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Aquaman critiques

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Management

Pour en finir avec le machin. Les désarrois d'un consultant en management

Ce livre met en scène Frédéric, consultant atypique d'un grand cabinet-conseil, qui livre ici ses souvenirs professionnels et personnels. Mobilisant l'outrance verbale et l'humour pour se libérer de l'étouffant langage des entreprises, il abandonne toute bienséance pour décrire le "machin" : les pratiques managériales absurdes qui ne cessent de remplacer les solutions par des problèmes. Il décrit le marché et les dégâts de ce paradoxe. "Le terme de management renvoie à un sérieux indiscutable alors que je suis persuadé qu'il s'agit d'une fumisterie. Il faut en finir avec cette hypertrophie de la gestion qui n'a d'autre finalité que d'enfler toujours plus. Sans cette pathologie, on tirerait parti de l'engagement spontané des salariés, tout en cessant de les démobiliser". Pathologiquement asocial, Frédéric aime laisser son esprit critique divaguer, se rebeller contre les positions d'autorité, dire ce qui est tu. Il donne à voir ce que beaucoup de salariés connaissent mais n'osent confesser. Préférant l'exagération à la mesure et la liberté de pensée aux dogmes du management, il propose au lecteur un texte décalé et complice.

04/2024

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CD K7 Littérature

L'adversaire. 1 CD audio

Jean-Claude Romand est un homme normal. Bon père et bon époux, il a des amis et un travail intéressant. Aux yeux de chacun, il mène une vie exemplaire. Ses photos de famille ressemblent aux vôtres : on y voit le reflet d'un monde heureux. Le 9 janvier 1993, il arme sa carabine et tue de sang-froid sa femme, ses deux enfants et ses parents. On découvre alors un imposteur qui s'est inventé une vie trompeuse. Et derrière l'imposteur, un monstre froid. A partir de ce fait divers inouï, Emmanuel Carrère retrace une existence lacunaire, cherche ce qui reste d'humanité chez Jean-Claude Romand. Plus qu'un roman, plus qu'une enquête une énigme métaphysique. L'accompagnement critique s'interroge sur le genre de L'Adversaire, qui est aux marges du roman et de la biographie. Une longue interview d'Emmanuel Carrère retrace l'élaboration de l'œuvre. L'analyse des films inspirés de l'affaire Romand (L'adversaire de Nicole Garcia et L'emploi du temps de Laurent Cantet) permet de poser la question de l'arsenal narratif spécifique à chaque média. Roman (XXe siècle) recommandé pour les classes de lycée. Texte intégral.

09/2003

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Travail social

Les travailleurs sociaux face au néo-libéralisme. Entre assentiment et résistance

La situation sanitaire que le monde a connue depuis 2020 a révélé d'une manière tragique la fragilité du travail social avec des dispositifs qui pouvaient, jusque-là, compenser des manques criants concernant les effectifs professionnels mais également les difficultés financières et matérielles. L'épidémie a été révélatrice de malaises anciens et profonds dans les secteurs du sanitaire et du social. Cet ouvrage issu d'une enquête sociologique tente de comprendre les multiples tensions auxquelles sont actuellement confrontés les professionnels du lien social. Il analyse l'intensification des mutations du travail social qui ont pour caractéristiques l'imposition d'une rationalité technique et gestionnairequi se traduit par une recherche permanente de performance, d'efficacité et d'une " bonne gestion " au détriment de savoirs et expertises professionnels issus de la relation d'accompagnement. Comment les travailleurs sociaux accueillent-ils ces mutations ? Y adhèrent-ils ou entrent-ils en résistance ? Cet ouvrage développe un regard critique et informé sur les métamorphoses du travail social confronté au nouveau management public ; il donne également des armes intellectuelles à toutes celles et ceux qui croient en l'existence d'un travail social répondant aux logiques de solidarité plutôt que de performance.

11/2023

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Littérature française

Le livre des masques

Sous-titré "Portraits symbolistes" et accompagné des trente "masques" d'écrivains dessinés par Félix Vallotton pour l'édition originale, le "Livre des Masques" est une galerie de monographies composée, dans cette première série, de trente écrivains français symbolistes de la fin du XIXe siècle : Francis Poictevin, André Gide, Maurice Maeterlinck, Pierre Louÿs, Emile Verhaeren, Rachilde, Henri de Régnier, J. -K. Huysmans, Francis Vielé-Griffin, Jules Laforgue, Stéphane Mallarmé, Jean Moréas, Albert Samain, Stuart Merrill, Pierre Quillard, Saint-Pol-Roux, A. -F. Herold, Robert de Montesquiou, Adolphe Retté, Gustave Kahn, Villiers de l'Isle-Adam, Paul Verlaine, Laurent Tailhade, Jules Renard, Louis Dumur, Georges Eekhoud, Paul Adam, Lautréamont, Tristan Corbière et Arthur Rimbaud. Sans prétendre à la critique littéraire, Rémy de Gourmont excelle dans ce genre du portrait littéraire, guidé par l'idée qu'une oeuvre n'est pas sans rapport avec le caractère de son auteur. Les études psychologiques sont fouillées, les figures sont brossées d'une main sûre, les talents et les traits caractéristiques de chaque écrivain apparaissent immédiatement, et ce sont moins des masques que de très véridiques portraits. Une bibliographie des trente auteurs et une biographie de Remy de Gourmont complètent le volume.

