#Droit / Justice

Julia Reda : "Mon rapport veut renforcer les droits des auteurs"

Son rapport, présenté il y a un peu plus de deux mois, visait à évaluer la directive européenne sur le droit d'auteur de 2001, à l'aune des remarques reçues lors d'une grande consultation publique européenne, l'année dernière. Et il a fait trembler toute l'industrie culturelle, en France, à l'exception des bibliothèques. Alors que la presse française s'est intéressée au personnage ces derniers jours, nous avons rencontré Julia Reda à Bruxelles. 

Le 03/04/2015 à 11:28 par Antoine Oury

0 Réactions |

Publié le :

03/04/2015 à 11:28

Antoine Oury

Partager cet article sur Linkedin Partager cet article par mail Imprimer cet article
ActuaLitté

Les premiers reproches adressés à votre rapport attaquent sur l'utilisation du terme « copyright » plutôt qu'un « droit d'auteur », est-ce un choix délibéré ?

J'utilise le terme « copyright » parce que la version anglaise de la directive que j'évalue fait référence au « copyright ». Dans la version française, elle fait référence au « droit d'auteur ». Au-delà des termes, la substance de cette directive inclut les deux, parce qu'elle définit clairement quels sont les droits des auteurs, et les droits qui sont transférés à un ayant droit. Le système de droit d'auteur français aussi : des droits d'auteur sont transférés, pas tous, mais beaucoup. Il n'y a aucun système de droit d'auteur « pur » dans les pays européens.

On a également reproché à votre rapport sa brièveté. Comment l'avez-vous constitué ?

On m'a parfois fait le reproche que je n'avais pas fait d'étude d'impact, mais ce rapport s'appuie sur l'une des plus importantes études autour de la directive copyright. Je rappelle que la Commission a publié un résumé d'une centaine de pages des résultats de la consultation publique, en 2014. Il y a eu beaucoup de réponses de chercheurs, qui ont participé à l'élaboration des propositions de mon rapport : mais toutes les sources sont citées, dans le rapport ou dans son exposé explicatif. Je décris spécifiquement comment je suis arrivé à telle conclusion, et à quel problème de l'application de la directive InfoSoc elle s'adresse. J'ai rarement vu de rapport avec plus de sources, et je suis très surprise par cette critique selon laquelle je n'ai pas fait une évaluation de la situation actuelle.

Julia Reda, au Parlement européen, à Bruxelles (ActuaLitté, CC BY SA 2.0)

La rémunération des auteurs

Les auteurs et ayants droit ont porté leurs critiques sur la liste d'exceptions au droit d'auteur que vous proposez d'harmoniser à toute l'Union européenne. Aviez-vous en tête un fair use américain en formulant vos propositions ?

Je crois qu'il s'agit d'un malentendu, parce que je propose est assez éloigné d'un fair use à l'américaine. Ce dernier n'a aucune exception ou limitation inscrite dans la loi. C'est donc à un juge de déterminer si tel usage remplit un certain nombre de critères qui le rendent légal. Supprimer les exceptions et limitations créerait encore plus d'incertitude légale : nous n'avons pas un siècle de jurisprudences derrière nous, les législations et les juges des pays européens sont différents... Il serait finalement plus difficile pour les citoyens de savoir ce qu'ils ont le droit de faire. 

Je veux conserver les exceptions et les limitations, les harmoniser dans tous les États membres, mais avec un mécanisme qui prend en compte qu'une réforme de la législation européenne prend du temps. La directive sur le copyright a été adoptée en 2001, mais, entre-temps, nous avons eu YouTube, Wikipédia, de nouveaux moyens de partager l'information sur Internet, l'exploration de textes et de données... Il faut adapter la législation à ces nouveaux usages. Une norme ouverte permettrait de considérer les exceptions et limitations actuelles pour les interpréter à la lueur d'une nouvelle technologie, sans qu'elles aient besoin d'une formulation exacte. Par exemple, si une exception évoque un livre, mais que la définition du livre a changé, avec des livres numériques qui peuvent inclure des fonctions interactives par exemple, le juge pourra dire « D'accord, c'est suffisamment proche d'un livre pour que les exceptions s'appliquent ». Cela accorderait plus de flexibilité pour le futur, tout en empêchant que chaque pays membre ait une interprétation totalement différente de ce qui est permis et de ce qui n'est pas permis.

Mais une telle harmonisation ne va-t-elle pas multiplier les actions en justice pour contester tel ou tel point, par les ayants droit ou les usagers ?

C'est déjà le cas, en fait. Vous n'imaginez pas le nombre de dossiers reçus à la Cour de Justice de l'Union européenne sur les interprétations des exceptions et des limitations... Il y en a beaucoup. L'harmonisation d'une définition commune des exceptions a déjà commencé, en fait, mais je veux qu'elle soit faite par le législateur plutôt que par la Cour. Il y a déjà un profond débat, dans la société, sur le genre d'exceptions que nous voulons. Par exemple, la CJUE a trouvé une définition commune de la parodie [en 2014, NdR], avec laquelle je suis plutôt d'accord. Mais je pense que ce n'est pas à la Cour de nous le dire, c'est au législateur de décider si quelque chose de fondamental pour la liberté d'expression doit être préservé, défendu, par un système commun de protection dans toute l'UE.

Je comprends les interrogations des auteurs, mais il est aussi important que l'auteur ne puisse pas tout contrôler. Il aura toujours la possibilité de contester une exception ou une limitation, mais il doit y avoir un équilibre entre l'accès à l'éducation, la liberté d'expression et la protection des auteurs. Dans le domaine de l'éducation, par exemple, il est important qu'un auteur n'ait pas le droit de refuser l'usage d'une œuvre, sans que cela signifie qu'ils ne seront pas payés. Les écoles achètent toujours les livres qu'elles utilisent dans les classes, mais il faudrait aussi qu'elles puissent projeter une page sur le mur, distribuer une version numérique aux élèves d'une certaine classe. Avec une exception éducation, j'essaie de rendre le travail quotidien des professeurs plus simples, sans que cela signifie que les auteurs ne seront pas payés.

Êtes-vous favorable à une compensation financière de toutes ces exceptions et limitations au droit d'auteur ?

Pour certaines exceptions, mettre en place une rémunération est difficile, et c'est tout simplement inapproprié pour des usages comme la citation ou la parodie, par exemple. Pour la copie privée, je maintien qu'une compensation est nécessaire. Mais le système actuel de collecte des droits d'auteurs est très inefficace, et peu transparent. Il est nécessaire de savoir ce qui est prélevé au titre de la copie privée sur le prix d'un CD vierge, et comment est répartie cette somme, pour les usagers comme pour les auteurs.

L'idée même derrière la copie privée est que l'on commet un préjudice à l'auteur ou aux ayants droit, et que ce préjudice doit être compensé. Mais chaque État membre a des conclusions complètement différentes à propos de ce préjudice, comme si réaliser une copie en France créait un dommage bien plus grand que copier une œuvre en Allemagne. À partir de données factuelles, il faut parvenir à une définition commune du préjudice commercial de la copie privée, et créer une compensation à la mesure de ce préjudice. Elle peut prendre la forme d'une taxe, mais ce système pose problème. Certains États ont décidé de passer à un prélèvement fiscal, qui génère moins de coûts de transaction. Les auteurs devraient percevoir la totalité de la somme, il n'est pas nécessaire de subventionner les ayants droit avec la copie privée. Le nombre d'œuvres produites augmente sans cesse, mais le problème réside dans le revenu moyen des auteurs : le levier de la copie privée devrait leur revenir.

À propos de rémunération des auteurs, que proposez-vous pour l'améliorer ?

Ce qu'il faut absolument préserver, ce sont les sociétés d'auteurs, parce qu'il est important qu'elles puissent négocier plus facilement au nom de leurs adhérents. Quand un auteur négocie seul avec un éditeur, sa marge de négociation est minime, car il n'est pas un expert légal. Mais quand beaucoup d'auteurs se réunissent dans une société d'auteurs, qui fonctionne comme un syndicat, ils peuvent négocier ensemble.
Conférence Les auteurs bientôt à poil (SGDL)
Les auteurs bientôt tous à poils, campagne d'alerte du Conseil Permanent des Écrivains
(ActuaLitté, CC BY SA 2.0)

La création d'un contrat d'auteur européen est-elle au programme ?

Un contrat d'auteur harmonisé au niveau européen génère beaucoup d'opposition politique, des conservateurs, notamment, qui défendent la liberté contractuelle et assurent que toute clause contractuelle européenne porterait préjudice à la liberté des entreprises. Elle le ferait, bien sûr. Mais je pense que nous avons besoin d'équilibrer les droits sociaux et la libre entreprise. L'Union européenne doit aussi s'assurer que les droits sociaux des auteurs, en tant que producteurs d'œuvres culturelles, sont protégés.

