T.I.

Dans un vieux dictionnaire, rangé sagement sur une étagère, habitent monsieur I majuscule, et son fils, le petit i. Tous les jours, ce dernier va à l'école des voyelles, avec les triplées é, ê et è, sa copine la virgule et le reste de la clique. i minuscule aime bien tout le monde mais son papa lui a conseillé de se méfier du y. C'est un étranger, celui-là. Il est tout, tout sauf comme nous.

Mais un jour, i minuscule tombe dans la cour de récréation et perd son point. Son précieux petit point joli qui fait de lui un parfait i. Bien sûr, tous veulent l'aider, mais sans succès. Peut-être bien que ce drôle de i grec aura, lui, la solution...

Voilà un album comme on en raffole par ici! i minuscule est un petit chef d'oeuvre à part entière. Le style de est rafraichissant, concis et poétique. Il y a, dans ses lignes, beaucoup d'humour et de créativité.

Elle maîtrise parfaitement son art: pas un mot de trop et rien qui manque non plus ! Cette comptine intelligente est merveilleusement bien servie par la talentueuse Rebeka Elizegi. Cette illustratrice nous ravie littéralement par sa créativité, sa subtilité élégante et son univers totalement décalé. Voilà donc un petit bouquin exquis et tout à fait graphique, à placer dans les mains minuscules des amoureux des belles lettres.

Jazz semble être un adolescent tout à fait lambda. Intelligent, plutôt doux et bienveillant, il a un caractère sociable et empathique. En somme, un garçon/labrador: poil brillant, oeil vif et esprit joueur. Sauf que (il y a toujours un “sauf que”), il est aussi un “fils de”. Eh oui, son paternel est tristement célèbre: il brille pour sa carrière florissante de tueur en série. Il a à son actif une centaine de victimes et a pris soin d'enseigner à Jazz les rudiments de l'art de l'assassin.

Ce dernier lutte contre sa nature qu'il soupçonne être celle d'un prédateur et se force à la normalité. Il prend soin d'une grand-mère compliquée, laquelle ne joue pas le moins du monde son rôle de tuteur mais lui permet au moins d'échapper aux errances des foyers sociaux. Entourée de son ami de toujours et de son amoureuse, l'équilibre s'installe, précaire mais rassurant. Jazz vit en faisant attention, à ses pulsions, ses pensées, ses souvenirs, et il a raison. Bientôt, tout va basculer. Une nouvelle série de meurtres agite sa ville encore hantée par son funeste passé. Les chiens ne faisant pas des chats, l'attention se polarise sur notre héros qui n'aura d'autre choix que celui d'aider la police à retrouver le coupable. Qui mieux que lui pour le traquer: Jazz pense comme un tueur, raisonne, respire et bouge comme lui. La chasse est ouverte.

Avec , Barry Linga nous met entre les mains un très bon bouquin. Thriller psychologique bien construit, vous vous attacherez inévitablement non seulement à l'histoire, mais surtout aux personnages centraux qui n'ont ici rien de secondaires.

C'est bel et bien un trio que nous suivons, riche, étayé et un brin complexe. Le doute est permanent, les questions, légion. L'ensemble se révèle subtil, pertinent, addictif comme il se doit et réellement atypique. Une bonne trouvaille, donc, que nous sommes heureux d'avoir fait aux Histoires sans fin. En plus, excellente nouvelle: ce n'est que le premier tome d'une série qu'on espère à la hauteur des espoirs qu'on place en elle !

Un gloss à la menthe et à la vanille. C'est le goût que Chloé a en mémoire. Ou sur ses lèvres, à la suite d'un baiser volé.

Pourquoi a-t-il fallu que la reine du lycée, son ennemie académique, la fille la plus populaire de la ville, l'embrasse comme cela ?

Elle a un petit ami en or, une ville à ses pieds, des amies fidèles... Riche, belle, intelligente, douée... Et – presque – major de sa promo. Alors, pourquoi l'a-t-elle embrassée ?

Pire encore, pourquoi disparaît-elle du jour au lendemain ? Sans un mot ? Il y en a pourtant un ici. Et là. Encore un...

