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Léon-Paul Fargue, André Beucler

Extraits

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Critique littéraire

Andre Beucler - Léon-Paul Fargue. Correspondance 1927-1945

André Beucler et Léon-Paul Fargue se sont connus en octobre 1924, dans le bureau de Gaston Gallimard, au seuil d'une amitié qui devait durer jusqu'à la mort du "Piéton de Paris", en 1947. La différence d'âge des deux écrivains - 22 ans - ne les empêcha pas de se comporter comme des frères, le ton de leur correspondance le montre assez, entre complicité, espièglerie mais aussi forte solidarité dans les moments difficiles. On trouvera dans ces lettres le témoignage de leur intense travail commun, participant d'une vie culturelle foisonnante, de leurs nombreuses relations littéraires, artistiques, politiques, au cours de cette période mouvementée que fut l'entre-deux-guerres.

03/2014

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Critique littéraire

Léon-Paul Fargue. Poète et piéton de Paris

Le piéton de Paris... Célèbre titre de livre, qui a longtemps servi à désigner Léon-Paul Fargue (1876-1947) lui-même, dont voici la première biographie. Mais Fargue n'est pas seulement le chroniqueur, le mémorialiste éblouissant d'une capitale dont il connaît tous les secrets. C'est aussi l'adolescent inquiet de Tancrède, le rêveur de Poèmes, le fantaisiste débridé de Ludions, le poète onirique de Vulturne et de Haute Solitude, l'amateur de contrepèteries et de vocables cocasses, l'ami d'Alfred Jarry, d'Erik Satie et de Valery Larbaud. Cette biographie - nourrie de nombreux documents inédits - nous entraîne du symbolisme au surréalisme, de la Belle Epoque aux Années folles, puis au Paris de l'Occupation. Nous y découvrons un homme à la fois pittoresque et complexe, parfois déroutant. Nous croisons Debussy, Ravel, Valéry, Cocteau, Joyce, Claudel, Léautaud, Saint-Exupéry, Picasso, des princesses et des femmes du monde. D'un siècle à l'autre, Fargue, constamment poète, n'aura fait que pourchasser l'immense variété de vivre.

01/1997

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Littérature française

Composite

Voici un étrange objet signé Léon-Paul Fargue et André Beucler, sans que l'on sache si les textes qui le composent sont de l'un ou de l'autre, ou encore écrits à quatre mains. Mais le lecteur s'amusera autant que les auteurs en dégustant cette prose acrobatique, truffée de calembours, d'à-peu-près, de contrepèteries, de mots inventés, de métaphores saugrenues. On est tantôt dans le Paris de 1920, tantôt dans celui de 1945. Plus rarement dans un lointain passé, comme ce parcours de l'autobus Villette-Austerlitz, où le bassin de la Villette et la place des Fêtes deviennent des lieux fortement exotiques. Extraordinaire tableau aussi de la première visite d'André Beucler chez Gallimard, rue de Grenelle. Gaston le reçoit. Valentine Tessier est près de lui. Fargue dort ou fait semblant de dormir dans un fauteuil ! Il y a tantôt des souvenirs, tantôt de la poésie, tantôt des aphorismes, des pensées insolites, des contes, des nouvelles, des saynètes. On est proche du surréalisme. Puis on est cueilli par une réflexion sur l'esprit français, ou une méditation sur les morts...