Je ne propose donc pas des lois européennes contractuelles complètement harmonisées, mais nous pouvons instaurer un minimum de critères. Par exemple, pour d'anciennes clauses comme les contrats de cession totale, par exemple : je propose que si un auteur cède les droits exclusifs de son œuvre à un éditeur, qui ne la publie pas par la suite, l'auteur puisse retrouver ses droits après un certain temps, pour le vendre à quelqu'un d'autre ou l'autopublier. Sinon, ils n'ont pas de droits pour mettre leur propre œuvre sur le marché. L'Union européenne peut faire quelque chose sur ce point, et je demande à tous les États membres qui disent vouloir améliorer la condition de l'auteur de le faire.

Mon rapport va dans le sens d'un renforcement des droits des auteurs, en proposant certaines clauses frappées de nullité dans les contrats, malgré leur inscription. Cela donnera la possibilité aux auteurs de ne pas se soumettre à un contrat qui les place dans une position défavorable. 

Quand il s'agit de savoir quels droits doivent être abandonnés par l'auteur, nous devons atteindre un équilibre. Je pense qu'il est juste que certains droits inaliénables ne puissent pas être transférés à un tiers, par exemple le droit de ne pas voir son œuvre détruite. Il est parfaitement légitime que des droits d'auteur qui font référence à la relation entre l'auteur et son œuvre ne puissent pas être cédés. Ce qui devrait être possible, c'est qu'un auteur puisse dire « Je veux que mon travail soit dans le domaine public » face à une société qui recherche avant tout des droits exclusifs. 

Une action sur le système de la gestion collective est-elle pertinente, pour la rémunération des auteurs ?

Sur les sociétés de gestion, je pense qu'il y a parfois des problèmes d'organisation interne, et que certaines pratiques peuvent être interrogées. Par exemple, la société de collecte allemande des compositeurs de musique fait encore une distinction entre « musique sérieuse » et « musique divertissante ». C'est un peu difficile, pour un musicien, de recevoir une rémunération moindre parce que sa musique est considérée comme « divertissante » par une société de gestion. Je pense que les sociétés de gestion en général remplissent une fonction, mais cela ne veut pas dire que tout ce qu'elles font est justifié.

Par ailleurs, quand la Commission européenne demandait dans sa consultation publique si les gens voulaient un copyright européen ou non, la moitié des auteurs a dit qu'elle le souhaiterait, mais toutes les sociétés de gestion collective ont dit non. Les sociétés de gestion représentent peut-être des ayants droit et dans certains cas des auteurs, cela ne signifie pas qu'ils ont toujours le même avis sur un sujet, ou qu'elles les représentent tous.

Pourquoi insister sur une réduction du temps de protection des œuvres, avec une harmonisation potentielle fixée à 50 ans ?

Cette réduction du temps de protection des œuvres pourrait vraiment aider à la redécouverte des œuvres, mais aussi à leur préservation. Si l'on considère le livre, par exemple, en moyenne, un an après sa sortie, un livre n'est plus disponible en librairie. Et si, dans ce temps court après publication, une œuvre n'a pas généré de profits, il est communément reconnu qu'elle a peu de chances d'en produire plus tard. 50 ans après la mort de l'auteur, 90 % des œuvres ne sont plus disponibles, ou les gens ne les achètent plus. En fait, il est rare que les ayants droit perdent de l'argent après 50 ans de protection. Sauf rares exceptions, et dans ces cas-là, les ayants droit ont déjà fait un énorme retour sur investissement.

Pour les œuvres sur supports numériques ou les films, c'est encore pire, car ils sont souvent stockés sur des supports qui se dégradent avec le temps. De vieux films sont en train de pourrir, actuellement, parce que les archivistes ne peuvent pas les conserver, en les numérisant ou en les rendant disponibles dans un autre format, sans entrer en infraction avec le copyright. Réduire la durée de protection du copyright est nécessaire pour préserver notre héritage culturel, sinon de nombreuses œuvres auront disparu avant d'atteindre le domaine public.

Le droit d'auteur dans l'espace européen

Que pensez-vous de la situation actuelle du Petit Prince, dans le domaine public partout dans le monde, mais pas en France en raison d'une extension de la durée du droit d'auteur pour le motif « mort pour la patrie » ?

Dans l'Union européenne, il y a énormément d'échanges culturels : nous avons ainsi des langues communes, et, si Le Petit Prince est disponible en Belgique, les Français pourront facilement en obtenir un exemplaire numérique. Il est pratiquement impossible d'essayer de renforcer les barrières territoriales sur Internet, dans l'Union européenne.

Des règles communes dans toute l'UE, cela permettrait de les faire respecter. Je pense qu'il est extrêmement dangereux, pour la légitimité de la législation sur le droit d'auteur, d'avoir des règles du copyright où tout le monde sait qu'elles ne seront pas respectées, parce qu'il est impossible de les respecter. J'ai remarqué cet état de fait quand j'ai rencontré des sociétés de gestion collective. Je leur ai expliqué le problème de la liberté de panorama, du fait qu'en prenant une photographie de la Tour Eiffel de nuit et en la publiant sur votre site, vous commettiez une infraction au copyright. Leur réponse, c'était « Ne vous inquiétez pas, les sanctions ne seront pas appliquées ». Donc même des représentants des ayants droit expliquent qu'il est possible d'enfreindre certaines règles du droit d'auteur sans être inquiété, alors que d'autres font de vous un criminel. C'est impossible à expliquer aux citoyens.

Eiffel Tower in the rain
(McPig, CC BY 2.0)

Pensez-vous que la territorialité du copyright est devenue obsolète ?

La territorialité du copyright, avec Internet, n'a plus vraiment de sens. Une œuvre n'a plus de lieu, elle se déplace librement avec Internet. Il est devenu très difficile d'avoir différents statuts juridiques d'un territoire à l'autre quand, dans le même temps, des sociétés peuvent offrir des services dans tous les pays de l'Union au sein d'un marché unique. Je ne pense pas qu'un marché unique numérique soit possible avec la territorialité du copyright.

Mais je pense aussi qu'il est pas possible de créer un marché unique numérique avec la territorialité, je pense par exemple qu'il faut complètement abolir le géoblocking sans abolir la territorialité du copyright. Le blocage géographique, par exemple, est une question de mise en application du droit. Je pense qu'il n'est pas nécessaire d'interdire artificiellement l'accès à une offre spécifique à des individus d'un pays différent. Si je suis à la tête d'une chaîne de télévision, bien sûr que les gens au-delà des frontières, depuis un pays lointain, peuvent recevoir le signal avec un satellite, et personne ne demande aux sociétés d'obtenir une licence pour ce pays différent, juste parce que l'on peut accéder à cette chaîne.

Le rôle central des bibliothèques

Vous proposez l'instauration d'un droit de prêt numérique, semblable au droit de prêt pour les livres papier, pourquoi ?

Pour le moment, la directive de 2001 autorise le prêt de livres physiques, à condition d'un paiement aux sociétés de gestion collective, et ce système instaure une sorte de revenu minimal pour compenser les ayants droit.

Je veux proposer la même chose pour les livres numériques, parce que les contrats de licence actuels ne permettent pas à une bibliothèque d'acquérir un exemplaire et de l'archiver, quand bien même elles paient un accès au fichier. Si l'éditeur fait faillite, si le contrat de licence arrive à son terme — et l'éditeur peut le faire cesser n'importe quand — alors la bibliothèque doit supprimer le livre numérique. Elle n'a pas la possibilité de créer une archive de l'héritage culturel, ce qui est pourtant une de leurs missions les plus fondamentales. Elles n'ont pas non plus la possibilité de convertir les œuvres dans un format différent, en gros caractères pour les publics empêchés, par exemple. Et elles dépendent de l'offre que l'éditeur leur fait, souvent dans une approche similaire de l'édition académique : ils ne proposent pas une œuvre en particulier à prêter, mais plutôt un pack avec plusieurs œuvres. Même si la bibliothèque n'en veut qu'une, elle est obligée d'acheter l'ensemble.

Encore une fois, cela ne signifie pas qu'il n'y aurait pas de restrictions. Un tatouage numérique pourrait être introduit dans les exemplaires prêtés, avec la possibilité de voir auprès de quelle bibliothèque l'emprunt a été fait, ou une chronologie des médias pourrait être mise en place...

La rémunération des auteurs n'est pas le problème : bien sûr, les bibliothèques paieraient encore les sociétés de gestion collective, dans cette configuration. Cette exception ne signifierait pas non plus la fin des accords volontaires entre bibliothèques et éditeurs, parce toutes les bibliothèques ne peuvent pas gérer leur site web, leur service de prêt numérique, ou sont spécialisées... Mais cela permettrait de renforcer la position de négociation des bibliothèques.

