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Pour une définition du livre numérique

C'est comme le problème de l'oeuf de Christophe Colomb : on n'a pas besoin de définir l'oeuf (ni même s'il a précédé la poule ou pas), juste de savoir s'il faut le cuire avant de l'ouvrir

Le 04/01/2012 à 18:36 par Clément Solym

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Publié le :

04/01/2012 à 18:36

Clément Solym

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ActuaLitté
Un livre, c'est de l'inachevé fermé.
Antoine Emaz, Cuisine.
Merci J-Y.F. !
centre de gravité

Non, pas besoin de définir le livre numérique, on laisse ça aux calculateurs de TVA, de prix unique, de prix par rapport à la version imprimée, de marchands de toute sorte.

Axiome de départ : on n'a pas besoin de définition du livre numérique pour le lire.

La question c'est celle du changement de centre de gravité. Si on utilise l'expression livre numérique on le spécifie par rapport à livre non numérique, donc un objet matériel lié à un contenu précis, qui s'est progressivement constitué (dès avant le codex) en notion de livre, a pris son essor via l'imprimé pour continuer d'évoluer jusqu'à l'époque moderne, mais soudain, en deux ou trois décennies (déjà) s'est laissé dérober que sa nécessité d'objet soit liée à sa nécessité de contenu. Les grandes bases de données scientifiques, médicales ou juridiques, les grands dépôts d'images (anatomie, astronomie, histoire) ont installé les premières ce territoire hors livre, en ce qu'il concerne notre mémoire, notre héritage, notre pratique. On ne met pas assez l'accent sur le fait que le basculement de ce qui reste du livre n'est que la queue de comète du bouleversement de civilisation quant à la forme d'archivage et transmission de ses savoirs.

Ont suivi les savoirs techniques, y compris de la technique du texte, les réserves d'outils, y compris les dictionnaires (et bassins de dictionnaires), l'encyclopédie elle-même (et la révolution d'une encyclopédie mobile, participative, en mouvement permanent qu'est Wikipedia, en dédoublement quasi instantané et de notre navigateur et du livre qu'on est en train de lire), enfin la bibliothèque en voie de généralisation, pour compléter cette migration. Et pourtant, avec l'ultime transfert qui s'opère sous nos yeux, celui de la bibliothèque, on a la part symbolique du basculement.

Autant dire que dans tout cela, la notion réservée au livre numérique est bien congrue. Il reste que la création artistique était tout entière dans ce résidu, et donc nous-mêmes, et nos rêves.

nous sommes déjà sortis du livre

En contrepoint, la création et le travail esthétique du texte – dont le livre n'a jamais été qu'un aspect de la réalisation matérielle –, trouve dans le web une démultiplication et une intensification, tout simplement d'abord parce que réduction de la distance à notre propre usage : le lieu de publication est le lieu d'écriture, et parce que les usages qui fondaient l'écart de la littérature, rapport à la documentation, à l'enquête, à l'image, à la réflexion et l'agora, ont aussi installé leur campement principal sur le web.

Avec pour effet trompeur que ce que nous demandions originellement au livre, et créait cette inquiétude de ce qui pouvait s'en perdre dans la mutation, ne concerne plus alors que sa fraction spécifiquement marchande, dans sa disponibilité commerciale immédiate.

Et pourtant – dans les courriers reçus quotidiennement pour propositions que je décline (un peu égoïstement, parce que je préfère qu'on m'invite avec Pifarély pour ce que je considère comme mon art plutôt que pour la papote technique à l'attention de « notre revue destinée aux professionnels du livre » ou de « notre journée d'étude à l'attention des professionnels de l'édition », presque un tic puisqu'ils ne se sentent plus autorisés à l'expression chaîne du livre), de plus en plus l'impression que la référence même au livre ne nous est plus utile et que c'est cela qui m'éloigne. Que Livre au Centre soit le premier Centre régional du livre, ce matin même, à se dissoudre dans une entité plus large qui s'intitulera livre, image, culture numérique est quasiment un bon signe au regard de leurs équivalents qui dans la plupart des régions en sont restés à l'âge de la charrue à cheval.

Le paradoxe est donc que nous n'avons plus à nous déterminer depuis cette instance, et qu'en même temps les autres ont déjà pris l'habitude de nous tourner le dos. Lire, c'est difficile : m'interloque en permanence cette facilité de sites pourtant pointus pour les questions de mutation numérique à promouvoir les valeurs littéraires les plus consensuelles. Comment se faire lire ? (Cela aussi pourrait être une définition a minima du livre numérique : ce qui contribue à nous faire lire. Récente expérience en lisant récemment, dans une bibliothèque, les textes d'un auteur qui m'importe, et travaille dans cette bibliothèque : – Ah bon, ce que t'as lu, c'est dans son site ?)

le web suffit

Alors, évidemment, le web nous suffit, il est notre chantier, notre ressource, on y interagit et on fait interagir les textes avec qui les lit.

Non seulement le web devient la base de marche principale, mais ce qui est transmis à l'imprimeur sous le nom de livre, et dont l'objet matériel est la forme transportable et commercialisable, c'est aussi un site web complet, fermé, incluant ses ressources (xml), ses grilles graphiques (css), ses métadonnées.

Alors souvent le doute vient : ce que nous nommons livre numérique, n'est-ce pas seulement la projection intérieure que nous faisons – vers ou dans un objet numérique – de notre idée héritée, constituée d'après l'importance, fétiche et réelle, que nous avons constituée du livre imprimé ?

Seulement, le web contient tout, mais ne vient à vous qu'à condition de requérir ce qu'on cherche (travaux Olivier Ertzscheid). La médiation des contenus (question essentielle pour les bibliothèques) peut remplacer les tâches de mise à disposition de ces contenus, va indiquerrecommander, mais ne produira pas le web comme lecture.

Est-ce que notre lecture du livre sous format numérique, dans sa linéarité, sa sagesse typographique, n'est pas que le succédané dans nos usages numériques d'une pratique – qui peut être parfaitement noble, notamment pour ce qui concerne l'écart, la concentration, l'imaginaire, le travail intérieur –, que nous avions appris à constituer dans le livre ? Apprentissage très savant d'une pratique complexe – la lecture – dont rien par ailleurs, ni la socialité, ni la technologie propre (quoi de plus technologiquement complexe qu'un livre de poche) n'aurait besoin d'être alors redéfinie ?

Ce que les bases de données ont bouleversé des autres savoirs n'induit pas forcément une exigence de réactualisation pour nos pratiques de lecture. Mais l'écosystème par lequel ces lectures respiraient et reflétaient et représentaient et subvertissaient le monde, lui, s'est établi dans un autre champ. C'est la fonction littérature qu'il nous appartient d'y reconstruire, dans l'intérieur même de ces usages numériques qui sont désormais le camp principal de notre rapport au monde. Comment imaginer alors que cette fonction, si on la nomme livre numérique, se suffise de la transposition du livre ? Pas besoin pour autant d'entrer dans les absurdes articles de la Loi du prix unique pour le livre numériquepitiébureaucratique désavouée par ses concepteurs même, et qui ravale tout cela sous le mot d'accessoires.

Alors, le web. En quoi le web suffit, et ne suffit pas à la fois. En quoi l'éditorialisation peut se déplacer de la construction textuelle à l'objet en soi éditorialisé qu'est un site web, tout en gardant l'éventuelle spécificité induite par la production collective.

