stéréotypes livres jeunesse

La littérature jeunesse ne se sort plus des polémiques : alors qu'en France, on débattait autour d'ouvrages atypiques, proposant d'autres approches de la parentalité ou de l'apparence sociale, la Grande-Bretagne cherche de son côté à se débarrasser définitivement des stéréotypes dans ce domaine. Tricia Lowter a lancé la campagne Let Books Be Books, à présent largement soutenue.

L'édition a décidé de prendre à bras-le-corps les différents débats autour des stéréotypes qui apparaissent dans les ouvrages destinés à la jeunesse et les bandes dessinées. Il s'agit d'accompagner le plan du gouvernement dans la lutte contre les violences faites aux femmes et pour l'égalité entre les hommes et les femmes. Ainsi l'édition « souhaite engager une réflexion sur des stéréotypes présents dans la littérature jeunesse et la bande dessinée, avec le soutien du ministère » a annoncé la ministre de la Culture Françoise Nyssen.

L'université de Wisconsin-Madison, et plus précisément son centre destiné aux livres pour enfants, révèle dans un rapport quelques tendances de cette catégorie de l'édition, qui reste également l'une des plus lucratives. D'après leurs données, la représentation des diversités serait catastrophique, avec très peu de place laissée aux ethnies et sexes autres que ceux du garçon blanc, caucasien jusqu'au bout des dents de lait.

Les stéréotypes visant les femmes et les hommes, auxquels l'on attribue souvent les mêmes qualités ou défauts, s'identifient facilement dans les films, plus rarement dans les livres. Pourtant, comme l'a décelé une intelligence artificielle qui a « lu » 3,5 millions de livres, des schémas très répétitifs se retrouvent aussi dans la littérature mondiale : les femmes y sont « belles » et « exquises », quand les hommes sont plus facilement « courageux » ou « violents »...

Proposé ce 25 septembre 2020, un projet de loi est en cours d’examen au Parlement italien pour promouvoir l’égalité des chances dans les écoles italiennes.

Même dans l'espace jeunesse d'un immense salon littéraire, difficile de passer à côté du livre de coloriage féministe — et fier de l'être — de la maison d'édition Goater. Cette structure atypique, adossée à un bar de Rennes, Le Papier-Timbré, propose des titres tout aussi uniques, de ces livres que l'on devine importants avant même de les ouvrir. 

Soucieuse de bien faire, la ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem, a annoncé le 7 octobre dernier, qu’elle voulait lutter contre la discrimination dans les manuels scolaires. Les éditeurs sont ainsi priés de « ne pas porter ou conforter des stéréotypes préjudiciables à l’égalité filles-garçons ». Gare aux yeux, donc, on s'apprête à sévir.

Edité chaque année depuis onze ans, le Dico des filles (Fleurus, 495 pages, 22 €), dans son édition 2014, a déclenché une importante polémique, en France comme au Québec où le Conseil du statut de la femme dénonce certains passages. On y retrouverait un grand nombre de stéréotypes sexistes.  

Au moment où la France fait état d'un énième retour d'Astérix pour la fin d'année 2015, et où les super-héros Marvel ou DC deviennent les principaux porte-paroles de la production américaine, l'éditeur américain BOOM ! Studios a mis en place une campagne web, #comicsforward. Il invite les auteurs, dessinateurs, éditeurs et diffuseurs à se mobiliser pour faire évoluer le médium, pour plus de diversité.

Le 36e personnage de la série des « Monsieur Madame » est une femme, et elle entend bien représenter de manière plus fidèle la diversité des profils et des ambitions. Madame Invention, ingénieuse et douée de ses mains, entend « défier les stéréotypes », selon son auteur Adam Hargreaves, fils du créateur de la célèbre série de livres jeunesse, Roger Hargreaves.

Fini le temps des camions pour les garçons et des poupées pour les filles. Alors que la théorie du genre fait grand débat, un site Internet propose de regrouper des photos de petites filles déguisées en super-héros masculins, tels que Batman, Superman ou Spiderman.

Le monde numérique est très marqué par les stéréotypes masculins. Pour encourager les jeunes femmes à choisir la voie de l'innovation technologique, les grandes écoles d'ingénieur doivent aussi changer l'image des professions auxquelles elles préparent.

Les productions européennes, américaines et japonaises de la narration dessinée sont connues, mais la bande dessinée arabe reste peu mise en avant. La faute à une discrimination médiatique persistante, mais aussi aux différents régimes politiques qui ont eu à cœur de censurer ou de contrôler l'industrie locale. Aujourd'hui, les auteurs se battent pour apparaître un peu plus.

