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Jeux

L'esprit du Go. Comprendre la Chine de toujours

Fruit d'une civilisation riche d'un héritage de plusieurs millénaires, le jeu de Go invite à explorer toute une philosophie de vie et d'action. La portée des enseignements à en tirer est vaste et puissante. A tel point que ses adeptes mettent en pratique, dans tous les domaines de leurs vies, les principes et les stratégies qui en émanent. Dans sa capacité à proposer de nouvelles voies, à donner à voir des ressources inédites, le Go dépasse le plan ludique. De facto, sa pratique a inspiré l'analyse et l'action de nombre de dirigeants, de stratèges ou encore de philosophes, tant en Orient qu'en Occident, de Harry S. Truman à Barack Obama. Il ne s'agit donc pas ici de devenir un champion de Go, mais plutôt de s'initier à ses règles de base tout en découvrant les grandes lignes de la pensée qui l'anime, telle celle de Confucius ou de Laozi, pour mieux réinventer le regard que nous portons sur le monde. A l'heure où la puissance du Nord-Est asiatique devient indiscutable, alors que la Chine se déploie subtilement au travers les multiples damiers et territoires de l'influence moderne (de l'espace interstellaire à l'espace virtuel, en passant par celui des cinq continents) il convient d'en saisir les logiques profondes. Comment sortir du cadre occidental de pensée pour explorer les voies que la Chine pourrait inviter à ouvrir : voilà en somme ce que peut nous révéler l'Esprit du Go...

05/2022

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Littérature française

Le siècle des nuages

" Ils descendaient depuis l'azur, laissant vers le bas grossir la forme de leur fuselage, traçant doucement leur trait au travers des nuages. Le vrombissement des quatre moteurs, juchés sur le sommet des ailes, enflait, vibrant dans le vide, résonnant jusqu'à terre. Leur ventre touchait enfin la surface de l'eau, projetant à droite et à gauche un panache puissant qui retombait en écume, bousculant tout avec des remous épais qui dérangeaient les barques amarrées et remontaient haut sur le bord des berges. C'était l'été sans doute. Les vacances étaient déjà commencées. Il avait couché son vélo dans l'herbe toute brûlée par la chaleur du soleil. Peut-être attendait-il allongé sur le sol ou bien se tenait-il assis sur un ponton, les jambes se balançant au-dessus du courant très lent. A perte de vue, le grand ciel bleu du beau temps recouvrait le monde. II regardait descendre vers lui le signe en forme de croix de la carlingue et des ailes. Lorsque l'avion heurtait l'eau, le choc le ralentissait net. Forant dans le fleuve une tranchée immatérielle, il creusait son sillage entre les rives, rebondissant formidablement d'avant en arrière, basculant sur l'un et puis l'autre de ses flancs, oscillant sur ses deux flotteurs jusqu'à ce qu'il s'arrête enfin : rond avec son ventre vaste comme celui d'une baleine, inexplicable parmi les péniches et les navires de plaisance, immobile comme un paquebot étrange mouillant au beau milieu des terres ".

08/2010

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Littérature française

Rendez-vous en juillet

"Bien que la fraîcheur commence à poindre, j'ôte ma chemise, la mets en boule et la porte à mon nez, les parfums de l'ange sont là, cachés dans les moindres recoins du tissu, entre chaque maille. Son visage me revient en détail dans l'instant comme une photo dans le bain du révélateur, surgissant du néant. Je ne saurais dire combien de temps je suis resté assis là sur ce ponton à renifler l'étoffe, à frissonner. La quintessence de ma vie se résume à la quête des restes de parfums d'une fille venue de nulle part et repartie je ne sais où, me laissant le cœur déshabillé." Été 1969. Sur la route des vacances dans la belle auto de ses parents, Alain sort tout juste de la forêt de ses souvenirs d'enfance dont il se délecte. Il les ressasse avec bonheur comme un frein qui le retient et retarde le saut vers l'inconnu, le passage à sa vie de grand. À peine commence-t-il à entrevoir le chemin de l'adolescence qui se profile, qu'une rencontre vient chambouler sa quiétude. Au bord du précipice sentimental, Alain va devoir s'armer de volonté et de persévérance pour affronter sa première histoire d'amour et suivre les méandres que celle qui lui a accroché le cœur lui impose. Alors qu'il s'est jusqu'alors laissé porter par un vent d'insouciance, aura-t-il suffisamment de courage pour tout abandonner et partir à la recherche de son Arlésienne ?

07/2016

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Théâtre

Voix off. Avec 1 CD audio

" Est-il, pour moi, lieu plus épargné, abri plus sûr, retraite plus paisible, qu'un studio d'enregistrement ? Enfermé de toutes parts, encapitonné, assis devant le seul micro, à voix haute - sans effort de projection, dans le médium -, deux ou trois heures durant, je lis les pages d'un livre. Le monde est alors celui de ce livre. Le monde est dans le livre. Le monde est le livre. Les vivants que je côtoie, les morts que je pleure, le temps qui passe, l'époque dont je suis le contemporain, l'histoire qui se déroule, l'air que je respire, sont ceux du livre. J'entre dans la lecture. Nacelle ou bathyscaphe, le réduit sans fenêtre où je m'enferme autorise une immersion ou une ascension totales. Nous descendons dans les profondeurs du livre, montons dans un ciel de langue. Je confie à la voix le soin de me représenter tout entier. Les mots écrits et lus me tiennent lieu de parfaite existence. Mais de ma voix, lisant les mots d'un autre, ceux d'un mort lointain, dont la chair est anéantie, mais dont le style, la beauté de ce style, fait surgir un monde d'échos, de correspondances et de voix vivantes par lesquelles je passe, parlant à mon tour, entrant dans ces voix, me laissant aller à la rêverie, à l'opération précise d'une rêverie continue, parallèle et libre, je sais que je parle, je sais que c'est de moi qu'il s'agit, non pas dans le texte, bien sûr, mais dans la diction de ces pages. Alors d'autres voix encore se font entendre, dans la mienne "

04/2008

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BD tout public

La petite couronne

Vie et survie dans la petite couronne. Loin des gros titres anxiogènes des médias et des banlieues qui brûlent, selon certains politiques, si on allait écouter ceux qui y vivent ; suivre les traces de ces pères de famille, entre les courses, les gamins à conduire au sport et les déménagements nocturnes. Ils ont bien grandi les gamins de TMLP (Ta mère la pute, paru en 2011), aujourd'hui ce sont les pères et les grands frères de la communauté. Et s'il y a toujours un crétin qui vend du shit dans le hall de l'immeuble, ils ont une solution pour lui pourrir le business. Ils sont plus démunis face à la BAC qui met les pinces aux jeunes chiens fous, et se contentent de serrer les poings de rage. Ils n'oublient pas qu'il y a plus important, comme payer la cantine des gosses. Les gamins sont maintenant des tontons presque assagis, ceux qui veillent que ça ne parte pas en vrille à la moindre connerie. Presque aussi surpris que nous, ils constatent que la garderie a remplacé la garde à vue dans leurs agendas. Le temps a passé sur toute une génération. A la suite de TMLP (les années d'enfances) puis de Temps mort (2008, chronique de la chute sociale), Gilles Rochier replonge dans la chair de son milieu et brosse, avec La petite couronne, le portrait de sa génération, à l'aube de la cinquantaine, de l'expérience plein les poches - y a de la place - et toujours plus d'amour dans les yeux. Une nouvelle édition de Temps mort vient accompagner la sortie de La petite couronne, son nouvel opus urbain.

