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Bibliothéconomie

La Revue de la BNU N° 26

Dans la suite du précedent, ce numéro aurait pu s'intituler "La fabrique de l'art", tant les divers usages commentés dans les pages qui suivent documentent, à différents degrés et suivant plusieurs étapes, la réalité du processus créatif. Les carnets d'artistes sont aussi des "musées de papier" et à ce titre, renvoient de façon plus générale à la fonction même des bibliothèques dont l'ouverture, toute récente, de ses espaces muséaux par la Bibliothèque nationale de France dans le "quadrilatère Richelieu" témoigne de façon éclatante. On y voit certes davantage de manuscrits que de carnets – l'étape ultérieure, au fond, du processus créatif ; mais on sait l'importance que ceux-ci ont pu avoir chez des auteurs aussi divers qu'Hugo, Flaubert, Valéry ou encore Butor... pour nous limiter à l'espace francophone, car on aurait tout aussi bien pu évoquer les carnets d'Hermann Lenz ou de Peter Weiss, ou encore les 14 000 pages noircies par Joyce pour la préparation de Finnegans Wake. Griffonner dans un petit carnet, une activité qui peut donc avoir plus de signification qu'elle n'en a l'air... et dont il nous semble important de rendre compte, car elle n'est peut-être plus évidente pour tous. A l'ère des iPhones, smartphones et autres tablettes numériques, le carnet d'artiste, d'écrivain ou de chercheur a-t-il encore une signification ? Pis encore, que représente-t-il dans l'imaginaire collectif alors que, dans le monde académique, l'expression "carnet de recherche" renvoie plutôt, aujourd'hui, aux blogs mis en place par l'infrastructure OpenEdition et qui sont, eux, totalement numériques. Dans ce cas aussi, les profondes mutations à l'oeuvre nous imposent de prendre le temps de réfléchir et de questionner la place que doit prendre, dans la valorisation de notre patrimoine, celle de nos "musées de papier". Car l'intelligibilité d'une oeuvre ne va pas de soi. De même qu'il n'y a pas de beau absolu, chaque époque et chaque civilisation créant régulièrement les siens, de même on ne saurait parler d'intelligence absolue, qui survivrait de façon mécanique et en dépit des convulsions chroniques du monde. Un savoir évident, intégré, qu'une époque donnée (et une génération donnée) va considérer comme un acquis définitif peut finir par disparaître ou ne devenir que l'apanage de quelques-uns : on ne saurait jurer que (par exemple) les tragédies de Corneille fassent encore partie du bagage obligé de l'étudiant en lettres, ni que le même étudiant soit encore en capacité de comprendre la langue de cet auteur. On ne saurait jurer non plus (pour revenir à l'histoire de l'art) que l'importance pour celle-ci du patrimoine religieux du 20e siècle soit véritablement un sujet d'appropriation collective, quand on constate l'état souvent préoccupant des églises de banlieues et de quartiers construits après la Seconde Guerre mondiale. C'est pourquoi il est nécessaire de s'intéresser à la "fabrique de l'art", de sonder ainsi le processus créatif et de voir comment les artistes, les écrivains ou les penseurs se sont nourris à la fois d'un dialogue avec leurs pairs comme d'une fréquentation des oeuvres du passé – pour mieux inventer le langage de leur temps.

01/2023

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Critique littéraire

La Revue de la BNU N° 22 : A la recherche de l'Orient

Alors qu'une actualité récente nous en rappelle ce qui est sans doute son visage le plus déplorable (l'islamisme radical et violemment prosélyte), il n'est pas besoin de remonter bien loin pour trouver des traces certes souvent passionnelles, mais parfois plus apaisées de ces relations entre Orient et Occident qui nourrissent un puissant imaginaire et une perception sans cesse renouvelée de cet "autre" parfois lointain, parfois bien proche. De tout cela, La Revue de la BNU essaie de témoigner, rappelant le rôle indispensable des bibliothèques dans la diffusion de la culture et du savoir. Ainsi le numéro 22 de La Revue de la BNU traite de sujets variés mais toujours en lien avec cet Orient qui au moyen-âge restait, et reste encore aujourd'hui, à découvrir. Ici, il est question aussi bien de l'influence ottomane dans la littérature musulmane, que de médecine médiévale, en passant par la nourriture ou encore les récits des pélerins se rendant en terre sainte et s'ouvrant à cette occasion à la culture orientale.

01/2021

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Littérature française

Amitié

" Nuit passée dans la rue, après une journée enfermé à lire en bibliothèque, assis sur le trottoir, debout contre la grille en fer forgé, à discuter avec Bérénice, cette inconnue quelques heures auparavant, la rue, oui, c'est peut-être là que nous avons échangé les plus belles émotions, les plus grosses peines, les espoirs fous, comme si cet espace nous ouvrait à tout, au monde, où nous étions enfin pour quelques instants nous-mêmes, marchant côte à côte, comme si la marche activait notre propre pensée ... Bérénice et moi à la BNU, pour des lectures et des recherches quotidiennes, il fallait faire silence, alors nous nous regardions, espiègles, échangions des petits billets : tu veux un café, on fait une pause, on se balade un peu, je voudrais te poser une question, aujourd'hui j'en ai marre, pas envie de travailler, qu'est-ce que tu fais ce soir, tu sors avec quelqu'un en ce moment . "... L'amitié est-elle un sentiment véritable, une utopie, une illusion ?

06/2022

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Géographie

L'Orient des cartographes

Bien avant Marco Polo, dès le 1er siècle avant J. -C. , la Chine avait établi des relations commerciales avec l'Occident, pour fournir Rome en soie, jade, épices, entre autres matières précieuses. L'Occident se forgeait alors, pour longtemps, le mythe d'un Orient tout d'opulence et de raffinement, pour nourrir ses rêves de richesses et de luxe. Le voyage de Marco Polo en Chine, de 1271 à 1295, conditionna durablement la vision de l'Orient par les Occidentaux. Bien que des omissions dans son témoignage aient pu faire douter de la véracité de ce dernier, son récit Le devisement du monde, pourtant dépourvu de cartes, établit la géographie de la Chine comme l'entendirent les Européens pour les trois siècles suivants. Au 15e siècle, les expéditions vers l'Orient durent explorer de nouvelles voies. Il fallait contourner l'empire ottoman, qui faisait obstacle à toute expédition continentale. Le passage par les terres désormais condamné, ne pouvait-on pas atteindre les Indes en longeant l'Afrique ? Les navigateurs portugais parvinrent enfin à destination après des décennies. Entre-temps furent améliorées la connaissance et la cartographie des côtes africaines, alors imparfaitement connues. Christophe Colomb voulut suivre une autre voie : on en sait les suites. Les Européens ne cherchaient pas alors à découvrir des territoires, mais de possibles routes maritimes. Partir à la rencontre de l'Orient bouleversa la face du monde. Avec cette sélection de cartes anciennes, extraites des riches collections de la BNU, nous suivons un hypothétique voyageur dans son périple vers l'Est, depuis le Proche-Orient jusqu'à la mer du Japon. Sans respect pour la chronologie, se côtoient des cartes d'époques différentes. Reflets d'états de la connaissance divergents, des points de vue se confrontent, avec leurs doutes, leurs erreurs dans le dessin de régions inconnues, l'imagination pouvant venir au secours d'une science lacunaire. Ce voyage mené dans l'espace et le temps, cette brève histoire des échanges avec l'Autre, nous racontent aussi le monde contemporain.

10/2016

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