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Vichy

Le procès Bousquet. Haute cour de justice 20-23 juin 1949

" Il advient que la justice transforme un innocent en coupable. Mais il est plus rare que l'institution judiciaire transforme un coupable en innocent. Ce fut pourtant le cas de René Bousquet, ancien secrétaire général de la police de Vichy, d'avril 1942 à décembre 1943, et proche de Pierre Laval. Envoyé en Allemagne par ses amis de la Gestapo en juin 1944, Bousquet choisit de rentrer en France en mai 1945 pour y être jugé par la Haute Cour de justice. Comme il l'avait annoncé à ses proches, tout se passa bien pour lui. René Bousquet fut mis en liberté provisoire en juillet 1948 et jugé par la Haute Cour du 21 au 23 juin 1949. Il bénéficia d'un quasi-acquittement. La Haute Cour, composée de parlementaires, pour certains résistants, le releva même de l'indignité nationale pour services rendus à la Résistance... Il put alors entreprendre le front haut une nouvelle carrière dans le monde des affaires. Dénoncé en 1978 par Darquier de Pellepoix, ancien commissaire général aux questions juives, Bousquet se vit rattrapé par son passé, notamment par le drame de la rafle du Vel' d'Hiv en juillet 1942, à laquelle il avait fait procéder par la police française. Une nouvelle plainte ayant été déposée contre lui en 1991, Bousquet fut, avant un nouveau procès, abattu par un dément, à Paris, en juin 1993. Sa mort a interdit à la justice de se prononcer à nouveau. Au-delà de l'intérêt historique de ce déni de justice que fut son procès, demeure une question essentielle : comment la Haute Cour de justice a-t-elle pu acquitter René Bousquet et lui délivrer un véritable brevet de Résistance ? C'est l'énigme que cet ouvrage présente. " Robert Badinter Robert Badinter et Bernard Le Drezen ont retrouvé aux Archives nationales le compte rendu sténographique du procès de René Bousquet en juin 1949. Nous publions ici l'intégralité de ce texte, véritable enregistrement écrit des audiences.

10/2022

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Roman d'amour, roman sentiment

Stay Intégrale

Il incarne tout ce qu'elle déteste... et tout ce qu'elle désire Kylian Foster est l'incarnation de tout ce que Gaby déteste. En plus d'être riche, célèbre et séduisant, il est doué - l'un des meilleurs joueurs de basket de sa génération - et, bien sûr, adulé par toutes les femmes. A priori, cet homme a donc tout pour lui déplaire ; jusqu'à ce qu'elle le rencontre au restaurant où elle est serveuse à mi-temps. Dès lors, Gaby prend conscience de trois choses : Kylian n'est peut-être pas celui qu'elle imaginait, il est biologiquement possible d'être très attirée par quelqu'un qu'on méprise et... elle est mal barrée. Car le sportif s'est mis en tête, pour une raison qu'elle ignore, de la réconcilier avec le basket. Et elle a très envie de se laisser convaincre. Mais Gaby sait qu'elle doit rester prudente : combien de temps un homme comme lui s'intéressera-t-il à une fille comme elle ? "De Paris à Chicago, cette belle romance a su me transporter dans un dédale d'émotions". Songe d'une nuit d'été "Une saga que j'ai adoré découvrir avec au programme : du sport, de la haine, des trahisons, de l'espoir mais surtout de l'amour, des personnages attachants, une bonne histoire et une plume très agréable ! A découvrir si ce n'est pas déjà fait ! " Elo Designs A propos de l'autrice N. C. BASTIAN vit en région parisienne, la tête dans les nuages et fourmillant sans cesse de nouvelles idées. Elle a toujours aimé se plonger dans les livres et a découvert sa passion pour l'écriture à l'âge de 12 ans. Elle trouve son inspiration dans la vie de tous les jours, dans ses lectures ou dans les films. Elle aime s'évader et adore l'idée de pouvoir faire rêver les autres.

05/2021

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Littérature française

L'éclipse

En cette fin de printemps 1942, Emile Rosenberg affiche toute la fraîcheur de ses 7 ans et demi. Durant ces années noires d’éclipse totale, sous la botte de l’occupant nazi, il réalise ce que d’être juif implique. Par miracle, Emile échappe à la rafle du Vel d’Hiv’. Avec sa mère Roza, il fuit Paris opprimé, ses restrictions et les humiliations. Après avoir franchi sans encombre la ligne de démarcation, il découvre Ardentes en zone dite « libre », une bourgade sur l’Indre qui paraît vivre décalée des évènements. Réfugié sous un faux nom, accueilli par le Père et la Mère Adias, une famille de paysans qui, au péril de leur vie, le considère comme leur fils, le garçonnet appréhende son univers bucolique. Alors, au rythme des saisons, Emile se familiarise avec les animaux de la ferme qu’il ne connaissait qu’au travers de ses livres d’images. Au fil de l’onde, la rivière le fascine sous la frondaison des hauts peupliers, des platanes, des saules et des aulnes. Les essences odorantes et les effluves de terre mouillée chauffée par le soleil, éveillent sa mémoire olfactive. Malgré la déferlante allemande du 11 novembre 1942, le village berrichon semble épargné par l’envahisseur. Les Ardentais suivent l’actualité en écoutant en sourdine les émissions de la BBC, qui révèlent enfin la « solution finale » procréée par l’hydre malfaisante. Inscrit à l’école communale, il devra en outre fréquenter, par mesure de prudence, les cours de catéchisme jusqu’en juillet 1944. Dans cet univers où la crainte côtoie un quotidien débonnaire, Emile rencontre Roland, son copain de toujours à la grivoiserie exacerbée. Mais c’est Jacqueline, une adolescente de quatre ans son aînée, qui marquera sa vie. De la candeur de ces enfants mûris trop vite par la guerre, s’épanouira un grand amour au parfum de Liberté. Tiré d’une histoire vécue, vue du regard d’un gamin qui pénètre dans la turbulence de l’adolescence, ce roman rapporte d’une manière différente, les événements de cette période troublée.

