manuels scolaires enseignants

Jaçek est polonais. Après la Grande Guerre, il quitte son pays avec sa famille, direction la France. Là-bas, le travail est abondant. La guerre a privé l'hexagone de ses mineurs, surtout dans le Nord. Jacek et sa famille sont envoyés à Dourges, surnommée « la petite Pologne » en raison des nombreux travailleurs immigrés polonais qui s'y trouvent. Au sein de la communauté, le jeune homme lie des amitiés, construit sa vie, et rêve de devenir mineur pour aller un jour travailler avec son père. Mais avec la crise de 1929, qui touche la France en 1931, de nombreuses familles sont renvoyées en Pologne.

Adama est un collégien originaire du Mali, qui est né et a grandi à Saint-Denis, en banlieue parisienne. La vie y est dure pour les immigrés : le travail n'est pas très valorisant et très mal payé, et les sans-papiers risquent l'expulsion chaque jour. Tous évoquent le Mali comme une terre magnifique : ses coutumes, sa musique, son climat… Adama, qui ne connaît rien de ce pays, ne comprend pas pourquoi les siens tiennent tant à rester en France, dans des quartiers difficiles aux conditions de vie loin d'être idéales.

Réédités en poche, les titres de la collection Français d'ailleurs chez Casterman racontent, à hauteur des yeux d'enfants, le voyage et la vie nouvelle de ces français qui débarquent ici, loin de leurs proches et de leurs coutumes. De manière simple et épurée, auteur de toute la collection, raconte l'Histoire. Entre romans historiques et documentaires, ces ouvrages retracent les grandes vagues de l'immigration.

Grands drames et petits bonheurs, espoirs déçus et belles surprises, c'est toute une vie qui s'offre à nous, si proche mais si différente. Si les personnages sont neutres, sans vraies personnalités, c'est pour mieux souligner l'objectivité et le caractère universel de ces histoires, ponctuées par les illustrations délicates d'Olivier Tallec. Édités avec le Musée de l'histoire de l'immigration, les romans sont accompagnés d'un dossier pédagogique en lien avec le programme scolaire et de propositions d'ateliers à réaliser en classe, pour approfondir avec le professeur.

A quelques jours de la rentrée scolaire, les éditions Nathan proposent aux jeunes lecteurs à partir de 8 ans de (re)découvrir la série documentaire de France 5, elle-même réalisée à la suite du film à succès de . Déclinée en volumes indépendants  (quatre à ce jour), la collection raconte les périples d'un enfant issu des quatre coins du monde pour se rendre à l'école.

Quand l'accès à la connaissance reste une aventure.

Sous la plume de Nicolas Digard et Myriam Dahman, les courts textes, racontés à la première personne, empruntent la voix d'un enfant et relatent, avec sensibilité et un réalisme passionnant, les difficultés mais aussi la joie qui conduisent à l'école ces élèves isolés des grandes villes. La route est souvent longue et parfois périlleuse mais n'altère pas la détermination et l'enthousiasme de ces jeunes héros.

Abondamment illustrés par les photographies de la série, ces petits ouvrages au format poche attirent le regard et invitent à la lecture sans effort. Le jeune lecteur est immédiatement plongé dans un environnement exotique et inattendu, tellement éloigné de son quotidien, qu'il est emporté par la curiosité, invité au voyage. Les textes sont simples et très vivants, parsemés de dialogues, et suffisamment évocateurs et instructifs pour susciter l'intérêt et le plaisir.

Que ce soit l'histoire du jeune Franclyn, contraint, pour rejoindre l'école, de traverser le Malaingadra, vaste forêt à Madagascar où vivent encore des brigands ; celle d'Erbol, qui chaque matin emprunte à cheval les chemins enneigés de Kirghizie ou encore  le récit d'Ani, qui traverse la mer à la rame dans un petit canoë et doit éviter les piqures de méduses, redoutables… Tous délivrent des anecdotes insolites, rendent compte de leurs peurs et de la difficulté pour accéder au savoir, tellement éloignée de notre confort occidental.

