caca

Jane Austen a fait des rapports humains et des passions, autant que du désespoir qui les agitent son credo. Les jugements moraux sont écartés par une soudaine question de respect, de courtoisie, même, et pourtant, deux expertes et spécialistes de cette auteure viennent de nous faire un caca nerveux de taille.

Kathryn Sutherland, professeure à Oxford s'est ainsi révoltée suite à la publication d'un ouvrage de la biographe Claire Harman, qui aurait trouvé ses idées dans les dix années de recherches de Kathryn, réunies dans un livre paru en 2005. Et de fait, la chercheuse se retrouve dans une situation paradoxale : les éditeurs lui reprocheraient de trop faire passer ses idées dans ses livres sur Jane, et donc impossible pour elle de faire publier un livre comme celui que Claire a écrit.

Or, non seulement cet ouvrage est très attendu, mais il annoncerait également une toute nouvelle manière d'approcher la vie de Jane Austen. Sa sortie le mois prochain serait une bombe dans le monde de la critique littéraire et il est d'ores et déjà sélectionné pour un prix littéraire.

Mais Kathryn suffoque à cette idée : en 2005, Claire et elle s'étaient retrouvées pour parler du nouveau livre de l'enseignante, que la seconde avait alors pu lire. Mais en apprenant que son amie d'alors travaillait sur un livre qui s'appuierait sur ses théories, et bien qu'elle avoue qu'il contienne des éléments nouveaux, elle s'indigne de ce que l'ensemble se base sur des théories très proches des siennes. Trop proches.

La courtoisie de Jane est foulée aux pieds

Pour l'éditeur de Claire, Canongate, pas besoin d'en faire un fromage : non seulement Kathryn est cité dans les remerciements, mais de là à considérer qu'il s'agit d'un plagiat... « Jusqu'à ce que nous ayons reçu un texte de Kathryn détaillant les éléments qu'elle pense être empruntés à ses travaux et reproduits, ni nous ni Claire n'en dirons plus. » C'est clair.

Mais l'universitaire entend bien faire respecter son travail, et son livre, aujourd'hui fortement affectés par la publicité autour du livre de son ex-amie. Son étude textuelle avait été accueillie avec ferveur par la presse, voilà quatre ans, et qualifié d'avant-gardiste sur le sujet. Mais évidemment les milieux commerciaux et universitaires ne se côtoient pas de la même manière, eu égard aux ventes que l'on peut réaliser. Surtout, la recherche universitaire oblige à citer ses sources, pointe Kathryn.

Claire fut l'élève de Kathryn durant quelques années... mais les étudiants ont tôt fait de désapprendre...

Battle club, nous avait déjà séduit par son originalité et sa bonne dose d'humour décomplexé, avec le tome 4 de cette série le mangaka, Yuji Shiozaki, passe à la vitesse supérieure et fait place nette aux combats.

Mokichi a été sauvé de justesse d'une bande de mauvais garçons qui l'avaient déjà martyrisé par le passé (cf tome 1). Celle qui est venue à son secours est une énigmatique jeune fille qui porte un bracelet sur lequel est inscrit N.O.B. (le sigle de Nigthmare Of the Battle).

Même si elle a dû intervenir pour sauver Mokichi, cette mystérieuse combattante avoue être curieuse de la capacité de notre héros à encaisser les coups. S'il veut la revoir, elle ne lui laisse qu'une option devenir plus fort pour que leurs routes se croisent à nouveau. Mokichi subjugué par cette dernière va commencé à prendre l'entraînement très au sérieux.

Mokichi revient sur le devant de la scène

Le tome 4 fait la part belle à Mokichi, lui que l'on pensait faible et un peu lâche voire veule, va s'avérer être un combattant tenace qui monte en puissance. S'il avait été laissé de côté au profit de Tamako dans les trois précédents tomes, celui-ci lui est presque entièrement consacré. Tamako ayant quelques petits problèmes digestifs, elle ne pouvait évidemment pas tenir le haut de l'affiche.