11/2013

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Littérature française

Oeuvres complètes, 1835. André ; Leone Leoni

André. Sixième de la production sandienne, André (1835) est né en marge du Secrétaire Intime. Conçu à Paris, "rêvé" à Venise, écrit à Venise et à Nohant, le roman raconte l'histoire tragique d'un aristocrate et d'une grisette "pas comme les autres". Roman des fleurs, premier roman "intimiste" de G. Sand, il propose déjà nombre de thèmes chers à la romancière. Dostoïevski le comptait parmi les meilleures oeuvres de G. Sand. Leone Leoni. Juliette Ruyter rapporte à don Aleo, qui l'aime et qui veut l'épouser, l'histoire de sa passion pour un aristocrate libertin, joueur et escroc qui l'a conduite à accepter des situations et des actes de plus en plus blâmables. Alors qu'au matin, son récit paraît l'avoir délivrée, il suffit d'un appel de Leoni pour soumettre à nouveau Juliette à son pouvoir. Ecrit à Venise "en quatorze jours", ce roman de la passion inapaisable occupe une place particulière entre André et Jacques. Outre la présence de Venise, on y trouve la trace de la crise profonde vécue par George Sand en janvier et février 1834. En 1853, dans la notice pour les Oeuvres illustrées, George Sand écrira qu'elle a conçu l'oeuvre comme un parallèle inversé de Manon Lescaut, la présentera comme une étude morale, dont le mérite tient à la vérité des caractères. Mais le dénouement qui laisse Juliette poursuivre lucidement un destin malheureux appelle le lecteur à s'interroger sur le sens de l'oeuvre.

10/2017

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Poésie

Cartes postales et autres textes précédés d'une conversation de Léon-Paul Fargue et Valéry Larbaud

Précédé d'une conversation de Léon-Paul Fargue et Valery Larbaud

06/2001

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Littérature française (poches)

La ville anonyme

En 1925, André Beucler faisait avec éclat son entrée en littérature. En mai, paraissait chez Gallimard son premier roman : La ville anonyme. En juillet, la NRF accueillait en son sommaire, entre Rilke, Proust, Gide et G. B. Shaw, sa première nouvelle : Un nouvel amour. En août, les Cahiers du mois de Maurice Darantière publiait un conte fantastique : Entrée du désordre. En octobre, la collection d'avant-garde Cinario offrait aux cinéphiles un synopsis inédit : Un suicide. Quatre oeuvres immédiatement remarquées. Dès le mois de juin, Paul Morand salue le nouveau venu : "Il y a des années que je n'ai pas adhéré à un auteur avec autant de contentement". En août, Max Jacob lui écrit : "Vous êtes un homme nouveau : c'est le plus grand éloge qu'on puisse faire à un artiste". Albert Thibaudet et Edmond Jaloux enregistrent la révélation d'un grand auteur. Un "magicien romanesque" ajoute Hélène Vacaresco. "Comme je voudrais vivre dans votre ville anonyme ! au moins la moitié de ma vie !. ". . confie Joseph Delteil. Et Kessel : "Ton talent me rendrait un peu envieux si je t'aimais moins". 1925, c'est aussi pour Beucler l'année où se nouent des amitiés définitives : Léon-Paul Fargue, Max Jacob, Jean Cocteau, Paul Morand, Joseph Kessel, Emmanuel Bove. Puis ce sera le grand succès populaire de Gueule d'amour, que Jean Gabin incarnera au cinéma.

10/1998

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Critique littéraire

Beucler à l'affiche !

Le présent recueil s'attache à évoquer les différentes manières, contrastées, paradoxales, ambiguës parfois, mais toujours intenses, qu'André Beucler a eu de décliner le motif de "l'affiche" , au propre comme au figuré, dans ses romans comme dans ses articles ou ses émissions de radio, que ce soit sur le ton de l'éloge ou du sarcasme. André Beucler (1898-1985) est en effet aujourd'hui plus connu du grand public pour avoir partagé l'affiche avec Jean Gabin (en tenue de spahi) dans le film de Jean Grémillon, adapté de son roman Gueule d'amour, que comme romancier-phare des Années folles. Entré en littérature en 1925 par la grande porte des Editions Gallimard avec La Ville anonyme, ce jeune auteur du groupe des "moins de trente ans" enchaîne alors nouvelles et romans. Habité depuis toujours par la passion du cinéma, il cède bientôt aux séductions du journalisme et s'éprend au passage de la "fée Publicité" . Dès le début des années trente, son nom côtoie celui des stars de l'époque (Pierre Brasseur, Charles Boyer, Brigitte Helm...) sur les affiches des films auxquels il participe en tant que scénariste, dialoguiste ou coréalisateur, tandis que, dans les colonnes de Marianne ou même de Paris-Soir, il se fait un nom comme grand reporter.

