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Littérature Allemande

La Chronique de la Rue aux Moineaux

Un 15 novembre, dans les rues d'une grande ville, les visages moroses s'illuminent quand tombent les premiers flocons de l'hiver à venir. Témoin de cette métamorphose, Johannes Wachholder, un presque sexagénaire esseulé, démocrate "en des temps de détresse" (Hölderlin), conçoit alors un projet dont il espère qu'il lui permettra de traverser cet hiver qu'il redoute : tenir la chronique des événements de sa rue en y entrelaçant ses souvenirs et, particulièrement, ceux, lumineux, de l'enfance de sa fille adoptive. A-t-il trouvé la formule qui lui permettra de tenir à distance la dépression qui le menace ? Et ce succès, si succès il y a, peut-il désamorcer durablement la profonde mélancolie qui l'habite ? Tenu aujourd'hui, comme le grand romancier réaliste de langue allemande du dix-neuvième siècle, Wilhelm Raabe (1831-1910) avait 23 ans quand il écrivit ce premier livre. Salué à sa parution par la critique, LaChronique de la rue aux Moineaux était trop novateur, formellement, pour les lecteurs de son temps et ne rencontra le succès que vingt ans plus tard, au prix d'un complet malentendu : son nouvel éditeur l'ayant présenté comme un "classique intemporel" , le public du Deuxième Reich ne sut pas y voir le livre de la génération des déçus de 1848 qu'il est, mais un récit conventionnel pour journal des familles. Ce n'est que depuis les années soixante du siècle dernier que les spécialistes prennent la juste mesure de ce texte dont l'importance réside "et dans son adéquation à son temps, son rapport étroit avec les conditions politiques et sociales qui l'ont vu naître, et dans sa rupture avec lui, par sa forme annonciatrice du futur". (Ulrike Koller)

04/2023

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Divers

Simenon, l'Ostrogoth

Le 24 mars 1923, Régine Renchon et Georges Simenon sont déclarés mari et femme, d'abord par le curé de l'église Sainte-Véronique puis par l'échevin communiste de la bonne ville de Liège. Ces deux fringants jeunes gens ? elle peintre déjà exposée, lui journaliste en herbe et aspirant romancier ? ne vont pas s'attarder dans leur Belgique natale. Les voici à Paris où, dans l'effervescence des très swing Années folles, ils se livrent corps et âme à l'esprit du temps et à la conquête de la gloire. Tandis que Régine se déploie sur tous les fronts, celui de son art comme celui du soutien à la carrière de son époux, Georges devient en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire une véritable "machine à écrire", produisant à la chaîne des petits romans populaires pour financer la grande vie et les fêtes étincelantes qui attirent, dans leur appartement de la place des Vosges, le Tout-Paris bambocheur de l'époque. Prendront-ils le chemin de Zelda et Scott Fitzgerald, celui de la déchéance mentale, morale et artistique, ou, au contraire, parviendront-ils à transcender ces expériences pour bâtir leurs oeuvres respectives ? Et à la fin, lequel des deux artistes sacrifiera ses ambitions à l'autre ? Avec la bénédiction et la participation de John Simenon, le fils de Georges, José-Louis Bocquet et Jean-Luc Fromental évoquent ce couple fabuleux et le chemin semé d'embûches qui amena Simenon à faire naître son fameux Maigret. Jacques Loustal, qui illustre depuis des années les oeuvres du maître, déploie toute sa palette pour ce portrait d'un Paris en fête, terrain de jeu d'un duo amoureux, habité par la joie de vivre et la fureur de créer.

10/2023

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Inde

Le Dernier Maharaja d Indore

Yeshwant Rao Holkar II (1908-1961), dernier maharaja d'Indore, est la figure même du maharaja moderne. Jeune esthète conscient de son absence de pouvoir politique dans une Inde sous domination britannique, ce richissime héritier épris de modernité part dès sa vingtième année à la conquête de l'Europe et des Etats-Unis et se jette à corps perdu dans les années folles. Marié à seize ans à la maharani Sanyogita Devi qui en avait neuf, le jeune prince fait de nombreuses rencontres, dont certaines qui marqueront sa vie entière (Man Ray, Brancusi, Henri-Pierre Roché, notamment). Il se fait grand mécène des artistes occidentaux des années 30 qui raffolent du jeune prince-dandy et de sa très jeune épouse. Le Corbusier, Jacques-Emile Ruhlmann ou encore Eileen Gray décorent l'incroyable palais Art déco qu'il se fait construire au coeur de l'Etat du Madhya Pradesh. Mais derrière cette icône de l'élégance et d'un style de vie devenu modèle pour les autres princes indiens, s'en cache une autre, plus mystérieuse. Fragile et instable, malheureux, mélancolique, déchiré entre les deux mondes irréconciliables qu'il habite - l'Inde et l'Occident -, refusant d'appartenir à aucun, il se retire peu à peu, abandonne son projet d'autobiographie, brûle discrètement ses correspondances et ses papiers, comme pour effacer sa postérité. Une biographie d'un personnage extraordinaire, qui se lit comme un voyage au coeur des années folles mais aussi comme une traversée de l'Inde en voie d'indépendance, tiraillée entre culture coloniale, culture traditionnelle et modernité artistique. Géraldine Lenain est historienne de l'art. Elle a déjà publié Monsieur Loo. Le roman d'un marchand d'art asiatique (Philippe Picquier, 2013).

04/2022

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Littérature française

Adieu Tanger. Premier roman

Alia est lycéenne, elle habite Tanger. Chaque jour, elle réalise que son corps dérange dans les rues qu'elle emprunte - elle est déshabillée du regard, sifflée, suivie. Tandis que ses parents croient la protéger en lui conseillant d'être plus discrète, l'adolescente refuse cette injonction à l'invisibilité et veut comprendre les raisons du désir masculin. Alors, Alia commence à se prendre en photo. Dans le secret illusoire de sa chambre, elle pose, s'allonge, se cambre, observe ce corps que les hommes guettent. Si Alia aime secrètement un garçon plus âgé qu'elle, c'est dans les bras de Quentin, un expatrié français de sa classe, qu'elle tombe finalement. Mais loin du fantasme de ses mèches blondes et de quelques accords de guitare, elle découvre que la liberté n'a que peu de poids face à la réputation d'une femme. Pour s'être refusée à Quentin, ses photos se retrouvent sur internet. L'article 483 du Code pénal marocain, condamnant à l'emprisonnement toute forme d'outrage public à la pudeur, ne lui laisse dès lors pas d'autre choix que la fuite. Alia fait de Lyon sa ville d'exil, travaillant comme serveuse dans un restaurant sur la Saône. Désormais réduite à n'être qu'une Arabe aux yeux des Français, elle est finalement rattrapée par le visage de Quentin qui menace de la faire sombrer dans la folie. Devra-t-elle à nouveau tout quitter pour survivre ? Quitter son pays, sa ville, son corps, partir si loin qu'elle doute à présent pouvoir un jour revoir Tanger... Le premier roman de Salma El Moumni raconte le pouvoir destructeur du regard des hommes. De sa plume acérée, la jeune romancière marocaine explore la question du désir, de la dissociation et de l'impossible retour. Une entrée fracassante en littérature.

