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“La pop culture, c'est des beaux livres et des action figures” (Rodolphe Lachat, Huginn & Muninn)

En 2010, Rodolphe Lachat fonde les éditions Huginn & Muninn, qui publient des beaux livres en lien avec la culture populaire. Véritables livres-objets, ces ouvrages deviennent des totems sur les étagères des fans de Star Wars, Harry Potter ou Disney. C'est dans les locaux de Media Participations, à qui la maison appartient, entre les piles de livres, les figurines, les cartons et sous l'œil un peu inquiétant du fameux corbeau qui donna son nom à la maison d'édition, que Rodolphe Lachat nous parle du secteur du beau livre, du travail avec les licences, des communautés de fans ou encore du marché du livre américain.

Le 06/06/2017 à 16:52 par Laurène Bertelle

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Publié le :

06/06/2017 à 16:52

Laurène Bertelle

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Rodolphe Lachat, fondateur des éditions Huginn & Muninn (ActuaLitté, CC BY SA 2.0)

ActuaLitté : Commençons par une petite présentation : comment en êtes-vous arrivé à la création de Huginn & Muninn ?

Rodolphe Lachat : Ça fait très longtemps que je suis dans l'édition, plus d'une quinzaine d'années. J'ai commencé à la Table Ronde, puis j'ai travaillé chez Chroniques et Dargaud et j'ai été directeur éditorial des éditions du CNRS. Par la suite, j'ai souhaité revenir à des univers que je n'avais pas beaucoup traités jusque-là, à savoir le beau livre d'images, et plus particulièrement un sujet qui me semblait à l'époque dévalorisé, la culture populaire.

J'ai donc quitté le CNRS et suis venu proposer mon projet à la direction générale de Media Participations qui m'a fait le grand plaisir d'accepter pratiquement dans l'heure qui a suivi notre réunion. Huginn & Muninn est ainsi né en 2010, avec pour principe de s'attacher donc uniquement à la culture populaire, c'est-à-dire l'exploration de la littérature et du cinéma de genre, des séries télé, de l'animation, de la bande dessinée, principalement dans sa composante comics et mangas, des jouets et des jeux vidéos. C'est à peu près le spectre que nous voulions balayer, avec aussi une touche de musique, principalement métal.

En quoi la culture populaire était-elle dévalorisée?

Rodolphe Lachat : Lorsque je me déplaçais en salons (j'allais beaucoup à la Comic Con de San Diego), je me rendais compte qu'il y avait aux États-Unis, en Italie, en Grande-Bretagne, au Japon, des maisons entièrement dédiées à la culture populaire. Et elle le méritait parce qu'elle était partout : avec l'explosion des effets spéciaux, on a vu l'arrivée des grandes sagas de fantasy, de science-fiction, de superhéros, tout cela arrivait à peu près en même temps au cinéma au début des années 2000, avec Le Seigneur des anneaux, Superman, Spiderman...

Le public s'est de nouveau passionné pour l'univers de l'imaginaire. Partout dans le monde ont éclos des petites maisons dédiées à la culture populaire. À l'époque, on utilisait aussi beaucoup le terme de geek. Nous, on l'utilise avec parcimonie, parce qu'il est un peu galvaudé à mon sens. Il y a une sorte de geek exploitation. Si tout le monde est geek, plus personne ne l'est...

Par ailleurs, en France, on a une véritable tradition de la culture populaire, des feuilletons du XIXe siècle jusqu'à aujourd’hui en passant par les grands héros de polars. Donc d'un côté, la culture populaire est partout, on célèbre les geeks, À Nous Paris titre « le geek c'est chic », il y a des maisons partout dédiées à cette culture pop, mais pas en France. D'où l'idée de Huginn & Muninn.

Combien de titres publiez-vous par an ?

Rodolphe Lachat : Au départ, notre but était de publier 6 à 12 livres par an, maximum 15. Et aujourd'hui, nous en sommes à 120 livres par an. Je pense que nous n'avons pas respecté notre première règle (rires). À partir du moment où on ne respecte pas sa première règle, on s'accorde beaucoup plus de liberté dans plein d'autres domaines. Et ça a bien marché dès les premières années avec 6 titres parus. Nous avions un très beau livre sur l'univers DC Comics pour fêter leurs 60 ans. On était le premier éditeur à faire un beau livre sur cette franchise. Aujourd'hui ça semble normal, mais à l'époque, faire un livre sur les couvertures mythiques de DC Comics semblait un peu étrange pour tout le monde. Ça ne l'était finalement pas tant que ça puisque le livre a été épuisé dès sa sortie. 

Dès la première année, Star Wars a aussi été très présent dans notre ADN : avec L'Encyclopédie LEGO Star Wars, qui a été et continue d'être l'un de nos meilleurs best-sellers, mais aussi un petit coffret figurine Yoda, et un livre en partenariat avec Bragelonne sur Dark Vador, qui était déjà un premier positionnement dans la maison d'édition : avec 8 000 exemplaires vendus 60 €, c'était à la fois du collector et du grand nombre. Tous les exemplaires ont été vendus. 

Ça a rapidement défini ce qu'on voulait faire. On est très vite devenu l'éditeur officiel de nombreuses marques de référence. On a commencé par Lucasfilm qui a eu la bonté de nous faire confiance alors que nous n'étions encore rien, que personne ne nous connaissait. Ça nous a donné une belle carte de visite pour aller voir les autres marques. Petit à petit on est devenu l'éditeur officiel pour les beaux livres de beaucoup de licences Disney (Marvel, Star Wars, Disney Pixar, L'Étrange Noël de Monsieur Jack inclus), mais aussi de pas mal de choses rattachées à Warner Bros et au monde du jeu vidéo, avec Ubisoft et Blizzard, entre autres.

Combien de personnes travaillent pour Huginn & Muninn ?

Rodolphe Lachat : On est le groupe qui a la plus belle rentabilité du monde. Moi j'ai longtemps travaillé tout seul, pendant deux ou trois ans pratiquement, avec quelques stagiaires exceptionnels. Et ensuite, j'ai eu la chance d'engager deux éditrices, Sabrina Lamotte et Amélie Retorre, puis une chef de fabrication. On avait une mentalité très start-up et on continue à l'avoir : on a des petits locaux, on fait nous-mêmes nos cartons... on est 4 ou 5 pour faire 120 livres. Donc on va vite, on travaille beaucoup.

"Huginn & Muninn", ça veut dire quoi ?

Rodolphe Lachat : Huginn et Muninn sont les deux corbeaux du dieu Odin, qui est le plus grand dieu de la mythologique scandinave. Ce sont deux corbeaux qui partaient chaque matin parcourir les neuf mondes et qui revenaient chaque soir dire à Odin ce qu'ils avaient vu et entendu. Par ailleurs, l'un représente la mémoire et l'autre l'imagination. Le côté avant-gardiste de l'un et nostalgique et vintage de l'autre, ça représentait parfaitement les deux aspects que l'on voulait donner à notre catalogue.

Et vous vivez actuellement aux États-Unis ?

