Il aura fallu un article récent du Figaro pour que j’apprenne l’existence de l’œuvre de Jean-Pierre Martinet. Je lisais pourtant le Monde à l’époque où ses livres sont parus mais il ne me semble pas qu’il ait jamais été question de lui. Il était simplement un inconnu au bataillon littéraire dont les ouvrages ne se sont vendus qu’à quelques centaines d’exemplaires en leur temps, ce qui, sans doute, ajouta à son amertume.
Par Henry Jean-Coudy
Le 22/07/2018 à 09:00 par Les ensablés
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22/07/2018 à 09:00
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En cherchant un peu, on apprend que Martinet, né dans la dernière des années creuses, à Libourne, a fait l’Idhec (Institut des Hautes Études Cinématrographiques), travaillé à l’ORTF puis exploité un kiosque à journaux à Tours avant de revenir à son point de départ, Libourne, petite ville endormie et autrefois étape vers Bordeaux (avant le TGV) où il a fini par mourir, jeune, des suites d’une consommation trop élevée d’alcool.
« Parti de rien, Martinet a accompli une trajectoire exemplaire : il n’est arrivé nulle part », aurait-il dit de lui-même, parodiant Pierre Dac.
Mais Martinet s’est trompé : il a produit une œuvre étrange, puissante et déroutante, et il n’est pas étonnant qu’elle se soit si peu vendue. Elle est très éloignée des romans d’aventures ou des divertissements de plage. Finalement, l’oubli a triomphé.
Pour en donner un aperçu, un extrait de la postface de son copain l’écrivain Alfed Eibel : « Avec Martinet, je suis sûr de m’embarquer sur le radeau de la Méduse, de patauger dans les marécages du comte Zarrof. Je songe aux Caprichos de Goya. Le peintre espagnol fixa pour l’éternité les grimaces d’une société corrompue enfermée dans ses fantasmes lugubres. Martinet me donne à voir l’envers du paradis ».
Ajoutons l’influence de Beckett sur l’œuvre de Martinet, et on aura compris que cet écrivain n’était pas, du moins en littérature, un drôle, et son roman ne l’est pas non plus.
Le roman commence d’ailleurs bien : « Rien. Personne. Céleste sentait qu’elle ne tarderait pas à avoir un malaise ; il y avait déjà un bon moment qu’elle avançait sans plus très bien savoir où elle allait ni dans quelle ville elle se trouvait. »
La ville s’appelle Rowena, elle est quelque part à la frontière franco-allemande, on n’en saura pas plus et ça n’importe pas beaucoup. « On se retrouve à Rowena et on ne se souvient même plus de son propre nom, surtout les années bissextiles ».
Dans cette ville bien incertaine, des êtres font semblant de chercher un sens à leur existence.
Ainsi Monsieur (on ne lui connaîtra pas d’autre nom). Il a loué une immense maison qu’il n’occupe pas vraiment (avec quel argent, on n’en saura pas plus sinon qu’il en a peut-être reçu de sa mère) et où il ne passe que pour se coucher et quelquefois embrasser un luminaire sale… « Ce n’est pas une histoire de lumière, c’est une histoire de prison, sans espoir d’invasion ou de remise de peine. Parfois, Monsieur souhaiterait marcher dans les rues les yeux fermés pour toujours comme le duc de Reschwig en brandissant une canne blanche, et en frappant au hasard non pas pour discerner des contours ou reconnaître un possible paysage, mais pour faire le vide devant lui, et que ce soit vraiment, enfin, le désert. Les couleurs sont de plus en plus violentes, surtout les feuillages, et le ciel aussi. On dirait que la lumière souffre. »
Monsieur est obsédé par les meurtres, les beaux meurtres, proches du crime parfait, dont il garde les chroniques découpées dans les journaux, les accompagnant de lancinantes présences, comme un morceau de Théolonious Monk, « Crépuscule with Nelly », mais Monk est mort n’est-ce pas ?