Nous devons avouer que cela fait plaisir de voir Mokichi se réveiller. Son personnage était certes attachant mais il commençait à manquer de saveur. De personnage principal au tout début du premier tome, on en était venu à le considérer comme un personnage très secondaire. Une sorte de bouffon du roi. Dans ce tome, il réintègre sa place dans l'histoire et dans l'équipe du club de lutte de Shiratori, se positionnant même en tant que combattant à gros potentiel. Enfin, il a quand même pas mal de progrès à faire encore.

Des combats haletants

Plus généralement, l'intrigue principale de Battle Club part vers quelque chose de vraiment intéressant, laissant envisager de beaux combats. De nouveaux personnages secondaires font leur apparition, et on sent qu'ils auront de l'importance dans la suite des événements. On entrevoit même de nouvelles amitiés qui devraient donner un peu plus d'ampleur au scénario et aux scènes de combats.

Ce tome largement plus axé sur les combats et l'action que les précédents, nous permet d'assister à quelques combats haletants. La résistance des personnages est mise à rude épreuve et le lecteur en prend plein les yeux. Les combats sont fluides et bien détaillés. Si on appréciait déjà Battle Club pour son charac design très réussi, la qualité des dessins des combats autant dans le rythme que dans la précision du trait nous transporte.

Comique de situations en tout genre

L'humour est comme toujours au rendez-vous. Le mangaka s'amuse à mettre ses personnages dans situations pas possibles qu'elles soient sexy, burlesques ou encore pipi-caca, Yuji Shiozaki n'épargne aucune honte à ses héros. Et c'est peut-être parce qu'il ne respecte rien que l'on rit de si bon coeur à la lecture de Battle Club. Enfin, nous vous le rappelons à chaque fois, Battle Club est réservé à un public averti. En effet, le fan service est souvent au rendez-vous et les petites culottes et autres scènes légèrement sexy sont légion. Particulièrement dans ce tome, qui en outre contient quelques vignettes qui pourraient choquer.

Battle Club tome 4 de Yuji Shiozaki c'est encore une fois une bonne dose de bonheur. L'intrigue se construit intelligemment, les personnages évoluent, les combats sont vraiment une belle réussite et l'humour est décapant. Nous vous conseillons donc chaudement ce titre.

Battle Club tome 4 de Yuji Shiozaki est édité par Asuka. Et vous vous enivrerez de ses 192 pages de douce folie pour 7,95 €.

Pour tous les passionnés du livre pour enfants, le Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil est un rendez-vous incontournable de la fin d'année. Au cours du salon, cinq « pépites » parues entre novembre et juin sont sacrées dans leur catégorie: albums, romans adolescents, documentaires, livres d'art, BD/manga et livres « Ovni ,» dits aussi livres « coup de coeur ».

Les différents comités de lecture, constitués de professionnels du livre et de l'enfance (libraires, des bibliothécaires, des membres d'association, des documentalistes...), se sont réunis et ont désigné une liste d'ouvrages pré-sélectionnés que voici.

·Le Bandit au colt d'or, Simon Roussin, Magnani, mars 2013 ·Be bop !, Laëtitia Devernay, Joie de lire, novembre 2012 ·Boucle d'or et les deux ours, Zidrou, Ill. Monika Hanulak, Le Rouergue, novembre 2012 ·Ici, c'est chez nous, Stéphane Servant, Ill. Carole Chaix, Rue du Monde, mai 2013 ·Il était mille fois, Ludovic Flamant, Ill. Delphine Perret, Editions les Fourmis rouges, avril 2013 ·Je t'aime tellement que j'ai les chaussures qui vont toutes seules, Anne Herbauts, Casterman, janvier 2013 ·Kiki fait caca, Vincent Malone, Ill. Jean-Louis Cornalba, Seuil jeunesse, avril 2013 ·Monsieur Horizontal et madame Verticale, Noémie Révah, Ill. Olimpia Zagnoli, Michel Lagarde, mai 2013 ·Une nuit où je me sentais seule, Xavier Armange, MeMo, janvier 2013 ·L'Oiseau à deux becs, Sylvain Alzial, Ill. Olivier Philiponneau, MeMo, avril 2013 ·Petit à petit, Emilie Vast, MeMo, avril 2013 ·La Petite Fille qui voulait voir des éléphants, Sylvain Victor, l'Atelier du poisson soluble, mars 2013 ·Petit fiston, Elzbieta, Le Rouergue, mars 2013 ·Quelque chose de grand, Sylvie Neeman, Ill. Ingrid Godon, La Joie de lire, novembre 2012 ·Safari dans le lavabo, Guillaume Guéraud, Ill. Hélène Georges, Le Rouergue, février 2013 ·Western, Gaëtan Dorémus, Autrement, avril 2013 ·Le Tigre blanc, Annabelle Buxton, Magnani, novembre 2012 ·La Toile, Isabelle Simler, Courtes et longues, février 2013 ·Le Vilo de Torticolo, Michel Galvin, Le Rouergue, avril 2013

