acces ouvert publications scientifiques

Aux Pays-Bas, le portail scientifique NARCIS annonce avoir franchi un cap : 700.000 articles en accès ouvert sont désormais consultables sur le site, dont 287.000 articles publiés dans des revues, 140.000 rapports ou encore 82.000 thèses. En 2018, seulement, plus de 50.000 articles en accès ouvert ont été ajoutés à NARCIS, contre un peu plus de 9000 en 2000.

La sainte parole scientifique coûte-t-elle trop cher ? Les éditeurs universitaires de Grande-Bretagne sont sollicités : comment les recherches financées par le gouvernement peuvent-elles devenir des sources de revenus pour eux ? Depuis la crise Reed Elsevier, la mobilisation de chercheurs se poursuit. 

Dans le monde de la recherche et de l'édition scientifique, l'accès ouvert aux publications se développe considérablement depuis des années. Mais les chercheurs font face à un autre problème : la possibilité de découvrir et de consulter ces articles en accès ouvert et gratuit, qui sont parfois bien cachés ou peu mis en avant. Unpaywall, une base de données gratuite et ouverte, apporte une solution à cette carence en visibilité.

L'Union européenne s'apprête à lancer un pavé dans la mare de l'édition scientifique, avec la présentation d'un texte du Conseil de l'Union européenne. Celui-ci entend faire de l'accès ouvert aux résultats de la recherche publique « la norme ». « Les coûts ne doivent pas être à la charge des auteurs ou des lecteurs », souligne le document.

Depuis douze ans maintenant, notre communauté francophone traduit « open access » par « accès libre » alors que la traduction est tout simplement « accès ouvert ». Nous avons un terme français pour « open », qui est « ouvert ». Alors, pourquoi ne pas l'utiliser, comme toutes les autres langues ?

La Commission d'enrichissement de la langue française s'intéresse à l'édition, dans un domaine bien particulier : celui de la recherche et des publications scientifiques. Dans un article publié au Journal officiel, elle fixe des équivalents français à certaines expressions, comme open access ou preprint.

Au sein de l’espace Savoir & Connaissances du Salon du Livre de Paris, dont nous sommes partenaires, se déroulait, samedi 21 mars une conférence sur la problématique suivante : « Vers une science ouverte : quels impacts sur la publication scientifique ? »

Mise à jour du 12 avril : Le Palais des Académies qui devait accueillir la rencontre a signalé aux organisateurs qu’il ne serait pas possible de mettre la salle à disposition, « contrairement à ce qui avait été prévu », indique l’ADEB. « Nous nous voyons donc contraints de repousser cette réunion à une date ultérieure et vous prions de bien vouloir nous en excuser. »

MIT Open Publishing Service s’ouvre en collaboration avec le Knowledge Futures Group : il fournira un ensemble de services aux partenaires, incluant examen par des pairs des sujets, développement éditorial, mais également marketing, promotion et hébergement sur la plateforme open source PubPub.

Les éditions Eut, responsables des publications de l'Université de Trieste, ont décidé, avec l'approbation du conseil d'administration et le Sénat de l'Université, de s'ouvrir à l'Open Source. Depuis juin 2013, en plus de l'édition papier et numérique des ouvrages, la maison d'édition universitaire dispose d'un archivage numérique, l'OpenstarTs, qui regroupe les ouvrages téléchargeables gratuitement.

Publications scientifiques : le marché européen en hausse de 4,5 %

Internet : une porte ouverte vers le savoir scientifique

Pour assurer une meilleure réutilisation des données de la recherche, l’Europe souhaite faire aboutir son projet Science ouverte, dans le cadre du programme Horizon 2020. Selon ce dernier « il convient d’assurer un accès ouvert aux publications scientifiques et d’encourager l’accès ouvert aux données issues de la recherche bénéficiant d’une aide publique à l’échelle de l’UE ». C’est ainsi que l’Open Access est amorcé, pour les articles scientifiques, à compter de l’année 2020.

Pour eux, l’éditeur Elsevier est allé trop loin. Le groupe d'origine néerlandaise a augmenté les frais de publication d'articles dans une revue scientifique spécialisée en neuro-imagerie, NeuroImage. Pour le comité éditorial du titre, ce fut la goutte d'eau : les membres ont collectivement remis leur démission. Et annoncé la création de leur propre revue, plus accessible. 

Un peu plus d'une semaine après le discours du Ministre britannique des Universités, qui déplorait l'augmentation drastique des paywalls chez les éditeurs scientifiques, ceux-ci viennent de valider son diagnostic par le biais de l'Association Internationale des éditeurs scientifiques, techniques et médicaux (STM), et assurent le Ministre de leur collaboration.

L’éditeur de revues Springer Nature se décide à jouer dans la cour des grands, en matière d'accès ouvert aux publications scientifiques : coup sur coup, la société a fait des avances sérieuses en matière d’Open Access, avec une publication d’envergure, et un accord qui devrait faire date. 

