Lisbeth Zwerger, Heinz Janisch

Ecrits par un couple d'écrivains suédois, les thrillers qui mettent en scène l'inspecteur ont la particularité, le plus souvent, d'évoluer dans un univers psychiatrique clos, terriblement oppressant et anxiogène et de mettre en scène des criminels psychotiques aux comportements schizophréniques et paranoïaques très violents.

Ce nouvel opus (traduit par Lena Grumbach) n'échappe pas à la règle. A la fois agaçant et en même temps envoûtant et palpitant,  aussi irritant qu'irrésistible, il entraîne le lecteur au cœur d'une unité sécurisée de psychiatrie, l'y enferme avec habileté et de façon prévisible, usant d'un style parfaitement rôdé à créer de la tension et des rebondissements aux moments opportuns et de façon programmée.

Mais voilà, même si la construction du roman ressemble aux précédents, utilise les mêmes techniques manipulatoires et d'effets de surprise, joue sur les mêmes peurs avec le lecteur, l'excitation et l'exaltation que procure la lecture, demeurent intactes et  aussi savoureuses.

Le rythme est haletant, comme prédisposé aux attentes du lecteur, sans temps mort, conçu pour le dissuader de toute pause. Vous être prévenus, ce livre crée une dépendance, risque bien de blanchir quelques-unes de vos nuits, mais, quel divertissement !

Un jeune homme égaré est retrouvé en état de choc sur un pont ferroviaire à Stockholm. Disparu puis déclaré mort il y a plus de dix ans, il est en fait la dernière victime d'un tueur en série, Jurek Walter, retenu enfermé dans une unité ultra-sécurisée de psychiatrie médico-légale, une sorte de bunker souterrain d'où personne ne peut s'échapper.

La réapparition du jeune homme réactive l'enquête suivie à l'époque par l'inspecteur Joona Linna et contraint ce dernier à reprendre contact avec ce dangereux psychopathe, dont il a été lui-même une victime collatérale.

Par l'intermédiaire d'une agente très spéciale d'un groupe d'investigation top secret, Saga Bauer, Le tueur en série est approché pour tenter de comprendre ce qui est arrivé à la victime soudainement réapparue et pour parvenir à découvrir ce que sont devenues les autres victimes, disparues pour la plupart. Un rôle particulièrement délicat à jouer car le criminel fou a la réputation d'être un brillant manipulateur, un monstre froid et sanguinaire.

Des chapitres courts qui s'achèvent en plein suspense, plusieurs enquêtes parallèles, un manque d'indices volontaire qui créent l'impatience et la tension, beaucoup de scènes d'enfermement, étouffantes et terriblement angoissantes, un personnel médical ambigu, une  connaissance des effets des psychotropes convaincante, des fausses pistes, la résurgence d'un passé lointain, des traumatismes de l'enfance chez plusieurs personnages, des courses-poursuites sous la neige incessante, assaillent l'esprit du lecteur par tous les côtés, ne lui laissent aucun répit, à la fois pressé et inquiet, fébrile et enthousiaste.

Content d'être finalement totalement absorbé par l'intrigue, dépossédé un moment de sa réalité quotidienne. Une évasion, certes mouvementée et éprouvante mais  surtout réjouissante, d'emblée distrayante.

Un plaisir immédiat, en temps réel. Et si vous n'attendez rien de plus, c'est excellent !

Le petit monde de l'édition s'est gaussé et se gausse toujours d'un phénomène qui circule sur internet en général et sur les réseaux sociaux en particulier, le fameux Tumblr de l'Édition.

Pour les néophytes, un est un espace de microblogage (un p'tit blog, quoi…) qui permet en une ou deux phrases le plus souvent accompagnées d'une photo en .gif (photo qui bouge… non, ce n'est pas une vidéo, c'est entre les deux…) de faire passer ses émotions, ses sourires, ses déceptions, etc…

La plupart des titres commencent par « Quand tu… Quand je… » et apportent ainsi une véritable touche universelle...

Bref, sans être certain d'avoir été très clair, nous vous conseillons de voir celui–ci pour mieux comprendre de quoi nous parlons…

http://deledition.tumblr.com/

« … quand soudain, l'idée surgit. »

Depuis quelques semaines, deux artistes s'y sont collées.

La première, c'est Anne-Gaëlle Balpe, auteure jeunesse de romans et d'albums qui ajoute régulièrement ses micros articles dans Ma vie d'auteur jeunesse en Gif animés« C'est une excellente façon de partager des anecdotes autour du métier d'auteur jeunesse, et de les illustrer. Quand on voit cette pauvre minuscule tortue qui rame à l'infini sur cette immense plage sans fin, pas besoin de longs discours : on comprend, on saisit l'angoisse de l'auteur qui n'arrive pas à terminer son roman ! ». En plus de faire rire ou sourire, beaucoup d'auteurs se sentent directement concernés par ces petits moments humoristiques « maintenant les gens me disent : merci, je me sens moins seul, ça fait du bien…»

Dans le même genre, Rozenn Illiano, illustratrice mais également auteure, fait de même avec son tumblr Vis ma vie d'illustrateur. Pour elle aussi, il y a toujours un message derrière l'humour « J'avais envie de faire quelque chose de drôle, comme une petite pause détente pour les illustrateurs, avec un côté un peu dénonciateur aussi. Je m'inspire de mes propres expériences, celles de mon compagnon, et celles de mes amis tous illustrateurs.»