Rodolphe Lachat : À partir du moment où ça a très bien fonctionné, cela a éveillé l'appétit d'autres maisons. Progressivement on a vu des éditeurs, parmi les plus grands d'ailleurs, avoir envie de faire de la culture pop. Moi j'ai bien senti que ça allait être compliqué, parce que la politique de mon groupe est raisonnable, c'est-à-dire qu'on ne fait pas de surenchère sur des livres. 

Je suis donc parti m'installer en Californie, à San Francisco, afin d'être plus près des éditeurs là-bas et pour sécuriser les livres, puisque plus de 50 % de notre production est de la traduction de livres issus de 5 principales maisons d'édition anglo-saxonnes, deux au Royaume-Uni (Titan Books, Dorling Kindersley) deux sur la côte ouest (Insight Editions, Chronicle Books) et une sur la côte est (Abram Books). Si je travaille main dans la main avec eux, ça leur est plus difficile de proposer un projet à un autre éditeur français, même si ce Français propose davantage d'argent. Et puis cela me permettait aussi de me rapprocher de tous les ayants droit, puisque les chaînes de production, les majors sont principalement à Hollywood.

C'est donc ce que j'ai fait pendant 4 ans. C'était un peu épuisant, beaucoup de voyages. C'est aussi communiquer avec une équipe qui a 9 heures de décalage horaire, ce qui implique de se lever très tôt et de passer beaucoup de temps au téléphone. On travaillait en 3/8 : quand je me levais, j'avais les questions de mon équipe et tout ce que je devais faire pendant qu'elle dormait. Puis elle arrivait au bureau quand moi je dormais. Ça ne s'arrêtait jamais. C'est aussi pour ça qu'on a pu réaliser autant de livres avec si peu de personnes. Les résultats ont été très vite probants, puisqu'on n'a pas eu à craindre véritablement la concurrence. Depuis, j'ai déménagé à New York pour être plus proche, avoir moins de décalage horaire et pouvoir faire les voyages plus souvent.

Vous travaillez avec beaucoup de licences. Comment gérez-vous les droits d'auteur et les droits de regard des franchises ?

Rodolphe Lachat : Nous faisons principalement du livre officiel, et à partir du moment où c'est officiel, les licences touchent des royalties, entre 8 et 10 %, comme un auteur. En ce qui concerne le droit de regard, il est total, et c'est parfois compliqué. On n'a pas un seul interlocuteur, ou du moins il n'est pas le seul à valider. Il faut demander l'avis du producteur, des acteurs... Il y a une immense chaîne de validation, ce qui rend ces projets très difficiles à monter. Souvent on pense que c'est terminé, mais quelqu'un n'est finalement pas d'accord avec une phrase ou une illustration. Même quand on est en train d'imprimer et qu'ils veulent changer quelque chose, on le fait. 

Pour ces personnes-là, que je respecte par ailleurs, le livre n'est qu'une carte de visite. Ils ne vont pas faire d'argent avec ça. La plupart vont vendre entre 4 000 et 6 000 exemplaires, et pour un studio de production, 8 % de 5 000 exemplaires à 35 €, soit 20.000 $, ça ne va pas révolutionner leur compte d’exploitation. Ce n'est rien comparé à ce que va rapporter la production d'une ligne de T-shirts, de chaussettes, de jouets, qui sont des choses de grande consommation et qui sont surtout très simples à valider : c'est un contrat, une charte graphique qui est exploitée, un dessin par T-shirt, et des T-shirts partout dans le monde ou en France. Un livre, c'est un contrat compliqué, des milliers de clauses, pour arriver à quelque chose qui se vend peu. Donc c'est surtout une carte de visite pour eux, et ils veulent qu'elle soit exceptionnelle. 

Après, il y a des maisons qui ont des cellules Publishing comme Disney. Elles ont à l'intérieur de leur consumer product des personnes formées et dédiées au livre qui parlent à des éditeurs. Mais quand c'est la personne qui s'occupe de tous les produits dérivés, donc à la fois des jouets, des vêtements, des jeux vidéos et des livres, c'est plus compliqué. Généralement elle est seule, et elle a peur de faire une bêtise donc dans le doute, elle préfère dire non. C'est donc beaucoup de travail, de challenges, mais aussi beaucoup de plaisir.

Combien de temps faut-il compter pour réaliser un livre de A à Z ?

Rodolphe Lachat : Il y a des éditeurs qui arrivent à penser sur deux ans, nous on déteste ça. On a ce côté start-up et passionné, qui fait, je crois, notre succès, et l'idée que l'on va se réunir en comité pour parler de projets pour 2019, et qu'on va patiemment tous les mois développer le projet, ce n'est pas possible. Là on vient de signer un livre il y a trois semaines, pour octobre, donc ça fera quatre mois, et c'est possible, on l'a fait plein de fois. Mais un temps agréable pour nous, c'est un an environ. 

On fait généralement plusieurs réunions autour de la foire de Francfort, le grand rendez-vous annuel des professionnels. C'est là où l'on rencontre tous nos homologues. On échange beaucoup, ils nous disent leur projet pour l'année prochaine. Après Francfort, on a déjà une vision à 80 % de ce qu'on va acheter, et à partir de là on réfléchit à ce que l'on va créer.

(Foire de Francfort 2012, Ciclic Livre, CC BY-NC 2.0)

Nous sommes aussi un éditeur très saisonnier. Le beau livre se vend principalement en octobre, novembre et décembre. On essaie de sortir de ça, parce que c'est difficile économiquement : vous sortez beaucoup de livres à la fin de l'année, aucun au début de l'année alors même que l'on a les retombées des mois passés. Là on a un beau livre sur La Belle et la Bête, qui reprend l'histoire du conte jusqu'au film, qui vient de sortir et qui a bien marché. On sent aussi qu'on pourrait sortir un livre sur Harry Potter à n'importe quel moment de l'année et que ça fonctionnerait. Mais à part ces exceptions, on a essayé de sortir d'autres livres moins « faciles » dans les 6 premiers mois de l'année et ça n'a jamais marché ou très peu. 

C'est aussi une question de place. Le libraire, même s'il nous soutient, et il y a une vraie fidélité des librairies pour notre maison, a un certain nombre de mètres carrés. Ce n'est vraiment qu'à la fin de l'année qu'il va trouver de la place pour exposer du beau livre et être capable d'en commander davantage. Le reste de l'année, il peut par exemple commander un seul exemplaire d'un ouvrage.

Comment se distingue le secteur du beau livre en France ?

Rodolphe Lachat : Je ne peux pas parler à la place des éditeurs qui font des beaux livres généralistes. Huginn & Muninn, elle, est une maison qui s'adresse à des niches de passionnés, de collectionneurs : Star Wars, Harry Potter, Games of Thrones, et un peu de métal... ce sont les communautés auxquelles on sait le mieux parler. Ils ne vont peut-être pas tout acheter, mais ils vont acheter beaucoup parce que ce sont des collectionneurs, qu'ils ont besoin d'avoir ces livres, et puis ce sont des livres intéressants qui vont les renseigner sur leur passion.

