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Montherlant antiques

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Critique

Montherlant. Maintenant

Un écrivain possède-t-il sa propre philosophie ? Dans le cas de Henry de Montherlant (1895-1972), il n'y a aucun doute et l'auteur ne s'en cache pas. Ce que j'ai apporté, c'est une conduite de vie, en termes plus anciens : une sagesse. Dans ses romans, ses essais ou ses pièces de théâtre, Montherlant défend en effet des idées ou des valeurs qui forment un ensemble remarquablement réfléchi et cohérent. Eclectique et iconoclaste, cette pensée trouve en fait sa source première dans les Carnets de l'auteur. C'est précisément à l'intérieur de ces notes de toute une vie que le présent ouvrage se propose de cheminer afin de retrouver les grandeurs et les fragilités d'une philosophie méconnue. Les enfants passent une journée à construire un fort de sable, sachant que la marée du soir le détruira. Cette image m'a toujours hanté, symbole de l'action entendue comme un jeu, façon de la justifier. Montherlant, La Marée du soir.

03/2022

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Critique littéraire

Montherlant aujourd'hui

Recru de souffrance physique et désespéré par la marche du siècle, Henry de Montherlant, le 21 septembre 1972, se tirait une balle dans la bouche après avoir absorbé - précaution supplémentaire - une ampoule de cyanure. Libre de toute éternité, le stoïcien romain venait de choisir la " sortie raisonnable ". Le courage et la dignité de cette fin - qui n'allait pas sans similitude avec le " seppuku " du Japonais Mishima - furent unanimement salués. Pourtant, l'oeuvre immense de l'écrivain allait connaître une désaffection grandissante. Moins le purgatoire inévitable qui suit la disparition d'un géant des lettres que la défiance de nouveaux publics plus portés à la suspicion qu'à admettre les libertés et l'authenticité d'une vie. Il est vrai que Montherlant, de son vivant, ne se priva guère de cultiver l'équivoque et la provocation. Rappelons-nous ces formules frappées comme des médailles : " Je vous reproche de ne pas respirer à la hauteur où je respire ", dit le vieux roi Ferrante à son fils, dans La Reine morte. Formules peu solubles, on en conviendra, dans le cocktail de compassionnel et de pensée unique qui caractérise notre époque. Au point de faire oublier - syncrétisme et alternance - chez ce pessimiste altier, son " extase de la vie ", sa proximité si délicate des humbles, sa solidarité maintes fois exprimée avec les peuples humiliés. Le visionnaire du Treizième César était-il coupable d'avoir annoncé la venue de temps infâmes et l'ère du Veau d'Or ?

05/2012

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Sociologie

Montherlant et l'Antiquité

Le 21 septembre 1972, Henry de Montherlant quittait la scène de son plein gré : la "sortie raisonnable" du Portique. S'il appela ses ombres, comme il s'était promis de faire, à cet instant choisi, elles furent sans doute plus romaines que grecques : sensible, dans son jeune âge, au discours de Socrate et de Platon, l'écrivain s'était de plus en plus " romanisé" au fil des ans. Avec des nuances, il est vrai. Montherlant avait une vision nietzschéenne de la Grèce : il a renié Platon, mais il a continué d'invoquer Hésiode, Héraclite, Eschyle... Et son attirance pour Rome, héritée du Quo Vadis de son enfance, ne l'a pas empêché d'être parfois sévère avec les Romains. Cela dit, les Anciens chez lui n'étaient jamais bien loin, y compris là où on ne les attendait guère : Epictète dans Les Lépreuses, Sénèque dans Le Maître de Santiago, Tacite dans La Ville dont le prince est un enfant, et on en passe. André-Alain Morello a qualié Montherlant de "grand écrivain intempestif" . Cette version revue, corrigée, ampliée de Montherlant et l'Antiquité est un hommage sans complaisance aux mânes d'un acionado "intempestif" du monde ancien.