Alors que tout semblait parfait, Shara Wheeler, la protégée et préférée d'une petite ville au fin fond de l'Alabama, embrasse sans prévenir Chloé Green. Quand cette dernière veut réclamer des comptes, Shara disparaît. Pire encore, elle apprend qu'elle a également embrassé le bad boy Rory alors qu'elle était toujours en couple avec le quarterback Smith.

Des lettres roses cachées par-ci, par-là, la reine du bal laisse des indices un peu partout emmenant ces trois lycéens dans un jeu de piste qui chamboule l'ordre des choses.

Un livre YA assez amusant qui aborde la recherche d'identité personnelle et sexuelle d'un adolescent tout en parlant de la communauté LGBT+. Qui suis-je ? Quel est mon but ? Suis-je à ma place ?

Moana a douze ans: elle devra bientôt se marier puisqu'il faut repeupler la Terre. En effet, depuis la catastrophe, les Hommes ne sont plus que 10 millions au lieu de 6 milliards! Sauf que Moana ne veut pas se marier. Elle rêve d'autre chose. Et puis son arrière grand-mère, Mémime, lui donne envie de rêver et de choisir sa vie. C'est bien pour cette raison que les personnes âgées sont normalement envoyées dans un endroit d'où personne ne revient: pour éviter de mettre des idées impossibles dans les têtes des jeunes. Mais Mémine est cachée et a le temps de transmettre ses souvenirs. Et l'idée surgit: et si elles s'enfuyaient? Une jeune fille et une arrière grand-mère qui veulent rejoindre la Corse, c'est mission impossible? Non! Mais pour cela, il faut préparer un plan bien éloboré.

Vous aimez le suspense et les émotions ? vous enchantera! Ce roman d'anticipation est écrit avec un grand talent. sait manier les mots pour vous emporter très loin, en Polynésie, et pour vous faire ensuite voyager au fil des pages. Les actions s'enchaînent et il est difficile de résister à la tentation de tout lire en une seule fois tant les questions soulevées sont en attente de réponses. Et vous ne pourrez que vous interroger sur ces événements: et si le monde évoluait vraiment ainsi? Que feriez-vous? Auriez-vous le courage de Moana? Quel souvenir voudriez-vous absolument sauver? Dans ce premier tome, de nombreux points sont résolus mais la suite reste incertaine. Alors, à quand le tome 2?

A l'heure où le numérique prend une place incontournable dans le quotidien des jeunes, est-on réellement conscient du pouvoir d'Internet? Adam Henderson, 15 ans, est un petit génie de l'informatique, de son repaire «Le Caveau» situé dans l'arrière-boutique de son père, il créé des logiciels, des caméras de haute technologie qu'il rêve de vendre à des sociétés comme Microsoft ou Apple. Sa passion, il la partage avec trois amis, Lewis, Finn et Emily, ensemble ils fondent le groupe des pour tester les inventions de Adam. Suite à une mission qui a échouée et au piratage de ses données par un client de son père, Adam comprend qu'on l'observe et qu'il va devoir se confronter à plus fort que lui: le Glyphmaster. Une mission d'espionnage qui va le mener jusqu'à une salle d'interrogatoire de la police.

Nous le savions, les éditions Bayard aime les livres interactifs (voir Skeleton Creek), Patrick Carman nous en propose ici un nouveau : en parallèle de l'interrogatoire que subit Adam, des codes secrets entrecoupent le récit qui donnent accès à des vidéos inédites sur Internet. Le lecteur devient lui aussi un tracker, décryptant les énigmes du Glyphe, découvrant les inventions de Adam (pas de panique, on peut aisément comprendre le récit sans avoir accès à ces vidéos qui sont retranscrites dans des appendices à la fin du roman). Même si le principe de quatre héros, as de l'informatique, prêts à accepter n'importe quelle mission n'est pas novateur, il faut souligner le choix du type de narration: l'interrogatoire de Adam par un agent de police qui laisse présager que quelque chose de très grave s'est passé. Un premier volume qui tient en haleine, où l'on se laisse surprendre à passer des heures à décrypter les énigmes sur Internet. Réveillez l'espion qui sommeille en vous!