Ensuite, ce qu'on propose nous, c'est l'anti livre numérique. En fait, je préfère le terme américain pour les beaux livres : « coffee table books », c'est exactement ça. C'est le livre que l'on pose sur sa table basse, qu'on est fier de montrer, qu'on veut regarder tous les jours, qui fait partie de votre décoration, qu'on a besoin de posséder et d'afficher. Je pense que c'est comme cela que les livres de Huginn & Muninn, et plus généralement en France, sont conçus. En plus, beaucoup de nos ouvrages contiennent des plus-produits, des fac-similés, des choses détachables ; il y a un coté livre-objet, livre ludique, petit musée miniature qui fonctionne très bien, qui fait qu'on est capable de mettre entre 35 et 40 € pour l'acquérir, parce que c'est plus qu'un livre.

Nous allions justement aborder le sujet du livre numérique...

Rodolphe Lachat : Donc non, je ne ferai jamais de livre numérique. Je n'en fais pas, je n'en lis pas, je ne sais même pas comment ça fonctionne. C'est surtout pour être sûr qu'aucun patron ne me demanderait de faire du livre numérique que j'ai choisi les beaux livres (rires). On en fera peut-être, parce que ne faut jamais dire jamais, pour les essais et les romans.

On n'est pas radicaux à ce point, mais l'idée du beau livre collector qui serait plus qu'un livre, c'est vraiment ça qui fait la création de Huginn & Muninn.

Votre lectorat est à la fois assez restreint mais il est composé de fans, de passionnés. Comment satisfaire leur exigence ?

Rodolphe Lachat : C'est peut-être un peu cloisonnant de les délimiter de la sorte, mais on a environ trois publics. Le tout public d'abord : du jour au lendemain, on peut se prendre de passion pour une série. Ça pourra durer quelques saisons, on ne sera pas forcément passionné, mais parce qu'on l'aime bien, on peut être capable d'acheter un livre dessus. Ensuite il y a le fan, qui va acheter tout ou presque, parce que ça fait partie de sa vie, c'est pratiquement sa vie. Et enfin, il y a le geek et le multi-fan, qui se passionne pour plusieurs univers : Game of Thrones, How I Met Your Mother, Star Trek, il lit des comics, des mangas, il va au cinéma regarder tous les films de super héros, il aime les jeux vidéos... Donc à tous ces gens-là on doit parler différemment, ou du moins on essaie de le faire.

La communication digitale a été très importante aussi, dès le début. Je me fiche d'un article dans Le Point sur Dark Vador. Je serais tout à fait ravi d'avoir un article dans Le Point sur plein d'autres choses bien sûr, mais le fan de Dark Vador n'en a pas besoin. Quand il y a des communautés bien délimitées comme ça, à partir du moment où j'ai renseigné les bons sites, qui vont relayer l'information sur leurs forums et leurs réseaux sociaux, on n'a pas besoin de plus. En contrepartie, ces fans-là qui relaient nos informations, qui sont nos plus fidèles émissaires, sont exigeants. Ils nous posent des questions, on reçoit un message par heure ou plus sur notre messagerie Facebook. Ils sont toujours très sympathiques. Soit ils nous font remarquer qu'il a des erreurs, soit ils nous interrogent ce qui va sortir. Surtout Harry Potter.

La communauté la plus présente en ce moment c'est Harry Potter, et de loin. Moi je les aime beaucoup, je les trouve très sympathiques. Le fan de Star Wars, qui a vu l'un des premiers films de la trilogie au cinéma, a entre 40 et 50 ans : il a son livre Star Wars régulièrement, depuis 20 ans, donc il est très exigeant. Le fan de Harry Potter, lui, n'a pas grand-chose : uniquement les romans et les films, souvent, il a commencé à lire les romans entre 5 et 10 ans, il a attendu la sortie des romans et des films comme un compte à rebours, si bien qu'Harry Potter a été une part prépondérante de sa vie pendant 10 ans, à une époque où on se forme mentalement. Maintenant qu'il n'y plus de roman à attendre, chacun de nos livres est bien accueilli, avec beaucoup d'intérêt et de gentillesse.

Il y a enfin une communauté renouvelée : les jeunes fans de Disney. Il y avait une communauté de spécialistes de Disney qui ont connu les films du vivant de Walt Disney, qui ont aujourd'hui entre 40 et 60 ans. Et puis il y a toute une génération qui a vu ses premiers films Disney au cinéma, La Belle et la Bête, La Petite Sirène, etc., et enfin celle qui est arrivée avec La Reine des Neiges et autres. C'est une nouvelle communauté très gentille. On avait un peu peur là-dessus parce que Disney, c'est un peu généraliste. Mais nous on savait que c'était un univers de la culture pop important, donc on a signé un deal avec Disney pour être éditeur officiel pour les beaux livres.

Si on se concentre sur les beaux livres sur les séries TV par exemple, comment faire face à l'aspect périssable d'un livre qui parle d'une série qui n'est pas encore terminée ?

Rodolphe Lachat : On en fait très peu, justement pour le problème que vous venez de soulever. Quand on l'a fait, ça ne s'est pas toujours bien passé. Soit on l'a fait de façon très voulue, par exemple avec les Games of Thrones saisons 1 et 2, puis Game of Thrones saisons 3 et 4, et ça a fonctionné. Mais le livre sur les 4 premières saisons de Homeland au contraire, n'a pas marché. Donc maintenant on essaie d'attendre que la série soit terminée. Là par exemple on va sortir un livre sur Vampire Diaries. Mais par contre, même s'il y a une grosse fanbase en France, on ne peut pas sortir maintenant un livre sur Supernatural, ça n'aurait pas de sens. 

C'est aussi d'autant plus difficile aujourd'hui, car l'offre en séries est délirante. Il y a quelques années, les fans de séries pouvaient quasiment tout regarder, aujourd'hui ce n'est pas possible. Même si quelqu'un a été fan d'une série, le risque est grand qu'il passe à autre chose quand elle se termine. On essaie donc de se focaliser sur les séries qui sont cultes ou qui vont le devenir : Buffy, Lost, Twin Peaks, X-Files.

Vous êtes personnellement installé aux

Rodolphe Lachat : On a beaucoup de chance d'avoir un marché français. C'est un marché merveilleux, rempli de plein de petites librairies. Elles sont sauvées grâce à la loi sur le prix unique, qui fait qu'un petit commerçant de la banlieue de Marseille va vendre son livre au même prix qu'Amazon. Ce n'est pas du tout le cas aux États-Unis. Amazon est devenu le premier libraire et de loin, les grandes chaines Barnes & Nobles sont en train de fermer les unes après les autres. Un petit réseau de librairies survit, mais elles deviennent des sortes de showrooms dans lesquels les gens viennent prendre des photos des livres puis rentrent chez eux et vont les commander sur Amazon.

Après, quand un livre a du succès, il peut fonctionner de manière quantitative impressionnante, car la population est très grande. Un immense best-seller va nourrir une maison pendant plusieurs années. Mais à part ces exceptions, faire un livre est très difficile : ça nécessite beaucoup plus de travail, notamment du côté de la diffusion et distribution, du marketing. Tout devient compliqué quand il n'y a plus de libraires. Ce qui n'est heureusement pas le cas en France. Et puis en France, tous les médias sont intéressés par le livre, on a des pages culture, des revues spécialisées, dans la BD par exemple. Ce sont aussi des relais primordiaux que je n'ai pas toujours aux États-Unis.

Comment expliquez-vous que les maisons d'éditions se passionnent de plus en plus pour la culture populaire ?