Questions qui pour moi ont lourdement résonné ces dernières semaines avec le travail entrepris (en binôme aveugle avec NumerikLivres) sur un site majeur de la création contemporaine, réflexion en prise autant avec le monde qu'avec le web lui-même, La Grange de Karl Dubost (oui, Karl) devenue livre numérique avec L'ange comme extension de soi.

on ne contourne pas l'argent

Il y a le petit bout de la lorgnette : si le site est notre atelier artistique en lui-même, comment assumons-nous la rémunération de cette création. Ce n'est pas un argument qui tient. La création de crête, littéraire ou picturale ou autre, ne s'est jamais déterminée par ses modes de rémunération. Des Flaubert ou des Proust n'auraient rien fait sans l'argent familial (je pourrais m'appliquer ça à une échelle bien plus humble), et pas besoin d'aller convoquer les figures de Rimbaud ou Baudelaire ou Isidore Ducasse comme antidotes. Des oeuvres essentielles comme celles de Ponge ou Kafka peuvent naître en parallèle d'une vie salariée, et le domaine public est tout engorgé d'auteurs professionnels oubliés.

Si la bascule prend un tour dramatique, ce n'est pas à cause du numérique, mais pour l'effondrement de tout l'écosystème, stages et ateliers, commandes radio ou télé, invitations dans les universités (étrangères, tranquillisez-vous), qui permettaient à ceux comme moi de tenir. Autre versant : en 10 ans, la courbe de répartition des ventes de livres a changé radicalement : en 1984, le Médicis pour l'époustouflant Cherokee d'Echenoz, c'était 35 000 exemplaires, mais mon 1er roman, Sortie d'usine, 2500 exemplaires. Aujourd'hui, la baisse du coût d'impression fait qu'à partir de 350 exemplaires vendus on est content, et qu'après 5 semaines ne restent en librairie que la minime poignée de daubes qu'on retrouvera partout et dont les ventes s'envoleront bien plus qu'un Goncourt d'il y a 10 ans.

Ce métier n'est plus un métier dedésir, à quelque intersection qu'on le prenne. La création littéraire était entièrement dépendante de cet écosystème édition chercheuse / librairie militante : le numérique a été d'abord un exil ou un contre-territoire, il en est maintenant le territoire même, non par compensation ou revanche, mais simplement parce que tous les usages, musique, sciences, image, la presse même, se sont établies sur ce territoire. Et pourtant, l'immobilité figée d'une énorme masse d'auteurs de l'imprimé, alors que tout se craquèle autour d'eux, et qui se souviennent de nous envoyer un mail seulement quand ils sortent un nouveau livre : on les aura pourtant assez prévenus, on leur aura de si longtemps tendu la main.

Mais cette gratuité (faire un site ne coûte rien, s'auto-publier sur Amazon et Apple ne coûte rien, écrire ne coûte rien) qui est valable à l'échelle individuelle ne l'est plus à l'échelle (micro)collective : les grandes plateformes ont beau déployer leurs outils d'auto-publication, et un des axiomes d'Internet étant que la réalisation la plus complexe ou sophistiquée puisse être réalisée à partir de logiciels libres, j'appelle tout simplement livre numérique l'établissement d'un (micro)circuit économique, basé sur la rétribution du service plus que et non sur le transfert de l'objet matériel, fût-ce la commodité du fichier transféré, qui permet l'établissement de ce collectif, incluant évidemment l'auteur (et l'idée d'une rémunération 50/50 auteur/structure c'est une question de fond posée à l'édition fossile), mais – pour publie.net question décisive, et pour l'instant si on y arrive c'est plus grâce à la générosité des bibliothèques qui s'abonnent que sur les ventes elles-mêmes – de pouvoir installer un circuit qui, lui, ne peut être basé sur le bénévolat : les heures de code et préparation éditoriale de 2 personnes (je ne me compte pas, et d'ailleurs c'est de + en + eux qui font le boulot, tant mieux, rapporté à la trentaine de textes qu'on a devant nous en retard), et côté Immatériel-fr l'appui sur une cellule d'action sans laquelle on serait au mieux dans ce circuit d'auto-publication...

Dernier point pour ce qui concerne cette question économique (pour ça que maintenant j'arrête avec les entretiens et trucs du genre, où on n'y coupe pas de ces questions niveau zéro du consensus sur le coût réel d'un eBook ou ritournelle sur le modèle économique – ben non, j'en ai pas – sans parler de cette prolifération d'études ou de rapports et de consultants devenue une profession bis pour d'aucuns qui ne savent pas trop faire autre chose), c'est précisément la constitution d'une validation symbolique.

Les journaux littéraires traditionnels savent évidemment qu'ils sont progressivement court-circuités : la médiation du web se fait par le web, pas mon genre d'aller me plaindre que les médias tradis s'intéressent à nous à propos des liseuses sous les sapins de Noël et non pas sur les formes et contenus des auteurs qu'on publie. Si nous entrons dans cette guerre, c'est parce qu'elle en est une : non, mieux vaut les happy few que la com' pour vendre, à nous de nous organiser pour tenir. L'idée de coopérative pour publie.net c'est parce qu'on ne délègue pas cette instance verticalement à l'éditeur – un écosystème d'écriveurs/liseurs/blogueurs qui devient l'instance principale d'une recommandation éclatée, diversifiée, curieuse, et fait naître en elle-même des initiatives textes-réseau (les vases communicants, leconvoi des glossolalies, les 807 et d'autres) qui est à chaque pas la récompense, et établit désormais le contrat de départ, pour éviter les fausses attentes.

Mais en imposant un catalogue, en montrant notre capacité à le diffuser, on établit ce repérage et cette validation symbolique nécessaire aux textes. Si cela induit la rançon d'une coupure avec les modèles basés sur le gratuit, j'assume.

sur quoi vous lisez ?

Et donc rien dans tout ça qui justifie d'en passer par cette instance, le livre numérique.

La fonction crée l'organe ? Depuis l'arrivée de l'iPad, j'avais délaissé la lecture sur liseuse à encre électronique, mal foutu, trop sommaire, aussi sexy qu'un Minitel. Le Kindle s'était inséré dans mon environnement, mais pour les fonctions parallèles à la lecture : plutôt pour se procurer des textes qui m'étaient nécessaires, sous réserve de leur disponibilité numérique. Aujourd'hui encore, pour mon petit polar américain en cours des heures loisir, une ou deux fois par mois c'est sur Amazon US que je me le procure, même si je le lis de nuit ou en sieste ou train plutôt sur l'iPhone ou l'iPad.

Il reste qu'à l'automne sont venus 2 grands chocs : l'arrivée enfin d'un vrai système concurrentiel de librairies numériques. Merci à iTunes d'avoir été notre poumon depuis 1 an 1/2, mais la surprise c'est qu'on vend encore plus sur iTunes depuis qu'on s'est mis aussi à vendre sur Kindle et Fnac/Kobo, plus les indépendants qui se défendent toujours, FeedBooks qui est reparti de l'avant, et ePagine. Exit par contre les libraires indépendants, de leur propre fait : ils ont eux-mêmes décidé, semble-t-il, de ne pas prendre pied dans cet univers. Pour nous, une situation désormais concurrentielle, qui impose à chaque acteur de disposer de sa propre médiation active, donc de valoriser les contenus qu'ils proposent, en tant qu'éditeur on ne peut qu'en bénéficier.

Deuxième onde de choc récente, enfin des outils à lire dont le prix s'établit à 100 euros ou autour. Et pas des outils au rabais : j'ai sur ma table une Fnac/Kobo, simple et facile, très excitante à lire, et dans ma poche quand je sors une Bookeen Odyssey, objet plus riche au toucher et dans les fonctions, capacités d'affichage et options vraiment un outil qu'on a plaisir à considérer comme sien : j'ai recommencé à lire sur liseuse – les 2 gérées via l'indispensable Calibre bien sûr. Constat qu'une fois que ces bêtes-là sont dans votre environnement, vous avez du mal à revenir en arrière vers le papier. Constat que le combat désormais dans la qualité et la singularité de l'offre, et le service au lecteur qui les accompagne. Tous les curseurs changent, pour nous auteurs, et change aussi, pour nous éditeurs, la complexité : armer un texte pour sa diffusion numérique c'est un travail bien plus complexe (on apprend à le faire, on a moins envie par contre de partager le côté artisanal de ce savoir) que ce que c'était il y a 6 mois ou un an.

La justification du livre numérique, c'est le travail qu'on met dedans.

