automate dessin poèmes

Ah, c'est marrant, ça, comme les initiatives qui amusent tout le monde peuvent devenir récurrentes. Bon, d'une année sur l'autre, ça ne fait pas une récurrence, plutôt une double occurrence, mais tout de même. Haaretz a en effet remis le couvert, en ouvrant de nouveau aux auteurs et poètes israéliens les colonnes de son journal.

L'an passé, entre les 10 et 20 juin, alors que des dizaines de villes du pays célèbrent la semaine de la littérature juive, le quotidien d'information avait osé faire une large et totale place aux écrivains intéressés.

Cette année, on ne prend pas forcément les mêmes, mais on recommençait, c'est certain, avec pour rédacteur en chef, un certain Amos Oz. C'était dans l'édition d'hier que les Isréliens ont pu se délecter de colonnes entièrement prises en charge par des auteurs du pays - mais également de chroniqueurs étrangers, puisque Bernard Henry Lévy faisait partie des invités - et tout en réitérant son affection pour Israël déplorait que le gouvernement de Netanyahu soit quelque peu autiste.

Qu'il est fort ce BHV. Pardon. BHL.

En outre, citons également Kundera ou Jonathan Safran Foer parmi les autres invités, nettement plus prestigieux et lisibles.

Citons également cette belle phrase du rédacteur en chef de la journée, qui, commentant l'assaut des soldats israéliens contre la flottille venue pour aider les Palestieniens :

et d'ajouter :

Book Lamp se présente exactement comme un site tel que Pandora, ce projet de service radio personnalisé qui permet de trouver des chansons que l'on aime, en fonction de celles que l'on a déjà écoutées. Aujourd'hui limité aux seuls Canadiens et Étatsuniens, du fait d'accords impossibles à mettre en place avec les autres pays du monde, Pandora a fait un rejeton axé sur les livres.

Après une simple inscription, vous accédez ensuite à tout un ensemble de service, hélas anglophones.

Dans un premier temps, on vous propose de sélectionner un livre dans une liste non exhaustive triée par ordre alphabétique selon le nom de l'auteur. Prenons pour l'exemple Isaac Asimov et Prelude to Foundation. La base de données analyse ce dont elle dispose en mémoire et vous recommande alors différents ouvrages en fonction de ce choix.

Différents critères vous permettent de vous faire une brève idée des titres en rapport, comme le nombre de pages, la densité, la quantité d'action ou de description qui est contenue ou même les dialogues. On peut également l'afficher sous forme de graphique, ce qui horrifiera John Keating, alias Robin Williams dans le Cerle des poètes disparus. Et cette manipulation est reconductible ad libitum, en fonction de la base de données.

Un avenir prometteur

On trouvera également un forum permettant de mieux comprendre l'ensemble du travail réalisé, ainsi qu'une page de Suggestion de livre, où l'on vous propose d'enregistrer un bouquin que vous pourriez soumettre aux critères de Book Lamp.

Encore en version bêta, le site « n'est encore qu'une démonstration technologique », annonce-t-on. « Sans plus de livres, Book Lamp ne sert pas à grand-chose. » Ainsi, les données actuelles font cruellement défaut pour parvenir à une recherche croisée véritablement efficace. Mais le projet prendra de l'ampleur très probablement. « Beaucoup de ce qui se passera ensuite dépendra de la façon dont les gens réagissent à notre travail. »

Actuellement des négociations avec des entreprises pour récupérer des bases de données. On attend son aboutissement sous peu..

Ce pourrait être une sorte de version remaniée du Libraire de Kaboul, qui réclame toujours 5 millions $ pour diffamation à Asne Seierstad... On y constatera plutôt une tendance moderne, voire une nécessité pour les marchands que de s'afficher en ligne avec une vitrine de vente.

Après la Pologne qui a vu son Internet envahi par Gojaba, c'est donc au tour de l'Afghanistan de connaître les joies de la cyberlibrairie. Shah Mohammed Rais, qui a débuté son métier en faisant du porte-à-porte dans les régions les plus éloignées du pays, et donc en bus, lance son site internet. Il affirme disposer de la plus conséquente collection de livres du pays.

Il disposerait ainsi d'un stock de 1 million d'exemplaires, avec 2.000 titres immédiatement achetables et 17.000 autres entreposés. « Il y aura une crise du livre si quelque chose nous arrive ou si notre pays s'effondre. Aussi il est très important que nous nous impliquions » dans la distribution de livres, analyse Mohammed. « C'est avec regret, et malheureusement que je dois avouer être le principal libraire d'Afghanistan. »

Lui qui a débuté dans le milieu voilà 35 ans, est désormais réputé auprès des amateurs de Kaboul. Un milieu qui souffre énormément depuis 3 années de guerre : le taux d'alphabétisation a chuté, écrivains, poètes, universitaires sont en berne... « Grâce aux livres, nos enfants connaîtront leur culture et leur histoire, et comprendront le monde. Les livres sont comme des mers. Vous devez y plonger pour cueillir la perle. On doit lire des livres pour savoir comment résoudre les problèmes du pays. »

Une biographie en riposte

Shah Mohamed Rais ne parle pas de l'action en justice qu'il a intentée contre Asne Seierstad, car oui, il est le sujet et le thème du livre "Le libraire de Kaboul'. La journaliste norvégienne, venue en 2001, l'avait décrit comme brutal. « Ce livre a été écrit par une femme d'une autre culture que la nôtre. Elle ne connaissait rien à nos traditions. Elle n'a rien compris », expliquait alors le libraire.