Une ouverture massive des prêts de livres numériques par les bibliothèques ne risque-t-elle pas d'affaiblir le marché du livre ?

Au contraire, je pense que c'est absolument nécessaire pour la survie de la chaîne du livre. Les éditeurs assurent qu'un titre emprunté signifie un achat de moins, mais il se produit en fait le contraire. Si j'ai accès à une bibliothèque et que je suis habitué à la lecture dès le plus jeune âge, si je lis facilement et rapidement, j'achèterai plus de livres tout au long de ma vie. Le plus grand danger, pour l'industrie du livre, c'est que les gens arrêtent de lire des livres.

Dans de nombreux cas, le prêt numérique est la seule possibilité de donner accès à une bibliothèque : les politiques d'austérité ont réduit le pouvoir d'achat de certaines communautés, les collectivités ont moins d'argent et réduisent les horaires d'ouverture, ou ferment les bibliothèques. Pour des zones désertées, des jeunes peu habitués à se rendre seuls à la bibliothèque, le prêt numérique est important.

L'international (mais surtout les États-Unis)

Outre votre rapport, d'autres textes discutés au sein de l'Union inquiètent les créateurs : le traité transatlantique (TTIP) et le traité transpacifique (TiSA). Qu'en pensez-vous ?

Ces deux traités représentent des menaces importantes pour la capacité des États à participer au financement de la culture. Je pense que les financements publics pour la culture sont très importants, et ils représentent un apport non négligeable dans le système culturel européen. Si nous avons des traités internationaux qui réclament une compétition parfaite entre les sociétés américaines et européennes, cela signifie aussi que toute subvention peut être remise en question. Les subventions doivent être évaluées, bien sûr, pour déterminer si elles fonctionnent et remplissent une fonction, mais elles sont parfois justifiées. Et je pense qu'il doit être possible d'utiliser des fonds publics pour financer un film ou une diffusion à la télévision publique.

Aktion gegen TTIP und CETA vor dem Bundestag
Manifestation contre le TTIP et l'accord économique et commercial global devant le Bundestag, en Allemagne, le 16 septembre 2014 (Mehr Demokratie, CC BY-SA 2.0)

Le risque, avec le TTIP, c'est qu'une société puisse attaquer une subvention en affirmant qu'il s'agit d'une compétition déloyale. Pour TiSA, un chapitre « ecommerce » a récemment fuité, dans lequel on découvre que le négociateur américain affirme que les États membres ne devraient pas avoir de quotas pour les langues nationales sur les radios nationales, ou qu'une société n'a pas besoin d'avoir son siège dans l'UE pour offrir des services en ligne. C'est particulièrement dangereux, parce qu'une telle société, installée à l'étranger, ne serait pas soumise au droit européen du copyright, à la protection des données européenne, ou au système fiscal européen.

Le plus grand danger de ces traités, c'est qu'ils vont saper toutes les décisions que nous prenons à présent sur le droit d'auteur. Il faut que les lobbys culturels examinent vraiment ces traités, parce que si ma réforme est si consensuelle avec les sociétés américaines, alors pourquoi les USA proposent-ils l'exact inverse, au même moment ? 

Justement, sur ces sociétés américaines, multinationales et à tendance monopolistique, pensez-vous qu'elles doivent contribuer au financement de la culture, au vu des chiffres d'affaires qu'elles génèrent ?

Je pense que ces sociétés doivent d'abord payer leurs impôts. Le problème n'est pas l'absence de loi pour les faire payer ces impôts, mais l'absence de mise en application des règles fiscales. Le scandale LuxLeaks a révélé cela : pour une société transfrontalière qui peut avoir son siège où elle veut, il est très facile d'échapper aux impôts dans l'UE.

Monsieur Pierre Moscovici est en train d'arranger cela, non ?

J'espère que M. Moscovici s'en occupe ! Je suis absolument favorable à la création d'un système fiscal harmonisé dans l'UE. Sans cela, il y aura une compétition incessante entre les États membres pour baisser leurs impôts sur les sociétés, et présenter des conditions plus favorables pour les accueillir. Nous ne devons pas introduire de nouvelles taxes qui ciblent une société en particulier si elle ne paie même pas les impôts qui existent. Il est plus simple de respecter ces règles fiscales si une société n'a pas le loisir de choisir le plus faible niveau de protection pour s'installer dans un pays.

Pensez-vous que ces impôts, une fois respectés, suffiront à assurer un financement de la culture ?

Bien sûr, parce que le financement de la culture par des leviers publics est très important : les bibliothèques sont financées par l'État, il y a des subventions pour le financement de la création culturelle... Si nous considérons la culture avec tant de sérieux, au sein de nos États, alors nous devons y consacrer une partie de nos impôts. Mais le problème est que nous manquons d'impôts parce que les plus grandes sociétés, qui dégagent le plus de profit, peuvent facilement échapper au système fiscal.

Liberté d'entreprendre, liberté d'expression
Sur le web, pourquoi ne pas responsabiliser les hébergeurs et lutter ainsi contre le piratage ?

Je comprends le raisonnement derrière cette proposition, mais je pense que c'est plutôt dangereux. Ce principe de privatisation de l'application du copyright a déjà conduit à de mauvaises expériences. Rendre les sociétés privées responsables de la régulation des comportements des usagers qui utilisent leurs plateformes, cela signifie aussi qu'il devient extrêmement cher de créer une plateforme. Une start-up qui souhaite offrir l'hébergement de vidéo, par exemple, en compétition directe avec YouTube. Il lui reste deux possibilités : ou bien surveiller toutes les œuvres que les utilisateurs téléchargent, ce qui signifie une équipe et des experts légaux pour évaluer les cas, ou bien payer une quelconque contribution fixe. 

Dans les deux cas, cela constitue une importante barrière à l'entrée de jeunes sociétés. Et mettre en place une responsabilité des hébergeurs revient finalement à renforcer la position des grands acteurs, car eux seuls, peuvent payer, surveiller leurs utilisateurs ou suivre une action en justice. La personne responsable d'une infraction au copyright est la personne qui a commis l'infraction au copyright. Pas la société qui produit la plateforme où elle a lieu. Ils pensent viser les grandes sociétés, mais ils contribuent plutôt à leur monopole. 

Attention, pirates
(ActuaLitté, CC BY SA 2.0)
Vous souhaitez également sécuriser le domaine public, mais pourquoi y ajouter tous les travaux produits par les gouvernement ?
Il faut que les travaux officiels, ceux qui sont produits par les gouvernements, leurs employés, l'administration, soient dans le domaine public. C'est une question de liberté d'expression et d'information. En Allemagne, nous avons eu un cas où le gouvernement allemand devait fournir un document administratif interne sur une loi récente, parce qu'un recours au titre de la liberté d'information avait été déposée par un citoyen. Le gouvernement a accepté de lui fournir le document, mais interdit de le publier sur Internet, sous prétexte que cela constituerait une infraction au copyright des rédacteurs, ou du gouvernement. La véritable raison, c'était bien sûr que ce document était embarrassant. Les images de la NASA sont dans le domaine public, mais celle de l'ESA, European Space Agency, sont sous copyright. Il n'est pas justifié de protéger les auteurs de ces travaux financièrement ou moralement, puisqu'ils sont employés par le gouvernement pour remplir une mission de service public.
Personnellement, je serais en faveur de productions ou de diffusions publiques publiées sous licences Creative Commons, mais cela ne figure pas dans mon rapport. Je n'y évoque que les travaux d'État, et non les oeuvres subventionnées, et un amendement rend cela encore plus clair.
Pourquoi une réforme du droit d'auteur en Europe ?

L'objectif de cette réforme du droit d'auteur est la création d'un marché unique numérique : pourquoi pensez-vous que ce marché unique puisse aider une Europe de la Culture ?

Parce que la fragmentation actuelle des règles du droit d'auteur handicape vraiment notre diversité culturelle. Il est beaucoup plus simple d'avoir accès aux séries américaines qu'aux séries danoises – je prendrai pour exemple la série danoise Borgen, qui a pourtant été diffusée en France et en Allemagne sur ARTE. Difficile de la trouver en ligne, parce que le marché n'est pas considéré comme suffisamment vaste. Aujourd'hui, si une œuvre n'intéresse qu'une faible quantité de personnes, elle ne sera jamais diffusée en ligne. Nous avons besoin de l'accessibilité, pour que ces contenus puissent développer une audience, obtenir de nouveaux fans, pour que la culture progresse en Europe.