08/2023

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Critique littéraire

Correspondance. 1945-1959

Albert Camus et Louis Guilloux font connaissance chez Gallimard durant l'été 1945, à l'instigation de leur ami commun Jean Grenier. Guilloux a déjà derrière lui deux décennies d'engagement et d'écriture et une oeuvre publiée importante. Camus, dont L'Etranger et Le Mythe de Sisyphe ont paru en 1942, n'a que trente-deux ans ; son implication dans Combat lui vaut une notoriété grandissante. Les différences ne manquent pas entre le Breton et l'Algérien. Camus semble plus solaire, Guilloux plus habité par le noir ; le premier est rongé par le doute et le second aspire à la lumière. Mais l'amitié entre les deux hommes est immédiate et durable, et leurs affinités nombreuses : "Je l'aime tendrement et je l'admire, écrira Guilloux en 1952, non seulement pour son grand talent, mais pour sa tenue dans la vie". Ces fils du peuple, qui ont connu la pauvreté et la maladie, sont animés par l'esprit de justice et de fraternité, prenant le parti des malheureux et des opprimés sans jamais s'inféoder à une organisation qui voudrait les représenter. Tous deux partagent une conscience aiguë de la douleur, où ils reconnaissent la "constante justification" de l'homme et dont ils tirent les éléments d'une conduite morale et politique. Cette correspondance croisée ponctue quinze années d'une profonde et tendre affection, nourrie d'innombrables causeries, lectures, promenades et repas partagés. Comme toute amitié, elle eut ses temps forts, telle la visite de Camus à Saint-Brieuc en 1947, durant laquelle le futur auteur du Premier Homme va sur la tombe de son père, enterré au carré des soldats de la Grande Guerre ; ou encore le séjour de Guilloux en 1948 en Algérie, où il partage un repas avec Camus et sa mère.

09/2013

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Poches Littérature internation

Les lieux et la poussière. Sur la beauté de l'imperfection

Les Lieux et la poussière est un essai en douze chapitres sur la beauté et la fragilité. La beauté de notre monde périssable, la fragilité des choses et des vies, la nostalgie qui habite les objets et les lieux. Roberto Peregalli voit les façades des maisons comme des visages. Il regarde le blanc, le verre, ou la lumière des temples, des cathédrales, de la pyramide du Louvre. Il dénonce l'effroi provoqué par le gigantisme et l'inadaptation de l'architecture moderne, la violence de la technologie. Il s'attarde sur le langage et la splendeur des ruines, de la patine et et de la pénombre. Il dénonce l'incurie de l'homme quant à son destin. Roberto Peregalli nous renvoie à notre condition de mortel. Il nous rappelle combien tout est fragile dans notre être et notre façon d'être. Combien tout est poussière. Combien nous oublions de prendre soin de nous dans notre rapport aux choses et au monde. Son texte a la force soudaine de ces objets qu'on retrouve un jour au fond d'un tiroir et qui disent de façon déchirante et immédiate tout ce que nous sommes, et que nous avons perdu. A la façon de Tanizaki, dans Eloge de l'ombre, il dévoile avec sensibilité et intelligence l'effondrement de valeurs qui sont les nôtres et qui méritent d'être en permanence repensées et préservées. Roberto Peregalli est né à Milan en 1961. Après des études de philosophie, il étudie l'architecture avec Renzo Mongiardino puis ouvre une agence d'architecture et de décoration à la fin des années 1980 avec Laura Sartori Rimini. Il a écrit pour le cinéma et l'opéra lyrique. Il vit entre Milan et Tanger.

02/2017

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Histoire internationale

Mémoires du président des Comores. Quelques vérités qui ne sauraient mourir

La présente autobiographie posthume de Saïd Mohamed Djohar apporte, quelque part, des réponses pertinentes à de nombreuses interrogations sur l'Histoire contemporaine des îles Comores. Son auteur porte un regard singulier, parfois acerbe, sur la période coloniale et notre époque, ainsi que sur les élites politiques et civiles de son pays. Au travers de ses pittoresques et poignants souvenirs d'adolescent, d'étudiant, d'instituteur, de père de famille, de fervent croyant, d'homme politique et d'homme d'Etat, l'ancien président de la Républiques des Comores (1990-1996) éclaire d'un jour nouveau un certain nombre d'événements historiques majeurs qui ont secoué cet Archipel aux Sultans batailleurs qui a été, à un moment donné, pris en otage par l'ancien mercenaire Bob Denard. Ces Mémoires offrent au lecteur un fabuleux voyage à travers le temps, accompagné d'un indicible sentiment d'intercepter un dialogue intime à haute voix de l'auteur avec lui-même, et dans lequel il convie par surprise et humilité, la jeunesse, la classe politique, son peuple, son pays et ses partenaires historiques, à y puiser des réflexions utiles pour lutter contre les grands périls, les extrémismes qui guettent le monde aujourd'hui, et pour construire la nation comorienne unie, libre et prospère qui a habité ses rêves les plus obsédants. Celles et ceux qui l'ont bien connu pourraient presque entendre sa superbe voix barytonnée au détour de ses phrases imagées, de son humour, et de son lexique de l'époque qui a gardé toute sa saveur. Saïd Mohamed Djohar nous a quittés le 23 février 2006 dans la ville de Mitsamiouli, en léguant à la postérité un pan entier et inédit de notre Histoire. Peu de temps avant sa mort, le président Djohar avait confié ses manuscrits à M Saïd-Abasse Dahalani, pour une relecture approfondie et pour en assurer la publication.