Le jour où nous avons décidé que nos résultats étaient assez développés pour écrire un article, Lee est venu me voir dans mon studio à Yale, l'air sérieux. Nous étions tous les deux conscients que nos résultats étaient significatifs.

L'université du Kansas qui, en juin 2009, est devenue la première université américaine à adopter une politique de libre accès à ses publications, a annoncé avoir pris la tête d'une coalition, constituée par 22 campus prestigieux, dont les universités d'Harvard, de Stanford, de Columbia et le MIT (Massachusetts Institute of Technologie).

OpenEdition avait lancé en mai 2018 la première campagne de financement participatif pour publier des ouvrages scientifiques en accès ouvert. Réfléchie avec Couperin, le consortium des établissements universitaires et de recherche, l'initiative est arrivée à son terme : 26 ouvrages ont vu leur publication en accès ouvert financée avec succès.

La cOAlition S, formée par les financeurs publics, la Commission européenne et le Conseil européen de la recherche, entend mettre en oeuvre le Plan S, qui vise à plus d'accès ouvert dans le domaine de la publication et de l'édition scientifiques. Et ouvre, pour recueillir les avis, une consultation sur les mesures proposées. Les éditeurs, qui critiquent copieusement le plan d'action, pourront notamment s'y exprimer.

Quand l'Union européenne cherche à donner un coup d'accélérateur à la publication en open access des articles basés sur des recherches financées à l'aide de fonds publics, la Chine s'engage elle aussi tête baissée dans cette voie. Les bibliothécaires et financeurs chinois, ainsi que des institutions majeures, ont annoncé leurs intentions, qui viennent soutenir le Plan S pour l'accès ouvert de l'Union européenne.

Créé en 2003, le DOAJ (Directory of Open Access Journals) est un répertoire de revues scientifiques en accès libre qui vient de passer la barre des 10.000 revues. Avant d'être intégrées au répertoire, ces revues font l'objet d'une radioscopie de la part de l'équipe du DOAJ selon plusieurs critères de qualité et d'ouverture.

Dans un communiqué commun, la Conférence des présidents d’université (CPU) et le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) demandent la libre diffusion des publications scientifiques et des fouilles de données à la mesure des enjeux scientifiques.

Flavio Garcia, chercheur à l'université de Birmingham, présentait avec fierté sa dernière thèse en science de l'informatique sur les systèmes de sécurité des voitures de luxe, du type Porsche ou Bentley. Mais celle-ci ne lui a pas seulement valu un passage devant un jury de scientifiques : le tribunal a en effet interdit la publication de l'étude du scientifique, arguant qu'elle pourrait conduire à des milliers de vols de voitures de luxe.

La question de l'open access n'est pas neuve, dans les domaines de l'édition scientifique, technique et médicale. Néanmoins, elle occupe désormais un espace plus important auprès du grand public et des autorités, étant donné les capacités de diffusion d'Internet. Le groupe éditorial Elsevier, un des plus importants au monde, en fait régulièrement les frais : sa politique en matière d'accès ouvert est considérée comme trop restrictive par une partie de la communauté scientifique, qui n'hésite pas à le faire savoir.

Le groupe d'édition scientifique allemand Springer Nature, propriété de Holtzbrinck, a signé avec le consortium Projekt DEAL, qui réunit près de 700 établissements d'enseignement supérieur en Allemagne, un accord autour de la publication et de l'accès ouvert des articles et résultats de la recherche. Le contrat signé court jusqu'en 2022, avec une option pour l'étendre jusqu'en 2023.

Aux États-Unis, la Maison-Blanche planche sur un projet de loi qui changerait considérablement le paysage de l'édition scientifique, en généralisant l'accès ouvert à tous les articles évoquant des résultats de la recherche financée par des budgets fédéraux. Une partie de l'édition a manifesté son opposition au projet, mais une autre coalition l'encourage, au contraire.

Responsables des dos tordus de générations d'enfants, les manuels scolaires pourraient bien disparaître : au profit de ressources numériques, bien entendu, mais également de contenus en accès ouvert. L'University of Maryland University College (UMUC) se passera progressivement des manuels, d'ici l'automne 2016.

L'épidémie de Covid-19 a rappelé l'importance du partage des données scientifiques pour le progrès de la recherche. Les bibliothèques de recherche européennes en appellent à une législation renforçant le droit d’exploitation secondaire des auteurs, financeurs et établissements de recherche. Et ce, pour accélérer l'accès ouvert et le partage des résultats scientifiques, dès lors que des investissements publics ont été réalisés.

En juin 2021, le président du Syndicat national de l'édition saisissait le Médiateur du livre pour obtenir son avis sur le développement de l'édition scientifique, parallèlement au mouvement de la science ouverte, qui privilégie l'accessibilité la plus large des résultats de la recherche. Après avoir entendu différents acteurs, le Médiateur rend son avis sur la (vaste) question.