12/2023

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Sociologie

Encyclopédie des nuisances (Novembre 1984 - Avril 1992). Dictionnaire de la déraison dans les arts, les sciences & les métiers

A l'initiative de Jaime Semprun qui en fut le maître d'oeuvre et le principal rédacteur, le projet d'une Encyclopédie de nuisances devait contribuer à "redonner tout son emploi historique à la négation passionnée des chaînes de la superstition et de la hiérarchie" qui animait les encyclopédistes du XVIIIème siècle. Renversant leur perspective, ce Dictionnaire de la déraison dans les arts, les sciences et les métiers se donnait pour but de réarmer la critique de la superstition techno-scientifique devenue hégémonique, ainsi que la révolte contre toutes les hiérarchies qui en procédaient, unifiées dans un nouvel absolutisme bureaucratique, synonyme de progrès. Le lecteur pourra juger sur pièces que ce qui pouvait alors sembler excessif aux esprits timorés est devenu, en ces sombres jours où la déraison menace sans équivoque la vie sur terre, d'une évidence éclatante et a rendu d'autant plus impérieuse la nécessité de s'y opposer. Ce volume regroupe les quinze numéros de la revue Encyclopédie des Nuisances, parus entre 1984 et 1992, et les prospectus annonçant respectivement la publication du premier tome en novembre 1984 et celle du second en novembre 1989. Nous y avons adjoint un index des noms cités.

05/2024

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Religion

Les rires de Dieu

Les hommes croyants de toutes les religions, et souvent les plus pieux, tiennent mille discours sur dieu et se réclament de lui toutes circonstances. Ils prétendent agir en son nom, édicter des lois venues de lui, imposer des coutumes voulues par leur dieu mais interdire celles des autres, mettre des fardeaux incongrus sur les épaules des hommes (et plus encore des femmes), les culpabiliser... Il leur arrive, hélas, de terroriser et d'assassiner sans remords en son nom. À son sujet, ils ont inventé des doctrines plus ingénieuses les unes que les autres, dont ils discutent à perte de vue quand ils ne se font pas la guerre à cause d'elles. Comment barrer efficacement la route à ces excès et à ces dévoiements ? Par le refus et la critique argumentée, certes. Mais Claude Sales a trouvé mieux : il entend résonner le rire de dieu. Un rire tonitruant, jaune, grinçant ou attristé, devant la méchanceté et plus encore la bêtise que suscitent depuis toujours l'invocation de son nom et la foi en lui. Les rires de dieu : ce livre les passe en revue avec impertinence, c'est-à-dire avec une pertinence cruelle. À bon entendeur, salut !

04/2003

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Psychologie, psychanalyse

Aider les enfants qui ont peu d'estime de soi. Avec Isabelle et la poubelle, 2e édition

Accompagné d'une courte histoire illustrée, ce guide permet aux psychologues, aux thérapeutes et aux enseignants de travailler les émotions difficiles et les situations compliquées avec des enfants de 4 à 12 ans. C'est un outil essentiel pour reconnaître l'émotion non résolue et réagir adéquatement pour aider l'enfant à avoir un comportement plus adapté. Les professionnels trouveront, dans cet ouvrage, de nombreux exemples et études de cas, des techniques thérapeutiques innovantes, une grande variété d'activités (avec documents photocopiables) pour travailler avec les enfants et leur apprendre à communiquer leurs sentiments de façon créative, imaginative et ludique. Ce guide aidera les enfants qui : ne s'aiment pm ou qui ont l'impression qu'il y a quelque chose de fondamentalement mauvais en eux ; se sentent profondément honteux ; ont reçu trop de critiques ou qui n'ont pas été suffisamment encouragés dans leur vie ; ont laissé les autres les maltraiter parce qu'ils pensent qu'ils ne méritent pas mieux ; n'acceptent pas les louanges ou les félicitations parce qu'ils pensent qu'ils ne les méritent pas ; se entent battus par la vie, se pensent fondamentalement sans importance, non désirés, pas aimables ; harcèlent les autres parce qu'ils pensent qu'ils ne valent rien ou qui pensent qu'ils ne valent rien parce qu'ils sont harcelés ; n'ont pas le sentiment d'appartenance ou qui ne cherchent pas à se faire des amis parce qu'ils pensent que personne ne voudra être leur ami.

02/2020

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Histoire de France

Les aventuriers du pouvoir. De Morny à Macron

Je ne peux me défendre d'une attraction coupable pour les grands hommes de l'Histoire. J'ai toujours noué avec eux des complicités secrètes. C'est ainsi que sont nés les trois essais biographiques réunis ici : Napoléon ou la Destinée, Bernis, le cardinal des plaisirs, Morny, un voluptueux au pouvoir. Je les ai abordés moins en historien qu'en écrivain qui tente de percer leurs motivations et le mystère de leur destinée. J'ai adjoint à ces biographies des " Portraits acides " parfois un peu vifs, certains même acerbes, d'hommes politiques contemporains que j'ai été amené à fréquenter. Je raconte ainsi mes promenades archilittéraires et un peu irréelles avec François Mitterrand dans la Nièvre et à Paris ; le roman de mes relations barbelées avec un Giscard d'Estaing vexé par le discours trop peu flatteur avec lequel je le recevais à l'Académie. Je ne ménage pas non plus mes critiques envers François Hollande, " le Machiavel de Tulle ", " qui a occupé plus de place qu'il ne laissera de vide ". Je brosse aussi les portraits de quelques grands fauves : Chirac " le Paganini de la palinodie ", Sarkozy " l'homme qui en voulait trop ", Villepin " l'archange des bas-fonds ", Fillon " le sourcilleux ", Macron " le président hors-sol " ou Charles Pasqua " le pas blanc-bleu, mais bleu-blanc-rouge ". Que je les aie aimés, admirés ou jugés néfastes, tous les grands acteurs de notre théâtre politique que j'ai passés au crible m'ont passionné comme autant de personnages de notre roman national si riche et si contradictoire. J. -M. R.

