Aux forges de Vulcain est née en 2010 de la volonté d’un normalien docteur en philosophie, éloigné au départ du monde de l’édition, David Meulemans. Après quelques années passées aux États-Unis pour achever ses études et enseigner le français, il revient avec un projet inspiré par le pays de Thomas Pynchon : porter la « transfiction ».
Le 21/08/2023 à 13:08 par Hocine Bouhadjera
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Glorieuse année 2023 du Lapin d’eau pour la maison d’édition et l’un de ces auteurs phares, Gilles Marchand : Prix Eugène Dabit du roman populiste, Grand Prix Naissance d’une œuvre, Prix des libraires, et quelques autres pour son Soldat désaccordé paru en août 2022, et un beau succès de librairie. Le fondateur des modestes par la taille et singulières par la démarche Forges de Vulcain s’imaginait-il afficher l’un de ces titres sur les murs incurvés du métro parisien, à la vue de nouveaux lecteurs potentiels et de touristes enjoués ?
Cheveux mi-longs, barbe, lunettes larges et carrées, crâne volumineux du cerveau puissamment logique, David Meulemans impressionne : avec très peu de moyens humains et financiers, il déplace des montagnes littéraires, grâce à un enthousiasme palpable et un positionnement clair et original : « Ce qui est agréable, c’est que notre ligne n’a pas bougé depuis le départ, quand elle était déstabilisante, et on a noté en 13 ans une évolution des pratiques de lecture qui fait que finalement, ce n’est pas nous qui avons rejoint la population de lecteurs, mais la population des lecteurs qui nous a rejoints », analyse auprès d'ActuaLitté le grand lecteur du prodigieux William Morris.
Cette transfiction, terme qui provient de l’écrivain et théoricien de la littérature Francis Berthelot, c’est une manière de sortir du sport national de notre hexagone : établir des cases : « Même si dans nos pratiques de lecture, on distingue beaucoup d’un côté la littérature générale, souvent réaliste, et, de l’autre côté, les œuvres de l’imaginaire qui parfois renoncent à la littérature, il y a énormément d’ouvrages qui sont à la fois littéraires et pleins d’imagination, et des œuvres d’imagination qui sont très littéraires. »
Le travail de Francis Berthelot a été de démontrer que fondamentalement; cette piste esthétique existe depuis l’origine de la littérature, des auteurs grecs et latins, en passant par Frank Kafka, « aussi littéraire qu’emplie de fantaisie », jusqu’à Hervé Le Tellier et son Anomalie, qui emprunte autant à la science-fiction qu’il constitue une œuvre littéraire à part entière. « Ce n’est pas seulement Francis Berthelot qui porte ce discours par ailleurs, par exemple la Revue Apulée des éditions Zulma disait que la littérature est toujours en dernière analyse littérature d’imagination. Elle commence par Ovide, qui est déjà de la littérature de l’imaginaire. »
Reste une problématique : beaucoup de librairies établissent encore une différence nette entre littérature générale et dite de l’imaginaire, qui se matérialise dans le rangement et la classification. L’évolution se verra ainsi, parfois, au sein de chaque rayonnage plutôt que dans une reconfiguration générale des catégories.
Selon la légende, Vulcain a forgé le bouclier de Mars, le trident de Neptune, le char d’Apollon. Dans l’assemblée des dieux, il n’est certes ni le plus fort ni le plus beau ; mais parce qu’il a donné aux autres le moyen de leur puissance, il est le plus nécessaire. Les Éditions Aux forges de Vulcain forgent patiemment les outils de demain. Elles produisent des textes.
Elles ne croient pas au génie, elles croient au travail. Elles ne croient pas à la solitude de l’artiste, mais à la bienveillance mutuelle des artisans. Elles espèrent plaire et instruire. Elles souhaitent changer la figure du monde.
- Présentation d'Aux forges de Vulcain par elle-même.
Le parcours de l’auteur d’Écrire son premier roman en 10 minutes, « typique de sa génération » — il est né en 1978 —, explique en partie son ambition de marcher sur les deux jambes de la fiction en littérature : « J’ai fait des Livres dont vous êtes le héros quand j’étais enfant, pratiqué le jeu de rôle, joué à des jeux vidéo et lu des mangas quand j’étais adolescent, mais parallèlement, j’étais intéressé par la littérature, j’ai entrepris des études littéraires, et donc j’avais aussi beaucoup de lecture d’œuvres dites classiques. »
Et d’analyser à postériori : « J’ai eu cette chance d’être souvent dans des environnements où il y n’avait pas de culture légitime et illégitime. » Soit être un grand passionné de Stendhal, et beaucoup travailler sur le Dune de Frank Herbert, « parce que c’est une œuvre majeure », ou découvrir à 16 ans Ursula K. Le Guin, « qui a complètement changé ma vie ». Un exemple saisissant d'auteure de SF et fantasy qui se caractérise par une approche résolument littéraire, voire intellectuelle.
