analyse textes poe

On en présente plus Neil Gaiman, et les grands lecteurs ne peuvent que louer le Diable Vauvert (Et acheter leurs livres).

Résumer ce gros volume d’articles de l’auteur de Sandman en peu de mots : pas que de l’imaginaire en fusion chez ce grand fantaisiste, mais également le grand talent de savoir brosser le portrait d’un de ces collègues artistes, Stephen King, Lou Reed…

Ou d’un personnage phare de la pop culture. Et de toujours, révéler l’intérêt de chacune de ces grandes figures, comme un hommage d’héritier gâté. L’auteur a également des opinions explosives…

Que du bonheur !

Pour être le plus beau à son rendez-vous, Monsieur cherche dans son placard la tête qui lui irait le mieux ce soir. Ses masques, venus du monde entier, le font passer de l'inquiétude à la colère, de l'espoir au rire... C'est finalement l'arrivée de son amoureuse qui mettra un terme à son étonnante séance d'essayage. Un très bel inventaire de masques si expressifs qu'ils offrent une traversée des émotions comme seuls les enfants sont capables de les vivre en une journée. A la fin du livre, un lexique dévoile leurs origines ethniques et géographiques.

Un vieil homme, veuf et solitaire dans une petite maison bretonne. Un garçon de 12 ans, parisien et plein de vie. Comment se pourrait-il que ces deux là s'entendent ? D'ailleurs, ils n'en ont nullement envie. Mais voila, les parents de Willy ont divorcé, et voila que Joseph se retrouve avec son petit-fils pour les vacances. Et Saint-Cronan, le petit village de pécheur où il vit, est bien différent de la capitale où habite Willy. Il pleut souvent, il n'y a pas la télé, et surtout il n'y a pas les copains. Joseph et Willy ronchonnent chacun dans leur coin, le début du séjour est catastrophique. Petit à petit, les choses s'améliorent entre eux et, pour redonner le sourire à son petit-fils, Joseph lui propose de réparer ensemble un vieux voilier pour prendre la mer. D'abord méfiant, Willy va se plonger dans cette activité et découvrir ce grand-père qu'il connaît mal.

est un roman à deux voix. Au fil des pages, le lecteur découvre les pensées du grand-père et de l'enfant. Drôle et réaliste, ce roman explore les répercussions que peuvent avoir un divorce sur un enfant pour nous livre une histoire pleine de vie et de tendresse. Un petit livre qui sent bon l'air marin !

La « Poet Warrior » c’est Joy Harjo, fille d’une mère cherokee et d’un père muscogee creek et poète depuis sa naissance dans la banlieue de Tulsa en Oklahoma. Dans cet ouvrage elle écrit ses mémoires qu’elle lie à certains de ses poèmes.

« Poet Warrior » trace le cheminement d’une personne qui a dû se renforcer face aux violences de son beau-père, aux traumatismes des femmes de sa famille et au racisme. Dans ses poèmes, elle montre l’envers de l’Amérique et chante le quotidien et les traditions de son peuple.

Un indispensable !

« Mon attirance, ou plutôt mon obsession pour la peur générée par le surnaturel doit remonter à mon enfance. Je ne crois pas que cette obsession soit liée à un évênement particulier. Au contraire, je pense que cette attraction est une manifestation particulière d’un besoin naturel chez beaucoup d’enfants, sans qu’aucune explication ne soit nécessaire. » Richard Corben.

Avec cette édition intégrale, les éditions Delirium complètent leur travail de publication des adaptations de nouvelles et de poèmes d’Edgar Allan Poe par Richard Corben. Réalisé entre 2012 et 2014, il considérait lui-même ce recueil comme l’un de ses meilleurs travaux.

On y retrouve notamment une histoire inédite, L’Homme des Foules, parue en 2019, peu avant la disparition de Corben — ainsi qu’une nouvelle couverture signée par le Grand Prix d’Angoulême 2018.