Pour compenser, il a écrit sa propre biographie : Il était une fois un libraire à Kaboul... Son site Shah M Book, le recense d'ailleurs en première ligne...

Dans la tourmente d'appels au boycott et de réactions que suscite cette année le choix du Salon du Livre de Paris de recevoir en tant qu'invité d'honneur Israël, les écrivains israéliens eux-mêmes semblent partagés sur la question.

Certains ont décidé de venir au Salon et sont contre ce boycott jugeant à l'instar d'Amos Oz qu'il vise non pas la littérature mais bien l'existence d'Israël. C'est l'avis que Partage l'écrivain Meïr Shalev qui déclare « Je pourrais comprendre que des gens dénoncent un salon qui se déroulerait pour l'anniversaire de la Guerre des Six jours qui a mené à l'occupation [...] mais être scandalisé par la célébration du 60è anniversaire de l'État, c'est dire qu'on aurait préféré que ce pays ne voit jamais le jour ».

Et de conclure : « Je suis moi-même très opposé à la politique d'Israël envers les Palestiniens et ne mâche pas mes critiques. Mais je les réserve à des articles dans la presse » et de préciser que la littérature israélienne n'est pas « une machine de propagande ».

Les Contres

D'autres estiment comme le poète Aaron Shabbtaï, qui ne viendra pas c'est sûr, que c'est « une occasion de faire de la propagande, dans laquelle Israël va s'exposer comme un État qui a une culture, des poètes, et en cachant qu'en ce moment même il est en train d'accomplir de terribles crimes ». ou bien d'une manière plus nuancée comme l'exprime Benny Tziper du quotidien « Haaretz » dont il dirige la section littéraire.

« Qu'ils le veuillent ou non, les écrivains vont représenter Israël et donner une impression qu'il s'agit d'une démocratie alors que depuis 1967 la population palestinienne vit sous l'oppression ». Il ajoute que selon lui « le rôle des écrivains n'est pas de représenter leur État ».

La question ne laisse donc personne indifférent et à mesure que l'ouverture du Salon du Livre de Paris approche il semble de plus en plus difficile pour tous de démêler le politique du littéraire. Mais avant tout pour nous, le Salon ça reste une grande fête où toutes les cultures sont invitées à nous laisser découvrir leurs mots.

Nous vous en avons parlé voilà quelques instants, la Foire du livre de Turin est actuellement secouée par une lettre que l'Union des écrivains arabes a rédigée, pour souligner sa désapprobation. La présence d'Israël en qualité d'invité d'honneur mérite le boycott des auteurs arabes, selon la missive.
Nous apprenons par ailleurs qu'un écrivain, israélien lui, a écrit à Mme Edna Degon, « chargée de mission Salon du Livre 2008 ». Cette dernière avait en effet invité Aaron Shabtai au Salon dans un précédent courrier, que nous vous rapportons.

« Cher Aaron Shabtai,

le 13 mars 2008 sera inauguré le Salon du livre de Paris dans lequel Israël sera présent en qualité de « Pays hôte ». Quarante écrivains et poètes israéliens sont invités à prendre part à la semaine culturelle française. Vos œuvres ayant été traduites en français, il va de soi que vous êtes parmi les invités. Aimeriez-vous participer ? L’invitation officielle sera émise par l’ambassade de France en Israël, quand tous les autres écrivains auront donné leur disponibilité.

J’espère de tout cœur que vous voudrez bien accepter l’invitation, Paris vous attend.

Merci et bonnes fêtes,

Edna »

La réponse de l'intéressé, poète israélien reconnu, et traducteur de tragédies grecques en hébreu :

« Chère Edna,

Je vous remercie pour votre lettre. Je ne pense pas qu’un État qui maintient une occupation, en commettant quotidiennement des crimes contre des civils, mérite d’être invité à quelque semaine culturelle que ce soit. Ceci est anticulturel ; c’est un acte barbare travesti de culture de façon cynique. Cela manifeste un soutien à Israël, et peut-être aussi à la France, qui appuie l’occupation. Et je ne veux pas, moi, y participer.

Salutations cordiales

Aaron Shabtai » 7 décembre 2007

Contacté, Reed, qui a en charge le Salon porte de Versailles nous a confirmé l'authenticité de cet échange, tout en nous assurant que le Salon du Livre, contrairement à celui de Turin « n’a reçu aucune lettre annonçant un quelconque boycott. Il n’y a aucune raison de faire d’amalgame à partir de la réaction de Monsieur Shabtai ».

Tout va bien, tout le monde est rassuré.