04/2022

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Théâtre

Le théâtre de Montherlant

Montherlant ne se lasse pas de parler de ses pièces, de les interroger, de les expliquer, de les défendre contre les critiques. Cette masse étonnante de commentaires, qui déborde La Tragédie sans masque et les notes de l'édition de la Pléiade est la source la plus riche de toute étude de son théâtre. Je l'ai très largement utilisée, sans jamais perdre de vue qu'un auteur dramatique, jugeant son oeuvre, ne jouit pas du privilège de l'infaillibilité. Je ne me suis pas cru obligé d'accorder la même attention à chacune de ses pièces. Dans une note de ses carnets, il approuve vivement Tolstoï d'avoir écrit que, chez Goethe et Shakespeare, les productions du génie voisinent avec des ouvrages manqués. On trouve, de même, le meilleur et le pire chez l'auteur du Cardinal d'Espagne et de Don Juan. C'est pourquoi, après avoir retracé la ligne de sa carrière au théâtre et avant d'examiner les principes généraux de son oeuvre dramatique, je me suis arrêté plus longuement sur trois chefs-d'oeuvre : La Reine morte, Le Maître de Santiago, Port-Royal, qui, de 1942 à 1954 manifestent la maîtrise de l'écrivain et son progrès dans la voie d'une dramaturgie dépouillée.

03/2015

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Histoire ancienne

Odeurs antiques

Attiré par le fumet de viande rôtie, Zeus se laisse tromper par Prométhée ; au creux du cou de sa belle l'amant vient chercher un avant-goût d'extase et si Rufus n'a pas de succès avec les femmes, la raison en est simple : ses aisselles abritent un bouc, insoutenable. L'Antiquité est un monde d'odeurs, un pot-pourri de senteurs méditerranéennes, volatiles mais tenaces, qui accompagnent chaque moment de la vie quotidienne, la toilette bien sûr, mais aussi le mariage, le banquet, la mort et la prière. Ouvrez grands vos yeux et vos narines pour suivre les parfums enfouis de la boutique d'un apothicaire, de l'ombre du gymnase, de l'intimité du gynécée ou du brouhaha des cuisines, extraits d'une centaine de textes de l'Antiquité, connus parfois, surprenants souvent, qui sentent ou puent, embaument ou encensent, se répandent et se partagent même une fois le livre fermé.

10/2011

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Poésie

Poèmes antiques

"Ô Poëtes, éducateurs des âmes, étrangers aux premiers rudiments de la vie réelle, non moins que de la vie idéale ; en proie aux dédains instinctifs de la foule comme à l'indifférence des plus intelligents ; moralistes sans principes communs, philosophes sans doctrine, rêveurs d'imitation et de parti pris, écrivains de hasard qui vous complaisez dans une radicale ignorance de l'homme et du monde, et dans un mépris naturel de tout travail sérieux ; race inconsistante et fanfaronne, épris de vous-mêmes, dont la susceptibilité toujours éveillée ne s'irrite qu'au sujet d'une étroite personnalité et jamais au profit de principes éternels ; ô Poëtes, que diriez-vous, qu'enseigneriez-vous ? Qui vous a conféré le caractère et le langage de l'autorité ? Quel dogme sanctionne votre apostolat ? Allez ! vous vous épuisez dans le vide, et votre heure est venue. Vous n'êtes plus écoutés, parce que vous ne reproduisez qu'une somme d'idées désormais insuffisantes ; l'époque ne vous entend plus, parce que vous l'avez importunée de vos plaintes stériles, impuissants que vous étiez à exprimer autre chose que votre propre inanité. Instituteurs du genre humain, voici que votre disciple en sait instinctivement plus que vous. Il souffre d'un travail intérieur dont vous ne le guérirez pas, d'un désir religieux que vous n'exaucerez pas, si vous ne le guidez dans la recherche de ses traditions idéales. Aussi êtes-vous destinés, sous peine d'effacement définitif, à vous isoler d'heure en heure du monde de l'action, pour vous réfugier dans la vie contemplative et savante, comme en un sanctuaire de repos et de purification. Vous rentrerez ainsi, loin de vous en écarter, par le fait même de votre isolement apparent, dans la voie intelligente de l'époque" Extrait de la Préface aux Poëmes antiques (1852).

04/1994

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