Se stabilise un modèle où ces principaux supports (l'iPad, les smartphones, le Kindle, la Kobo, l'Odyssey, – manque juste la Sony) proposent chacune un accès one clic(avec fonction repentir pour le Kindle) vers une librairie numérique à peu près globalisée – publie.net par exemple est présent sur chacune. Et c'est bien curieux pour nous de suivre en détail la répartition et l'évolution des panels de nos titres vendus sur chacune de ces plateformes, y compris pour peser sur l'instance d'achat. Et que nous n'aurions pas d'indépendance non plus, en tout cas au regard des textes contemporains qui sont le centre de notre démarche, si nous n'en effectuions pas aussi la vente directe – largement 30% encore, mais qui doit représenter plus de 80% des ventes contemporain. Pour mémoire : année 2010, 10 000 titres vendus, 1er semestre 2011 5 749 titres, 2ème semestre 16 924 (inclut approximativement 1 600 Bartleby distribués gratuitement les 2 dernières semaines, à comparer d'ailleurs aux 250 téléchargements du très bel Afflictionnaire médical de Martin Winckler que nous avions proposé gratuitement aussi les 10 derniers jours de 2010) – cela donne, et nos chiffres sont riquiqui par rapport aux gros de l'édition (qui n'osent pas trop le dire en public, les libraires souffrent assez, mais leur politique a radicalement basculé ces dernières semaines), le contexte de progression actuel.

Et plus je vais dans les facs, plus je constate combien, même de 2 ans en 2 ans, pour les étudiants devant moi le NetBook ou l'ordi est le lieu intime de relation sociale, d'écriture tout spectre, et aussi de lecture dense, justement parce que cette intimité est devenue territoire. Mieux que ça (et ce n'était pas le cas il y a encore 6 mois), la banalisation de la lecture numérique induit qu'ils acceptent désormais le principe du téléchargement payant sur une plateforme comme la nôtre, sans DRM, et à prix respectueux (on a monté un peu, désormais plutôt fourchette 1,99/3,99). Par contre, pas de cadeau envers le bricolage.

Quant à lire sur écran (plaisir de lire longuement sur l'iPad dans la nuit, écran baissé au max dans le noir), qu'il soit de liseuse, téléphone, tablette, laptop, la difficulté n'est pas celle du lecteur : elle nous incombe à nous, qui définissons l'ergonomie des textes proposés.

le degré zéro du livre numérique, la transposition

La question devient alors, côté iPad, comme côté liseuses : c'est quoi, ce qu'on propose ?

Et accepter aussi le côté le plus élémentaire de la réponse : je propose, sur publie.net (plus précisément : chacun de l'équipe propose), ce que j'ai envie de trouver en numérique, et ce que j'ai le droit de proposer en numérique, malheureusement ce n'est pas la même chose.

Je ne vais pas proposer du Paul Bourget ni de l'Anatole France, sous prétexte que c'est facile à numériser et que c'est libre de droits. Mais si j'ai envie de relire les Lettres de Blanqui, et que je me les numérise pour moi (scanner PlusTek OptiBook + OCR ABBYY + Antidote, répétez pas à nos concurrents : mais même pas peur, si on a un beau catalogue, c'est qu'on sait ce qu'on cherche parce qu'on aime les textes, et ça fait bail de mois que je ne vais même plus voir ce qu'il y a ou n'y a pas de dispo, je m'organise avec mon matos, et les quelques milliers de kilos de bouquins entassés dans mon garage sous les vélos et les valises, c'est pas les projets qui manquent, y a qu'à déterrer), alors je vais au bout de la démarche et je les mets en ligne. C'est parfois long et peineux, je ne m'extirpe pas de Jules Huret, Enquête sur l'évolution littéraire ni de Clarté de Barbusse, mais ça finit toujours par arriver. Et d'autres fois c'est des coups de foudre comme le Chez les fous d'hier, découvert par hasard à 10h du mat et plus rien fait d'autre jusqu'à 23h qu'en ligne...

Là, on est dans le premier degré du livre numérique : ce qui s'est élaboré pour la forme livre, nous le transférons sur support numérique.

Et je ne le dis pas à la légère : nous commençons en ce moment la numérisation, avec l'accord des auteurs, de véritables trésors parus dans les années 70/80 ou bien plus récemment, mais chez des éditeurs qui ont mis la clé sous la porte, ou bien ne comptent pas s'établir dans le numérique (nous, auteurs, conservons pleinement les droits de ce portage, et pouvons considérer comme un lèse au sens juridique, ce manque à exploiter des éditeurs initiaux).

Tout l'enjeu, le voici : garder la petite flèche, et faire qu'elle ne limite pas le livre numérique à ce premier territoire.

petits corollaires

Addendum 1 : le transfert n'est pas neutre, les titres que je choisis, c'est souvent parce qu'ils vont se révéler d'autre façon. La journée sur les 350 fragments et aphorismes du Voyageur et son ombre de Nietzsche, c'était sur le même template élaboré pour Cuisine d'Antoine Emaz, et la notion de table des matières se volatilise sur l'epub, devenue index déroulant, multipliant les reflets de lecture et l'appropriation du texte.

Addendum 2 : la constitution pour chacun de sa bibliothèque numérique n'est pas neutre. C'est celle qu'on emporte avec soi, dans son Mac (quelle pitié qu'Apple se refuse à exporter iBooks sur le petit MacAir, alors que j'y passe tant de moments de lecture direct sur web ou sur la Kindle App), et dont on a toujours un vaste pan en poche sur l'iPad ou la Kobo ou l'Odyssey.

Addendum 3 : cette bibliothèque personnelle n'est pas contrainte par l'absurde limite du domaine public héritée de l'ancien monde, qui fait qu'on n'a pas le droit à lire en numérique Gracq ou Michaux ou Simon, et bien d'autres, la zone grise se réduit à 50 ans au Québec, donc on a tous sur nos machines Vian, Camus et d'autres, et bien sûr, tant qu'une offre légale ne viendra pas nous en proposer la ressource, on s'autorise de se passer de la main à la main les oeuvres qui comptent, les 3 cités ci-dessus autant que Perec ou Koltès ou d'autres mais ça on ne le dit pas et ne le fait pas en public.

pour une définition du livre numérique

C'est sur la base de ces préliminaires, touchant le web, la validation symbolique, mais l'appropriation des outils à lire que je définirais le livre numérique d'abord par cette division en trois points. Ce que je nomme livre numérique, c'est :

1, un fragment reconstruit, fermé sans frontière, d'une base de données

Voir Stephen Hawking pour sa définition célèbre : l'univers est un objet fermé sans bord ni frontière – me semble décisif pour remplacer par exemple ces idées de lecture fermée.

Un monde de données, proposé par Hubert Guillaud sur publie.net, inclut presque 1000 liens externes : la lecture sur tablette renverra toujours aux univers convoqués, sur la même surface de lecture, la lecture sur liseuse laissera le texte souligné, mais ne proposera pas d'interactivité, interdite par la surface tactile de l'écran, même si l'appareil dispose d'un accès web simplifié. On ne lit pas moins bien parce que la tablette dispose de cette possibilité de quitter le texte à tout moment, contrairement à la liseuse.

Cette capacité d'ouverture vaut aussi pour l'écosystème associé au livre, celui des notes, partages de notes, exports de notes. Elle vaut comme outil de l'écriture elle-même dans la mesure où dès la conception et dans la rédaction d'un texte nous usons du web, qu'il étend et densifie le geste d'écriture, y compris l'écosystème de l'ordinateur lui-même considéré comme brouillon, et que la clôture du livre numérique nous permet d'y intégrer organiquement ces pistes d'ouverture.

Enfin, base de données : quand je commence un stage, c'est toujours en demandant aux participants de descendre dans leur traitement de texte, de prendre possession du traitement de texte utilisé au quotidien en tant qu'il produit et organise des données, selon le même type d'organisation qui est aussi celle d'un livre imprimé, quand les fichiers partent de l'éditeur pour aller chez l'imprimeur.

