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Lutz Bassmann

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Littérature française

Danse avec Nathan Golshem

Tous les ans, à la première lune de l'automne, Djennifer Goranitzé se rend au bord de la mer, sur une immense décharge d'ordures où le corps de son mari a été jeté par les militaires. Elle se repose après les épreuves de son voyage qui a duré des semaines. Et ensuite, elle appelle son mari, Nathan Golshem. Elle l'appelle pendant des jours et des nuits, elle frappe la terre avec les pieds, avec des morceaux de ferraille, avec les mains, elle danse. Elle construit pour eux deux une hutte avec des débris, pour qu'ils soient de nouveau ensemble, pour qu'une fois encore ils se retrouvent et partagent du temps amoureux, des souvenirs inventés et de la mémoire amoureuse. Elle danse jusqu'au sang, jusqu'à ce que Nathan Golshem revienne du néant et s'allonge sous la hutte. Il n'y a personne sur la côte, seulement quelques chiens et des mouettes. Très loin le chuchotement des vagues brise le silence. Djennifer Goranitzé et son mari ferment les yeux sous le ciel étoilé et, de nouveau, ils se parlent et ils plaisantent. Avec une bonne humeur qu'aucune lamentation ne vient contrarier, ils évoquent leurs camarades d'infortune, les combats constamment perdus, les martyrs, les déroutes, les crimes dont ils ont été témoins, victimes ou coupables. Ils rient, ils s'aiment, ils ne savent plus très bien à quel niveau de vérité ou de mensonge se situent leurs anecdotes terribles. Ils échangent tout. Il n'y a plus entre eux ni mémoire, ni absence de mémoire. Seule persiste la danse des corps, des paroles et des morts en face de la nuit. Seule cette obstination de l'amour : la danse de l'éternel retour.

01/2012

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Littérature française

Les aigles puent

Un homme, Gordon Koum, revient dans une ville détruite. Toute sa famille repose sous les décombres. Lui-même, irradié, va mourir. La guerre est partout, l'ennemi indescriptible frappe sans cesse... Près de lui il remarque un pantin noirci et la dépouille miraculeusement intacte d'un rouge-gorge. Il se tourne vers eux pour parler, mais, au-delà, il s'adresse à ses enfants, à sa femme et à ses camarades disparus. Il raconte de petites histoires bizarres, cruelles, tendres, toutes marquées par un humour noir dévastateur. Et peu à peu il retrace la geste d'une communauté de fin du monde, où les faibles survivent en puisant leur force dans le rire décalé et dans une violence qu'ils savent inutile. Réfugiés, errants, sous-hommes, éclopés vivant dans leurs rêves, personnages de l'après, voilà les héros dont Gordon Koum évoque la mémoire. Il leur rend hommage parce qu'il les aime. Et aussi parce qu'ils possèdent encore, au coeur du dénuement et du cauchemar, la lumière qui fait d'eux des résistants magnifiques, des amoureux, d'authentiques et indomptables humains.

09/2010

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Littérature française

Black village

"Un moment, pour nous, cela pouvait représenter plusieurs minutes, ou quelques semaines, ou encore nettement plus." Tassili, Goodmann et Myriam. Deux hommes et une femme en guenilles, anciens poètes, anciens membres du service Action qui se connaissent à peine. Ils cheminent dans l'obscurité qui suit leur décès. La route est interminable et monotone. Ils doivent apprendre à marcher ensemble dans ce monde sans lumière où ils affrontent non seulement les ténèbres, mais aussi des bizarreries du temps, car celui-ci ne s'écoule pas de façon familière. Il s'étire ou se rétrécit, mais surtout il s'interrompt, il "n'aboutit pas". Pour essayer de poser des repères dans la durée de leur voyage, ils se racontent des histoires. Ils aimeraient que les récits qu'ils inventent se gravent dans leurs mémoires et dessinent peu à peu un calendrier et des souvenirs qui accompagneraient leur progression vers la fin. Or, quel que puisse être le contenu de leurs histoires - aventures trépidantes, violence, vengeance, rêves, missions criminelles, explorations fantastiques -, tout s'interrompt en plein coeur de l'action. Les images naissent, couleurs et anecdotes flamboient, mais soudain une force mystérieuse intervient et cisaille impitoyablement la narration. De nouveau et en un instant, le noir se fait. Les narrats deviennent des interruptats, le roman devient une chambre d'échos. Quant à Tassili, Goodmann et Myriam, ils poursuivent leur longue marche sans savoir si un jour ils vont s'éteindre, ni si l'extinction durera le temps d'un claquement de doigts, ou mille ans.

08/2017

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Littérature française

Lutz

Il était une fois un patineur, Alois Lutz, qui créa un saut magnifique à qui l'on donna son nom. Ce patineur, mort à 20 ans en 1918 n'a guère laissé d'autres traces de son existence... Un mystère qui ne pouvait que pousser Jim Palette, romancier et critique d'art, à enquêter sur le personnage. On suit donc le narrateur dans les sombres vallées d'Autriche à la recherche du moindre indice, de la moindre rumeur à propos de ce sportif tôt disparu.

11/2021

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Critique littéraire

Le post-exotisme en dix leçons, leçon onze

Qu'est-ce que le post-exotisme ?... Comment et pourquoi une littérature de rêves et de prisons, profondément étrangère aux traditions du monde officiel, a-t-elle pu exister dans le quartier de haute sécurité où pourrissent les criminels politiques ?... Quelle voix récite les livres, quelle main les signe ?...Pour donner un sens à son agonie, l'écrivain emprisonné Lutz Bassmann murmure des réponses et, ce faisant, il compose une ultime fiction. Ont prêté leur mémoire à cette entreprise intemporelle : Lutz Bassmann, Ellen Dawkes, Iakoub Khadjbakiro, Elli Kronauer, Erdogan Mayayo, Yasar Tarchalski, Ingrid Vogel.

07/1998

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Poches Littérature internation

Utz

A Prague, patrie du Golem et de la mélancolie, Kaspar Utz vit parmi sa collection de figurines en porcelaine. Il aime, plus que tout au monde, ces trésors dont il a fait son univers, il les entasse dans son petit appartement, un lien mystérieux unit son âme à leur seule présence. Que deviendront ces êtres précieux et fragiles après sa mort ? Qui saura leur témoigner la tendresse sans laquelle ils ne seraient que des choses ?Merveilleux Bruce Chatwin. Il a voulu, ici, explorer l'énigme de la passion, de la possession : qui saura jamais si un collectionneur possède ses objets ou s'il leur appartient ?

04/2012

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