Catégorie romans adolescents :

·172 heures sur la Lune, Johan Harstad, traduit du norvégien par Jean-Baptiste Coursaud, Albin Michel Jeunesse, février 2013 ·A copier 100 fois, Antoine Dole, Sarbacane, janvier 2013 ·Bacha posh, Charlotte Erlih, Actes Sud junior, mars 2013 ·Les Disparitions d'Annaëlle Faier, Jean-Noël Sciarini, L'école des loisirs, janvier 2013 ·Les Filles de Cùchulainn, Jean-François Chabas, L'école des loisirs, mars 2013 ·Le Fils du Tigre Blanc, Carlos Salem, traduit de l'espagnol par Judith Vernant, Actes Sud junior, juin 2013 ·Frangine, Marion Brunet, Sarbacane, mars 2013 ·Le Manuel du serial killer, Frédéric Mars, Hachette, mars 2013 ·Norlande, Jérôme Leroy, Syros jeunesse, mars 2013 ·Plus tard je serai moi, Martin Page, Le Rouergue, mars 2013 ·Que deviennent les enfants quand la nuit tombe ?, Jean-Paul Nozière, Thierry Magnier, mars 2013 ·Sektion 20, Paul Dowswell, traduit de l'anglais (Grande-Bretagne) par Christine Auché, Naïve, mars 2013 ·Silhouette, Jean-Claude Mourlevat, Gallimard Jeunesse, janvier 2013 ·La Tête dans les choux, Gaia Guasti, Thierry Magnier, avril 2013 ·Western Girl, Anne Percin, Le Rouergue, mars 2013

Catégorie documentaires :

·L'Eau racontée aux enfants, Philippe Godart, Alain Dichant, De La Martinière Jeunesse, janvier 2013 ·Les Fleuves autour du monde, Elisabeth Combres, Ill. Marguerite Courtieu, Gallimard Jeunesse, avril 2013 ·Israël-Palestine : une terre pour deux, Gérard Dhôtel, Ill. Arno, Actes Sud junior, janvier 2013 ·Le Livre des vrai-faux des animaux, Gérard Dhôtel, Ill. Benoît Perroud, De La Martinière Jeunesse, mai 2013 ·Les Mots indispensables pour parler du racisme, Alexandre Messager, Syros, mars 2013 ·Les Plantes ont-elles un zizi ? : et autres questions fondamentales sur les végétaux, Jeanne Failevic, Véronique Pellissier, Ill. Cécile Gambini, Actes Sud junior, mai 2013

Catégorie livres d'art :

·Architecture, Caroline Larroche, Palette, novembre 2012 ·Dada n°180 Hokusai, Hiroshige et les maîtres de l'ukiyo-e, Arola, février 2013 ·Land Art, Floriane Herrero, Ambre Viaud, Palette, novembre 2012 ·Peintures pressées : un musée imaginaire, Bernard Friot, Milan Jeunesse, avril 2013 ·Tadashi Kawamata : Collective folie, Sandrine Le Guen, Parc de la Villette, mai 2013 ·Tous les gratte-ciel sont dans la nature, Didier Cornille, Hélium, mars 2013

Catégorie BD/Manga :

