Consolante

Un petit sacripant a eu beau sabrer la sortie du livre en trafiquant les machines d'impression, La Consolante est un succès. Un gros, même si l'on en croit les données fournies par Ipsos/Livres Hebdo dans leur classement mensuel. Déjà avant même sa sortie officielle, des libraires de province qui l'avaient reçu en avance affirmaient que cette gavaldade était un succès après quelques jours de vente seulement. En tout cas dans le domaine Romans/Fiction.

Bon, qu'ensuite on retrouve la série de Stieg Larsson, pour laquelle nous vous expliquions, Actes Sud à l'appui qu'il n'y aurait effectivement pas de suite, c'est aussi plaisant.

Pour ce qui est des ventes Essais/Documents, on notera la tenacité de Mme Simone Veil, invité ce matin de France Inter pour parler du site Massviolence.org, qui reste en lice après 5 mois de ventes. Plutôt pas mal, non ? Pour ce qui est du reste, je vous laisse savourer, personnellement, ces livres ne m'ont pâs transcendée...

À l'occasion d'une chronique sur la Consolante, nos confrères du Libraire reviennent sur le « phénomène » Gavalda.

Entourée d'un épais mystère, l'auteure a décidé de ne plus se montrer à la télé et de n'accorder des interviews que par internet, Anna Gavalda est une des écrivaines françaises les plus populaires. Elle est traduite en trente-huit langues et si on cumule les ventes de tous ses livres on arrive à un total de 5 000 000 d'exemplaires vendus.

Pourtant l'auteur déclare : « Ma vie, ce sont les mots. Les chiffres, au contraire, me laissent totalement indifférente. Ce qui me pèse, c’est d’être devenue une sorte de phénomène et un personnage public. Si c’était à refaire, je jouerais la carte “Salinger” depuis le début. »

Pour connaître l'avis de nos confrères du Libraire sur le phénomène Gavalda et sur la Consolante, il vous suffit de suivre le lien ci-avant.

Marc Levy ne s’écarte guère du droit chemin qui le mène à un succès toujours renouvelé avec son dernier roman Toutes ces choses qu'on ne s'est pas dites (éditions Robert Laffont). Dès sa sortie le livre se classe en tête des ventes de livres durant le mois de mai en France, devant deux autres auteurs français habitués des gros succès de librairie, selon le classement mensuel IPSOS/Livres Hebdo.

En deuxième position, vient donc Je reviens te chercher de Guillaume Musso (XO éditions) suivi par La consolante d’Anna Gavalda (publié chez Le Dilettante). Paru le 15 mai, le nouveau Mar Levy s'est déjà vendu, selon son éditeur, à 400.000 exemplaires.

1. Toutes ces choses qu'on ne s'est pas dites de Marc Levy (Robert Laffont)
2. Je reviens te chercher de Guillaume Musso (XO)
3. La consolante d'Anna Gavalda (Le Dilettante)
4. Où es-tu maintenant ? de Mary Higgins Clark (Albin Michel)
5. Les hommes qui n'aimaient pas les femmes (Millenium 1) de Stieg Larsson (Actes Sud)

- Meilleures ventes Essais/Documents :

1. Guerre et poids de Véronique Genest (Michel Laffont)
2. Médecin malgré moi de Patrick de Funès (Le Cherche Midi)
3. Eduquer ses enfants d'Aldo Naouri (Odile Jacob)
4. Je n'aurai pas le temps d'Hubert Reeves (Seuil)
5. Le monde selon Monsanto de Marie-Dominique Robin (La Découverte)

Il ne faut pas en vouloir aux auteurs qui vendent. Surtout pas à ceux qui vendent beaucoup. Du tout. Selon le sociologue Olivier Donnat, interrogé par l'AFP, populaire n'a rien de péjoratif, au contraire. En fait, il faut ramener cela à un comportement très simple. Limite grégaire : « Les Français n'achètent en moyenne que cinq livres par an et leurs choix se portent en priorité sur les écrivains à succès. »

En parallèle, il note que les lecteurs qui ne consomment qu'un à quatre livres par an se généralisent. Alors s'ils lisent du Musso, Levy, Pancol ou Gavalda, inutile de leur jeter la pierre. Ce n'est pas leur faute. D'ailleurs, si ces auteurs font l'unanimité, ce n'est pas pour rien, ajoute Pierre Nora, historien. « Quand on analyse les best-sellers au cas pas cas, on réalise qu'ils ont tous su révéler au bon moment les sensibilités latentes d'une société. »

En somme, ces écrivains se baladent comme Stendhal, avec un miroir à la main, le long du chemin qu'est notre société. Et puisqu'ils en reflètent les tendances, ils parlent au plus grand nombre.

Forcément de quoi émoustiller l'éditeur dudit Levy, Robert Laffont. Son poulain représente 10 millions de ventes en 10 ans, et le plus traduit des Français du moment, en 41 langues. Les voleurs d'ombres, pour exemple, n'est pas un roman de gare que l'intelligentsia parisienne ne comprendra pas, mais un futur succès, déjà tiré à 450.000 ex, précise-t-il.

Et avec ce sens de la formule qui émeut les foules ovines et emballent les coeurs bovins, Marc Levy de conclure : « Pour moi, l'amour compte plus que le Goncourt. » Évidemment, ça fait plus vendre ! Rappelons que pour le Goncout, le lauréat reçoit un chèque de 10 €...

Musso, le page-turner (ou lecteur ebook...)

Et quid de Musso alors ? L'éditeur XO ne se plaint pas. En fait, il aurait même fait mieux que Levy, comparativement, puisqu'il représente 7 millions d'exemplaires vendus en 6 ans. Bon, traduit en 35 langues, d'accord, mais tout de même. « C'est un page turner dont les intrigues tiennent le lecteur en haleine », note XO. Et le tout sans recette. Juste avec quelques grosses cordes à noeuds, le tout réutilisé chaque fois, chaque fois différemment.

« C'est un honneur pour moi de vendre des livres », précise le bonhomme, qui déplore la critique évoquant une mécanique bien huilée dans ses ouvrages.

La semaine passée, c'est de toute manière Anna Gavalda qui restait dans les meilleures ventes selon Edistat, avec la version J'ai Lu de La Consolante. Marc Levy est 7e avec Le Premier jour en Pocket, et Katherine Pancol en 9e position pour Les écureuils de central park sont tristes le lundi.

Musso n'est pas si loin, en 16e position, avec son Que serais-je sans toi? chez Pocket.