Par ailleurs, il y a des problèmes de minorité linguistique dans l'UE, et quand les organisations d'ayants droit parlent de diversité culturelle, elles prétendent que la diversité culturelle est équivalente aux nations, mais ce n'est pas le cas. Par exemple, la minorité danoise en Allemagne n'a aucun moyen d'accéder légalement à un abonnement danois, ou à une diffusion publique danoise, parce que les deux sont bloqués géographiquement en Allemagne. Et la portabilité ne changerait rien, puisqu'ils sont résidents d'Allemagne, pas des vacanciers. L'Union européenne doit changer cette approche par nation.

La fédération européenne des éditeurs (FEP) a lancé une campagne « Copyright pour la liberté d'expression », qu'en avez-vous pensé ?

Ils expliquent que le copyright protège la liberté d'expression, mais les exceptions au copyright le font aussi. Mais quand je propose d'harmoniser l'exception autorisant les caricatures à tous les pays d'Europe, les mêmes personnes qui défendent cette exception en France n'en veulent pas pour toute l'Union.

Vous avez rédigé un article « Spécial député français » sur votre blog, où vous estimez qu'ils sont « hors de la marche de ce siècle ». La réception de votre rapport en France vous choque ?

Le débat français est totalement différent de celui des autres États membres, et la réponse reçue à mon rapport est sans commune mesure avec celles des autres pays. Je pense que le système politique français pourrait peut-être bénéficier d'un Parti Pirate au Parlement, parce que les discussions françaises me rappellent celles en Allemagne il y a dix ans. Mais le Parti Pirate a des sièges dans de nombreux parlements européens, nous avons un maire en République tchèque, et je pense que, dans tous les pays européens, une génération de jeunes responsable va montrer que ces revendications sont légitimes. Nous sommes tenus à l'écart d'une part importante de notre héritage culturel à cause des lois actuelles du copyright et des leurs relations avec le droit d'auteur. Le monde culturel n'a pas à être effrayé par ces changements, parce que si nous n'adaptons pas les règles du copyright pour les faire fonctionner dans le monde numérique, alors plus personne ne respectera ces règles. Ignorer le problème ne ramènera pas le passé, mais nous empêchera d'innover et de parvenir à de nouveaux moyens pour diffuser la culture sur Internet.

Parlement européen - Bruxelles
Le Parlement européen, à Bruxelles (ActuaLitté, CC BY SA 2.0)
Qu'attendez-vous de votre passage devant le Sénat, le 2 avril [l'entretien s'est déroulé la veille de l'audition, NdR] ?
Je suis très heureuse qu'on m'ait invitée, même si j'aurais préféré que cela soit diffusé en livestream. Mais ça reste encourageant, parce que j'ai peu d'interlocuteurs en France. Mme Morin-Desailly, en particulier, a proposé de nombreuses règles communes pour des sujets ayant trait à Internet, comme la gouvernance d'Internet, la neutralité du Net, et je voudrais comprendre pourquoi sur ce sujet particulier, elle pense qu'avoir 28 règles européennes différentes renforce notre position. 
Le Parti Pirate

Qu'est-ce qui vous a convaincu d'adhérer au Parti Pirate ?

Le fait qu'il ait été, et soit toujours un jeune parti. Ce qui signifie que les individus ont beaucoup d'influence sur son développement. J'ai été membre du SPD [le Parti socialiste allemand, NdR] pendant six ans avant de rejoindre les Pirates, et j'ai tout de suite remarqué qu'ils faisaient attention aux opinions de leurs nouveaux membres, sans simplement leur demander d'accrocher des affiches. Le fonctionnement du Parti Pirate est très différent, parce que chacun peut développer cette plateforme politique en participant sur Internet.

Amelia Andersdotter, qui a représenté le parti pirate en Suède entre décembre 2011 et juillet 2014, a expliqué que votre rapport était décevant, que lui répondez-vous ?

Souvenons-nous que ce rapport n'est pas ma vision idéale de ce que le copyright devrait être, mais ce que je pense possible dans le cadre international actuel. Nous n'avons pas encore signé le TTIP ou TiSA, mais nous avons signé de nombreux accords internationaux qui limitent nos possibilités. Je pense par exemple que 50 ans est toujours une durée protection bien plus longue que nécessaire, mais c'est le minimum permis d'après les traités que nous avons signé, les traités de l'OMPI, par exemple. Certains ont des problèmes fondamentaux, je trouve, comme cette idée que toute copie technologique nécessite une permission des ayants droit. Cela ne fonctionne pas vraiment, parce que toutes les reproductions techniques n'ont pas pour objectif de créer un exemplaire double, distribué ou utilisé à d'autres fins. C'est juste un sous-produit de la façon dont la technologie fonctionne. Je comprends ses critiques, mais je crois que c'est un désaccord sur la stratégie : j'essaie d'être pragmatique et de trouver une majorité pour soutenir cette réforme.

Bonus : l'infraction involontaire au copyright de Fleur Pellerin en visite au Musée d'Orsay, où les photos sont interdites. Depuis sa publication sur Instagram, le Musée d'Orsay a autorisé les photographies dans ses murs.

Que pensez-vous de cette photo Instagram ?

Il n'est pas nécessaire de discuter de pourquoi c'est légal ou illégal, mais plutôt se poser la question : « Si un tel débat peut se poser pour les activités d'une ministre de la Culture, est-ce que les règles sont si simples que cela à comprendre ? » Copyright et droit d'auteur régulaient surtout, au départ, les relations entre professionnels. Le débat s'ouvre parce que l'usage de ces technologies s'intensifie. Le copyright doit être compréhensible par les gens qui sont censés le respecter. Même les institutions publiques enfreignent le copyright : le Parlement européen donne ainsi des licences d'usages de photographies du bâtiment du Parlement européen à Strasbourg, alors qu'il n'en a pas le droit. 

#bonnard au Musée d'Orsay

Une photo publiée par Fleur Pellerin (@fleurpellerin) le

Commenter cet article

 

Plus d'articles sur le même thème

ActuaLitté

Géopolitique, conspirations : “XIII est un survivant” (Yves Sente)

AnniversaireXIII – Le plus amnésique des héros apparut en 1984, sous l’impulsion du scénariste Jean Van Hamme et du dessinateur William Vance : à la recherche d’un passé fuyant, accusé d’assassinat d’un président des États-Unis et toujours pris dans une conspiration politique sans fin, XIII fête ses quarante années d’aventures, de manipulation et de faux-semblants. Retour avec Yves Sente, le scénariste qui prolonge depuis 13 ans déjà cette épopée américaine avec le dessinateur Iouri Jigounov.

14/03/2024, 15:43

ActuaLitté

Nancy Huston : “Tout romancier qui se respecte est trans”

L'autrice française d'origine canadienne, Nancy Huston et l'écrivain, réalisateur, poète et militant écologiste, Cyril Dion, se connaissent, ils sont amis. Ils éprouvent l’un pour l’autre de l’affection et de l’estime. Les éditions Actes Sud ont proposé une rencontre pour parler de Francia, le dernier texte de Nancy Huston, publié par la maison le 6 mars dernier. Propos recueillis par Estelle Lemaître.

14/03/2024, 15:24

ActuaLitté

À Madagascar, Karné offre une évasion aux jeunes insulaires

Tout sourire et pleine d’entrain, Ravaka a l’air de fonctionner à mille à l’heure. Dès qu’elle s’exprime, on sent un grand enthousiasme et une vraie curiosité. Une envie de comprendre et d’agir se dégage d’emblée de sa personnalité positive. Elle a créé Karné, un concept unique : un magazine bilingue (malgache-français), coloré, vivant, instructif, ludique qui sait prendre sa place sur ce marché. Propos recueillis par Agnès Debiage, fondatrice d’ADCF Africa.

14/03/2024, 13:17

ActuaLitté

Frédéric Taddeï : "L’âge est un sujet qui n’existe pas"

« Quand on vous dit que François Ier a gagné la bataille de Marignan en 1515 on ne vous dit pas quel âge il avait, il avait 20 ans ». Le présentateur Frédéric Taddeï a une obsession qu’on ne lui connaissait pas encore : l’âge. Nous l’avons rencontré pour la sortie des Birthday books le 6 mars 2024, l’occasion de discourir sur ces « quartiers de la vie que l’on habite tous ensemble ».

29/02/2024, 15:46

ActuaLitté

“Nos points communs sont simples : le territoire et le livre.”

#Noshorizonsdesirables – Durant cinq années de librairie au Québec chez Pantoute, Benoît Vanbeselaere est passé de la communication et de l’événementiel à la direction générale d’une des deux succursales. Depuis avril 2023, il a pris ses fonctions comme coordinateur de l’Association des éditeurs des Hauts-de-France. En marge des Rencontres régionales du Livre et de la Lecture 2024, à Boulogne-sur-Mer, il revient avec nous sur les actions menées et à mener.