L'achat de ces quatre ouvrages attachants et éducatifs à la fois permet également à l'association Sur le chemin de l'école  de se développer. Plus de renseignements sur www.surlechemindelecole.org

Titres disponibles :

- Francklyn, Madagascar

- Erbol, Kirghizie

- Ani, Malaisie

- Devi, Inde

Riccardo le lui a dit et répété, Bilia devra être patient et sérieux, jouer avec talent du ballon ne suffit pas. Le jeune congolais de 15 ans rit de l'exigence de celui qui est son entraîneur et qui le repéra dans une prison pour jeunes à Kinshasa quelque temps plus tôt.

Bilia connaît l'effort, les sacrifices, un avion l'emmena un jour loin des siens vers l'Italie, vers une chance de devenir un bel espoir du sport.

La langue italienne, la fraîcheur du temps, un faible niveau scolaire à redresser, Bilia a taclé les difficulté et marqué des buts petit à petit.

Rien n'est plus important que de rendre fier son père, ses voisins, ses amis, en étudiant et se donnant une chance de ne pas retourner dans l'enfer de Kinshasa. Kinshasa n'est plus sûr pour les enfants et Bilia court, shoote, joue avec plaisir et s'accroche à toutes ses bonnes opportunités qui s'ouvrent à lui. Grâce à l'amitié de Paolo et la famille de son camarade de foot, Bilia va le saisir son rêve de foot.

est l'itinéraire d'un enfant du Congo qui joue de malchance puis finalement se sauve grâce à son talent. Ce talent, par les efforts conjugués de professionnels, d'associations, de parents bienveillants, va le mener vers l'Italie.

Son père, désoeuvré par la vie de Kinshasa, fait ce qu'il doit faire pour que Bilia ait un avenir, il le laisse partir. Sa réussite va faire vivre, survivre les siens à distance.

Bilia sait ce qu'il ne veut pas être, cette idée l'anime en permanence et le maintient tout du long. Déraciné, il n'oublie jamais, les pieds sur le gazon italien, le cœur au Congo.

Riccardo lui enseigne le travail pour la fierté, la dignité de sa famille, un poids au début un peu lourd pour le jeune adolescent, une fierté et une dignité qu'il fait finalement sien à force d'étapes franchies.

Rêve de Foot  de Paul Bakolo Ngoi est un petit bijou de roman pour les jeunes qui nous rappelle que tout est possible à force de foi, de rêves, de passions et de belles rencontres.

La collection Paper planes verra le jour le 23 juin, avec six titres, destinés aux Français qui aiment lire en anglais, mais lire facilement. Initiative des Éditions Didier (filiale scolaire de Hachette Livre) et de l'auteur écossais, Rupert Morgan, cette collection va présenter des auteurs britanniques de renom qui « ont mis leur plume au service d'un nouveau concept éditorial », leur permettant de toucher un lectorat français.

Si le lecteur d'aujourd'hui a pris goût aux ouvrages anglo-saxons, le temps manque parfois de se plonger dans un ouvrage en version originale, constatent les Éditions Didier. Alors, autant proposer une oeuvre qui soit simple d'accès et offre à ce public de lire en anglais dans le texte, juste pour le plaisir, et en diminuant les contraintes.

Six auteurs, qui ont pris le parti d'écrire des romans brefs, contenant un maximum de mots qui sont communs avec le français et donc faciles à retrouver - de par les origines latines, grecques ou françaises directement. Eh oui, on oublie trop souvent que to toast, signifiant griller, provient de l'ancien français toaster, et que ce sont nos voisins anglais qui nous l'ont repris, ce petit mot...

Six auteurs, pour explorer du polar, du thriller, du fantastique ou de la fiction historique, le tout avec un vocabulaire accessible pour le plus grand nombre, et pourtant pas limité pour autant. Finalement, on va vous faire lire de l'anglais en français... En dirigeant cette collection, Ruper Morgan, lui-même bilingue, espère bien parvenir à offrir au lectorat français de quoi se réconcilier avec la langue de David Bowie.

Chacun des ouvrages sera proposé dans le commerce pour 7,5 €, avec de 96 à 128 pages. Et pour tout roman acheté, la version audio sera à télécharger gratuitement. C'est-y-pas beau, ça ?

