Recherche

Langfus

Extraits

ActuaLitté

Histoire internationale

Les disparitions d'Anna Langfus

Anna Langfus (1920-1966) n'a pas vingt ans quand l'armée allemande envahit la Pologne. Elle tente, avec son jeune mari également juif, d'échapper aux massacres. Elle subit le ghetto et les rafles, la faim, la trahison, la prison, les tortures, l'errance dans les forêts. Elle participe à la résistance polonaise, tandis que la guerre anéantit tous les siens. A l'âge de vingt-six ans, elle part pour la France. Elle y écrit et publie trois romans aux éditions Gallimard, traduits en une quinzaine de langues : Le Sel et le Soufre (1960), qui évoque la guerre du point de vue d'une jeune femme ordinaire ; Les Bagages de sable (1962, prix Goncourt) et Saute Barbara (1965), qui racontent l'histoire de personnages "malades de la guerre" et empêchés de reconstruire leur vie. Exploration à la fois historique, biographique et littéraire, ce livre interroge la manière de transmettre l'expérience de la guerre et de la Shoah. Il montre comment Anna Langfus ne donne pas un témoignage au sens propre, mais plutôt une évocation intime de la Catastrophe, et surtout du désarroi des survivants juifs, elle qui fut la première et l'une des rares romancières françaises à transmettre la violence de cette épreuve par la fiction.

01/2014

ActuaLitté

Littérature française

Saute, Barbara

En 1945, dans les ruines de Berlin occupé par les troupes russes et polonaises, erre un homme. Si la guerre est finie, elle ne l'est pas pour lui. Avec les jours de paix s'entrouvre devant Michael un vide vertigineux et il se sent incapable de vivre. Sans cesse, son esprit retourne à cette nuit où sa femme et sa fille ont été massacrées par les Allemands tandis qu'il s'enfuyait par la fenêtre. Et le monde s'en est trouvé définitivement obscurci. Soudain, devant ses yeux, sur une place déserte, il croit voir sa fille, Barbara, qui saute à la corde. L'illusion est brève : ce n'est qu'une petite Allemande du même âge et qui lui ressemble vaguement. Mais il obéit à sa première impulsion et enlève la fillette. Puis il se joint à un convoi de réfugiés qui se dirige vers la France. A Paris, Michael ne comprend plus très bien les raisons qui l'ont poussé à s'emparer d'une enfant qu'il hait parce qu'elle est allemande et dont la présence l'irrite. Néanmoins, il la fait passer pour sa fille, lui impose le nom de Barbara et ne cesse de poursuivre à travers elle l'image de la petite morte. L'enfant, terrorisée, oppose une résistance passive. Cependant, une évolution s'amorce dans les rapports établis entre ces deux êtres également solitaires et perdus. À la suite d'un accident, entre l'enfant blessée et l'homme, la tendresse et la confiance viennent supplanter la haine et la peur. Michael commence à croire qu'il pourrait se dégager du passé et prendre une place dans ce monde. Il a trouvé du travail, il songe à se remarier. Mais les ombres au milieu desquelles il a vécu reviennent toujours s'interposer entre lui et cette petite étrangère qu'il s'est mis à aimer. Et, finalement, il ramènera l'enfant en Allemagne. Ce sera son dernier voyage.

04/1965

ActuaLitté

Critique

Le Juif imaginé. D'Elsa Triolet à Romain Gary

"Nous n'avons qu'un seul Dieu ! Et nous n'y croyons pas ! " ; "Dieu n'existe pas..." Nous n'avons qu'un seul Dieu ! Et nous n'y croyons pas ! " ; "Dieu n'existe pas... et nous sommes son peuple élu ! " : l'humour juif donne ici un modèle pour penser la confusion qui règne en France autour de la notion de judéité littéraire. Car la littérature juive de langue française n'existe pas, et ce livre va vous en parler. Encore faut-il s'entendre : un écrivain juif de langue française est un écrivain dont la judéité produit des effets dans le champ littéraire francophone. A l'image de sa judéité civique que le citoyen juif négocie dans l'espace politique, la judéité littéraire est confrontée à un large spectre de possibilités, dont le camouflage et l'ostentation constituent les deux extrémités. En explorant de façon lumineuse et délicate les oeuvres d'Albert Cohen et d'Elsa Triolet, d'Anna Langfus et de Bernard Frank, de Romain Gary, Georges Perec, Patrick Modiano, Serge Doubrovsky ou Nathalie Azoulai, cette enquête met en évidence l'empreinte profonde de la littérature juive de langue française sur des formes d'écriture (l'autobiographie) ou des événements de la vie littéraire (les prix Goncourt). Importance de la mémoire, centralité de la Shoah, poids des discriminations, phénomènes d'appropriation et de réappropriation culturelle, de symbiose et de séparatisme : en elle se résument les enjeux et les thèmes essentiels de notre modernité.

09/2023

Tous les articles

ActuaLitté