04/2010

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Papauté

Les dix conclaves qui ont marqué l'histoire

" Habemus papam ! " - l'histoire de dix moments clés de l'histoire de la chrétienté, quand la fumée blanche a émergé en même temps qu'un nouveau pape. La papauté est l'une des rares monarchies dont le souverain est élu par une assemblée et non désigné de façon héréditaire. Autre originalité, le mode d'élection est inchangé depuis un millénaire : le moment venu, plus de cent cardinaux se réunissent en conclave dans un lieu coupé du monde (la chapelle Sixtine) afin de désigner le nouveau souverain pontife. L'élection n'est valide que lorsqu'un candidat réussit à obtenir au moins deux tiers des voix. Toutefois, si le processus visant à choisir le nouveau pape est immuable, le déroulement de chaque conclave est différent et son résultat souvent surprenant. Entre le XIIIe et le XXIe siècle, dix d'entre eux se sont révélés particulièrement marquants. Qui sait que Grégoire X a été élu en 1271 à l'issue d'un conclave qui a duré trois ans ? Que celui de 1378 a provoqué le Grand Schisme d'Occident et a permis à trois hommes d'accéder au trône pontifical ? Que le cardinal Borgia, père de plusieurs enfants et partisan d'une vie dissolue, n'était absolument pas destiné à devenir le pape Alexandre VI en 1492 ? Plus récemment, que l'élection de François en 2013 a été révolutionnaire à plus d'un titre (il est le premier souverain pontife jésuite, sud-américain et issu d'un milieu modeste) ? Bien que l'élection se déroule toujours selon des règles très codifiées, on le voit, le nouvel évêque de Rome est rarement celui auquel on s'attendait. Entre ambitions personnelles, manoeuvres sournoises et stratégies complexes, les conclaves sont souvent riches en rebondissements. Yves Chiron nous fait revivre les dix plus impressionnants de l'histoire dans un récit aussi enlevé que documenté. I. Le plus long conclave de l'histoire Grégoire X (1268-1271) II. Une élection contestée : la naissance du Grand Schisme d'Occident Urbain VI (1378) III. Un concile élit le pape Martin V (1417) IV. L'élection d'un " père de famille " Alexandre VI (1492) V. Eviter un pape anglais Jules III (1549-1550) VI. Un conclave en exil Pie VII (1799-1800) VII. Un conclave sous la menace Grégoire XVI (1830-1831) VIII. La fin du veto politique Pie X (1914) IX. Un conclave face aux totalitarismes Pie XII (1939) X. Une élection inattendue François, le premier pape sud-américain (2013)

02/2024

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BD tout public

Dictionnaire illustré de la bande dessinée belge sous l'Occupation

S'il existe de nombreux ouvrages consacrés à l'étude de la bande dessinée, aucun ne s'est intéressé jusqu'à présent au cas spécifique du 9e art en Belgique pendant la Seconde Guerre mondiale. Pourtant cette période présente de nombreux aspects passionnants et révèle un véritable "âge d'or", né de l'éclosion de formidables talents nationaux, appelés notamment à remplacer les séries importées des Etats-Unis et stoppées par la guerre. Les quelque 270 entrées de ce Dictionnaire présentent non seulement des auteurs - scénaristes et dessinateurs -, des oeuvres, des personnages, des éditeurs, des genres, mais également le difficile contexte politique, culturel et social de l'époque qui donne sa couleur à l'ensemble. On y croise aussi bien Hergé que M Antoine, J-M Charlier, F Dineur, J Doisy, J Dratz, A Fromenteau, F Funcken, Ch Gilbert, B Heuvelmans, E P Jacobs, Jijé, J Laudy, J Van Melkebeke, J Meuwissen, Mitacq, M Moniquet, A Peclers, Rob-Vel, Sirius, Tenas, M Tillieux ou W Vandersteen - et bien d'autres encore ! On y retrouve également, avec nostalgie, des séries et personnages comme Akkor, le roi de la planète ; Les Aventures de Benjamin ; Blondin et Cirage ; Bob ou l'enfant du rail ; Boulou et l'aventure ; Brick Bradford ; Christophe Colomb ; Le Crabe aux pinces d or ; Don Bosco ; L'Epervier bleu ; L'Etoile mystérieuse ; Gordon l'Intrépide ; Les Aventures de Jacquy et Marcou ; Marc, Hercule moderne ; Le Navire fantôme ; Niki Lapin ; Les Aventures de Poil-Poil, chien de réfugiés ; Quick et Flupke ; Le Rayon U ; Le Secret de la Licorne ; Sindbad le marin ; Sur la planète rouge ; Tatène et Tchantchès ; Tintin ; Tif et Tondu ; Le Trésor de Rackham le Rouge ; Trinet et Trinette dans l'Himalaya ; Jean Valhardi... Un intérêt tout particulier a aussi été accordé aux supports (journaux et magazines) et aux éditeurs : Aventures illustrées-Bimbo ; La Bonne Presse ; Bravo ! ; Casterman ; Collection Tommy ; Dupuis ; Feu Sacré ; Gordinne ; Le Journal de Spirou ; Nine ; La Nation belge ; Petits Belges ; De Rakker ; Le Soir ; Terre et Nation ou encore Wrill. Truffé d'anecdotes et richement illustré (plus de 240 vignettes), cet ouvrage rend hommage à une période et à des auteurs majeurs du 9e art.

04/2013

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Littérature française

Dans la prison de mes souvenirs

"Charles Baron a été l'une des grandes figures de la mémoire de la Shoah, très tôt investi dans des associations et auprès des jeunes. Il présentait ainsi son livre dans sa première édition restée confidentielle : A partir des nombreux témoignages que j'ai pu faire dans les écoles au contact de notre belle jeunesse, j'essaie de donner une impression de l'enfer que j'ai vécu durant les trente-deux mois de captivité dans l'univers concentrationnaire, dans lequel règnent l'arbitraire et le sadisme, où la violence et la mort sont omniprésentes. Sa voix portait d'autant plus auprès du jeune public que Charles a été déporté à 16 ans et deux mois, le 18 septembre 1942. Sans qu'alors il le sache, les nazis avaient déjà fait de lui un orphelin : ses parents, victimes de la rafle " du Vél' d'Hiv' " (16-17 juillet 1942), ont été assassinés à Auschwitz avant même son arrestation. Son parcours de déporté est impressionnant, avec pas moins de neuf camps différents. Charles a fait partie des Juifs accaparés par l'industrie de guerre et d'armement du IIIe Reich en manque de main-d'oeuvre, lors d'un arrêt de son convoi, le no 34, à Cosel. La description des camps de travail forcé qu'il nous rapporte, mettant en lumière leur fonction-nement et leur diversité à travers ses cruelles expériences, est un apport fondamental à la connaissance de l'univers concentrationnaire nazi. Entre les camps de Silésie et ceux de Bavière où il a été transféré, Charles a également été détenu au camp d'Auschwitz II-Birkenau. Tatoué A17594, il y végète trois mois à la quarantaine, où il échappe de peu à deux sélections pour la chambre à gaz. Exceptionnelle aussi est sa sortie de l'enfer des camps nazis, fin avril 1945, avec la réussite de son évasion dont on lira ici la version détaillée écrite peu après son retour à Paris, le 18 septembre 1945. Avec ce témoignage d'une grande probité, Charles Baron prolonge son exhortation à la jeunesse afin qu'elle puise dans la mémoire des rescapés les ressorts du combat quotidien pour la liberté et la sauvegarde de l'humanité."

