fabrication livre études

Le coût d'un livre numérique est discuté de longue date : l'acheteur le trouve trop cher, l'éditeur aussi, mais parce qu'il coûte à créer. Deux discours difficiles à ne pas entendre, et dans lesquels le MOTif a décidé de faire le tri avec une étude examinant cinq types d'ouvrages.

Et pour déterminer le coût de création, quatre paramètres ont été retenus par Hervé Bienvault, l'auteur :

En outre, ont été ajoutés différents types de frais liés à la distribution, tels que l'ajout de DRM, l'archivage, ou encore la promotion, mais aussi les frais bancaires.

Et parce que l'on ne peut plus aujourd'hui se contenter d'un PDF imprimeur pour parler d'un livre numérique, il faut que les fichiers proposés répondent plusieurs critères, « mise au format, structuration des données, définition de règles graphiques, pose de liens hypertextes, enrichissements des contenus, etc. »

Cela permet de définir le coût de fabrication - attention, par le prix de vente - d'un ebook. Cependant, précise l'étude, on « ne considère pas non plus les coûts de création des ouvrages ni les frais de structure des maisons d’édition : ils demeurent aujourd’hui supportés par les versions papier chez tous les éditeurs, dont les ventes papier ne sont pas remises en cause dans les ratios économiques sur un marché aussi précoce. »

Trouver les seuils de rentabilité...

Si les montants indiqués sont hors taxe, ils présentent une conclusion assez simple : d'abord la BD pourrait atteindre des tarifs très bas, avec un nombre d'exemplaires permettant une rentabilité à partir des coûts initiaux. Globalement, le roman reste le plus simple à rentabiliser - on le comprend assez aisément - alors que les guides dépassent les beaux livres, notamment si on leur adjoint des contenus multimédias.

Mais dans l'ensemble, le prix d'un livre numérique reste bien en deçà de ce qui est aujourd'hui pratiqué. Cependant, « les seuils de rentabilité (entre 50 et 500 exemplaires pour des nouveautés, 200 à 800 exemplaires pour des livres à numériser sans contenu multimédia) ne semblent pas irréalistes ».

Et quid alors des modèles de distribution ?

L'étude présente également une répartition des prix de ventes, toujours hors taxe, des ebooks, en fonction des lieux de vente aujourd'hui connus et accessibles.

« Si certains acteurs comme Amazon, Apple et d’autres libraires en ligne communiquent beaucoup sur le sujet, les éditeurs ont souvent tendance à en dire très peu sur la nature des remises qu’ils accordent à leurs différents partenaires. »

Un autre camembert permettra de se faire une idée comparative entre livre papier et livre numérique.

« On peut faire des livres numériques en espérant des gains rapides notamment sur les nouveautés, c’est le message qui ressort de l’ensemble de l’étude. À condition, selon certains, de proposer des prix dits attractifs — des éditeurs l’ont déjà compris, notamment dans le domaine de la bande dessinée — et aussi de proposer des ebooks faciles d’utilisation, convenablement édités et interopérables. Le marché est en accélération rapide avec des supports de lecture de plus en plus nombreux et l’intérêt des lecteurs pour des nouveaux usages de lectures se manifeste », conclut l'étude.

L'intégralité de l'étude est accessible sur le site du MOTif.

Le jeudi 11 avril 2013, Fontaine O Livres organise une journée de formation sur la fabrication du livre, avec Nathalie Latinus et Jérémy Alglave, fondateurs de l’atelier de design graphique Polysémique.

Les participants approfondiront les possibles en matière de fabrication d’un ouvrage et de leur mise en œuvre, avec une approche à la fois créative et pratique.

Cette formation est ouverte aux responsables et collaborateurs d’édition, aux designers graphiques et aux fabricants souhaitant élargir leurs horizons.

• Améliorer la qualité de ses publications,

• Avoir une vision élargie des possibles en matière de fabrication,

• Découvrir des pistes pour créer et innover,

• Maîtriser les termes et les processus techniques,

• Savoir communiquer ses choix de fabrication à ses prestataires (imprimeurs, fabricants...) et suivre leur mise en œuvre.

PROGRAMME

I. Conception et fabrication : comment faire les choix créatifs en matière de fabrication ?

• Étudier le concept général de l’ouvrage et lui trouver une identité originale,

• Analyser le contenu d’un projet : hiérarchiser, répartir, valoriser via la fabrication,

• Positionnement du projet dans son environnement éditorial.

Notions abordées : les différents papiers, encres, formats ; les finitions, l’encartage, la reliure...