26/02/2024, 15:13

ActuaLitté

Partage de la valeur : cette étude “apporte des éléments de compréhension” (SNE)

L'étude du Syndicat national de l'édition (SNE) consacrée au partage de la valeur entre auteurs et éditeurs, présentée au début de ce mois de février, a été accueillie froidement par les organisations d'auteurs. Ces dernières reprochaient une approche « biaisée » et des résultats qui masquaient la situation économique des écrivains. Renaud Lefebvre, directeur général du SNE, répond aux critiques.

22/02/2024, 11:49

ActuaLitté

Barbara Kingsolver, Prix Pulitzer 2023 : “Je ne crois pas au talent”

Le Prix Pulitzer de la fiction, qui récompense un roman qui raconte cette démente Amérique, a été décerné à deux auteurs ex-aequo en 2023 : Hernan Diaz pour son texte sur les coulisses de la Grande Dépression des années 30, Trust, et Barbara Kingsolver. D’un côté, le gros argent, de l'autre, les prolos d'une campagne des Appalaches, à travers les aventures de Demon Copperhead. Un David Copperfield contemporain dans les terres contrariées de l'OxyconTin et des champs de tabac…

21/02/2024, 16:00

ActuaLitté

Pour le livre de Turin, "un salon qui aide au dialogue"

Du 9 du 13 mai, le Salon international du livre de Turin incarne un événement majeur autour du livre sur le territoire italien. Entre défis antérieurs et direction nouvelle, Annalena Benini, directrice du Salon pour cette édition, fait part à Actualitté des conditions à réunir, pour mener à bien les ambitions prochaines, notamment quant à la jeunesse. 

19/02/2024, 12:07

ActuaLitté

“Le livre et la lecture comme biens communs”

Noshorizonsdesirables – Dans le paysage littéraire des Hauts-de-France, une révolution jusqu’alors silencieuse entend faire grand bruit. François Annycke, directeur de l’Agence Régionale du Livre Hauts-de-France (AR2L), inaugurera les 21 et 22 février deux journées professionnelles. Objectif : collaborer, en redéfinissant le rôle de l’Agence et de ses partenaires, pour plus d’efficacité.

16/02/2024, 12:00

ActuaLitté

“Le lecteur français veut comprendre l'Italie à travers sa littérature”

Dans une interview menée par Federica Malinverno, Florence Raut revient sur la création de La libreria, librairie-café parisienne cofondée aux côtés d'Andrea De Ritis en 2006, se définissant comme un « espace petit mais riche dédié à l’Italie, situé dans le cœur du IXe arrondissement de Paris ».

13/02/2024, 11:38

ActuaLitté

“Pour être un libraire, il faut porter la casquette d’agent culturel”

Pleine d’énergie et toute souriante, Prudientienne Gbaguidi est une figure de la librairie francophone en Afrique de l’Ouest. Très engagée pour faire rayonner son métier, elle suit tout ce qui se publie dans la sous-région. A la tête de la librairie Savoir d’Afrique (Bénin), elle est aussi présidente de l’Association des Libraires professionnels du Bénin (ALPB) et vice-présidente de l’Association internationale des Libraires francophones (AILF). Propos recueillis par Agnès Debiage, fondatrice d’ADCF Africa.

06/02/2024, 13:07

ActuaLitté

Statut européen des artistes-auteurs : “C'est un nouvel espoir”

Depuis plusieurs semaines, des organisations françaises d'auteurs de l'écrit se sont lancées dans une campagne de soutien à une initiative législative du Parlement européen. L'objectif ? Inciter la Commission européenne à agir pour améliorer les conditions de vie des artistes-auteurs, notamment par la création d'un statut. 

18/01/2024, 15:15

ActuaLitté

Résolument ancré dans la Fantasy, Leha crée Majik sa collection poche

ENTRETIEN – Apparu en 2017 dans le paysage des Littératures de l’Imaginaire, Leha Editions amorce 2024 avec un gros dossier : la création d’une collection de poche, Majik. Un pari audacieux, autant qu’une nouvelle corde à l’arc de cet éditeur, installé à Marseille depuis quelques années. 

17/01/2024, 10:08

ActuaLitté

Louise Boudonnat : traduire, “c’est aussi une rencontre avec soi-même”

Dans une interview menée par Federica Malinverno, Louise Boudonnat revient sur son travail de traduction (de l'italien) de l'ouvrage Absolutely Nothing. Histoires et disparitions dans les déserts américains, de Giorgio Vasta et Ramak Fazel, paru aux éditions Verdier en 2023.

02/01/2024, 14:52

ActuaLitté

Line Papin et les Lettres Zola : "Cette démarche me garde constamment en éveil"

LaLettreZola — La première Lettre Zola est toujours disponible à la prévente sur la plateforme KissKissBankBank. La première romancière à offrir aux futurs lecteurs un texte inédit, entre réel et fiction, est Blandine Rinkel. Mais chaque mois est l'occasion de découvrir une nouvelle plume, et pour ce faire, Louis Vendel, créateur de ce singulier et enthousiasmant concept, a dû façonner une véritable équipe autour de lui. Une trentaine de trentenaires, parmi lesquels Line Papin, qui triche un peu, puisqu'elle a 27 ans, mais déjà six ouvrages derrière elle.

26/12/2023, 17:06

ActuaLitté

David Duchovny : “Les écrivains ont le devoir d'écrire tout ce qu'ils veulent”  

David Duchovny, pour les plus anciens, c’est l’agent Fox Mulder, pour les plus au fait, le romancier Hank Moody de Californication. L’enfant de New York est aussi un écrivain : son premier texte fut un conte animalier, Oh la vache ! (trad. Claro, Grasset) « entre Georges Orwell et Tex Avery », rien que ça. Le second publié en France, La Reine du Pays-sous-la-Terre, est un texte étonnant, riche, non sans humour et d'un beau romantisme suranné.

20/12/2023, 18:08

ActuaLitté

Main à plume : la résistance surréaliste sous l'Occupation

Épisode aussi bref qu’intense, aujourd’hui oublié, l’aventure de la « Main à plume » constitue pourtant un des éléments majeurs de l’histoire du surréalisme. En 1940, suite au départ d’André Breton, plusieurs jeunes créateurs se regroupent pour résister à l’occupant, tout en poursuivant une intense activité créatrice, avec la publication de plaquettes, aujourd’hui introuvables. Huit de vingt-trois membres périront : déportés, fusillés, ou tombés au front. Docteure ès Lettres, mais aussi traductrice et autrice, Léa Nicolas-Teboul a retracé le parcours du groupe. Propos recueillis par Étienne Ruhaud.

06/12/2023, 15:37

ActuaLitté

L'édition jeunesse au Maroc : rencontre avec Nadia Essalmi

Nadia Essalmi est une femme de cœur et d’engagement. Une fonceuse qui ne se pose pas mille questions en amont mais qui agit pour faire bouger les lignes et surtout pour apporter aux autres.  C’est aussi une grande rêveuse qui suit son cœur, mais n’est-ce pas le moteur pour innover et avancer ? Editrice jeunesse, promotrice culturelle, militante associative, Nadia est sur tous les fronts quand il s’agit de défendre et valoriser le livre et la lecture au Maroc. Propos recueillis par Agnès Debiage, fondatrice d’ADCF Africa.

05/12/2023, 13:07

ActuaLitté

Malaise dans l'Éducnat : “Mes élèves me donnent matière à espérance”

Qu’est-ce que la précarité ? Qu’est-ce que le démantèlement méthodique du service public ?  Qu’est-ce qu’être un professeur précaire dans le secondaire, de surcroît « (grand) remplaçant » dans les territoires abandonnés de la République ? Qu’est-ce qu’enseigner et transmettre ? Autant de questions qui interpellent notre temps. Propos recueillis par Faris Lounis.

04/12/2023, 14:54

ActuaLitté

“Stig Dagerman va plus loin que Camus : il supprime l’espoir”

Claude Le Manchec, essayiste et traducteur français,  nous parle de l’œuvre de Stig Dagerman (1923-1954), de sa place et de sa réception en France, en évoquant son étude Stig Dagerman, la vérité pressentie de tous (Éditions du Cygne, Paris, 2020). Propos recueillis par Karim El Haddady

04/12/2023, 12:22

ActuaLitté

Pour une industrie du livre plus forte en Italie

Dans un entretien accordé à ActuaLitté, le président de l'Associazione Italiana Editori dévoile ses objectifs pour l'industrie du livre en Italie. Il aborde la nécessité d'une croissance culturelle, la promotion de la lecture, l'internationalisation de l'édition italienne et les défis du dialogue avec les institutions.

27/11/2023, 15:29

ActuaLitté

Tom Buron : "Le danger est un élément central de mon travail"

Jeune poète francilien, Tom Buron pratique la boxe, écoute du jazz, écrit de brefs recueils percutants. Dernier en date, La Chambre et le Barillet (éditions « Angle mort », 2023), présente une suite de vers-libres, souvent rageurs, parfois énigmatiques. Familier de l’univers urbain, guidé par un certain rythme incantatoire, habitué des scènes poétiques, l’auteur semble refuser la tyrannie du sens, de l’intelligibilité, tout en favorisant l’oralité. Propos recueillis par Étienne Ruhaud.