« Mais la musique. À quel moment cela a commencé, il ne sait plus. Ni quand les mots l’ont abandonné, et tout le reste avec. Si encore c’était le silence, le vrai, le silence de mort. Mais non. Tête vieille du nègre. Avec le bonnet sale vissé sur le sommet du crâne. D’où partent tous les ruisseaux de sueur ? Tête vieille du nègre qui ne produit plus aucune musique, ni ses mains, ni rien. À ne frapper sur aucun piano. Aucune touche blanche ou noire. À flotter invisible dans l’espace. Sale tête de vieux nègre mort, sur laquelle plus jamais la moindre goutte sueur ne coulera, ni bière, ni whisky et tout l’ordinaire humain. Comme Monsieur se sent raciste, ce soir… »
Monsieur est servi par Céleste, femme de chambre qui a été ici choisie alors qu’on la rejetait partout ailleurs, et qui tient impeccable une demeure dont le maître se soucie comme d’une guigne. Il songe même à tuer Céleste, comme il tua à coups de barre de fer un chien jaune qui ne le quittait plus.
Céleste qui aimerait tant servir à quelque chose : « Elle n’était pas de ceux qui se débrouillent tout seuls, ne rêvent que de liberté. N’avoir de comptes à rendre à personne la remplissait d’horreur. Elle se disait parfois que si l’Enfer existe, il doit être peuplé de gens qui n’ont rien à faire, pas la plus petite tâche à accomplir… ».
Céleste qui désire la continuité de son esclavage, qui envisage avec horreur le suicide de Monsieur qui la laisserait seule « La maison éternellement vide, et elle remontant et descendant les étages, ouvrant et refermant les portes, allumant et éteignant les lumières avec l’obstination absurde d’un automate. Elle jeta un œil vers la pendule : toujours quatre heures et demain ce serait pareil et les autres jours aussi, et Monsieur ne rentrerait jamais, il ne se passerait rien, il n’y aurait personne… et elle demeurerait là, sur son tabouret, grosse, inerte, tour à tour brûlante et glacée, mais toujours inutile… ».
Monsieur croisera le duc de Reschwig, déjà nommé, ancien cinéaste au tout autre nom qui eut l’idée de réaliser un film ayant la durée de la vie d’Hölderlin, soit soixante-treize ans, et, comme le poète allemand, en devint fou, se creva les yeux à la façon d’Œdipe et erra, lui aussi, dans les rues de Rowena à la recherche de son effacement…
Rose Poussière enfin, qui vit à l’hôtel Saratoga, hôtel sans clients, « où elle occupait une petite chambre depuis des années, n’oubliait jamais d’emporter son parapluie, quelle que fût la saison… Elle savait bien que la moindre goutte de pluie pouvait lui être fatale et la désintégrer ».
Rose Poussière qui fut sans doute Edwina Steiner, morte à « Mathausen, très exactement, au moment où les nazis se livraient à une chasse impitoyable aux malades mentaux. Elle pouvait, affirmait-elle, produire les documents qui attestaient officiellement sa mort. Bien sûr, personne ne les avait jamais vus ».
Rose Poussière, les garçons d’hôtel se moquent d’elle sauf l’un d’entre eux, dont elle attendra un rendez-vous qu’elle seule a imaginé ; Rose Poussière, dont la beauté d’avant Mathausen affolait les hommes ; aujourd’hui « La chevelure violette, hirsute, le visage de débâcle, blafard, le maquillage approximatif mélangé au sang à peine séché ».
À ces ombres parfois drôles, le commun est « qu’ils veulent tous affirmer qu’ils sont vivants, mais pas un seul n’est capable d’en apporter la preuve. Résultat : même l’éternité pourrit… »
Ce fut le dernier roman de Jean-Paul Martinet, qui ne recueillit pas plus de succès que les autres ce qui le conduisit à ne plus écrire et à mourir sept ans plus tard.
Pourtant, comme je le disais en commençant, Martinet peut être aujourd’hui considéré comme l’un des « passants considérables » de la littérature de la deuxième moitié du vingtième siècle (on me pardonnera l’emprunt à Mallarmé) qui restent alors que bien des vainqueurs d’hier sont oubliés.
L’Ombre des Forêts, édité une première fois en 1986 à la Table Ronde a été réédité en 2008 par la même maison dans la collection « La Petite Vermillon ».