2, pour lequel on a proposé un système spécifique de navigation complexe, réservé à son contenu, mais en proposant une (ou un ensemble de) circulations permettant de s'en approprier le contenu

On a appris à modeler nos sites et blogs de façon à contrer en permanence l'effet d'empilement vertical (fosse à bitume, renchéri par l'accès via propagation flux. Chacun ses propres stratégies, et j'ai l'impression que tout l'an dernier, parce que de nombreuses tentatives blogs se constituaient en masse critique suffisante, l'ensemble de ces stratégies a commencé de devenir perceptible. Du coup, même, qu'on a assisté à une reprise de l'importance des blogs en contrepoint ou contrepoids aux réseaux sociaux dont nous participons aussi, qui en deviennent le vecteur d'accès principal, mais ne sont pas capables eux-mêmes de constituer l'archive en architecture.

En parallèle, si sur publie.net nous continuons de nous méfier du livre-application, espèce d'impasse marchande, la prise de conscience que le déblocage essentiel du livre numérique, c'est que nous sachions enfin nous saisir de l'invention de forme dès sa conception. Que le livre numérique ne soit pas une invention graphique depuis un objet pensé comme livre traditionnel, épaisseur et table des matières, structuration des surfaces de texte, mais perception en volume et cinétique de l'objet proposé, avec ses souterrains, ses pièces supplémentaires ou niveaux de lecture, ses entrées-sorties. Non pas une scénarisation, mais une pensée du voyage en amont.

Ainsi, dans mon travail sur La Grange, avoir décidé d'insérer à chaque point les liens qui renvoyaient au site, indépendamment de sa chronologie. Reprendre la lecture de La Grange en tant qu'éditeur était un chemin usant de clics en étoile, sommaire ->texte et retour, et se déplacer ainsi dans le sommaire. L'éditorialisation – dans ce cas (d'homme) extrême sans participation de l'auteur –, c'était bien revenir à la notion de carte, de lecture en tant qu'on la produit. Le livre numérique ici se hisse à une pertinence que n'a pas en lui-même le site web, et peut la manifester sans remplacer ce site. Cela ne s'oppose pas à la tradition éditoriale, qu'il s'agisse du Journal de Léautaud ou de l'euvre de Kafka ou d'Artaud prises dans leur complexité hétérogène. Mais cela justifie, sans autre point d'appui que le web, cette détermination d'objet, en point 2 via la navigabilité en tant qu'objet spécifiquement retiré à l'incrément du temps et l'organisation de la base de donnée, le plaisir qu'on a à proposer, yes, le livre numérique.

3, capable de se séparer du site source, et de se constituer comme relation intime et individuée avec le lecteur qui l'a transporté dans son propre écosystème d'usage

C'est le dernier point, pour moi le plus essentiel et le plus obscur (dédié à Marc Jahjah, puisque lui au moins lira jusque-là !).

Où, le mystère du livre, sinon dans ce rapport corporel, qui n'est pas une fermeture, quand bien même on lit les deux coudes posés sur la table de la bibliothèque, mais un état particulier d'ouverture sensible aux perceptions extérieures du monde, quand bien même le livre est la production et la protection de leur écart.

Ce qui protège le livre, et autorise la singularité si hautement personnelle de la pensée, de l'imaginaire, et tout aussi bien ce bond sauvage qu'est le passage à l'écriture – qui n'existe pas sans ce bain permanent du livre et de l'appropriation du livre, oh ces pauvres débats sur le plagia, je préfère la hauteur Jabès –, c'est bien cette appropriation en ce qu'elle a de sauvage, en tant qu'elle dépossède l'auteur lui le tout premier.

J'appelle livre numérique, qu'il parte d'un site ou d'un ensemble composé sur traitement de texte, ce geste qui dépossède. À ce moment-là, et en cela, le livre numérique devient tel, et se justifie, par sa circulation autonome, une circulation qui en autorise l'appropriation autonome, sans autorisation de l'auteur.

C'est ce qui se passe pour le livre imprimé qu'on trouve chez un bouquiniste, qu'on s'approprie dans une librairie (et merci à celui qui en a constitué et orienté la possibilité), mais ce n'est pas ce qui se passe quand on est dans le site web d'un auteur, même s'il a la politesse de nous y laisser seuls et anonymes avec notre lecture – pareil qu'elle n'est pas tout à faitpossible si on est à l'IMEC ou à la BNF devant (dans) les archives léguées par un auteur. C'est ce point qu'il me semble que nous devrions collectivement affiner.

Il induit des corollaires : je suis anonyme dans une librairie, je ne peux l'être si je paye un texte numérique en ligne, mais je retrouve cet anonymat, au moins vis-à-vis de l'éditeur, si j'achète mon publie.net chez un de ses distributeurs. Et donc, pour nous éditeur/auteurs, d'avoir à construire cette présence sur le lieu de l'anonyme, et la diversité de ses modalités d'accès. Si je remercie les bibliothèques qui s'abonnent à publie.net, c'est justement parce que c'est cela qu'elles autorisent (considèrent de leur mission de service public d'autoriser.

Il induit aussi, en cela, l'exigence sur le format lui-même : nous n'avons cessé, tous ces mois, d'apprendre sur l'ergonomie et le code de l'epub. Je sais ce qu'ils nous reste à faire, et les mises à jour pour nous épuisantes, mais dont on viendra à bout. Reste que lorsque sur l'Odyssey je change la taille d'affichage par simple pincement des doigts, le je lecteur s'approprie le texte y compris dans comment il se figure. Nous autorisons en amont cette appropriation : ce n'est pas une renonciation à la typographie et l'ergonomie de la lecture en tant que processus éminemment social et savant, c'est un défi que nous avons à honorer en tant que tel – en tant que techné.

Voilà ce pourquoi le livre numérique existe, et qu'on y travaille avec du bonheur.

Allez, merci, ça m'a fait du bien de faire le point. Pas la peine de me mettre en commentaire que c'est pas clair ou bien que (trouvé avant-hier dans les commentaires que je n'ai pas validés) : dans un site qui se veut littéraire, on pourrait d'abord essayer de parler français. Ceux qui m'ont supporté en conférence savent que je suis incapable de non-improvisation, brouillon et débordé de trouille : le fait est, au contraire, que j'adore me faire des conférences à moi tout seul, ici sur mon site. C'était un bel après-midi, malgré le temps dehors. Toutes photographies Karl Dubost, La Grange, licence Creative Commons.

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Nguyên Hoàng Bảo Việt, ancien président et membre du Centre PEN Suisse Romand, délégué et membre cofondateur de la Ligue vietnamienne des Droits de l’Homme en Suisse, adresse une lettre ouverte à Xi Jinping, Président de la République Populaire de Chine. Il s'y engage contre la « condamnation injuste et inhumaine » de Rahile Dawut, intellectuelle et ethnologue ouïghoure.

21/05/2024, 12:55

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“Désarroi et colère” : France Inter supprime La Librairie francophone

Une tribune signée par plus de 560 autrices, auteurs et acteurs du monde du livre dénonce l'arrêt de La Librairie francophone, émission présentée par Emmanuel Kherad, sur décision de France Inter. L'émission était coproduite et diffusée sur différents territoires francophones par Radio-Canada, RTBF (Belgique), Radio Télévision Suisse et France Inter. Elle avait même déployé en février 2019 une version télévisée.

13/05/2024, 00:01

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Vietnam : une liberté d'expression violemment bâillonnée 

Membre de l’Organisation internationale de la Francophonie, la République Socialiste du Viêt Nam (RSV) est un État communiste autoritaire dirigé par un parti unique. La peine de mort reste intouchable au Viêt Nam. Selon Amnesty International, le régime de Hà Nôi se classe au troisième rang mondial (85 exécutions) en 2018. Les données sur la peine de mort sont classées « secret d'État ». Une menace très sérieuse pour la liberté d'expression, un terrible facteur d'intimidation, une forme ultime et barbare de censure au Viêt Nam. Un texte de Nguyên Hoàng Bảo Việt.

