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Littérature française

Tard-Venu

" Considérés ensemble, ces portraits rivés aux murs évoquaient un bataillon en déroute, les restes d'une légion en pleine débandade, les témoins résignés d'une irréparable débâcle. Avec les moyens du bord, ils luttaient contre un monde en fuite, un monde qui les avait semés et qu'ils tentaient mollement de rattraper. Des retardataires, voilà ce qu'ils étaient, des êtres à la remorque, dépassés par une course délirante, endiablée, dans laquelle ils n'avaient pas demandé à figurer. Personne ne les attendrait plus : ils formeraient à jamais la queue du peloton, l'arrière-garde déconfite, le solde de traîne-savates inaptes à suivre la cavalcade. En avait-il assez vu de ces tard-venus ? En veine de confidences, Jules réveillait les ombres des clients attardés, surgis en pleine nuit, la plupart du temps gris et désorientés, toujours désireux de siffler un dernier verre, d'engager un dernier propos, de reculer l'instant fatidique où il faudra reprendre, dans la solitude de la chambre, le fil de l'intarissable rengaine, le radotage obsédant, le tête-à-tête désespérant avec soi-même. "

10/2021

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Littérature française

Le jour venu

"Lorsque mon père puis ma mère disparurent, j'écrivis L'hirondelle rouge, livre dans lequel j'évoquais la fin de leur vie et cherchais à la douleur une issue. Mais la parution de cette suite de proses ne mit pas un terme au travail de deuil : j'écrivis encore, durant plusieurs mois, des pages, parfois violentes, où je devais aussi bien continuer de creuser la plaie d'angoisse ouverte par la perte de mes parents que formuler avec plus de force ce désir de vivre dont l'apparition rêvée d'une hirondelle rouge avait un temps figuré le retour... Ainsi est né Le jour venu, d'abord affrontement direct avec l'ombre de la mort qui menace, puis accession à une sorte de paix dans la simple lumière d'un jour qui se lève. Quel est le point commun aux deux faces de ce livre, l'une obscure et l'autre lumineuse, sinon l'idée d'attachement ? L'écriture, qui noue des mots ensemble, veille sur nos liens : attachement aux êtres chers et à leur mémoire, à ce monde et à sa beauté, à la terre qui nous porte comme à la langue que nous parlons et qui permet de maintenir le fil de la présence". Jean-Michel Maulpoix

02/2020

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Poésie

Au mouvement venu

La poésie d'Amélie Margueritte retient d'emblée par le refus qu'elle manifeste d'une célébration immédiate du monde : "Mettre à distance ou/entre parenthèses/ le monde/ne change rien : Il est là". Mais ce refus initial n'est que suspens : tout au long du recueil, c'est bien ce "là" du monde qui apparaît pour lui-même dans une lumière à la fois douce et implacable. Non pas tant l'être ainsi du monde que son impossibilité d'être autre. Il y a une permanence et comme une stupeur du monde, puisqu'en lui "il n'existe aucun événement" ; il faut donc se rendre à l'évidence et rendre les armes : "je prolonge le monde tel que je l'ai trouvé". Ce mélange d'étonnement et de résignation donne alors aux choses un éclat singulier : celui de leur présence pure, déroutante, parfois drôle mais toujours quelque peu amortie par la distance. Cette distance est aussi celle d'une voix, proférée comme de nulle part, en une sorte d'exil fondamental : absence de lieu (" je n'avais pas lieu") qui est aussi bien absence de l'événement ("il ne m'est rien arrivé"). Voix qui est d'abord celle de l'enfance, dans laquelle baigne une partie du recueil, où règnent la banalité et l'étrangeté, l'étrangeté de la banalité. C'est de cette enfance que l'on ne cesse de sortir sans cesser d'y revenir, en une interrogation sur l'identité qui devient quête du lieu. Dès lors, le recueil tout entier se donne comme une lente initiation, fragmentaire et fragile, à la lumière de laquelle les situations, les corps, les animaux ou les oeuvres, en particulier picturales, accèdent à une beauté nue. Ce lieu est évidemment celui de la poésie même, où retentit ici une voix neuve.

11/2023

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Littérature française

Le jour venu

" C'est ainsi qu'à nous, il ne peut être tenu rigueur de quoi que ce soit. A la naissance, nous avons déjà tout réussi. Nous triomphons dans nos affaires terrestres, célestes, nos comptes en banque et nos adultères, car chaque matin, par la grâce du Très Haut, nous apparaissons neufs, prêts à nous asseoir à la table de Dieu. Dieu, qui, machinalement, nous répare. Il est là, notre secret éternel. Il est là, le Maroc qui a gagné son indépendance. " On entend là une voix inhabituelle dans la littérature maghrébine, celle d'un jeune bourgeois égoïste et satisfait, manifestement distincte clé celle de l'homme qui écrit. Mais cette voix ne demeure pas figée dans ses certitudes. Nous sommes dans les années quatre-vingt et, sous le regard du garçon qui s'exprime, différents univers vont se révéler : celui des beaux quartiers, celui des bidonvilles et celui d'une spiritualité tenue secrète. Avec l'aide d'un journaliste, le narrateur abandonne son environnement familier pour franchir plusieurs portes interdites. Est-ce à dire que sa vie confortable, familiale, va être définitivement modifiée.

04/2006

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Littérature française

Le hors-venu

Le conte serait-il archaïque et essentiellement destiné aux enfants ? Une âme enfantine sommeille pourtant en chacun de nous, et ce genre — distinct de la nouvelle, qui s'enracine davantage dans le réel — nous amène à descendre jusqu'aux tréfonds de nous-mêmes, loin de la réalité rationnelle et des constructions rassurantes. A ce titre, le conte est au coeur de la modernité. Pourquoi "contes brefs" ? La brièveté peut suffire à nous faire pénétrer dans le chaos intérieur. Refuser le délayage, rechercher au contraire l'ellipse, le raccourci, l'allusion, c'est faire confiance au lecteur. A travers une soixantaine de contes, Le Hors-venu nous parle du double que nous tenons sous clé au fond de nous car inconvenant — ce qui rend vaine la question "Qui suis-je ? " —, de notre rapport à l'animalité, de la difficile quête d'origine — serait-ce la voix d'un paradis perdu ? — et de bien d'autres peurs, rêves et nostalgies soigneusement cachés.

09/2016

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Littérature étrangère

Venu du temps Dièse

Récit féroce et jubilatoire du gouffre identitaire et culturel où l'effondrement de "l'Utopie" a précipité la société roumaine, Venu du temps dièse, épopée parodique et amère, est un roman, certes, mais aussi un témoignage documenté en diable du postcommunisme en Roumanie. Bogdan Suceavà, d'une plume acérée, nous plonge au coeur de cet invraisemblable marécage dans lequel se sont engouffrées toutes les dérives spirituelles que l'on peut rencontrer : pseudosciences, sectes diverses, charlatanismes et messianismes en tout genre. Elles font le lit, la richesse et le malheur de tous ceux qui s'y enlisent ou y prospèrent : nationalistes mystiques, millénaristes, savants farfelus, ex-agents de la Securitate et nouveaux mouchards, jeunes illuminés manipulables, marginaux, exclus, mythomanes insatisfaits, prélats dépassés, politiciens corrompus, médias dilettantes, nouveaux riches désoeuvrés... Venu du temps dièse a déjà été traduit en Hongrie, en Bulgarie et aux Etats-Unis.

11/2012

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