bibliothèque géante livres

Une bibliothèque virtuelle, voilà une idée loin d'être neuve, mais peut-on, de cette réalité virtuelle, parvenir à comprendre les flux de livre, et ainsi exercer un certain contrôle sur la gestion des données et des stocks ?

En s'emparant de Second Life, des étudiants de ETH Zurich Computer Science ont décidé de le vérifier : d'abord une bibliothèque liée au monde réel par des puces RFID posées sur les livres de papier. L'identification permet alors de constater les déplacements desdits bouquins et d'analyser le comportement des utilisateurs en bibliothèque.

Trois étapes sont mises en jeu : primo, capter les informations qui transitent entre la puce et les cartes d'abonnés. En découlent différents éléments (date de l'emprunt, de rendu...) qui sont enregistrés. Secundo, détecter les éléments interlopes comme un livre remis dans un mauvais rayon (le drame du bibliothécaire), ou plus classiquement, un vol. De là découle une action adaptée pour corriger le tracas.

Tertio, intervient la visualisation, après mise à jour de la base de données. Ce processus permet de voir, à travers Second life, le résultat modélisé. Pour gérer le deuxième contrôle, on met en place, soit un rafraîchissement des données régulier, soit une modification de la base en fonction de l'arrivée d'une information nouvelle.

De First à Second Life

Son innovation réside bien dans la virtualisation du monde réel et de ses événements. Cependant, Second Life possède ses propres limites, la première étant que les éléments suivent un scénario inhérent à leur programmation.

Pour coller plus encore au réel, il fallut générer une interface entre Seconf Life et Real Life, via le Web. Les abonnés gèrent ainsi leur compte par eux-mêmes, avec une incidence immédiate. Toutes les informations relatives à un compte sont accessibles pour eux et pour les bibliothécaires, le travail est simplifié, la machine opérant une surveillance seule.

Le risque ? S'infiltrer dans la machine qui contrôle justement... En attendant, suivez la vidéo filmée dans SL qui vous présentera les fonctionnalités directement.

Destiné à « faciliter et encourager le partage de livres », Colivri est une plateforme minimaliste et très simple d'utilisation qui permet de partager ses livres avec des internautes.
À travers ce système, on peut fouiller ses étagères pour « construire des bibliothèques distribuées ensemble », précise le créateur. Service entièrement gratuit, il se base sur une notion de karma évaluant le degré de partage et d'investissement des Colivrinautes. Ainsi, on gagne en karma lorsque l'on prête des livres, ajoute du karma à votre profil, et si la personne devient membre du site, vous en gagnez encore plus.

Exemple en action : en rentrant ma base de livres disponibles, on enregistre l'ISBN, le nombre d'exemplaires dont on dispose, ainsi que des mots-clefs qui permettent d'améliorer la recherche d'ouvrages.

Lorsque l'on décide alors d'emprunter un livre, on entre en contact avec une Colivrinaute que l'on rencontrera pour le prêt. D'où l'importance de bien remplir son profil de géolocalisation lors de l'inscription : cela permet de ne pas être obligé de faire 800 km pour aller chercher le livre souhaité. D'ailleurs, au moment de l'emprunt, on vous signale la distance qui vous sépare du possesseur du livre. On peut le contacter via le site pour se rapprocher de lui.

Work in big progress

Pour la suite des événements, on peut s'attendre à « emprunter » des livres numérisés au préalable par les internautes, un projet sur lequel Eugène Van Den Bulke, le créateur travaille déjà. Il suffirait de capturer la tranche livres de sa bibliothèque et le moteur du site s'occuperait seul de remplir tous les champs relatifs au livre.

S'il manque un peu de chaleur et d'implication pour les Colivrinautes, comme des commentaires, des extraits de l'oeuvre ou des critiques, voire l'évaluation du prêteur ou de l'emprunteur selon des critères autres que le prêt et le karma, le projet débute et ne devrait pas manquer de rapprocher les utilisateurs.

Un grand dessin (ou même un petit) vaut mieux souvent qu'une grande campagne de communication. Pour le confort des réfractaires aux vocables anglophones, nous traduirons ce bref entretien entre deux bibliothécaires.

Béatrice (oui, je l'appelle Béatrice, si ça me chante) et Bob découvrent le service de numérisation de Google, qui tente de devenir une bibliothèque numérique monstrueuse...

Google est en train de mettre en ligne un paquet de bibliothèques.
Bob : Waouh !

Google : Chuuuut !

Béatrice (murmurant) : Apparemment, ils n'épargnent aucun détail
Bob (murmurant tout autant) : Je vois, oui !

Lettres Numériques, le directeur de la Bibliothèque des Chiroux (Liège) estime que le système de prêt de lecteurs ebooks mis en place dans son institution est un véritable « succès ».

Depuis le 1er octobre, explique Philippe Coenegrachts à nos confrères, la bibliothèque propose à ses lecteurs des lecteurs ebooks  de la marque Sony, préchargés avec 230 ouvrages issus du domaine. 

Initialement limitée à 15 jours, la durée du prêt est maintenant étendue à un mois, correspondant au « laps de temps […] du prêt des livres format papier ». Comme pour les livres papier, le prêt des lecteurs ebooks est gratuit sans caution, sauf si l'utilisateur abîme l'appareil a posteriori.

La bibliothèque, indique son directeur, était initialement équipée de huit appareils mais, devant le succès de la formule, a décidé « d'en commander dix supplémentaires » pour avril.

L'établissement a par ailleurs souscrit Numilog, pour le téléchargement de livres, et à Bibliovox, qui permet aux abonnés du « réseau local liégeois de lecture publique de lire en streaming les quelques 9 500 titres de son catalogue », sans limite de lectures simultanées.

Face à cette avalanche d'avantages, Philippe Coenegrachts nuance un peu sa position, rappelant que «

payer 3 500 € par an est tout simplement impensable pour les petites bibliothèques », ce qui constitue un frein incontournable pour l'équipement numérique.

Pour le reste : diversification de l'offre, confort pour les malvoyants et les personnes âgées, une lecture « accessible tout de suite et partout », attrait pour les jeunes… Que du bonheur.

Au Japon Bridgestone vient de sortir un e-paper géant. Allant à l'encontre de toutes les tendances de la technologie moderne miniaturisation et mini batterie ultra longue durée (enfin presque...), Bridgeston modifie l'angle de vision des journaux électroniques.

Alors que les e-books, encore relativement chers, ne sont pas rentrés dans les moeurs et que les journaux se consultent sur les supports classiques, papier, PC, ou pour les plus modernes d'entre nous sur téléphones, Bridgestone tente le pari de proposer un support géant. Simple exposition publique de technologie d'ailleurs, pour laquelle les détails manquent assez cruellement. Enfin, en attendant que FirstPaper se décide à sortir, contentons-nous d'une petite mise en bouche.

Le Bridgestone's full-size steam-powered electronic newspaper peut tourner une page toutes les 15 secondes. Aller pour le plaisir, vous pouvez le voir en action dans cette vidéo. Cela dit on se demande vraiment quel marché s'offrira à cet e-paper géant.

C'est pas évident de lui trouver une place dans son salon, et encore moins de le transporter...