09/2017

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Sorcellerie

Sourcière, fille de la Terre. Immersion, Connexion et Célébration au rythme des cycles de la nature

Au rythme des cycles de la Nature Filles de la Terre-Mère, fabuleuses Sourcières, nous foulons cette Terre nourricière, nous vivons au rythme de ses cycles naturels, imprégnées de son énergie, en harmonie avec son souffle, en connexion avec ses sagesses et abreuvées de son amour inconditionnel. De plus en plus, nous sommes invitées à retisser ce lien matriciel qui nous relie les unes aux autres, mais aussi à elle, et à honorer et célébrer ce qui est notre nature profonde et vraie. Avec cet ouvrage, nous ouvrons cette porte de connexion à plus grand, à plus profond, pour ainsi remettre du sens dans les valeurs de notre existence. Il s'agit d'une traversée magnifique et immersive, une invitation à ressentir, à célébrer, à libérer et à transmettre. En se connectant aux pulsations de la Terre-Mère, nous nous relions aussi à nos lignées de femmes, à toutes ces mères et filles qui ont tracé leur destin. Aujourd'hui, cet héritage est le nôtre. Nous portons en nous ces mémoires. Il ne tient qu'à nous d'incarner pleinement notre mission d'âme et de vie : celle d'être les Gardiennes de la Terre ! Nous pouvons à notre tour devenir ces semeuses de graines, ces transmettrices de sens, ces inspiratrices de vie, ces protectrices du Sacré de la Terre-Mère. Ce périple initiatique se dévoilera à vous saison après saison, telle une ronde majestueuse vous entraînant dans sa danse. Il commence en automne, en cette saison de fin et de commencement, en ce temps de transformation, tel que le célébraient les païens en accord avec les lois divines de la nature...

02/2023

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Couple, famille

La vie commence avant la naissance. Les secrets du bébé in utero

Nous portons l'âge du jour où nous naissons, comme si tout ce qui avait précédé n'existait pas. Tout un univers qui s'est dérobé à nos yeux jusque-là, et sur lequel il importe de lever un voile. In utero, le bébé est un être à part entière. Et le monde utérin, un monde à part. Il est temps de modifier notre vision sur cette période de l'existence, profondément déterminante. Toute une continuité du vivant jusqu'à ce grand passage qu'est la naissance, car la vie commence bien avant qu'elle n'émerge à nos yeux. Quelle est donc cette vie que porte chaque femme enceinte ? Qui est ce tout-petit dont l'hypersensibilité in utero est désarmante ? Que perçoit-il du monde extérieur, le nôtre à présent ? Quelle vie intérieure est la sienne ? Quelle incidence ce vécu utérin a-t-il sur la suite de son existence ? Quels sont les secrets contenus dans ces neuf mois extra-ordinaires et l'enseignement déposé dans cette aventure toujours inédite ? Ce livre, émaillé des dernières connaissances, raconte avec audace la sensorialité du bébé et la magnificence de l'univers utérin. Il nous explique également que naître est, pour le bébé, un changement de monde et une expérience des plus engageantes. Un grand passage ! Toute une transition qu'il convient d'accompagner quand le tout-petit débarque au monde humain, et que la biologie passe le relais à ceux qui vont l'accueillir au sortir du giron. Tout un regard sur l'existence qu'il leur reviendra de proposer à l'enfant, afin de lui transmettre l'élan et l'émerveillement d'aller dam cette nouvelle Vie.

03/2019

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Animaux, nature

Savoir écouter les chevaux. Une expérience sensible de la nature

Journaliste italienne installée à Paris, Alessandra est envoyée dans les Alpes italiennes faire un reportage sur le centre équestre Silverado. A 1 500 mètres d'altitude, cet univers préservé, aux antipodes de la frénésie urbaine, lui dévoile soudain de nouveaux horizons. Le propriétaire, Renato Riccardi, est un "chuchoteur" ; il a acquis l'essentiel de sa connaissance subtile des chevaux et de lois de la nature auprès des Amérindiens, qui comptent parmi les peuples cavaliers mythiques. Il s'agit d'une pratique équestre consciente, instinctive, non-violente, qui intègre un travail sur soi, par une écoute attentive de la nature, une relation harmonieuse avec le cheval, qui l'invitent à grandir en humanité. Alessandra est bouleversée par cette rencontre, par les mots qu'elle entend et les sensations nouvelles qu'elle éprouve. Renato l'emmène en randonnée à cheval sur les sentiers, lui permettant d'appréhender directement sa manière si particulière d'entrer en contact avec les chevaux et de vivre l'expérience d'un étonnant voyage intérieur. Dans cette communication "d'âme à âme", s'immergeant peu à peu dans la beauté et le silence de la montagne, elle affine sa compréhension du lien entre l'humain et la nature. Elle sent alors combien ce puissant sentiment d'unité peut changer en chacun d'entre nous le regard que nous portons sur le monde. Ce témoignage généreux et plein de sensibilité, aux portes de "l'équitation intérieure" , de l'éthologie et de l'écologie profonde, inspirera les amoureux de la nature, les pratiquants orientés vers une approche "douce" du cheval, et aussi tous ceux qui rêvent tout simplement de monter un jour à cheval.