09/05/2024, 09:19

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Blocages : les Alumni de Sciences Po saluent "la fermeté de l'administration"

La mobilisation étudiante pro-palestinienne, débutée à Sciences Po Paris par une occupation, continue. Récemment, des étudiants de Sciences Po Reims décidaient encore d'occuper leur bibliothèque. Des actions qui répondent à la situation à Gaza et visent à inciter Sciences Po à revoir ses partenariats avec des universités israéliennes.

06/05/2024, 18:09

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Publicité et télévision : “Cachez ce livre que je ne saurais vendre”

Renny Aupetit est propriétaire de deux librairies sur Paris, Le Comptoir des lettres (75005) et Le Comptoir des mots (75020). Le libraire considère avec défiance les arguments rejetant l’ouverture de la publicité à la télé, pour l’édition. En trois points, il propose une autre manière d’envisager cette perspective.

29/04/2024, 14:03

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“Encore trop d’inégalités” dans l'accès à la lecture pour tous

Créée en 1917 et reconnue d’utilité publique le 27 août 1921, la Fédération des Aveugles et Amblyopes de France rassemble des militants, usagers, professionnels et bénévoles engagés pour une plus grande inclusion sociale et économique des personnes déficientes visuelles. Comme d'autres structures privées, elle s'efforce de rendre les livres plus accessibles et demande, dans une tribune, plus d'investissement des pouvoirs publics.

23/04/2024, 11:33

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Droit de réponse de la Maison des écrivains et de la littérature : des “accusations infondées”

Suite à un article publié le 8 février 2024 au sujet de la situation de la Maison des écrivains et de la littérature, l'association a fait parvenir un droit de réponse à la rédaction d'ActuaLitté, par l'intermédiaire du président de la structure, Julien Cendres. Nous le reproduisons ci-dessous, dans son intégralité.

22/04/2024, 11:51

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“Au Québec, la censure ne meurt jamais”, par Jean-Yves Mollier

Alors que la France s’apprête à accueillir le Québec au Festival du livre de Paris en avril prochain, et que paraît au même moment une édition revue d'Interdiction de publier. La censure d’hier à aujourd’hui (éditions Double ponctuation, 2024, Prix Charles-Aubert d’Histoire), l’historien spécialiste du livre et de l’édition Jean-Yves Mollier revient sur les différentes formes de censure du livre au Québec. 

08/04/2024, 11:45

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Livres pour malvoyants : “Il ne suffit pas d’agrandir la police de caractères”

La Librairie des Grands Caractères, basée dans le 5e arrondissement de Paris, publie ici son « coup de gueule » sur certains éditeurs dont les pratiques lui semblent douteuses. L'établissement pointe notamment le fait que certaines règles à suivre dans l'édition de livres pour malvoyants sont trop régulièrement ignorées par des acteurs du secteur.

02/04/2024, 13:15

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Pour un renouveau documentaire dans les universités françaises  

L'Association des Directeurs et des personnels de direction des Bibliothèques Universitaires et de la Documentation (ADBU) et le Syndicat National de l'Édition (SNE) s'unissent pour interpeller le gouvernement et les autorités sur la nécessité critique d'un élan majeur en faveur des ressources documentaires. Ils insistent sur la nécessité d'investissements immédiats pour assurer le développement d'une documentation universitaire compétitive au niveau européen, et de maintenir la France au cœur des débats scientifiques et éducatifs mondiaux.

27/03/2024, 12:51

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IA : un rapport “équilibré” remis à Emmanuel Macron

Alors que la « Commission IA » remettait son rapport au Président de la République le 13 mars 2024, les réactions continuent d'affluer concernant le positionnement de la France face aux enjeux de l'intelligence artificielle. Si des associations de traducteurs telles que En Chair et en Os et l'Association des traducteurs littéraires de France appelaient à sauver « le geste humain », une nouvelle tribune d'un collectif rassemblant divers acteurs des milieux culturels salue, elle, « un rapport équilibré ».

27/03/2024, 10:08

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“Produire un livre écologique n’est pas possible”

La Volte annonce donc son vingtième anniversaire : vingt ans d'aventures éditoriales où se retrouvent des histoires d'émancipation, de la science-fiction sociale et politique, avec une passion pour les jeux de langage. Elle avait déjà annoncé en janvier qu'elle renforcerait cette année son engagement écologique et affirmerait son identité visuelle. Maintenant, place aux projets.

23/03/2024, 15:38

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“Faire front commun face à la massification annoncée des IA dans le travail”

Après le collectif En Chair et en Os, c'est au tour de l'Association des traducteurs littéraires de France (ATLF) de réagir au rapport, IA : notre ambition pour la France, remis au Président de la République le 13 mars dernier. Ces membres, après l'avoir lu « avec beaucoup de colère », appellent les pouvoirs publics à « ne pas céder aux sirènes de la compétitivité mondiale, et l’ensemble des artistes-auteurs à faire front commun face à la massification annoncée des intelligences artificielles dans leur travail ».

22/03/2024, 13:31

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Bastien Vivès, condamnable ou martyr de la liberté d'expression ?

L’Observatoire de la liberté de création (OLC) dénonce « une loi absurde et son application ubuesque » dans l’affaire Bastien Vivès. Dans une tribune, ses membres justifient leur positionnement : à chacun de se faire un point de vue...

22/03/2024, 11:26

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Pour une traduction humaine : “Il en va de l'avenir de nos professions”

Quelques jours après la présentation du rapport de la commission IA au Président de la République, qui en salue les recommandations prônant le tout-IA dans de nombreux domaines, le collectif En Chair et en Os, « pour une traduction humaine », s'adresse aujourd'hui à toute l'édition, et appelle le monde du livre et de la culture à se mobiliser pour préserver le geste humain, sans céder au technosolutionnisme.

18/03/2024, 11:42

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Expression, publication, lecture : des libertés à défendre

Depuis la Foire du Livre de Londres, cinq organisations internationales représentant les auteurs, éditeurs, libraires et bibliothécaires cosignent une déclaration. Ce texte, reproduit en intégralité ci-dessous, constitue un appel aux gouvernements et aux sociétés dans leur ensemble à veiller sur des libertés fondamentales autour des textes et de leurs auteurs : expression, publication et lecture.

14/03/2024, 11:14

ActuaLitté

Traduire par l'IA, le risque d'“un appauvrissement sensible de la langue”

Face à la montée de l'intelligence artificielle dans le domaine de la traduction, l'Association des Autrices et Auteurs de Suisse (AdS) tire la sonnette d'alarme. Lors de son 15e Symposium suisse, l'association a publié une prise de position vigoureuse, soulignant les limites de l'IA en matière de traduction littéraire et réclamant une régulation claire pour protéger les droits et la valeur du travail humain.

06/03/2024, 12:54

ActuaLitté

"Les IA génératives menacent aujourd’hui l’activité des auteurs des arts visuels"

L'ADAGP l'affirme : « Les systèmes d’intelligence artificielle (IA) générative, capables de produire instantanément des contenus visuels à la demande des utilisateurs, menacent aujourd’hui l’activité des auteurs des arts visuels. » En réaction à ce constat, la société de perception et de répartition des droits d'auteur a publié une déclaration générale d’opposition. Elle s'explique dans un communiqué, reproduit ici par ActuaLitté.

23/02/2024, 17:08

ActuaLitté

Mort d'Alexeï Navalny : “Il n’a jamais reculé devant le pouvoir”

Le décès d’Alexeï Navalny, survenu ce 16 février au centre pénitentiaire de Kharp à l'âge de 47 ans, provoque un soulèvement — et les regards fusent vers Vladimir Poutine, qui se serait définitivement débarrassé d’un opposant. Le Pen Club français a diffusé un hommage, ici proposé en intégralité.

