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9782865376698

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Ethnologie

La dot en Inde : un fléau social ? Socio-anthropologie du mariage au Maharashtra

"La dot est un mal social dans notre pays depuis plusieurs siècles [...]. Il est plus que temps de combattre ce mal au plan social comme à celui de l'Etat ", avaient déclaré il y a plus de vingt ans des magistrats dans une cour de Delhi. En 1961 avait été votée une loi qui visait à abolir la pratique de la dot en Inde. Depuis lors, des amendements ont aussi vu le jour. Rien n'y a fait : cette pratique continue de s'étendre. Malgré les hauts cris des législateurs et des réformateurs, que les médias relaient amplement. La presse, tant anglophone qu'en langue(s) indienne(s), insiste sur les violences exercées envers les brus pour cause de dot insuffisante. Dans ce pays où le mariage est l'affaire non seulement d'individus, mais aussi de famille, de caste et de statut, cette prestation que donnent maintenant la plupart des parents de la fille à ceux du garçon revêt une importance toute particulière. Elle est devenue le "stigmate d'une société malade". Or, pour appréhender la question de la dot actuelle en Inde, il est nécessaire de replacer cette prestation dans le contexte du mariage et l'ensemble des échanges auquel elle appartient. Il faut dans le même temps mettre en évidence la dynamique sociale des régimes matrimoniaux propres au sous-continent. L'auteur a choisi de le faire ici dans l'Etat du Maharashtra, en menant conjointement une étude de cas en milieu urbain, à Pune, et en milieu rural, dans un village du canton de Shirur. Il apparaît que la dot n'est pas ce mal social tant décrié, en dépit d'une généralisation indéniable de sa pratique, mais un révélateur de la mutation que connaît la société indienne aux plans idéologique, économique et politique.

07/1996