Vivement le tome 2 … courant 2013!

Parker est une ancienne professeure spécialiste de la culture et de l’histoire du Japon reconvertie en romancière. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle a réussi dans les deux domaines. Premier livre d’une série mettant en scène Akitada, un jeune fonctionnaire japonais envoyé en province enquêter sur la disparition des impôts impériaux, l’énigme du dragon tempête nous emmène dans le Japon du XIe siècle.

Akitada est un jeune fonctionnaire brillant qui s’est illustré par sa sagacité et son aptitude à résoudre des énigmes. Il s’est vu confier pour la première fois une tâche d’importance. En effet, trois convois d’impôt impériaux ont disparu. Accompagné de son vieux serviteur puis au terme d’une rencontre sur le chemin d’un autre serviteur beaucoup moins à cheval sur l’étiquette, le jeune noble se rend dans la province pour mener son enquête.

Reçu dans la demeure du gouverneur, notre héros fera connaissance petit à petit des personnages de la province alors que son nouveau serviteur se mêlera au petit peuple local pour « enquêter » sur l’autre partie de la population.

Akitada sera sans cesse en balance entre les besoins de son enquête et les contraintes que l’étiquette des nobles dicte. Akitada au grand regret de son vieux serviteur reste hors du commun et se frotte sans gêne aux plus riches comme aux plus pauvres. Comme un bon roman ne se construit jamais sans une histoire d’amour, l’auteur nous a gratifiés également d’une tragédie à la japonaise : impossible, passionnée et secrète.

Un cœur de découverte culturelle dans un enrobage d’intrigues policières

Ce roman nous dévoile un Japon tout en raffinement, en subtilité, en contradiction. Nous sommes dans le Japon du XIe, pas de samurais encore. Pas de personnages sans compromis, figés dans un code qui ne permet pas le moindre faux pas, ici les personnages sont forts, mais dévoilent aussi leurs faiblesses, ils cèdent parfois aux pulsions qui nous animent tous . Ils sont humains en somme. Dans cette œuvre on se retrouve très vite immergé dans les mœurs et la culture nippone. Sans qu’il y ait besoin d’un glossaire de 15 pages, l’auteur nous présente les concepts et termes spécifiques dans le récit, à travers les actions de ses personnages.

On y découvre toutes les fanges de la population, qu’elle soit noble, religieuse ou bien de basse extraction, chaque univers est abordé avec ses caractéristiques propres. De l’amour courtois et des allusions cachées chez une dame de bonne famille à la simplicité certes poussée des femmes de moins bonne naissance, des manières de la cour et de l’apparence aux tavernes sordides et aux insultes sans retenue, de la modernité des mœurs aux superstitions les plus saugrenues, il en ressort au final l’essence d’une culture riche et complexe. On se délecte de ce récit empreint de croyances bouddhiques, shintoïstes et confucianistes.

Pourtant, ne nous y trompons pas, il ne s’agit pas d’un documentaire ou d’un livre sur la culture du Japon féodal. Non, le tout est serti d’une enquête et de complots très bien ficelés. On se laisse porter par les réflexions de notre héros et de ses compères pour découvrir le coupable. L’enquête est de plus agrémentée d’un peu de meurtres et de combats ce qui ne manque pas de pimenter le récit.

Une écriture simple et agréable

Au final, le livre est écrit de façon simple, il n’y a pas de phrases compliquées. Plusieurs intrigues se mêlent et pourtant on n’est pas perdu. On ne se perd pas dans les noms des protagonistes, car leur position revient régulièrement dans les conversations.

Pour démêler les meurtres et les complots, l’enquête est en réalité très moderne. Elle est basée sur la recherche en particulier de témoignages, d’aveux et de faits, apparence oblige.