11/2019

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Couple, famille

L'accouchement aujourd'hui. Histoire d'une rencontre

La naissance, c'est une rencontre marquée par une explosion d'émotions et par l'émergence de sentiments parfois contradictoires. Au l du temps, la médecine a cherché à préserver de mieux en mieux la sécurité de la mère et de l'enfant au moment de la naissance. Mais aujourd'hui, face à certaines critiques de femmes qui veulent être actrices de leur accouchement, les professionnels de la naissance réévaluent et modi ent leurs pratiques. Ce livre en donne de nombreux exemples a n qu'un vrai dialogue s'établisse entre accoucheurs et accouchées. En effet, à l'approche du terme, les futurs parents s'interrogent immanquablement : quel type de contractions doit nous motiver à venir aux urgences ? Quels sont les premiers gestes médicaux pratiqués à notre arrivée à la maternité ? Comment créer des liens de qualité avec l'équipe médicale ? Comment mon bébé vit-il l'accouchement ? Comment dominer la douleur des premières contractions ? Comment faire face aux angoisses et aux peurs ? Quand faut-il craindre une césarienne ? Qu'est-ce qu'une épisiotomie ? Comment faire face à un accouchement inopiné ? Dans la vie du couple, la naissance d'un enfant représente une étape majeure, mais cette plongée dans l'inconnu et ce pari sur l'avenir s'accompagnent de fantasmes. Il ne faut alors pas grand-chose pour que parfois l' "heureux événement" ne soit pas au rendez-vous. Vous trouverez donc dans cet ouvrage toutes les réponses aux questions que vous vous posez pour vivre en toute sérénité cette aventure exceptionnelle et réussir la rencontre avec votre enfant.

08/2019

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Histoire de France

Jeanne d'Arc à Domremy

En 1886, paraissait chez le prestigieux éditeur Honoré Champion l'ouvrage de Siméon Luce (1833-1892) Jeanne d'Arc à Domremy, sous-titré Recherches critiques sur les origines de la mission de la Pucelle. Elève de Jules Quicherat, formé au petit séminaire, Siméon Luce sut se démarquer des historiens qui, dans le sillage de Michelet, voulaient faire de la Pucelle une héroïne laïque. Ses lignes témoignent d'une rare objectivité et sont en même temps révélatrices de la grâce que Jeanne d'Arc opéra en lui. Ce grand chartiste, qui fut président de la Société de l'Ecole des chartes et membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, vibre en évoquant les jeunes années de la Pucelle comme il nous fait vibrer lorsque nous le lisons : "Elle n'est pas seulement le type le plus achevé du patriotisme, elle est l'incarnation de notre pays dans ce qu'il a de meilleur. Il y a dans la physionomie de l'héroïne du XVe siècle des traits qui la rattachent à la France de tous les temps... " Ainsi Siméon Luce s'inscrit-il dans le mouvement qui, après le poète Casimir Delavigne et bien d'autres, conduisit Jeanne d'Arc à devenir notre grande héroïne nationale. Sa découverte dans les archives de Meurthe-et-Moselle du fil conducteur entre Vaucouleurs et la cour de France, son étude magistrale sur le village de Domremy, font de ce livre un apport fondamental à la connaissance de Jeanne d'Arc, même si elle doit conserver la part de mystère qui nous la fait tant aimer.

06/2019

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Littérature française

Contes amoureux par Madame Jeanne Flore

Depuis leur parution, à Lyon, sans doute au début des années 1540, les Comptes amoureux par Madame Jeanne Flore, touchant la punition que faict Venus de ceulx qui contemnent & mesprisent le vray Amour restent pour tout amateur de littérature de la Renaissance une source constante d'énigmes et de paradoxes, loin d'être tous résolus en dépit de la pléthore d'articles que cette œuvre a suscités. Les opinions sont partagées. Certains y voient un divertissement misogyne, d'autres une simple invitation hédoniste aux plaisirs des sens sans arrière-pensée et sans message ultérieur. D'autres encore considèrent les Comptes Amoureux comme un manifeste protoféministe, et plus fréquemment un réquisitoire contre le mariage arrangé. Quant à Madame Jeanne Flore, aucun des écrivains résidant à Lyon entre 1530 et 1547 ne semble avoir rencontré l'érudit auteur qui n'a écrit qu'une œuvre et est immédiatement retournée dans l'ombre d'où les Comptes l'avaient sortie. Aucun poème ne lui est dédié, elle n'est citée dans aucun ouvrage de l'époque. Les critiques semblent maintenant accepter d'un commun accord qu'il ne s'agit pas d'un auteur unique et que les Comptes sont l'œuvre de plusieurs auteurs anonymes résidant ou réunis à Lyon à l'époque. Leur identité est longtemps restée nébuleuse et, à l'exception de quelques attributions, l'est encore pour la plupart des contes, mais il est permis de penser qu'une nouvelle génération de chercheurs, traquant les théories de l'amour et le style ici mis en œuvre, découvrira quelques pistes inexplorées.

04/2005

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Critique littéraire

Villon et sa fortune littéraire

L'oeuvre de Villon est-elle très complexe, polyvalente, ou a-t-on tort de la trop compliquer ? Est-elle optimiste et gaie, ou mélancolique, voire profondément désespérée ? Faut-il privilégier l'aspect érotique, en tirer une philosophie de la nature, ou penser qu'il ne s'agit que d'une apparence trompeuse qu'il convient de dépasser ? Villon est-il pervers ou naïf, dissimulé ou sincère, superficiel ou profond ? Est-il un poète savant et cultivé qui distille des plaisanteries acerbes, ou un poète populaire sensible à la misère d'autrui et sans méchanceté ? Autant de points de vue contradictoires sur un poète difficile, joyeux farceur pour le XVIe siècle, sauf pour Marot qui l'admire et l'édite, peu apprécié des classiques et des romantiques en dépit de deux vers élogieux de Boileau, d'un article truculent de Gautier, de quelques pages sympathiques de D. Nisard, d'imitations de Banville et d'un pastiche de Rimbaud. C'est seulement dans le dernier quart du XIXe siècle et au début du XXe que les recherches et les éditions d'érudits perspicaces — A. Longnon, G. Paris, P. Champion, L. Foulet —, que les fines études d'écrivains subtils — M. Schwob, A. Suarès — commencent à éclairer et à révéler la vie et l'oeuvre d'un écrivain qui n'a plus cessé de solliciter l'attention et la sympathie des poètes, des romanciers, des critiques et des chercheurs dans un approfondissement et un renouvellement constants des interprétations et des perspectives.

