Recherche

Caloniz Herminia

Extraits

ActuaLitté

Littérature française

Cristina

"Sainte, enluminée d'un lilas, Maman pique un baiser dans l'échancrure d'une chemise, en fait voler les manches. A nos pieds, les corolles, pressées les unes aux autres, grenues, glacées, font étinceler, autour de pétales en plein ciel, la fraîcheur du couchant. Rives rassérénées d'orage, d'un pourpre achevé. Sur de petits étangs, des champs de nymphéas, lis, nénufars, filent où les prend le courant. Les carillons sonnent l'heure du goûter. Pointes, tiges effrangées du soleil reparu. Maman, criblée de lunes d'eau, en auvent à la pluie, croque un gâteau. Dans ses poches : cigares au miel, à l'amande concassée - éclats d'Orient. Un liseron de lumière court. Les lotus en peau d'ange se creusent. A la dérive, rougis comme des sexes, des nélombos au coeur écrevisse ; plus avant, jaunets en guirlandes dénouées, pâmoison des plantes." On n'explique pas la douleur. Ne raconte ni l'enfance, ni l'adolescence, ni la jeunesse, ni la vie que le sang teinte d'émois parfois tumultueux et que le seringa, le lilas ou les grappes de fruits mûrs parfument comme s'ils s'épanouissaient à l'orée même des songes. C'est là. Cela naît par bouffées, chaque séquence du livre ravivant les souvenirs de l'auteure qui, sachant que l'on ne sépare pas le sentiment de sa gangue charnelle, ressent jusqu'à les désirer plus intensément encore les instants où, dans la langue, au sein des mots et des gestes quotidiens, tout tremble, tout vacille. (Lionel Bourg)

02/2020

ActuaLitté

Littérature étrangère

Hermina

Bonjour, Heberto, avait-elle dit en baissant les yeux. Bonjour, Hermina. Tu vas bien ? Elle fit oui de la tête. Hermina, seize ans et en classe de première scientifique dans un lycée privé, était grande et belle, elle tenait physiquement de sa mère, son père étant, lui, plutôt petit et mince, pas moche, mais loin d'être le prince charmant auquel pouvait rêver une femme. Hermina, avec son mètre quatre-vingts, ses larges hanches, son visage rond et son port de tête altier, était la réplique exacte de Lourdés. Pour accueillir Heberto, elle s'était empressée d'enfiler une petite robe noire froissée qu'elle avait sortie du placard... Hermina, c'est un voyage à travers l'espace (le Mexique, Cuba, Haïti, Paris, Miami...), le temps, les philosophies, la création, la chair qui se fait livres et les livres qui se font chair, les identités perdues et les fantasmes. C'est aussi un regard lucide sur les joies et les tourments de la vie incarnés par des personnages tous plus inquiétants, plus attachants les uns que les autres, Samuel, Irma, Nora, Fritz, Karl, Katarina, Mira, Ingrid, Chingareno, Rachid, Cécilia, Bob, André, outre Hermina, Heberto, Lourdés, Federico, qui entre-tissent leurs destins, nous prennent au piège de la connaissance et du plaisir, des ambitions déçues, forment une mosaïque inoubliable de notre époque, de la mondialisation de l'exil, de l'universel théâtre de l'imposture, changent de masque jusqu'à la perversion, jusqu'aux questions qui laissent sans voix, jusqu'aux indicibles vérités.

02/2003

ActuaLitté

Littérature française

« C'est bien dans la Babylone moderne que je me rends seule »

Au printemps 1827, Herminie Chavannes, jeune femme vaudoise de bonne famille, se rend à Paris, invitée par un oncle. Le récit de ce voyage permet de cerner la personnalité atypique de cette intellectuelle à l'esprit vif et critique, intéressée par les arts visuels, l'architecture, l'histoire, mais aussi par la politique, le commerce, le théâtre et, bien sûr, la religion. Elle livre avant tout une vision clairvoyante de son époque, tiraillée entre les vestiges de l'Ancien régime et un monde capitaliste dont elle ne peut que critiquer la vanité.

10/2023

ActuaLitté

Littérature française

Un irrésistible appel

Erminia, est une jeune fille moderne issue d'une famille aisée. Sur l'immense propriété australienne où elle est née, on l'a protégée et dorlotée. Son icône et son idole, c'est sa grand-mère maternelle, une femme d'exception qui représente leurs racines lointaines, si mystérieuses pour la jeune fille. C'est sur un autre continent, dans un tout petit pays que l'histoire a commencé. Ces dernières années, ces derniers mois, les questions se sont multipliées, le temps est arrivé de retourner sur les traces du passé pour y apporter des réponses. Que va découvrir Erminia dans cette région aride, desséchée par les vents, oubliée des Dieux depuis des décennies ? Ce Sud italien, qui transpire de partout, qui n'a toujours pas su se libérer du joug des oppresseurs, va la marquer à jamais. L'amour malheureux, cause de l'exil de sa grand-mère, va-t-il être plus clément pour elle ?