02/2024

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Monographies

Nú Barreto

Coédition Dilecta / Galerie Nathalie Obadia, avec le soutien du Cnap Langues : français / anglais Nú Barreto est né en 1966 à São Domingos en Guinée-Bissau. Il vit et travaille à Paris (France). Diplômé de l'école nationale des Métiers de l'image des Gobelins (Paris), l'artiste développe une oeuvre pluridisciplinaire et engagée, très vite remarquée. En 1998, il représente son pays à l'Exposition universelle de Lisbonne (Portugal). Il mène depuis une carrière internationale qui le distingue parmi les artistes majeurs de l'art contemporain africain. Depuis l'enfance, le dessin est le médium de prédilection de Nú Barreto. De cette époque, ses oeuvres sur papier ont gardé leur verve imaginative qu'il met aujourd'hui au service de son récit personnel de l'Afrique contemporaine. Son oeuvre graphique n'est pas tendre, il est même la plupart du temps âpre et piquant. Sous la mine acerbe de ses crayons et le rouge sang de ses pinceaux, Nú Barreto illustre les violences multiples qu'a subies. Au coeur de cette réalité quotidienne, l'homme imparfait incarne le premier rôle. Comme un miroir, cet alter ego d'encre noire et rouge nous renvoie à notre propre inconstance et nous confronte à notre responsabilité à l'égard de la situation actuelle en Afrique : son corps est déformé par la douleur et la peur. Dans les compositions de Nú Barreto, l'absence de fond, comme celle de tout repère spatial, procure un sentiment de vertige. D'autres objets fétiches se retrouvent de feuille en feuille : la chaise, avec son pied brisé, symbolise l'instabilité chronique des états africains ; l'échelle, avec ses barreaux cassés, est la métaphore de l'ascenseur social en panne dont le dysfonctionnement concourt à la montée des inégalités. On trouve aussi dans le répertoire des symboles de Nú Barreto des animaux (corbeaux, porcs, caméléons...) et des objets hors d'usage (des vélos, des guitares...). Cette panoplie de symboles puise ses origines dans le creuset des cultures autochtones d'Afrique de l'Ouest dont les productions artistiques ont recours au pouvoir des signes. L'artiste y joint l'usage expressionniste de la couleur rouge. Les papiers, lacérés ou déchirés, participent également à la représentation d'un paysage tourmenté. Les oeuvres de Nú Barreto figurent dans de grandes collections institutionnelles dont, entre autres, celles du musée Capixaba do Negro (MUCANE) à Vitória (Brésil), de l'Africana Fondation à Genève (Suisse), de la Fondation H à Paris, du Taipa House Museum à Macao (Chine), ou encore du National Museum of African Art du Smithsonian Institution à Washington D. C. (USA). Nú Barreto est représenté par la Galerie Nathalie Obadia (Paris / Bruxelles) depuis 2018.

01/2023

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Correspondance

Correspondance

Après les éditions complètes des Chroniques (2019) et des Nouvelles (2017), voici celle de la Correspondance de Clarice Lispector, qui offre pour la première fois en un seul volume près de 300 lettres de l'une des plus grandes écrivaines de son temps. Cette nouvelle édition, publiée au Brésil en septembre 2020, rassemble la correspondance publiée par les éditions des femmes-Antoinette Fouque dans les recueils Mes Chéries (2015) et Lettres près du coeur (2016), celle publiée par les éditions Payot-Rivages en 2012 sous le titre Le seul moyen de vivre, dans une nouvelle traduction, à laquelle s'ajoutent plus de 70 lettres inédites à la valeur historique inestimable. Ainsi l'on parcourt 37 années de vie d'une épistolière qui en vécut 57, dont une quinzaine loin de son pays. Il y a d'abord les lettres adressées au premier cercle de ses proches : mari, soeurs, fils, apparenté·e·s. L'autrice y exprime la quotidienneté sans le moindre apprêt d'une existence expatriée d'épouse attentionnée, de mère attentive, de femme... L'écriture en est ici déconcertante par sa spontanéité et sa connexion directe au réel, chez une écrivaine réputée pour sa sophistication et son extrême auto-surveillance. "Vous voulez m'apprendre qu'il pleut ? Dites : "Il pleut" . Il y a ensuite les lettres adressées à un deuxième cercle, celui de ses amitiés littéraires. Soit un nombre conséquent de destinataires contemporains de Clarice, qui ont illustré la vie littéraire brésilienne très brillante pendant ces trois décennies (Lúcio Cardoso, Fernando Sabino. João Cabral de Melo Neto et Lêdo Ivo, Mário de Andrade, ou encore Rubem Braga, Lygia Fagundes...). La vocation littéraire de Clarice, les angoisses et les mystères de la création, les servitudes de l'écriture, les certitudes et les impasses de la pensée nourrissent les interrogations qu'elle adresse à ces grands esprits. Enfin, il y a les lettres pouvant être qualifiées de professionnelles, où l'on voit l'autrice se préoccuper, avec un acharnement émouvant, du sort de ses oeuvres, qui dépend d'abord des instances éditoriales, puis de ceux qui en sont les premiers récepteurs : les journalistes. L'importance "énorme" (Clarice adore cet adjectif) qu'elle y attache se révèle, entre autres, par son échange, en français, de quatre lettres avec P. de Lescure, alors directeur des éditions Plon, à propos de la première traduction de Près du coeur sauvage. Par l'incroyable profondeur de l'interprétation qu'elle nous livre de son propre texte, l'autrice nous donne une exceptionnelle leçon d'auto-exégèse. Ainsi cette édition qui vient compléter le cycle de publication de ses oeuvres par les éditions des femmes-Antoinette Fouque, constitue une pièce essentielle du puzzle claricien.

12/2021

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Photographes

Georgia

Georgia, c'est le nom du bateau dans lequel embarqua en 1906 un certain Ljubisa Danilovic, jeune Monténégrin rêvant d'un ailleurs plein de promesses. C'est à Butte, ville minière des Etats- unis, dans le Montana, qu'il débarqua finalement, comme nombre de Monténégrins ou d'Italiens à l'époque. De cet homonyme dont il ne sait rien, à part la mention de son nom sur un document d'époque listant les passagers du Georgia, Ljubisa Danilovic imagine en 2021 le trajet qui le mènera de son Monténégro natal aux Etats- Unis, refaisant ainsi un voyage en tous points comparable à ceux que doivent aujourd'hui entreprendre des milliers de migrants à travers le monde. En mêlant dans cet ouvrage des photographies de la ville de Butte, d'un Monténégro n'offrant pas d'horizon aux jeunes adultes rêvant d'ailleurs, d'un Monténégro nostalgique de son enfance, des migrants rencontrés à Paris, Calais ou Sarajevo, et d'autres yant passé leur vie loin de leur pays de nais- sance... , Ljubisa Danilovic parle d'une même voix de la petite histoire mais bien sûr aussi de la Grande Histoire. fdsddfdsqsdwSed que net, volupta testiae voluptae sed et qui temporrum volent ut iurerum quatempor asimet lantistectia dolectem res minc tusci quam et hit quiamusame volo to que nus etur rest eaquaessi cuptat enimost isimuscit quamendel modi odisquiat re officil iquibus, sapero inissint lacerisquis del ipsamus nessit, tem numenis aut voloreh enihili quibus rectium dem ium es eumquos eveles intiunt et ate et doluptis nonsed essitatem none et mo dolenim eaquatenda consed maiosam soluptas et eiunto ex explatem. 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07/2022

