Oeuvres posthumes

Elles sont deux maisons à avoir proposé d'un côté le Jounal de Deuil, publié au Seuil et Carnets du voyage en Chine, chez Christian Bourgois. Sauf que François Wahl qui avait été son ami et l'éditeur de tous les livres qui suivirent Mythologie avait, dans une longue tribune accordée par BibliObs, contesté violemment ces parutions prochaines.

« Un auteur est absolument libre de décider de ce qu'il veut publier ou pas. Et Roland Barthes avait là-dessus une doctrine très stricte. D'une part, il tenait à ce que ne soit montré que ce qui est véritablement écrit. »

Et la guerre était déclarée, puisque M. Wahl ajoutait que pour Barthes, l'intime ne se destinait pas à la parution. Non qu'il « ne pensait pas faire de ses notes un usage littéraire [...]. Mais cette publication en l'état l'aurait bouleversé. C'est une atteinte à sa plus stricte intimité, une brutalité qui lui est faite ».

Le torchon brûle et les intéréssés, éditeurs respectifs des maisons d'édition, qui s'étonneront dans les mêmes colonnes de nos confrères de plusieurs points. Notamment de ce qu'il « conteste cette édition sans avoir lu ni l'un ni l'autre ouvrage ». Amusant. Mais surtout, ils souhaitent mettre un terme définitif à ce qui prend des proportions ridicules : « Il n'y a pas, et il n'y aura pas d'affaire Roland Barthes. »

Olivier Corpet, directeur de l'Imec, pour le Seuil et Éric Marty, éditeur des oeuvres de Roland Barthes cosignent en effet ce droit de réponse plutôt violent.

Alors affaire Barthes ou non, dans quelle mesure peut-on publier les écrits posthumes, ou ne pas le faire, voilà encore d'un côté comme de l'autre, quelque chose qui sent bon le règlement de compte. Une seule chose à dire sur ce cas typique de "regardez-moi j'existe" : les deux livres ont été annoncés en septembre 2008. Si contestation il devait y avoir, elle aurait pu aparaître bien plus tôt.

Nos confrères de Marianne 2 ont décidé de vous faire redécouvrir tous les « entretiens posthumes » de Dominique Jamet. Il y a quelques jours nous vous parlions de celui de Molière, aujourd'hui c'est au tour de Voltaire.

Dans ce texte Dominique Jamet a imaginé quels pourraient être les propos de Voltaire face aux religions et aux abus de celles-ci. Pourtant le philosophe n'est pas tout rose et à fait et dit des choses que nous réprouverions à l'heure actuelle. L'auteur de l'interview n'a pas manqué de demander au papa de Candide de s'en expliquer.

Pour retrouver cet entretien posthume de Voltaire il vous suffit de suivre notre lien vers le site de Marianne 2.

Il y deux ans, l’hebdomadaire Marianne avait publié de façon échelonnée différents entretiens posthumes avec des célébrités disparues de la littérature française. Le site internet de la revue, Marianne2 vous propose de les retrouver mis en ligne progressivement. Je vous invite à venir lire cet entretien disponible dans son intégralité sur le site Marianne2.

Nos confrères de Marianne 2, vous proposent de redécouvrir une série d'entretiens posthumes humoristiques créés par Dominique Jamet pour le journal Marianne en 2006.

Deux de ces entretiens sont déjà disponibles en ligne celui de Rabelais depuis le 26 juillet, et celui de Molière depuis hier. Dans ce dernier Dominique Jamet imagine la réaction que pourrait avoir l'auteur du Tartuffe devant la gestion de son théâtre La Comédie Française, et devant les nouvelles mises en scène de ses oeuvres surtout si celles-ci devaient faire l'objet de « ségrégation positive ».

Molière petit protégé du roi pourrait-il encore nous donner des leçons à nous peuple d'une démocratie ? La réponse dans cet entretien posthume avec Molière de Dominique Jamet sur Marianne 2.

Voici quelques vers de Théophile de Viau (1590-1626) que je vous propose de lire aujourd’hui. Il s’agit de la Stance XXIX dont le premier vers est le suivant : « Quand tu me vois baiser tes bras »… je vous laisse découvrir la suite.

