feel good book

Le soir, il fait noir. Sous le lit, se cache une trappe. Et derrière cette trappe, se trouve un passage secret. Et au bout de ce passage secret, Satine, la fée du soir, apparaît. D'habitude, les enfants ne peuvent pas venir dans ce lieu secret mais, ce soir, Satine a besoin d'aide: une princesse périt dans un château!

C'est parti pour un voyage au pays des rêves! Dans ce monde, les couleurs sont lumineuses, les formes incongrues et l'absurde bien présent. Il faut toutefois faire attention aux lieux sombres des cauchemars... Mais le petit personnage auquel le jeune lecteur s'identifie suit bien la fée et va réussir à aider la princesse. Comment? Il faut bien observer l'image pour le savoir!

raconte une histoire simple où le monde merveilleux des rêves devient palpable. En choisissant de faire participer le jeune lecteur, Michaël Escoffier capte son attention et peut l'emmener loin dans ce voyage.

s'est développée pour répondre à nos nouvelles habitudes de consommation liées à de nouveaux modes d'organisation et de travail. Dans les milieux professionnels citadins, le repas est souvent consommé rapidement, ne constitue plus une pause incontournable. Il se prend souvent à un coin de bureau, sur le pouce ou même en marchant à moins de se résigner au self bruyant à la cuisine insipide en compagnie de collègues pénibles (ou pas).

Souvent dans l'impossibilité de rentrer chez lui pour déjeuner, pas forcément doté d'un portefeuille fourni et individu pressé, le travailleur urbain s'est rapidement tourné vers la restauration rapide. Longtemps considérée comme un type d'alimentation grasse, hypercalorique et carencée, elle se développe depuis quelques années maintenant et principalement dans les grandes villes, différemment des fast-foods. Aujourd'hui  des enseignes variées, inspirées de l'American style, proposent des produits sains, équilibrés et gourmands, à emporter (food trucks).

Désormais on déguste son repas en mode nomade. Ainsi la street food n'est pas synonyme de malbouffe et l'auteur, adepte par ailleurs de cuisine végétale crue (raw food) propose, en 40 recettes, un éventail plutôt original de la cuisine du monde, réalisé avec des produits frais (biologiques de préférence) dont elle garantit la valeur gustative pour peu qu'on la suive à la lettre.

Si vous êtes globalement prêt à vous passer de protéines animales, intéressés pour réduire votre apport en gluten ou en lactose, friands de tofu et de légumes secs, cet ouvrage va vous séduire.

Pour les autres, il est une curiosité, une ouverture à des saveurs différentes, une invitation à découvrir des plats d'Inde, du Liban ou du Mexique, une garantie d'innovation et de subtils mélanges. Nuggets au tofu, Bo bun, hot-dogs aux saucisses végétales ou raw spaghetti, autant de plaisirs nouveaux à déguster sans inquiéter la balance, dans le respect de l'environnement, de manière éco-responsable.

 L'ouvrage propose également des desserts, des sauces variées (dips, ketchup maison, moutarde maison…), des boissons colorées à haute teneur en vitamines et des tutoriels en fin de volume pour créer ses propres boîtes et emballages écologiques et/ou recyclables.

Pour les branchés des villes. Ceux des champs continueront sans doute à préférer le repas autour de la table, à savourer le temps qui file plus doucement.

Quoi qu'on en dise, les Anglais aiment la France, et surtout Paris, ville de lumière et de déjections canines. Paul West, fraîchement débarqué pour une mission, et expatrié de son état, n'échappe pas à la règle et timbe vite amoureux de ces Parisiens excentriques, roublards, mais si attachants.

Et s'il faut composer avec la grève des éboueurs, l'indifférence des garçons de café et les difficultés administratives, soit, il deviendra un vrai parisien, qui sait commander une crème et trouver une petite copine accueillante tant sur le plan sexuel que locatif.

Un petit bijou d'amour vache à l'anglaise sur leurs voisins préférés.

Retrouvez God save la France, sur Place des libraires

Sommes-nous ces fées du futur ? 

Quand on aperçoit la couverture, on est pris·e de court. Le terme « queer » nous donne envie mais sonne justement ultra anachronique. Mais avec Madame de Murat, il est quand même possible de tirer de belles leçons quant aux conventions refusées ! 

On plonge donc dans l’écriture de celle qui, menacée par la justice quelques trois siècles avant nous, avait un « attachement monstrueux pour des personnes de son sexe ».

Dans ces Contes de fées queer, les femmes y mènent la danse : humaines comme fées se lient d’amitié, voire tissent des liens plus hybrides et mystérieux ... 

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Des peintures se dessinent à nous, comme cette fresque mère / filles capturée par une fée : 

Je suis entrée chez la princesse par la même voie que vous y fûtes introduit hier, je l’ai trouvée à sa toilette avec ses filles qui la déshabillaient, ses beaux cheveux étaient détachés, et touchaient presque la terre.

Mis à part les femmes qui dominent joyeusement, les « princes » et les hommes se trouvent là, au beau milieu, et nous apparaissent comme bien inutiles. À ne pas prendre au sérieux.

Les textes de Madame de Murat ont été farouchement bannis et censurés, bien « pervers » pour son époque, ce qui lui a valu une condamnation conséquente, puis une semi-remise en liberté, quelques temps avant sa mort. Mais cette dernière a quand même eu la chance de toucher la plume en tant que femme : étant fille de marquis, s’exprimer restait possible pour elle, a contrario de femmes moins nobles...

À peine quelques semaines de présence dans les librairies et déjà Bayard, l'éditeur, pas le Chevalier, décide de réimprimer .