17/02/2024, 10:49

ActuaLitté

L'étude sur le partage de la valeur du SNE, “un éclairage partiel et biaisé”

Dévoilée le 1er février dernier, l'étude sur le partage de la valeur du livre, commandée par le Syndicat national de l'édition, n'a pas vraiment convaincu. La quasi-totalité des organisations d'auteurs ont dénoncé ses résultats, assimilés à une pure et simple tentative de manipulation. L'Association des traducteurs littéraires français (ATLF) ajoute sa voix revendicative, dans un texte reproduit ci-dessous.

15/02/2024, 10:03

ActuaLitté

Une étude sur les revenus qui “ne reflète en rien la réalité” des auteurs

Le Syndicat national de l'édition, organisation patronale du secteur, a présenté le 1er février les données de son étude sur le partage de la valeur du livre entre les maisons d'édition et les auteurs. Une étude dont les méthodes et la présentation des résultats ont été largement décriées par les auteurs et leurs représentants. Le Conseil Permanent des Écrivains (CPE), dans un texte reproduit ci-dessous, signifie ses propres réserves, mais aussi ses attentes vis-à-vis du ministère de la Culture.

14/02/2024, 11:46

ActuaLitté

“La juste rémunération des auteurs et autrices est cruciale”

La Ligue des auteurs professionnels a pris connaissance de l'étude du Syndicat National de l'Édition (SNE) publiée le 1er février dernier. Dans une tribune adressée à ActuaLitté, l'organisation remet en cause la méthodologie, déjà amplement pointée. Leur texte est ici diffusé dans son intégralité.

06/02/2024, 11:03

ActuaLitté

L'étude irréelle où “les éditeurs sont moins payés que les auteurs”

Au moment même où l’Europe envisage de légiférer sur un statut professionnel pour les auteurs, incluant notamment de meilleures rémunérations et une lutte contre les contrats abusifs, le Syndicat national de l’édition a publié une enquête sur « le partage de la valeur entre auteurs et éditeurs ». Or, la présentation des données a révélé un biais tel qu’il laisse entendre que les éditeurs sont moins bien payés que les auteurs. La Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse réagit dans les colonnes de ActuaLitté.

04/02/2024, 10:15

ActuaLitté

L'industrie du livre redoute le projet européen sur les délais de paiement

En Belgique, l'interprofession s'est regroupée pour interpeller les députés européens, sur la question des retards de paiements. Le projet qu’examinent en effet le Parlement et le Conseil ramènerait à 30 jours le délai maximum. Une modification que l’industrie du livre ne supportera pas sans de lourdes conséquences.

31/01/2024, 10:19

ActuaLitté

IA : les industries culturelles veulent rencontrer Attal “sans délai”

Quelques jours après une missive adressée à Rachida Dati pour l'exhorter à garantir « l'avenir du droit d'auteur » face au développement de l'intelligence artificielle, les industries culturelles maintiennent la pression. Elles communiquent cette fois avec Gabriel Attal, directement, pour faire part de leurs inquiétudes et solliciter « un échange sans délai ». Nous reproduisons ci-dessous le courrier envoyé au Premier ministre, ce 25 janvier 2024.

25/01/2024, 15:38

ActuaLitté

“Icône réactionnaire” : parrain du Printemps des poètes, Sylvain Tesson dérange

Le printemps des poètes, manifestation qui se déroule chaque année à Paris – du 9 au 25 mars 2024 –, a choisi Sylvain Tesson comme parrain de son édition 2024. Un coup pour l’événement poétique, puisqu’il s’agit par ailleurs de la 25e édition. Le choix, que la directrice artistique depuis 2017, Sophie Nauleau, a amplement salué… mais que nombre de poètes et artistes contestent vivement.

17/01/2024, 18:52

ActuaLitté

Québec : l’industrie du livre se prononce sur l’intelligence artificielle et le droit d’auteur  

Dans le cadre de la consultation publique en cours sur l'intelligence artificielle générative et le droit d'auteur, les associations du milieu du livre rappellent au gouvernement canadien l’importance cruciale de favoriser un développement responsable de l’intelligence artificielle et de promouvoir le respect du droit d’auteur.

15/01/2024, 16:22

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Pendant la crise, “c’est avant tout la création qui trinque”

Consacrée à la littérature contemporaine, la maison d'édition Onlit, « reposant exclusivement sur une petite équipe d’indépendants », nous informe de la fin de ses activités. Pierre de Mûelenaere, à la tête de la structure, en explique les raisons, et en profite pour remercier tous ceux qui ont participé au projet, ou l'ont soutenu.

15/01/2024, 11:35

ActuaLitté

AI Act : les industries culturelles sollicitent Elisabeth Borne

L'Union européenne tente d'encadrer le secteur des intelligences articielles, avec un texte inédit, travaillé depuis plusieurs mois, l'IA Act. La France fait partie des pays où une opposition à une régulation trop stricte s'exprime, ce qui n'est pas pour satisfaire les représentants des industries culturelles, attentifs au respect du droit d'auteur. Dans un courrier à la Première ministre reproduit ci-dessous, ils font part de leurs inquiétudes.

22/12/2023, 16:33

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Face à la loi immigration, les bibliothèques et “l’accueil inconditionnel”

L'adoption de la loi immigration marque un tournant dans le second quinquennat d'Emmanuel Macron, avec un texte qui penche très à droite et remet en question quelques acquis en matière d'accueil et de traitement des étrangers. L'Association des bibliothécaires de France (ABF) répond à cette actualité dans une tribune tournée vers l'engagement, le partage et la solidarité à l'égard des nouveaux arrivants sur le territoire français.

22/12/2023, 12:32

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Vers une modernisation des outils de gestion pour les éditeurs de livres

Les industries culturelles ont toujours été au premier plan des innovations de rupture — IA Générative, streaming audio, NFT — se positionnant même au centre des débats sur l’intelligence artificielle. Pour autant, leur gestion des flux de données s’appuie encore sur des infrastructures des années 2000. Cela a tendance à freiner leur propre évolution au sein des changements sociétaux et technologiques. Une tribune de Crealo.

21/12/2023, 10:36

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Vera Molnár (1924-2023), ou la géométrie du sensible

C’est avec une profonde tristesse que l’Institut national d’histoire de l’art (INHA) rend hommage à l’artiste de l’abstraction géométrique et de l’art génératif, Vera Molnár, décédée aujourd’hui à l’âge de 99 ans. Elle avait noué avec l’INHA des liens profonds qui se sont concrétisés par le don d’un corpus important d’estampes en 2022 dans lequel la dimension pionnière et généreuse de son œuvre, reflétait pleinement sa personnalité. 

08/12/2023, 11:59

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Les auteurs jeunesse s'engagent contre le pilon des livres

À l’occasion du salon de Montreuil, La Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse lance une action militante en s’opposant au pilon ! L'objectif : en finir avec le pilon en participant à une campagne de dons.

30/11/2023, 17:31

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Achats de livres : la Normandie incite les maires à “privilégier” les librairies

Hervé Morin, président de la région Normandie, et Philippe Normand, président de Normandie Livre & Lecture, ont uni leurs forces pour une noble cause : le soutien public aux librairies locales. Dans un courrier aux édiles, ils incitent ces derniers à préférer les enseignes indépendantes pour les achats de livres des médiathèques et des écoles. Nous reproduisons ci-dessous l'intégralité de la missive.

30/11/2023, 10:41

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Un an à vélo : entre épuisement et émerveillement

#AVeloEntreLesLignes – Découvrir le plus grand nombre de librairies entre Paris et Oulan-Bator, le défi n'est pas des moindres. Et entreprendre le trajet à vélo ? Quelle folie. Pourtant, c’est exactement l’aventure que Zoé David-Rigot et Jaroslav Kocourek ont entamée il y a un an. ActuaLitté partage cette incroyable odyssée en publiant leur récit de voyage intitulé À vélo, entre les lignes. Arrivé en Mongolie, il ne reste que quelques centaines de kilomètres au duo...