Cette ouverture d’esprit est également la résultante, comme dans de nombreux cas, du voyage : « J’ai eu la chance de pouvoir faire quelques années d’études aux États-Unis, et là-bas, je me suis rendu compte que le découpage des genres était très différent. Souvent, le rayon fiction va être immense aux États-Unis et va comprendre deux tendances principales : la fiction réaliste et la fiction spéculative. » C’est dans cette seconde grande tendance que s’inscrivent les Forges, soit « de la littérature générale, mais non réaliste ».
En revenant en France, le professeur de philosophie se met à rêver de faire vivre une littérature « qui n’existe pas encore, et donc il fallait la créer, en l’occurrence l’éditer ». Et de confier avec honnêteté : « Rétrospectivement, je me suis rendu compte que toute aventure éditoriale repose sur une sorte de mauvaise foi. On se dit, je vais faire ça parce que personne ne le fait, sauf qu’en réalité, d’autres l’avaient déjà fait. » Reste une particularité des Forges à côté d’autres maisons qui proposent de la transfiction, comme Mu ou Asphalte : avoir mis cette idée au cœur du projet, quand il ne s’agit que d’une partie chez les autres.
Luke Rhinehart, Charles Yu, Rivers Solomon, Sue Rainsford... En France, Claire Duvivier, Gilles Marchand, Pierre Raufast... Des auteurs qui incarnent l’intention de David Meulemans. Il ajoute : « Aller chercher des plumes étrangères, notamment américaines, c’est aussi une manière de dire que le chemin que j’ai pour des plumes francophones a déjà été emprunté depuis une quarantaine d’années par d’autres. Ce que je vous soumets, ce n’est pas délirant, donc on peut le faire en France également. »
Et de développer : « Le jeu, c’est de convaincre les gens avec un texte plutôt qu’avec une argumentation. Quand ils lisent Le soldat désaccordé ou Un long voyage de Claire Duvivier, ils ont une surprise sur ce qu’est ce type d’ouvrage, au-delà des questions de qualité, parce qu’à chaque fois ils sont à la fois littéraires et très imaginatifs. » Et d’en arriver à une idée souvent émise : « La littérature de l’imaginaire est finalement plus éloquente sur le réel que la littérature réaliste, car elle va avancer voilée », comme la vérité des anciens Grecs (Aletheia), qui signifie dans une même dynamique, montrer et cacher.
Un exemple : Rivers Solomon, qui défend une approche politique radicale relative aux questions LGBTQ ou au racisme, en passant par des allégories, des métaphores, va plus loin dans son propos, « est plus percutante ».
Une partie des titres des Forges se retrouve dans le rayon littérature générale et une autre dans celui de l’imaginaire, convention oblige, sauf que tous les romans ont le même principe de collection, soit le même type de couverture au façonnage sobre signée Elena Vieillard : « Pour moi, il y a une unité de la proposition. S’il y a des accents différents, c’est la même langue parlée par tous. »
Une édition « disruptive », et ne pas multiplier les auteurs et les parutions : « Aux forges de Vulcain, on s’inscrit dans ce mouvement au sein de l’édition indépendante qui fait de l’édition raisonnée. », résume l'éditeur. Une expression que reprend l’éditeur à Benoît Virot du Nouvel Attila : « L’idée c’est faire moins de livres pour mieux les accompagner, donc on édite autour d’une dizaine de titres par an — de la littérature française et étrangère. »
La stabilité est-elle trouvée avec une dizaine de titres par an ? « C’est un équilibre qui est complexe. L’édition indépendante reste extrêmement difficile. Il s’agit de bien accompagner les livres : aller en librairie discuter avec les libraires, aller en bibliothèques, faire un travail de conviction. » David Meulemans se réjouit de cette génération de jeunes libraires, à côté de celles des jeunes auteurs et éditeurs, « qui ont grandi avec Harry Potter, et donc comprennent ce que l'on dit. Ils ont envie aussi de nous encourager, alors on s’en sort ».