11/1970

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Cinéma

L'Aurore de Murnau. Le destin du "plus beau film du monde..."

En 1958, s'opposant à leurs aînés, des jeunes critiques consacrent L'Aurore comme " le plus beau film du monde ". Près d'un demi-siècle plus tard le film n'a rien perdu de son éclat ni de son aura. Dès la première vision, John Ford considérait L'Aurore comme "" le plus grand film jamais produit ". De nos jours, Martin Scorsese ne cache pas son admiration pour ce film qui " offrait des visions, un paysage mental " et " avait pour ambition dépeindre les désirs des personnages avec de la lumière et des ombres ". Quelles sont les raisons d'un destin aussi exceptionnel pour un film ? Jamais dans l'histoire du cinéma hollywoodien un réalisateur n'a bénéficié d'une telle liberté et de tels moyens. Frappé par Le Dernier des hommes (1924), William Fox fait venir le réalisateur à Hollywood et lui donne une " carte blanche " totale, dont Murnau n'hésitera pas à se servir pleinement. Le sous-titre de L'Aurore est significatif: " A Song of Two Humans ". Une histoire d'amour universelle, dont les protagonistes sont à la fois des individus faits de chair, de sexe et de sentiments, élevés au rang de mythes universels. L'Aurore est moins un récit qu'un chant : un cinéma de poésie, aurait dit Pier Paolo Pasolini. Chaque séquence, chaque plan est marqué du sceau d'un véritable auteur, par un style fait de mouvements, de contrastes et de subtilités. Un style qui n'est en rien plaqué de l'extérieur, mais émane des personnages, du décor, de l'univers même.

12/2005

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Sciences politiques

La loyauté à tout prix. Les floués du "socialisme réel"

A la fin de la guerre des antifascistes communistes, parmi lesquels de nombreux Juifs, choisissent de construire "le premier Etat allemand des ouvriers et des paysans". Ce sera la République Démocratique Allemande, pays où l'opposition au régime fut la plus faible du bloc de l'Est : il y eut peu de dissidents, pas d'opposition organisée comme en Pologne ou en Tchécoslovaquie avec la Charte 77, pas d'Ecole comme celle de Georg Lukacs en Hongrie. Par loyauté vis-à-vis d'un régime dont ils approuvaient les buts, mais non le style et les méthodes, les marxistes est-allemands n'ont émis leurs critiques qu'au sein du parti, et ce jusqu'à l'automne 1989. Lorsqu'ils prirent la parole publiquement afin de défendre le maintien d'une RDA non "comme elle avait été, mais comme elle aurait dû être", il était trop tard. Ils ne purent empêcher l'annexion sans condition de la RDA à la RFA dont l'Allemagne pourrait payer aujourd'hui le prix avec le vote, trente ans plus tard, en faveur de l'extrême droite et le retour de l'antisémitisme. Tandis que la mise sur le même plan de la terreur nazie et du régime est-allemand tend à se banaliser outre-Rhin, il convient de remonter aux origines de la RDA. Interroger la notion de loyauté constitutive de l'identité de femmes et d'hommes dont "le rêve a été tué par des imbéciles" (Anderson) incite à repenser dans sa globalité l'expérience communiste.

09/2019

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Economie

Des francs CFA et des banques. De la Banque du Sénégal à la BIAO-Sénégal

Cet ouvrage vise à donner une réplique aux arguments présentés par des détracteurs des accords de coopération monétaire signés entre la France et les Etats membres de la zone Franc CFA. C'est un ouvrage qui arrive à point nommé au moment où la controverse sur les monnaies CFA prend une ampleur inattendue et semble semer des doutes sérieux sur l'opportunité économique et politique des accords monétaires avec la France. Pour y voir plus clair, l'auteur se base sur ses recherches et sur une expérience bancaire et économique de terrain riche, pour proposer une approche historique et nouvelle des enjeux concernés. Il nous présente une analyse sans complaisance, de la faillite du Groupe BIAO-afribank, de la genèse, des causes et effets des crises bancaires des années 1984, de la dévaluation de 1994. Les autorités monétaires de la zone Franc CFA ont tiré des leçons utiles de cet événement, douloureux à bien des égards mais inévitable, pour entamer et implémenter des réformes sectorielles majeures aux plans institutionnels, macroéconomiques et monétaires. Sans toutefois rejeter d'emblée toutes les critiques et tous les arguments des détracteurs, qui sont souvent "de nature sentimentale et souverainiste" mais dont certains sont tout à fait fondés, l'auteur nous présente des éclairages nouveaux sur la problématique et les enjeux de l'arrimage des Francs CFA à l'Euro. Pour terminer, l'auteur s'est aussi attelé à explorer et indiquer des voies alternatives au système CFA actuel, et des solutions possibles à même d'éviter des chocs économiques et sociopolitiques pénalisants.

02/2018

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Littérature étrangère

Si tu meurs à Milltown

"Un vrai poète est celui qui vit les poèmes, qui est tellement habité par le monde imaginaire et le besoin d'écrire que cela guide aussi sûrement sa vie que les étoiles guidaient le vieux marin" : ces propos de James Welch sur Richard Hugo en disent long sur la personnalité et l'influence déterminante de cet auteur sur toute une génération d'écrivains. Avec un seul roman traduit en français, La mort et la belle vie, vendu à plus de 100 000 exemplaires toutes éditions confondues, Richard Hugo (1923-1982) est devenu un écrivain mythique. Longtemps professeur à l'Université du Montana, il eut pour élèves ou amis James Crumley, Jim Harrison, James Welch, Rick De Marinis et Raymond Carver, et il joua dans les années 60-70 un rôle de passeur et d'inspirateur. Résolument à contre-courant de l'American way of life de par ses origines sociales modestes, porte-voix d'un Ouest malade de son passé, imprégné des poètes anglais et américains, celui qui invitait ses élèves "à écrire hors sujet" s'est forgé un univers singulier, comme en décalage. Si tu meurs à Milltown rassemble des textes inédits : The Saltese Falcon, son ultime roman inachevé où l'on retrouve le célèbre shérif adjoint Al Barnes de La mort et la belle vie, ses plus beaux poèmes ainsi que ses meilleurs essais critiques. Voici enfin l'occasion pour les lecteurs français de découvrir toute la dimension d'une grande voix de la littérature américaine.

