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Théâtre

Voix off. Avec 1 CD audio

" Est-il, pour moi, lieu plus épargné, abri plus sûr, retraite plus paisible, qu'un studio d'enregistrement ? Enfermé de toutes parts, encapitonné, assis devant le seul micro, à voix haute - sans effort de projection, dans le médium -, deux ou trois heures durant, je lis les pages d'un livre. Le monde est alors celui de ce livre. Le monde est dans le livre. Le monde est le livre. Les vivants que je côtoie, les morts que je pleure, le temps qui passe, l'époque dont je suis le contemporain, l'histoire qui se déroule, l'air que je respire, sont ceux du livre. J'entre dans la lecture. Nacelle ou bathyscaphe, le réduit sans fenêtre où je m'enferme autorise une immersion ou une ascension totales. Nous descendons dans les profondeurs du livre, montons dans un ciel de langue. Je confie à la voix le soin de me représenter tout entier. Les mots écrits et lus me tiennent lieu de parfaite existence. Mais de ma voix, lisant les mots d'un autre, ceux d'un mort lointain, dont la chair est anéantie, mais dont le style, la beauté de ce style, fait surgir un monde d'échos, de correspondances et de voix vivantes par lesquelles je passe, parlant à mon tour, entrant dans ces voix, me laissant aller à la rêverie, à l'opération précise d'une rêverie continue, parallèle et libre, je sais que je parle, je sais que c'est de moi qu'il s'agit, non pas dans le texte, bien sûr, mais dans la diction de ces pages. Alors d'autres voix encore se font entendre, dans la mienne "

04/2008

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Littérature française

Les nuits d'amour sont transparentes. Pendant la Nuit des rois

Un homme n'est pas tout à fait un homme, ni une femme tout à fait une femme. Les sexes ne sont pas des camps, ni des rives opposées. Les sexes passent l'un au travers de l'autre dans une nuit où les corps échappent aux attributs censés répartir les forces, les symboles, les fonctions ou les rôles. Dans La Nuit des rois, Shakespeare célèbre la nuit carnavalesque des grands retournements. Toutes les évidences tombent. Surgissent d'autres vérités dont l'éclat trouble les miroirs. Hantise des puritains : que tout se réunisse, se mêle, se confonde, s'inverse. " Denis Podalydès Dans ce livre, Denis Podalydès mêle la vie intime au travail de l'acteur : les moments de joie, de sérénité se trament avec la solitude, le vide, le trac, l'angoisse, et les instants de comédie... Il dit son admiration pour le metteur en scène Thomas Ostermeier. L'expérience des répétitions permet aux lecteurs de découvrir les coulisses d'un théâtre qui est la vie même.

10/2021

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Littérature française

Célidan disparu

Emouvants, cocasses, ironiques, drôles, mélancoliques, intimes, professionnels, amoureux... Eclats de vie, les souvenirs de Denis Podalydès sont multiples et composent, mis bout à bout, un portrait étonnant. De l'enfance à l'âge adulte, de la librairie de sa grand-mère au bureau d'un ministre de la Culture, des vacances en Bretagne à l'appartement familial versaillais, de Jacques Higelin à Michel Leiris, de Corneille à Maurice Pialat... Denis Podalydès raconte, avec truculence ou à mots feutrés, des moments clés de son existence, parlant avec jubilation de son travail de comédien. C'est l'amour de la langue, des écrivains, de la littérature et du théâtre qui, depuis toujours, l'a guidé, nourri et construit. C'est le plaisir des mots qu'il partage ici, avec un indéniable talent de conteur.

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Critique Théâtre

En jouant, en écrivant. Molière & Cie

"Le quatre centième anniversaire de la mort de Molière a donné lieu à quantité de publications, de représentations, de manifestations diverses pendant un an. J'ai rédigé des préfaces et des notes personnelles, répondu à des journalistes, joué Orgon dans Tartuffe et repris deux mises en scène des Fourberies de Scapin et du Bourgeois gentilhomme. J'appartiens à la Comédie-Française dont Molière est le saint patron, l'emblème et l'apanage. Ma fréquentation de l'oeuvre s'est finalement à peine intensifiée cette année-là en regard des années précédentes, mais la publicité générale que produit une commémoration m'a fait réfléchir, a suscité des questions dont ce livre est le résultat, la collection, le prolongement. Il est fait aussi et surtout du goût, de l'appétit, du besoin presque buccal que j'ai de Molière". Denis Podalydès Un auteur classique doit être considéré comme un "contemporain, neuf, pertinent et subversif, mais aussi fragile, difficile et discutable" . Telle est l'ambition de celui pour qui Molière fut la "porte d'entrée du théâtre" : créer une mémoire active de ses oeuvres littéraires, "trouver la beauté nouvelle et l'énergie actuelle qu'elles contiennent pour peu qu'on y travaille avec un esprit libre et des forces vives" .

10/2023

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Littérature française

Fuir Pénélope

Je sors de la gare à Versailles, remonte l'avenue vers le château. Une joie étrange me soulève, me porte, m'emmène, comme si elle-même actionnait le travelling, poussait encore le chariot sur les rails. Est-ce cela l'ambition, le désir de gloire ? L'arrivée dans une lumière inédite, éclatante. J'ai déjà vu les lumières d'un plateau de cinéma, c'est exactement ça : un éblouissement, une foudre répandue, répartie, et qui dure et vous emporte. Vous n'êtes plus le même, on vous a enlevé un poids, une assignation. Une caméra sur un rail. Elle avance vers Nicholson, vers moi, j'ouvre les yeux, je parle à voix très basse, ne vois rien de la machine qui doucement approche. Elle s'éloigne, arpente la ville, détaille les rues, les immeubles, les façades, montre leur indifférence, leur épaisseur de tombe, revient sur moi, là, au milieu de la place d'Armes, l'immense place où je suis seul. Lorsque Gabriel est sollicité par un réalisateur grec qui veut l'engager pour tourner dans son film, sa vie bascule... Il vient de se séparer de sa compagne, c'est là l'occasion de rebondir ! Et de se lancer à corps perdu dans la grande aventure du cinéma. Gabriel adore le septième art mais ignore tout de la réalité d'un plateau de tournage. A peu près autant, semble-t-il, que le réalisateur, lui aussi débutant. Cet attelage improbable réserve de nombreuses surprises.

01/2014

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Littérature française

La peur, matamore

" Matamore : nous gardons le souvenir, la mémoire de ses gestes, de ses peines, de ses catastrophes. Plus rien n'en est visible, plus rien n'en résonne, tout est fumée comique, dispersion inconséquente. Il n'y a rien à en dire. Rien qui puisse donner l'équivalent de l'intensité, de la vie, de l'excès, de la folie où nous convièrent ses boursouflures, ses pannes et ses déroutes, ses palinodies et ses mensonges. Plus rien. Et pourtant nous avons vécu, comme rarement. J'approche à tâtons de l'autre figure. Dans tout Matamore, il y a un matador. J'appelle Matamore ce désir de peur, de fuite, cet élan comique, violent, furieux, instable, incertain, affabulateur, qui me tient, me pousse, me fait travailler, avancer, reculer, m'encombre et me remplit, m'entrave et me libère. "

03/2010

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