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Non, les quelques lignes qui vont suivre n'ont absolument rien à voir avec les gros volumes qui prennent la poussière sur l'étagère de la salle à manger. Quoi que.

répértorie joyeusement pléthore d'animaux, classés selon des catégories rangées par ordre alphabétique allant des « architectes » aux « voyageurs », en passant par les « gladiateurs »ou les « maîtres du camouflage ». Couleurs, caractères, milieux, bref, toutes les particularités possibles et imaginables, y compris les plus rigolotes, sont pensées dans cet album délicieusement contemplatif, qui flirte doucement avec le documentaire pour le caractère informatif que l'on peut néanmoins y trouver.

Notons qu'en plus de reposer sur un classement original et fantaisiste, les illustrations elles-mêmes respectent cet esprit sympathiquement déluré qui fait tout le charme de l'album : les « sauteurs » s'échappent de la page, les « domestiques » s'accomodent visiblement sans problème des humains et une mention spéciale pour les « menacés » que l'on a terriblement envie de câliner.

On ne peut que saluer le travail de recherches titanesque d'Adrienne Barman. Des recherches menées aussi bien en zoologie qu'en graphisme, puisqu'il faut signaler ses très belles harmonies de couleurs. Nul doute que vous ferez la rencontre d'un animal inconnu et incongru dont l'évocation vous permettra de briller en société. Un album qui peut être contemplé petit, mais en étant plus grand ça marche très bien aussi.

En septembre 2013, voit paraître son premier numéro. À l'origine de ce projet, on trouve un collectif d'auteurs de bandes dessinées dépités par l'attitude des éditeurs lors de la négociation sur les droits numériques. Voulant rompre avec l'album BD traditionnel, son nombre de pages déterminé et de son mode de diffusion immuable, ils pensent à une publication purement numérique mais sans trouver de modèle économique viable. 

La Revue Dessinée se présente donc sous des aspects multiples : une version papier diffusée dans les librairies et sur abonnement, une version enrichie de suppléments photo, son et vidéo consultable sur le site internet ou téléchargeable en application (« App » pour les intimes) pour les tablettes et autres écrans nomades. 

Appartenant à 82 % à ses fondateurs, La revue dessinée complète son financement grâce au site participatif Ulule - lui permettant de fidéliser un grand nombre de lecteurs avant parution - et à l'éditeur Futuropolis à hauteur de 5%. 

Un précieux appoint, puisque Futuropolis achète rapidement plusieurs récits et permet à la revue d'être diffusée par Gallimard. Pour Franck Bourgeron, Olivier Jouvray, Sylvain Ricard - de grands noms dans la bande dessinée - et leurs talentueux complices que sont l'écrivain Virginie Ollagnier et le journaliste David Servenay, le collectif est au centre du projet de la Revue dessinée. 

Une réunion d'auteurs au regard très divers s'interroge sur l'état de la société, ce qui éloigne les gens dans un pays, une région, un quartier, et ce qui les rapproche... Des auteurs qui n'ont pas l'ambition d'aller au bout du monde - ils n'en ont de toute façon pas les moyens financiers ! - mais qui désirent parler de sujets qui touchent les gens au quotidien, des sujets de proximité. 

La revue dessinée, Tome 1 sur BDfugue.com

On peut lire dans la revue des récits journalistiques avec diverses formes de narration et des univers graphiques bien différenciés, mais à la manière de XXI, c'est un "mook" c'est à dire un hybride de magazine et de livre où le travail de journaliste est augmenté d'un regard personnel. Plus que des exclusivités, c'est de la chair et de l'incarnation qui sont recherchées. 

Des chroniques musicales, une histoire de l'informatique ou des théories économiques viennent s'insérer entre des reportages ponctuels, comme des contrepoints plus légers à des sujets beaucoup plus dramatiques. La Revue Dessinée prend naturellement dans un courant qui fait florès, celui de la BD reportage, illustrée par Joe Sacco, Guy Delisle et bien d'autres. 

La revue dessinée, tome 2, sur BDfugue.com

Un genre d'album qui se vend très bien, souvent à un public différent des lecteurs BD habituels, plus féminin, plus jeune, attiré par l'info avant la bande dessinée. En cette fin d'année paraît donc le deuxième numéro de la Revue, avec une superbe couverture de Beb Deum, et il ne déçoit pas !!!

Citer une contribution plutôt qu'une autre serait injuste tant le niveau est élevé, mais j'ai mes petits préférés : le fonctionnement au quotidien de la ménagerie du Jardin des Plantes, croqué par Marion Montaigne me fait mourir de rire ! Et la visite à Fukushima d'Emmanuel Lepage m'émeut énormément. 

Après le superbe Printemps à Tchernobyl (Futuropolis), ce dessinateur exceptionnel réussit une fois de plus à décrire une catastrophe humaine épouvantable à l'aide d'images splendides et justes !!!

Dans la collection  (dès 6 ans) voici une histoire insolite et amusante qui s'inspire de stéréotypes familiers vite dépassés, embellis par une aventure inattendue et légère, sensible et poétique et invite le jeune lecteur à voir au-delà des idées reçues, à entraîner son imaginaire à dépasser la réalité apparente, parfois peu réjouissante, si sérieuse.

Et cela fonctionne plutôt bien. Fantaisie et bonne humeur habitent les personnages et le coup de crayon de Frédéric Benaglia attache à l'histoire et donne le sourire, même aux plus grands.

Madame Chut, c'est la dame de la bibliothèque, vous savez celle à l'air si sérieux avec ses lunettes et son chignon, la dame d'un autre temps, celle qui vit dans le silence, entourée de livres. Et dans la solitude aussi puisque que personne ou presque ne vient consulter les rayonnages de ses étagères.

Soucieuse de ses livres, Madame Chut, redoute en effet qu'ils se ternissent, à force de ne voir personne, s'altèrent et se détériorent, comme des êtres humains inactifs. Aussi elle décide de les aérer, de les emmener voir la mer et pour les distraire, entreprend un voyage assez rocambolesque.

Complètement hors du temps et gentiment décalé, le texte de Pascal Brissy, vise plutôt juste et l'air de rien, rend hommage aux livres et à la lecture, prouve leur utilité, leur caractère indispensable  pour rompre l'isolement, séduire une femme, vaincre le stress et les soucis, rêver et grandir…

Et si les bibliothèques se vident de gens, n'est-il pas préférable alors de vider les bibliothèques des livres pour aller vers les gens. Une proposition finalement pas si farfelue.

Le « cross booking » (livre en balade)  dont le principe est de déposer un livre lu dans un endroit public que d'autres personnes vont emprunter pour le lire puis le redéposer à la même place, en est bien la preuve !

Comme son nom l'indique, voici six livres qui composent la bibliothèque de nos deux héros: la facétieuse Rose et son petit frère Émile, dont une des grandes passions est les pâtes au ketchup . Parce qu'il n'y a pas d'âge pour aimer la diversité en lecture, ils nous proposent un polar plein de suspens, un livre de cuisine digne des émissions culinaires sur M6, un roman de science-fiction, une autobiographie ultra intéressante, une compil' des meilleures blagues d'Émile et un truc à l'eau de rose, parce qu'un peu d'amour fait toujours du bien .

On ne vous présente plus , auteur de cette micro-collection de six petits bouquins cartonnés totalement choupis . Vous y retrouverez son esprit inimitable (certains s'y sont essayés et y ont perdu le leur...), son humour et sa patte (au ketchup) unique en son genre ! Et ce que les parents aiment bien, avec monsieur Malone, c'est qu'il pense à eux aussi, un peu . Parce que c'est sympa de ne pas bâiller, soupirer et râler quand on fait la lecture à ses enfants, il a eu la bonne idée de glisser des tas, mais alors des tas de clins d'œil entre les lignes, juste pour vous ...

De fait, les différents livres reprennent les codes des genres littéraires tels que nous, adultes, les connaissons. Parfaitement portés par les illustrations pleines de peps de Lili Scratchy, vous ne résisterez pas longtemps à l'envie d'ajouter à votre petite grande bibliothèque La grande petite bibliothèque de Rose et Émile ! Achetez et dévorez-la, avec des pâtes au ketchup en accompagnement, évidemment !