11/2004

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Littérature étrangère

Le Terroriste joyeux suivi de Le Virus de l'écriture

Le Terroriste joyeux : Un dialogue. Deux personnages : un présumé terroriste face au policier qui l'interroge. Le premier est cueilli à la frontière, à sa descente de l'avion, transportant des explosifs. Sa défense : il n'a fait que les transporter pour son cousin, en échange d'un peu d'argent. Les autorités n'avaient qu'à lui demander de remplir préalablement un formulaire ! Le ton est donné. Au fil de l'interrogatoire, le doute s'installe, un glissement insidieux se produit, les rôles se défont : il n'y a plus un terroriste et un policier, mais simplement deux hommes. Et dans un système qui prône la suspicion, la méfiance et la haine de l'autre, le sort de ces hommes n'est peut-être pas si différent... Le Virus de l'écriture : Un virus hautement contagieux se répand partout, et à grande vitesse : le nombre d'écrivains et de poètes augmente à vue d'oeil. Et ils écrivent bien par-dessus le marché ! L'épidémie est d'abord saluée avec enthousiasme, considérée comme une nouvelle Renaissance par les journalistes, commentateurs et autres critiques. Bien vite, pourtant, les choses tournent vinaigre : les marchés et les magasins sont vides, la pénurie alimentaire menace, plus personne n'assume ses fonctions. Tout le monde écrit. Mais si tous écrivent, qui reste-t-il pour lire ? Ainsi s'interroge le narrateur, mystérieusement immunisé. Existe-t-il un espoir de trouver d'autres lecteurs pour former une cellule de résistants ? Pour empêcher la lecture et les langues de mourir ? Telle est la puissance, follement perverse, du virus.

08/2019

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Critique littéraire

Proust entre deux siècles

Marcel Proust a trente ans en 1901. Il meurt en 1922. C'est dire qu'il a plus vécu au XIXe qu'au XXe siècle. Son oeuvre puise ses affinités esthétiques dans le siècle de Baudelaire, de Wagner et de Ruskin, mais lui échappe cependant. Comme elle échappe au XXe siècle. Sans doute ce partage n'a-t-il pas de sens en soi ; mais toute grande oeuvre manque d'aplomb : les oeuvres assurées passent de mode, celles qui deviennent classiques sont ambiguës. C'est parce que la Recherche du temps perdu est irréductible aux deux siècles, qu'elle continue de fasciner. Ce livre essaie de comprendre la puissance paradoxale du roman de Proust en le confrontant à quelques lieux communs fin de siècle : le débat entre les conceptions organique ou fragmentaire de l'oeuvre d'art, la sexualité décadente, la science psychiatrique ou étymologique, l'idée de progrès en art, la naissance du mythe de l'avant-garde, etc. Comment Proust les a-t-il côtoyés et de quelle façon les a-t-il transformés ? Par quels retours à d'autres siècles aussi ? Deux ombres ne quittent jamais Proust : Racine et Baudelaire, dont les destins critiques se croisent étrangement avant 1900. On découvre alors la violence chez le dramaturge et le classicisme chez le poète maudit. Ils deviennent frères, et Proust entre deux siècles, c'est aussi Proust entre ces deux poètes. Antoine Compagnon Professeur au Collège de France et à Columbia University, New York. A établi l'édition de Sodome et Gomorrhe dans la " Pléiade " (Gallimard, 1988).

03/2013

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Droit

Nouvelles morales, nouvelles censures

Il faut s'en alarmer : la culture est aujourd'hui attaquée dans tous ses territoires. Arts plastiques, littérature, cinéma, musique... Au nom des bonnes moeurs, de la lutte contre le racisme ou la souffrance animale et autres nobles causes, des ligues de vertu du troisième millénaire et des citoyens ordinaires manifestent, agissent auprès des élus, pétitionnent sur les réseaux sociaux, toujours pétris des meilleures intentions. Sous des prétextes apparemment légitimes, le principe de liberté d'expression, avec ses limites communément admises (racisme, antisémitisme...), subit d'incessants coups de boutoir. Il existe pourtant des solutions médianes, permettant de concilier le devoir de mémoire, le respect de l'égalité entre les citoyens, le droit des minorités, avec l'amour de l'art et de la liberté. La clé est sans doute dans la pédagogie, le développement d'appareils critiques repensés. Il est urgent d'analyser ce que cherche à imposer cette nouvelle morale en forme de censure, de dire par qui elle est pensée et activée, d'où elle vient, quels intérêts elle sert, de montrer ses limites et ses paradoxes. Nous devons préserver la culture de ces revendications qui fusent à la vitesse d'un tweet. Cet essai n'est ni un livre de droit, ni un pamphlet, ni un cours de morale. C'est un précis concret, pratique, illustré d'exemples, objectif autant que possible, destiné à tous ceux qui veulent comprendre ce mouvement, afin de les outiller intellectuellement pour défendre la liberté d'expression et la culture menacées.