12/2012

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Romans de terroir

Un secret de campagne

L'oncle Justin habite chez les Escoubeyroux depuis toujours. A la mort de ses parents, célibataire, il est resté vivre avec son frère Jean, sa belle-soeur et leurs neuf enfants. Son travail de colporteur met toute la famille à l'abri de la grande misère, mais curieusement, depuis vingt-cinq ans, Justin les tient isolés du monde, leur impose une autarcie sociale et alimentaire et préside à la destinée de tous, de sa nièce en particulier. Ainsi, les enfants grandissent sans voisinage, sans rencontre, sans amis. Ils ne s'étonnent de rien, car ils savent qu'il ne faut pas poser de questions. Quant aux parents, ils ont l'habitude de se plier aux exigences du patriarche. Si le mystère entretenu par l'oncle est impénétrable, il ne nuit pas pour autant au bonheur de chacun, un bonheur simple, fait de fraternité et d'amour. Mais les enfants deviennent adultes. Certains sont obligés de quitter la ferme pour aller travailler chez les autres. Puis Roze, la fille unique de la fratrie, découvre l'amour en gardant ses moutons. Chaque jour, elle voit passer sur le chemin un jeune précepteur qui se rend au château. Un amour impossible puisqu'elle se doit de vivre dans le respect des serments imposés par son oncle. A la mort de Justin, la vie va-t-elle changer pour les Escoubeyroux ? Les jeunes ont soif de liberté. Le chemin sera long et semé d'embûches avant qu'ils puissent y goûter. Reconstituant avec minutie une époque troublée, Marie Gaston nous entraîne dans une palpitante fresque de la paysannerie. Une héroïne émouvante de tendresse, déterminée à concilier ses promesses avec le bonheur de vivre enfin comme les autres.

10/2012

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Littérature française

Le jeu de Loi

Brusquement transporté aux soins intensifs et bientôt opéré d’urgence afin qu’on lui retire une partie de ses intestins complètement empoisonnée, le narrateur se demande comment il en est arrivé là, après des mois de dérive dans la pauvreté, sur une paillasse, dans un cabanon, lui le manieur de mots, l’enjôleur, le séducteur. Sur son lit d’hôpital, il se refait le film des dernières semaines et fait défiler dans sa tête différentes périodes de sa vie, surtout marquées par des femmes, présentes, lointaines, avec qui il a eu une affaire. Les infirmières ne lui sont pas indifférentes, il les amuse, les taquine, cherche à les séduire, semble y réussir parfois. Il a vécu sa vie sans prudence. Il a toujours écrit. Mais que valent encore les mots, lorsque la mort vous guette de près ? Loi, qui joue sur son nom, craint d’en être arrivé à la trop fameuse case du Puits, dans le jeu de l’oie, autant dire à son « dernier couac » comme dit Rimbaud. Mais la vie reprend petit à petit ses droits, qui laisse l’auteur avec cette question : est-ce que ça en vaut tellement la peine ? Avec humour et lyrisme, Emmanuel Loi nous livre un épisode récent de sa vie, il nous parle au plus près de la mort, dans un étrange pas de danse à la fois drôle et poignant, habité par un amour sans fin des femmes et par un désamour du monde. Un récit autobiographique qui se joue des questions les plus graves de l’existence, et qui cherche à comprendre ou lire le destin, comme dans les cartes. La vie n’est-elle qu’un jeu ? Quel en est alors le prix ?

04/2012

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Policiers

Rendez-vous avec un spectre

Un inédit, dans la lignée des grands romans noirs de l’âge d’orLe dimanche après-midi, Mervyn Toebeck entra dans sa vie par effraction.Pour Cedric, gamin de quinze ans qu’on surnomme « le Professeur » et qui vit mal d’avoir pour père un original dont toute la ville se moque parce qu’il construit une tour, la vie ne sera plus jamais pareille. Car Mervyn Toebeck et son inquiétant acolyte, « le Spectre », lui font découvrir un univers nouveau et terrifiant : celui du vol, du trafic d’alcool frelaté, du chantage… Happé par cette spirale, et ne sachant plus comment se débarrasser de ses deux « amis » de plus en plus envahissants, Cedric se retrouve confronté à des dilemmes de plus en plus cornéliens : d’un côté il a bon fond et n’éprouve aucune attirance pour le crime, mais de l’autre, il vit mal d’être marginalisé dans la petite ville où il habite et qui fit subir à sa famille de graves préjudices qu’il est tenté de venger. Lorsqu’une terrible machination ourdie par les trois jeunes gens tourne mal et que le Spectre disparaît, il semble que l’irréparable se soit produit. Cedric sombre dans la paranoïa. C’est alors qu’en haut de la tour de son père apparaît un mystérieux guetteur…Peinture d’une petite ville étouffante dans la lignée des grands romans noirs de l’âge d’or, mais aussi du monde frustrant d’un adolescent qui, las de se réfugier dans ses livres, décide de vivre l’aventure pour de vrai, Rendez-vous avec un spectre est le deuxième roman du Néo-zélandais Ronald Hugh Morrieson publié chez Rivages après L’Epouvantail.

02/2012

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Poches Littérature internation

Fils de personne

Palerme, quartier populaire de la Kalsa, troisième étage : la porte s’ouvre sur un appartement rutilant de propreté. C’est là qu’habite la famille Ciraulo, menée à la baguette par mémé Rosa. En bas, devant la porte, est garée une Volvo noire, flambant neuve, dotée d’un minibar et d’un navigateur par satellite. Cette merveille a été achetée avec l’argent que les Ciraulo ont perçu à la mort de leur fille, Serenella, tuée d’une balle perdue par la mafia.Mais un soir, Tancredi, le fils de la famille en sortant avec sa fiancée raye la voiture. Nicola, son père, fou de rage, l’agresse violemment. Tancredi se défend avant de se réfugier dans la salle de bains. Le père est retrouvé mort ; la famille refuse de collaborer avec la police ; Tancredi est incarcéré. Mais tandis que l’instruction suit son cours, on apprend que l’assassin est en fait le cousin Masino, un garçon qui sait « se débrouiller ». Pas comme ce pauvre Tancredi qui ne fait rien de ses dix doigts, le coupable idéal donc puisqu’il laisse tout loisir aux Ciraulo de faire chanter Masino.Avec ce roman dénué de morale, dénué de recul, écrit avec une tranquillité inquiétante entre naturalisme et expressionnisme, Roberto Alajmo poursuit, dans le registre typiquement sicilien de la farce noire, sa très contemporaine Comédie Humaine, entamée avec Un cœur de mère (BER 567), et qui s’achève avec la parution chez Rivages de Mat à l’étouffée.« Cela commence comme un polar, avec un cadavre étalé en plein milieu d’une cuisine, et se poursuit comme un roman gothique loufoque et macabre, dans lequel Kafka aurait soufflé quelques phrases. » Martine Laval, Térérama