Les six premiers titres seront

Plus d'informations sur la collection à cette adresse.

La littératie des jeunes Canadiens actuels montre une régression du niveau de compétence face à leurs aînés quand ils avaient le même âge, mais surtout à un niveau de scolarité équivalent. Une conclusion à laquelle David Green et Craig Riddell, chercheurs de l'Université de la Colombie-Britannique, parviennent dans leur étude : Compétences en littératie des Canadiens de tous âges : moins de Canadiens aux deux extrémités de l'échelle de rendement.

Effectivement, le niveau de compétences en lecture diminue quand on arrête ses études, pourtant David Green analyse une autre situation : « Chez les gens du même âge et du même niveau d'éducation, il y a eu une détérioration au fil du temps. Prenons les personnes à la veille de prendre leur retraite. Quand elles avaient 25 ans, leur niveau de littératie était en moyenne 5% plus élevé que chez les jeunes de 25 ans d'aujourd'hui. »

Par ailleurs, le niveau entre les meilleurs et les moins bons s'amenuise : les uns régressent tandis que les autres progressent, la faute à une attention plus grande accordée aux élèves en difficulté. Une population plus scolarisée dans son ensemble avec plus de réussite dans le supérieur montre pour les chercheurs qui l'on se consacre bel et bien plus aux moins bons.

Littératie : l'aptitude à être fonctionnel en société

Concrètement, il ne s'agit pas que de simples difficultés en lecture, mais bien de déterminer si une personne est en mesure de se débrouiller seule au sein de la société. Et sur les cinq niveaux que compte l'évaluation déterminant le niveau de littératie, 16 % de la population active seraient considérés comme analphabète. Tout juste capable de commander une pizza en quelque sorte.

Pour les chercheurs, on ne saurait négliger trop longtemps ces informations : « Une personne qui a amélioré ses compétences dans ce domaine peut s’attendre à avoir de meilleures possibilités d’emploi se traduisant par des gains plus élevés, et donc à jouir d’un plus grand degré de bien-être », explique leur étude.

Une autre étude publiée l'an dernier avait montré, toujours au Canada que mieux lire et mieux écrire favorisait la réussite scolaire. Un comble !

Ethiopia Reads est une association à but non lucratif qui a pour mission de construire des bibliothèques et de publier des livres dans les pays les plus pauvres d'Afrique, où 99 % des écoles ne disposent pas de bibliothèques et où 57 % des personnes de plus de 15 ans sont analphabètes.

Dans ce contexte, Yohannes Gebregeorgis, fondateur de cet organisme qui date de 1998, souhaite par ce biais « faire changer la société, en commençant par les enfants qui se confrontent à d'autres cultures et envisagent d'autres manières de penser ». Ce dernier a en effet été retenu pour un programme spécial impulsé par CNN, Nominate a Hero.

Dans un vaste programme d'alphabétisation, il compte ainsi ouvrir en Éthiopie une trentaine d'établissements avant la fin de l'année, et une centaine d'ici à 2010. « Si vous lisez Anne Frank, par exemple, les enfants sauront ce qui est arrivé à d'autres. Cela relie réellement les gens. Sinon, comment pourraient-ils savoir qui est Anne Frank, ou ce qui a eu lieu durant l'Holocauste ? »

Aujourd'hui, il est âgé de 60 ans et espère résoudre une grande part des problèmes de l'Ethipoe en parvenant à instaurer dans le milieu scolaire une structure qui puisse répondre aux besoins des élèves. Ce héros de l'année recevra un chèque de 100.000 $, qu'il va investir dans son projet. Il a déjà construit 17 bibliothèques avant que de recevoir cette subvention, la première étant apparue en 2003.

Gebregeorgis avouait durant la cérémonie de remise du prix, su CNN qu'il n'avait pas pu lire de livre pour le plaisir avant qu'il n'ait 19 ans et que peu après, son pays entrait en guerre contre le Soudan, le contraignant à fuir. On peut trouver plus d'éléments sur son organisme à l'adresse suivante, et même faire des dons. « Quand je vois les enfants, je me dis que je dois continuer à faire ce que je fais, parce que cela pourrait changer leur avenir, comme cela a changé le mien. »