04/2019

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Littérature française

Plaisirs de mémoire

Gide au piano, Valéry faisant des calembours, Malraux voulant fréter un avion pour aller trouver Staline et le persuader du danger allemand, à la veille de la guerre... Voilà quelques-unes des nouvelles images que nous livre Beucler. On y retrouve le charme, l'humour, l'insolite qu'offraient déjà les chapitres de son précédent volume de souvenirs, De Saint-Pétersbourg à Saint-Germain-des-Prés. Témoin incomparable, mais acteur aussi, Beucler essaie d'organiser l'attelage de deux célèbres noctambules parisiens, Léon-Paul Fargue et Joseph Kessel. Mais leurs nuits de Paris ne sont pas les mêmes, et, malgré le talent de Beucler pour faire naître des amitiés, cette fois l'entreprise échoue, non sans mélancolie de part et d'autre. Beucler nous parle aussi d'Emmanuel Berl, de Marie Laurencin, de Dunoyer de Segonzac, de Van Dongen, des célébrités qui ont posé pour Jacques Thévenet, de sa visite à Clemenceau. Il raconte comment, pendant la guerre, il a rapporté à Bonnard, de Paris au Cannet, pour un milliard de toiles, roulées comme un vulgaire balot. On aimerait que tous les témoins aient cette grâce, cette légèreté, ce don de sympathie.

11/1982

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Littérature française

Le Piéton de Paris

Texte intégral révisé suivi d'une biographie de Léon-Paul Fargue et d'un article de Joseph Kessel. Noctambule invétéré et marcheur infatigable, Léon-Paul Fargue, sans doute le plus célèbre des "Piéton de Paris", ne cesse d'arpenter Paris au gré des amitiés et des cafés, flânant dans son arrondissement préféré, le Xe, entre la gare du Nord et le boulevard de la Chapelle, allant de la rive gauche à Montmartre et de Clichy à Vincennes, faisant l'aller-retour entre la librairie d'Adrienne Monnier, rue de l'Odéon, et la brasserie Lipp, boulevard Saint-Germain, dont les carreaux de céramique proviennent de la fabrique paternelle dont il est le patron. Compagnon d'écrivains et d'artistes comme, entre autres, Pierre Bonnard, Pablo Picasso, Claude Debussy, Erik Satie, Igor Stravinski, Diaghilev, Paul Claudel, Paul Valéry, André Gide, Valéry Larbaud, André Breton ou encore Louis Aragon, il occupe dans la société littéraire de la première moitié du XXe siècle une position exceptionnelle, et son oeuvre est une véritable mémoire de la littérature française. Mais son importance ne se limite pas aux seules qualités documentaires de ses amitiés et de ses déambulations parisiennes. Son admirable "Piéton de Paris" est avant tout l'occasion de découvrir un grand écrivain et un poète riche d'humanité, de profondeur et de résonances.

12/2022

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Critique littéraire

Passants considérables

Les poètes, comme les peintres, s'amusent des traités que l'on empile à propos de leur métier. Ils ne croient guère aux formules, sachant que l'on peut à la rigueur expliquer la liberté ou mettre des étiquettes sous les principes, mais qu'on se fait sauter les veines à vouloir composer des théorèmes et des lois artistiques ou poétiques.