03/2010

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Littérature française

Le Zaroff

Zaroff manie du couteau comme personne. Il sait écraser une trachée en moins de deux. Noyer une victime est pour lui une promenade de santé. Il a un talent incontesté pour la dissimulation des corps et le recouvrement des traces. Une vieille peau qui bloque la caisse d'un supermarché le samedi, un chanteur moustachu irritant, une troupe de mimes, un théâtreux à écharpe, un pizzaïolo peu attentif... : il tue, il tue, c'est tout ce qu'il sait faire et d'ailleurs c'est son métier. Un métier qu'il exerce avec enthousiasme, sous la plume virtuose de Julien d'Abrigeon qui propose un parcours possible de son destin en forme de " chasses ", " traques " et autres " cavales ". A vous, lecteurs, de choisir le sens de la fuite, de renverser le suspens, en permutant les épisodes. " Je m'appelle Zaroff est le nom que l'on me donne. Je suis vieux, 23 ans, âgé depuis longtemps, j'accumule les richesses dans le dénuement le plus total, j'habite Paris, en Angleterre, sur le continent asiatique, une île de terre ferme. Je suis blond aux cheveux très noirs, le regard sombre, bleu clair, ma taille est imposante, je suis trapu, fort, ma faiblesse physique due à mon âge se ressent sur ma voix claire, étouffée, je déteste les pauvres car ils n'ont pas vécu ce que nous, les pauvres, avons vécu, c'est pour cela que j'abats les riches, j'en suis un, je sais ce que c'est, je suis pour plus d'équité sociale même si cela doit aggraver les inégalités, j'existe n'existe plus n'ai jamais existé sinon dans les rêves de ceux qui ne rêvent pas. J'aime tuer, cela me dégoûte. Je me sens moralement bon mauvais puisque je suis amoralement immoral. "

11/2009

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Littérature française

Sang damné

Sang damné est un livre autobiographique qui raconte comment l'auteur a perdu son frère quand il était enfant, comment il a découvert son homosexualité, aussitôt condamnée par son père, catholique coincé, comment il est parti sur les routes, comment il a tenté de vivre " poétiquement " sa sexualité, ses aspirations artistiques (il a été comédien), comment il s'est prostitué, comment il a été contaminé, comment il a réagi à la maladie, d'abord par le silence et la fuite, la dénégation, la culpabilisation, puis par l'acceptation du traitement, et par la révolte. Le livre se présente en trois temps : Tu aimeras (1968-1997), L'autre intérieur (1997-2006), Primum tempus (2006-...). Ce sont les trois phases de sa vie par rapport à la maladie : le première est son enfance, ses premières amours, la prostitution, la contamination. La deuxième est la période de silence et de dénégation-culpabilisation. La troisième est celle de la combativité et du retour de la parole. L'auteur est habité par des forces obscures, qui ont pris la forme de pulsions sexuelles parfois autodestructrices, parfois envoûtantes et sereines. Le voyage en Italie (sur les traces de Pavese, puis de Caravage, de Turin à Naples) est admirable. Mais les voyages en Espagne (où il est attaqué par des voleurs) ou en Ethiopie aussi. Avec l'ombre de Rimbaud, bien sûr, celle de Pasolini, celle de Dante. Il est très étonnant de voir dans une même personnalité un tel tempérament poétique et une telle combativité, précise, politique, juridique. La description des traitements, des différents protocoles et de leurs incohérences, des intérêts des laboratoires pharmaceutiques, des malversations et des revirements des gouvernements, des chantages auxquels les pays " évolués " soumettent les pays du tiers-monde (terrain d'expérimentation et producteurs de médicaments génériques), tout cela est extrêmement dur et passionnant.

03/2011

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Histoire et Philosophiesophie

Préhistoire de Pasteur

Vie d'un héros solitaire : c'est ainsi que l'on présente souvent la carrière de Pasteur en faisant l'impasse sur son entourage, sa vie de tous les jours, sa préhistoire enfin, c'est-à-dire sur la cohorte de ses ancêtres dont il est impossible que la manière d'être et de penser ait été sans conséquence sur lui : " Nous portons notre passé en nous ", a dit Jung. Et Pasteur écrivit lui-même à propos du chimiste d'origine jurassienne Auguste Lamy : " De telles vertus ont des racines profondes dans l'hérédité ". Auparavant, en 1876, il avait invoqué les " artisans de nos montagnes, les pâtres de nos vallées ", en retraçant la vie du sculpteur jurassien Jean-Joseph Perraud. Pasteur ne fut pas un mutant dans le monde de la Science. " Notre province l'avait préparé durant des siècles, a écrit Victor Bérard en 1923. Pour donner à ses ancêtres toutes les qualités diverses et parfois contraire qu'elle inculque aux enfants de ses divers finages, elle les avait conduits, étape par étape, sur cette route coutumière qui, des forêts et des granges de là-haut, amena toujours nos rudes " montagnons " vers la douceur et vers les villes du bon pays ". On trouvera ici leur histoire en contrepoint de celle de leur descendant le plus illustre. " Involontairement l'homme s'empreint des couleurs du pays qu'il habite. Les figures humaines sont mélancoliques dans un pays triste, graves dans un pays sévère, malheureuses et souffrantes dans un pays désolé, animées et gaies dans un pays riant, insignifiantes dans un pays insignifiant ", disait le philosophe Théodore Jouffroy. Pasteur fut à l'image de sa Franche-Comté qu'il aimait avec passion. Retrouvons-le au milieu de ses ancêtres.

01/2002

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Littérature française

L'Enfant miraculée

Une terre du Sud sous le soleil, régie par l'inflexible matriarcat de Grand-mère. Au soir de son douzième anniversaire, sa petite-fille, Juliana, cède aux avances d'un valet de ferme. Au dernier moment, elle prend peur, crie au viol. On l'examine : elle est encore vierge. Une cabale de dévotes la transforme en enfant miraculée, cependant que le souvenir de " cette nuit-là " n'en finit pas de hanter le domaine. Juliana a tôt fait d'épouser le rôle que la loi des hommes et la conspiration bigote l'ont astreinte à tenir. Ange diabolique habité par la rancoeur et le désir insatisfait, elle commence à faire peur. Au plus fort de la fête de la Vierge, elle deviendra pour les gens de son village Juliana la folle. Et, bientôt, la Sanglante... Roman de la tentation et de la vengeance, de la souveraineté et de la détresse féminines, où le lecteur retrouvera ce mélange de réalité convulsive, de violence et de compassion qui compose l'univers singulier et où s'affirme avec maîtrise le talent de conteur d'Agustin Gomez-Arcos. Agustin Gomez-Arcos est né à Almeria (Andalousie) en 1939. Après des études de droit, il quitte l'université pour le théâtre. Certaines de ses pièces ayant été interdites, Agustin Gomez-Arcos quitte l'Espagne en 1966. Le Prix Hermès couronne en 1975 son premier roman écrit en français : L'Agneau carnivore. Trois récompenses seront attribuées à son troisième roman Ana Non : Le Prix du Livre Inter (1977), le Prix Thyde Monnier " Société des Gens de Lettres " et le Prix Roland Dorgelès (1978). Agustin Gomez-Arcos a publié également Maria Republica (1976), Scène de chasse " furtive " (1978) et Pré-Papa ou roman de fées (1979).