03/2019

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Récits de mer

Mes routes du rhum

Toutes les éditions de la Route du Rhum et les portraits sensibles des protagonistes par le vainqueur de l'édition 2014. Trois transats anglaises, deux Jacques Vabre, des participations à la Coupe de l'America, un record de vitesse autour du monde, un sauvetage extraordinaire, car filmé, de Philippe Poupon lors du premier Vendée Globe... Et une victoire dans la Route du Rhum, un peu sur le tard. Voici le parcours de Loïck Peyron, fils de commandant de pétrolier, membre d'une fratrie tournée vers les mers - ses frères Bruno et Stéphane ont brillé également. En 2022, Loïck n'en sera pas mais sera un observateur privilégié, puisque, depuis l'édition originelle de 1978 jusqu'à celle de 2018, il a toujours, d'une manière ou d'une autre, été présent sur les pontons de la cité corsaire. En 1978, encore inconnu mais déjà viré de la maison familiale, le jeune homme de 18 ans assiste en effet au départ et vit par procuration une course à laquelle il ne participe pas. Le vainqueur, le Canadien Mike Birch deviendra alors l'un de ses deux mentors, le premier restant Eric Tabarly. Quatre ans plus tard, comme il se l'est promis, Loïck se présentera bel et bien au départ, et s'alignera ensuite à toutes les éditions jusqu'en 2002. Occupé sur d'autres fronts, il ne fera son grand retour qu'en 2014. Mais avec quel brio ! Choisi in extremis pour remplacer Armel le Cléac'h blessé, il récupère le gigantesque Banque Populaire, un multicoque de trente mètres, et remporte enfin la plus belle des transats françaises. Quatre ans autres années après, autre choix quasiment philosophique, il disputera l'édition à la barre d'un petit multicoque, copie quasi conforme de l'Olympus victorieux en 1978. Pour une navigation à l'ancienne, comme pour boucler la boucle, quarante ans plus tard... C'est cette vie transatlantique faite de rebondissements, de combats, de déceptions, de coups de bluff, de choix météo et d'aventure finalement victorieuse que " Ti Lock ", le lutin de La Baule, vous fera partager, avec son talent narrateur si particulier, agrémenté de photos, belles, touchantes et spectaculaires dans son livre " Mes routes du Rhum ".

10/2022

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Aventure

Les aventures de Marin sans nom

Attention, vos enfants vont voyager, avec de délicieux rappels d'Oliver Twist ou Sans famille ! En ce début du XIXe, quelque part au fond de la Bretagne, Marin a 10 ans environ. Environ ? Oui. Car il ne connaît ni son nom, ni sa date de naissance : c'est un "Sans Nom" comme tous les enfants recueillis à l'orphelinat Saint-Jude, une institution à la Dickens. Mais Marin a un secret : depuis qu'il s'est procuré en cachette un roman d'aventures, son imagination s'est enflammée. Il vit désormais au rythme des péripéties vécues par le héros, explorateur en Nouvelle-Espagne. Et le jeune garçon n'a qu'une idée : partir lui aussi à la recherche d'un trésor oublié. Une nuit, il surmonte sa peur et trouve le courage de s'enfuir dans la nuit glacée... Il part faire fortune ! C'est ainsi que l'orphelin sans nom s'embarque clandestinement sur Le Cortes, un navire qui le transporte à travers l'océan Atlantique. Depuis le ponton du bateau jusqu'à une cité cachée dans la jungle, Marin se transforme en aventurier et se met en quête de son trésor. Pour les 11-15 ans. A propos d'Agnès Balmont : Agnès Balmont est un nouvel auteur aux Editions du Triomphe. Elle présente ici aux jeunes lecteurs un premier roman haletant ! Après l'avoir proposé en auto-publication, cette histoire aux accents de Sans famille trouve toute sa place parmi les romans jeunesse des Editions du Triomphe. Il emmènera les collégiens au bout du monde, nourrissant leur imagination de grands rêves d'explorations lointaines.

05/2021

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Esotérisme

Gardiennes de la lune. Vers la voie du féminin sauvage

Symbole de féminin et de connexion à la Nature, la Lune est le marqueur d'un nouveau courant de développement personnel. Un parcours personnel mois par mois, et tous les outils pour se mettre au diapason de la lune, écouter ses propres rythmes, optimiser son potentiel, et cheminer sur la voie puissante du féminin sauvage. Dans la pureté de la nuit, elle veille et attend que de ce monde nous reprenions contact avec elle. La Lune, depuis toujours, guide nos pas selon quatre phases qui s'appliquent à toute chose : naissance, croissance, décroissance, mort. En tant que femmes, nous portons en nous cette essence cyclique qui nous relie aux mouvements de la vie. Il est temps de réveiller cette sagesse que nous avons enfouie. Animatrice de cercles de femmes et maître reiki, Stéphanie Lafranque nous invite ici à suivre l'appel de la Lune, pour renouer avec notre nature originelle, nous ouvrir à une meilleure connaissance de soi et de ce qui nous entoure. En nous connectant à notre cycle, apprenons à écouter notre propre rythme, à prendre soin de notre écologie intérieure, à nous réapproprier notre pouvoir. Affirmons qui nous sommes véritablement : des femmes libres, instinctives et créatives. Devenons étoile, herbe folle, rivière, prenons conscience de l'impermanence des choses, sentons-nous appartenir au vivant. Incarné par les dessins poétiques de l'artiste plasticienne Vic Oh, ce livre nous apprend à déchiffrer les énergies de la Lune, à lire ses phases, à ressentir son passage dans les constellations, à utiliser les archétypes lunaires, à redécouvrir les plantes magiques et à faire entrer des rituels dans nos vies. Au fil des mois, cheminons sur la voie puissante du féminin sauvage. Soyons souveraines en notre royaume, gardiennes de notre bien-être et de la Lune.

03/2019

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Psychologie, psychanalyse

1914-1918, Françoise Dolto, veuve de guerre à sept ans

A l'heure où s'achève le centenaire de la Première Guerre mondiale, deux historiens se penchent sur le destin d'une petite fille extraordinaire née en 1908 dans une famille de la grande bourgeoisie parisienne. Cette petite fille, c'est Françoise Marette, "Vava" pour les intimes, et elle deviendra Françoise Dolto, la psychanalyste qui a changé le regard que nous portons sur l'enfance. Comme beaucoup d'enfants nés peu avant le conflit, Françoise vit la guerre de loin, repliée à Deauville en compagnie de ses frères et soeur et de leur gouvernante. A six ans, déjà épistolière de talent, elle multiplie les missives à tous les membres de sa famille. Ainsi, dit Manon Pignot, historienne de l'enfance, dans sa délicate analyse, "la guerre a fourni à cette petite fille incroyablement curieuse un contexte inattendu d'expression et d'intelligibilité du monde" qui est à l'origine de sa vision révolutionnaire de l'enfance. L'implication de l'enfant s'intensifie quand elle entretient avec Pierre Demmler, son oncle de vingt-huit ans, une intense correspondance et se considère, encouragée par ia famille, comme la fiancée et la future épouse du jeune capitaine. La mort au front, le 10 juillet 1916, de Pierre Demmler, fait de la jeune promise "une veuve de guerre à sept ans". Yann Potin, en historien et analyste des archives familiales, ouvre pour nous enveloppes et albums conservés par Françoise et la famille, interroge "la manière dont le deuil se cristallise, se fixe sur le papier, par les images, mais aussi se transmet malgré nous, par le truchement de la vie matérielle propre d'autant de petits reliquaires affectifs". Ainsi, l'expérience enfantine de la Grande Guerre a vraisemblablement nourri la pensée révolutionnaire de Françoise Dolto psychanalyste quand il s'est agi, plus tard, de soigner des enfants.