Le poète s’amuse ici à faire l’éloge de Cloris, avec, en arrière-fond, une certaine volonté de choquer le lecteur…

Terminons la semaine par une dernière petite poésie. Il s’agit d’une pièce de vers de Théophile de Viau (1590-1626) intitulée « Le Matin » (1621).

L’auteur de la tragédie Pyrame et Thisbé (1617) avait aussi écrit un poème intitulé « Solitude », à l’image de Saint-Amant. Dans « Le Matin », il nous propose de faire ressortir, toujours avec habileté, toute la poésie de la nature.

Ce gros recueil de la belle collection Quarto propose les œuvres majeures d'Eugène Ionesco (1909-1994), figure première du théâtre de l'absurde, qui a, aux côtés de Samuel Beckett, transfiguré les planches européennes, en remettant en question ses principes et autres conventions.

La manière du Roumain comme Cioran : irréalisme, étrangeté, moquerie, actions épurées, emploi répétitif qui vide le temps de sa substance. Défis de la communication et ses effets, malentendus et non-sens, la contagion, la massification... Pourquoi pense-t-on ce que l'on pense, derrière l'alibi des idéologies ?

Son expérience personnelle aussi, dans la peau du récurrent Bérenger, reflet de ses anxiétés : sa peur de la mort, ses questionnements métaphysiques, ses « intuitions enfantines », son engagement contre les totalitarismes, la facilité de leur propagation, la brutalité destructrice, les horreurs des camps de concentration. Il ne donne jamais de réponses, mais une interprétation.

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Ce volume comprend les emblématiques Rhinocéros, Le Roi se meurt et « l'anti-pièce » La Cantatrice chauve, mais aussi, entre autres, La Leçon, Jacques ou la soumission, L'Avenir est dans les œufs, Macbett, Jeux de massacre, Ce formidable bordel !, Voyages chez les morts... Et également un journal, Présent passé passé présent, et un scénario, La Vase.

Son alter ego est souvent perdu dans un monde incompréhensible, témoin de la lutte incessante, la médiocrité ambiante, et la mort qui, telle une ombre, marche à ses côtés. 

Eugène Ionesco construit des labyrinthes où se perd la raison, des miroirs distordus où se reflète l'absurdité de l'existence humaine, comme un bouddhiste Zen.

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Dans le Zen, l'absurde n'est pas une impasse mais un chemin vers l'éveil. Paradoxes et koans, énigmes spirituelles insolubles par la raison seule, sont utilisés pour court-circuiter la pensée logique. Elles invitent à un saut dans l'intuition directe de la réalité ultime.

L'objectif : libérer l'esprit des limitations imposées par les catégories habituelles de pensée, ouvrir la porte à une compréhension profonde et non-conceptuelle de l'existence. Le rire qui peut suivre la réalisation de l'absurdité d'une situation est souvent vu comme un signe de l'atteinte de cette compréhension. Eugène Ionesco, comme le bouddhisme Zen défini par Yukio Mishima, ne croit pas aux mots.

Une édition portée par sa fille Marie-France Ionesco, et la spécialiste du théâtre français du XXe siècle Marie-Claude Hubert, enrichie d'archives personnelles, de manuscrits disponibles à la Bibliothèque nationale de France, et de représentations théâtrales et œuvres artistiques de l'auteur.

Depuis 2003, Michèle Corbeil et Stéphane Lépine organisent des lectures d'oeuvres littéraires au Studio littéraire à Montréal.

Dans un cadre intimiste « des comédiens et des musiciens donnent la parole… aux mots [...] », selon le site servicesmontreal.com « Ils mettent leur passion, leur talent, leur intelligence et leur sensibilité au service de la littérature, le temps d’une soirée, dans l’intimité du Studio-théâtre qui favorise une écoute d’une qualité hors du commun. »

Au mois de décembre plus de 200 personnes se sont laissées envoûter par la lecture de Sylvie Drapeau des textes de Catherine Pozzi qui était la compagne de Paul Valéry. Si vous habitez Montréal ou si vous êtes simplement de passage dans cette belle ville laissez-vous tenter les 3 et 31 mars prochain par une soirée lecture. Le 3 mars vous pourrez entendre une lecture de « lettre à un otage » d'Antoine de Saint-Exupéry par Andrée Lachapelle et le 31 mars les textes de Nancy Huston prendront la voix de Marc Béland.

Alors rendez-vous au Studio Littéraire et bonne écoute.