12/1981

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Psychologie, psychanalyse

Le mariage sacré. Essai sur la notion de "mariage sacré" dans les anciennes cultures et en psychosomatique

Des poèmes sumériens aux hymnes védiques, en passant par les textes égyptiens, court un fantasme d'union sacrée, hiéros gamos, entre le frère et la sœur. L'auteur, analyste, psychosomaticien, propose une lecture des plus anciens textes mésopotamiens, égyptiens, védiques dans lesquels il "lit" les conflits et les crises d'une société passant du régime de l'endogamie à celui de l'exogamie. Il en dégage une même structure pouvant s'analyser en termes : - d'union sexuelle, - de meurtre sacrificiel, - de renaissance et de vie éternelle. (Il rappelle que ce n'est qu'au début de notre ère, en 295, que les mariages entre frère et sœur, en Grèce puis à Rome, furent interdits). Mais, s'agit-il, dans ces légendes et dans ces mythes de la transcription poétique d'une révolution économique et sociale interdisant les unions consanguines entre frère et sœur dans une société nomade en voie d'urbanisation ou de l'expression métaphorique d'un désir émanant de la nature sexuée de notre Inconscient et qui se fonderait sur un Narcissisme fondamental ; il s'agirait alors d'un souhait d'engendrer avec notre double de sexe opposé. Ce souhait servirait alors d'écran à un désir primordial d'auto-engendrement de type platonicien Des poèmes et des légendes mythiques analysés ressort un schéma fantasmatique d'union mystique entre le frère et la sœur dont le fruit, un enfant merveilleux, tel Horus, serait garant de la pérennité de la lignée et de l'immortalité pour les partenaires. Or l'auteur, analysant des entretiens avec de jeunes leucémiques, montre que ce fantasme habite toujours l'imaginaire humain. L'entretien psychanalytique retrouve, au fondement de ces troubles somatiques, ce fantasme d'union mystique du frère et de la sœur.

07/2002

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Littérature française

Allons voir plus loin, veux-tu ?

Il y a quatre personnages, très différents. Christine, qui dirige une agence de voyages, se sent épuisée sans raison. Tout devrait lui sourire pourtant. A cinquante ans, elle s'est organisée une existence active et libre. Mais, sans qu'elle ait jamais osé se l'avouer, la peur de vieillir la mine. Paul, le paysan, un homme sensible et doux, n'a jamais pu s'arracher à la famille de brutes dans laquelle il est né. Solange, guichetière à la SNCF, en veut au monde entier et d'abord à elle-même. D'où vient cette hargne qui l'habite ? Luc, à force de se battre pour sauver son couple du désastre, est au bout du rouleau, psychologiquement et matériellement. Il n'y a pas de liens entre ces deux femmes et ces deux hommes, sauf de brèves rencontres de hasard. Mais, tous les quatre vont vivre, dans des circonstances imprévues, ces moments où l'on est brusquement mis en face de soi-même et où l'on prend conscience des impasses où l'on s'est engagé. Chacun à sa façon accepte enfin de changer, de se libérer des entraves, d'échapper au sort auquel il se croyait condamné. Quand on change, tout change autour de soi. Christine, Paul, Solange et Luc se croiseront alors, se reconnaîtront. Leurs histoires n'en feront plus qu'une. Après les orages et les déchirements, une harmonie nouvelle naît, comme une chose due à ceux qui savent craquer quand il le faut et faire face quand il le faut, avec courage et humilité. On ne peut plus quitter les personnages d'Anny Duperey. Ce sont des amis fraternels. On n'oublie plus les scènes émouvantes, cocasses, violentes, subtiles, au cours desquelles ils se révèlent à eux-mêmes et à nous.

08/2002

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Romans de terroir

Le jeune amour

" Pour une certaine raison, il est assez content. Il a un béguin, qui lui tient chaud au cœur, bien que peu avouable. Il aime une femme mariée. rêve d'elle toutes les nuits et ne l'oublie pas le jour. Certains soirs, il songe à sa belle et à la mort. Les Russes ont la bombe atomique depuis un an, la guerre vient d'éclater en Corée. Elle risque de devenir mondiale et de s'achever sous un déluge de feu qui n'épargnera personne. Il se dit, et il n'est pas le seul, qu'il aimerait bien connaître l'amour avant d'être changé en fumée. " 1950, Saint-Veillant, Dordogne. Gil Jallas, beau garçon de dix-sept ans, a l'esprit et les sens aiguisés. Il rêve d'entrer à l'université et de devenir un grand écrivain. Las, la réalité n'est pas un rêve. En guise d'écriture, sitôt décrochée la première partie de son bac, c'est à celle de la perception qu'il va devoir s'atteler. Plongé au cœur des rumeurs et des secrets inavouables du bourg qu'attise encore la mémoire de la guerre toute proche, le futur romancier met au jour les vérités humaines pas toujours reluisantes. La découverte des femmes, les belles comme les moins belles, se révèle le plus sûr remède pour oublier les noirs et les gris de l'existence... Se retournant sur une longue vie de romancier, Michel Jeury nous offre là un roman d'initiation autant qu'un roman de mémoire, habité encore par la fraîcheur de sa propre jeunesse. Un hymne tendre et lucide aux enchantements de la vie malgré l'éternelle et terrible folie des hommes.

04/2006

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Développement durable-Ecologie

C'est bon pour la planète ! Pour un nouvel art de vivre

" C'est bon pour la planète! " lance souvent la star de la météo sur TF1 après avoir prodigué un conseil pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et lutter contre le réchauffement climatique. La source de son engagement ? " Je suis une mère de famille qui habite cette planète, et qui aimerait la laisser en bon état à ses enfants. Je ne conçois pas qu'on puisse se dire: 'Après moi, le déluge...'". Guide enjoué mais rigoureux d'un nouvel art de vivre respectueux de l'environnement, C'est bon pour la planète! est une " boîte à idées " truffée d'infos, d'adresses, de conseils pratiques. Il traite non seulement des petits gestes de la vie quotidienne, mais aussi des choix importants auxquels sont confrontées les familles, et de la façon dont nos habitudes et nos automatismes ont un impact durable à la fois sur notre quotidien et sur l'écosystème clans lequel nous vivons et vivront nos enfants. Une pleine conscience des enjeux et des alternatives, plaide Evelyne Dhéliat, contribuera à améliorer l'un et l'autre, qu'il s'agisse de: choisir un lieu de résidence, faire construire, rénover; partir en vacances, voyager pour affaires, choisir un mode de transport, un véhicule; faire son marché, jardiner... Pas question de vivre l'impératif écologique comme une contrainte, et encore moins comme un sacrifice! plaide Evelyne Dhéliat avec l'optimisme et la tonicité qu'on lui connaît. Il existe des solutions propres, économiques et durables qui ne se contentent pas de donner bonne conscience, mais apportent un plaisir, une sécurité et un confort accrus. Elles peuvent être mises en œuvre par les particuliers comice par les entreprises et les collectivités territoriales. Ce qui est bon pour la planète est bon aussi pour le porte-monnaie... et pour le moral!