02/2015

ActuaLitté

Policiers

Rubis sur l'ongle

Robert de Bécherel quitte Rennes pour venir travailler à Paris dans une maison de banque chez un ami de son défunt père. Ce dernier a ruiné sa famille aux tables de jeu. Un soir, Robert croise un camarade de régiment, Gustave Pitou. Celui-ci, issu d’un milieu modeste, a fait fortune dans les affaires. Il entraîne son ami dans les salons de la Comtesse de Malvoisine avec l’idée de lui présenter Herminie des Andrieux, la nièce de celle-ci. Orpheline argentée, elle n’hésiterait pas à épouser un nom… Robert va découvrir le demi-monde : des femmes déclassées et des messieurs courant les tables de jeu et tomber sous le charme de Mademoiselle Violette, le professeur de musique d’Herminie qui anime les soirées au piano pour gagner un peu d’argent. Mais si son père ne lui a rien laissé, Robert possède pourtant un lourd héritage : la passion du jeu. Saura-t-il résister à ce démon ? Surtout que Gustave lui présente Marcadier, dit Rubis-sur-l’ongle, l’usurier le plus célèbre de l’époque… Robert va se retrouver au cœur d’un imbroglio familial et pour faire éclater la vérité, il devra déjouer les pièges de cette société où usurpation d’identité et détournements de fortune sont monnaie courante.

06/2011

ActuaLitté

Littérature française

Matériau Maman

Ce premier roman évoque l’histoire d’une enfant, Nieve, développant peu à peu des troubles psychotiques après la mort de sa mère. 

Il s’agit, tout à la fois, d’une fiction et d’un texte d’inspiration autobiographique : j’ai moi-même fait l’expérience de l’hôpital psychiatrique, de cette traversée difficile, empreinte de violence, dont il est malaisé de se remettre. S’il repose sur une base au- to-biographique, le texte a pour objectif de transcender, dans un but cathartique, le vécu par le biais d’une fiction très libre, et d’évoquer la découverte initiatique, par une enfant, du monde, de la langue, de l’écriture. Le tout fortement sous-tendu par la structure et l’imaginaire des contes de fées, où la mère est la reine, où les hommes sont des ogres, où Nieve est Blanche-Neige, où la mauvaise sœur est la mauvaise fée dont les sorts et les malédictions sont rompus par Svet, la bonne fée. La dernière phrase du roman, adressée à la mère, condense l’enjeu du texte : « Qu’avais-je à expier, Maman, sinon le crime de te survivre ? » 

Les dimensions sociale et politique sont esquissées dans le roman : Nieve est en effet d’origine argentine ; sa mère, au fil des souvenirs, évoque la dictature militaire qui a sévi dans son pays natal, et son expérience de l’exil en France, à la fin des années 1970. 

Nieve s’identifiera volontiers aux enfants perdus ou adoptés (les desaparecidos), victimes de disparition forcée en Argentine. 

Ce texte est par ailleurs porteur d’interrogations politiques et sociales sur la psychia- trie occidentale : « Et je pense, humiliée de ma miction, que l’hôpital est moins le lieu du soin que de la régression. Que la violence détermine le monde psychiatrique, que la mé- thode consiste à mater le fou, l’aliénation, à obtenir par le mépris sa docilité, et qu’une sollicitude maternelle, par instants, est le baume de ces tactiques ». 

L’intérêt du roman réside à mon sens dans son originalité, tant dans son sujet que dans sa forme hybride (mi roman d’inspiration autobiographique, mi conte de fées), qui devrait pouvoir intéresser un public avisé. 

Paloma Hermina Hidalgo 

Jeune poète et dramaturge, Paloma Hermina Hidalgo est déjà l’auteur de Cristina, « chef-d’œuvre de la poésie contemporaine » selon Marianne, et Rien, le ciel peut- être, deux premiers livres « d’un génie intempestif qui, sans l’ombre d’un doute, marquera la poésie française » (toujours selon Marianne). Elle signe ici un premier roman époustou- flant, inspiré de sa vie.» 

02/2024

Tous les articles

ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté