#Essais

Actes de la recherche en sciences sociales N° 251 : Affaires publiques, intérêts privés

Seuil

Enrôlés dans la promotion du marché concurrentiel, de l'entreprise compétitive et de la financiarisation, le droit et la justice sont au coeur du néolibéralisme. Ce dossier prend pour objet un processus moins documenté : la façon de dire le droit et de réguler du pouvoir étatique est devenue un objet de négociations et de transactions marchandes que les politiques publiques encouragent. Les Etats commercialisent une fraction de leur souveraineté juridique. Des traités d'investissement remettent en cause le "droit de réguler" afin de construire un climat favorable aux détenteurs de capitaux étrangers ; des formes de transaction permettent aux grandes entreprises de négocier leurs peines et d'éviter le procès pour fraude et corruption ; la promotion d'une "culture de l'innovation" offre aux entreprises étrangères un statut juridique et fiscal dérogatoire ; enfin, des compétences régaliennes, comme l'attribution de visas, sont octroyées en contrepartie d'investissements. Certes, la souveraineté juridique n'a jamais atteint la pureté du modèle du monopole. Le droit de dire le droit a toujours été un champ de luttes dont les organisations étatiques ne sont qu'une partie des acteurs. Pour autant, la façon dont le pouvoir règlementaire et le pouvoir de justice se trouvent redéfinis dans leurs conditions d'exercice a été peu étudiée. Ce dossier décrit les contours d'une puissance publique qui s'ajuste aux conditions néolibérales, en élargissant l'espace de négociation des règles du droit au coeur même de l'Etat.

Par Seuil
Chez Seuil

0 Réactions | 30 Partages

Auteur

Seuil

Editeur

Seuil

Genre

Sociologie

30

Partages

Commenter ce livre

 

26/04/2024 96 pages 18,50 €
Scannez le code barre 9782021557725
9782021557725
© Notice établie par ORB
plus d'informations