09/2012

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Littérature française

Gros sel et pointes de feu

Aujourd'hui les tempes des hommes retentissent d'appréhension. Jamais encore le monde n'avait gonflé ses joues au point rouge de crever comme il le fait à cette heure. Et, que nous le voulions ou non, notre âme pressent la colère des démons qu'elle invente. Nous avons abordé carrément le tragique vrai : celui du bouleversement secret. Je vois souvent, dans quelque café, des buveurs de l'espèce la plus douce trouver le goût de la fin du monde dans leur vermouth. Il y a du macabre dans les prunelles, et le spectacle le plus gai, soleil, amours, ivresses, coups de cerveau, contient des fleurs de doute et des cloches de mort. Nous connaissons bien le Léon-Paul Fargue parisien, arpenteur infatigable des XX arrondissements, le Fargue ami de Ravel, Satie, Bonnard, Gide et Valéry, le Fargue empreint de nostalgie de Lanterne magique, mais moins connu est son goût pour l'avant-garde qu'il partageât avec Jarry ou Larbaud avec qui il fût un des premiers défenseurs de Joyce et contribua au lancement d'Ulysse sur la scène littéraire. Les textes ici rassemblés, tous inédits en volume, sont les plus audacieux qu'il ait écrits. Sa prose, jamais aussi inventive, regorge d'images inattendues, d'incantations mélodiques et relève en cela du projet mallarméen de faire de la poésie la seule musique.

09/2015

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Poches Littérature internation

Haute solitude

Dans ce "diorama d'états d'âme", Fargue imagine la nuit des temps préhistoriques et celle de la fin du monde. Entre les deux, il revoit Paris, cet univers lui aussi fantastique, qu'il a tant aimé et dont il fut l'inoubliable Piéton.

05/1982

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Littérature française

Astrologie poétique

Ne croyez pas - sous prétexte que vous avez réglé leur compte aux dieux, avec ou sans linceul de pourpre, en quatre coups de cuiller à pot, et mis l'univers en bouteille, et parce que vous vous faites fort d'exorciser toute chose en l'appelant par son nom, comme on sonne un domestique, et de regarder le soleil bien en face quand ça vous chante - ne croyez pas que c'en est fait pour autant de l'Ombre inexorable qui vous hante et vous guide à chaque pas, lors même qu'elle semble vous suivre comme un chien. Voici l'éternelle Astrologie, à quoi beaucoup de sagesse vous ramène - si un peu de science vous en éloigne. Ainsi soit-il ! Léon-Paul Fargue, dans cet avant dernier livre, jamais repris, vient "rechercher l'illustration vivante des décrets astrologiques". Il y fait briller autant de constellations qu'il aura eu de vies à remplir et donne, par une ivresse verbale, une vision cosmique aussi sérieuse que cocasse : après Paris, ce sont les astres qu'il arpente pour y promener son "âme délinquante et ? ère". Pour cette édition Pierre Alechinsky réalise douze encres reproduites en pleine page.

01/2019

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Beaux arts

Les grandes heures du Louvre

Publié en 1948, Les Grandes Heures du Louvre est l'histoire du palais du Louvre à travers les siècles : du château-fort construit par Philippe-Auguste au musée d'aujourd'hui, en passant par la construction des Tuileries sous Catherine de Médicis, du pavillon de l'horloge sous Louis XIII, sans parler des projets de modernisation imaginés par Louis XIV et les destructions de la Commune de Paris, sa dernière transformation sous le règne de Napoléon III, et tant d'autres aventures plus secrètes et charmeuses. Plus qu'une simple histoire, ce livre est aussi une oeuvre littéraire à par entière. Liant l'histoire à la littérature et les rois aux poètes, l'auteur évoque sa propre vie. Et voici le souvenir d'une promenade avec Laurent Tailhade, d'une dispute avec Alfred Jarry, d'un après-midi passé, dans le jardin des Tuileries, avec Paul Valéry : " Assis sur un banc, dans la tiédeur d'un Paris plein d'ombrelles et de toilettes claires, plein d'idées faciles, il nous plaisait d'interroger le vieux bâtiment. " Le livre éblouissant et méconnu du plus grand écrivain de Paris au xxe siècle avec Guillaume Apollinaire.

05/2018

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Sciences historiques

Les vingt arrondissements de Paris. Une ville au bonheur des rues et des souvenirs

C'est plusieurs années après la mort de Léon-Paul Fargue que ce panorama des vingt arrondissements de Paris a été publié pour la première fois. Le voici à nouveau, illustré de photographies ou de cartes postales anciennes qui donnent à voir un Paris à jamais révolu. Défilent sous nos yeux les lingères des bords de Seine, les badauds sur les boulevards, les étudiants du Quartier latin, les comtesses du faubourg Saint-Germain, les artistes de la Nouvelle Athènes, les héritiers de la Commune à Belleville, les vins et charbons un peu partout, les natifs et les apatrides... Mille mondes qui n'en font qu'un dont les contours sont ici révélés en mots et en images.

