#FBM18 — 14 organisations professionnelles européennes ont présenté un manifeste européen en faveur du soutien de l'innovation dans les secteurs culturel et créatif. « La culture est l'un des plus grands atouts de l'Europe. Mais, dans une ère de changements technologiques, l'Europe a besoin d'une stratégie en faveur de l'innovation plus efficace pour les secteurs culturel et créatif », annonce le manifeste.
Le 11/10/2018 à 15:38 par Antoine Oury
Publié le :
11/10/2018 à 15:38
La Fitzcarraldo Foundation/ArtLab, l'European Creative Business Network (ECBN) et l'european centre for creative economy (ecce) se sont associés avec THE ARTS+, l'espace dédié aux innovations artistiques de la Foire de Francfort, des organisations liées au milieu de l'édition à l'international, dont la Fédération des libraires et éditeurs allemands et l'association des éditeurs italiens, ainsi que différentes institutions culturelles.
Ensemble, les 14 organisations ont planché sur la définition d'une stratégie viable en faveur de l'innovation dans le milieu, tout en identifiant les différents obstacles. S'appuyant sur le fait que le secteur culturel représente 12 millions d'emplois, soit 7,5 % du total de l'Union européenne, les signataires du manifeste demandent un soutien public plus important, pour permettre aux nombreuses start-ups du secteur « d'avoir un impact plus grand sur la société ou le marché ».
D'après le manifeste, le danger est réel de voir des plateformes technologiques étrangères — les GAFA, en somme — diriger l'évolution de la culture et des sociétés européennes dans les années à venir.
Nous reproduisons ci-dessous les principales recommandations du manifeste :
1. Un degré élevé de fragmentation et une mentalité en silo qui reproduisent les différences entre secteurs, langues et pays, malgré une collaboration entre les secteurs et les frontières cruciale.
2. Un manque général d'investissements, d'aides financières et de fonds disponibles : peu d'investissements de la part d'investisseurs extérieurs, et il existe peu de politiques d'aide publique.
3. Les caractéristiques spécifiques des secteurs culturels, et leurs effets sur l'innovation, ne sont ni évaluées, ni comprises. Elles n'ont pas encore été prises en compte par les décideurs publics
4. Les compétences techniques et entrepreneuriales ne sont pas pleinement intégrées.
5. Les chaines de valeur changent, et nécessitent un nouveau modèle économique.
6. Culture et créativité prennent place dans un contexte mondialisé, mais les acteurs culturels et politiques ont encore une pensée trop locale.
1. Prendre en compte la structure convergente hybride des différents secteurs, et mettre en place des leviers plus explicites pour soutenir leur potentiel innovant.
2. Améliorer l'investissement public dans les secteurs culturel et créatif pour réaffirmer leur importance et proposer des programmes de financement sur mesure.
3. Rendre l'investissement plus attractif dans ces secteurs en renforçant les formes alternatives de financement et en ouvrant de nouvelles sources de revenus.
4. Renforcer le dialogue entre les représentants politiques, culturels, technologiques et industriels, ainsi qu'avec les intermédiaires, les acteurs de la recherche et de la société civile.
5. Soutenir une plus large définition de l'innovation pour inclure l'innovation « douce ».
6. Renforcer le caractère international des secteurs culturel et créatif, en améliorant le rôle des politiques de soutien supranationales et des mesures de soutien à l'innovation, plus spécialement au niveau de l'Union européenne.
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