Rodolphe Lachat : Il n'y a pas une maison d'édition aujourd'hui en France qui ne veuille pas faire de livre sur la pop culture. Alors qu'il y a 6 ou 7 ans, quand j'allais à Francfort, que je voyais mes amis de Chronicle Books et que je leur disais que j'étais intéressé par un de leurs livres sur Superman, ils me disaient « Tu es sûr? ». Aujourd'hui, le même vendeur me court après, en me disant : « J'ai un super livre sur Shazam, j'ai déjà trois offres françaises. » Tout cela s'explique par l'opportuniste, la geek exploitation. Les gens font des livres en fonction de ce qui marche. Comme on a montré que de tels livres pouvaient exister et fonctionner en France, ils veulent faire pareil.

Donc on est un peu gênés par la concurrence, mais pas trop, parce qu'entre-temps on a réussi à acquérir notre légitimité, notamment grâce au lien que l'on entretient avec les libraires. Le problème, quand on est arrivés, c'était le positionnement en librairie. Comme personne ne s'intéressait à ça, les librairies se demandaient où ranger nos livres. Souvent, ils finissaient dans le rayon « cinéma ». Depuis, on a travaillé beaucoup avec notre distribution et les librairies pour qu'ils créent un rayon pop culture. C'est le cas maintenant : la Fnac a commencé à mettre en place une nouvelle signalétique en magasin. Le rayon « beaux arts » s'appelle maintenant « beaux arts et pop culture ». Cultura a également créé un rayon pop culture. Forcément pour nous, c'est plus simple. 

Enfin, il faut parler des créations, d'abord parce qu'on en a besoin. Les traductions, c'est compliqué : on ne peut pas changer la maquette, et pourtant le français est plus long que l'anglais. Donc il y a tout un travail d'adaptation, parce que quand il s'agit d'un roman, on peut ajouter des pages sans problème, mais pas pour un beau livre. On prend donc beaucoup de plaisir à faire nos propres créations. Ça nous aide a assoir notre légitimité, parce qu'on a réussi à réunir tous les spécialistes français de la culture pop, par exemple David Fakrikian qui a signé une biographie de James Cameron, Thomas Olivri, patron du blog Geek Art, qui connait un immense succès avec ses volumes Geek Art, ou encore Alain Carrazé, spécialisé en séries, et Pierre Lambert pour Disney.

On a voulu faire venir cette famille de spécialistes, qui n'était pas orpheline, car elle publiait de temps à autre, mais qui n'avait pas de maison. Tous ces gens-là qui écrivent dans les journaux, qui parlent à la télé depuis des années, maintenant ils travaillent chez nous. Sans prétention de ma part, mais plutôt avec beaucoup de fierté, nous réunissons donc à la fois les spécialistes français, et les plus grands univers de franchises.

Quels sont vos différents projets en ce moment ?

Rodolphe Lachat : On a fait plusieurs expériences, certaines marchent, d'autres non. On aimerait bien développer la papeterie. On a fait un peu de carnets, de calendriers des boîtiers de cartes postales, avec un succès mitigé, contrairement aux États-Unis. Là-bas, les produits de papeterie, le « craft », c'est quelque chose d'immense. Il n'y a pas un magasin où il n'y a pas un rayon papeterie. En France, Moleskine a changé pas mal de choses, mais ça reste très timide par rapport aux gammes incroyables des éditeurs américains. Et pourtant c'est un vrai plaisir d'éditeur de faire des choses de ce type-là.

Après on a Fantask, notre collection d'essais, donc uniquement du livre en noir. Un beau livre c'est bien, mais il n'y a pas beaucoup de texte, c'est beaucoup d'images, et parfois on avait envie d'aller plus loin et il y a des sujets comme Twin Peaks pour lesquelles il y a de longues choses à dire. On a notamment publié des biographies de Pharrell Williams, James Cameron ou Stan Lee.

On a aussi créé nos romans, d'abord avec Marvel, puis avec Aliens. On reste dans les franchises, mais ce sont des histoires inédites, pas des novélisations. Demain on se lancera aussi sûrement dans les jouets et les DVD, le cinéma, « Huginn & Muninn Home Vidéo », mais je n'en dis pas plus... On est au tout début de ça, mais il y a plein de films à redécouvrir, plein de coffrets à inventer, de réalisateurs à mettre en avant. Et puis les jouets, c'est autre chose, mais on y tient beaucoup. La base de la religiosité, c'est un livre sacré et des statues. La religion pop culture, c'est des beaux livres et des action figures.

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Pleine d’énergie et toute souriante, Prudientienne Gbaguidi est une figure de la librairie francophone en Afrique de l’Ouest. Très engagée pour faire rayonner son métier, elle suit tout ce qui se publie dans la sous-région. A la tête de la librairie Savoir d’Afrique (Bénin), elle est aussi présidente de l’Association des Libraires professionnels du Bénin (ALPB) et vice-présidente de l’Association internationale des Libraires francophones (AILF). Propos recueillis par Agnès Debiage, fondatrice d’ADCF Africa.

06/02/2024, 13:07

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Statut européen des artistes-auteurs : “C'est un nouvel espoir”

Depuis plusieurs semaines, des organisations françaises d'auteurs de l'écrit se sont lancées dans une campagne de soutien à une initiative législative du Parlement européen. L'objectif ? Inciter la Commission européenne à agir pour améliorer les conditions de vie des artistes-auteurs, notamment par la création d'un statut. 

18/01/2024, 15:15

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Résolument ancré dans la Fantasy, Leha crée Majik sa collection poche

ENTRETIEN – Apparu en 2017 dans le paysage des Littératures de l’Imaginaire, Leha Editions amorce 2024 avec un gros dossier : la création d’une collection de poche, Majik. Un pari audacieux, autant qu’une nouvelle corde à l’arc de cet éditeur, installé à Marseille depuis quelques années. 

17/01/2024, 10:08

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Louise Boudonnat : traduire, “c’est aussi une rencontre avec soi-même”

Dans une interview menée par Federica Malinverno, Louise Boudonnat revient sur son travail de traduction (de l'italien) de l'ouvrage Absolutely Nothing. Histoires et disparitions dans les déserts américains, de Giorgio Vasta et Ramak Fazel, paru aux éditions Verdier en 2023.

02/01/2024, 14:52

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Line Papin et les Lettres Zola : "Cette démarche me garde constamment en éveil"

LaLettreZola — La première Lettre Zola est toujours disponible à la prévente sur la plateforme KissKissBankBank. La première romancière à offrir aux futurs lecteurs un texte inédit, entre réel et fiction, est Blandine Rinkel. Mais chaque mois est l'occasion de découvrir une nouvelle plume, et pour ce faire, Louis Vendel, créateur de ce singulier et enthousiasmant concept, a dû façonner une véritable équipe autour de lui. Une trentaine de trentenaires, parmi lesquels Line Papin, qui triche un peu, puisqu'elle a 27 ans, mais déjà six ouvrages derrière elle.

26/12/2023, 17:06

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David Duchovny : “Les écrivains ont le devoir d'écrire tout ce qu'ils veulent”  

David Duchovny, pour les plus anciens, c’est l’agent Fox Mulder, pour les plus au fait, le romancier Hank Moody de Californication. L’enfant de New York est aussi un écrivain : son premier texte fut un conte animalier, Oh la vache ! (trad. Claro, Grasset) « entre Georges Orwell et Tex Avery », rien que ça. Le second publié en France, La Reine du Pays-sous-la-Terre, est un texte étonnant, riche, non sans humour et d'un beau romantisme suranné.