Egaux sans ego (64 pages, 14 €) est une bande dessinée plutôt originale. Présentant cinq petites histoires, avec cinq illustrateurs différents, cet album interroge les stéréotypes de genre tout en s'adressant tout particulièrement aux adolescents.

Après les super héros thème de jeu en ligne, les internautes pourront approfondir leur connaissance de cet art populaire. VIA un MOOC (pour Massive Open Online Course), des grands noms de l'industrie du comics participeront d'avril à mai à un cours universitaire.

Les contes de fées traditionnels ne sont pas forcément ceux où la femme a le rôle le plus valorisant : en détresse ou cantonnée à de la représentation, il peut être délicat d'y trouver, pour les plus jeunes, des exemples de femmes émancipées et indépendantes. Une mère a décidé de retoucher elle-même les ouvrages Disney de sa fille pour donner un tour un peu plus féministe.

Persuadés que les deux sexes diffèrent profondément entre eux, nous changeons habituellement notre comportement face aux bébés selon qu’ils sont filles ou garçons. Avons-nous raison ? Une nouvelle étude, publiée dans BMC Psychology le 14 avril 2016, démontre que nous n’hésitons pas à juger les bébés à l’aune de stéréotypes, même en l’absence de différence avérée entre filles et garçons.

Avant de vouloir se donner pour mission d'enseigner l'égalité homme-femme au sein de l'école, il semble qu'il y ait un important travail à faire, en la matière, dans les publications destinées aux plus jeunes. En effet, à y regarder de près, les albums pour enfants renferment une multitude de stéréotypes sexistes, rapporte France Info.

Si la France reste toujours en retard dans le développement du livre numérique, les secteurs du livre pratique et de la littérature jeunesse pourraient être de nouveaux relais de croissance. C'est du moins ce que conclut la dernière étude du cabinet de conseil Bain & Company présentée au Forum d'Avignon, rapporte l'AFP.

Davide CaliBlanche-neige et les 77 nains

L'écrivain canadien d'origine haïtienne Dany Laferrière n'a pas choisi de mettre de côté sa carrière littéraire malgré son entrée au sein de l'Académie française (voir notre actualitté). Bien au contraire. Il revient donc en librairie avec deux ouvrages destinés au jeune public, rapporte Canoë.

Nathan rappelle trois livres jeunesse défectueux

Afin de mieux lutter contre le harcèlement et les stéréotypes, UNICEF France a bâti un partenariat avec Tralalere, créateur de contenus numériques éducatifs. Pour aborder ces sujets souvent difficiles à traiter face à de jeunes enfants, voici trois programmes qui ont pour ambition de servir, aux médiateurs comme directement aux enfants, d'outils de dialogue et de réflexion.

À l'origine, il y eut un scandale : celui de Milo Manara, à qui l'éditeur de comics Marvel avait demandé de réaliser une couverture alternative pour le personnage de Spider-Woman, la femme-araignée. Erreur de casting ou vaste incompréhension, la couverture n'a pas déçu : on y voyait une Spider-Woman en levrette sur le toit d'un immeuble, postérieur tendu à l'extrême. L'éditeur avait rapidement retiré la couverture, devant le tollé.

Avec la nouvelle année, la galerie Gallimard inaugure une exposition, consacrée au livre jeunesse. Elle accueille ainsi les artistes du catalogue Les Grandes Personnes, maison d’édition fondée en 2010. Cette fois, on y retrouvera aussi des œuvres qui ne sont pas destinées à être reproduites dans un livre…

Le format EPUB a offert des fonctionnalités précieuses pour l'accessibilité des livres numériques. Mais pour une partie de la production seulement : les ouvrages illustrés, de jeunesse, de cuisine ou encore les beaux-livres, restent encore illisibles pour un lectorat empêché. Mais la recherche progresse, en témoigne un projet de la Fondation italienne LIA.

En partenariat avec la Fondation d’Entreprise La Poste, les éditeurs Jeunesse du Syndicat national de l’édition initient en 2017 le premier prix national de littérature ado. Nommé « Prix Vendredi », en référence à Michel Tournier, il récompensera un ouvrage francophone, destiné aux plus de 13 ans, désigné par un jury composé de professionnels.

Depuis janvier dernier, les éditions Hors Collection offrent une plongée dans un monde ancien, que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, et que même ceux de trente ans ne peuvent que deviner. Le livre de ma jeunesse aborde les années passées, et une nouvelle salve de 10 titres poursuit la vie de cette collection.