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Généralités médicales

Pavane. Aux sources d'une vocation de pédiatre

A l'âge de quinze ans j'ai voulu devenir médecin . Mais assurément je n'ai pas choisi d'être confrontée à leur mort, je désirais seulement les soigner et leur rendre le sourire. Pourquoi alors, ai-je quitté la la sécurité d'un ancrage en France pour lutter avec les enfants d'Afrique décimés par la malnutrition, la rougeole, le paludisme et, pour combler la mesure, atteints par le sida. En 2008, une visite au mémorial des enfants de Yad Vachem en Israël provoque en moi un tel choc que je me mets en marche pour comprendre ce qui m'a mise sur des rails où je ne n'ai cessé de me sentir impuissante, voire responsable de la mort d'êtres si jeunes. Avec l'aide d'un psychanalyste, j'interroge d'abord les circonstances de ma naissance en 1942, année de la Rafle du Vel d'HIV, puis les nombreux deuils familiaux qui ont émaillé ma jeunesse et mon âge mûr. Je cherche aussi la signification de rêves répétitifs de noyade, mettant en scène une fillette inconnue, sans pouvoir les rattacher à des souvenirs précis. Dans l'impasse où je semble m'enliser, je m'arrête un instant pour "jouer au jeu du contentement" : retrouver les éléments et les personnes qui m'ont aidée à faire face au tragique de mon existence. J'évoque aussi mes interrogations existentielles sur la mort, ayant bousculé les fondements de ma foi chrétienne, de tradition protestante. Mystérieusement, des portes vont s'ouvrir, des rencontres fortuites vont venir éclairer les zones enfouies de mon histoire. La première révèle la présence à mes côtés, les premiers mois de ma vie, d'une enfant accueillie dans notre famille, dont le destin dramatique quelques années plus tard explique la trame de ce rêve récurrent. Puis, une deuxième porte s'ouvre sur des hypothèses qui me feraient rejouer encore et encore des situations d'attachement suivies d'un deuil brutal. Elles seraient l'écho d'un abandon subi par l'une de mes grands mères à l'âge de 18 mois et de la perte très précoce d'une jumelle ignorée. La quête aboutit à une libération de mes énergies engluées par la tristesse, et à des retrouvailles avec la joie tout simple de la vie et de la beauté du monde.

08/2019

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Sports

GUIDE KAYAK CASKABOULONS : ALPES-DAUPHINE. 97 parcours classe N-V-VL et 40 parcours faciles, Edition multilingue

Véritable carnet de route des Caskaboulons de Briançon, ce guide kayak présente d'une manière originale et totalement subjective une sélection de 97 parcours sportifs (cl. IV, V, V), des plus marginaux aux plus grands classiques en passant par quelques spots de rodéo. 97 parcours réservés aux amateurs confirmés de navigation alpine désireux d'explorer les rivières autour de Grenoble et Briançon. A True logbook of the Caskaboulons of Briançon, this kayak guide presents in an original and subjective way a selection of 97 white water descents (grade IV, V, VI), from the most marginal to the big classics while not forgetting a few rodeo spots. 97 descents reserved for kayakers with alpine river experience to discover the rivers around Grenoble and Briançon. Dieser Kajakführer der Caskaboulons aus Briançon beschreibt auf sehr originelle Weise 97 sportliche Flissabschnitte (WW4-WW6). Darunter sind sowohl die grossen Klassiker als auch nur sehr selten befahrbare Flüsse und einige Rodeo spots. Die 97 Flussbeschreibungen sind für im Wildwasser erfahrene Kajakfahrer gedacht, die Flüsse in der Nähe von Grenoble und Briançon erkunden wollen. Verdadero carnet de ruta de los Caskaboulons de Briançon, esta quia de Kayac presenta, de una manera original y totalmente subjetiva, una seleccion de 97 descensas deportivos (clase IV, V, VI) de los mas marginales a los grandes clasicos, pasando par algunos tipo rodeo. 97 descensos reservados a los amantes confirmados de la navegacion alpina, deseosos de explorar los rios alrededor de Grenoble y Briançon. Deze kajakgids, het enige echte en onvervalste road-book van de Caskaboulons, laat de gebruiker op een hoogst originele en totaal subjectieve manier kennis maken met een selectie van 97 trajecten (variërend van WW IV tot VI), gaande van onbekende trajecten tot klassiekers met onderweg nog enkele rodeo-speelplaatsen. 97 Trajecten voorbehouden aan de ware liefhebber van alpine-rivieren in de buurt van Grenoble en Briançon. Un vero diario di viaggio dei Caskaboulons questa guida di canoa presenta in modo originale e totalmente personale una selezione di 97 percorsi tecnicamente agonistici (di IV, V e VI grado), dalle discese più particolari alle più classiche passando per qualche onda rinomata per il rodeo. 97 percorsi riservati agli amatori specialisti in discese alpine e desiderosi di esplorare i fiumi nei dintorni di Grenoble a Briançon. Verdadero mapa de estrada dos Caskaboulons de Briançon, este topo-guia apresenta d'uma maneira originale e totalamente subjectiva, uma seleçao de 97 percursos esportivos de classes 4,5 e 6. Apresentaçao dos rios mais marginais os mais grandes classicos, sem esquercer-se de algums spots de rodeo. 97 percursos para os especialistas de kayak em aquas bravas de tipo alpin que desejam viajar a volta de Grenoble e Briançon. Ta kalakski vodnik, dnevnik Caskaboulons iz Briançona, na izviren in subjektiven nacin predstavlia izbor 97-ih divjevodaskih spustov (DV IV, V, VI); od povsem obrobnih do velike klasike, ne pozabljajoc na odseke rek, primerne za rodeo. 97 spustov, primernih za kajakase z izkusnjami alpskih rek, ki zelijo odkrivati reke v okolici Grenobla in Briançona.