28/05/2024, 16:09

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Zebra Comics fait les beaux jours de la BD africaine

Beaucoup de dynamisme se dégage de cette jeune équipe de Zebra Comics. Cette startup basée à Douala, la capitale économique du Cameroun, est en train de s’illustrer internationalement. Njoka Suyru, l’un de ses fondateurs, est curieux, réactif et porteur d’une belle énergie. Nous avons discuté une bonne heure en visio. Propos recueillis par Agnès Debiage, fondatrice d’ADCF Arica.

28/05/2024, 12:25

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“La littérature n’est pas un miroir, mais une fenêtre sur le monde”

Loredana Lipperini, née en 1956 à Rome, est une journaliste, autrice et essayiste italienne. Elle anime l’émission radiophonique de culture et littérature Fahrenheit sur Rai Radio 3 et a été jurée de plusieurs prix littéraires en Italie ainsi que consultante pendant sept ans pour le Salon International du livre de Turin.

28/05/2024, 11:09

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Les Imaginales, “vouées à devenir la plus grande fête de l'Imaginaire”

MementoMori - L'édition 2024 des Imaginales s'achève ce dimanche, le second sous la houlette du dessinateur Gilles Francescano, qui dresse avec ActuaLitté un bilan à chaud, placé sous la précieuse sensation d'être à la bonne place.

26/05/2024, 18:33

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Chris Vuklisevic : "J'ai cherché à confronter les lecteurs avec leur mortalité"

MementoMori – Chris Vuklisevic a commencé par être le Coup de coeur des Imaginales 2024 dès février, avant de remporter le prestigieux Grand Prix de l'Imaginaire, et enfin Le Prix des Imaginales, à chaque fois pour son roman, Du thé pour les fantômes, paru dans la collection Lunes d'encre de Denoël en mai dernier. Un an après, la jeune autrice confirme sa place de pépite du genre.

25/05/2024, 15:42

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John Gwynne : la mythologie nordique à hauteur d'homme et de femme

MementoMori – L'auteur de fantasy britannique John Gwynne a été présenté au public français grâce aux éditions Leha, dix ans après la sortie de son premier roman en 2012. Depuis, quatre de ses ouvrages sont parus en France, de deux de ses séries. Le second tome de sa Confrérie du sang, La Faim des dieux (trad. Thomas Bauduret), paraîtra le 13 juin prochain. À l'occasion de sa première venue aux Imaginales, ActuaLitté s'est entretenu avec l'écrivain de Fantasy, et son éditeur.

25/05/2024, 09:50

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Un premier “coup de pouce vert” pour construire les bases de demain

RDVBDAmiens2024 — « Les Rendez-Vous de la Bande Dessinée d’Amiens s’inscriront cette année dans une démarche de transition éco-responsable ». Sophie Mille, directrice du festival, affirme sa volonté de faire de cette 28e édition une année de changement. Édito.

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Sue Rainsford : “J'ai une grande tolérance pour les scènes gores”

MementoMori – L'Irlandaise Sue Rainsford n'avait pas pu célébrer son Prix du Roman étranger aux Imaginales l'année dernière, mais avait eu une bonne excuse : « J'étais enceinte jusqu'au cou. » Elle se rattrape cette année, et c'est peu de le dire, avec une rencontre et la participation à trois tables rondes, le tout pour une première participation au festival de l'imaginaire. Faut dire que le thème de cette année sied parfaitement à celle qui, en seulement deux romans, s'est imposée comme une plume importante du body-horror.

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“Deux principes fondamentaux guident Les Rendez-Vous de la BD”

RDVBDAmiens2024 – À l'occasion de la 28e édition des Rendez-Vous de la Bande Dessinée, Pascal Mériaux, directeur du Pôle BD Amiens / Hauts-de-France, revient sur les origines et les ambitions du projet.

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“Les Rendez-vous de la BD d'Amiens sont vitaux”

RDVBDAmiens2024 – « Cette manifestation est un instant majeur pour la bande dessinée en France. » Le directeur de l’Agence régionale du livre et de la lecture des Hauts de France, François Annycke, n’y va pas par quatre chemins. Quand il s’agit des Rendez-vous de la BD d’Amiens, porté par l’association On a marché sur la Bulle, tout le territoire est concerné.

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“Notre cahier des charges, c’est un festival de qualité et populaire”

Comediedulivre2024 – 2025, dans l’événementiel, c’est loin… et c’est demain. Mais pour l’instant, les équipes savourent la fin du salon : en renouant avec les médiathèques, les 17 et 18 mai, les rencontres hors les murs ont déployé la manifestation par-delà le département. D’autant que pour la seconde (ou deuxième ?) année, la Comédie quittait la traditionnelle esplanade Charles-de-Gaulle, en travaux. 

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La collection Angle Mort remet de la science dans la SF

L'éditeur indépendant L'Œil d'or inaugure avec le recueil de nouvelles Multiversalités une collection inédite, « Angle Mort ». Dérivée de la revue homonyme qui circule en ligne depuis 2010, elle en partage l'ambition : penser autrement la science-fiction et le monde avec. Directeur de cette publication depuis 2014, le sociologue Julien Wacquez nous présente cette nouvelle initiative.

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L’histoire oubliée et tragique du Camp des Milles

Aurélie Tramier s’est hissée jusqu’en finale de la dernière édition du Prix Maison de la Presse. Une récompense tournée vers la littérature populaire et résolument romanesque, parfaitement en phase avec son dernier roman, Bien-Aimée, publié à La Belle Étoile. Il raconte un camp français peu connu de la Seconde Guerre mondiale, à l’histoire extraordinaire : d’abord destiné à l'internement d'Allemands comme Max Ernst, l'ancienne tuilerie devint à la défaite française, une étape avant Auschwitz…

21/05/2024, 15:45

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Manuel Vilas : “L’imagination, c’est gratuit : on ne paye ni impôt ni taxe”

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Damasio : “L’époque a furieusement besoin d'entendre la voix des voltes”

Comediedulivre2024 – Une carte blanche, donnée par la Comédie du livre, offre chaque année à un écrivain. Cette année, Alain Damasio en profite, alors que les éditions de La Volte qui le publient, fête leurs 20 ans. Ses invitées et invités seront Vinciane Despret, luvan, Palo Alto, Karim Kattan, Floriane Pochon, Jacques Barbéri, Fabrice Capizzano, Léo Henry.

18/05/2024, 09:47

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Les Ensablés : 15 années à exhumer des écrivains

Cela fait déjà 15 ans qu’ActuaLitté se met au service des Ensablés, cet ensemble d’œuvres oubliées exhumées par l'équipe. Alors, pour fêter cet anniversaire si particulier, les chroniqueurs anonymes sont passés de l’autre côté des lignes. Interview.

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"Quand on parle d'exil on a envie de rétablir une certaine vérité"

PrixPorteDoree2024 – Les Prix de la Porte Dorée étaient remis ce mardi 14 mai au Palais du même nom. Dans la catégorie bande dessinée, Charles Berberian a été primé pour Une enfance orientale. La présidente du jury et scénariste de la BD Aya de Yopougon, Marguerite Abouet, salue une oeuvre « intime et universelle ». ActuaLitté s'est entretenu avec elle.

16/05/2024, 17:10

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Sabyl Ghoussoub, “président” des écrivains de l'exil

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SalondulivredeTurin2024 – Nouveau record de visites pour le Salon du Livre de Turin. 222.000 personnes se sont rendues au Lingotto cette année. Zoom sur ce cru exceptionnel.

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PrixPorteDoree2024 – Seynabou Sonko et Elise Goldberg viennent d'être élues lauréates ex-aequo du Prix de la Porte Dorée. La première pour Djinns (Grasset), la seconde pour Tout le monde n’a pas la chance d’aimer la carpe farcie (Verdier). Ces deux primo-romancières ne sont pas liées que par ce prix, elles sont aussi amies dans la vie. ActuaLitté s'est entretenue avec elles lors de la soirée de remise des prix qui avait lieu le 14 mai au Palais de la Porte Dorée, qui accueille le Musée de l'immigration.