10/2018

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Essais - Témoignages

Design & Culinaire. Une culture en mouvement

Cet ouvrage invite à découvrir et à comprendre le Design & Culinaire. Il relate les activités de recherche du Master Design & Culinaire de l'ESAD de Reims en s'appuyant sur les projets de design et les formes produites ces dix dernières années au sein de l'école, tout en faisant émerger les réflexions qui se tissent autour. Des contributions extérieures de chercheurs et de professionnels viennent apporter des regards pluriels sur la discipline et sur sa capacité à produire du sens au sein même de ses productions plastiques. Le Design & Culinaire repose sur la capacité à lier de manière créative et consciente, par le travail de la forme, tout ce qu'englobe le champ de l'alimentation. Cette publication montre en quoi la considération du vivant constitue la pierre angulaire du Design & Culinaire. Cette base de réflexion amène à remettre en question nos actions, nos gestes et nos postures, puisque le vivant pose, de fait, la question de l'altérité, de l'attention à l'autre. La deuxième partie de l'ouvrage se consacre à cette question. Se nourrir de l'autre, c'est s'efforcer à trouver une possibilité de dialogue entre des entités n'ayant pas toujours de langage commun. En travaillant à créer de nouvelles relations, de nouvelles manières de lier ce qui constitue l'alimentation, de nouvelles temporalités aussi, le Design & Culinaire ne peut ignorer la question des effets de sa pratique, voire des impacts de ce qu'il produit, et parfois, fait consommer. La dernière partie s'intéresse ainsi aux manières de faire table autrement pour demain, dans une approche prospectiviste tout en interrogeant une pensée d'un "? juste avenir ? ". Elle invite à cheminer vers la proposition d'un renouvellement de la relation que nous portons au monde.

11/2022

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Récits de voyage

Ulysse ou le voyage intérieur du héros

L'Odyssée est une des plus belles histoires dans la mémoire de l'humanité, une des plus célèbres et des plus anciennes ; une des plus méconnues aussi, comme tout ce qui est trop près de nous. Qui n'a jamais entendu parler de ces poèmes homériques réunis en un tout de plus de 12 000 vers appelé l'Odyssée ? Jean Bouchart d'Orval nous livre ici une magnifique interprétation du livre d'Homère et nous montre que l'Odyssée est notre histoire intérieure, notre histoire spirituelle : c'est un voyage initiatique vers notre Soi intérieur et nous sommes tous Ulysse. L'Odyssée nous concerne tous intimement : ligne après ligne, elle ne parle que de nous. Cette histoire est notre histoire, celle de l'immense nostalgie que nous portons tous au coeur. En chacun d'entre nous, quelque chose pleure, se lamente, parfois hurle. Qui d'entre nous n'a jamais ressenti un enfermement, une étroitesse, une aliénation loin d'un Royaume perdu ? Homère chante l'histoire du retour dans notre Patrie, celle qui a vu notre naissance sur terre, celle qui nous attend fidèlement depuis toujours sans jamais changer d'un iota. C'est l'histoire de nos errements, de nos difficultés, de nos espoirs et désespoirs, mais aussi des aides visibles et invisibles que nous recevons tout au long du voyage. L'Odyssée nous entretient de ce qui est primordial et essentiel, ce sans quoi rien n'a de sens : elle nous parle de Cela qui dépasse les sens et la pensée, Cela qui est au-delà de l'espace et du temps, sans bornes, inconcevable. Dans ce livre magnifique et profond, Jean Bouchart d'Orval nous montre qu'Ithaque est en nous.

06/2021

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Littérature française

Dénouer les mots

Comment se fait-il que Frédérique Montagné, des années après la mort de Gabrielle, sa tante sourde, se sente soudain appelée à écrire un roman sur elle ? Pourquoi consacre-t-elle une année entière à rassembler photos, documents, souvenirs ? Comment expliquer ces signes, coïncidences, rêves, douleurs, qui font irruption dans son quotidien alors qu'elle a commencé à écrire ? C'est qu'elle se met à reconstituer une longue vie qui a duré de 1910 à 1989. Il n'est pas innocent de faire revivre par les mots une personne chère qui est devenue sourde à l'âge de deux ans. Ne va-t-on pas la trahir, la modeler selon nos propres désirs, elle qui avait une parole limitée ? Et ne portons-nous pas tous, en nous, une part de surdité, d'aveuglement et de mal à dire ? Face aux épisodes qui se succèdent : enfance, apprentissages, amours, deuils, guerres, comment imaginer avec justesse le monde intérieur de cette personne et de celles qui l'entourent ? "Un caillou, un jour, est tombé dans l'eau, dit Frédérique, et je ne pourrai jamais le retrouver. Mais je vois les cercles mouvants qu'il a dessinés à la surface. Ils emmènent mon imaginaire vers des espaces inexplorés". Voilà un récit passionnant qui montre en quelque sorte la naissance d'un roman. Il tente de tirer à la lumière ce qui est caché dans l'ombre de nos vies et pourrait nous emmener inconsolés vers la mort, si nous n'y prenions pas garde. Il porte sur la réalité un regard qui la transforme en l'interprétant. Lorsque la parole se dénoue, elle peut témoigner de nos passages et valoir devant les générations futures.

10/2011

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Histoire et Philosophiesophie

Préhistoire de Pasteur

Vie d'un héros solitaire : c'est ainsi que l'on présente souvent la carrière de Pasteur en faisant l'impasse sur son entourage, sa vie de tous les jours, sa préhistoire enfin, c'est-à-dire sur la cohorte de ses ancêtres dont il est impossible que la manière d'être et de penser ait été sans conséquence sur lui : " Nous portons notre passé en nous ", a dit Jung. Et Pasteur écrivit lui-même à propos du chimiste d'origine jurassienne Auguste Lamy : " De telles vertus ont des racines profondes dans l'hérédité ". Auparavant, en 1876, il avait invoqué les " artisans de nos montagnes, les pâtres de nos vallées ", en retraçant la vie du sculpteur jurassien Jean-Joseph Perraud. Pasteur ne fut pas un mutant dans le monde de la Science. " Notre province l'avait préparé durant des siècles, a écrit Victor Bérard en 1923. Pour donner à ses ancêtres toutes les qualités diverses et parfois contraire qu'elle inculque aux enfants de ses divers finages, elle les avait conduits, étape par étape, sur cette route coutumière qui, des forêts et des granges de là-haut, amena toujours nos rudes " montagnons " vers la douceur et vers les villes du bon pays ". On trouvera ici leur histoire en contrepoint de celle de leur descendant le plus illustre. " Involontairement l'homme s'empreint des couleurs du pays qu'il habite. Les figures humaines sont mélancoliques dans un pays triste, graves dans un pays sévère, malheureuses et souffrantes dans un pays désolé, animées et gaies dans un pays riant, insignifiantes dans un pays insignifiant ", disait le philosophe Théodore Jouffroy. Pasteur fut à l'image de sa Franche-Comté qu'il aimait avec passion. Retrouvons-le au milieu de ses ancêtres.