11/1999

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Résistance

Les résistants de Dieu. Chrétiens, juifs et musulmans unis contre le nazisme en France occupée

Le totalitarisme nazi a mené avec détermination une véritable persécution religieuse, comme le démontrent les actes du Tribunal militaire international de Nuremberg. Le camp de concentration de Dachau a reçu 2 720 religieux provenant de toute l'Europe entre 1938 et 1945. Face à cette barbarie nazie, en Allemagne d'abord puis dans les pays conquis, les chrétiens - membres du clergé ou simples fidèles -, mais également des juifs et des musulmans, se sont livrés progressivement à deux sortes de résistance : l'une spirituelle, l'autre militaire. Certains religieux prirent les armes en s'engageant dans les maquis des Forces françaises de l'intérieur (FFI) ou dans des unités combattantes de la France libre (FFL), tels le père Louis de la Trinité, le rabbin Samuel Klein ou l'imam Abdelkader Mesli. A Paris, les musulmans contribuèrent à des opérations de sauvetage des juifs. Selon l'écrivain Mohammed Aïssaoui, "pendant toute la dernière guerre [mondiale], la mosquée de Paris ne cessa d'apporter son aide à la résistance contre l'Allemagne nazie" . Pas moins de 1732 résistants trouvèrent refuge dans ses caves : des évadés musulmans, mais aussi des chrétiens et des juifs. Le recteur, Sid Kaddour Ben Ghabrit, organisa également quelques filières d'évasion et fournit à des juifs des vrais-faux certificats d'appartenance à la religion musulmane. Petit à petit se tissèrent, dans chaque communauté, des réseaux d'entraide et de secours qui permirent de sauver des milliers de personnes de l'enfer des camps : les établissements scolaires catholiques accueillirent de nombreux enfants ; les réseaux de passeurs protestants parvinrent à en faire fuir d'autres vers la Suisse ; une religieuse et un prêtre orthodoxes s'infiltrèrent jusque dans le Vel' d'Hiv' pour sauver quelques vies. Les actes héroïques de ces hommes et de ces femmes, "qui croyaient au ciel" et étaient animés par les valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité, devaient être salués. Jean-Paul Lefebvre-Filleau, ancien colonel de la Gendarmerie nationale, est écrivain et conférencier. Surnommé "le détective de l'histoire" , il a écrit une vingtaine d'ouvrages et a été récompensé par plusieurs prix littéraires, dont le Grand prix des écrivains de France pour son livre L'Affaire Bernadette Soubirous. L'enquête judiciaire, 1858 (éditions du Cerf), traduit en plusieurs langues. Il est également chroniqueur historique et s'intéresse particulièrement à la Seconde Guerre mondiale. Il a notamment publié aux Editions du Rocher Ces Français qui ont collaboré avec le IIIe Reich (2017) et Femmes de la Résistance, 1940-1945 (2020).

04/2022

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Littérature française

Je suis une surprise

On trouvera ici : une table de ping-pong, une grosse enveloppe de la NASA, un fusil, une part de flan renversée, de nombreuses heures de colle, des diapositives du Sahara, un crâne humain exhumé et brisé, plusieurs vélos, un hôpital psychiatrique, un petit carnet décrivant la planète Mars, un voyage éclair à Bruges et un autre à Venise, des pins parasols, un immense bateau et un minuscule voilier. Et aussi, sans cesse, partout sous les pieds du narrateur, des caves sombres pleines de bouteilles. Autant d'étranges souvenirs que Marc Pautrel interroge pour nous dire : "Je est un autre, je est une surprise... j'écris, je suis une surprise". Je suis une surprise, Claudine Galéa Voix intérieures. Jeanne Bastide et Marc Pautrel mènent, chacun à sa façon, une enquête sur l'être et le non-être. Aux éditions de l'Amourier et chez In8. Sujets et objets Lucie se sent enfermée. Prisonnière d'une absence. Celle d'André, mais pas seulement. L'espace de la maison est devenu oppressant. Pour se reconnecter au monde réel, celui des sensations, elle s'allonge à même la terre. Plus tard, à la fin, elle franchira la porte, sortira. Jeanne Bastide raconte le lent réapprivoisement d'une femme par elle-même. "Un silence ordinaire" décrit l'histoire d'une perte qui est peut-être davantage celle du sentiment d'exister que de l'être aimé. Ce sont les objets qui prennent en charge le manque, le vertige. Il y a quelque chose de l'univers de la peinture dans ce lent et pointilleux récit d'un retour à la vie. Aux natures mortes de l'univers intérieur, s'opposent les éléments de l'extérieur, de la brume hivernale au renouveau de la lumière printanière. Jeanne Bastide prend la mesure du temps, et réussit à créer une suspension atmosphérique, entre asphyxie et reprise d'air. C'est une plongée en soi qui évite tout pathos et toute explication au mystère de la disparition. "L'autre" est un miroir où Lucie s'est peut-être perdue. Parfois, on frôle l'hallucination dans une sorte de syncope du verbe. Pour retrouver la continuité d'existence qui lui permettra de demeurer vivante, Lucie écrit. Une deuxième voix s'élève dans le livre, plus fluide, gaie, avec de forts accents d'oralité. Une voix de vivante, heureuse de l'être. Marc Pautrel est le sujet de son récit "Je suis une surprise". Tout à lui-même - il écrit à plein temps, son temps lui appartient jusqu'à l'obsession -, la scène du "Je" lui est familière ! Et pourtant, écrit-il, "en moi, tellement de morceaux me sont étrangers". Remontant le fil d'une existence où les déménagements successifs de ses parents le préparèrent à la solitude et au détachement dont il use avec ivresse une fois devenu adulte, l'auteur-narrateur impose l'idée d'un décollement de soi plutôt qu'un dédoublement. La collection Alter & Ego, pour laquelle il a écrit ce récit, est un écrin parfait à l'aventure en chambre de cet anti-héros. Il aurait désespérément aimé franchir les frontières de la fiction au point d'habiter le seul pays des mots,

02/2009

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témoignages personnels

16 ans, résistant

Le lendemain de la rafle du Vel d'Hiv. , le 17 juillet 1942, alors qu'il allait rentrer dans l'épicerie familiale, Robert Birenbaum, jeune Français juif de bientôt 16 ans (ses parents sont Français comme lui, bien que nés en Pologne) rencontre sa tante Dora, avenue Secrétan. C'est lui qui raconte : "Elle était jeune, trente-deux ou trente-trois ans, et très belle ; c'était ma tante préférée. Elle me raconta pourquoi mon oncle avait été arrêté et mis en prison. Il était résistant. Sur sa lancée, elle me demanda si elle pouvait avoir confiance en moi. Si je le voulais, elle pouvait me faire entrer en contact avec des jeunes juifs communistes, des résistants. Mais ce devrait être un secret entre nous deux. Jamais je ne devais dire à mes parents qu'elle avait été mon instigatrice. J'acceptais sans hésiter. Elle me fit comprendre en très peu de phrases qu'il était toujours préférable de se battre, de vivre debout et dans la dignité, et de ne pas se coucher devant l'ennemi. Elle avait comme son mari un poste de responsable au sein du MOI (Mouvement Ouvrier Immigré) et me donna tout de suite un rendez-vous avec un camarade de la Jeunesse communiste. C'est ainsi que j'entrai dans la Résistance, le 17 juillet 1942". Le 18 juin 2023, le même Robert Birenbaum reçoit - enfin - des mains du Président Emmanuel Macron, la Légion d'honneur au Mont Valérien, après s'être recueilli dans la clairière où reposent nombre de ses camarades de résistance. 81 ans après avoir pris sans s'en rendre compte la décision la plus importante de sa vie... Le 21 février 2024, le couple Manouchian sera rapatrié au Panthéon. Les Manouchian, c'est l'Affiche rouge du nom de l'affiche placardée dans tout le pays par les nazis qui recherchaient ces résistants. Arrêtés, les 22 hommes membres de l'Affiche Rouge, ces Francs-Tireurs Partisans de la MOI, seront fusillés le 21 février 1944 au Mont-Valérien. Olga Bancic, seule femme du groupe, sera décapitée le 10 mai 1944 à Stuttgart. Robert Birenbaum, malgré son très jeune âge, fit partie de 1942 à 1944 (sous le pseudo de "Guy") de ceux qui recrutaient justement ces résistants FTP MOI. Triste ironie de l'Histoire, il devait intégrer ces FTP lorsque les membres de l'Affiche rouge furent pris. Son livre raconte à la première personne ses deux années incroyables au cours desquelles, avec d'autres jeunes gens, français et étrangers, juifs, communistes, parfois de simples adolescents comme lui, ils tinrent en respect collabos et nazis dans Paris et ses alentours. Lancers de tracts, vols d'armes, de machines à écrire, planques, attentats, sabotages et arrestations...