Cet équilibre financier passe encore par bien collaborer avec les éditeurs de poche, « qui font venir sur nos livres des nouveaux lecteurs », et avec l’international, « c’est-à-dire faire cet effort d’aller vers l’étranger — longtemps les petits éditeurs avaient du mal à le faire ». Faire moins de livres, c’est la nécessité d’augmenter le revenu par titre : en vendre un peu plus et avoir plus de revenus financiers livre par livre, « donc il faut faire ce travail de solliciter l’international. »
Avec son oreille dressée du côté des États-Unis et sa haute littérature, et conscient que les têtes d’affiche seront de facto placées chez les éditeurs de groupe français, David Meulemans travaille à repérer en amont des auteurs promis à un bel avenir : « Par exemple Charles Yu est un écrivain qu’on a identifié dès ses recueils de nouvelles et son premier roman, et en l’accompagnant, au quatrième titre, Chinatown, intérieur, il a reçu le National Book Award en 2020 et a été dans les finalistes du Prix Médicis étranger, atteignant un niveau de reconnaissance aux États-Unis délirant. »
David Meulemans et sa maison ne sont en revanche pas des « rééditeurs » (autre formule de Benoît Virot), ne cherchant pas dans le patrimoine récent — postérieur à 1940 —, soit François à l’étranger, des auteurs qui ont déjà été publiés mais qui méritent d’être retravaillés, comme l’exemple récent de la saga Blackwater exhumés par Monsieur Toussaint Louverture avec un beau succès : « On se concentre en majorité sur le contemporain », nous confie l'éditeur.
Un rêve en revanche : « Réussir à avoir avec certains auteurs étrangers le même type de travail qu’avec les auteurs français : pouvoir parfois intervenir sur le texte, discuter avec eux, etc. » Un titre surprise pour 2025 est en préparation, pour lequel les Forges ont acheté les droits monde... « On sera le premier éditeur de ce texte étranger, et donc on devra vendre les droits à son pays d’origine. » Ce rêve n'est finalement pas très loin de la réalité...
Quel intérêt pour un auteur ? « Je pense qu’en France, par rapport à d’autres pays, il y a un travail éditorial qui est un peu plus fort. Dans ces pays, les auteurs peuvent se sentir sur la partie purement création de texte parfois peu accompagnés. La manière dont le secteur de l’édition dans d’autres contrées est organisé ne les encourage pas à plus mettre les mains dans le cambouis. Ça va beaucoup être sur faire un beau livre et bien le commercialiser que l'énergie va se concentrer, quand il me semble qu’en France, on s’attend encore à ce que l’éditeur ou l’éditrice de littérature passe du temps à travailler sur le texte. »
D’ailleurs, réduire le nombre de titres, c’est également regagner du temps éditorial face à celui de la communication, de la commercialisation...
À toutes les rentrées littéraires passées, la maison de la transfiction proposait un titre français et un étranger, sauf cette année : « Ce sont deux auteurs francophones cet été, car les auteurs étrangers ne peuvent pas, communément, venir tourner en France et rencontrer les libraires, qui sont attentifs à cette possibilité dans le choix de lire un texte, se disant s’ils pourront potentiellement inviter l’auteur dans leur librairie. »
Deux plumes francophones, un qui rejoint le catalogue, reconnu en littérature jeunesse, mais également poète, dramaturge et romancier : Éric Pessan. Un 14e court roman, Ma tempête, « élégant émouvant éloquent, qui parle de transmission familiale, des rapports entre l’art et la société, et rend un fantastique hommage à la fois à Shakespeare et au pouvoir de l’imagination ».
L’autre est un premier roman dans une maison qui en publie beaucoup, Avant la forêt, de Julia Colin. Après l’effondrement de la France, un village du sud, Massat, voit petit à petit s’établir une nouvelle économie faite de coopération, de localisme, plus écologique, tout en étant la proie d'une dérive autoritaire. Dans ce contexte, un frère travaille pour la milice locale, afin de subvenir à sa famille dans cette économie du troc, quand sa sœur va au contraire refuser qu’on revienne aux errances du passé, et s’enfoncer dans la forêt. Dans ce retour complet à la nature, elle y développe des pouvoirs magiques...
À LIRE - Le métier d'éditeur : mythes et légendes au pays des histoires
Le conflit de deux types de projets de société face à l’effondrement : une crispation attirée par l’autoritarisme, et de l’autre côté une certaine redécouverte d’une animalité plus simple, sobre. « Un roman très contemporain, d’aventure. Un vrai page turner qui traite de beaucoup de problématiques vives, mais toujours avec élégance », promet David Meulemans.
Crédits photo : La Forge de Vulcain par Diego Vélasquez. Domaine public.