20/12/2023, 18:08

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Main à plume : la résistance surréaliste sous l'Occupation

Épisode aussi bref qu’intense, aujourd’hui oublié, l’aventure de la « Main à plume » constitue pourtant un des éléments majeurs de l’histoire du surréalisme. En 1940, suite au départ d’André Breton, plusieurs jeunes créateurs se regroupent pour résister à l’occupant, tout en poursuivant une intense activité créatrice, avec la publication de plaquettes, aujourd’hui introuvables. Huit de vingt-trois membres périront : déportés, fusillés, ou tombés au front. Docteure ès Lettres, mais aussi traductrice et autrice, Léa Nicolas-Teboul a retracé le parcours du groupe. Propos recueillis par Étienne Ruhaud.

06/12/2023, 15:37

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L'édition jeunesse au Maroc : rencontre avec Nadia Essalmi

Nadia Essalmi est une femme de cœur et d’engagement. Une fonceuse qui ne se pose pas mille questions en amont mais qui agit pour faire bouger les lignes et surtout pour apporter aux autres.  C’est aussi une grande rêveuse qui suit son cœur, mais n’est-ce pas le moteur pour innover et avancer ? Editrice jeunesse, promotrice culturelle, militante associative, Nadia est sur tous les fronts quand il s’agit de défendre et valoriser le livre et la lecture au Maroc. Propos recueillis par Agnès Debiage, fondatrice d’ADCF Africa.

05/12/2023, 13:07

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Malaise dans l'Éducnat : “Mes élèves me donnent matière à espérance”

Qu’est-ce que la précarité ? Qu’est-ce que le démantèlement méthodique du service public ?  Qu’est-ce qu’être un professeur précaire dans le secondaire, de surcroît « (grand) remplaçant » dans les territoires abandonnés de la République ? Qu’est-ce qu’enseigner et transmettre ? Autant de questions qui interpellent notre temps. Propos recueillis par Faris Lounis.

04/12/2023, 14:54

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“Stig Dagerman va plus loin que Camus : il supprime l’espoir”

Claude Le Manchec, essayiste et traducteur français,  nous parle de l’œuvre de Stig Dagerman (1923-1954), de sa place et de sa réception en France, en évoquant son étude Stig Dagerman, la vérité pressentie de tous (Éditions du Cygne, Paris, 2020). Propos recueillis par Karim El Haddady

04/12/2023, 12:22

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Pour une industrie du livre plus forte en Italie

Dans un entretien accordé à ActuaLitté, le président de l'Associazione Italiana Editori dévoile ses objectifs pour l'industrie du livre en Italie. Il aborde la nécessité d'une croissance culturelle, la promotion de la lecture, l'internationalisation de l'édition italienne et les défis du dialogue avec les institutions.

27/11/2023, 15:29

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Tom Buron : "Le danger est un élément central de mon travail"

Jeune poète francilien, Tom Buron pratique la boxe, écoute du jazz, écrit de brefs recueils percutants. Dernier en date, La Chambre et le Barillet (éditions « Angle mort », 2023), présente une suite de vers-libres, souvent rageurs, parfois énigmatiques. Familier de l’univers urbain, guidé par un certain rythme incantatoire, habitué des scènes poétiques, l’auteur semble refuser la tyrannie du sens, de l’intelligibilité, tout en favorisant l’oralité. Propos recueillis par Étienne Ruhaud.

27/11/2023, 10:04

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Anarchie en Haïti : “Que les Américains nous lâchent un peu”

Gary Victor, « le romancier haïtien le plus lu dans son pays » selon son éditeur Mémoire d'encrier, ne peut plus aujourd'hui vivre dans sa maison, dans le quartier de Carrefour-Feuilles à Port-au-Prince, pris dans la guerre des gangs. La situation dans le pays de Dany Laferrière est cataclysmique, mais il faut continuer de vivre, et pour le Prix littéraire des Caraïbes 2008, cela passe par l'écriture : à la rentrée, il a fait paraître en France Le Violon d'Adrien, où il s'appuie sur un épisode de son enfance qui l'a particulièrement marqué...

14/11/2023, 11:40

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Tikoulou : un héros mauricien qui unit les cultures

À l’Ile Maurice, Pascale Siew est devenue indissociable du personnage qu’elle a créé : Tikoulou, le petit Mauricien. Cette éditrice passionnée est depuis longtemps une référence sur l’île mais, dans ce cadre idyllique, Pascale Siew avoue se sentir très isolée professionnellement. Elle nous raconte cette belle aventure des éditions Vizavi qui dure depuis trois décennies. Propos recueillis par Agnès Debiage, fondatrice d’ADCF Africa.

13/11/2023, 10:42

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De l'ombre du 93 à la lumière littéraire : “Je lui serai toujours redevable” (Olivier Norek)

Le décès de Huguette Maure, survenu ce 29 octobre, a assombri un week-end déjà maussade. Parmi les écrivains que la responsable éditoriale avait soutenus, Olivier Norek lui rend hommage. « Elle a façonné mon parcours : elle représente les fondations de l'écrivain que je suis devenu. » Notamment grâce à la confiance qu'elle fut la première à lui témoigner, en choisissant de publier son premier roman, Code 93.

30/10/2023, 11:04

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“La consommation de l’actualité s’opère sans prise de conscience”

Benoît Couzi, directeur des éditions Le Lys bleu, avait dernièrement lancé une pétition pour attirer l’attention sur le coût croissant des livres en France. Malheureusement, malgré une diffusion à près de 200.000 personnes, seulement 4 000 ont choisi de signer. Une réalité qui, selon Benoit Couzi, « dit quelque chose de l’implication de l’individu dans la société ».

26/10/2023, 17:02

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Les chiens ne se baignent jamais deux fois dans la même Rivière

Décalé, mystérieux, Les chiens nus nous parle, comme son nom l’indique, de nos amis quadrupèdes. Mais loin d’avoir rédigé un (banal) traité d’éthologie, ou un énième guide sur les chiens, Alain Rivière nous embarque pour un déroutant voyage, dans lequel l’animal semble essentiellement nous renvoyer à nous, à notre condition mortelle. Propos recueillis par Étienne Ruhaud.

26/10/2023, 11:24

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“La réécriture par les ayants droit, ce n'est plus la même oeuvre”

Déposée en mai 2023 à l'Assemblée nationale par le député Les Républicains Jean-Louis Thiériot (Seine-et-Marne), la proposition de loi visant à protéger l’intégrité des œuvres des réécritures idéologiques a fait son retour, au mois d'octobre. Un texte inchangé, mais cette fois soutenu par d'autres représentants de la droite, Éric Ciotti en tête.

23/10/2023, 12:24

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Elias Khoury : héraut d'un monde arabe en quête de modernité

Le romancier libanais Elias Khoury publie chez Actes Sud L’Étoile de la mer, son dernier roman, et deuxième partie d’une trilogie (trad. Rania Samara). Farouk Mardam-Bey, directeur chez Actes Sud de la collection Sindbad, se souvient avec émotion de sa première rencontre avec l'écrivain, à Paris. 