02/2024

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Littérature comparée

Revue de littérature comparée N° 378, avril-juin 2021 : La RLC a 100 ans. Volume 2

Meng HUA, "Sans fondement, aucune chose n'a sa raison d'être" : sur le statut et le rôle des échanges littéraires internationaux Cet article se veut une défense de la littérature comparée et par conséquent un plaidoyer pour les relations littéraires internationales ou mieux les relations littéraires et interculturelles. Ce champ de recherche a été un des fondements de la discipline. Même si celle-ci a pu être attaquée, elle conserve sa légitimité en continuant à exploiter ce domaine qui ne se réduit pas à l'étude des "rapports de fait" , nécessaires, utiles, mais qui appellent d'autres ouvertures interdisciplinaires ainsi que le recours à la poétique comparée. Carlos GARCÍA GUAL, Acerca de traducciones de antiguos clásicos Las sucesivas traducciones de los poemas homéricos en las diversas lenguas europeas forman una tradición literaria de largos ecos interesantes y tal vez no muy conocida. Este breve ensayo intenta rememorar y comentar las diversas versiones al castellano de la Ilíada y la Odisea desde uno y otro lado del Atlántico con atención a las más recientes. Manfred SCHMELING, "La plus belle discipline au monde" : ma vie de comparatiste entre la France et l'Allemagne Cet article est un bilan très personnel. On y trouve de petites anecdotes aussi bien que des réflexions académiques et scientifiques, présentées dans la perspective d'un comparatiste allemand qui, comme membre du comité d'honneur, a eu et continue d'avoir le plaisir de suivre le travail de la RLC de très près. La collaboration franco-allemande se trouve au centre de cette réflexion sur la littérature comparée comme une discipline qui continue de progresser mondialement. János RIESZ, L'Afrique et la littérature comparée C'est un témoignage personnel. Mon passage de la littérature comparée à la littérature africaineme parut une évolution "naturelle" . J'ai retrouvé toutes les questions dans l'Afrique qui m'intéressaient déjà dans les littératures européennes. J'ai compris, dès le début, qu'il n'existait pas de critique ou d'histoire littéraire "africanologique" , mais que les deux littératures obéissaient aux mêmes lois et aux mêmes règles. Inutilede chercher une spécificité africaine qui la distinguerait des littératures européennes. Il n'y a qu'une seule littérature "mondiale" . Eduardo F. COUTINHO, La littérature comparée et mon expérience personnelle L'article retrace un parcours intellectuel et des apprentissages successifs depuis le Brésil des années 60, puis le passage décisif par les universités américaines (Berkeley en particulier). Ce sont aussi des réflexions sur l'évolution des thèmes et des méthodes de recherche sur près d'un demi-siècle. Giovanni PUGLISI, Une abeille dans la ruche des études comparatistes italiennes Le titre choisi pour ce témoignage personnel met l'accent sur un parcours atypique. Le point de départ est la Sicile et l'apprentissage de l'enseignement philosophique, jugé très vite insuffisant ou inadapté aux perspectives plus largement culturelles qui étaient recherchées. L'évocation des étapes successives d'une carrière est aussi l'occasion de présenter les perspectives offertes par la littérature comparée, en particulier le dialogue des cultures. Daniel-Henri PAGEAUX, Georges Le Gentil compagnon de route de la première heure du comparatisme Hispaniste de formation, Georges Le Gentil (1875-1954) s'est tourné vers le Portugal et le Brésil, mais il a été aussi attiré très tôt par la littérature comparée. En témoigne sa participation au second numéro de la RLC avec un article sur les rapports entre Le Bourgeois gentilhomme de Molière et O fidalgo aprendiz de Francisco de Melo. Après une lecture qui a valeur de méthode, Le Gentil conclut à une possible connaissance par Molière de la comédie portugaise. Tone SMOLEJ, Slavko Jezic entre Vienne et Paris. Un marquis Croate qui traduisait de l'italien et du français. Un George Dandin qui parle slovène En 1916, Slavko Jezic (1895-1969) a achevé son cursus d'études romanes et slaves à l'Université de Vienne en soutenant un thèse de doctorat consacrée à la création littéraire du marquis croate F. Kr. Frankopan (1643-1671), plus connu pour avoir participé à un complot contre les Habsbourgs. En s'intéressant au legs du marquis, Jezic a surtout étudié les retranscriptions des conférences dispensées aux académies italiennes de la cour de Vienne ainsi que la traduction d'un fragment du George Dandin de Molière où le célèbre cocu s'exprime en slovène. En 1921, ayant obtenu une bourse pour étudier à Paris, Jezic a publié un court résumé de sa thèse dans la Revue de littérature comparée. Yves-Michel ERGAL, A propos d'une poésie révolutionnaire de TH. C. Pfeffel Commentaire sur la notice parue dans le premier numéro de Revue de littérature comparée en janvier 1921, rédigée par Marie-Joseph Bopp, à propos d'un chant patriotique alsacien, écrit en 1790, par Theodor Conrad Pfeffel. Yvan Daniel, Premières "Influences orientales" dans la Revue de littérature comparée (1921-1925) La question des "influences orientales" dans les littératures européennes apparaît dès 1921 dans la Revue de Littérature Comparée, d'abord indirectement à travers les ouvrages signalés dans les bibliographies qui accompagnent chaque numéro. L' "Orient" désigne alors des aires culturelles et linguistiques très larges, du Proche-Orient biblique et musulman jusqu'à l'Asie orientale, en passant par l'Inde. Cet article examine, sur les cinq premières années de la Revue, les premières publications d'études comparatistes sur ce sujet, et s'interroge, plus généralement, sur les débats qui portent à cette période sur les causes et les conséquences de ces échanges de plus en plus fréquents entre l'Europe et le monde oriental et asiatique. Jean-Pierre Morel, Kafka, Bertrand Russell et les bolcheviks Publié à Prague en août 1920, un extrait des fameuses "Impressions de Russie bolchevique" de Bertrand Russell, recueillies en mai-juin 1920 et parues peu après en anglais, a provoqué chez Kafka deux réactions simultanées, aussi vives qu'inhabituelles : l'une, politique, dans deux lettres à Milena Jesenská, la femme alors aimée, l'autre, littéraire, dans trois récits écrits d'affilée. En partant de la version pragoise du texte de Russell, on tentera de reconstruire et d'interpréter cet épisode couramment négligé par les biographes, tant de Kafka que de Milena. Cinq ans après avoir écrit Le Procès, pouvait-on, contre Russell, défendre l'ordre léniniste ?