Jean-Pierre Martinet - L'ombre des forêts - Editions La table Ronde, coll. La petite vermillon - 9782710330868 - 8,70€
Paru le 16/10/2008
246 pages
Editions de La Table Ronde
8,70 €
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Bien que publié aux Etats-Unis à la fin des années 60, Le Parrain de Mario Puzo a connu un destin incroyable. Avec l’adaptation en trilogie par Francis Ford Coppola au début des années 70 ce récit est devenu une saga internationalement célébrée.
13/03/2024, 16:54
Plaquant son job d'attachée parlementaire, Alice se réfugie loin de l'agitation, dans le Pays basque : direction Saint-Just. Ici, sa famille à conservé une maison, dans la ville natale de sa tante Diane disparue 20 ans plus tôt. Le mystère est depuis resté complet. Au contact des habitants, passant au crible les archives, elle découvre l'existence d'une jeune fille nommée Rose, abritée en secret par sa tante.
13/03/2024, 16:18
Rivière-Brûlée. Petite municipalité bucolique du Québec. Tout débute pourtant sous les meilleurs auspices ce vendredi de la fin août, lorsque trois adolescents, Judith, Abigail et Alexandre, décollent pour leurs journées au grand air. Le projet ? Camper en forêt.
13/03/2024, 15:15
Dans le petit village fictif de Tordinona en Italie, la population est coincée par une violente tempête de neige. Les gendarmes Marcus et Nadia, s’apprêtaient à quitter les lieux, mais sont stoppés net. Le garde champêtre Orazio a découvert le corps de Caroline Gay, 17 ans… morte. Morte ?
13/03/2024, 12:53
Dix ans après le succès phénoménal de La Liste de mes envies – 1,5 million d’exemplaires, best-seller international traduit en trente-cinq langues, adapté au cinéma et au théâtre – Grégoire Delacourt réussit, avec La Liste 2 mes envies, son pari : le retour de Jocelyne, la mercière d’Arras, encore plus surprenante, plus drôle et plus touchante.
13/03/2024, 09:58
BONNES FEUILLES - Dans son ouvrage sur La Guerre du Péloponnèse, Thucydide, témoin direct des événements, offre un récit fondamental pour comprendre ce conflit majeur de l'antiquité grecque. Donald Kagan, en s'appuyant sur cette source essentielle, engage un dialogue avec Thucydide, considéré comme le père de l'histoire moderne.
13/03/2024, 07:30
BONNES FEUILLES - Le Harivamsha, un texte ancien de 118 chapitres, s'inscrit dans la continuité de l'épopée majeure du Mahabharata. Ce livre porte le nom d'Hari, une appellation de Krishna, incarnation de Vishnu, et de Vamsha, signifiant lignée, dévoilant les origines divines et les exploits terrestres de Krishna.
13/03/2024, 06:30
Il y a 10 ans disparaissait Gabriel García Márquez. L'écrivain sud-américain laissait derrière lui une oeuvre vibrante et sensationnelle, dans laquelle se trouvent deux romans de légende : Cent ans de solitude et L'Amour au temps du choléra. Dans ses tiroirs, « Gabo » — comme on le surnomme chez lui — avait pour ses lecteurs une dernière pépite, un roman presqu'achevé, Nous nous verrons en août. Le livre fait l'objet d'une sortie mondiale en ce 13 mars 2024. En France, c'est Grasset qui le publie dans une traduction de Gabriel Iaculli.
13/03/2024, 05:49
David Barone est un adolescent – donc rebelle – de 16 ans. Dans ce village du sud de la France, près de la Garonne, il navigue entre un père, un marin-pêcheur peu loquace et des amis lycéens. Cette année sort l'album Nevermind de Nirvana : David, avec son binôme Alicibiade, se rêve en rockstar dans son garage. Mais sa vie prend un tournant inattendu en découvrant un vieux tableau de sa mère dans l'atelier de son oncle Thomas, détective privé excentrique et peintre frustré.
12/03/2024, 15:31
François Jarrige est historien, il a travaillé sur le progrès, l’industrialisation de la France, le refus des machines (luddisme)… et propose une histoire bien différente de celle que l’on croit connaître spontanément, sans y avoir trop réfléchi, sans en avoir été trop informé. Par Orélien Péréol.