15/05/2024, 18:15

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Charles Berberian : accompagner le chaos d'Une éducation orientale

PrixPorteDoree2024 – Ce mardi 14 mai, l'ambiance était littéraire au Palais de la Porte Dorée. Dans ce lieu d'exception, qui accueille entre autres le Musée de l'immigration, étaient remis les Prix de la Porte Dorée, récompensant une oeuvre qui traite de l’exil, les identités plurielles ou l’altérité liée aux réalités migratoires. Pour le Prix BD, c'est Charles Berberian qui a été désigné lauréat, avec Une éducation orientale (Casterman). ActuaLitté a eu l'occasion de s'entretenir avec lui.

15/05/2024, 15:15

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La librairie Au café des livres à Léguevin peut-elle disparaître ?

Ouverte en 2015, la librairie Au café des livres traverse aujourd'hui une mauvaise passe, qui met en sursis sa survie. L'accumulation des crises s'ajoute aux difficultés économiques actuelles, pesant sur la trésorerie de l'enseigne. ActuaLitté lui ouvre ses colonnes, pour relayer un appel aux lecteurs et aux lectrices.

15/05/2024, 13:53

ActuaLitté

Un nouveau souffle pour le livre-disque Libertad, hommage à Astor Piazzolla ?

Auteurs et fondateurs du groupe Duo Intermezzo, Marielle Gars et Sébastien Authemayou ont adressé à ActuaLitté une communication portant sur le livre-disque hors norme, Libertad. Ouvrage autour d’Astor Piazzola, préfacé par Frédéric Lodéon (animateur radio de légende) et publié aux éditions Parole, il connaît un arrêt de commercialisation définitif, que les auteurs évoquent dans ce texte, reproduit dans son intégralité.

14/05/2024, 12:48

ActuaLitté

Les éditions Edicola érigent un pont entre l’Italie et le Chili

SalondulivredeTurin2024 – Edicola a gagné cette année le Prix National de la Traduction en Italie. Une aubaine pour cette maison d’édition italienne qui détient un second siège… au Chili. ActuaLitté a rencontré son fondateur, Paolo Primavera, au Salon du Livre de Turin.

14/05/2024, 12:17

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"Nous luttons chaque année, c’est un marché précaire"

SalondulivredeTurin2024 – Minimum Fax est une maison d’édition romaine, née d’une revue littéraire initialement distribuée par fax. Cette dernière s’est distinguée grâce à la découverte de grands noms de la littérature italienne contemporaine, mais également pour avoir démocratisé la littérature américaine en Italie.

13/05/2024, 18:02

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Obligations de l’éditeur et résiliation d’un contrat : cas pratique

Le manquement par l’auteur ou par l’éditeur à l’une de ses obligations légales ou contractuelles est susceptible d’entraîner la résiliation du contrat d’édition, à savoir de mettre un terme de la relation contractuelle entre les parties. Le 18 avril 2024, le Tribunal judiciaire de Marseille a fait une application classique du cheminement conduisant à la résiliation du contrat, permettant également de rappeler les obligations à la charge de l’éditeur. Me Adélie Denambride, avocate exerçant en droit d'auteur, de l'édition et du marché de l'art revient sur ce sujet.

13/05/2024, 11:23

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“En écrivant, je me jette dans le vide comme les oiseaux”, Amélie Nothomb

SalondulivredeTurin2024 – Oiseaux et chevaux, ou les soeurs Nothomb à Turin : Juliette et Amélie étaient attendues dans une salle archi-comble de lecteurs et lectrices, au salon du livre. Elles ont abordé de leur rapport à langue, à l’écriture et de leur passion pour des animaux, l’oiseau et le cheval, présents dans leurs derniers ouvrages, Psychopompe et Éloge du cheval (2022 et 2023 chez Albin Michel).

11/05/2024, 13:03

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Antoine Gallimard : “Notre métier est d’abord de croire en la littérature”

SalondulivredeTurin2024 – Dans le cadre des rencontres de la section « Edition » du Salon du Livre de Turin où il a été invité, Antoine Gallimard est revenu sur son rôle d’éditeur pendant un dialogue avec Teresa Cremisi, directrice de la section édition et ancienne présidente, jusqu’en 2015, du groupe Flammarion.

11/05/2024, 11:01

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Italie : la lecture s’étend à tous grâce à "la communication augmentative"

SalondulivredeTurin2024 – Officina Babuk et Uovonero, deux maisons d’édition italiennes, sont les pionnières italiennes de la communication augmentative. L’objectif est clair : permettre aux enfants en difficulté dans la pratique de la lecture d’accéder au même patrimoine culturel que les autres.

10/05/2024, 17:35

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"Des livres qui n’ont pas de pères" : zoom sur NN Editore

SalondulivredeTurin2024 - NN Editore a été fondée en 2015 à Milan, précisément le 19 mars, pour la fête des Pères. Et cette date n’a pas été choisie au hasard : NN Editore propose « une recherche éditoriale basée sur l’absence de pères », détaille le responsable de la communication Luca Pantarotto, sur son stand au Salon du livre de Turin.

10/05/2024, 15:43

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En librairie : “Ne plus rien prendre pour faire vivoter les livres déjà là”

Avec le mois de mai s'impose un mot d'ordre : toutes et tous sur les ponts ! Mais ce sont surtout des nouvelles de la lettre Books By Women après les traditionnels brins de muguet. Et comme toujours, la voici proposée en intégralité, rien que pour vos yeux, comme dirait l'autre... Une mouvement d'allégresse et d'humeur par la librairie Un livre à soi (Longjumeau).

10/05/2024, 08:43

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Comédie du livre : “La littérature est encore aujourd’hui vivante”

Comediedulivre2024 – L'ouverture ce 10 mai de l'événement littéraire montpelliérain marque le début de 10 journées consacrées aux auteurs, à la lecture. À travers des rencontres, ateliers, le salon prend ses quartiers à la Promenade du Peyrou, et dans une multitudes d'autres lieux. Régis Penalva, directeur littéraire, présente cette 39e édition.

10/05/2024, 08:06

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Bernard Pivot : “On ne peut pas apprivoiser la mort. Ni la snober”

En débarquant sur Twitter ce mois de janvier 2012, Bernard Pivot provoqua un ras de marée chez les gazouilleurs : près d’un million d’abonnés depuis ont suivi ses facéties verbales et autres joutes linguistiques. Fédérateur, le père Pivot, assurément : un monument national qui aura traversé les siècles — si fait. Et fait lire au point d’en devenir une icône.

07/05/2024, 16:20

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Lettre à Paul Auster : “Tu étais l’Amérique”

L'écrivain Paul Auster, réputé pour son approche existentialiste et sombre dans ses œuvres littéraires, est décédé à 77 ans des suites d'un cancer du poumon à Brooklyn. Né à Newark de parents immigrants juifs polonais, Auster était un pilier de la scène littéraire new-yorkaise et américaine et apprécié particulièrement en France. Son éditrice, Marie-Catherine Vacher, partage ici une lettre adressé à l'auteur.

02/05/2024, 06:30

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Valentine Tedo : “J'avais peur de la fin”

Avec Petite fille, Valentine Tedo signe son premier roman. Elle en raconte la genèse pour ActuaLitté.

30/04/2024, 08:56

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Audrée Wilhelmy : une virée onirique en Allemagne

Carnetdebord – Plongez avec nous dans l'univers féerique d'Audrée Wilhelmy, dont le prochain livre, Peau-de-Sang, sera publié aux éditions du Tripode. Nous vous présentons ici le chapitre 3 de son Carnet de Bord, qui sert à la fois de prélude à ce roman très attendu et de narration documentant la vie de l'autrice.

29/04/2024, 10:51