II. Mise au point et suivi de fabrication : comment concrétiser et mettre en œuvre ses choix ?

• Revue des outils pratiques : nuanciers, échantillons, distributeurs de papier,

• Contraintes budgétaires et alternatives créatives, notions de coûts et possibilités de choix,

• Le process de suivi de fabrication : étapes de vérification et de validation.

Notions abordées : maquette en blanc, frais fixes, suivi d’impression…

PUBLIC

• Responsables & collaborateurs d’édition,

• Designers graphiques ou fabricants souhaitant élargir leurs horizons.

MÉTHODE PÉDAGOGIQUE

Une approche concrète avec conseils personnalisés autour des projets des participants, présentation d’outils, d’objets éditoriaux originaux et d’ouvrages de référence.

TARIFS

Entreprise 400 € ht

Adhérent à Fontaine O Livres 350 € ht

Ce coût peut être pris en charge par votre organisme collecteur de formation professionnelle.

Individuel 300 € ttc

MODALITÉS

Durée 7 heures

Date le 11 avril 2013, de 9h30 à 17h30

Lieu Fontaine O Livres

Usine Springcourt

5 Passage Piver,

75011 Paris

Renseignements / Inscriptions : 
Gioia Sartini
Tél. : 01 75 43 32 36 / 01 43 14 03 94
Mail : formations@fontaineolivres.com
www.fontaineolivres.com

Les 17 et 24 novembre et le 2 décembre 2015, Fontaine O Livres organise une formation de3 jours sur la fabrication et design éditorialassurée par un des fondateurs de l’atelier de design graphique Polysémique, diplômé de l’École Supérieure des Arts décoratifs de Strasbourg, de l’École Estienne et des Beaux-Arts de Cambrai.

Cette formation à travers 3 journées indépendantes (le papier / l’impression : encres et finitions / le façonnage) explorera les potentiels des différents aspects de la fabrication de l’objet éditorial, pour permettre aux participants d’être force de proposition en acquérant une gestion complète du processus de fabrication.

Public

Artistes-auteurs (graphistes, illustrateurs...), éditeurs, fabricants.

1ère journée : Le Papier

17 novembre

Objectifs

• Connaître et tirer parti des différents papiers et méthodes créatives pour servir le design de l’objet éditorial,

• Confronter les exigences d’un projet éditorial et ses contraintes pour faire ses choix techniques,

• Avoir toute les informations pour se constituer sa propre bibliothèque d’échantillons papier.

Méthodes pédagogiques

• Études de cas de projets de design éditorial. Ateliers collectifs de reconnaissance de papier et rencontre avec un papetier de création,

• Supports de cours : fiches techniques, glossaire et carnets d’adresses de fabricants et diffuseurs de papier.

Programme

I. Fabrication du papier

• Composition de la pâte à papier, raffinage, calandrage.

II. Revue des types de papier et critères de choix

• Papiers couchés, non-couchés, de création, artisanaux, techniques…

• Grammage, épaisseur, main, blancheur, texture, opacité, imprimabilité, prix…

III. Donner corps à des créations complexes

• Étude de cas, combinaisons de papier, méthodes créatives, hiérarchisation des contenus via le choix du papier,

• Atelier de présentation des échantillons papier.

IV. Applications pratiques et suivi de fabrication

• Étude de cas, combinaisons de papier, méthodes créatives, hiérarchisation des contenus via le choix du papier,

• Atelier de présentation des échantillons papier.

2ème jounée: L'impression – encres et finitions

24 novembre

Objectifs

• Connaître et tirer parti des différents modes d’impression,

• Confronter les exigences d’un projet éditorial et ses contraintes pour faire ses choix techniques.

• Donner de la personnalité à une édition en respectant son budget

• Connaître le vocabulaire pour rédiger une demande de devis

• Bonnes pratiques et suivi d’impression.

Programme

I. Quel mode d’impression pour quel résultat

Les différents procédés d’impression (offset feuille, UV, rotative, numérique, sérigraphie, héliogravure, flexographie…)

II. Les encres et les finitions

• Les encres (pantones, bichromie, nuanciers quadri, encres spéciales…)

• Les finitions (vernis, pelliculage, impression sur tranche, gauffrage, impression en creux, marquage, embossage…)

III. Donner corps à des créations complexes

• Étude de cas, combinaisons des modes d’impressions et finitions, méthodes créatives pour donner de la personnalité à une édition en respectant son budget.