11/2021

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Tourisme étranger

Rêve de Madagascar

Dans un manuscrit laissé sous une stèle de Fort-Dauphin en 1653, Etienne de Flacourt met en garde les étrangers contre les autochtones de Madagascar en écrivant : " Prends garde, étranger. Ne fais pas confiance aux habitants de cette île, leurs flatteries réservent les plus grands dangers ". Le voyage que nous offre Philippe Aimar à travers la Grande Île dément fondamentalement cette mise en garde. Les photos nous montrent la confiance qui s'établit entre les modèles et le photographe et l'attachement que ce dernier porte à la Grande Ile et à ses habitants. Les résultats constatés se rapprochent de ceux obtenus par Jean Paulhan qui avait pris la peine, il y a près de 90 ans, de partager le quotidien des Malgaches, de différentes conditions, afin de saisir le sens profond des Hainteny. Ici le photographe a adopté la même démarche et nous présente une nature attachante et un peuple des plus accueillants avec beaucoup de réalisme. Fernand Léger n'a-t-il pas défini la qualité d'une oeuvre picturale en raison directe de sa quantité de réalisme. Mais, l'interprétation d'une photographie ne peut pas être considérée comme une valeur absolue, elle est le produit d'une subjectivité particulière du regardant. Quand l'ai compulsé l'album présenté par Philippe Aimar, c'est ma propre impression devant ces oeuvres d'une rare qualité que j'essaie de faire partager à ceux qui auront le privilège de se pencher sur ces images de la Grande Ile. Le photographe a su rendre l'atmosphère et la couleur de chaque région et tirer de l'individu les spécificités qui le particularisent tout en l'intégrant dans son groupe d'appartenance. Si nous regardons cette jeune femme de la page 36, avant même de lire la notation de bas de page, rien que par sa tenue et sa coiffe nous la situons d'emblée dans l'ethnie Betsileo. Il en est de même pour la plupart des portraits pris un peu partout dans l'île. Ce qui ne manquera pas de frapper la curiosité de ceux qui ouvrent ce livre est l'itinéraire suivi par le photographe. Au lieu de se précipiter sur les lieux touristiques connus, il nous entraîne dans un parcours inédit. Après une visite prégnante chez les Merina, les Ambaniandro (ceux qui sont sous le soleil) du haut plateau central, en ayant pris soin d'éviter les sites trop vus et revus - mais qu'ils ne néglige pourtant pas (on les perçoit à travers certaines photos) - en insistant parfois sur ce que le commun des autochtones ne remarque même plus, à force de les côtoyer quotidiennement. Ainsi en va-t-il des images devenues parties intégrantes du paysage, comme ces petits marchands des bords des routes ou ces joueurs de fanorona qui s'approprient une partie de la voie, ce qui nous plonge dans un exotisme bon enfant. Le photographe porte son appareil, non directement vers l'est ou vers le nord où sont les sites touristiques les plus fréquentés, mais vers le sud. Sur sa route, il nous fait entrevoir la beauté des environs de la capitale avec ses rizières, nous montre les étals des petits producteurs de charbon de bois qui préfigurent malheureusement la déforestation. Sa première étape dans le pays des Betsileo (nombreux invincibles) est l'Isalo. Il pré-sente en quelques photos ce qui dorénavant particularise la région : la recherche des pierres précieuses avec ce que cela implique de risque, d'effort quasi-inhumain et de misère dans l'espoir. II ne se prive pourtant pas de nous faire admirer le sourire d'une jeune Vezo (ceux qui pagaient). Et, son voyage reprend toujours vers le sud, comme si le photographe voulait se mettre sur les traces d'Etienne de Flacourt, mais il délaisse Fort-Dauphin, et s'oriente délibérément vers Tuléar, le pays des Bara (qui disent que la signification de leur nom est ceux qui ont la voix grave et sourde mais que les autres connaissent pour des simples d'esprit et des naïfs) pour nous faire appécier un crépuscule sur les dunes, là où la mer, la terre et le ciel majestueusement se confondent. Avec des paysages féériques, de jour comme de nuit, et, des Antandroy (ceux des ronces) rayonnants dans la simplicité de leur quotidien le photographe-pérégrin nous fait partager son émotion cette nature d'une beauté à couper le souffle. Mais là où l'on s'attendait à le voir continuer sa route vers Morondava, il marche sur le tropique du Capricorne et se retrouve sur la côte orientale de l'île les pieds dans l'eau du canal de Pangalane s'intéressant aux occupations aquatiques des Antaisaka (ceux de des longues vallées), des Antambahoaka (ceux du peuple) et des Betsimisaraka (nombreux qui ne se séparent pas). Toamasina est suggérée par une photo du lac sur le canal de Pangalane, puis nous voilà tout de suite au pays de la vanille et des Sakalava (ceux des longues vallées) au nord est de l'île, pour nous retrouver vers le nord face à l'île de Nossy-Bé devant des paysages grandioses d'une mer d'émeraude présentant les boutres comme des bijoux précieux et d'un ciel souvent bleu à la limite possible de la couleur. Cet ouvrage de Philippe Aimar ne doit pas être vu uniquement comme une présentation de la nature mais aussi comme une étude de l'homme malgache dans un essai chaleureux et subtil. Le photographe a mis dans son travail toute sa passion et son attachement pour l'île et ses habitants. Il propose une approche originale et vivante de la société malgache mettant en évidence un réseau d'affinités et d'échanges qui le relie à un monde qui le subjugue, l'intrigue et l'attache. Je dirais même une confrontation affective de deux visions du monde différentes avec ce que cela implique de subjectivité. Chapitre après chapitre nous faisons connaissance avec les différentes ethnies malgaches. Ce qui m'a aussi ému dans ce livre c'est l'objectivité du photographe. Il ne s'est pas contenté de montrer la beauté de l'Ile avec des gens heureux, mais il fait toucher du doigt le paradoxe de la beauté et de la misère en montrant comment les Malgaches acceptent leurs destins et que les gens pauvres ne sont pas toujours tristes. Qu'attend-on d'un livre de photographies si ce n'est de nous faire connaître un pays et de nous procurer du plaisir ? Les deux objectifs sont atteints dans ce livre de Philippe Aimar et je ne puis que souhaiter à tous ceux qui l'ouvriront le même plaisir et émotion que j'ai eus en le consultant.