10/10/2023, 12:06

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Frédéric Pillot, un Roland passionnément furieux

LEP23 – Dès son enfance, Frédéric Pillot a trouvé du plaisir dans le dessin. Avec le temps, cette passion s'est transformée en une évidence : allier le dessin à la narration. La réflexion s'est alors orientée vers une activité génératrice de revenus. Une constellation d'idées s'est formée, mêlant le plaisir de raconter à celui de dessiner. Malgré des doutes et des impasses, Frédéric a persévéré. Aujourd'hui, il est un illustrateur reconnu, inspirant ceux qui souhaitent transformer leur passion en métier.

08/10/2023, 17:18

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Ange Mbelle : “Tisser des liens pour le livre africain”

Une approche pragmatique du marché, un parler franc et une vraie dynamique entrepreneuriale, Ange Mbelle a créé GVG, une structure de distribution. Basée à Douala (Cameroun), elle rayonne dans plusieurs pays de la région. Attentive aux pratiques des éditeurs, elle encourage les libraires et autres points de vente à développer leur offre de livres. Propos recueillis par Agnès Debiage, fondatrice d’ADCF Africa.

02/10/2023, 15:01

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La Lettre Zola : redéfinir le lien entre écrivains et lecteurs

LaLettreZola – Dans le monde de l'édition, il est rare de trouver des projets qui marient avec autant de finesse la littérature et le journalisme. Louis Vendel, fondateur de la revue "La Lettre Zola", nous parle de cette initiative unique qui fait la jonction entre ces deux univers.

28/09/2023, 15:38

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Aux Deux Magots, “la littérature est éternelle”

#PrixdesDeuxMagots2023 – Le Prix des Deux Magots, l'une des récompenses littéraires les plus prestigieuses de France, a célébré son 90e anniversaire dans une ambiance festive et solennelle. Étienne de Montety, président du jury, a partagé avec nous l'essence de cette édition mémorable.

25/09/2023, 17:36

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Kevin Lambert : l’architecture, 1er art et miroir de l'époque

Le jeune romancier Kevin Lambert fait l’actualité de cette rentrée littéraire : d’abord en s’inscrivant avec son troisième roman publié au Nouvel Attila, Que notre joie demeure, dans plusieurs listes de prix, dont celle du Goncourt. Le lauréat 2018 de la plus prestigieuse récompense française, Nicolas Mathieu, a remis une pièce dans la machine en s’étonnant de l’ « orgueil surprenant » avec laquelle l’éditeur du Québécois affirme que son auteur a eu recours à une « Sensitivity reader », « comme s’il s’agissait tout à la fois d’un gage de qualité littéraire, de modernité (rire) et de vertu ».

19/09/2023, 17:36

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“Je suis sans cesse rattrapé, happé par la vie.”

Né en 1964 au Havre, Jean-François Jacq vit actuellement à Vierzon, où il poursuit une intense activité théâtrale et littéraire. Auteur de plusieurs biographies de rock-stars, de groupes, l’homme dévoile également un parcours de vie à la fois chaotique et douloureux à travers plusieurs livres autobiographiques, aux titres évocateurs (Heurt-limite, Hémorragie à l’errance, etc.). Propos recueillis par Etienne Ruhaud.

19/09/2023, 11:38

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L'Homme des Mille Détours, ou l'odyssée intérieure d'Agnès Martin-Lugand

Avec son onzième roman, L'Homme des Mille Détours (Michel Lafon), Agnès Martin-Lugand signe aussi ses dix années de carrière depuis Les gens heureux lisent et boivent du café (Michel Lafon). En empruntant à Homère le premier vers de son Odyssée, elle s’est elle-même engagée dans un long voyage. La confiance se déplie dans les histoires racontées. Focus sur son roman L'Homme des Mille Détours, et plus encore, retour sur son parcours d'écrivaine. 

18/09/2023, 17:37

Autres articles de la rubrique À la loupe

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Pour une traduction humaine : “Il en va de l'avenir de nos professions”

Quelques jours après la présentation du rapport de la commission IA au Président de la République, qui en salue les recommandations prônant le tout-IA dans de nombreux domaines, le collectif En Chair et en Os, « pour une traduction humaine », s'adresse aujourd'hui à toute l'édition, et appelle le monde du livre et de la culture à se mobiliser pour préserver le geste humain, sans céder au technosolutionnisme.

18/03/2024, 11:42

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De l'Altaï russe à la Mongolie en passant par l'édition kirghize

#AVeloEntreLesLignes — Zoé David-Rigot et Jaroslav Kocourek ont entrepris un voyage en vélo entre Paris et Oulan-Bator en août 2022, avec l'objectif de visiter le maximum de librairies sur leur route. ActuaLitté documentera cette expédition en publiant le récit intitulé "À vélo, entre les lignes".

17/03/2024, 12:13

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Expression, publication, lecture : des libertés à défendre

Depuis la Foire du Livre de Londres, cinq organisations internationales représentant les auteurs, éditeurs, libraires et bibliothécaires cosignent une déclaration. Ce texte, reproduit en intégralité ci-dessous, constitue un appel aux gouvernements et aux sociétés dans leur ensemble à veiller sur des libertés fondamentales autour des textes et de leurs auteurs : expression, publication et lecture.

14/03/2024, 11:14

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Traduire par l'IA, le risque d'“un appauvrissement sensible de la langue”

Face à la montée de l'intelligence artificielle dans le domaine de la traduction, l'Association des Autrices et Auteurs de Suisse (AdS) tire la sonnette d'alarme. Lors de son 15e Symposium suisse, l'association a publié une prise de position vigoureuse, soulignant les limites de l'IA en matière de traduction littéraire et réclamant une régulation claire pour protéger les droits et la valeur du travail humain.

06/03/2024, 12:54

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Moon Knight, justicier lunaire et passablement tordu

L’identité secrète est le propre du super héros – ça et les collants trop moulants. Apparu dans Werewolf by Night #32 en 1975, Marc Spector fêtera ses 50 ans de lutte contre le crime à New York : il protège les voyageurs, chers au dieu égyptien qui l’a choisi pour avatar. Non sans l’avoir sauvé de la mort. Mais ce personnage, atteint d’un trouble dissociatif, coexiste mentalement avec trois autres personnes. De quoi en faire un justicier atypique, dont les méthodes effraient.

06/03/2024, 12:16

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Où en est la lecture dans les campagnes françaises de 2024 ?

En février 1967, l'ORTF diffusait un numéro de sa Bibliothèque de poche, dans lequel le journaliste disparu en 2012, Michel Polac, partait à la rencontre de bergers pour discuter de leurs lectures. ActuaLitté reprend le principe à l'occasion du Salon de l'Agriculture, en interrogeant des acteurs du secteur primaire, afin de vérifier : où en est le rapport au livre dans les campagnes de 2024 ?

01/03/2024, 18:53

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Plutôt BFM que CNews : Isabelle Saporta, bientôt la porte ?