IV. Applications pratiques et suivi de fabrication

• Présentation des nuanciers, fabricants et imprimeurs (budget, délais et choix des prestataires)

• Spécificités et précautions à prendre en compte (temps de séchage, taux d’encrage, engraissement du point de trame…)

• Rédiger une demande de devis, vocabulaire technique, arbitrages budgetaires, bonnes pratiques et suivi d’impression.

3ème journée : Le façonnage

2 décembre

Objectifs

• Connaître les différents façonnages, contraintes machines et normes pour chaque objet d’édition,

• Donner de la personnalité à une édition en exploitant en maximum les possibilités des différentes machines

• Connaître les coûts de chaque procédé pour pouvoir faire les bons arbitrage au service du projet

• Réaliser un prototype ou une maquette en blanc.

Programme

I. Revue exhaustive : formats, plis, découpes et reliure à travers des exemples

II. La fabrication d’un livre ou d’une brochure

• Les différentes reliures (piquée, brochée, cousue, suisse…), la couverture (cartonnage, découpe, perforation, pli rabat).

III. Donner corps à des créations complexes

• Étude de cas, esthétique, ergonomie, résistance, méthodes créatives pour donner de la personnalité à une édition en respectant son budget.

IV. Gestion et suivi de fabrication : transmettre les exigences d’un façonnage complexe

• Processus, budget, délais et choix des prestataires

• Prototype et maquette en blanc, spécificités et précautions à prendre en compte

• Rédiger une demande de devis, les bonnes pratiques et le suivi de fabrication.

Pour chaque session

• Rencontre avec un imprimeur ou un façonnier.

• Table ronde : conseils et échanges autour des projets des participants.

Informations pratiques

Durée : 7, 14 ou 21 heures (1, 2 ou 3 jours)

Horaires : 9h30 – 17h30

Date : les 17 et 24 novembre et le 2 décembre 2015

Lieu : Fontaine O Livres – 13 rue des Vaucouleurs 75011 Paris

Coûts et prise en charge

Entreprises et artistes-auteurs

1 journée : 400 € HT

2 jours : 700€ HT

3 jours : 1000€ HT

Individuel : 300 € TTC

Ce coût peut être pris en charge par votre organisme collecteur de formation professionnelle (AFDAS...).

Renseignements / Inscriptions :
Tél. : 01 75 43 32 36 / 01 43 14 03 94
Mail : formations@fontaineolivres.com

Anodine en toute apparence, cette caméra pourra toutefois se révéler utile en cas de blocage de l’université. Plus troublant, le cas de la Sorbonne n’est pas isolé. Des caméras de surveillance sont déjà présentes sur Paris 8 (Saint-Denis) et sur Nanterre. Quelques actions avaient même tenté de mettre fin à cet espionnage à l’américaine.

Si l’on se tourne vers les Etats-Unis, c’est là-bas une pratique fréquente Certains campus, en majorité privés, ont installé des centaines de caméras : environ 200 à Brown et Harvard, plus de 400 à l’université de Pennsylvanie.

Il peut s’avérer extrêmement difficile de s’informer sur l’emplacement de ces outils de surveillance. Malgré ces systèmes de protection, c’est aussi dans ce pays que les tueries sur les campus sont les plus fréquentes. Certains établissements universitaires vont même au-delà, confiant la sécurité à des sociétés privées qui sont chargées d’éplucher les dossiers des étudiants…

Qu’en est-il du reste du monde ?

Du côté de la Chine, on retrouve les mêmes méthodes. A l’université de Pékin ou d’autres grandes villes, les caméras font partie du paysage. Les étudiants ne semblent plus s’opposer à ce système. On voit même des commissariats installés au centre des campus.

Cette pratique est perçue davantage comme un gage de sécurité, non comme une menace pour la vie privée. L’ Iran, et beaucoup d’autres régimes autoritaires ou totalitaires, utilise ces mêmes méthodes pour surveiller ses étudiants.

Le débat sur l’intrusion dans notre vie quotidienne de caméras de surveillance reste ouvert. Faut-il sacrifier une partie de sa vie privée pour être plus en sécurité ? Toutefois lorsque ces outils de surveillance font leur apparition sur les campus, de nombreuses questions se posent. Les étudiants peuvent être envisagés comme une menace, une population à risque…surtout quand le souvenir de Mai 68 se fait plus présent…

Les 12, 19 et 26 mai 2014, Fontaine O Livres organise une  formation qui explorera les potentiels des matériaux de l’objet éditorial, pour permettre aux participants d’être force de propositions en acquérant une gestion complète du processus de fabrication. Cette formation sera assurée par et Jérémy Alglave, fondateurs de l’atelier de design graphique Polysémique, diplômés de l’École Supérieure des Arts décoratifsde Strasbourg, de l’École Estienne et des Beaux-Arts de Cambrai.