09/2017

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Poésie

Banalité

A l'occasion de l'exposition consacrée au photographe Roger Parry par le Jeu de Paume à l'Hôtel de Sully (Paris), du 18 septembre au 18 novembre 2007, les Editions Gallimard ont réimprimé en fac-similé, dans un format réduit, l'un des chefs-d'oeuvre de l'édition de luxe illustrée de l'entre-deux-guerres, paru en originale à leur enseigne en 1930, à l'initiative et sous la vigilance d'André Malraux. Ouvrage avant-gardiste par son recours à une illustration photographique expérimentale, associant solarisations, photogrammes, tirages négatifs et prises de vue directes, chef d'oeuvre moderniste du livre de bibliophilie, c'est une des réalisations les plus marquantes parmi les éditions de luxe publiées par la NRF de Gaston Gallimard.

09/2007

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Poésie

Epaisseurs. Suivi de Vulturne

Ont paru pour la première fois en 1929 sous le titre Espaces

02/1971

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Poésie

POESIES

"Sur Fargue, les anecdotes abondent, plus ou moins amusantes, plus ou moins improbables. Certaines, qu'il a connues sinon provoquées, l'ont sans doute diverti, mais le personnage qu'elles faisaient de lui l'attristait franchement, sur le tard : Ce ne sont que taxis abandonnés avec des ardoises importantes, propos qui n'ont jamais été tenus, bonnes intentions transformées en machiavélisme... écrit-il dans Dîners de Lune. Les anecdotes seront effacées. Les poèmes sont là, dans toute leur réalité. Mais si Fargue nous est extraordinairement présent à travers eux, sa vie telle qu'elle fut reste bien cachée. Point de drame éloquent, peu d'activité notable au service d'une cause publique, nulle fonction. Les lettres qui nous instruiraient - elles sont nombreuses, souvent pathétiques - ne changeront pas, je crois, la figure de ce destin où les échecs, les hésitations, les bizarreries de l'homme sont autant de façons de ne pas quitter le domaine profond, celui d'où naissent les poèmes. Ce domaine personnel, Fargue n'a pas à le chercher ; il lui est donné dès sa jeunesse, dès l'enfance ; il est sa propre vie, dont son coeur et son esprit n'épuiseront jamais les richesses - souffrance et joie, solitude et tendresse. On ne guérit jamais de sa jeunesse, écrit-il". Henri Thomas.

11/1967

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Littérature française

Lanterne magique. Chroniques littéraires de Paris occupé

Arthaud louait sa "liberté poétique extrême", Max Jacob le saluait comme "un grand ingénieur du rêve", Claudel qualifiait son style de "jet de cocasserie splendide", Proust affirmait son "admirable talent" et Rilke le considérait comme l'un des plus grands poètes de son époque. Mais c'est Jean Paulhan qui définissait le mieux l'homme en évoquant "une sorte de tendresse humaine, une humanité humble, insistante". Léon-Paul Fargue était à la fois aristocrate et artisan, individualiste et humaniste, vagabond ami du confort mais farouchement anti-bourgeois ; il se trouvait aussi bien dans les cercles les plus mondains, autour de quelque princesse ou académicien, que sur le zinc d'un bar de la Villette. Les articles qu'il fit paraître dans la presse, rassemblés dans le désormais culte Piéton de Paris, l'ont consacré en 1939 comme l'amoureux attitré de la ville, le poète du macadam et l'un des maîtres de l'art de la chronique. Au plus sombre des années noires, il ne cède en rien au défaitisme. Au contraire, il en appelle à la confiance et poursuit son travail de mémorialiste de la fantaisie et du rêve. Ici, avec sa lanterne magique, il projette ses souvenirs : l'exposition universelle de 1900, les causeries chez Mallarmé, les peintres impressionnistes, Hugo le précurseur, l'actrice Réjane. Il parle de ses goûts, musique et création, raconte les fiacres des boulevards, la mode féminine, la tendresse des soirs de printemps. Mêlant réflexions littéraires, anecdotes érudites et scènes de la vie quotidienne, il s'interroge également sur l'actualité de son temps, en prenant soin de se ménager des désagréments de la censure. Grâce à la fulgurance de ses images, l'acrobatie de ses inventions, le saugrenu de ses comparaisons, Fargue nous entraîne dans une véritable fête où la songerie intime se confond avec la vie réelle, où les souvenirs d'amour sont le reflet doux-amer des souvenirs d'enfance.