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9 Commentaires
Tome 1
22/08/2023 à 09:51
Est-ce bien le rôle de l'éditeur de travailler sur le texte ? Quoi qu'il en soit, je serais très preneur d'un article sur la manière dont s'effectue ce travail, aux Forges de Vulcain et/ou ailleurs !
David Meulemans
22/08/2023 à 10:38
En anglais, on distingue bien l'"editor" du "publisher". La personne qui travaille le texte et la personne qui assume la responsabilité juridique et financière d'une publication. Il est important de rappeler que les maisons d'édition travaillent les textes. Bien sûr, parfois, on manque de temps, ou de ressources, ou on est à côté d'un auteur qui n'aime pas que son texte soit ainsi accompagné. Par contre, "travailler le texte", ce n'est ni le retoucher, ni le réécrire. Souvent, cela consiste à aider l'auteur ou l'autrice à aller au bout de sa démarche. Simplement en lui faisant part d'avis sur le texte. Selon les textes, les ressources, le temps et l'auteur, ce travail est plus ou moins étendu, prend des formes différentes. Ce travail a toujours existé, sous toutes sortes de formes. Mais il a pu arriver qu'il soit dissimulé afin de coller à un imaginaire de l'écrivain génial, isolé, solitaire. Peut-être que de tels écrivains existent mais souvent, les écrivains parlent de leur travail aux personnes qu'ils connaissent, recueillent leurs avis. Cela n'ôte rien à leur talent.
Tome 1
23/08/2023 à 11:09
Mille mercis pour ces éclaircissements !
Marion
22/08/2023 à 16:03
Bonjour,
On va dire que l'éditeur "travaille" sur le texte en correction : analyse des fautes, des coquilles, etc. Son rôle est plutôt d'accompagner l'auteur dans son travail de création, en lui suggérant de retravailler le texte, par exemple au niveau du rythme du récit, de la construction des phrases, etc. Une oeuvre se crée rarement seul : l'auteur va faire appel à son cercle, va prendre inspiration et conseils auprès d'autrui. L'éditeur est un accompagnateur, un soutien, et n'est pas que le "producteur" du livre fini. Sinon, autant se passer d'éditeur et faire de l'auto-édition.
Nul doute que vous trouverez sur ce site plusieurs articles sur les métiers de l'édition qui sont nombreux.
Bonne journée
Marion
22/08/2023 à 15:57
Félicitations pour le maintien de la ligne éditoriale et de l'indépendance, ce qui n'est pas facile tous les jours.
La transfiction, un "genre hors-genre" est cependant abordée sous toutes ses formes chez plusieurs auteurs/éditeurs, même si elle est un peu invisibilisée en littérature générale et notamment étrangère (Haruki Murakami, David Mitchell) mais aussi en littérature de l'imaginaire (Alain Damasio...).
La présentation a fait mouche : ces 2 nouveautés m'interpellent déjà, connaissant déjà Éric Pessan, et Julia Colin me semblant bien intrigante.
Merci donc pour cet article.
laetitia pacareau
22/08/2023 à 19:13
Super article, très intéressant, qui donne envie de se jeter sur les bouquins, bravo.
Yannick
23/08/2023 à 10:23
Il est possible de féliciter également les éditions Aux Forges de Vulcain ainsi que leur autrice, Sue Rainsford, qui ont remporté le prix Imaginales roman étranger 2023 pour le captivant, surprenant et passionnant roman 'Jusque dans la terre'.
En tout cas, un grand merci à cette maison d'édition qui, à travers le choix de ses auteurices, m'a offert d'excellentes lectures.
P.S. Monsieur Meulemans, peut-on espérer une suite à l'hilarant 'Tamanoir' de Jean-Luc André d'Asciano ? Cordialement.
David Meulemans
23/08/2023 à 12:19
Bonjour Yannick,
Je vous remercie de votre message. Je vous indique que Sue Rainsford reviendra avec un nouveau titre dans le catalogue au printemps 2024. Quant à Jean-Luc d'Asciano, il reviendra aussi, mais d'abord avec un recueil de nouvelles, à paraître au premier trimestre. Le TAMANOIR reviendra aussi, mais plus tard !
Stéphanie
23/08/2023 à 14:44
Merci pour cet excellent article sur les Forges de Vulcain ! C’est sans conteste l’une des plus intéressantes maisons d’édition françaises de ces dix dernières années, et David Meulemans, que j’ai la chance de croiser professionnellement, est un éditeur aussi ambitieux littérairement que modeste personnellement. C’est un vrai artisan du livre qui sait découvrir des talents divers et s’adresser au plus grand nombre pour faire découvrir des auteurices (Duvivier, Solomon et tant d’autres) grâce à des textes essentiels.