Mais quel est cet étrange livre où est écrit sur la couverture « Si vous trouvez ce carnet, merci d'appeler le 0800 300 015 ». Vous l'avez certainement croisé et peut-être même composé le numéro… et alors ? Alors, Cathy en personne vous laisse un message sur son répondeur parce qu' « elle n'aimerait pas que des personnes, pas très recommandables, retrouvent sa trace grâce à son portable… ».

Étrange aventure où le lecteur se retrouve « réellement » à l'intérieur de l'histoire. Cathy a laissé ce carnet à son amie Emma et celui-ci est dorénavant entre vos mains.

Maintenant, c'est à vous de tout comprendre de ce qui lui est arrivé quand elle est partie à la recherche de ce petit ami étrange qu'est Victor.

Quand vous allez ouvrir le carnet, au milieu du récit sous forme de journal intime, les différents commentaires écrits ou dessiné au stylo bleu par Cathy et, dans une pochette collée à la couverture, les indices hyper réalistes que Cathy à récupérée lors de son « enquête » : un acte de naissance, une photo déchirée avec un numéro de téléphone, le menu d'un restaurant chinois, une serviette en papier avec un baiser au rouge à lèvres et un « A mardi ! » négligemment déposé, et d'autres dans le même genre…

Ce n'est pas sur le style littéraire que nous allons nous arrêter mais plus sur tout ce qui a été créé autour de ce livre pour le rendre « vivant »… Numéros de téléphone, documents, sites internet… Cathy's book est certainement une nouvelle manière d'accrocher le lecteur et ce qui est bien, c'est que cela fonctionne !

Le jeune Arto pousse un jour la porte de l'atelier de reliure de Tara, les yeux plein d'espoir. Il aimerait tant que celle que certains disent être une fée réussisse à réparer l'album-photo de ses parents. Peut-être qu'une fois le livre réparé, l'amour entre ses parents le sera aussi. En attendant que la délicate opération de raccommodage se termine, Tara propose à Arto de devenir son apprenti. Dès que l'on aperçoit la couverture d'puis que l'on caresse sa couverture, on a rapidement compris qu'il s'agit là d'un album pas tout à fait comme les autres. En effet, Agnès De Lestrade et Olivier Latyk signe un ouvrage qui semble parfaitement en dehors de l'air du temps. Délicieusement désuet, son esthétisme très années 50 surprend au premier abord puis régale l'esprit et les yeux. Couleurs presque "technicolor", graphismes très géométriques et histoire pleine de douceur et de poésie, Arto et la fée des livres réjouira les petits comme les grands.

On pardonne tout à un dessinateur qui représente Blanche-Neige comme ceci :

Il peut laisser les princes et les nains, ou même la sorcière, torturer sa princesse, la harceler, la maltraiter - tout comme les ours peuvent bouffer son chaperon rouge - on se marre quand même parce qu'avec un dessin si naïf et rondouillard, tout paraît acceptable. Surtout de se foutre de la morale et des bonnes mœurs.

Du coup, Pieter Depoortere se permet tout, y compris les suicides, les viols et les empoisonnements. Même la décapitation. Ce n'est pas parce qu'on est prince ou princesse qu'on ne peut pas morfler. Bien au contraire. Qui d'autre qu'une belle de conte de fées pourrait se permettre de finir empalée sur une licorne ?

Pieter Depoortere aime la régularité. Chaque planche est composée de douze cases carrées et revisite au grand galop un conte de fées ou une légende ancestrale. Rapunzel, la Belle au Bois dormant, Pinocchio, le Petit Chaperon rouge, les Mille et Une Nuits ou les Croisades en prennent pour leur grade. Bien souvent, le dessinateur se contente de réintégrer une dose de réalisme dans le féerique ou de pousser la logique du conte jusqu'au bout, alors que l'auteur original s'était arrêté au mariage. On ne peut pas prévoir la chute des planches, on sait juste qu'elle fera mal et que, quoi qu'il arrive, les époux ne vivront jamais heureux et n'auront pas beaucoup d'enfants.

Un tantinet moins trash que « Le fils d'Adolf », un de ses albums précédents où il revisitait la Grande Guerre en mettant en scène un jeune peintre à moustache, « Prince Dickie » baigne tout de même dans le politiquement incorrect et dans l'outrage permanent. L'humour est macabre, sordide et bête, c'est pour ça qu'il fait mouche. 

Des horreurs tout en rondeurs

Cependant, comme les images sont d'une naïveté désarmante, tout en rondeurs et couleurs vives, proches de l'illustration pour enfants (Dickie n'est-il pas a version BD des Bidibulles?), le fossé qui sépare les propos racontés et leur mise en image crée un décalage permanent, qui rend les gags outranciers supportables.

Si certaines planches rappellent les aventures du Petit Barbare dans la série « Game Over » de Midam, ils ne sont pas destinés aux jeunes lecteurs, au contraire. L'humour est potache, mais très mature, tendance Hara-Kiri. Dans l'univers de Dickie, les princes déçus par leur épouse vont aux putes et les nains complotent pour placer Blanche-Neige au centre d'une tournante. On est bien loin des traditionnels scénarios de contes de fées. Ou très près, justement, mais de l'autre côté du rideau, dans les coulisses où l'innommable est parfaitement accepté.

Sans un mot, dans la pure tradition des cartoonistes populaires sans parole et de leurs personnages rondouillards, Dickie, massacre les personnages légendaires de notre enfance. Réjouissant et délicieusement retors.

Et pour terminer, voici une planche du pendant féminin de Dickie le prince : Vickie la princesse, qui est l'héroïne de la moitié des planches de l'album.