distributeurs ebooks

Le portail 1001libraires.com, alias Projet de la librairie indépendante aura pour vocation de proposer sur une même plateforme des outils de vente à destination des particuliers, des professionnels (comprends, les libraires) et des bibliothèques...

Mais cette idée conforte les acteurs du numérique en France de la nécessité d'une plateforme commune. Surtout les distributeurs. À travers elle, les libraires pourront plus facilement s'en sortir pour acheter leurs ebooks. Souvenez-vous, d'ailleurs, Arnaud Nourry avait, en novembre 2009, proposé que Numilog devienne cette grande plateforme, en ouvrant grand ses bras aux éditeurs intéressés. Bon, les conditions n'étaient peut-être pas les plus avantageuses... mais faut bien faire du business...

Plateforme unique, nous en avions par la suite entendu parler dans le rapport Zelnik, lequel faisait justement écho aux voeux de Frédéric Mitterrand sur ce point. En effet, le ministre de son côté, souhaiterait voir l'édition française plus unie à travers une plateforme de vente unique, et non une concurrence telle qu'actuellement visible, avec Numilog, E-plateforme et Entreprise de distribution de l'édition numérique (EDEN).

Eden, ePlateforme et Numilog font cause commune

Encouragés par cette mouvance actuelle, les trois grands acteurs de la distribution numérique viennent de publier un communiqué commun, dans lequel ils annoncent leur intention d'uniformiser leurs interfaces. Ils ont ainsi décidé « d’ouvrir simultanément leurs services à toutes les solutions professionnelles d’ebooks-store qui permettent aujourd’hui aux libraires de vendre des livres numériques sur leur portail ».

Une solution qui donnera dès lors accès à l'intégralité des catalogues des éditeurs présents sur ces plateformes, « après accord avec leur diffusion respective ». Nous devrions obtenir de plus amples informations sur les conditions techniques de cette décision demain ah non mince c'est férié vendredi.

En outre, un quatrième acteur est embarqué dans le cadre d'un groupe de travail, à savoir ePagine, prestataire ebooks-store. Les quatre larrons devraient présenter une première orientation vers la mi-juin, et leur service serait alors opérationnel début septembre.

C'est assez amusant de voir combien un communiqué de presse peut donner lieu à plus d'interprétations divergentes qu'à une information succincte et exhaustive. Ainsi, quand nous avions appris le 12 mai dernier qu'Eden (Gallimard, La Martinière, Flammarion), ePlateforme (Editis), Numilog (Hachette) et ePagine, se donnaient la main pour proposer une interface commune, tout le monde souriait béatement, mais sans trop savoir pourquoi.

Cette volonté « d’ouvrir simultanément leurs services à toutes les solutions professionnelles d’ebooks-store qui permettent aujourd’hui aux libraires de vendre des livres numériques sur leur portail » était peut-être bonne, mais quelle serait sa concrétisation... personne ne le savait.

Selon nos informations, nous ne serions qu'à quelques jours de cet aboutissement. D'abord, et premières précisions immédiates : il n'y aura pas du tout de plateforme commune qui se présenterait sous la forme d'un site où l'on trouverait l'ensemble des catalogues des revendeurs. Du tout. Jamais de la vie même. Cette plateforme ne servira qu'à des prestataires qui sont d'ores et déjà concurrents - FNAC, Virgin, etc. - et qui regrouperont dans leur offre l'ensemble des ebooks proposés par les uns et les autres.

En somme, les plateformes des distributeurs, qu'elles soient tournées ou non exclusivement vers les professionnels, décident simplement de toutes travailler avec les plateformes de revendeurs. Ainsi, Epagine pourra envoyer au nom des libraires qui sont ses clients des commandes à Eden, Numilog et Editis. Et en parallèle, Numilog, en tant que prestataire de l'iBookstore pourra faire de même...

... simplement un accord pour bosser avec tout le monde

Ensuite, on garderait bien l'emploi du temps défini initialement, mais avec quelques variations - primo, on devait avoir une présentation mi-juin... on l'attend encore. Ensuite, le mois de septembre serait bel et bien arrêté pour que l'ensemble de ces revendeurs puisse donc profiter de la totalité des catalogues.

Or, si l'information première était bien celle d'un mouvement commun pour travailler ensemble à vendre chacun ses livres numériques, la communication, elle, n'est pas assurée globalement. Libre à chacun de faire ce qu'il veut pour faire parler de lui ou non, ce qui explique que peu voire aucune information n'ait pour le moment filtré.