01/2002

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Littérature française

Le Faiseur d'étoiles

" La retraite ? Je n'y serai jamais. J'ai quatre-vingt-dix-huit ans. Quatre-vingt-dix-huit ans et toutes mes dents ! Les praticiens disent que c'est le fait d'avoir "travaillé en mâchoire" qui les a rendues si solides. Travailler en mâchoire c'est lorsque nous nous portons, nous-même ou notre partenaire, à la force de la mâchoire. Mon frère et mon oncle, qui avaient cette même spécialité, ont gardé une belle denture toute leur vie, eux aussi. Nous étions trapézistes et l'histoire que je vais vous raconter est la mienne, mais aussi un peu la leur. " A travers des mots vibrant de passion et une mémoire étonnante des détails, Pierre Bergam nous relate avec émotion son extraordinaire parcours, ainsi que celui de son frère, pour entrer dans le cercle circassien sans être des " enfants de la balle ", c'est-à-dire nés de parents artistes. Le travail, les innombrables heures de répétition et le soutien de leur oncle leur permettront, à force d'acharnement, d'aller au bout de ce qu'ils voulaient devenir, de vivre leur amour pour la scène et le spectacle, malgré les difficultés ainsi que les risques du métier. Continuant à transmettre sa passion dévorante en l'enseignant à merveille, Pierre Bergam nous fait partager d'authentiques anecdotes familiales et professionnelles, riches de galas, de rencontres avec des célébrités, mais aussi de récits tragiques, comme les accidents de pistes. Un ouvrage qui nous fait découvrir les coulisses d'un monde de strass et de paillettes, et nous démontre que la persévérance et la ténacité permettent de réaliser les rêves les plus inaccessibles et, aussi, de concrétiser ceux des autres dans une belle aventure humaine.

07/2019

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Sociologie

Parents essoufflés, enseignants épuisés. Les répercussions sociales d'une éducation trop permissive

Est-ce que nous aimons nos enfants de la bonne façon ? Sont-ils trop gâtés ? Depuis 1992, l'auteure a enseigné à plus de 2000 étudiants dans les écoles privées de la région de Montréal. Durant ce temps, les valeurs de la société ont changé, nos enfants sont souvent le centre de nos vies et plusieurs parents sont même devenus les serviteurs de leurs enfants. Quelles sont les répercussions, à l'école et en société, de cette nouvelle façon d'éduquer ? Rendons-nous service à nos enfants en les élevant de façon si permissive ? Sont-ils heureux ? N'est-il pas temps de revenir à un certain équilibre entre l'amour que nous portons à nos enfants et la discipline que nous devons leur inculquer ? Anne-Marie Quesnel aborde ce sujet délicat, avec humour, transparence et humilité. Encouragée par les nombreuses réactions positives de parents et d'intervenants dans le milieu scolaire à la suite de la publication dans le Journal La Presse d'un de ses textes sur le sujet, elle pousse son analyse et brosse un tableau révélateur de l'éducation actuelle, toujours guidée par son amour pour les enfants. Elle démontre de brillante façon que s'il va de soi que les enfants ont besoin d'être aimés, ils ont aussi besoin d'être encadrés, guidés et accompagnés par des adultes qui assument leur rôle avec rigueur et bienveillance. A travers des exemples concrets et des anecdotes vécus au quotidien dans sa classe et à l'extérieur, dans la société, Anne-Marie Quesnel offre à tous les parents, actuels et en devenir, des pistes d'interventions simples et efficaces pour les aider à ne pas devenir les serviteurs de leurs enfants ; un piège qui peut avoir des conséquences importantes, et surtout, qui peuvent aller à l'encontre du bien-être de nos enfants.

01/2015

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Histoire internationale

Non Nou. Le livre des noms de familles martiniquaises

Avant 1848, près de 60% des Martiniquais n'avaient pas de nom de famille. Un prénom, un surnom et un matricule (à partir de 1839) étaient leur seule identité. Difficile dans ces conditions de fonder une famille, une lignée... Ce "privilège" fut pendant 213 ans celui d'une petite minorité de Blancs puis d'"hommes de couleur" libres. Seuls ces derniers étaient inscrits sur les registres d'état civil, dans les catégories naissances, mariages et décès. Eux seuls avaient le statut d'Homme. En l'an 1848, année de l'abolition de l'esclavage, des officiers d'état civil, parfois anciens maîtres, mandatés par la commission dirigée par Victor Schoelcher, nommèrent les quelque 68 000 "sans-nom" de la Martinique. Ce sont ces noms de famille (le plus souvent des matronymes) que la plupart d'entre nous portons aujourd'hui. Ce sont nos noms de famille. Durant trois ans, des dizaines de Martiniquais et de Guadeloupéens de tous âges ont passé leurs journées et leurs nuits à photocopier et à recopier les "registres d'actes d'invidualité" sur lesquels avaient été notés les prénoms et matricules de femmes, d'hommes et d'enfants nominés après l'abolition de 1848. Ces militants de la mémoire, membres du CM98, sont allés à la rencontre de dizaines de milliers d'aïeux dont nous n'avions pas trace de vie. A la loupe, ils ont déchiffré les lettres des prénoms et les chiffres des matricules de ceux qui étaient nés "marchandises". Ils ont rencontré nos parents, vos parents ! Parce qu'ils ne méritaient pas l'oubli, parce que la meilleure sépulture des disparus est le coeur de leurs descendants, voici les prénoms et matricules de vos aïeux, de ceux que nous avons pu retrouver. Voici donc le livre des Noms qui ranime le souvenir de ceux dont l'oubli était le destin.

05/2012

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Histoire internationale

Expériences non violentes en Haïti. La paix est là, nous la cherchons

La Paix est là dans cette île au passé de violence et au présent marqué par la misère. Haïti " chérie " pourtant si belle, si vivante, si jeune. La Paix est là mais à chercher, encore et toujours. N'est-elle pas, au bout du compte, le chemin qui y conduit ? Récit d'une rencontre entre les Brigades de Paix Internationales et Haïti dans le concret d'une expérience et d'une aventure. Ce livre décrit cette découverte, cette marche, cet accompagnement. De 1993 à l'an 2000, des volontaires de plusieurs pays sont venus vivre avec Haïti, voir, rencontrer, partager. Chacune et chacun avaient fait le choix personnel de la non-violence. Ensemble ils ont voulu partager l'espérance de Paix avec le peuple haïtien, au-delà des clichés qui enferment Haïti dans une image ou un folklore... les zombis, les Tontons Macoutes, les boat people, le pays le plus pauvre du continent, comme s'il s'agissait de mettre ce peuple à distance, hors de la rencontre et de l'analyse, livré aux soubresauts d'une violence congénitale. Bien au contraire, le projet PBI Haïti nous est livré là, en toute transparence, singulier certes mais ouvert, offert à tous les chercheurs de paix et aux véritables amis du peuple haïtien. Par ce livre, PBI restitue au peuple haïtien le résultat modeste et pourtant si riche d'une expérience vécue. Cette évaluation sans concession ouvre un chemin en s'effaçant pour que les artisans de Paix puissent continuer d'avancer en Haïti. Mais le pari est tenu que cette avancée haïtienne peut être partagée par tous les citoyens du monde à la recherche de la paix et confrontés à la violence, à la pauvreté et à l'hégémonie économique du Nord. Bref une aventure interculturelle, une rencontre à égalité sans modèle dominant ou dominateur, une paix à partager...