01/2015

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Littérature française

Paris, Seine

Initialement prévues pour une parution en 1947 chez Skira, ces pages devaient composer le dernier et le plus important texte du "vieux piéton" sur la capitale tant arpentée. Ce livre imposant qu'Albert Marquet devait illustrer de plus de trente lithographies ne verra pourtant jamais le jour et sera oublié à la mort, la même année, des deux auteurs. Longue et poétique promenade, Paris, Seine est bien l'ultime étreinte littéraire de la ville adorée, restée en grande partie inédite. Dans le décor de ruelles où la prose foule le pavé, Fargue exalte vertiges et sentiments enfouis. La dérive urbaine révèle tout un monde visible au seul regard du poète où les scénettes du quotidien peignent sur les façades de surprenants tableaux. Fargue, noctambule sentimental, célèbre le détail, tient le bras des foisonnantes idées surgies des cafés. Ces récits, mémoire intime d'une charmeuse érudition, ruissellent d'anecdotes et de noms propres : ces faubourgs et leur temps sont sans secret pour l'explorateur. Paris, ses forces, sa mythologie, nous submergent.

05/2022

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Littérature française

Oeuvres Complètes Tome 1 : L'esprit de Paris. Chroniques parisiennes 1934-1947

Il y a de l'esprit de Paris dans certains dialogues, reparties, scies ou mots historiques. Il y en a sur des chapeaux. Il y en a aussi tout le long de nos quais, dans les petits caboulots, chez les prud'hommes, sur la plate-forme des autobus et dans le métro, dans l'escalier, sur les toits, sous les toits où nichent les philosophes, au milieu des squares, et jusque dans les nuits camouflées de la guerre. L. -P. F. Par ses chroniques parisiennes, nourries d'une vie de noctambulisme et de rencontres, Léon-Paul Fargue n'aura cessé de célébrer sa ville, élaborant une mythologie fondée sur une connaissance érudite et vécue avec intensité. Juxtaposant en un kaléidoscope vibrant d'images le Paris d'autrefois - ses catacombes, ses caboulots, ses music-halls - et celui qui naît sous ses yeux - la féerie des expositions universelles, l'ouverture du Palais de la Découverte mais aussi le temps du couvre-feu et du rationnement -, il dresse le portrait de toute une génération, de la fin du XIXe siècle à l'après-guerre, des salons de Mallarmé et de Rachilde au cercle de La Librairie des Amis du Livre d'Adrienne Monnier. Colette, Crevel, Larbaud, Miomandre, Cendrars... tous se souviendront de ce mémorable piéton et de son verbe étincelant. Riche d'inédits, établi par Barbara Pascarel (Régente du Collège de 'Pataphysique, présidente de la Société des lecteurs de Léon-Paul Fargue et auteur d'un essai sur le cycle Ubu d'Alfred Jarry chez Gallimard), ce volume est la première édition savante du Piéton de Paris et des nombreuses autres chroniques consacrées par Fargue à la capitale.