Et surtout que l'on ait entendu parler de plateforme, alors qu'il n'y avait pas du tout lieu de le croire... L'interface en question sera tout bonnement un accès pour tous ceux qui le souhaitent (ou serant validés) au catalogue de chacun qui pourra être vendu...

Nous venons d'apprendre que désormais l'interopérabilité et de mise à la norme des méta-données de chacun des acteurs (Eden, ePlateforme et Numilog) étaient efficientes, en vue de proposer ce fameux catalogue commun d'oeuvres numériques aux plateformes de revendeurs.

Ils sont actuellement onze libraires à tester l'accès à ce catalogue, parmi lesquels Cultura, Ombres blanches, Virgin Mega ou encore Didalogues, et à profiter donc d'un accès à l'ensemble des oeuvres numériques vendues.

Nous avons fait un tour sur le site de Virgin Mega, sachant que la plateforme de vente travaille déjà avec Numilog depuis quelques mois (mars précisément), bien que la communication de Numilog ait quelque peu devancé à l'époque celle que Virgin Mega voulait mettre en place.

Inutile donc de chercher un titre de chez Hachette, nous avons plutôt tenté le coup avec une oeuvre du catalogue de Gallimard. Rien n'est encore mis en place, puisqu'une recherche avec Questions à mon père ne débouche sur rien pas plus que Le silence de Mahomet.

Un catalogue commun, pas un site de vente

Rappelons que la mise en place de ce catalogue commun n'implique absolument pas la création d'une plateforme de vente commune, où l'on aurait retrouvé l'ensemble des ouvrages numériques des trois diffuseurs.

L'idée originelle, qui a été quelque peu mal traitée dans les médias, est bien de créer une interface commune et « d’ouvrir simultanément leurs services à toutes les solutions professionnelles d’ebooks-store qui permettent aujourd’hui aux libraires de vendre des livres numériques sur leur portail ».

À ce titre, tous les revendeurs qui le souhaitent pourront accéder aux catalogues des uns et des autres.

Mise à jour 11h05 :
Voilà, la nouvelle est officielle, Eden livres, Eplateforme, Epagine et Numilog viennent de donner la liste des onze librairies prises dans la boucle.

Un premier déploiement qui « permet de présenter un catalogue numérique homogène pour les éditeurs distribués » par Eden et Numilog. « Cette mise en exploitation sera poursuivie durant l'été pour une ouverture élargie du service à de nombreuses librairies et au catalogue distribué par Eplateforme (groupes Editis, Media Participations) au mois de septembre », ajoute le communiqué.

Nous avons par ailleurs reproduit notre test. L'ouvrage Questions à mon père n'est toujours pas présent sur Virigin Mega, pas plus que sur le Furet du Nord ni Ombres blanches. On peut en revanche le trouver d'ores et déjà sur toutes les autres plateformes.

Mise à jour 12h41 :
Ok... au temps pour le rédacteur de ce sujet... il faut savoir chercher vraiment et avoir envie de les trouver les livres numériques.

Merci M. Zwirn de votre intervention.

L’étude annuelle du cabinet Deloitte qui liste les 250 plus grands groupes mondiaux de la distribution montre la place marginale occupée par les spécialistes de la culture. Leur chiffre d’affaire est en faible progression au regard des autres secteurs de la distribution. Cette étude s’applique à la période qui va du 1er juillet 2006 au 30 juin 2007.

Il n’y a que le site Amazon qui sort nettement du lot signant l’une des vingt plus fortes progressions de chiffre d’affaires sur cinq ans.

Amazon prend la 70ème place mondiale pour son chiffre d’affaires et il est en tête de tous les distributeurs spécialisés dans la culture. Nettement devant les chaînes américaines Barnes & Noble (136e, 1,6 % en 5 ans) et Borders (167e, 3,7 % en 5 ans).

HMV (187e, 2,7 %), Bertelsmann (202e, -2,9 %) et Hachette Distribution Services (215e, 5,1 %) sont les trois seuls Européens présents.

D’un point de vue global, le taux de croissance des distributeurs de biens culturels reste plutôt bas en comparaison avec ceux des secteurs de l’électronique ou du commerce de transit (comme Relay).

L’année 2007 a vu l’apparition de chaînes de distribution appartenant à des pays émergents et ce parmi les grands réseaux internationaux.

Par ailleurs cette étude montre que Carrefour garde sa place de deuxième groupe mondial tandis que Auchan, E. Leclers, Intermarché et Casino restent parmi les trente premiers groupes mondiaux.