Dans quel monde une salariée dénigrerait publiquement l’une des sociétés de son employeur, sans se faire tirer l’oreille ? Mieux : présenterait comme plus brillante une entreprise concurrente, du même secteur d’activité ? Eh bien… soit les anti-Bolloré reverront leur copie quant aux “méthodes” (censure, liberté de parole brimée, etc.) chez Vivendi… Soit Isabelle Saporta prépare son départ de chez Fayard ?

29/02/2024, 15:42

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"Les IA génératives menacent aujourd’hui l’activité des auteurs des arts visuels"

L'ADAGP l'affirme : « Les systèmes d’intelligence artificielle (IA) générative, capables de produire instantanément des contenus visuels à la demande des utilisateurs, menacent aujourd’hui l’activité des auteurs des arts visuels. » En réaction à ce constat, la société de perception et de répartition des droits d'auteur a publié une déclaration générale d’opposition. Elle s'explique dans un communiqué, reproduit ici par ActuaLitté.

23/02/2024, 17:08

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Librimania : le jeu que toute l'édition va s'arracher

#Noshorizonsdesirables – Foin des IUT et autres Masters pros Métiers du livre : voici le futur compagnon et prochain best-seller en librairie — s’il est un jour commercialisé — Librimania plonge les joueurs dans l’univers impitoyable… du monde du livre. Accrochez-vous à un dictionnaire ou une encyclopédie, ça décoiffe !

21/02/2024, 19:22

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Mort d'Alexeï Navalny : “Il n’a jamais reculé devant le pouvoir”

Le décès d’Alexeï Navalny, survenu ce 16 février au centre pénitentiaire de Kharp à l'âge de 47 ans, provoque un soulèvement — et les regards fusent vers Vladimir Poutine, qui se serait définitivement débarrassé d’un opposant. Le Pen Club français a diffusé un hommage, ici proposé en intégralité.

17/02/2024, 10:49

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Une nuit dans une yourte kirghize, bercés par la pluie

#AVeloEntreLesLignes — Partis à la conquête de nouveaux horizons, Zoé David-Rigot et Jaroslav Kocourek pédalent à travers une odyssée littéraire. Leur défi ? Explorer le plus grand nombre possible de librairies sur un itinéraire qui les mène à vélo de Paris jusqu'à Oulan-Bator. Ils partagent avec ActuaLitté leurs aventures et découvertes dans ce journal de voyage.

16/02/2024, 15:24

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L'étude sur le partage de la valeur du SNE, “un éclairage partiel et biaisé”

Dévoilée le 1er février dernier, l'étude sur le partage de la valeur du livre, commandée par le Syndicat national de l'édition, n'a pas vraiment convaincu. La quasi-totalité des organisations d'auteurs ont dénoncé ses résultats, assimilés à une pure et simple tentative de manipulation. L'Association des traducteurs littéraires français (ATLF) ajoute sa voix revendicative, dans un texte reproduit ci-dessous.

15/02/2024, 10:03

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Une étude sur les revenus qui “ne reflète en rien la réalité” des auteurs

Le Syndicat national de l'édition, organisation patronale du secteur, a présenté le 1er février les données de son étude sur le partage de la valeur du livre entre les maisons d'édition et les auteurs. Une étude dont les méthodes et la présentation des résultats ont été largement décriées par les auteurs et leurs représentants. Le Conseil Permanent des Écrivains (CPE), dans un texte reproduit ci-dessous, signifie ses propres réserves, mais aussi ses attentes vis-à-vis du ministère de la Culture.

14/02/2024, 11:46

ActuaLitté

À vélo entre les montagnes et les yourtes

#AVeloEntreLesLignes — Zoé David-Rigot et Jaroslav Kocourek se sont lancés dans une aventure exceptionnelle, celle de parcourir la distance entre Paris et Oulan-Bator à vélo. Tout au long de leur parcours, ils font escale dans autant de librairies que possible. Leur odyssée est couverte par ActuaLitté, qui partage leurs histoires au fur et à mesure.

14/02/2024, 10:33

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Livres audio : saga, c'est plus fort que toi

Dans un nouvel article, Nathan Hull, responsable de la stratégie de Beat Technology, s'intéresse aux sagas littéraires et à leur capacité à captiver les lecteurs sur le long terme. Comment expliquer ce succès durable ? Et, surtout, comment le reproduire dans un domaine bien particulier, celui du livre audio numérique ?

13/02/2024, 12:48

ActuaLitté

“Il faut tenir sur le fil, à la frontière, et c’est de là que nait la littérature”

#PrixFrontieres2024 – L'édition 2024 du prix Frontières a été lancée, avec la liste des 10 titres retenus. La lauréate de 2023, la romancière Dima Abdallah avait été été saluée pour son deuxième roman Bleu nuit aux éditions Sabine Wespieser. Présidente d'honneur du jury de cette édition 2024, elle nous délivre un texte, en exclusivité pour ActuaLitté, sur ce terme étrange... frontières...

12/02/2024, 16:35

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Durant les JO, il est important de rester à Paris... en télétravail

Les usagers occasionnels du métro parisien n’ont pas manqué la campagne de communication orchestrée dans les rames : l’invitation au RTT – Reste chez Toi Travailler. À l’approche des Jeux olympiques, les injonctions contradictoires pleuvent : rester ou ne pas rester sur Paris, prendre ou ne pas prendre les transports, travailler ou ne pas travailler… On ne fait pas d’Hamlet, sans casser des noeuds….

12/02/2024, 14:46

ActuaLitté

“La juste rémunération des auteurs et autrices est cruciale”

La Ligue des auteurs professionnels a pris connaissance de l'étude du Syndicat National de l'Édition (SNE) publiée le 1er février dernier. Dans une tribune adressée à ActuaLitté, l'organisation remet en cause la méthodologie, déjà amplement pointée. Leur texte est ici diffusé dans son intégralité.

06/02/2024, 11:03

ActuaLitté

L'étude irréelle où “les éditeurs sont moins payés que les auteurs”

Au moment même où l’Europe envisage de légiférer sur un statut professionnel pour les auteurs, incluant notamment de meilleures rémunérations et une lutte contre les contrats abusifs, le Syndicat national de l’édition a publié une enquête sur « le partage de la valeur entre auteurs et éditeurs ». Or, la présentation des données a révélé un biais tel qu’il laisse entendre que les éditeurs sont moins bien payés que les auteurs. La Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse réagit dans les colonnes de ActuaLitté.

04/02/2024, 10:15

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L'industrie du livre redoute le projet européen sur les délais de paiement

En Belgique, l'interprofession s'est regroupée pour interpeller les députés européens, sur la question des retards de paiements. Le projet qu’examinent en effet le Parlement et le Conseil ramènerait à 30 jours le délai maximum. Une modification que l’industrie du livre ne supportera pas sans de lourdes conséquences.

31/01/2024, 10:19

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“Nutri-score du livre” et autres projets d’avenir pour une édition écologique

D’après Erri de Luca, l’impossible caractérise « ce qui n’a pas encore été fait » (trad. Danièle Valin). La chaîne du livre — mais par cette dénomination, ne réduit-on pas ses acteurs à des maillons ignorants les uns des autres ? — était conviée à une journée de réflexion, ce 29 janvier. Dans les locaux du groupe Bayard, on se réunissait pour « décarboner le livre et l’édition ». 