·10 petits insectes vol. 3 Retour vers le passé, Davide Cali, Ill. Vincent Pianina, Sarbacane, mars 2013 ·Au vent mauvais, Rascal, Ill. Thierry Murat, Futuropolis, mars 2013 ·Blackface Banjo, Frantz Duchazeau, Sarbacane, avril 2013 ·Bye Bye, my Brother, Yoshihiro Yanagawa, traduction du japonais par Kayo Chassaigne-Nishino et Sébastien Kimbergt, adaptation graphique Hinoko, Sakka, janvier 2013 ·Cendres, Alvaro Ortiz, traduit de l'espagnol par Alvaro Pablo, Rackham, avril 2013 ·Chemin perdu, Amélie Fléchais, Soleil, juin 2013 ·Iron ou La guerre d'après, Shane-Michael Vidaurri, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Chopan, Cambourakis, avril 2013 ·Jane, le renard et moi, Fanny Britt, Ill. Isabelle Arsenault, La Pastèque, mars 2013 ·Last Man, Balak, Ill. Sanlaville, KSTR, mars 2013 ·L'Entrevue, Manuele Fior, traduit de l'italien par Laurent Lombard, Futuropolis, avril 2013 ·Le Monde de Milo, Marazano & Ferreira, Dargaud, mars 2013 ·Only skin : nouveaux contes de la lente apocalypse, Sean Ford, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Renaud Cerqueux, Rackham, mars 2013 ·Orignal, Max de Radiguès, Delcourt, mai 2013 ·Philémon vol. 16 Le train où vont les choses…, Fred, Dargaud, février 2013 ·Souvenirs de l'empire de l'atome, Thierry Smolderen, Ill. Alexandre Clérisse, Dargaud, janvier 2013

Catégorie livres Ovni :

·Après, Laurent Moreau, Hélium, avril 2013 ·A toute vitesse !, Cruschiform, Gallimard Jeunesse Giboulées, mars 2013 ·C'est qui le petit ?, Corinne Dreyfuss, Ill. Virginie Vallier, Thierry Magnier, mars 2013 ·Devinez quoi ! : quatre objets du Musée des Confluences, Betty Bone, édition Musée des confluences, mars 2013 ·Forêt-Wood, Olivier Douzou, José Parrondo, Le Rouergue, mars 2013 ·Fusée, Edouard Manceau, Seuil Jeunesse, mai 2013 ·Lumières : l'Encyclopédie revisitée, Franck Prévot, collectif d'illustrateurs, l'Edune, avril 2013 ·La Ménagerie d'Agathe, Eric Chevillard, Ill. Frédéric Rébéna, Hélium, mai 2013 ·Océano, Anouck Boisrobert, Louis Rigaud, Hélium, avril 2013 ·On y va !, Les Chats pelés, éditions des Grandes Personnes, novembre 2012 ·Où sont passées les filles ?, Gabriele Sparwasser, Thierry Magnier, avril 2013 ·Un papillon sur un chapeau, Bruno Gibert, Autrement, mars 2013 ·Sans titre, Hervé Tullet, Bayard Jeunesse, février 2013

L'enjeu des pépites du SLPJ est de guider le public à travers la production du livre jeunesse que l'on sait proliférante, mais il s'agit aussi de lui offrir de nouveaux horizons de lecture. A l'image d'éditeurs  comme MeMo, le Rouergue, la Joie de Lire ou les toutes récentes Fourmis rouges, qui mettent en avant une nouvelle génération d'auteurs et d'illustrateurs, les albums sélectionnés témoignent de l'envie de faire une place aux livres plus stylisés, étonnants et atypiques.

Cest à se demander, pour certains titres de la catégorie, ce qui les sépare réellement des « livres Ovni ». Pour ce qui est des romans, valeurs sûres et jeunes auteurs prometteurs sont jetés dans l'arène. Le titan Jean-Claude Mourlevat se retrouve à jouer des coudes avec l'excellente Marion Brunet : épique !

En bref, d'un point de vue général, la diversité des ouvrages, qu'elle soit thématique, graphique, stylistique, reste telle qu'il est encore très difficile de jouer à émettre des pronostics Cela s'éclairera sans doute avec la sélection finale. En attendant, ces listes donnent quelques idées de lectures pour l'été!