27/11/2023, 10:04

ActuaLitté

Anarchie en Haïti : “Que les Américains nous lâchent un peu”

Gary Victor, « le romancier haïtien le plus lu dans son pays » selon son éditeur Mémoire d'encrier, ne peut plus aujourd'hui vivre dans sa maison, dans le quartier de Carrefour-Feuilles à Port-au-Prince, pris dans la guerre des gangs. La situation dans le pays de Dany Laferrière est cataclysmique, mais il faut continuer de vivre, et pour le Prix littéraire des Caraïbes 2008, cela passe par l'écriture : à la rentrée, il a fait paraître en France Le Violon d'Adrien, où il s'appuie sur un épisode de son enfance qui l'a particulièrement marqué...

14/11/2023, 11:40

ActuaLitté

Tikoulou : un héros mauricien qui unit les cultures

À l’Ile Maurice, Pascale Siew est devenue indissociable du personnage qu’elle a créé : Tikoulou, le petit Mauricien. Cette éditrice passionnée est depuis longtemps une référence sur l’île mais, dans ce cadre idyllique, Pascale Siew avoue se sentir très isolée professionnellement. Elle nous raconte cette belle aventure des éditions Vizavi qui dure depuis trois décennies. Propos recueillis par Agnès Debiage, fondatrice d’ADCF Africa.

13/11/2023, 10:42

ActuaLitté

De l'ombre du 93 à la lumière littéraire : “Je lui serai toujours redevable” (Olivier Norek)

Le décès de Huguette Maure, survenu ce 29 octobre, a assombri un week-end déjà maussade. Parmi les écrivains que la responsable éditoriale avait soutenus, Olivier Norek lui rend hommage. « Elle a façonné mon parcours : elle représente les fondations de l'écrivain que je suis devenu. » Notamment grâce à la confiance qu'elle fut la première à lui témoigner, en choisissant de publier son premier roman, Code 93.

30/10/2023, 11:04

ActuaLitté

“La consommation de l’actualité s’opère sans prise de conscience”

Benoît Couzi, directeur des éditions Le Lys bleu, avait dernièrement lancé une pétition pour attirer l’attention sur le coût croissant des livres en France. Malheureusement, malgré une diffusion à près de 200.000 personnes, seulement 4 000 ont choisi de signer. Une réalité qui, selon Benoit Couzi, « dit quelque chose de l’implication de l’individu dans la société ».

26/10/2023, 17:02

ActuaLitté

Les chiens ne se baignent jamais deux fois dans la même Rivière

Décalé, mystérieux, Les chiens nus nous parle, comme son nom l’indique, de nos amis quadrupèdes. Mais loin d’avoir rédigé un (banal) traité d’éthologie, ou un énième guide sur les chiens, Alain Rivière nous embarque pour un déroutant voyage, dans lequel l’animal semble essentiellement nous renvoyer à nous, à notre condition mortelle. Propos recueillis par Étienne Ruhaud.

26/10/2023, 11:24

ActuaLitté

“La réécriture par les ayants droit, ce n'est plus la même oeuvre”

Déposée en mai 2023 à l'Assemblée nationale par le député Les Républicains Jean-Louis Thiériot (Seine-et-Marne), la proposition de loi visant à protéger l’intégrité des œuvres des réécritures idéologiques a fait son retour, au mois d'octobre. Un texte inchangé, mais cette fois soutenu par d'autres représentants de la droite, Éric Ciotti en tête.

23/10/2023, 12:24

ActuaLitté

Elias Khoury : héraut d'un monde arabe en quête de modernité

Le romancier libanais Elias Khoury publie chez Actes Sud L’Étoile de la mer, son dernier roman, et deuxième partie d’une trilogie (trad. Rania Samara). Farouk Mardam-Bey, directeur chez Actes Sud de la collection Sindbad, se souvient avec émotion de sa première rencontre avec l'écrivain, à Paris. 

10/10/2023, 12:06

ActuaLitté

Frédéric Pillot, un Roland passionnément furieux

LEP23 – Dès son enfance, Frédéric Pillot a trouvé du plaisir dans le dessin. Avec le temps, cette passion s'est transformée en une évidence : allier le dessin à la narration. La réflexion s'est alors orientée vers une activité génératrice de revenus. Une constellation d'idées s'est formée, mêlant le plaisir de raconter à celui de dessiner. Malgré des doutes et des impasses, Frédéric a persévéré. Aujourd'hui, il est un illustrateur reconnu, inspirant ceux qui souhaitent transformer leur passion en métier.

08/10/2023, 17:18

ActuaLitté

Ange Mbelle : “Tisser des liens pour le livre africain”

Une approche pragmatique du marché, un parler franc et une vraie dynamique entrepreneuriale, Ange Mbelle a créé GVG, une structure de distribution. Basée à Douala (Cameroun), elle rayonne dans plusieurs pays de la région. Attentive aux pratiques des éditeurs, elle encourage les libraires et autres points de vente à développer leur offre de livres. Propos recueillis par Agnès Debiage, fondatrice d’ADCF Africa.

02/10/2023, 15:01

ActuaLitté

La Lettre Zola : redéfinir le lien entre écrivains et lecteurs

LaLettreZola – Dans le monde de l'édition, il est rare de trouver des projets qui marient avec autant de finesse la littérature et le journalisme. Louis Vendel, fondateur de la revue "La Lettre Zola", nous parle de cette initiative unique qui fait la jonction entre ces deux univers.

28/09/2023, 15:38

ActuaLitté

Aux Deux Magots, “la littérature est éternelle”

#PrixdesDeuxMagots2023 – Le Prix des Deux Magots, l'une des récompenses littéraires les plus prestigieuses de France, a célébré son 90e anniversaire dans une ambiance festive et solennelle. Étienne de Montety, président du jury, a partagé avec nous l'essence de cette édition mémorable.

25/09/2023, 17:36

ActuaLitté

Kevin Lambert : l’architecture, 1er art et miroir de l'époque

Le jeune romancier Kevin Lambert fait l’actualité de cette rentrée littéraire : d’abord en s’inscrivant avec son troisième roman publié au Nouvel Attila, Que notre joie demeure, dans plusieurs listes de prix, dont celle du Goncourt. Le lauréat 2018 de la plus prestigieuse récompense française, Nicolas Mathieu, a remis une pièce dans la machine en s’étonnant de l’ « orgueil surprenant » avec laquelle l’éditeur du Québécois affirme que son auteur a eu recours à une « Sensitivity reader », « comme s’il s’agissait tout à la fois d’un gage de qualité littéraire, de modernité (rire) et de vertu ».

19/09/2023, 17:36

ActuaLitté

“Je suis sans cesse rattrapé, happé par la vie.”

Né en 1964 au Havre, Jean-François Jacq vit actuellement à Vierzon, où il poursuit une intense activité théâtrale et littéraire. Auteur de plusieurs biographies de rock-stars, de groupes, l’homme dévoile également un parcours de vie à la fois chaotique et douloureux à travers plusieurs livres autobiographiques, aux titres évocateurs (Heurt-limite, Hémorragie à l’errance, etc.). Propos recueillis par Etienne Ruhaud.

19/09/2023, 11:38

ActuaLitté

L'Homme des Mille Détours, ou l'odyssée intérieure d'Agnès Martin-Lugand

Avec son onzième roman, L'Homme des Mille Détours (Michel Lafon), Agnès Martin-Lugand signe aussi ses dix années de carrière depuis Les gens heureux lisent et boivent du café (Michel Lafon). En empruntant à Homère le premier vers de son Odyssée, elle s’est elle-même engagée dans un long voyage. La confiance se déplie dans les histoires racontées. Focus sur son roman L'Homme des Mille Détours, et plus encore, retour sur son parcours d'écrivaine. 

18/09/2023, 17:37

Autres articles de la rubrique À la loupe

ActuaLitté

Pour une traduction humaine : “Il en va de l'avenir de nos professions”

Quelques jours après la présentation du rapport de la commission IA au Président de la République, qui en salue les recommandations prônant le tout-IA dans de nombreux domaines, le collectif En Chair et en Os, « pour une traduction humaine », s'adresse aujourd'hui à toute l'édition, et appelle le monde du livre et de la culture à se mobiliser pour préserver le geste humain, sans céder au technosolutionnisme.

