provocation albums jeunesse

Les Québécois ont de la chance. Ils ont depuis une quinzaine d'années un chanteur au talent immense.

qui se définit lui-même comme un « chanteur populaire » commence doucement à avoir également une belle notoriété en France grâce à de merveilleux textes, son dernier album en est sa plus belle preuve.

La maison d'édition Comme des géants a annoncé il y a quelques jours que Pierre Lapointe travaillait à son premier album pour les jeunes lecteurs avec l'illustratrice Catherine Lepage. Le tragique destin de Pépito devrait paraître dans la deuxième moitié de 2016.

Sur Facebook, la maison d'édition a également illustré cette annonce par deux photos où l'on voit l'illustratrice au travail. De son côté, Pierre Lapointe là également annoncé à ses fans en leur disant qu'il avait « Très hâte de vous présenter le résultat final ! ».

Nous aussi, nous avons « très hâte »…

Étrange société quand certains se rendent en librairie pour s'en prendre aux livres !

Il a déjà été vu en librairie, certaines personnes en désaccord avec tel ou tel homme ou femme politique et recouvrir leur livre par celui de leur poulain ! C'est idiot, mais pas bien gênant…

Mais là, ce qui devient étrange et presque malsain, c'est quand on en vient à déplacer dans un autre rayon, voler ou même saccager un album pour les jeunes lecteurs parce qu'il parle d'un sujet de société controversé.

Le 23 mai dernier, la petite maison d'édition a fait paraître un album tout mignon Mes deux Papas de Juliette Parachini-Deny et Marjorie Béal. Quelques jours plus tard, revenaient aux oreilles de l'éditrice, Marie Moinard, certains faits des plus douteux. En effet, des clients manifestent leur opposition à la vente de cet album de manière assez surprenante, le prenant, le déchirant et le laissant trainer dans les rayonnages d'une librairie parisienne très connue.

Marie Moinard ne s'attendait pas à ce genre de geste bien qu'elle ait « prévenue les deux auteures qu'il pourrait y avoir des « rencontres » dans les salons et autres festivals en leur disant : Est-ce que vous êtes certaines de ce que vous voulez faire ? nous risquons d'avoir des personnes qui vont nous condamner. »

Et rajoute : «  Il y beaucoup d'amalgames et nous l'avons vu lors du débat sur le mariage pour tous. On ne fait pas croire que deux papas peuvent avoir un enfant, ce n'est pas du tout le thème du récit. Mais c'est vrai que je n'imaginais pas que des gens allaient en venir à oser déchirer des livres en librairie, c'est dingue ! »

L'éditrice raconte également l'anecdote qui est arrivé à l'illustratrice Marjorie Béal : « Marjorie faisait un festival, c'était son premier avec l'album, les gens ont acheté ses autres livres, mais pas celui-là. Pour Mes deux Papas, les personnes n'ont pas discuté avec elle, ils l'ont juste regardé dans les yeux… »

Ce n'est pas le premier album sur l'homoparentalité, il y en a même eu plusieurs, alors pourquoi celui-ci ? Marie Moinard répond : « Ça arrive au mauvais moment. On vient de faire passer la loi. Il y a énormément de personnes qui en ont peur… »

Alors, est-ce que le sortir maintenant, cet album, est-il un acte politique ? « Nous n'avons pas cherché à faire d'action politique. C'est un ouvrage qui ne parle que d'amour, tout simplement, c'est tout mignon. Et surtout, ça montre cette image de fin sur la famille ! C'est le propos, la famille ! Et puis l'amour, le principal est d'être aimé pour s'épanouir… C'est ça, le message !  »

En 2010, la maison d'édition Les Petits Pas de Ioannis faisait paraître La Fête des deux mamans et déjà à l'époque, l'auteure, Ingrid Chabbert avait eu quelques réactions des plus étranges venant de plusieurs lecteurs : "Pendant les salons du livre, j'ai eu droit à des "berk" ou des "repose-moi ce livre tout de suite, ça ne va pas la tête ! Viens plutôt choisir un Tchoupi !" ou encore "hann des lesbiennes, c'est dégueulasse"...

Bref, à suivre…

On a tendance à penser que ces sont les enfants qui décident – ou non – d'arrêter de sucer leur pouce. Mais si c'était ce dernier qui prenait sa décision, tout seul ? En tout cas, c'est bien ce qui arrive au pouce de cette histoire. Un jour, alors qu'il avait pourtant l'habitude de rester au chaud, posé sur la langue, bien caché derrière les dents, il a jailli de la bouche de son propriétaire pour se mettre à dessiner, et pas moyen de l'arrêter.

Plus tard, pendant la récréation, il a fait « Pouce ! » pour voler au secours d'un oisillon tombé du nid. Mais c'est à la cantine qu'il s'est montré le plus intrépide, pour le plus grand bonheur du petit garçon…

Avec subtilité et drôlerie, explique aux petits qu'un pouce a peut-être beaucoup mieux à faire que de rester caché au fond d'une bouche. N'en a-t-on pas besoin pour jouer de la guitare, grimper au sommet d'un arbre, construire une cabane, manier un sabre…, bref, pour devenir grand ?

Les petits lecteurs de cet album seront enchantés par les personnages aux bouilles toutes rondes d'Amélie Graux, notamment par le héros, un petit roux aux grosses lunettes rouges, dont le visage emplit la couverture.

Alors, si vous n'arrivez pas à convaincre votre enfant qu'il doit arrêter de sucer son pouce, offrez-lui vite Pouce !