02/2010

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Généalogie

Destins français. Essai d'auto-ethnographie familiale

Martine Segalen se livre à une enquête historique et généalogique de la " saga " de deux familles juives dont elle est issue, venues à la fin du 19e siècle à Paris. Entre démarche personnelle et professionnelle, très documentée, cet exercice de retour en soi est sensible, émouvant et représentatif d'une histoire de beaucoup de familles françaises ou qui le sont devenues. La photo sur le bureau Les albums de famille sont comme des petites machines à remonter le temps. Les photographies en sont les arrêts sur images, les moments figés d'un film muet sautillant et fragile. Jaunies, altérées par les plissures et les mauvais traitements elles disent peu d'elles-mêmes. Entre les photos il y a des blancs, des marges et parfois telle ou telle part écrite succincte, juste un mot, un lieu, un prénom, une date, un bref commentaire. C'est une matière que Martine Segalen (née Appel) connaît bien. Ethnologue connue par ses travaux de sociologie de la famille, sur le mariage, la parenté, la transmission dans les sociétés françaises, traditionnelles et contemporaines, elle se livre ici à un exercice de retour en soi, une sorte d'auto-ethnographie. Elle a pu le faire à partir d'une double dynamique : celle, personnelle, fortement motivée par le désir légitime de retrouver ses origines, d'explorer les archives et les traces de sa propre famille afin de s'assurer de la transmission ; l'autre, professionnelle, en utilisant la " boîte à outils " de son savoir anthropologique qui lui a permis de comprendre les mécanismes de composition familiale tels qu'elle a pu les observer et les analyser dans d'autres groupes sociaux. Cet ouvrage en est le résultat. Pour mener à bien cette enquête, l'ethnologue s'est faite historienne, elle est allée sur le terrain, dans les archives, a fait resurgir ses propres souvenirs. Son exigence méthodologique et cette pratique d'une ethnologie de soi ne cache pas l'émotion qu'elle a senti surgir à la vue des documents, des sites et des photographies qui la concernaient directement. Sagas familiales, exils croisés, destins d'exilés C'est une description historique de la " saga " de deux familles juives dont elle est issue, venues à la fin du xixe siècle jusqu'à Paris, symbole de la liberté de penser ; elles s'y intégrèrent au milieu professionnel des fabricants et commerçants du vêtement (principalement dans la branche de la casquette et de la fourrure). Martine Segalen a exploré minutieusement la trajectoire de ces exilés et enquêté sur le milieu socioprofessionnel judéo-parisien jusque dans les années 1930. Elle décrit les systèmes d'alliances et les stratégies mises en oeuvre au cours de plusieurs générations pour consolider les fruits d'un exode et fait le récit de ces trajectoires sociales ascendantes. Les premiers chapitres retracent le parcours des deux lignées, du côté du père et du côté de la mère. Chacune de ces lignées a connu une forme d'exil différente et d'ailleurs assez semblable aux lignées de la famille de Nathalie Heinich (voir Une histoire de France). Partis de la Pologne et de l'Autriche russe, une branche a rejoint l'autre lignée partie d'Alsace après 1870. Leur ressemblance est moins l'appartenance à un milieu social qu'une communauté religieuse. Dans un autre chapitre elle raconte aussi, de manière encore plus impliquée, cet épisode paroxystique du camp de Drancy où furent internés ses parents (Paul et Ginette Appel) durant deux ans (1942-1944), au moment de sa toute première enfance. Ce fut un moment très difficile où tous les rêves et les efforts des générations précédentes semblaient devoir se briser et s'effacer. Ce chapitre renvoie aussi à l'actualité des recherches historiques sur Drancy. 2022 est une année de commémoration de la terrible rafle du Vél d'Hiv et des exactions contre les juifs qui ont suivi et qui ont fait de la Cité de la Muette à Drancy un épicentre de la déportation vers Auschwitz et Birkenau. Parmi les témoignages réunis par les équipes du Mémoriel de la Shoah, il y a ceux des parents de Martine Segalen et c'est avec une grande lucidité et sans partialité qu'elle relate ces faits. " Ethnologie du chez soi " Cet essai aurait pu avoir pour titre Du train à la Péniche. Martine Appel-Segalen a suivi les traces de son grand-père, Israël Appel, depuis les voies ferrées où roulait le train qui le conduisit à la fin du xixe siècle de Katowice en Pologne jusqu'à Paris. C'est sur la " Péniche ", ce long banc en bois du hall de Sciences Po, qu'elle-même rencontra son futur mari Renaud Segalen, petit-fils de Victor Segalen. Cette période a constitué pour elle un drôle de départ dans la vie : elle est née en 1940. Mais tant d'opiniâtreté a abouti : Martine Appel a intégré Sciences Po, a eu une première vie professionnelle dans les hautes sphères commerciales, est devenue Martine Segalen par son alliance avec Renaud, se liant ainsi à une famille au parcours transnational, elle aussi. Puis elle a connu une trajectoire pleine de bifurcations et d'imprévus. Mère de trois enfants, elle a fait une brillante carrière d'ethnologue, devient une intellectuelle reconnue. Elle est en même temps une grande sportive qui accumule les coupes et les trophées de marathonienne et elle a souvent pris position publiquement pour la place des femmes dans le sport. L'histoire des Segalen et la biographie plus détaillée de Martine mériteraient des développements propres. Mais ce n'est pas le propos de son ouvrage, écrit juste avant sa disparition et auquel elle tenait beaucoup. Voyages, archives, enquêtes lui ont permis de reconstituer et mettre en récit une histoire accidentée et cicatrisée qui est celle de beaucoup de familles françaises ou qui le sont devenues. Le texte, articulé en plusieurs chapitres, est très documenté aussi bien par les récits de l'exil et les photos de famille que par des certificats de nationalité, des contrats de mariage, des demandes de naturalisation, des publicités pour les ateliers de confection, les en-tête d'entreprises. L'ensemble compose un tableau de familles dont les motifs sont les déménagements, les parcours résidentiels et professionnels au sein de la société française à chaque époque et dans les événements de la grande Histoire de France. Le livre nous fait pénétrer dans l'intimité des familles mais avec une très grande retenue, voire une distance critique, que la chercheure en sciences sociales qu'est Martine Segalen applique avec une certaine rigueur. L'ouvrage contribue ainsi à une réflexion déjà ancienne sur la réelle " identité de la France ", au sens de ce qu'est ce pays et ce qui s'y passe aujourd'hui en résonnance avec le destin d'exilés contemporains.

05/2022