Ce mardi, la vente aux enchères de la collection de livres appartenant à un médecin à la retraite, Philip Murray, a permis à 550 lots de la littérature irlandaise et internationale moderne de trouver de nouveaux acquéreurs. L’événement qui s’est tenu à l’Hôtel Gresham (Dublin) a permis de mettre en vente des ouvrages de grande valeur tels qu’un exemplaire rare d’Ulysse de James Joyce (partie pour 10.000 €) ou encore un exemplaire signé par Harper Lee de son ouvrage To Kill a Mockingbird (éd. Ian Fleming Casino Royale, 1953, adjugée à 4 800 €) qui fait partie de la première édition en anglais du roman.
Le 13/07/2016 à 14:34 par Orianne Vialo
Publié le :
13/07/2016 à 14:34
Couverture de la première édition de To Kill a Mockingbird d'Harper Lee
Selon ses dires, sa collection personnelle comprenait 2 200 livres issus à chaque fois des premières éditions des ouvrages, et 50 lettres de divers auteurs, dont JK. Rowling, Samuel Beckett ou encore Roald Dahl. Pendant 40 ans, l’ex-médecin s’est attelé à forger cette collection et sa correspondance impressionnante avec les auteurs. Certains d’entre eux n’hésitaient ainsi pas à signer les exemplaires que leur envoyait Philip Murray durant tout ce temps.
« Je suis très proche de Seasmus Heaney, John McGahern, Dermot Healy, Cormac McCarthy et Julian Barnes. J’ai pu les rencontrer à diverses reprises » précise l’auteur de la vente. D’ailleurs, d’après les commissaires-priseurs de la vente, environ 90 % des livres proposés à la vente portaient des dédicaces d’auteurs.
Toute la série Harry Potter, signée de la main de JK Rowling, a d'ailleurs été vendue aux enchères pour la somme de 1.800 €, soit le double des estimations de départ faites par les experts, qui l'évaluaient de 800 € à 900 €. Une copie de Waiting for Godot de Samuel Beckett a été vendue pour 3 200 € et un recueil de poèmes Seamus Heaney a été acté pour 2 300 €.
Philip Murray explique qu’il a pris six à sept ans à se décider si oui ou non, il devait se séparer de sa collection d’exception. « Mes trois enfants et ma femme sont des lecteurs voraces, mais ne sont pas des collectionneurs. Ils n’en voulaient pas, et ont eu raison, car cela représente une lourde et grande responsabilité. Il m’a ainsi fallu deux ans pour cataloguer les ouvrages dont je voulais me séparer, car je commençais à prendre certains ouvrages et à me dire "je ne peux pas vendre celui-ci". Ce sont mes livres, je sais ce qu’ils valent, mais une personne non collectionneuse ne saurait pas comment s’y prendre et finirait par faire une erreur. »
Le directeur de la vente aux enchères, George Fonsie Mealy, à la tête de la société Fonsie Mealys Auctioneers — une entreprise spécialisée dans la vente d’objets d’art et de livres rares — a déclaré : « Il s’agit d’une collection de toute une vie, un mélange de premières éditions irlandaises et internationales. » D’après lui, « il y a beaucoup de concessionnaires représentés, et même quelques universités qui recherchent des lettres et de la correspondance comme celle proposée lors de cette vente ».
Qualifiée de très intéressante par les commissaires-priseurs, cette vente aux enchères n'est pourtant pas la seule vente du genre à avoir permis aux passionnés de livres anciens d'enrichir un peu plus leurs collections. Pour avoir un ouvrage tiré en édition limitée, ou issu des premières éditions imprimées, certains n'hésitent pas à y mettre le prix. Avec 40.000 € investis pour un album universel de Tintin au Congo — c'est-à-dire un album dont les bulles ne contiennent aucun texte — datant de 1948, la maison d'enchères en ligne Cartawiki.fr a fait fort.
Cependant, elle est bien loin du livre de contes de fées Aus Grimms Märchen, signé par Anne Frank, qui a été remporté pour 55.000 $ lors des enchères organisées par la Swann Auction Galleries en mai dernier ; et encore plus loin du premier tirage de Das Kapital, vendu au plus offrant par Bonhams Londres le 15 juin dernier pour la somme de 218.500 £ (262.250 €). L'ouvrage a dépassé — et de très loin — les estimations de départs faites par les commissaires-priseurs, qui pensaient en tirer 120.000 £, soit 150.000 €.
(via Irish Examiner et Irish Times)
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