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« En fait, je dois préciser que mes adaptations ne sont que l’interprétation des visions suggérées par Poe dans ses textes et ses poèmes. On ne peut même pas les considérer comme des mises en images de ses textes. Mes adaptations sont la formalisation de mes propres pensées telles qu’elles sont inspirées par les créations de Poe. Cette approche permet une multitude de variations pour chacun des thèmes qu’il aborde, et aucune ne peut être considérée comme une “vraie” adaptation. »

Des versions tous magnifiquement illustrées et colorée des œuvres emblématiques de Poe telles que La Chute de la Maison Usher, Le Masque de la Mort Rouge et Le Corbeau. L’ensemble fut traduit par François Truchaud, aujourd’hui décédé, ainsi qu’Alex Nikolavitch pour L’Homme des Foules.

Une perle rare, indispensable pour découvrir autrement le maître américain.

Après « Desh », « Le gars d’hebdo » et « Dans ma bulle », Tofépi poursuit son autobiographie avec « Le pré aux moutons », sorti, comme pour chacun des titres précités, à L’association.

On retrouve avec plaisir le style singulier de Tofépi et sa narration désabusée mais pleine d’humour. Le récit se concentre ici sur son déménagement et l’adoption d’un chat trouvé dans la rue, avec toujours, en fil rouge, le désir indéfectible de vivre de la bande dessinée.

Il y raconte ainsi son quotidien, parfois morne, alourdi par la solitude et les refus d’éditeurs, mais finalement illuminé par le déblocage d’un projet qui l’habite depuis son emménagement : ici, le temps de la narration précède le temps de la publication car cette œuvre qu’il se dessine en train de réaliser n’est autre que Desh, premier ouvrage sorti à L’association.

Ce déclenchement créatif, proche de la boucle de La recherche du temps perdu, et les doutes inhérents à ce chantier à venir sont d’autant plus touchants que le lecteur sait que l'auteur y parviendra avec brio et que cette oeuvre l'amènera à réaliser celle que nous tenons entre nos mains.

Son dessin, minimaliste, au trait dense et puissant, donne toujours à voir le travail de la plume qui gratte le papier, installant une impression de proximité avec le moment de création qui s’allie particulièrement bien avec le récit qui accourt et le sujet qui le sous-tend : dessiner de la bande dessinée à tout prix.

Ne tombant jamais dans l’apitoiement, Tofépi livre une autobiographie émouvante, douce et pleine d’esprit.

Alfred est le chien le plus génial du monde. Il est gentil, il joue bien au foot et à chat, il court vite et fait plein de choses fantastiques comme sauver les mouches de la noyade ou retrouver les jouets perdus. Mais il a un gros défaut : IL PUE ! Il pue des pieds, des oreilles, des moustaches… Il pue le matin, le midi, le soir. Il pue sur le canapé, chez le boucher, au supermarché… Comment prendre dans ses bras un chien qui pue tant ? Comment lui lire des histoires ? Comment voyager avec lui ?

Et justement, il va bientôt falloir prendre l'avion pour aller vivre à Nouyorque. Il est donc urgent de remédier à ce problème olfactif. Mais pschit, sapinkisentebon, encens, vapeurs de rose, rien n'y fait : Alfred pue toujours. Alors place aux grands moyens : mousser, tremper, infuser, bouillonner, mijoter. Rien ne lui est épargné. Et enfin : Alfred ne pue plus ! Mais si, sans ses odeurs nauséabondes, Alfred n'était plus vraiment Alfred…

Il schlingue, il fouette, il cocotte, mais on l'aime tant cet Alfred ! fait de ce chien si répugnant un animal très attachant grâce à ses rondeurs, ses longues oreilles et son air coquin. Car on sait bien que les enfants aiment leur animal de compagnie quels que soient ses défauts et sont fascinés par tout ce qui est sale et qui sent mauvais.

Des illustrations simplement au trait de couleur, avec des parties grossièrement colorées au crayon pastel, un gros gribouillis vert pour figurer la puanteur : une fausse simplicité pour des dessins drôles et poétiques.

Mon chien qui pue, un album rigolo sur l'amour d'un petit garçon pour son chien.