10/2018

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Critique littéraire

Aux marges du roman antique. Etudes sur la réception des fringe novels (fictions biographiques et autres "mythistoires") de la Renaissance à l'époque moderne

Aux marges du roman antique a fleuri une constellation de textes, fictions biographiques, hagiographies romancées ou récits de voyages et d'aventures, qui ont pour commune particularité une forte composante fictionnelle. Souvent désignés sous la commode étiquette de fringe novels, ces écrits à l'identité générique indécise, gravitant à la croisée du roman et de l'histoire, de la littérature édifiante et du divertissement, ont connu une destinée parfois bien différente de celle des romans antiques, oubliés au Moyen Age et redécouverts par les humanistes de la Renaissance. Ce sont les divers aspects de leur réception, de la Renaissance à l'époque moderne, que les auteurs des treize articles réunis dans le présent volume ont choisi d'explorer, en se demandant si les lecteurs du passé étaient sensibles à la dimension fictionnelle des fringe novels et percevaient les affinités qui, à nos yeux, relient ces différents textes. L'étude des traductions, adaptations ou réécritures auxquelles des fringe novels comme la Cyropédie de Xénophon, la Vie d'Esope ou Barlaam et Joasaph ont donné lieu, celle des oeuvres nouvelles que ces "romans de la marge" ont inspirées, l'analyse des commentaires, critiques ou polémiques qu'ils suscitèrent parfois, et le rôle qu'ils ont pu jouer dans la réflexion littéraire et les débats d'idées des temps modernes sont autant d'indices précieux aidant à mieux cerner la perception générique qui fut réservée à ce groupe d'écrits, le type de lecture auquel ils donnèrent lieu et le profit que leurs lecteurs en escomptaient.

05/2018

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Critique littéraire

Résumons-nous

Pendant un demi-siècle, Alexandre Vialatte a cultivé l'art de la chronique. Ses oeuvres constituent une sorte d'encyclopédie des activités humaines vues au travers du kaléidoscope d'un observateur malicieux qui sait résumer d'une sentence, lapidaire et drôle, le fond de son propos. Nourri de textes inédits, ce recueil témoigne des différentes formes journalistiques pratiquées par Alexandre Vialatte, des années 1920 à sa mort en 1971. Il apprend son métier en collaborant à La Revue rhénane, en même temps qu'il s'initie à l'Allemagne, découvre Goethe et Kafka, et suit de près l'actualité du pays. Dans Le Petit Dauphinois, comme dans l'Almanach des quatre saisons, autre florilège de sa fantaisie, Vialatte s'en donne à coeur joie, avec la plume d'un poète, l'imagination d'un conteur, l'humour d'un savant désabusé. Les chroniques cinématographiques parues dans Bel Amour du foyer constituent un volet inattendu de son oeuvre de journaliste. Vialatte s'amuse à y distiller ses conseils et ses opinions sur des films dont il raconte l'histoire à sa manière, toujours singulière et décalée. Il a aussi tenu pendant près de dix ans une chronique dans Le Spectacle du monde, constituée de promenades littéraires plus que de véritables critiques. Là comme ailleurs, il exprime ses goûts, ses admirations avec une intelligence savoureuse, une virtuosité et une liberté de ton qui n'ont cessé d'enchanter ses innombrables lecteurs et lui valent d'occuper aujourd'hui une place prépondérante dans notre histoire littéraire.

02/2017

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Critique littéraire

Littératures

Littératures réunit l'ensemble des conférences données par Vladimir Nabokov entre 1941 et 1958 dans plusieurs universités américaines où il enseignait la littérature européenne. On y trouve, outre deux essais, " Bons lecteurs et bons écrivains " et " L'art de la littérature et du bon sens ", des réflexions et analyses originales et percutantes consacrées aux oeuvres de Jane Austen, Dickens, Flaubert, Stevenson, Proust, Kafka, Joyce, ainsi qu'à celles de ses compatriotes russes Gogol, Tourgueniev, Dostoïevski, Tolstoï, Tchekhov et Gorki. Ce volume propose enfin une longue étude, tout aussi iconoclaste, du Don Quichotte de Cervantès. Balayant la plupart des idées admises concernant ces chefs-d'oeuvre, Nabokov affirme avec superbe, humour et ironie sa propre conception de la littérature : rejet des approches historique, sociologique ou psychologique (Freud, le " charlatan viennois ", est constamment la cible de ses sarcasmes), suprématie de la structure, du style, du détail et de l'agencement des détails entre eux. " Caressez les détails, les divins détails ", tonitrue-t-il de sa chaire. Et encore : " La littérature est invention. La fiction est fiction. Appeler une histoire "histoire vraie", c'est faire injure à la fois à l'art et à la vérité. Tout grand écrivain est un grand illusionniste. " Préfacière de la présente édition, Cécile Guilbert écrit : " Ce que Nabokov dispense a priori avec largesse à ses étudiants ? Pas moins que la crème de la littérature, les moyens critiques de la reconnaître et d'en jouir. Un don au sens du "talent" comme de " l'offrande ", généreux et forcément aristocratique. "

02/2010

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Histoire de France

Une contre-histoire de la IIIe République

La classe politique française n'a cessé de célébrer la République au lieu d'y réfléchir. Dans la mythologie politique nationale, la IIIe République occupe l'une des meilleures places. Elle traîne derrière elle une mémoire positive qu'incarnent une figure familière (Marianne), une devise prometteuse ("Liberté-Égalité-Fraternité") et de mémorables réalisations (l'école, la démocratie ou l'armée des citoyens). Dans les années 1980, historiens et hommes politiques se sont alliés pour chanter les louanges d'un "modèle républicain" enchanté résumant un "rêve français" au fondement d'une identité nationale. Cet acharnement aveugle à certains angles morts a du coup suscité les critiques, remettant en cause poncifs et clichés cultivés par l'historiographie républicaine de la IIIe République. Celle-ci n'avait-elle pas oublié d'accorder le droit de vote aux femmes ? N'avait-elle pas ardemment colonisé le monde aux noms des valeurs les plus ambivalentes ? L'inclusion politique des ouvriers n'avait-elle pas été payée du prix de leur exclusion sociale ? A la légende dorée de la République s'est ainsi opposée une légende noire ternissant un modèle" de ses impensés, de ses oublis, voire de ses crimes. Cette contre-histoire de la IIIe République appelle un autre regard. Elle s'attarde sur des réputations usurpées sans pour autant tenir le discours de l'accusation. Elle réfute les mises en cause anachroniques en présentant la IIIe République non comme un modèle à suivre ou à contourner, mais comme un moment d'histoire à penser. Un livre essentiel pour comprendre les enjeux républicains d'aujourd'hui.