10/2001

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Critique

Jean Malaurie

L'originalité de l'oeuvre de Jean Malaurie s'appuie sur sa double nature d'écrivain et de scientifique de très haut niveau. Il est sans aucun doute le meilleur spécialiste et l'écrivain français le plus lu sur l'Arctique. Auteur du récit Les Derniers Rois de Thulé (1955), Jean Malaurie est par ailleurs le fondateur et directeur jusqu'à une date très récente de la prestigieuse collection "Terre Humaine" (aux éditions Plon), l'un des fleurons de l'édition française avec des titres aussi importants que Les Derniers Rois de Thulé, Tristes Tropiques de Claude Lévi-Strauss ou encore Le Cheval d'Orgueil de Per-Jakez Hélias. Ce Cahier souhaite mieux faire connaître, au-delà du cercle étroit des spécialistes, l'oeuvre monumentale de Jean Malaurie, qui se développe sur plus de soixante-dix ans, en soulignant la diversité d'un travail pluridisciplinaire. Dans ce volume, géographes, philosophes, ethnographes, anthropologues et écrivains multiplient les éclairages, tentant de mettre en évidence les différentes facettes d'une vie qui s'est voulue engagée et libre de toute appartenance idéologique et les problématiques d'une oeuvre protéiforme et passionnée. A côté de ces auteurs, des textes et documents inédits ou rares de Jean Malaurie (extrait du récit de voyage Hoggar, un texte sur son père, extrait de la correspondance avec Lévi-Strauss, lettres aux auteurs de la collection "Terre Humaine" , échanges épistolaires avec ses correspondants groenlandais et inuit, extraits des carnets de terrain abondamment illustrés) soulignent l'oeuvre du géomorphologue et de l'anthropologue, qui a contribué à renouveler le regard que nous portons sur les peuples premiers et les civilisations traditionnelles. Ce Cahier sera aussi l'occasion de découvrir, à travers un inédit, un aspect peu connu de l'auteur qui se révèle être un magnifique et bouleversant pastelliste.

05/2021

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Essais généraux

Se tenir quelque part sur la Terre. Comment parler des lieux qu'on aime

Un texte à la fois très personnel et politique, pour comprendre ce qui nous lie à la terre et aux paysages. La terre de son enfance pour certains, un paysage pour d'autres, un arbre ou les murs d'une maison qui a hérité de nos souvenirs. Nous portons tous des lieux auxquels nous sommes singulièrement reliés - des lieux qu'on aime. Or la manière dont on parle de cette géographie intime n'est pas neutre. L'image des " racines ", par exemple, suppose un certain imaginaire - comme celle d'appartenance. Derrière ces questions de vocabulaire se déploie en vérité une alternative bien connue : celle qui oppose un discours " libéral " postulant un homme dénué de toute attaches, ayant toute chose à sa disposition, à un discours brandissant l'idéal d'une osmose entre les humains et leur lieu de vie. Globalisme versus néo-nationalisme, écrivait Bruno Latour. Or il est tout autant nécessaire de proscrire un vocabulaire dont les mouvements d'ultra-droite se nourrissent que de reconnaître l'importance pour les gens de leur lieu de vie, d'en dégager les enjeux éthiques et politiques et de les intégrer dans notre conception de la démocratie. Car moins nous respectons l'affection des gens pour leur milieu, plus ceux-ci éprouvent la frustration et la colère qui font le lit des positions politiques les plus extrêmes. Et plus nous délocalisons l'idée même de " citoyen ", plus notre négligence à l'égard de notre propre milieu augmente. Ce livre, très personnel et dans lequel Joëlle Zask se penche sur sa propre expérience, nous invite en somme à un double chemin politique et esthétique, pour penser une nouvelle manière d'arpenter le monde.

03/2023

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Pédagogie

Grand manuel des pratiques psychomotrices. Fondements et applications cliniques

Cet ouvrage synthétise l'ensemble des pratiques professionnelles du psychomotricien. En rappelant les fondamentaux du métier, les auteurs ont l'ambition de cheminer de la formation initiale vers le métier de psychomotricien et son univers : comment il se construit, comment il se pratique et comment il se pense. Cinq grandes étapes sont ainsi proposées : les fondements du métier, ses champs d'application classiques puis spécifiques, ses nouvelles pratiques, et enfin la question de la formation initiale et continue. Un soin particulier a été apporté à l'articulation théorico-clinique grâce à de nombreuses vignettes. Les auteurs partagent leurs propositions thérapeutiques, leurs médiations, leur pensée psychomotrice, du bébé à la personne âgée en passant par l'enfant, l'adolescent et l'adulte, avec un seul objectif : rendre compte de la pratique de la psychomotricité d'hier à aujourd'hui pour témoigner du dynamisme de cette profession en constant développement. Ce Grand Livre des pratiques psychomotrices est appelé à devenir une référence dans le domaine. Avec la participation de C. Aroulanda, B. Arzel, M. Audoye, L. Barnich, E. Baudet, A. Baylot, S. Bednarek, A. Bonmartin, L. Bonnotte, A. Brandily, A. Buil, M. Cajal, G. Carrette, V. Cocaign, N. Collin-Betheuil, A. Constant, M. Coperland, P. Dalarun, S. Dauga, A. De Monval, D. Defontaine, R. Delaroche, C. Exposito, F. Fauchere, M. Fradet, J. Garrone, C. Gay-Brown, F. Giromini, M. Guiose, A. d'Ignazio, A. Lamouline, A. Lauras-Petit, M. Le Corre, C. Lefevre, A. Lemoine, S. Lescarbotte, A. Limacher, J-P Louvel, G. Malecot-Le Meur, J. Martin, B. Meurin, E. Navarre, C. Paumel, G. Ponton, C. Potel-Baranes, C. Removille, M. Rodriguez, C. Rousseau-Salvador, J. Roux, T. Ruiz Cifuentes, L. Saint-Ges, S. Tchedre, A. Teillet, M. Therain-Sommain, N. Thirant, F. Vincent, I. Zammouri, D. Ziri.

