de l'arbitrage" qui existent au sers de la communauté juridique internationale. Aussi, ce manuscrit amènera-t-il à de profonds questionnements sur la source de la juridicité de l'arbitrage international. En effet, plus l'on considérera y e la sentence puisera sa source dans l'ordonnancement juridique de l'Etat dans lequel se situe le tribunal, plus l'on intégrera l'arbitrage et l'arbitre a cet ordonnancement juridique, et plus alors le droit du siège aura de prise sur le déroulement de la procédure arbitrale, l'organisation du tribunal, et la vie de la sentence. Ainsi, après l'étude des différentes conceptions de théorie générale du droit de l'arbitrage puis des représentations se rattachant a la notion du siège - étude au passage de laquelle il sera constaté une révolution de la théorie dominante, passant d'un modèle territorial à un modèle délocalisé, puis autonome - une analyse des conséquences de ce siège sur la procédure arbitrale amènera à un constat flagrant. Quelle-que soit la théorie du siège de l'arbitrage envisagée, un net recul de l'impérativité des lois et décisions de cet Etat est à relever.

01/2021

ActuaLitté

Littérature française

Oeuvres complètes. Volume 18, Ecrits autobiographiques

" Ah ! comme je suis mal fait pour ma part, si j'ose ainsi parler de moi mais je ne parle pas de moi ou je ne parle pas que de moi, parce que nous sommes tous mal faits. " Cette phrase tirée d'Une main exprime la complexité du rapport que Ramuz entretient avec l'écriture autobiographique. Aux yeux de l'écrivain, sa trajectoire personnelle et les événements qui la jalonnent ne sont pas dignes d'être confiés au public. Sa vie individuelle lui apparaît comme anecdotique, et il se refuse à attribuer à son parcours une qualité exceptionnelle, en dépit des personnalités qu'il a fréquentées et du rôle qu'il a joué dans l'histoire littéraire : " Toute sa vie, on va, on fait : et c'est toujours comme si on n'avait pas avancé, comme si on n'avait rien fait ", écrit-il encore dans Une main. Mais malgré ces allégations, Ramuz parle souvent de lui, et utilise volontiers la première personne pour justifier sa vision, ainsi qu'en témoignent ses essais des années 1930. À l'exception notable de Découverte du monde, sa pratique de l'autobiographie obéit au principe de généralisation qui régit sa démarche d'essayiste. Dans Souvenirs sur Igor Strawinsky et dans René Auberjonois, la remémoration n'est pas le support d'une évocation de relations amicales, mais l'occasion de développer un discours sur la condition de l'artiste et son statut d'élection. Dans Vendanges comme dans Une main ou dans Paris (notes d'un Vaudois), l'expérience individuelle n'est abordée que dans la mesure où elle possède une valeur exemplaire, et qu'elle peut être partagée avec le lecteur : d'où le recours à des figurations de soi qui placent la sphère intime à distance. Plus que les vecteurs d'un discours introspectif ou psychologique, le " petit Vaudois " de Paris (notes d'un Vaudois) et le " petit garçon " de Découverte du monde sont les incarnations d'une relation au réel que Ramuz tend à son public comme il le ferait d'un miroir. Le volume contient les six récits autobiographiques que Ramuz a publiés en volume, Vendanges (1927), Souvenirs sur Igor Strawinsky (1928), Une main (1931), Paris (notes d'un Vaudois) (1938), Découverte du monde (1939) et René Auberjonois (1943), ainsi que dix-sept textes, dont huit inédits, au genre proche de celui de l'écriture intime.

01/2011