03/2013

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Comptabilité

Décrire les interrelations économiques : la comptabilité nationale

Les critiques actuelles à l'égard des données économiques entretiennent une atmosphère de méfiance à l'égard de l'indicateur central de la mesure de la croissance : le PIB. Les controverses sur sa signification apparaissent d'autant plus obscures que son calcul est mal connu ou mal interprété. Une connaissance minimale de la Comptabilité nationale permet d'appréhender les apports et les limites de cet indicateur phare des débats économiques, politiques et sociaux. C'est ce que vise cet ouvrage. L'apparition puis la généralisation des systèmes de comptabilité nationale résulte des besoins des pouvoirs publics pour réguler l'économie pour répondre à des situations historiques dramatiques (guerre, crise mondiale, reconstruction) et pour assurer une amélioration continue de la situation des populations. Les données issues de la comptabilité nationale représentent la très grande majorité des informations économiques disponibles tant au plan des économies nationales que des relations internationales en particulier au sein de l'Union européenne. Les exigences de l'évaluation des données économiques imposent le recours à des concepts précis et opérationnels. La délimitation de l'économie nationale, l'estimation de la production des richesses, de leur répartition et de leur utilisation obligent à préciser les définitions et les concepts de façon rigoureuse sur la base de choix et de conventions rationnels. Les conceptions évoluent comme le champ même de l'économie et les systèmes de comptabilité nationale s'adaptent. Indispensable pour les étudiants en économie, cet ouvrage s'adresse également à tous ceux qui désirent disposer des outils pour comprendre les mécanismes généraux du fonctionnement de l'économie.

04/2019

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Littérature française

Journal 1942-1945

Tête d'affiche et tête de Turc, tel est le sort paradoxal fait à Cocteau tant que l'aigle allemande étend son ombre sur la France. Les critiques ont beau l'injurier et déchaîner contre lui des "boy-scouts criminels", ses pièces, ses mises en scène, ses scénarios triomphent : Renaud et Armide, L'Eternel Retour, Antigone à l'Opéra. Après la Libération, et même si ce défenseur de Max Jacob, ce compagnon d'Eluard n'a pas à être "épuré", il entre dans une période de persécution silencieuse. Il mettra de longues années à sortir de cette semi-disgrâce. Cause unique : un article consacré en 1942 à l'artiste favori de Hitler, le "Salut à Breker" lancé par bravade, comme un acte gratuit, au nom de la liberté et de la fraternité des artistes, à l'abri de l'histoire et de tout mot d'ordre. Il ne "comprend rien à la politique" et le démontre de façon consternante en notant, avec une crédulité voisine de l'inconscience, les propos du sculpteur allemand. Cocteau voit passer des aventuriers, des opportunistes, des "zazous", des académiciens ; il s'attarde sur Picasso, Valéry, Colette, et sur Genet découvert en 1943. Les événements de la vie culturelle ou mondaine provoquent sa verve, alimentent un esprit parfois malveillant, fournissant à sa chronique des épisodes cocasses. Toutefois des pages graves et intimes, sur l'expérience du délaissement, sur la mort de sa mère, ruinent la fable de l'écrivain frivole et nous ramènent à ce qu'il va bientôt appeler "difficulté d'être".

04/1989

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Littérature française

Petites fables affables... des champs d'en face

Pourquoi, nous direz-vous, alors que de Grands Anciens se sont illustrés à produire d’inoubliables fables s’engager dans cette voie apparemment sans issue ? D’abord, parce que rien n’est plus ridicule que de vouloir interdire un genre du moment où il a produit des chefs-d’oeuvre. On a fait des poèmes après Homère, des tableaux après Raphaël, et nous ne sommes pas fâchés que l’on fasse des comédies et des tragédies après Molière et Racine. Sans sortir de l’apologue, nous sommes bien forcés de convenir qu’on a fait des fables charmantes depuis La Fontaine, et que plusieurs fables de La Fontaine ne sont pas dignes de lui comme l’écrivait François-Benoît Hoffman (Fables russes). Ensuite car cette littérature, hélas tombée en désuétude ou dans le cartable de nos chers bambins, a toujours été des plus prisées. Esprit faible ou forte tête, qui n’aime voir ici les petits travers de son prochain ou entrevoir là les gros défauts de ses proches dans des récits moins édifiants que clairvoyants, plus plaisants que méchants ? Critiques bon enfant produites par de sales gosses, ces contes courants, souvent animaliers mais jamais bêtes, patinés par une langue vieillie, riche de mots d’hier et parfois de la veille, ne sont ni infantiles ni puérils. Ils composent, une ample comédie à cent actes divers / Et dont la scène est l’univers (Jean de La Fontaine, Le bûcheron et Mercure) car sous la métaphore perce l’éternel et point l’universel.