Destinée particulièrement aux artistes-auteurs (graphistes, illustrateurs...), fabricants, éditeurs ayant une bonne connaissance et une expérience de la chaîne graphique.

Pré-requis : Une bonne connaissance et une pratique régulière d'InDesign.

OBJECTIFS

Tirer parti des outils, des papiers et des méthodes créatives pour servir le design de l’objet éditorial,

Confronter les exigences d’un projet éditorial et ses contraintes pour faire ses choix techniques.

PROGRAMME

Le papier

Revue des types de papier et critères de choix,

Donner corps à des créations complexes : combinaisons de papier, méthodes créatives, hiérarchisation des contenus via le choix du papier,

Gestion et suivi de fabrication : du prototype à la réalisation. Principe d’une maquette en blanc. Établisse­ment d’un budget, d’un devis et choix des prestataires.

Notions abordées : grammage, main, maquette en blanc, rainage.

Le façonnage

Revue exhaustive : formats, plis, découpes et reliure,

Gestion et suivi de fabrication : transmettre les exigences d’un façonnage complexe ,

Prendre en compte ces exigences dans sa production (budget, choix des prestataires, délais et devis).

Les encres, les impressions, les finitions

De l’artisanal au procédé industriel : quel mode d’impression pour quel résultat ?

Choix des encres et préparation des fichiers (pantones, bichromie, nuanciers quadri, encres spéciales, taux d’encrages, engraissement du point de trame…),

Gestion et suivi de fabrication : spécificités et précautions à prendre en compte (temps de séchage, budget, délais et choix des prestataires).

Notions abordées : offset (feuille et rotative), sérigraphie, gaufrage, pelliculage, thermographie...

Méthode pédagogique : Études de cas de projets de design éditorial. Ateliers collectifs et intervenants extérieurs : papetier de création, fabricant et imprimeur.

Support de cours : fiches techniques, glossaire et carnets d’adresses de prestataires.

MODALITÉS PRATIQUES :

Durée : 21 heures (3 jours)
Dates et horaires : 12, 19 et 26 mai 2014 de 9h30 à 17h30

Lieu : Fontaine O Livres 13 rue de Vaucouleurs 75011 Paris

COÛTS ET PRISE EN CHARGE :

Tarif : Entreprise 1000 € HT / Adhérent à Fontaine O Livres 900€ ht / Individuel 600 € TTC
Ce coût peut être pris en charge par votre organisme collecteur de formation professionnelle (AFDAS...).

Renseignements / Inscriptions :
Tél. : 01 75 43 32 36
Mail : formations@fontaineolivres.com

Découvrez le détail complet de cette formation : 

http://www.fontaineolivres.com/fontaine-o-livres-calendrier-des-formations-2014,0303.html

Sous couvert de l’anonymat, une jeune femme expose les conditions difficiles d’une étudiante sans le sous. Le sujet n’est pas nouveau et a fait particulièrement parler de lui lors de la récente campagne présidentielle. De plus en plus de jeunes étudiants n’ont pas les moyens de financer leurs études… Pour cela, il n’est pas étonnant de constater une augmentation constante d’étudiants travaillant pour subvenir à leurs besoins. Parfois, la détresse financière est telle que certains d’entre eux vont jusqu’à se prostituer.

Laura est une jeune fille comme en on trouve des milliers en France. Elle n’a pas eu une enfance difficile, ses parents sont aimants même si les relations sont parfois difficiles et elle n’est pas attirée par des milieux que l’on pourrait qualifier de « douteux ». Sortie du lycée, c’est naturellement qu’elle emprunte le chemin des bancs de l’université. Son projet est solide et elle a de l’ambition. Cependant, rien n’est gagné d’avance au pays de l’égalité des chances. Faisant partie de ces milliers d’étudiants passant juste au-dessus de la « barre » fatidique des aides d’État, elle ne peut bénéficier d’une bourse et ses parents n’ont pas les moyens suffisants pour l’aider dans son nouveau quotidien. Laura raconte ici ses galères, la vie particulière et épuisante d’une étudiante qui se bat, entre les cours, les emplois sous-payés et les revisions, pour payer le loyer, les factures et remplir le frigo. Quelques mois passent. La fatigue, des ennuis de santé et le regard des autres se font pesants. Le ras de bol s’installe… Un jour, Laura va basculer dans l’impensable, sans crier garde, et se faire happer par l’univers des rencontres impitoyables du web…

Son parcours est particulièrement dur. On ne peut qu’être désolé, choqué et en colère face à l’existence de tels choix. Personne n’est là pour l’aider. Au Crous, elle est accueillie par une conseillère l’incitant à solliciter les Restos du Coeur! Forcément, elle tombe dans la facilité de l’argent vite gagné, mais à quel prix ?