09/2020

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Littérature française

De la mode

"Si l'on examine un peu longuement la mode, on trouve d'abord l'imitation, qui est son inspiratrice, son coeur et son électricité. Sans ce papier carbone fictif qui, pareil aux neuf copies des chaînes de bonheur, multiplie à l'infini la moindre nouveauté, pas de mode. Si l'on creuse la mode plus bas encore, on ne trouve plus rien, et l'on frémit... Non pas que le vide soit démodé ou simplement effrayant mais il est inhabitable pour un être humain. Nous sommes ainsi faits que nous ne pouvons inventer à chaque instant une façon de fumer, des manières de souffrir, un style pour contenir un moment de joie, un autre pour mourir. Nous avons besoin de modes. Or la mode est un grand mystère..." C'est en poète, en érudit, en Parisien que Léon-Paul Fargue explore le sujet de la mode et de ses effets. Et c'est un magicien du verbe qui nous entraîne à scruter l'univers des petits chapeaux, le style de l'élégance héroïque, les tics du langage des fleurs, l'aventure du costume masculin ou celle des dîners en ville. Le moindre charme de cette promenade imagée, écrite dans la France du temps des restrictions et de l'Occupation, est aussi de rendre un son féérique et joyeux qui traduit bien l'art subtil de Léon-Paul Fargue. De la mode n'avait jamais été réédité depuis sa première publication en 1945.

03/2018

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Critique littéraire

Les désemparés. 53 portraits d'écrivains

Voici 53 portraits "d'irréguliers de la famille" qui dessinent la face cachée d'un siècle de création littéraire francophone. Charles Cros, Léon-Paul Fargue, Pierre Reverdy, Emmanuel Bove, Benjamin Fondane, Henri Calet, André Hardellet, Louis Calaferte ou encore Jean Forton, tout un peloton de solitaires, d'insoumis, de réprouvés sans pedigree ni chapelle, enfin placés sous un juste éclairage. Destins et oeuvres mêlés, ce livre est le guide indispensable des passionnés de littérature rebelle.

02/2019

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Contes et nouvelles

Histoires pour... par Léone et Léon

Léone, Léon et leurs autruches ont quitté leur vie camarguaise et basculé dans un monde où les mots sont rois. Ils ont accouché d'histoires qui leur ressemblent. Certaines sont légères, poétisantes ou abordant les rives du fantastique d'autres traversées de désespoirs cachés, ancrées dans un réel à peine déguisé ou dissimulées sous un soupçon d'humour. Pour les rejoindre, goûter à leurs fantaisies littéraires, s'immerger dans leur univers, il n'y a qu'une porte à pousser : celle de la première histoire. Ainsi commence le voyage qui se déroule de texte en texte. De page en page, palpez le papier de doigts impatients, reniflez goulûment, scrutez la page d'un regard vif, savourez toutes papilles en émoi. Mais Léone et Léon aiment parfois brouiller les pistes : ils vous donnent un titre comme une bouée lancée à la mer et vous promènent ailleurs au gré d'événements imprévus. Jusqu'où peut aller l'imaginaire... et le vôtre ?

09/2021

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Revues

Lire N° 506, avril 2022 : Paris et les écrivains

Le Grand Entretien : Bernard Minier Le Portrait : Djaïli Amadou Amal L'univers d'un écrivain : Paule Constant Dossier : Paris et les écrivains Paris entre les lignes Balzac, Hugo, Zola : Les fondations d'un cadre mythique Jacques Réda, Louis-Sébastien Mercier, Léon-Paul Fargue : La flânerie parisienne Eugène Sue, Léo Malet, Albert SImonin : Le crime en scène Baudelaire, Huysmans : Le Grand Pari de la modernité