Pour les défauts, car aucun livre n’est parfait, j’ai beau me creuser la tête, je n’en vois pas. Si ce n’est que vous ne sortirez pas plus cultivé qu’au départ. Vous ne pourrez pas vous lancer dans la déclaration de haïku à la fin du livre, ni la calligraphie. Tout au plus, vous serez en mesure de déclamer un ou deux idiomes bien sentis de Maître Kong en société. Ce livre reste juste un excellent divertissement, avec tout de même l’originalité de se passer dans une époque du Japon qu’on ne retrouve pas souvent.

Cette histoire d'hommes est celle d'une famille privée de leur mère par la maladie. Soudés, ils avancent vers l'avenir la tête et le cœur emplis de souvenirs, sans savoir qu'un jour, il faudrait recomposer de nouveau. Pour Dante, 17 ans, une petite Emma s'impose et vient remplir l'absence de pleurs et de babils. Mélanie, ancien flirt, lui abandonnera cette petite Emma, «fruit» d'un accident d'un soir.

L'innocence définitivement enterrée, Il devra assumer ce coup du sort qui perturbe ces projets d'avenir, l'apprentissage de la paternité et le regard des autres. Adam, 16 ans, fera face à la violence des coups et des mots après avoir révélé sa préférence sexuelle. Fort de ce que lui aura transmis son père, il tentera d'ériger sa fierté en guise d'armure et taira cette violence du quotidien. Telle une équipe solidaire, le père nouvellement "papi", "oncle" Adam et Dante le papa en herbe vont surmonter ces épreuves ensemble.

Et si la vie que vous viviez tous les jours n'était pas du uniquement à votre libre-arbitre? Non, non, ce n'est pas de vos parents dont on parle…
Imaginez que quelqu'un écrive votre vie et que la plupart des gestes que vous faîtes est directement dicté par cette personne.
Maintenant imaginez que ce «marionnettiste» est lui même contrôlé par une entité au dessus de lui et ainsi de suite… C'est ce que Lara Scott va découvrir puisqu'elle vient d'être «Révélée» à son destin d'Ecriveur.

A partir d'aujourd'hui, la jeune Lara va devoir s'occuper d'un millier d'Ecrits et peut-être même profiter de cette occasion pour pouvoir répondre aux questions personnelles qu'elle se pose depuis bien trop longtemps. devrait lui apporter son lot de réponses…

Frédéric Mars s'attaque ici, pour la première fois, à un roman «adolescent» et c'est une bonne et très originale idée qu'il nous livre. Bien que parfois on sente quelques accents que l'on pourrait qualifier de «Potterien», ce début de série donne réellement envie de se lancer dans l'aventure aux côtés de l'héroïne.

Grâce à son thème, Frédéric Mars, par clins d'œil régulier, nous amuse à nous expliquer les raison d'un habituel «Tiens, j'ai déjà vécu cette scène…», en fait nous avons été… gommé!
Pour terminer, à notre avis, il est juste dommage de ne pas avoir clos certaines actions qui restent toutes ouverte à la fin du ce premier tome.

Dans tous les cas, Les Ecriveurs, La Cité lumineuse est très agréable à lire et l'on attend pour confirmer cette première impression, le tome 2 qui ne devrait pas tarder.

L'héroïne de cette histoire, Maddy, est une adolescente. Jusque là, rien de fou, nous direz-vous. Elle aime décalquer les pierres tombales, vit seule avec son père, médecin légiste de sa petite ville proprette et sert de faire-valoir a sa meilleure (et unique) amie, la flamboyante Hazel. Son quotidien est relativement routinier, tranquille, à peine bousculé par les morts successives et présumément accidentelles de trois de ses camarades du cours de cuisine. Il y a bien deux gothiques qui la persécutent en douceur mais à part ça, elle reste parfaitement invisible. Jusqu'à l'arrivée de Stamp, le stéréotype du beau gosse, fraichement (et providentiellement) arrivé  dans son lycée, qui lui, la repère illico. Seulement, le soir où elle fait le mur pour le rejoindre, elle prendra un coup de foudre.  Ce n'est pas une métaphore mais bien un éclair qui va lui défoncer la calotte crânienne. Et après avoir inhalé de la boue pendant deux trois heures, elle se réveille, un peu différente...