11/2019

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Romans de terroir

Marielle, femme de prisonnier

Août 1939. Le dernier jour des vacances, Marielle découvre qu’elle est enceinte. Trois jours plus tard, Jacques, son mari, est envoyé sur le front et il laisse le foyer aux mains de sa femme. En proie à une profonde solitude, Marielle se tourne vers Germaine, sa belle-soeur, le seul soutien qui lui reste. Liées par leur statut d’épouses sans époux, elles vont s’épauler dans l’adversité. Rapidement, toute la ville bascule dans un univers de turbulences, de privations et de restrictions ; les relations sociales se réduisent et la vie d’une femme seule avec un enfant s’avère particulièrement douloureuse. Les mois s’égrènent… Désillusions, espoirs, découragements. Marielle finit par s’accommoder de l’absence de son mari, une absence qui grignote insidieusement sa vie et son coeur. Aux yeux de tous, elle devient une femme de prisonnier, portant l’honneur d’une famille et d’un homme absent. Animée par une sourde énergie, elle dépassera les critiques, les rumeurs pernicieuses et les conventions sociales pour trouver son propre chemin. Lorsque Jacques rentre enfin de captivité, il découvre une Marielle autonome, réfléchie, plus décidée que celle qu’il avait laissée sur le quai de la gare, six ans plus tôt. Elle sait désormais ce qu’elle attend de la vie. Elle a même usé de son droit de vote, tout neuf, aux élections municipales ! Dans ce premier roman, Jean-Marie Mignon signe le remarquable portrait d’une héroïne qui, comme beaucoup de femmes à cette époque, a vécu, à travers les événements dramatiques, une tragédie intime et sociale.

01/2013

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Critique littéraire

Un nouvel âge de l'enquête. Portraits de l'écrivain contemporain en enquêteur

L'"âge de l'enquête" : c'est la formule d'Emile Zola qui décrit là un XIXe siècle emporté par une fièvre d'investigations et de déchiffrements. Une formule d'actualité au XXIe siècle, au moment où s'ouvre un nouvel âge de l'enquête : les écrivains contemporains investissent à nouveaux frais le terrain social, à la croisée du reportage, des sciences sociales et du roman noir. C'est cette passion renouvelée du réel que je voudrais saisir ici, à travers les gestes de l'enquête. S'étonner, explorer, collecter, restituer, poursuivre, suspendre : cette liste ouverte d'opérations concrètes, de pratiques et d'expérimentations dessine le cheminement même de l'enquête. Elle dessine également les moments d'une dynamique, inlassable et inachevable, qu'empruntent aujourd'hui les écrivains pour élucider, nommer et raconter l'épaisseur du monde, en donnant voix aux vies silencieuses. Cette obsession de l'enquête, je la traque à mon tour depuis le XIX e siècle jusqu'à aujourd'hui, dans une littérature qui s'invente aux franges des disciplines d'Emmanuel Carrère à Jean Rolin, d'Ivan Jablonka à Hélène Gaudy, d'Emmanuelle Pireyre à Patrick Modiano, de Philippe Artières à Kamel Daoud, de Philippe Vasset à Svetlana Alexievitch. Il m'a semblé, chemin faisant, que cette littérature du réel s'écrivait dans le sillage de Georges Perec. Ses dispositifs inventifs, minutieux et critiques sont autant d'instruments d'exploration, qui font de la littérature un protocole de savoir et un outil de connaissance intime.

05/2019

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Littérature française

Autoportrait en nature morte

Pourquoi l'auteur s'est-il un jour intéressé aux natures mortes, ces peintures, d'un genre longtemps qualifié de mineur, qui, de Pompéi à Picasso, rythment l'histoire de l'art ? Peut-être parce qu'elles ressemblaient à sa vie : depuis des lustres, hormis l'écriture, il avait cessé toute activité publique, et, avec une jubilation paradoxale, se comparait volontiers à une cruche, une pomme, une chaise. Mais pourquoi écrit-on, alors qu'on a tout quitté ? Pourquoi, quand on a choisi les catacombes, reste-t-on toujours sensible aux critiques éventuelles ? C'est à travers le parcours chaotique de l'histoire de la peinture et de l'histoire de sa vie, que l'auteur s'arrête sur toutes ces questions : il ne cherche pas tant à y répondre qu'à les ouvrir, à les laisser ouvertes, peut-être enrichies par une si curieuse attention. Ni récit ni essai (et tout cela à la fois), cet ouvrage pour le moins singulier, ne défend aucune thèse, n'interprète rien, c'est un cheminement solitaire qui parfois, par sa construction même, ressemble à un labyrinthe. On y croise aussi bien Mallarmé et Van Gogh, que Bernard Frank et Goya, Samuel Beckett et Zurbaran, Mme de Sévigné et Picasso, Proust et Morandi, saint Augustin et Matisse, Michel Leiris et Cézanne, Freud et Manet, Musil et Soutine, Talleyrand et Hammershoi, Kafka et la dynastie Tcheou, Borges et les dinosaures, et peut-être surtout l'auteur lui-même, ses fantômes, ses hantises, ses attentions, ses négligences et son grand amour depuis longtemps perdu.

02/2020

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Sociologie

Les deniers du rêve. Essai sur l'avenir des politiques culturelles

A la lumière de plus de trente années d'engagements culturels, Jacques Rigaud s'interroge ici sur l'avenir des politiques culturelles en France. Des évolutions irréversibles remettent en cause le rôle central de l'Etat tel qu'il est défini depuis les débuts de la Ve République : la mondialisation et le primat de l'économie de marché, la décentralisation, les nouvelles technologies, la construction européenne. En l'absence de volonté politique et d'engagement personnel au plus haut niveau de l'Etat, nous continuerons d'assister à la fois à une fonctionnarisation croissante de la vie culturelle et à son abandon au marché - bref, à une disparition progressive de " l'exception française ". Car ce qui nous différencie des autres pays et donne tout son sens à notre pacte républicain, c'est précisément une certaine idée de la culture comme chose publique, c'est-à-dire comme patrimoine et comme projet communs. Prenons garde que sa superbe " inutilité " électorale et marchande ne nous fasse oublier la culture elle-même... Car si l'on n'a jamais défilé dans la rue pour réclamer un musée, un orchestre ou une bibliothèque, leur disparition tarirait la source même du lien social et de l'identité nationale. La culture ne cesse de se réinventer : osons repenser nos politiques culturelles. Les Deniers du rêve mêle aux analyses critiques et aux propositions (approche culturelle de l'exclusion, mécénat d'entreprise, etc.), des témoignages personnels, des souvenirs et des portraits qui donnent à cet acte de foi le charme de mémoires vagabonds.

11/2001