12/03/2024, 14:24
Les Jeux olympiques s'en viennent et ouvriront un temps de célébration pour le sport, au niveau mondiale. Philippe Delerm et le photographe Bruno Mazodier ouvrent une autre page : celle d'un recueil de textes poétiques et de photos spontanées pour rêver le football à hauteur d'enfant.
12/03/2024, 07:00
BONNES FEUILLES - Au deuxième siècle de notre ère, Denys le Périégète compose pour les écoles d'Alexandrie un manuel de géographie en vers. Ce périple fascinant à travers le monde connu des Grecs explore fleuves, montagnes, îles, rivages, villes civilisées et peuples barbares, croisant sur son chemin les empereurs romains, la nef Argo et Ulysse le rusé.
12/03/2024, 06:30
BONNES FEUILLES - Dans le contexte d'un conflit global imaginaire, des enfants adoptant des comportements matures se retrouvent confinés dans une salle de classe dirigée par une institutrice atypique, dont la mission principale est de les déconditionner de leur savoir.
11/03/2024, 17:53
Les années folles. Paris, 6e arrondissement. Au 23 de la rue Duguay-Trouin, non loin de Montparnasse, Madame Ernest occupe sa petite loge en tant que concierge. Anciennement fleuriste, elle avait quitté son petit boulot pour se marier à un certain Ernest Bouscadier – qui avait finalement perdu la vie au cours de la guerre, laissant sa femme derrière lui. Depuis, elle veille avec soin sur la réputation de l’immeuble dont elle a la responsabilité…
11/03/2024, 15:47
BONNES FEUILLES - En pleine tempête, un chalutier tentant d'échapper à la capture est finalement intercepté par un hélicoptère des forces spéciales. À bord, le cadavre de la jeune Anika, dont toute l'Islande a suivi la disparition avec anxiété.
10/03/2024, 07:30
BONNES FEUILLES — Yuan, un camionneur chinois, est impliqué dans le transport de charbon extrait de mines illégales à ciel ouvert. Il parcourt de longues distances pour livrer sa marchandise, dans l'espoir d'en obtenir le meilleur prix possible. Son collaborateur, Wei, joue le rôle d'intermédiaire, négociant les tarifs avec les acheteurs. Cependant, les choses prennent une tournure dramatique lorsque Wei trahit Yuan dans le but de lui dérober son camion.
10/03/2024, 06:30
BONNES FEUILLES - Dans cette œuvre de fiction inspirée par un événement réel, une femme remet de façon impromptue son enfant à un jeune homme sur le quai d'une station de RER avant de disparaître dans la foule. L'incident, qui se déroule en un instant, voit la mère s'éloigner, laissant derrière elle son bébé avec cet inconnu visiblement perdu.
09/03/2024, 07:30
Flaubert poursuit l'écriture de son roman Madame Bovary entamé depuis plusieurs années – en attestent ces pages noircies éparpillées sur la table de travail. Si Gustave sera Emma, il peine encore de grandes difficultés sur la forme que prendra son récit. À l’oeuvre, d’Éric Laurent, nous transporte dans le petit monde flaubertien, à la recherche des processus de création…
08/03/2024, 16:07
Cet ouvrage collectif fait un tour plutôt complet de ce qui pourrait sortir la démocratie d’une espèce de torpeur, visible principalement dans le manque de participation aux élections et dans le discrédit porté sur les élus. Pour René Dosière et Gaël Giraud, qui dirigent cet ouvrage, des périodes historiques ont été des moments « instituants », 1940, 1958... Ce livre se donne pour but de lancer des idées pour préparer ce renouveau instituant nécessaire. Par Orélien Péréol.
08/03/2024, 14:14
Joël Dicker semble tenir avec Un animal sauvage le premier énorme succès littéraire de l'année. En cette 9e semaine, le nouveau roman de l'écrivain suisse se vend à 81.835 exemplaires. Il s'agit là du meilleur démarrage de sa carrière. Avec sa maison d'édition, Rosie & Wolfe, il a eu la bonne idée de sortir dans le même temps la version poche de L'affaire Alaska Sanders, qui prend la 2e place avec 22.451 ventes.
08/03/2024, 11:03
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