10/2007

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Littérature étrangère

Le Moghol blanc

James Achilles Kirkpatrick débarque sur la côte orientale de l'Inde en 1779, habité par une dévorante ambition d'officier dans l'armée de Madras de la Compagnie anglaise des Indes orientales ; il est fort désireux de se faire un grand nom dans la conquête et l'assujettissement du sous-continent indien. Mais, ironie de l'Histoire, le destin en décide autrement, et c'est lui qui est conquis, non par une armée, mais par une princesse indienne et musulmane. En effet, Kirkpatrick vient d'être nommé, à l'âge de 34 ans, pendant l'insupportable été caniculaire de 1797, Lord Résident britannique de la Compagnie anglaise des Indes orientales à la cour du nizam d'Hyderabad, où il aperçoit Khair un-Nissa, " La Plus Admirable d'Entre Toutes ", une sublime beauté âgée de seulement 14 ans, petite-nièce du premier ministre du nizam et descendante du Prophète. Tombé fou amoureux de Khair, au point d'en oublier toute ambition, il relève de nombreux défis afin de l'épouser. Khair, déjà fiancée à un noble d'Hyderabad, vit enfermée derrière le purdah, ce lourd rideau qui soustrait les femmes résidant dans le zenana, le harem, au regard des hommes. Kirkpatrick se convertit à l'islam et épouse enfin la bégum Khair un-Nissa en 1800. Selon certaines sources indiennes, il devint même agent double au service d'Hyderabad contre les intérêts de la couronne. Il n'existe personne d'autre que William Dalrymple pour transformer l'histoire vraie d'un grand amour entre un diplomate anglais et une princesse indienne en une envoûtante et brûlante saga mêlant passion, séduction et trahison sur fond d'intrigues de harem et d'espionnage. Le Moghol Blanc déroule, en une grandiose fresque épicée, l'histoire colorée et souvent turbulente de l'Inde au XVIIIe siècle.

05/2005

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Religion

Dieu au Kasay : passage d'une expérience humaine à la Révélation biblique

Le terme biblique pour dire Passage est le mot Pâque qui invite à rendre compte de sa foi-adhésion donnée à la Parole de Dieu reçue d'une révélation. Or la foi chrétienne des Kasayens ne vient pas de l'audition d'une parole que Dieu leur adresserait seulement aujourd'hui. Ils la tiennent avant tout de leur tradition qui affirme que Dieu a parlé jadis lorsqu'il a fait passer à l'existence la totalité. Ensuite, ils ont été amenés par les missionnaires à passer à une foi engendrée par une autre tradition qui affirme que Dieu a parlé jadis à Abraham, aux patriarches, qu'il a parlé plus tard aux hommes par Moïse, par les prophètes et dernièrement par Jésus. Quelle a été l'issue de ce passage ? Il appert qu'il se caractérise par une configuration bicentrique dans laquelle le nouvel univers religieux est écartelé entre l'ancien et le nouveau. Comment surmonter cette vie d'amphibie? L'auteur propose une narration d'un récit unifié de Dieu pour engendrer l'homme-pécheur à la vie de témoin qui habite en vérité les gestes qu'il pose et les paroles qu'il prononce. Un Dieu qui dit aux Nègres : corrigez en vous l'idée que je suis un Créateur qui interviendrait, à tout moment et de l'extérieur, dans son oeuvre ; je vous ai tout confié ; dès la fondation du monde, ma Parole vous a tout livré ; ma Parole a tout dévoilé à votre savoir-faire, à votre capacité de communication avec autrui et à votre désir du bonheur ; à vous de jouer en étant enchaînés au service de l'amour car sans ce corrélat, votre savoir est raffinement de la barbarie et de la torture réciproque.

05/2014

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Critique littéraire

Europe N° 1094-1095-1096, juin-juillet-août 2020 : Mohammed Dib ; Jean Sénac

Un siècle après la naissance de son auteur, l'oeuvre de Mohammed Dib (1920-2003) ne cesse de nous surprendre et de nous émerveiller. Celui qui, pendant la guerre d'indépendance se fit le chantre, dans sa trilogie romanesque constituée par La Grande Maison, L'Incendie et Le Métier à tisser, d'une Algérie profonde, miséreuse et souffrante, fut aussi de ceux qui donnèrent à la littérature algérienne cette dimension universelle qui la caractérisa très tôt. Romancier, nouvelliste, conteur, auteur dramatique, essayiste, poète avant tout et toujours, Dib aura composé, en plus d'un demi-siècle d'écriture, une oeuvre d'une étonnante diversité et d'une richesse rare. "OEuvre-constellation" ouverte au monde entier — de son Tlemcen natal à la Californie et à l'Europe du Nord — et à l'humanité sous toutes ses formes, aussi bien dans ses aspirations les plus nobles que dans ses penchants les plus inquiétants. S'il s'agissait de trouver au sein d'une telle profusion un principe d'unité, il résiderait peut-être, comme le suggère ici-même Abdellatif Laâbi, en ceci que Dib a inventé "une langue qui n'appartient qu'à lui, une ouvre d'art en soi". Mais ce grand artisan de la langue, cet artiste admirable est aussi un auteur qu'habite un questionnement éthique, et qui n'a cessé d'alarmer la responsabilité de l'écrivain. Qu'il écrive sur l'amour ou sur l'enfance, ou qu'il s'interroge sur les rapports entre tradition et modernité, c'est toujours avec le souci de poser les problèmes de manière à laisser le lecteur libre de se forger sa propre conviction Les études, témoignages et textes inédits réunis dans le présent dossier tracent le portrait d'un écrivain dont l'élévation d'esprit n'a d'égale que l'inventivité verbale.

06/2020

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Critique littéraire

Demeures de l'esprit. France Tome 4, Sud-Est

Le huitième volume des Demeures de l'esprit, le quatrième consacré à la France, est constitué des régions Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d'Azur. Voltaire et Rousseau sont presque voisins, entre Ferney et les Charmettes. Mme de Sévigné trône au sommet de la butte de Grignan, ce Versailles de la Provence. Cézanne n'était pas mal logé non plus, dans son joli Jas de Bouffan. Pourtant, quand Renoir vient y voir son ami, il s'enfuit rapidement car il trouve que l'avarice règne dans la demeure. La vie était sans doute plus gaie aux Collettes, sa propre maison de Cagnes-sur-Mer. Et Picasso menait grand train à Vauvenargues, derrière la montagne Sainte-Victoire. Ce ne sont là, avec Fragonard, que les plus fameux des peintres dont ce volume nous fait franchir le seuil, parmi lesquels Réattu, Ravier, Hébert, Utrillo, Mélik, etc. Un seul compositeur, mais de taille : Berlioz, à La Côte-Saint-André. Des inventeurs : Montgolfier ou Aristide Bergès. On pourrait dire aussi un mot de Nostradamus, ou bien d'Ampère, de Claude Bernard ou de Ferdinand Fabre. Cependant nous sommes loin d'en avoir fini avec les écrivains et les poètes : Daudet n'a jamais habité le moulin de Fontvieille mais son ami Mistral demeurait à Maillane, Charles Forot à Saint-Félicien, dans l'Ardèche, Charles Maurras à Martigues et Giono à Manosque, bien sûr. Et si nous remontons dans le temps, voici Honoré d'Urfé en son beau La Bastie et son frère Anne en sa forteresse d'Urfé, sur la montagne. Quant au savant Théodore Reinach, il refaisait la Grèce dans sa villa Kérylos, à Beaulieu-sur-Mer.Table détaillée des sites en fin de volume avec appréciations et renseignements pratiques