Avec , cède à la mode du mort-vivant, en nous en proposant une version ado riche de tous les codes et repères de la série B amerloque, le second degré en plus! Il y a tout, le questionnement existentiel, les choix inévitables, les secrets, la rivalité entre filles, le triangle amoureux, le bal de fin d'année version trash avec des meurtres dans les toilettes et tout le toutim.  C'est un premier tome d'une série qui s'annonce efficace sans pour autant vous grignoter la cervelle !

Si vous êtes aventurier (ou fou), vous aurez envie de passer vos vacances à Darkmouth, village isolé et battu par les vents de la côte irlandaise. Vous vous engagerez dans des chemins étroits et sombres, puis dans un long tunnel sans lumières au bout d'une forêt oppressante. Et quand vous en sortirez enfin, vous découvrirez un panneau bordé de fleurs indiquant « Bienvenue à Darkmouth ». Mais si vous avez un peu de bon sens, vous ferez immédiatement demi-tour.

Les Légendes, monstres sanguinaires qui veulent envahir la Terre, sévissent ici depuis des siècles. D'ailleurs, les habitants en arrivent à se demander pourquoi ils n'apparaissent plus qu'ici. Darkmouth est le dernier Village Maudit, dans lequel vit le dernier Chasseur de Légendes. Heureusement son fils de douze ans, Finn, est là pour assurer sa succession. Enfin, ça, c'est ce qu'il espère... Parce qu'en réalité, Finn est le pire Chasseur de Légendes que le monde ait connu, et les monstres passent à l'attaque. Bienvenue à Darkmouth !

Ce premier volume de * connaît un grand succès depuis sa sortie en mai. On comprend pourquoi : le personnage de Finn est attachant et drôle, l'intrigue connaît de nombreux rebondissements et l'univers proposé est plein d'originalité. Shane Hegarty, qui vit en Irlande, décrit par ailleurs avec beaucoup d'humour et d'imagination le village où se situe l'intrigue. Par exemple, le brouillard et la pluie caractéristiques des côtes irlandaises deviennent ici des phénomènes surnaturels, qui accompagnent l'ouverture d'un passage entre le monde des Légendes et le nôtre… Et pour couronner le tout, les magnifiques illustrations de James de la Rue ponctuent le roman. 

« La Légende commence », premier tome d'une série qui en comptera 6, est déjà traduit en 16 langues et les droits cinématographiques ont été vendus à un studio d'Hollywood.  Nous attendons la suite avec impatience, pour en savoir plus sur cet univers et continuer de redécouvrir les créatures mythologiques du monde entier. Minotaures, Hogboons et autres Manticores, attention, les lecteurs arrivent ! 

* Parution française du volume 2 de Darkmouth, « Les mondes explosent » : octobre 2015.

Qu'il est beau le dernier album d'Anne Herbauts, Quand Hadda reviendra-t-elle ? De la chambre à la cuisine, de la salle de bain au balcon, tout rappelle Hadda.

Cet album nous immerge dans une douce mélancolie, presque vaporeuse et pourtant chaleureuse. En miroir du récit, les dessins mettent en scène la poésie du dialogue solitaire (mais l'est-il vraiment ?) qui se déploie au fil des pages : à l'absence de personnage résonne la présence de l'artiste à travers le bruissement matériel de l'image.

Les craies frottent sur l'espace de la feuille, offrent des aspérités visuelles et manifestent ainsi le travail minutieux autant que physique qui s'actualise par notre regard.

Avec ce livre, Anne Herbauts interroge sur les empreintes que nous laissons au monde, qu'elles soient tangibles, enregistrées sur le papier, ou sensibles voire sentimentales, incarnées dans les objets qui nous entourent et appellent le souvenir des êtres chers.

Lanternier (n. masc) : Les lanterniers sont des soldats spécialisés, en majorité au service de l'Empire […]. La tâche principale des lanterniers consiste à sortir dès que le soir tombe pour allumer les luminelles qui bordent les routes et les voies de l'Empire, et à les éteindre chaque matin.

