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Littérature française

La Fille du roi crapaud

L'enfant de la princesse cygne et du roi crapaud : ce symbole de la double nature humaine, dû au grand conteur danois Andersen et repris ici par Birgitta Trotzig, est le point de départ d'une oeuvre insolite, d'une grande intensité. L'histoire, qui se déroule dans le sud de la Suède, couvre trois générations. Vers la fin des années vingt, une jeune paysanne, enceinte d'un vagabond, part pour la ville, où elle accouchera d'une fille. Elle y mènera une existence misérable d'ouvrière, élevant son enfant, une petite noiraude un peu demeurée, un être à part dont on se moque. Plus tard, celle-ci aura un fils, au destin encore plus tragique que le sien. L'histoire se répète : la faute engendre la faute, aux yeux d'une société cruelle, à l'esprit étroit, mais où les conditions de vie changent, insensiblement, au point que la grand-mère, restée seule, ne s'y retrouve plus. Ce qui fait la force du récit, c'est le jeu des contrastes, la coexistence des extrêmes : gel et feu, lumière et ténèbres, visions de l'univers et moeurs de province. Toutefois, le grand thème de ce roman, c'est l'amour, avec la violence obscure de l'instinct, mais aussi la tendresse et la compassion.

04/1988

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Littérature étrangère

Doubles vies

«Deux mondes étranges - difficile de dire s'ils étaient réellement opposés, si l'un ne naissait pas de l'autre. Mais difficile de dire lequel naissait alors de l'autre. Le monde du soleil était clair, cruellement visible, c'est dans sa lumière aveuglante que la guerre avait été menée, c'était à la lumière tranchante comme un couteau qu'elle peinait jour après jour jusqu'à la fin du jour (la lessive sur la pierre du lavoir, le couteau pour tailler la canne à sucre). Et au soleil appartenait aussi le sexe, c'était une des ouvres à la fois généreuses et incompréhensiblement destructrices du soleil, c'était au cours de la chaleur de la sieste de midi que les étrangetés les plus étranges se produisaient, d'elles naissaient alors soudain des enfants qui saignaient et criaient, avec des yeux sombres et rieurs avec en eux le goût du sang. Et l'autre monde, l'autre être humain ?»Ces trois contes rassemblés ici sont autant de variations sur le thème de la dualité, et confirme le talent de Birgitta Trotzig, qui, livre après livre, explore le monde derrière les apparences dans une ouvre inclassable.

06/2001

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Littérature étrangère

La maladie

La nuit terrestre que Birgitta Trotzig, de livre en livre, fait se refermer toujours plus implacablement sur ses personnages, atteint ici une épaisseur qui donne au livre une dimension de cauchemar épique d'autant plus terrifiant qu'il ne cesse d'être lié aux choses les plus concrètes de la nature et de la vie, et qu'il nous est communiqué selon les règles narratives d'un strict réalisme. La misère matérielle, dans l'univers de Birgitta Trotzig, ne se distingue en rien du malheur métaphysique, de l'absence de Dieu. Et ce serait trop peu de dire que l'auteur affronte ici le problème du Mal : le Mal comme problème a ses rires, ses échappées heureuses, ses défis, son plaisir. Rien de tel dans ce livre, où le Mal, si Mal il y a (mais il n'est pas nommé), règne en maître absolu. Cette vaste parabole est inséparable du cadre où elle se déroule : ciel bas sur les terres plates des champs de betteraves argileux, haies de saules dans le blanc dégouttant de pluie, brume, maisons grises. La seule couleur vive est celle des flammes de la briqueterie et celle de la guerre, des ghettos et des villages incendiés. Nulle psychologie, nulle parole presque, nul dialogue ne relance le récit. Dans le mutisme général, gestes et regards traduisent seuls la "vie intérieure", qui se confond avec les cris muets de l'inconscient, la pensée larvaire du rêve, l'incompréhension, traversée de lueurs de pitié. C'est là sans doute la singularité la plus frappante de Birgitta Trotzig que son réalisme insistant, cruel, presque incommodant, atteigne comme sans la rechercher jamais la force poétique.

03/1977

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Généralités

Peter camenzind

Im Anfang war der Mythus. Wie der große Gott in den Seelen der Inder, Griechen und Germanen dichtete und nach Ausdruck rang, so dichtet er in jedes Kindes Seele täglich wieder. Wie der See und die Berge und die Bäche meiner Heimat hießen, wußte ich noch nicht. Aber ich sah die blaugrüne glatte Seebreite, mit kleinen Lichtern durchwirkt, in der Sonne liegen und im dichten Kranz um sie die jähen Berge, und in ihren höchsten Ritzen die blanken Schneescharten und kleinen, winzigen Wasserfälle, und an ihrem Fuß die schrägen, lichten Matten, mit Obstbäumen, Hütten und grauen Alpkühen besetzt. Und da meine arme, kleine Seele so leer und still und wartend lag, schrieben die Geister des Sees und der Berge ihre schönen kühnen Taten auf sie. Die starren Wände und Flühen sprachen trotzig und ehrfürchtig von Zeiten, deren Söhne sie sind und deren Wundmale sie tragen. Sie sprachen von damals, da die Erde barst und sich bog und aus ihrem gequälten Leibe in stöhnender Werdenot Gipfel und Grate hervortrieb. Felsberge drängten sich brüllend und krachend empor, bis sie ziellos vergipfelnd knickten, Zwillingsberge rangen in verzweifelter Not um Raum, bis einer siegte und stieg und den Bruder beiseite warf und zerbrach. Noch immer hingen von jenen Zeiten her da und dort hoch in den Schlüften abgebrochene Gipfel, weggedrängte und gespaltene Felsen, und in jeder Schneeschmelze führte der Wassersturz hausgroße Blöcke nieder, zersplitterte sie wie Glas oder rannte sie mit mächtigem Schlage tief in weiche Matten ein. Sie sagten immer dasselbe, diese Felsberge. Und es war leicht sie zu verstehen, wenn man ihre jähen Wände sah, Schicht um Schicht geknickt, verbogen, geborsten, jede voll von klaffenden Wunden. "Wir haben

02/2023

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