02/2012

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Littérature étrangère

Un petit carnet rouge

Le destin poignant d'une femme hors du commun Doris, âgée de 96 ans, habite seule dans un petit appartement de Stockholm. Ses journées sont rythmées par le défilé régulier d'auxiliaires de vie et par les appels de sa petite-nièce Jenny, sa seule famille et source de joie, qui vit aux Etats-Unis. Son bien le plus précieux est un carnet d'adresses, qu'elle possède depuis 1928. Ce petit objet rouge contient le souvenir des gens qu'elle a rencontrés tout au long de son existence. Au terme de sa vie, Doris décide de coucher sur le papier l'histoire de ces personnes dont elle a rayé les noms à mesure qu'elles ont disparu de ce monde. De la riche et excentrique Suédoise dont elle a été la domestique aux plus grands couturiers français qui l'ont vue porter leurs créations, de la veuve qui lui a appris l'anglais sur le bateau l'emmenant à New York à l'aube de la guerre à l'amour de sa vie rencontré à Paris, de l'artiste suédois truculent avec qui elle a correspondu pendant des années au pêcheur solitaire qui lui a sauvé la vie, l'existence de Doris est une épopée romantique, émouvante et parfois tragique. Désormais, il ne reste plus personne pour recueillir ces témoignages d'amitié, d'amour, de souffrance et de joie si ce n'est Jenny, venue l'accompagner dans son dernier voyage et avec qui Doris souhaite partager ses souvenirs. Pour que la mémoire demeure, et que Doris ainsi que tous ceux qui ont fait sa vie ne soient pas oubliés. Une histoire de famille et de transmission merveilleuse et bouleversante.

05/2018

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Critique littéraire

Agapè. De l'amour dans le patrimoine littéraire

Pour appréhender l'Amour vrai dans la littérature, il faut revenir à une dichotomie qui permettra de préciser sa définition et qui se traduit par l'opposition entre Agapè et Eros. Agapè, entité divine et antinomique à la force du désir et à l'appétit de l'objet convoité par Eros, se développe, au cours de l'histoire a des textes, dans les multiples formes de recherche et d'expression de l'Amour vrai. Au cours des siècles, le fondement de cet amour reste inamovible, mais doit se répandre, à punir de l'être aimant, entre les prochains, sur l'humanité. L'être désintéressé peut posséder et garder ses vertus. Cet ouvrage raconte l'humain qui, habité par un amour hors du commun, réinvente à chaque instant son amour (de Medjnoun et Léda à Julien Sorel ou Lucien Leuwen). La difficile tension entre deux principes de l'amour, qui les oppose également dans leur formulation et représentation littéraires, se résout par l'écriture et la transcription physique (Stendhal, Aragon, Pascal Quignard, Khaïr-Eddine) d'une conception extatique de l'amour, comme violentant les inclinations innées, comme ignorant les distances naturelles (Louise Colet, Karen Blixen, Vctoria Camps, Irène Némirovsky, Marguerite Yourcenar, Assis Djebar, Anna Gavalda, Suzanne Lilar, Annie Ernaux, Rachida Yacoubi, Catherine Millet). L'expression de (Amour vrai, à travers ses déclinaisons dans les aeuvres humaines, s'harmoniserait donc dans les rapports de la nature a de la grâce. Il s'agit de passa hors de soi par l'amour mais aussi par l'intelligence. Brûler du désir de communiquer et d'écrire, voilà ce que l'amour jaillissant laisse en héritage au patrimoine littéraire mondial. Le livre d'un amoureux nous intéressera toujours par son énergie et par la forme a k lieu du dire de l'amour.

03/2019

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Littérature française

Délires oniriques d’un Misogyne - Rêve ou réalité ?

Je suis mort ! Banal, car si nous comptions ceux qui sont morts depuis l'origine de l'homme, les possibilités qu'ils se révèlent plus nombreux que les vivants, demeurent importants, n'est-ce pas ? Enfin, oublions ! Je vous propose que nous les comptabilisions ! Vous vous souvenez du film " "American Beauty" , lorsqu'au début du récit, Lester Burnham survole son quartier. Voilà, je lui ressemble, mais je survole la planète, parfois, je reprends mon souffle, si j'ose m'exprimer ainsi, et je pose un pied, sur les plus hautes les montagnes, le Mont-Blanc, l'Himalaya, avec une préférence pour le mont Kilimandjaro. De mon vivant, j'ai prétendu réaliser ce que mes proches étaient incapables d'accomplir, maintenant, j'aperçois la vie avec plus de recul. Je vous laisse juges, tiens ! Je m'appelle Ricardo Dipatalo, pardon, je m'appelais Ricardo Dipatalo, un nom qui amusait mes camarades à l'école. Dix pâtes à l'eau ! Trop facile ! Je suis né en Argentine d'où, à l'âge de cinq ans, j'ai immigré vers la France. Mes parents espéraient une vie meilleure. Ils ont sacrifié le bonheur et la liberté de la pampa pour les houillères françaises, mon père comme mineur et ma mère comme femme de ménage à la direction centrale des Charbonnages. Je me garde de critiquer leurs choix, car, ils existent de nombreux parents qui, pour l'illusion du mieux, ont sacrifié leur bien-être naturel. Depuis que j'habite le royaume des morts, jouer le donneur de leçons de moral me semble facile, mais les évidences s'imposent. Par exemple, vous pouvez croiser ceux qui leurs vies entières désireront paraître ce qu'ils négligent de devenir. Vous avez arrêté de me lire ?