Alors oui, c'est peut-être un effet de mode qui certainement dans un an aura disparu, mais

pour ce genre de tumblr, nous sommes loin d'un blog « normal » à la « moi-je ». C'est une véritable petite parenthèse enchantée salutaire pour les auteurs et les illustrateurs, travaillant souvent seul, pour se dire que  justement ils le sont peut-être un peu moins…

Quand tu viens de finir un article qui te plait…

Les aventures de Louisette la Taupe continuent! Toujours préoccupée par les chasseurs qui sèment la terreur chaque automne, Louisette doit trouver un plan d'attaque pour la réouverture de la chasse cette saison. Aidée par le binôme de lapins, Louisette aide une chauve souris qu'elle a accidentellement blessée et disparaît peu de temps après, au moment même ou un phénomène mystérieux de chapeaux volants épate les habitants de la forêt. Coïncidence ?

Neuvième bande dessinée consacrée aux aventures de , n'apporte que du bonheur aux enfants. Pourquoi? Tout d'abord, la lecture de ce nouveau tome nous invite avec joie à nous replonger dans les précédents ou à les découvrir pour ceux qui auraient loupé le coche. Ensuite, les animaux de la forêt mis en scène, parlant et échafaudant des plans contre les chasseurs ça fonctionne toujours aussi bien, surtout comme ici où on se laisse prendre par l'histoire et l'inventivité de l'héroïne. Enfin, les couleurs vives et les dessins enfantins comme on les aime font de cet album un très bon compagnon. Louisette nous rappelle volontiers l'univers du père Castor, comme quoi il s'en passe des choses quand les animaux ont la parole...

Les prises dites de guerre ne retrouvent pas toujours leur propriétaire spolié, et pourtant, dans un effort de justice, le tribunal de New York a décidé de rendre à l'Allemagne un ouvrage daté du XVIe siècle et d'une valeur estimée à 600.000 $. Le musée de Stuttgart retrouvera donc le livre dérobé par un capitaine de l'armée américaine durant la Seconde Guerre mondiale.

Le Land de Bade-Wuerttemberg, propriétaire dudit bouquin avait déposé une plainte concernant Augsburger Geschlechterbuch, lequel avait été proposé à la vente par le biais de la maison Sotheby's. Toujours respectueuse, cette dernière avait averti alors les autorités et la galerie du Land, puisque l'on retrouvait son tampon à l'intérieur.

Dans ses pages, on retrouve des dessins et estampes montrant la famille d'Augsbourg (en Bavière), dans des costumes et des situations diverses. Ce trésor perdu par le Land voilà 60 ans fera alors un retour attendu dans le pays, après sa réapparition aux États-Unis en 2005.

Durant longtemps, on crut en effet que le livre avait été détruit ou perdu, mais la cour a statué sur la responsabilité de John Doty, en poste à Waldenbourg, qui aurait pillé les stocks du musée.

Mort bien avant que le procès n'ait lieu, sa famille avait entre-temps vendu le livre à un antiquaire. Reconnu officiellement propriétaire du livre, le Land pourra, ou du moins l'espère, retrouver son bien au plus tôt.

Accusée de n'avoir pas délivré dans les temps un livre qu'elle devait remettre en 2004 à l'éditeur Simon & Schuster, et pour lequel elle avait reçu, en 2003, une avance de 75.000 $, la rappeuse Foxy Brown tient à rétablir la vérité, par la bouche de son avocat. Dès fois que la presse s'empresserait de critiquer cette attitude qu'on qualifierait hâtivement de ... hmmm j'menfoutiste.

« Avec le consentement de Simon & Schuster, Foxy a subi d'importantes opérations chirurgicales, qui nécessitent un long temps de récupération, pour rétablir son audition », explique l'avocat.

Mais cette opération n'est pas la seule raison évoquée pour justifier de son retard. Elle a également purgé une peine de prison de 8 mois, suite à une condamnation datant de 2007. Et l'avocat trouve « suspect qu'après toutes ces années de silence » l'éditeur choisisse ce moment pour réclamer son livre.

Qu'elle devait remettre en 2004, n'est-ce pas ?

Ainsi, la rappeuse aurait proposé de renouveler le contrat (avec ou sans nouvelle avance ?) et négociant un nouveau livre. D'ailleurs, si la situation vous semble tendue entre la rappeuse et l'éditeur, l'avocat, lui, « aimerait continuer de travailler avec Simon & Schuster et se félicite que les négociations reprennent ».

'Broken Silence', est le titre du livre qu'elle devait rendre. En 2004. Quelle ironie...

On attend toujours la réponse de l'autre auteur, Lil Kim, également chanteuse hip-hop, et qui doit aussi un livre à l'éditeur.