08/2019

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Poésie

Aux Aresquiers

Les 34 poèmes des Aresquiers nous parviennent comme une lettre effilochée dans le vent. Un murmure fragmentaire, roulé dans le ressac ; les derniers mots adressés à la mère défunte et tout ce qui s'efface, sauf la mémoire. Tout ce qui s'accepte aussi, malgré l'espace vide de la perte, face au soir, aux vagues lancinantes : "tu ne reviendras pas" . La maison, le jardin, le ponton, la mer, le phare, quelques éclats suspendus et indéfinis dans le soir, on n'en saura pas plus, le lieu préserve non pas son secret mais son intimité. Que reste-t-il ? Ce qu'on lit, ces infimes décalages, ces répétitions, ces approches délicates, douces et prudentes, comme pour ne rien froisser, ne rien abîmer de soi ou du souvenir. Ne rien dissiper, ne pas faire fuir les fantômes. Eric Sautou adresse aux absents une mélopée fragmentée, à bas bruit, seule recouverte par les ombres, qui visse lentement le coeur. On touche là à "l'autre lieu de la mer" , où il serait possible de se rejoindre, faire la jonction entre les vivants et les morts. Ces poèmes semblent écrits dans un espace en retrait du monde, entre rêve et réalité, dans une veille, une semi-hypnose, dans une absence face à l'absence. Comme si en s'effaçant on pouvait retrouver les disparus, et, puisant la mort engloutie dans la mer, tendant la main vers son rivage inaccessible, on parvenait à transformer la douleur en tendresse. Aux Aresquiers referme le cycle entamé en 2016 avec Une infinie précaution, autour du deuil et de la figure maternelle, et conduit jusqu'au silence la bouleversante sensation déjà présente dans La Véranda (Unes, 2018), que, d'un poème à l'autre - ces "choses de l'air" - ce sont bien les vivants qui hantent les morts.

01/2022

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Policiers

Guerre sale

Florian Vidal, avocat spécialisé dans les contrats d’armement et les relations franco-africaines, a été assassiné de manière effroyable : brûlé vif aux abords d’une piscine, un pneu enflammé autour du cou, les mains menottées. C’est l’Afrique en plein coeur de Colombes, patron. Les connaisseurs appellent ça le supplice du Père Lebrun. Une technique en vogue à Haïti du temps des tontons macoutes. La coutume est sans doute née à Soweto où elle était, entre autres, la punition favorite pour les voleurs. Vous connaissez le cri de révolte de l’anti-apartheid radical ? « Avec nos boîtes d'allumettes et nos pneus enflammés, nous libérerons ce pays. » L’une des phrases favorites de Winnie Mandela. Or, cinq ans auparavant, Toussaint Kidjo, l’assistant de Lola, de père français et de mère congolaise, avait été assassiné de la même façon. C’est ce meurtre, jamais élucidé, qui avait conduit Lola à anticiper sa retraite. Florian Vidal travaillait pour Richard Gratien, maillon fondamental de la Françafrique pour le secteur de l’armement. Redoutable et froid, Mister Africa, souvent dans le collimateur de la justice française, s’était pris d’affection pour Florian qu’il avait engagé comme chauffeur. Par la suite, il en avait fait un avocat réputé et riche et, avec les années, son fils adoptif. Pour Lola le lien entre les deux affaires ne fait aucun doute. Elle reprend alors son enquête mais empiète terriblement sur le travail du commandant en charge de l’affaire, fort sensible en raison des milieux qu’elle touche : la finance, la politique, les affaires étrangères, Sacha Duguin, ancien amant de son amie Ingrid avec qui il continue d’entretenir des rapports houleux… Lola doit se rendre à l’évidence, seule elle ne pourra rien, l’ennemi est plus puissant qu’il en a l’air. Dans ce contexte difficile, quel rôle notre duo va-t-il bien pouvoir jouer ?

01/2011

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Histoire et Philosophiesophie

La Terre et les Hommes

Depuis plusieurs années, Hubert Reeves s'est beaucoup consacré à la défense de notre planète. Son autorité de scientifique comme son talent de conteur et sa générosité d'humaniste ont assuré à son message un rayonnement sans équivalent. Dans Malicorne. Réflexions d'un observateur de la nature, il s'interroge sur les rapports entre science et culture, avec cette question sous-jacente : en quoi les nouvelles données scientifiques modifient-elles le regard que nous portons sur nos activités d'humains ? Dans Oiseaux, merveilleux oiseaux. Les dialogues du ciel et de la vie, il célèbre " l'un des plus émouvants témoignages de la prodigieuse richesse de notre univers " et à travers lui " la fabuleuse odyssée de la complexité cosmique ". Dans L'espace prend la forme de mon regard, l'astrophysicien explique comment, loin d'être étrangers à " la vaste organisation de la matière ", nous sommes en réalité les acteurs permanents de cette aventure. A travers ses autres ouvrages, Mal de terre. Chronique du ciel et de la vie, L'Avenir de la vie sur terre, Là où croît le péril... croît aussi ce qui sauve, Hubert Reeves se fait pèlerin et militant d'une cause évidemment essentielle : le sauvetage de notre planète face aux menaces que sa dégradation fait peser sur le sort de tous les humains, du réchauffement climatique à l'extinction accélérée des espèces, du gaspillage énergétique des uns à la malnutrition des autres. Les raisons d'espérer existent cependant à ses yeux : au-delà des égoïsmes individuels et des égarements politiques, Hubert Reeves évoque les solutions à mettre en oeuvre pour sortir d'une crise planétaire sans précédent. A cet ensemble s'ajoute un petit livre insolite, La Petite Affaire jaune, suite de contes et devinettes sur le thème du rire tel qu'il a été traité par les philosophes et les scientifiques. Une " récréation " dans l'oeuvre de cet enchanteur.

04/2017

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Littérature française

Paris en miettes

Un essai ludique et déjanté sur la présence de Paris dans les romans de grands auteurs québécois. Un regard grinçant et amusé sur le malaise culturel que les Québécois éprouvent à l'égard de la grande culture française. Des romanciers québécois ont parfois pris le risque (mais c'est de plus en plus rare) d'emmener leurs personnages à Paris pour qu'ils essaient (désir, velléité, épreuve ? ) d'y vivre, sinon une vie parisienne, une vie ailleurs, leur imaginant une existence dans la vieille ville de Voltaire, de Vian. Yan Hamel, lisant ces romans que signèrent Anne Hébert, Marie-Claire Blais, Jacques Poulin, Michel Tremblay, Gail Scott, Jacques Godbout, Victor-Lévy Beaulieu, la Manitobaine Gabrielle Roy et l'Acadienne France Daigle, n'a pu que constater les tristes inappétences de ces émigrés romanesques, un certain malaise, un mal-être nourri d'un sourd et profond sentiment de servitude culturelle. Car les deux solitudes ne sont pas toujours celles qu'on pense, et le Canayen, le pas sortable, le forestier, pour paraphraser Gaston Miron, ne peut s'empêcher de se sentir dépaysé, gauche, empêché, quand il débarque à Paris, cette mère perverse et narcissique. Le choc culturel n'en est que plus grand et pernicieux, parce que nous portons en nous un amour inné pour la France et que nous nous berçons de l'illusion d'une " langue partagée ", qui se révèle au contraire le plus implacable de tous les instruments de division. Ce livre est un essai ludique, car au milieu d'une pénétrante analyse des textes coule un filon poétique qui joue de toutes les tonalités et de tous les accents, allant du joual à l'argot, et qui creuse tout l'inavouable du malaise qui nous gagne infailliblement quand nous foulons les trottoirs de la Ville Lumière. Devant ce constat, Yan Hamel s'emporte et se fait, en héraut tocard, le ramasse-miettes de ces agapes ratées.