12/2017

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Histoire internationale

Mon témoignage devant le monde

Mon témoignage devant le monde, publié pour la première fois en France en 1948 et introuvable aujourd'hui, est l'œuvre magistrale d'un des grands témoins du siècle, Jan Karski (1914-2000). Ce résistant polonais fut le premier à témoigner de l'extermination des Juifs dans les territoires polonais occupés par les nazis. Mobilisé en septembre 1939, le catholique Karski est fait prisonnier par les Soviétiques, puis remis aux mains des Allemands. En novembre 1939, il réussit à s'évader, arrive à Varsovie et rejoint la Résistance. Dès 1940, il passe en France, pour porter des microfilms au gouvernement polonais en exil à Angers. A son deuxième passage, il se fait arrêter en Slovaquie et torturer par la Gestapo. Il essaie de se suicider mais finit par s'évader de l'hôpital militaire où il est détenu. Puis il se remet au service de la Résistance, structurée en un véritable Etat secret, avec son gouvernement, son parlement et son armée. A l'été 1942, il pénètre clandestinement dans le ghetto de Varsovie puis dans le camp de concentration d'Izbica Lubelska en se faisant passer pour un garde ukrainien. C'est habité de ces effroyables visions que le messager Jan Karski quitte définitivement Varsovie en octobre 1942, traverse l'Europe en guerre, porteur d'un message trop lourd pour un homme seul : le peuple juif est en train de disparaître, exterminé par les nazis. A Londres et Washington, Karski plaide auprès d'Eden et de Roosevelt en faveur d'une action destinée à arrêter la Shoah. Mais devant son récit, la plupart de ses interlocuteurs ont une réaction comparable à celle de Felix Frankfurter, juge de la Cour suprême des Etats-Unis, lui-même juif : " Jeune homme, je ne vous dis pas que vous êtes un menteur, mais je ne vous crois pas. "

03/2010

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Esotérisme

L'expérience de l'ange

L'ange est à la fois une manifestation divine et un autre nous-même. Ainsi, parler des anges, c'est dire la présence de Dieu en toute chose et mettre en évidence une zone cachée de ce que l'on est. L'ange est celui qui réveille les potentialités qui sommeillent en chacun de nous. Il parle par signes : un texte révélant une réponse inattendue, un ami qui nous appelle au bon moment, un rêve particulier, une chose jusqu'alors ignorée qui apparaît sous un jour nouveau. Comment faire l'expérience de son ange ? Dans ce guide pratique, Marie-Pascale Rémy propose de nombreux exercices favorisant une ouverture sensible à la présence de l'ange dans son quotidien. Pas à pas, elle nous guide dans cette rencontre. Il convient avant tout de porter un regard sacré sur le monde comme sur nous-même pour appréhender cette compagnie. L'échange avec l'ange, gardien de la destinée humaine, est facilité par l'approfondissement du sentiment d'amour qui nous habite. C'est ainsi que nous pouvons aller vers l'accomplissement, en nous familiarisant avec le langage angélique, par la prière et la méditation. L'auteure donne ensuite les clefs d'interprétation de l'Annonciation afin que nous soyons en mesure de décrypter les indices laissés sur notre chemin. Enfin, elle conclut son ouvrage par le portrait de Michaël, l'ange tutélaire de notre époque dont les valeurs d'espoir et de pardon rayonnent sur le monde. L'enjeu de "L'Expérience de l'ange" est de transformer cette conscience qu'un fil conducteur sous-tend notre vie en un lien qui nous rattache durablement à cette facette céleste de notre humanité.

06/2017

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12 ans et +

Les aventures de Manu et Carine : Mystère à l'abbaye de Floreffe

Au village de Florière, des familles subissent une révolte inexplicable : jeux vidéos et autres objets électroniques se détraquent… et attaquent même leur utilisateur ! Mais ce n'est pas tout, la région namuroise à l'ordinaire paisible est le théâtre d'autres évènements hors du commun : ? Crash d'un hélicoptère téléguidé lors duquel une créature étrange livre, dans son dernier souffle, un message énigmatique ; ? Abandon dans les bois d'un homme ligoté et bâillonné – il confie à la police avoir été attaqué par une bande organisée ; ? À l'abbaye de Floreffe, enquête policière sur une surprenante menace de vol qui plane sur les célèbres stalles ; ? Fuite d'un prof du Séminaire, piégé par une machination qui le dépasse – il est escorté par deux hiboux menaçants. Nos deux héroïnes, la «commissaire Manu» et l'«inspectrice Carine», comme elles aiment se qualifier, se retrouvent mêlées à ces histoires invraisemblables, et cherchent un lien entre elles pour résoudre ces énigmes insolites. Grâce aux Nûtons, elles obtiennent de nouveaux pouvoirs magiques et des clés historiques pour mener à bien leur «mission». Viendront-elles à bout de toutes les difficultés ? Leur logique, leur courage et leur patience sont mis à rude épreuve ! L'issue reste incertaine jusqu'au dernier moment. Originaire de Malonne, Jack RIFFLART habite depuis 1959 à Franière (région de Namur, Belgique). Dès la retraite, il s'adonne enfin librement à ses passions artistiques, dont l'écriture. Sage de plus de 80 périples autour du Soleil, il a gardé ce côté espiègle et enjoué qu'il transmet dans ses histoires, au grand bonheur des jeunes ! En outre, Jack écrit et met en scène des pièces de théâtre pour les écoles de sa localité, où il est adulé par les élèves.

03/2017

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Loisirs et jeux

Georges N° 39 : Vikings

Georges enfile un casque et s'empare de son bouclier pour vous transporter à l'époque des Vikings ! Grands marins, explorateurs, marchands et guerriers, le peuple viking a navigué et atteint les côtes atlantiques de l'Europe, la Méditerranée, l'Orient et même l'Amérique, 500 ans avant Christophe Colomb. Du VIIe au XIe siècle, ces histoires palpitantes méritent bien un numéro complet ! Matthias Malingrëy signe l'histoire longue ! En voici l'introduction : " A l'âge des Viking, tout au Nord des mers froides, dans la région de Lundrbekkr, se trouvait le petit village de Thorpböth où coulait la rivière Breidbëk. C'est là que vivait Smiör le plus mauvais forgeron du pays. Très réputé pour ses épées tordues, ses haches molles et ses bijoux moches, Smiör ne vendait jamais rien à personne et il était très pauvre... ". L'histoire vraie d'une parenté intrépide avec Erik le rouge qui a découvert le Groenland, et son fils Leifr, qui dix ans plus tard, découvrira l'Amérique ! Cagoule et Lapin vous ont préparé un tuto "Bien réussir sa sortie au musée des Vikings", le tout en deux étapes seulement mais en omettant le plus important... Dans les jeux : un grand banquet avec des objets artisanaux et d'autres anachroniques, une carte des itinéraires de leurs explorations, un viking imposteur à retrouver (celui qui porte un casque à cornes), un labyrinthe habité par des créatures et divinités de la mythologie viking et des navires avec quelques différences... Et pour finir : l'interview d'un constructeur de bateau, la découverte de l'alphabet viking, le futhark, en fabriquant des runes, la recette du pain viking et le mode d'emploi pour se fabriquer une corne à boire en papier mâché !

04/2019