Pauvre Rosamonde ! Déjà que, au départ, on lui a donné un prénom de fille, qu'il a vécu toute sa jeune vie à l'orphelinat de l'Estimable Société marine pour enfant trouvé de Mme Opéra, mais là, alors qu'il compte plus que tout, et c'est son vœu le plus cher, devenir Vinaigrier (marin qui navigue sur les vagues de vinaigre…) ; Rosamonde est appelé au service de l'Empire pour devenir… lanternier ! Ce qui n'a absolument rien à voir ! Lui se voyait déjà combattre des monstres sur toutes les mers du globe et finalement il va devoir allumer les routes… rien de bien séduisant ! Pauvre Rosamonde… Alors, comme c'est un bon garçon, il quitte l'orphelinat et part en direction de son premier et dernier travail…et c'est là, qu'en chemin, il va rencontrer Mademoiselle Europe, une fulgar, c'est-à-dire une chasseuse de monstre impitoyable…

Premier volume d'une trilogie, est remarquable à plus d'un titre ! Le monde qu'a créé D. M. Cornish est fourmillant de détails fantastiques et l'on se retrouve à explorer avec le jeune héros un monde, pourtant dans l'Histoire proche du notre, où la géographie et le vocabulaire est totalement nouveau. De plus les éditions Milan, ont eu deux excellentes idées pour nous présenter ce livre : Premièrement une couverture cartonnée en dur pour renforcer l'idée de « vieille » histoire. Deuxièmement, cette même couverture est illustrée par Benjamin Lacombe dont cet univers semble lui aller à merveille…

Loin d'être des admirateurs aveuglés, nous devons l'avouer, fait partie aujourd'hui des auteurs qui comptent dans la littérature jeunesse.
C'est toujours un étonnement quand on reçoit son nouveau livre et, depuis quelques jours, la surprise est de taille puisque Fabrice s'est lancé dans une aventure dont le sujet est à mille lieux de ce que l'on pouvait imaginer venant de lui.
La Saga Mendelson, Les Exilés, premier tome d'une trilogie, nous raconte le début en 1895 du long périple d'Isaac Mendelson, patriarche d'une famille juive d'Odessa en Russie jusqu'à l'arrivée son fils David dans les studios de cinéma de Louis Mayer autrement dit la Métro Goldwin Mayer à Hollywood aux alentours de 1920.
Une biographie familiale qui se lit comme un roman et ça tombe bien, c'en est un !
Tout le long de ce premier volume et qui donnera le ton aux deux autres, nous retrouvons Fabrice, le narrateur, ami de la famille, qui remonte le cours de la vie des Mendelson en incluant dans le texte différents documents, photographies d'époque, lettres, journaux intime qui en ferait presque un document historique !

Fabrice Colin connaît parfaitement le public à qui est destinée cette saga familiale et il lui fait confiance. Il ne s'embarrasse donc pas d'explications historiques qui alourdiraient le texte et choisit de faire vivre ses personnages dans l'Histoire plutôt que de nous donner un cours d'Histoire.

Au final, La saga Mendelson est un grand roman dont on attend impatiemment les deux suites Les Insoumis et Les Fidèles.

Ils sont trois dans la maison. Une mère, sa fille et Jeannot, le lapin. Les deux premières se voient rarement mais se croisent, le troisième est le témoin de cet incessant ballet. Pour communiquer elles utilisent des Post-it, ces petits bouts de papier jaune et collant qui servent plus à écrire la liste des courses qu'à donner des nouvelles…
Ne t'inquiète pas pour moi est un roman surprenant où chaque page est un message laissé sur la porte du réfrigérateur entre les deux personnages principaux. Le titre original « Life on the refrigerator door » eut été un titre un peu plus « intéressant » que sa version française.
Un roman surprenant, disais-je, à plus d'un titre. Alors que l'on s'attend en lisant les premières pages à une mignonne histoire, certes un peu à l'eau de rose, entre une mère et sa fille, on est rapidement absorbé par le quotidien de ses deux âmes dont l'une d'elles va commencer à souffrir d'un mal malheureusement trop connu…
Alice Kuipers, dont c'est le premier livre, signe ici un roman émouvant et ne se laisse jamais aller à la larme facile. Pour le diffuser le plus largement possible Albin Michel Jeunesse a eu la bonne idée de faire deux couvertures différentes pour que les libraires puissent l'installer aussi bien en jeunesse qu'en adulte…