29/01/2024, 20:08

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Au-delà de la polémique Tesson, “faire vivre le Printemps des poètes”

« Au-delà des polémiques de toutes sortes, il nous appartient de faire vivre cette édition du Printemps des Poètes coûte que coûte, et de penser d'abord au public », déclarent les cofondateurs des éditions Doucey. Cette réaction intervient peu après l'annonce de la démission de Sophie Nauleau, directrice artistique du Printemps des Poètes. 

27/01/2024, 12:21

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Vers le Kirghizistan, à la recherche de la fraicheur perdue

#AVeloEntreLesLignes — C'est l'aventure de Zoé David-Rigot et Jaroslav Kocourek, deux cyclistes qui se sont donné pour challenge de rejoindre Oulan-Bator depuis Paris, à la force de leurs cuisses. En chemin, ils visitent autant de librairies qu'ils peuvent. ActuaLitté suit ce périple en publiant leurs récits.

26/01/2024, 14:40

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IA : les industries culturelles veulent rencontrer Attal “sans délai”

Quelques jours après une missive adressée à Rachida Dati pour l'exhorter à garantir « l'avenir du droit d'auteur » face au développement de l'intelligence artificielle, les industries culturelles maintiennent la pression. Elles communiquent cette fois avec Gabriel Attal, directement, pour faire part de leurs inquiétudes et solliciter « un échange sans délai ». Nous reproduisons ci-dessous le courrier envoyé au Premier ministre, ce 25 janvier 2024.

25/01/2024, 15:38

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“Il faut être un idiot majuscule pour écrire de la poésie”

La protestation virera bientôt au Tessongate, tant opposants et défenseurs de Sylvain Tesson en parrain du Printemps des poètes s’écharpent. Poliment. Avec le récent soutien de la ministre de la Culture, Rachida Dati, le débat se colore définitivement de politique. Le romancier et poète Patrick Varetz suggère ce qui serait une alternative à la discorde ambiante.

22/01/2024, 13:35

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“Icône réactionnaire” : parrain du Printemps des poètes, Sylvain Tesson dérange

Le printemps des poètes, manifestation qui se déroule chaque année à Paris – du 9 au 25 mars 2024 –, a choisi Sylvain Tesson comme parrain de son édition 2024. Un coup pour l’événement poétique, puisqu’il s’agit par ailleurs de la 25e édition. Le choix, que la directrice artistique depuis 2017, Sophie Nauleau, a amplement salué… mais que nombre de poètes et artistes contestent vivement.

17/01/2024, 18:52

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Pas de visa, pas de chocolat

#AVeloEntreLesLignes — Zoé David-Rigot et Jaroslav Kocourek se sont lancés dans une aventure folle : rallier Paris et Oulan-Bator à vélo, visitant au passage des librairies dans chaque pays, périple qu'ils racontent pour ActuaLitté. Cela faisait quelques semaines que les deux cyclistes pédalaient en silence, nous les retrouvons aujourd'hui à Samarcande, au bout de l'Ouzbékistan.

17/01/2024, 17:02

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Québec : l’industrie du livre se prononce sur l’intelligence artificielle et le droit d’auteur  

Dans le cadre de la consultation publique en cours sur l'intelligence artificielle générative et le droit d'auteur, les associations du milieu du livre rappellent au gouvernement canadien l’importance cruciale de favoriser un développement responsable de l’intelligence artificielle et de promouvoir le respect du droit d’auteur.

15/01/2024, 16:22

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Pendant la crise, “c’est avant tout la création qui trinque”

Consacrée à la littérature contemporaine, la maison d'édition Onlit, « reposant exclusivement sur une petite équipe d’indépendants », nous informe de la fin de ses activités. Pierre de Mûelenaere, à la tête de la structure, en explique les raisons, et en profite pour remercier tous ceux qui ont participé au projet, ou l'ont soutenu.

15/01/2024, 11:35

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Livre audio : détourner la loi des séries, à son avantage

Secteur des plus dynamiques depuis plusieurs années, le livre audio numérique est porteur de mille promesses pour les éditeurs. Mais serait-il déjà calcifié dans des habitudes tirées de l'âge de la lecture imprimée ? Nathan Hull, responsable de la stratégie de Beat Technology, revient sur l'intérêt, pour l'éditeur et l'auditeur, de faire un peu de découpage...

10/01/2024, 09:06

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Domaine public : Disney a fini par se faire “Mickey”

Dans les studios Disney, la poule aux œufs d’or serait plutôt un rongeur, qui après un siècle de bons et loyaux services a bien mérité une retraite non commerciale. Car ce 1er janvier 2024, Mickey Mouse entrera dans le domaine public. Autrement dit, la plus grande entreprise de divertissement de la planète perd l’exclusivité de sa manne financière. Émouvants adieux…

30/12/2023, 12:35

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AI Act : les industries culturelles sollicitent Elisabeth Borne

L'Union européenne tente d'encadrer le secteur des intelligences articielles, avec un texte inédit, travaillé depuis plusieurs mois, l'IA Act. La France fait partie des pays où une opposition à une régulation trop stricte s'exprime, ce qui n'est pas pour satisfaire les représentants des industries culturelles, attentifs au respect du droit d'auteur. Dans un courrier à la Première ministre reproduit ci-dessous, ils font part de leurs inquiétudes.

22/12/2023, 16:33

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Face à la loi immigration, les bibliothèques et “l’accueil inconditionnel”

L'adoption de la loi immigration marque un tournant dans le second quinquennat d'Emmanuel Macron, avec un texte qui penche très à droite et remet en question quelques acquis en matière d'accueil et de traitement des étrangers. L'Association des bibliothécaires de France (ABF) répond à cette actualité dans une tribune tournée vers l'engagement, le partage et la solidarité à l'égard des nouveaux arrivants sur le territoire français.

22/12/2023, 12:32

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Vers une modernisation des outils de gestion pour les éditeurs de livres

Les industries culturelles ont toujours été au premier plan des innovations de rupture — IA Générative, streaming audio, NFT — se positionnant même au centre des débats sur l’intelligence artificielle. Pour autant, leur gestion des flux de données s’appuie encore sur des infrastructures des années 2000. Cela a tendance à freiner leur propre évolution au sein des changements sociétaux et technologiques. Une tribune de Crealo.

21/12/2023, 10:36

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Centenaire de la République de Turquie (1/2) : La librairie d'Efy 

Le 23 octobre dernier, les turcs célébraient le centenaire de la République turque, fondée par Mustafa Kemal Atatürk sur les ruines de l'Empire ottoman. À cette occasion, ActuaLitté propose un diptyque à Istanbul, où l'Orient rencontre l'Occident. Ville monde, trois fois née, au sept collines, vibrante d'histoires, de cultures, et de saveurs, étendue majestueusement sur les rives du Bosphore.

15/12/2023, 19:46

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Thierry Fraysse (Éditions Callidor) : passés recomposés

Pour quiconque les croise en librairie, les ouvrages siglés Callidor sont de ceux que l'on n'oublie pas. Couvertures illustrées, titres calligraphiés, dessins cryptiques et intrigants cisèlent un écrin de choix pour des textes exhumés avec la patience d'un chercheur d'or par Thierry Fraysse, qui dirige la maison. Avec de la suite dans les idées, et une obsession assumée.

15/12/2023, 16:07