03/2023

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Esotérisme

L'ombre du poteau et le carré de terre. Ou Comment décrypter les églises romanes et gothiques

Pour chacun d'entre nous, l'approche des bâtiments religieux de la période médiévale emprunte, en général, des voies spécifiques qui dépendent de l'intérêt que nous leur portons. La démarche, exposée dans L'Ombre du Poteau et le Carré de la Terre, suit directement le processus de la méthode expérimentale utilisée en physique ou en médecine par exemple. Elle offre un nouvel outil d'investigation à tous ceux que l'art médiéval intéresse, aussi bien dans le domaine architectural et archéologique, que dans le domaine symbolique et historique. L'Ombre du Poteau et le Carré de la Terre ouvre sur une première étape de lecture, tente d'expliquer au mieux comment nos lointains anciens conçurent leurs églises et offre la possibilité de mettre en lumière les éléments primordiaux et fondateurs des églises médiévales. L'expérience montre que les principes de fondation présentés ont été appliqués sur près d'un millénaire, du moins en Europe occidentale. Apparu au IVe siècle, leur usage aurait disparu aux XIIIe ou XIVe siècle concomitamment, semble-t-il, à l'évolution des mentalités religieuses et philosophiques annonciatrices des grandes réformes et de la Renaissance Depuis la première édition (1997) de l'Ombre du Poteau et le Carré de la Terre, depuis la présentation du modèle de fondation des églises médiévales, bien des années se sont écoulées, les études ont succédé aux études confirmant s'il en était besoin, le bien fondé des hypothèses formulées. Certaines interrogations ont trouvé réponses, permettant de mieux comprendre ce qu'était la façon de voir et de penser des maîtres architectes, mais l'univers à explorer reste immense et toujours plus fascinant... Au plan pratique, il devient donc possible de comprendre ce que nos yeux du XXIe siècle ne voient plus ou considèrent parfois comme l'expression d'un manque de savoir-faire des bâtisseurs. Le cas des églises "tordues" ou déformées en est un bon exemple et le présent ouvrage en livre les raisons les plus probables.

12/2011

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Développement durable-Ecologie

Ces forêts qu'on assassine

" Je m'installai dans l'hélicoptère et m'apprêtai à vivre la magie de la forêt tropicale d'un autre point de vue. La canopée, véritable toit du monde végétal, se dévoila à mesure que nous nous élevions dans le ciel bleuté. Ici et là émergeaient, comme des sentinelles isolées, des arbres majestueux, sur les branches desquels je pouvais apercevoir, en plissant un peu les yeux, un calao faisant une courte escale dans sa traversée de l'océan végétal. Mais soudain, une fracture, une plaie béante, couleur sang, de terre mise à nu. Le royaume d'émeraude avait fait place à une singulière étendue géométrique, à un immense damier ocre et vert. Plus d'exubérance ni de fantaisie, mais ce même dessin, désolant, austère et monotone sur des kilomètres et des kilomètres. Le responsable : la culture extensive du palmier à huile. " Quand elle survole cette forêt agonisante de Bornéo, Emmanuelle Grundmann sait que la moitié des forêts tropicales ont déjà été rasées par l'homme. Et que chaque année, sur l'ensemble du globe, ce sont environ treize millions d'hectares de forêts qui disparaissent, victimes des haches, tronçonneuses, bulldozers et feux non accidentels. Hier le caoutchouc, aujourd'hui l'huile de palme. Ici les crevettes, là la pâte à papier. Depuis toujours, les ressources de la forêt excitent la convoitise des hommes, qui la pillent, la détruisent, la polluent, en exterminent les espèces animales et en chassent les communautés autochtones, pour le plus grand profit de quelques-uns. Ces forêts qu'on assassine est un livre de combat qui dénonce les conséquences catastrophiques de cette déforestation galopante. Les responsables de ce carnage (entreprises, hommes politiques, institutions internationales) y sont rudement interpellés. Les forêts sont les poumons de la planète. Aujourd'hui, elles sont rongées par un cancer mortel dont nous, les hommes, portons l'entière responsabilité. Espérons que ce livre contribuera à nous ouvrir les yeux et à stopper le massacre avant qu'il ne soit trop tard.

02/2007

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Poésie

La licorne et le repaire. Ou le bleu de la dignite

Ton âme est plus bleue que le ciel, plus bleue que le sourire des océans. Bleue comme le velours-satin de mes nuits, bleue comme la traînée de feu que laisse la licorne dans son sillage. Bleue comme la fleur, que je porte à mon coeur que je rêve de te présenter comme le cadeau que l'on ferait à un roi. Les fées t'ont donné l'horizon au fond des yeux, mon amour te nimbe d'une clarté bleue que tu sembles reconnaître. L'enveloppe qui t'a faite roi est d'un bleu indélébile. C'est bien l'amour qui guide ma main vers toi, te toucher, te caresser, te protéger et te faire oublier quelques instants que tu es roi. Des instants où ta main touche un corps non pour le tuer, mais pour l'aimer, non pour caresser le pommeau d'une épée, mais pour caresser un par un chacun de mes secrets. Mes secrets ont tellement grandi depuis ces années que les anges se sont accordés pour élever une forteresse qui met à l'abri cette passion de tous les loups, de tous les néants. Nous nous sommes retrouvés encore ce matin dans ce coin de l'espace, vierge et bleu qui accueille et ma main et ma forteresse pour toi. Qui nous a guidés dans cet espace ? Bien plus fort que les anges : la quintessence de l'amour : Dieu ? Nous, pauvres créatures humaines à la merci des puissances cosmogoniques, il faudra bien des galops de licorne pour isoler dans un espace secret, tout l'amour que nous nous portons. Nous sommes aux portes de l'éternité, nous nous aimons depuis que le bleu existe. Ces portes sont gardées par une licorne à la fois bleue, à la fois blanche. La mort ne peut en franchir l'accès. C'est l'amour et la vie qui sont les énergies de cet endroit que personne n'a jamais su nommer.

09/2020