18/03/2024, 11:42

ActuaLitté

De l'Altaï russe à la Mongolie en passant par l'édition kirghize

#AVeloEntreLesLignes — Zoé David-Rigot et Jaroslav Kocourek ont entrepris un voyage en vélo entre Paris et Oulan-Bator en août 2022, avec l'objectif de visiter le maximum de librairies sur leur route. ActuaLitté documentera cette expédition en publiant le récit intitulé "À vélo, entre les lignes".

17/03/2024, 12:13

ActuaLitté

Expression, publication, lecture : des libertés à défendre

Depuis la Foire du Livre de Londres, cinq organisations internationales représentant les auteurs, éditeurs, libraires et bibliothécaires cosignent une déclaration. Ce texte, reproduit en intégralité ci-dessous, constitue un appel aux gouvernements et aux sociétés dans leur ensemble à veiller sur des libertés fondamentales autour des textes et de leurs auteurs : expression, publication et lecture.

14/03/2024, 11:14

ActuaLitté

Traduire par l'IA, le risque d'“un appauvrissement sensible de la langue”

Face à la montée de l'intelligence artificielle dans le domaine de la traduction, l'Association des Autrices et Auteurs de Suisse (AdS) tire la sonnette d'alarme. Lors de son 15e Symposium suisse, l'association a publié une prise de position vigoureuse, soulignant les limites de l'IA en matière de traduction littéraire et réclamant une régulation claire pour protéger les droits et la valeur du travail humain.

06/03/2024, 12:54

ActuaLitté

Moon Knight, justicier lunaire et passablement tordu

L’identité secrète est le propre du super héros – ça et les collants trop moulants. Apparu dans Werewolf by Night #32 en 1975, Marc Spector fêtera ses 50 ans de lutte contre le crime à New York : il protège les voyageurs, chers au dieu égyptien qui l’a choisi pour avatar. Non sans l’avoir sauvé de la mort. Mais ce personnage, atteint d’un trouble dissociatif, coexiste mentalement avec trois autres personnes. De quoi en faire un justicier atypique, dont les méthodes effraient.

06/03/2024, 12:16

ActuaLitté

Où en est la lecture dans les campagnes françaises de 2024 ?

En février 1967, l'ORTF diffusait un numéro de sa Bibliothèque de poche, dans lequel le journaliste disparu en 2012, Michel Polac, partait à la rencontre de bergers pour discuter de leurs lectures. ActuaLitté reprend le principe à l'occasion du Salon de l'Agriculture, en interrogeant des acteurs du secteur primaire, afin de vérifier : où en est le rapport au livre dans les campagnes de 2024 ?

01/03/2024, 18:53

ActuaLitté

Plutôt BFM que CNews : Isabelle Saporta, bientôt la porte ?

Dans quel monde une salariée dénigrerait publiquement l’une des sociétés de son employeur, sans se faire tirer l’oreille ? Mieux : présenterait comme plus brillante une entreprise concurrente, du même secteur d’activité ? Eh bien… soit les anti-Bolloré reverront leur copie quant aux “méthodes” (censure, liberté de parole brimée, etc.) chez Vivendi… Soit Isabelle Saporta prépare son départ de chez Fayard ?

29/02/2024, 15:42

ActuaLitté

"Les IA génératives menacent aujourd’hui l’activité des auteurs des arts visuels"

L'ADAGP l'affirme : « Les systèmes d’intelligence artificielle (IA) générative, capables de produire instantanément des contenus visuels à la demande des utilisateurs, menacent aujourd’hui l’activité des auteurs des arts visuels. » En réaction à ce constat, la société de perception et de répartition des droits d'auteur a publié une déclaration générale d’opposition. Elle s'explique dans un communiqué, reproduit ici par ActuaLitté.

23/02/2024, 17:08

ActuaLitté

Librimania : le jeu que toute l'édition va s'arracher

#Noshorizonsdesirables – Foin des IUT et autres Masters pros Métiers du livre : voici le futur compagnon et prochain best-seller en librairie — s’il est un jour commercialisé — Librimania plonge les joueurs dans l’univers impitoyable… du monde du livre. Accrochez-vous à un dictionnaire ou une encyclopédie, ça décoiffe !

21/02/2024, 19:22

ActuaLitté

Mort d'Alexeï Navalny : “Il n’a jamais reculé devant le pouvoir”

Le décès d’Alexeï Navalny, survenu ce 16 février au centre pénitentiaire de Kharp à l'âge de 47 ans, provoque un soulèvement — et les regards fusent vers Vladimir Poutine, qui se serait définitivement débarrassé d’un opposant. Le Pen Club français a diffusé un hommage, ici proposé en intégralité.

17/02/2024, 10:49

ActuaLitté

Une nuit dans une yourte kirghize, bercés par la pluie

#AVeloEntreLesLignes — Partis à la conquête de nouveaux horizons, Zoé David-Rigot et Jaroslav Kocourek pédalent à travers une odyssée littéraire. Leur défi ? Explorer le plus grand nombre possible de librairies sur un itinéraire qui les mène à vélo de Paris jusqu'à Oulan-Bator. Ils partagent avec ActuaLitté leurs aventures et découvertes dans ce journal de voyage.

16/02/2024, 15:24

ActuaLitté

L'étude sur le partage de la valeur du SNE, “un éclairage partiel et biaisé”

Dévoilée le 1er février dernier, l'étude sur le partage de la valeur du livre, commandée par le Syndicat national de l'édition, n'a pas vraiment convaincu. La quasi-totalité des organisations d'auteurs ont dénoncé ses résultats, assimilés à une pure et simple tentative de manipulation. L'Association des traducteurs littéraires français (ATLF) ajoute sa voix revendicative, dans un texte reproduit ci-dessous.

15/02/2024, 10:03

ActuaLitté

Une étude sur les revenus qui “ne reflète en rien la réalité” des auteurs

Le Syndicat national de l'édition, organisation patronale du secteur, a présenté le 1er février les données de son étude sur le partage de la valeur du livre entre les maisons d'édition et les auteurs. Une étude dont les méthodes et la présentation des résultats ont été largement décriées par les auteurs et leurs représentants. Le Conseil Permanent des Écrivains (CPE), dans un texte reproduit ci-dessous, signifie ses propres réserves, mais aussi ses attentes vis-à-vis du ministère de la Culture.

14/02/2024, 11:46

ActuaLitté

À vélo entre les montagnes et les yourtes

#AVeloEntreLesLignes — Zoé David-Rigot et Jaroslav Kocourek se sont lancés dans une aventure exceptionnelle, celle de parcourir la distance entre Paris et Oulan-Bator à vélo. Tout au long de leur parcours, ils font escale dans autant de librairies que possible. Leur odyssée est couverte par ActuaLitté, qui partage leurs histoires au fur et à mesure.

14/02/2024, 10:33

ActuaLitté

Livres audio : saga, c'est plus fort que toi

Dans un nouvel article, Nathan Hull, responsable de la stratégie de Beat Technology, s'intéresse aux sagas littéraires et à leur capacité à captiver les lecteurs sur le long terme. Comment expliquer ce succès durable ? Et, surtout, comment le reproduire dans un domaine bien particulier, celui du livre audio numérique ?

13/02/2024, 12:48

ActuaLitté

“Il faut tenir sur le fil, à la frontière, et c’est de là que nait la littérature”

#PrixFrontieres2024 – L'édition 2024 du prix Frontières a été lancée, avec la liste des 10 titres retenus. La lauréate de 2023, la romancière Dima Abdallah avait été été saluée pour son deuxième roman Bleu nuit aux éditions Sabine Wespieser. Présidente d'honneur du jury de cette édition 2024, elle nous délivre un texte, en exclusivité pour ActuaLitté, sur ce terme étrange... frontières...

12/02/2024, 16:35

ActuaLitté

Durant les JO, il est important de rester à Paris... en télétravail

Les usagers occasionnels du métro parisien n’ont pas manqué la campagne de communication orchestrée dans les rames : l’invitation au RTT – Reste chez Toi Travailler. À l’approche des Jeux olympiques, les injonctions contradictoires pleuvent : rester ou ne pas rester sur Paris, prendre ou ne pas prendre les transports, travailler ou ne pas travailler… On ne fait pas d’Hamlet, sans casser des noeuds….

12/02/2024, 14:46

ActuaLitté

“La juste rémunération des auteurs et autrices est cruciale”

La Ligue des auteurs professionnels a pris connaissance de l'étude du Syndicat National de l'Édition (SNE) publiée le 1er février dernier. Dans une tribune adressée à ActuaLitté, l'organisation remet en cause la méthodologie, déjà amplement pointée. Leur texte est ici diffusé dans son intégralité.