Doubhée, dix-sept ans, est une voleuse. Elle vit de travaux ponctuels. Jusqu'au jour où elle accepte une mission proposée par le frère de l'empereur lui-même: cambrioler la maison d'un noble influent et ramener des documents secrets. Alors qu'elle se prépare à accomplir sa tâche, Doubhée est attaquée par un membre de la Guilde, la secte des assassins, tant redoutée par le peuple des Perdants (tandis que les mercenaires se considèrent comme les Victorieux).

Apparemment anodine, sa blessure va se révéler être un «sceau», une malédiction. La jeune femme va alors tenter de défaire l'enchantement, même si, pour cela, elle doit rejoindre la Guilde, ce qu'elle s'était juré de ne jamais faire… Pourtant, la malédiction ne lui laisse d'autre choix, et la peur de la Bête noie tout…

Mené d'une main de maître par , ce roman plonge le lecteur dans l'univers ravagé par les guerres du Monde Émergé. L'auteure allie aussi bien le récit des péripéties de Doubhée que l'histoire de son passé. Cette dernière, narrée avec brio, prend part à intervalles réguliers dans le roman, permettant ainsi au lecteur de «reprendre son souffle» et de mieux comprendre l'ambigu personnage qu'est la jeune voleuse.

Guerres du Monde Émergé - Volume 1, La secte des assassins est un roman plein de rebondissements. Celui-ci comporte à la fois des rires, des larmes, de l'amour, de la haine, des choses "réalistes" et une bonne dose de magie… Autant d'ingrédients qui rendent ce livre très agréable à lire, peut-être même encore plus que la première série Chroniques du Monde Émergé... Vite, la suite !

Greg Heffley, pré-ado pas toujours très à l'aise dans ses baskets entame son 2ème journal de bord sous le signe de la rentrée des classes. Mais, un nuage sombre plâne au dessus de sa tête : son frère ainé connait un secret ô combien honteux sur lui et compte bien lui faire savoir très rapidement le prix du silence ...

La force de ce réside dans sa forme : entre roman et bande-dessinée, le lecteur a véritablement l'impression d'avoir entre les mains un vrai journal intime. Typographie, mise en page, dessins, papier ; tout est fait pour dégager une sensation d'authenticité.

Quant au héros lui-même, Greg semble être le chaînon manquant entre Cédric et Titeuf. Délicieusement lâche, il a tout de l'anti-héros et donc du préado moyen. Situations cocasses et parfois pathétiques s'enchaînent au fil des jours et l'on découvre bientôt que la vie d'un collégien pas toujours très courageux n'est pas de tout repos !

Gageons que ces carnets de bords plairont à de nombreux lecteurs qui se retrouveront certainement dans les (mes) aventures de Greg.

Zouri aimerait tant que sa gentille maman puisse chanter à tout bout de champ ses jolis chants zozotants ! Mais, à Chimère, le pays du roi Chachuffit, les choses ne se passent pas ainsi ! Dans ce drôle de pays, les « Ch » à tous les mots sont de rigueur, car c'est comme cela que parle le roi. C'est ainsi qu'un hibou devient un chat-huant ou qu'une girafe devient une chèvre-cheminée ! Il n'y a pas de gendarmes et de voleurs, à Chimère, mais des shérifs et des chipeurs. Et gare à ceux qui ne chochoteraient pas, le roi peut tout entendre, et désobéir est interdit ! Mais Zouri n'est pas de cet avis… Aidé des animaux de la forêt, il décide d'aller raisonner le roi... de gré ou de force !

est un conte où la poésie est reine. Elle prend forme autant à travers la musicalité des mots du chanteur Didier Sustrac qu'à travers la finesse des illustrations d'Eric Puybaret (illustrateur de Cache-lune et de Graines de cabanes, notamment).

