Ike Perlmutter Marvel PDG

Art Spiegelman, l'auteur de la célèbre bande dessinée Maus, n'a rien contre les comics et les super-héros : au contraire, il avait écrit avec plaisir l'introduction d'un ouvrage consacré à l'histoire de Marvel, publié par The Folio Society. Mais une référence à Donald Trump, comparé au méchant Crâne rouge, a valu à son texte, d'après Spiegelman, un exercice de censure en bonne et due forme de la part de la Maison des Idées.

Ike Perlmutter, PDG du groupe Marvel, est cité dans la plainte d'un homme d'affaires canadien, Harold Peerenboom, qui l'accuse de violation du secret de l'instruction, en raison, affirme ce dernier, de l'envoi de documents à la presse. Voisins, Perlmutter et Peerenboom s'opposent depuis plusieurs mois dans les tribunaux américains, pour des affaires qui vont de la diffamation à la fraude à l'ADN...

À quelques jours des fêtes, Marvel s'offre une belle polémique, outre-Atlantique : l'éditeur s'est autocensuré en supprimant purement et simplement une référence à Donald Trump, président des États-Unis. Dans le premier numéro de la nouvelle série Marvel Two-In-One, Spider-Man présente en effet La Chose comme « le deuxième monstre orange le plus célèbre au monde » : la blague, présente dans les extraits du comic, a disparu de la version commercialisée.

Un an que Donald Trump a déménagé de sa Tour à la Maison Blanche. Un an que beaucoup d’américains allument en tremblant leur téléphone, craignant que leur 45ème président n’ait déclenché une guerre via Twitter. Un an que le personnage inspire humoristes et caricaturistes. Mais cela fait quelques années que Trump est devenu un personnage de fiction qui inspire dessinateurs et scénaristes de bande dessinée. 

Les élections américaines battent leur plein, et Marvel s'en mêle. L'éditeur de comics vient de relayer la candidature de Loki, frère adoptif de Thor et, accessoirement, un de ses ennemis jurés. Howard the Duck, un autre personnage Marvel, avait déjà tenté de relever le pari, mais face à Donald Trump, le personnage créé par Stan Lee, Larry Lieber et Jack Kirby semble avoir toutes ses chances.

Les profits astronomiques des films Marvel, qui se succèdent et se ressemblent... Les ventes des comics, un univers qui perdure depuis des décennies, puis le rachat par Disney... Le groupe Marvel est probablement un des acteurs culturels les plus puissants de ces dernières années. Le PDG de Marvel Entertainment, groupe qui gère l'exploitation de tous les produits dérivés de l'univers des super-héros dont les films ou les jouets, a versé en début de semaine 1 million $ pour la candidature présidentielle de Donald Trump.

C'est un refrain qui revient malheureusement à chaque film Marvel : quand Iron Man, Thor, Hulk et même Hawkeye ont des produits dérivés par palettes entières, les personnages féminins des films, Black Widow, Gamora ou la Sorcière Rouge sont généralement absentes des plans marketing. La prise en main des contenus cinématographiques Disney va changer la donne : un cadre septuagénaire de Marvel était persuadé que les jouets pour filles ne se vendraient pas.

Certains y voient déjà la fin de l'âge d'or des films Marvel : plusieurs changements ont été remarqués dans les hautes sphères de Marvel Studios, la filiale du groupe d'édition dédiée aux productions cinématographiques. Disney, qui a racheté Marvel Entertainment en 2009, a réalisé quelques ajustements pour que les cadres des studios lui rendent des comptes, directement.