À l'approche de Noël, Zoé se montre particulièrement impatiente et surexcitée. Sa lettre au Père Noël est interminable. Elle se dispute avec son frère lors de la décoration du sapin. Pendant le réveillon, elle ne fait que des bêtises…

Mais, quand elle se transforme en Princesse Parfaite, Zoé prépare Noël dans la joie et la bonne humeur. Elle sélectionne consciencieusement les quelques jouets qu'elle souhaite avoir en cadeaux. Elle décore le sapin tranquillement avec son petit frère. Pendant le repas du réveillon, elle demande poliment à quitter la table en attendant le dessert…

Dans leur série « Princesse Parfaite », – pour les textes – et – pour les illustrations – nous présentent une petite fille parfois capricieuse, étourdie, bavarde… : Zoé ; parfois mignonne, obéissante, calme… : Princesse Parfaite. Vous l'aurez compris, Zoé est une petite fille normale : agaçante, fatigante, mais qu'on aime quand même, et Princesse Parfaite est la petite fille dont tous les parents rêvent.  

Toutes les petites filles se retrouveront dans le personnage de Zoé et ses mésaventures. Et comme bon nombre d'entre elles rêvent de devenir des princesses, peut-être que la lecture de cette série les incitera à se transformer elles aussi en petites filles modèles. Mais la vie ne serait-elle pas un peu ennuyeuse ?

Quoi qu'il en soit, Zoé attend Noël est un joli album pour tenir tranquille votre petite princesse avant les fêtes.

À retrouver en librairie Le Petit Pape de Boucq, de retour chez Fluide Glacial après plus de dix ans d'absence (il fallait bien dessiner l'incroyable Bouncer).

Des gags en quelques planches prenant pour héros un pape minuscule, bête à manger du foin d'hostie, mais plein de bonne volonté. C'est idiot, souvent absurde, politiquement impardonnable, et très peu catholique.

Mais quel dessin ! Boucq, comme Daniel Goossens, soigne au moins autant ses décors et les tronches de ses personnages que ses gags. L'album vaut le détour, rien que pour le plaisir évident que Boucq prend à dessiner le souverain pontife et sa clique, dans les décors disproportionnés du Vatican.

C'est un  et amusant (ou pop-up) pour les jeunes enfants (dès 4 ans).

Un ogre glouton a attrapé les six frères de Valentine, fillette espiègle et sans peur. Le lecteur doit aider l'héroïne à délivrer sa famille. Pour ce faire, il doit donc soulever les différentes animations et retrouver les frères enlevés, pas vraiment effrayés par leur destin. 

Interpellée par Valentine, l'enfant est entraîné à l'intérieur de la demeure-livre de l'ogre où tout semble gigantesque, rempli de mystère. Ainsi, il lui faudra soulever plusieurs animations sur chaque page pour découvrir les différentes cachettes des petits prisonniers. Complice de la fillette délurée, il joue avec la bêtise du monstre peu attirant et plus ridicule qu'effrayant.

Un texte simple, adapté au jeune public, qui manque toutefois un peu de poésie et de finesse (pour le lecteur adulte). Un rythme rapide, sans frein,  adapté à la course de la fillette. Les frères sont ainsi facilement retrouvés.

Orianne Lallemand, auteure jeunesse, signe les textes de toute la collection (Au secours ! le loup et Au secours ! une sorcière) et Clément Devaux,  ancien élève de l'école des Arts graphiques, illustre cet ouvrage seulement. Des dessins très colorés, aux teintes chaudes et rassurantes, vives et gaies.

A recommander davantage pour sa forme (le pop-up), interactive et amusante, appréciée des jeunes lecteurs plus que par l'histoire, sans réelle surprise, sûrement déjà lue ou entendue, aux allures de conte très (trop ?) classique.

Un livre plutôt costaud à l'usage (assez cher si on ramène le prix à la page), solidement cartonné, capable de supporter les mains parfois brutales et hâtives  des jeunes usagers et d'endurer, assurément,  de nombreuses lectures.