C'est un hymne à la liberté, célébrant l'entraide et le courage, qui emmène le lecteur dans un décor et une atmosphère unique. Un bonheur pour petits et grands.

Les Histoires Sans Fin vous en ont parlé depuis le Tome 1. Vient de sortir le tome 3 ! .

Les Chevaliers d'Emeraude, énorme succès québécois, commence à trouver son public en France et c'est tant mieux.
Alors que Anne Robillard vient de sortir son onzième tome chez elle, Michel Lafon continu sa lancée avec, toujours, en couverture les magnifiques et inquiétantes illustrations de Patrice Garcia...

Après des siècles de paix, les armées de l'Empereur Noir Amecareth envahissent soudain les royaumes du continent d'Enkidiev. Les Chevaliers d'émeraude doivent alors protéger Kira, l'enfant magique liée à la prophétie et qui peut sauver le monde.
Âgée de 15 ans, Kira réalise enfin son rêve le plus cher et devient Écuyer d'Émeraude. Accompagnant désormais les Chevaliers en mission, la princesse mauve se révèle une magicienne puissante lors des combats contre l'armée des hommes-insectes.
Le porteur de lumière, personnage central de la prophétie, voit enfin le jour.
Amecareth déploie alors toutes ses forces pour éliminer celui qui aura pour mission de détruire son empire. Le Magicien de Cristal saura t-il protéger le nouveau-né des sinistres machinations de l'empereur Noir ?
Repoussant l'ennemi, Wellan et ses vaillants Chevaliers devront au même moment répondre à l'appel de détresse des hybrides du Royaume des Ombres en affrontant de terribles dangers dans ses innombrables tunnels. Ils découvriront également que le Monde des Esprits n'est pas ce qu'il paraît…

Scoop dernière minute : Anne Robillard sera présente au Salon du Livre et de la Presse Jeunesse de Montreuil du 28 novembre au 3 décembre !!!! Venez là rencontrer elle et ses Chevaliers !!! Oui, oui vous avez bien lu, elle vient avec ses Chevaliers d'Emeraude ! Raison de plus !

Jay Thomas vit dans une banlieue au nord de Londres, au milieu de sa mère, de son beau-père, de ses sept demi-frères et sœurs, de sa tante et de ses cousins. Sa passion, c'est la musique. Avec ses meilleurs amis, il a fondé un groupe et ne vit que pour ça.

À quatorze ans, Summer Smith vit seule avec sa grand-mère gravement handicapée. Délaissée par les services sociaux, elle tente tant bien que mal de se faire oublier des brutes de son quartier réputé difficile. Mais Summer a une voix en or, qui pourrait être son salut. Lorsqu'elle rejoint le groupe de Michelle, sa vie prend un nouveau sens.

Dylan Wilton est pensionnaire dans un établissement prestigieux. Brillant mais fainéant, il choisi la musique pour échapper au sport. Passionné par les arrangements, pianiste, guitariste, bassiste, tromboniste, il baigne dans la musique depuis son enfance, et se révèle particulièrement virtuose.

Les trois jeunes gens ne se connaissent pas, mais ils partagent cette même passion pour la musique. En s'inscrivant à l'émission de télé-réalité Rock War, ils vont peut-être changer leur vie.

Les fans de Cherub retrouveront avec plaisir le style de dans un nouvel univers tout aussi attrayant. Les adolescents sont à nouveau au cœur du livre, ainsi que les thèmes chers à l'auteur : la relation familiale, la sphère sociale, et des personnages principaux à la recherche de leurs limites.

Sur les quatre prévus, ce premier tome met en place des protagonistes hauts en couleur, issus d'univers différents, tous très justes dans leur attitude. Rock War est un roman dynamique, où l'action tient une place prépondérante, et même si finalement la musique n'est qu'un prétexte, elle permet d'apporter un vent de fraîcheur sur l'œuvre de Muchamore, et séduira sans aucun doute un public déjà conquis.