06/02/2024, 11:03

ActuaLitté

L'étude irréelle où “les éditeurs sont moins payés que les auteurs”

Au moment même où l’Europe envisage de légiférer sur un statut professionnel pour les auteurs, incluant notamment de meilleures rémunérations et une lutte contre les contrats abusifs, le Syndicat national de l’édition a publié une enquête sur « le partage de la valeur entre auteurs et éditeurs ». Or, la présentation des données a révélé un biais tel qu’il laisse entendre que les éditeurs sont moins bien payés que les auteurs. La Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse réagit dans les colonnes de ActuaLitté.

04/02/2024, 10:15

ActuaLitté

L'industrie du livre redoute le projet européen sur les délais de paiement

En Belgique, l'interprofession s'est regroupée pour interpeller les députés européens, sur la question des retards de paiements. Le projet qu’examinent en effet le Parlement et le Conseil ramènerait à 30 jours le délai maximum. Une modification que l’industrie du livre ne supportera pas sans de lourdes conséquences.

31/01/2024, 10:19

ActuaLitté

“Nutri-score du livre” et autres projets d’avenir pour une édition écologique

D’après Erri de Luca, l’impossible caractérise « ce qui n’a pas encore été fait » (trad. Danièle Valin). La chaîne du livre — mais par cette dénomination, ne réduit-on pas ses acteurs à des maillons ignorants les uns des autres ? — était conviée à une journée de réflexion, ce 29 janvier. Dans les locaux du groupe Bayard, on se réunissait pour « décarboner le livre et l’édition ». 

29/01/2024, 20:08

ActuaLitté

Au-delà de la polémique Tesson, “faire vivre le Printemps des poètes”

« Au-delà des polémiques de toutes sortes, il nous appartient de faire vivre cette édition du Printemps des Poètes coûte que coûte, et de penser d'abord au public », déclarent les cofondateurs des éditions Doucey. Cette réaction intervient peu après l'annonce de la démission de Sophie Nauleau, directrice artistique du Printemps des Poètes. 

27/01/2024, 12:21

ActuaLitté

Vers le Kirghizistan, à la recherche de la fraicheur perdue

#AVeloEntreLesLignes — C'est l'aventure de Zoé David-Rigot et Jaroslav Kocourek, deux cyclistes qui se sont donné pour challenge de rejoindre Oulan-Bator depuis Paris, à la force de leurs cuisses. En chemin, ils visitent autant de librairies qu'ils peuvent. ActuaLitté suit ce périple en publiant leurs récits.

26/01/2024, 14:40

ActuaLitté

IA : les industries culturelles veulent rencontrer Attal “sans délai”

Quelques jours après une missive adressée à Rachida Dati pour l'exhorter à garantir « l'avenir du droit d'auteur » face au développement de l'intelligence artificielle, les industries culturelles maintiennent la pression. Elles communiquent cette fois avec Gabriel Attal, directement, pour faire part de leurs inquiétudes et solliciter « un échange sans délai ». Nous reproduisons ci-dessous le courrier envoyé au Premier ministre, ce 25 janvier 2024.

25/01/2024, 15:38

ActuaLitté

“Il faut être un idiot majuscule pour écrire de la poésie”

La protestation virera bientôt au Tessongate, tant opposants et défenseurs de Sylvain Tesson en parrain du Printemps des poètes s’écharpent. Poliment. Avec le récent soutien de la ministre de la Culture, Rachida Dati, le débat se colore définitivement de politique. Le romancier et poète Patrick Varetz suggère ce qui serait une alternative à la discorde ambiante.

22/01/2024, 13:35

ActuaLitté

“Icône réactionnaire” : parrain du Printemps des poètes, Sylvain Tesson dérange

Le printemps des poètes, manifestation qui se déroule chaque année à Paris – du 9 au 25 mars 2024 –, a choisi Sylvain Tesson comme parrain de son édition 2024. Un coup pour l’événement poétique, puisqu’il s’agit par ailleurs de la 25e édition. Le choix, que la directrice artistique depuis 2017, Sophie Nauleau, a amplement salué… mais que nombre de poètes et artistes contestent vivement.

17/01/2024, 18:52

ActuaLitté

Pas de visa, pas de chocolat

#AVeloEntreLesLignes — Zoé David-Rigot et Jaroslav Kocourek se sont lancés dans une aventure folle : rallier Paris et Oulan-Bator à vélo, visitant au passage des librairies dans chaque pays, périple qu'ils racontent pour ActuaLitté. Cela faisait quelques semaines que les deux cyclistes pédalaient en silence, nous les retrouvons aujourd'hui à Samarcande, au bout de l'Ouzbékistan.

17/01/2024, 17:02

ActuaLitté

Québec : l’industrie du livre se prononce sur l’intelligence artificielle et le droit d’auteur  

Dans le cadre de la consultation publique en cours sur l'intelligence artificielle générative et le droit d'auteur, les associations du milieu du livre rappellent au gouvernement canadien l’importance cruciale de favoriser un développement responsable de l’intelligence artificielle et de promouvoir le respect du droit d’auteur.

15/01/2024, 16:22

ActuaLitté

Pendant la crise, “c’est avant tout la création qui trinque”

Consacrée à la littérature contemporaine, la maison d'édition Onlit, « reposant exclusivement sur une petite équipe d’indépendants », nous informe de la fin de ses activités. Pierre de Mûelenaere, à la tête de la structure, en explique les raisons, et en profite pour remercier tous ceux qui ont participé au projet, ou l'ont soutenu.

15/01/2024, 11:35

ActuaLitté

Livre audio : détourner la loi des séries, à son avantage

Secteur des plus dynamiques depuis plusieurs années, le livre audio numérique est porteur de mille promesses pour les éditeurs. Mais serait-il déjà calcifié dans des habitudes tirées de l'âge de la lecture imprimée ? Nathan Hull, responsable de la stratégie de Beat Technology, revient sur l'intérêt, pour l'éditeur et l'auditeur, de faire un peu de découpage...

10/01/2024, 09:06

ActuaLitté

Domaine public : Disney a fini par se faire “Mickey”

Dans les studios Disney, la poule aux œufs d’or serait plutôt un rongeur, qui après un siècle de bons et loyaux services a bien mérité une retraite non commerciale. Car ce 1er janvier 2024, Mickey Mouse entrera dans le domaine public. Autrement dit, la plus grande entreprise de divertissement de la planète perd l’exclusivité de sa manne financière. Émouvants adieux…

30/12/2023, 12:35

ActuaLitté

AI Act : les industries culturelles sollicitent Elisabeth Borne

L'Union européenne tente d'encadrer le secteur des intelligences articielles, avec un texte inédit, travaillé depuis plusieurs mois, l'IA Act. La France fait partie des pays où une opposition à une régulation trop stricte s'exprime, ce qui n'est pas pour satisfaire les représentants des industries culturelles, attentifs au respect du droit d'auteur. Dans un courrier à la Première ministre reproduit ci-dessous, ils font part de leurs inquiétudes.

22/12/2023, 16:33

ActuaLitté

Face à la loi immigration, les bibliothèques et “l’accueil inconditionnel”

L'adoption de la loi immigration marque un tournant dans le second quinquennat d'Emmanuel Macron, avec un texte qui penche très à droite et remet en question quelques acquis en matière d'accueil et de traitement des étrangers. L'Association des bibliothécaires de France (ABF) répond à cette actualité dans une tribune tournée vers l'engagement, le partage et la solidarité à l'égard des nouveaux arrivants sur le territoire français.

22/12/2023, 12:32

ActuaLitté

Vers une modernisation des outils de gestion pour les éditeurs de livres

Les industries culturelles ont toujours été au premier plan des innovations de rupture — IA Générative, streaming audio, NFT — se positionnant même au centre des débats sur l’intelligence artificielle. Pour autant, leur gestion des flux de données s’appuie encore sur des infrastructures des années 2000. Cela a tendance à freiner leur propre évolution au sein des changements sociétaux et technologiques. Une tribune de Crealo.

21/12/2023, 10:36

ActuaLitté

Centenaire de la République de Turquie (1/2) : La librairie d'Efy 

Le 23 octobre dernier, les turcs célébraient le centenaire de la République turque, fondée par Mustafa Kemal Atatürk sur les ruines de l'Empire ottoman. À cette occasion, ActuaLitté propose un diptyque à Istanbul, où l'Orient rencontre l'Occident. Ville monde, trois fois née, au sept collines, vibrante d'histoires, de cultures, et de saveurs, étendue majestueusement sur les rives du Bosphore.

15/12/2023, 19:46

ActuaLitté

Thierry Fraysse (Éditions Callidor) : passés recomposés

Pour quiconque les croise en librairie, les ouvrages siglés Callidor sont de ceux que l'on n'oublie pas. Couvertures illustrées, titres calligraphiés, dessins cryptiques et intrigants cisèlent un écrin de choix pour des textes exhumés avec la patience d'un chercheur d'or par Thierry Fraysse, qui dirige la maison. Avec de la suite dans les idées, et une obsession assumée.

15/12/2023, 16:07