Depuis quelques heures, les 3-17 ans sont repartis sur les chemins de l'école.

Si les plus grands sont habitués, c'est toujours un peu difficile pour les plus jeunes qui ont du mal à (re)quitter le joyeux petit cocon familial.

Nous avons fait une petite recherche dans les albums parus récemment dont le sujet est justement, la rentrée, la nouvelle maîtresse ou le nouveau maître, les copains etc... pour que cette rentrée 2015 se passe dans les meilleurs conditions ! 

Qui est la maîtresse ? Comment et pourquoi est-elle devenue « professeur des écoles » ? Comment fait-elle pour être si patiente et pour supporter tous les enfants ? Un « P'tit doc » pour que les élèves passent de l'autre côté du bureau et puissent jouer à la maîtresse pour de vrai ! 

Stéphanie Ledu & Magali Clavelet

Ed. Milan

Maman à l'école

C'est le premier jour de l'école. Hors de question pour cette petite fille là de laisser sa maman l'abandonner au milieu des autres enfants en pleurs. Elle s'accroche fort à elle et voilà donc Maman parmi les élèves dans la classe ! Lever le doigt, découper des formes pour décorer une frise, faire la sieste… Ce n'est pas du goût de Maman qui, malgré sa grande taille, fait des efforts d'adaptation. 

Éric Veillé

Pauline Martin

Actes Sud Junior

Notre chronique

Premier matin

Aujourd'hui, c'est le jour de la rentrée des classes, et Petit Ours refuse de se lever…

Petit Ours a peur. Et s'il oubliait son cartable ? Et si la maitresse le grondait ? Et s'il perdait tous ses copains ? Sur le chemin de l'école, à travers la luxuriante forêt peuplée d'animaux, Grand(e) Ours(e) rassure son petit. L'école, ce sera aussi l'endroit où apprendre à peindre, à jouer, à lire, et à grandir…  

Fleur OuryLes fourmis rouges

L'école à la casserole

Œufs brouillés bien accordés ou opéra des petits-beurre multiplicateurs, tartine Mondrian ou pot-au-feu préhistorique : une cinquantaine de recettes et de leçons aux petits oignons ! 

Seymourina CRUSE WARE
Aurélie CAUDRON
Matthias MALINGRËY(Illustrateur)

Ed. Thierry Magnier

Notre chronique

Quel stress pour la maîtresse !

Au secours, demain c'est la rentrée ! Comme c'est dur, la rentrée… pour une maîtresse, aussi. À la maison, celle-ci ne tient pas en place ; elle s'agite, gigote, marmonne. C'est à son petit garçon de la rassurer. Un comble ! Mais comment ne pas trembler devant vingt-quatre enfants qu'on ne connaît pas et qui vous dévorent… des yeux ? Allons, courage, madame la maîtresse, tout finira bien par s'arranger… 

Jo HOESTLANDT
Éric GASTÉ(Illustrateur)

Ed. Actes Sud Junior

Pas toujours facile pour un petit fantôme de faire ses devoirs : il a bon faire des "bouh !" terrifiants – lui semble-t-il en tout cas –, nous, lecteurs, ne sommes pas le moins du monde effrayés. Le jeune fantôme s'obstine, passe aux insultes : « caca d'oie », « vomi d'autruche », « panpan cucul », rien n'y fait : non seulement nous n'avons pas peur, mais il faut bien avouer qu'on est plutôt morts de rire.

Quand il est temps d'aller dîner, notre petit écolier promet de revenir aidé de son père. Et on verra bien si on rit toujours autant...

nous fait bien rire avec les déboires de ce petit fantôme bien décidé à effrayer son lecteur. Mais ce n'est pas donné à tout le monde d'être terrifiant ; ça se travaille.

Dans la lignée de Je suis un lion ou Je veux voler, Bouh ! Le livre qui fait le plus peur du monde est une histoire toute simple, avec des illustrations tout aussi simples : juste un petit fantôme au trait et du noir et du blanc pour seules couleurs. Bref, une sobriété totale pour un résultat tellement drôle. Les enfants rigolent, et nous avec eux. Et ce dès la 4e de couverture qui ne déflore pas l'histoire mais fait bien rire et donne terriblement envie de lire ce petit album.

C'est l'histoire d'un petit garçon qui a toujours rêvé de voler. Il griffonne des machines volantes sur ses cahiers et raconte ses rêves à Mireille, son hirondelle. Enfant solitaire vivant dans une maison isolée, sa vie change quand, au cours des vacances d'été, un vieil homme vient s'installer dans la maison blanche, jusque-là inhabitée, à côté de chez lui. À partir des objets bizarres et hétéroclites que l'étrange vieillard entasse dans son jardin, ces deux êtres solitaires tentent de créer un engin capable de les faire voler...

nous conte une jolie histoire sur le rêve, l'amitié et la disparition qu' illustre de façon magistrale. Car ce sont bien les illustrations qui sont mises en avant dans ce magnifique album où le texte n'apparaît qu'en tout petits caractères (presbytes s'abstenir !). De grands dessins aux couleurs tantôt claires et douces, tantôt sombres, mais toujours lumineuses, nous transportent dans un univers poétique où la perte d'un être cher est source d'espoir et de rêverie.

Et pour ne pas quitter trop abruptement l'univers enchanteur d'Éric Puybaret, quelques crayonnés préparatoires sont reproduits en fin d'ouvrage.