03/2022

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Littérature française

De Saint-Pétersbourg à Saint-Germain-des-Prés

Doué d'un oeil aigu, l'auteur - né à la fin du XIXe siècle et dont l'enfance s'est déroulée en Russie - a su capter et retenir sous le signe de la plus chaleureuse fidélité les figures parisiennes que sa profession de journaliste et de romancier mettait tout naturellement sur sa route. De nombreuses rencontres, animées par un percutant humour, l'intelligence et la familiarité, sont rassemblées et relatées dans ce livre. Elles retracent et reconstruisent l'entre-deux-guerres et son atmosphère étrange, comme suspendue dans l'intervalle de deux catastrophes. Valery Larbaud et Léon-Paul Fargue, Saint-John Perse et Paul Morand, Gaston Gallimard dès le début de sa Maison située alors rue de Grenelle, Robert Desnos et Max Jacob, Louis Jouvet et Jean Giraudoux, Drieu la Rochelle et Roger Martin du Gard, ainsi que Picasso et Jean Cocteau surgissent au restaurant, au bureau, chez l'un ou chez l'autre, se parlent, mangent, s'amusent ou se concentrent sur leur travail avec le naturel de la vie quotidienne. On croirait voir se dérouler un film relatant une époque riche en esprit et marquante en oeuvres. Il sera difficile désormais de comprendre cette époque sans se référer à ce témoignage d'André Beucler. Sa grâce légère, son caractère d'intimité charmante en disent plus que bien des thèses.

10/1980

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Autres éditeurs (U à Z)

André André André

C'est l'histoire de trois frères. Le premier s'appelle André. Le deuxième s'appelle André. Et le troisième s'appelle André. Quel cafouillage quand ils viennent tous les trois dès qu'on en appelle un ! Ou qu'ils répondent au téléphone alors que ce n'est pas pour eux ! Franchement, impossible de savoir qui est qui... Il va falloir prendre les choses en main. Cet album parle avec justesse et humour du fait de trouver sa place dans une fratrie.

11/2021

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Littérature française

Montcalm largué, appareillé

Que vous ayez ou non déjà embarqué avec le QM Justine Perard dans son premier livre Justine Vent debout, qui racontait ses premiers pas dans la Marine nationale à l'Ecole des Mousses, vous découvrirez ici ses "premiers pas" en mer (si j'ose dire) ! Avec humour et spontanéité, elle y décrit la vie quotidienne du marin en mission, les moments de joie, les difficultés aussi, personnelles ou professionnelles, que l'esprit d'équipage aide à surmonter. Alors, je vous invite à embarquer à bord de notre bon vieux Montcalm pour larguer les amarres le temps de quelques pages et partager avec ses mots ce métier hors du commun qu'elle relate avec enthousiasme et passion... Résumé écrit par le capitaine de vaisseau Pitrat, dernier commandant de la frégate Montcalm.

03/2019

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Littérature française

La Gourmandise de Guillaume Apollinaire

" Voici les quinze dernières années de Guillaume Apollinaire, mort à 38 ans à la veille de l'armistice de 1918, dans Paris, capitale de toutes les gourmandises et de tous les plaisirs, même les plus dangereux, où affluent les artistes du monde entier. Autour de Guillaume, ses amis et quels amis ! Peintres ou poètes, tous nés comme lui aux alentours de 1880, pauvres, turbulents mais géniaux, ils se nomment, Jarry, Picasso, Max Jacob, André Billy, Vlaminck, Mac Orlan, Braque, Derain, Francis Carco, André Salmon, Picabia, Léon-Paul Fargue ou Marie Laurencin... Une sacrée bande de minets qui mènent leur jeunesse à grandes guides, de Montmartre à Montparnasse, en passant par les Halles et le Quartier Latin. La plupart survivront à Guillaume. Tous se souviendront de lui, de ses éclats de rire et de sa phénoménale gourmandise. " Geneviève Dormann

01/2023

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Littérature française

Manifeste incertain Volume 2 : Avec Nadja. André Breton et Walter Benjamin sous le ciel de Paris

1926. Walter Benjamin s'éprend de Paris, qui ne le lui rend pas. Incompris, méconnu, il y crève de solitude. Cette même année, André Breton rencontre Nadja, qui devient son héroïne et l'entraîne dans une ville de hasard et de merveilleux. Pourtant, l'histoire finira mal. De son côté, chaque nuit, Ludwig Hohl déambule dans la capitale, arrondissement par arrondissement. Son regard d'écrivain étranger croise celui de Léon-Paul Fargue, Parisien véritable, nostalgique et pétillant. Entre ironie et mélancolie, ce second volume du Manifeste incertain évoque les ombres de la ville, le temps de l'avant-guerre et celui d'aujourd'hui, dans une épopée littéraire que viennent disputer cent cinquante dessins.

10/2013