Ce livre entre dans la polémique actuelle de l’accès gratuit à l’éducation pour tous et plus globalement dans celle de l’ascension sociale. On ressent une certaine agressivité dans les propos de Laura. Évidemment, on la comprend. Toutefois, certaines incohérences frappent d’emblée… Ayant été étudiant il y a quelque temps encore, j’ai moi-même pu avoir la chance d’obtenir une bourse d’études à la vue de la situation financière dans laquelle j’étais. D’autres années, comme Laura, je l’ai perdue de peu. J’ai donc travaillé comme tant d’autres et me suis débrouillé faisant souvent des concessions. Loin de moi l’idée de dénigrer son vécu.

Mais tout de même, cette obsession de vouloir habiter seule en centre-ville, de vouloir à tout prix un ordinateur, de vouloir échapper à ses expériences malheureuses en partant pour Paris (ville bien plus chère que celles de province) me choque. C’est pour moi un luxe dont on peut facilement se passer. La collocation est une expérience particulièrement enrichissante pendant ces années d’étude par exemple. Par ailleurs, il n’est pas forcément vrai que le CROUS favorise les boursiers pour ses logements… enfin des petits boulots se trouvent facilement, tels les cours par exemple, qui sont très bien rémunérés et ne sont pas forcément très prenants.

Cette parenthèse passée, Laura a dû particulièrement souffrir de la situation et s’est certainement trouvée face à un cas de figure qui ne lui a pas vraiment laissé le choix. À cela, il faut ajouter que l’on ressent une grande solitude dans son histoire. Il est vrai que tout étudiant, quels que soient ses moyens, devrait mener une vie décente et un quotidien qui ne l’empêche pas de mener à bien ses projets et ses études. Une excellente analyse de la prostitution étudiante vient compléter ce tableau à la toute fin du livre et révèle toute l’ampleur du phénomène. Aujourd’hui, on ne sait pas exactement combien d’étudiants (filles comme garçons d’ailleurs) sont contraints de vendre leur corps pour se façonner un avenir. C’est un mal qui malheureusement se propage de plus en plus au sein des universités et révèle l’état de la paupérisation étudiante.

Une étude réalisée dans des universités de la région PACA révélerait qu'un étudiant de première année sur quatre souffre de troubles psychiatriques, à commencer par de l'anxiété ou une dépression. Dans près d'un cas sur deux, les études en seraient affectées. À la vue de ce que leur propose parfois l'université, il est compréhensible que les étudiants pètent un câble...

D'après cette étude, 25,7 % des étudiants souffrent de troubles. Un taux plus important chez les filles, avec 28,2 %, contre 21,6 % pour les garçons. 10 % d'entre eux souffriraient même de plusieurs troubles simultanés. Pour 15,7 % des étudiants, il s'agit d'anxiété (le stress des exams?), pour 8,9 % de dépression caractérisée et pour 8,1 % de troubles liés à l'utilisation d'alcool, de sédatifs ou de drogues...

Ils sont 40 % à en subir un retentissement « important » sur leurs études. Un taux qui monte à 76,6 % pour ceux qui souffrent à la fois de dépression et d'anxiété. L'échec à la fac pourrait donc partiellement expliqué par un environnement de travail hostile, où l'étudiant est trop souvent oublié et déshumanisé. Les relations avec les proches sont elles affectées pour 27 % d'entre eux et leurs relations sociales pour 26,8 %.

Parmi les étudiants affectés de troubles, seuls 30 % ont vu un professionnel de santé, rapporte l'AFP.

Pourtant, d'après le rapport : « Ces résultats suggèrent un retentissement des troubles psychiatriques caractérisés dans les études et d'un lien avec l'échec académique. La prévention et la prise en charge des troubles psychiatriques chez les étudiants universitaires devraient être renforcées en France ».

Les auteurs de l'étude précisent que les étudiants de première année, qui sont âgés de 19 ans en moyenne, sont dans une tranche d'âge « où certains troubles psychiatriques apparaissent ou se développent ».

L'étude a été publiée aujourd'hui dans le Bulletin de l'Institut de veille sanitaire. Elle avait été réalisée en 2005-2006 sur 1 700 étudiants de première année. Des chiffres que la destruction de l'université opérée par le gouvernement ne devrait pas améliorer...