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Thèmes picturaux

Images de l'exil

Venues de très loin, certaines images ont durablement façonné notre imaginaire : celles de l'exilé, du réfugié ou encore du migrant, participent de cette structuration et font ainsi partie de notre patrimoine mental. Leur diffusion fut assurée par les contes et les légendes, par les chants, les prières et les comptines mais aussi par des représentations visuelles qui, au fil du temps, en ont précisé les contours. Les religions ont fourni les récits nécessaires pour que s'édifie une puissante iconographie de l'exil. Adam et Eve chassés du Paradis, La Fuite en Egypte, L'Exode, sont autant d'exemples que Duccio, Giotto, Masaccio ou Fra Angelico... vont peindre sur les murs des églises ou des monastères. Dans la folle accélération qui caractérise les temps modernes, émerge une iconographie considérable de la fuite, de l'errance et de l'exclusion, provoquées par les guerres, les régimes de terreur ou la pénurie. Les peintres et les photographes, de Marc Chagall à Robert Capa, s'emparent du sujet et accueillent dans leurs oeuvres ces "rayés de l'histoire" au destin aussi incertain qu'éprouvant. Les vidéos et les installations de nombreux artistes contemporains interrogent très opportunément aujourd'hui un phénomène qui ne cesse de prendre de l'ampleur. Mona Hatoum, Francis Alÿs, Kimsooja, Adrian Paci, Mohamed Bourouissa, Barthélémy Toguo, Zineb Sedira... et bien d'autres encore, produisent des oeuvres riches de sens dans lesquelles les notions de frontières et d'identité font l'objet d'un traitement qui peut fluctuer entre le documentaire et le récit fictionnel et poétique.

10/2021

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Monographies

Eva Jospin. De Rome à Giverny

L'imaginaire de la forêt, les mystères du monde végétal, le monde obscur et secret des grottes imprègnent toute l'oeuvre plasticienne d'Eva Jospin. Ses paysages fictifs composés d'arbres, de détails de branches et de lianes, de roches aux douces aspérités, composent des architectures fictives et immersives. Passant d'un médium à un autre, l'artiste esquisse une nature troglodytique aux formes minérales et végétales qui se déploie telle une chimère. Dessins, petites maquettes en plâtre ou en carton ondulé - l'un de ses matériaux de prédilection -, sculptures en bronze aux surfaces plus ou moins rugueuses évoquant le bois, mais aussi immenses installations en cartons brut donnent à voir un univers organique qui obéit à ses propres lois : un monde silencieux semble s'animer sous nos yeux émerveillés. Les thèmes de l'érosion et de la ruine sont des motifs récurrents de l'artiste et témoignent de sa conception d'une nature souveraine. L'univers sombre et enchanté des bois, des sources et des grottes, recréés dans une matérialité et une échelle irréelles, permet de réinventer le concept d'oeuvre d'art, celle-ci se fait métamorphose, migrant d'un support à un autre (papier, bois, métal, croquis ou fonte). Les sous-bois d'Eva Jospin nous invitent à un voyage immersif à travers les différents registres formels qu'elle expérimente, afin de favoriser un regard enchanté sur la nature. Les notions d'artifice, de monde illusoire mais aussi un certain regard ludique plongent le spectateur dans un univers fragile et merveilleux.

12/2021

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Sociologie

Les hommes lents. Résister à la modernité XVe - XXe siècle

L'histoire de la modernité est d'abord celle d'une discrimination : en érigeant la vitesse en modèle de vertu sociale, les sociétés modernes ont inventé un vice, celui de la lenteur - cette prétendue incapacité à tenir la cadence et à vivre au rythme de son temps. Partant d'une violence symbolique et d'un imaginaire méconnu, Laurent Vidal fait la genèse des hommes lents, ces individus mis à l'écart par l'idéologie du Progrès. On y croise tour à tour un Indien paresseux et un colonisé indolent à l'époque des grandes découvertes, des ouvriers indisciplinés dans le XIXe siècle triomphant ; plus proches de nous, le migrant en attente ou le travailleur fainéant restent en marge de l'obsession contemporaine de l'efficacité. Mais l'auteur révèle avant tout la façon dont ces hommes s'emparent de la lenteur pour subvertir la modernité, à rebours de la cadence imposée par les horloges et les chronomètres : de l'oisiveté revendiquée aux ruses déployées pour s'approprier des espaces assignés, les hommes lents créent des rythmes inouïs, jusque dans les musiques syncopées du jazz ou de la samba. En inventant de nouveaux modes d'action fondés sur les ruptures de rythme - telles les stratégies de sabotage du syndicalisme révolutionnaire -, ils nous offrent un autre regard sur l'émancipation. Mêlant la rigueur de l'historien à la sensibilité d'un écrivain qui puise aussi bien dans la littérature que dans les arts, cet essai ouvre des horizons inédits pour repenser notre rapport à la liberté.

01/2020

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Histoire internationale

Le Yémen. De l'arabie heureuse à la guerre

Le Yémen a longtemps fasciné bien des voyageurs, parfois illustres, d'Ibn Battuta à Arthur Rimbaud et André Malraux. Il apparaît comme l'incarnation d'une authenticité tant arabe que musulmane. Toutefois, bien que pris dans les soubresauts de l'histoire mondiale (colonisation, guerre froide et terrorisme) et occupant une place stratégique à la croisée des continents, il reste mal connu et perçu comme marginal et passif. Patrie d'origine de la famille Ben Laden, lieu où l'attentat contre Charlie Hebdo a été commandité, le Yémen a émergé en tant que menace à la sécurité internationale dans le contexte de la guerre mondiale contre le terrorisme et a vu son image se détériorer. L'offensive armée saoudienne lancée en mars 2015 en a fait une victime directe de la lutte entre puissances régionales. L'ambition de cet ouvrage est de dépasser ces perceptions catastrophistes et cette lecture purement sécuritaire pour s'intéresser aux modes d'intégration du Yémen dans les relations internationales. Il s'agit, à partir de figures et d'interactions spécifiques (du diplomate au terroriste en passant par le migrant et l'artiste), d'analyser la place qu'occupent cet Etat et cette société dans les enjeux contemporains. Car le Yémen, loin d'être une marge, se trouve au coeur de processus fondamentaux qui ont trait aux flux transnationaux, aux mécanismes de domination et aux résistances qu'ils engendrent. Mieux le comprendre, c'est aussi mieux appréhender un Moyen-Orient et un monde en crise.

11/2017

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Littérature française

Ceci n'est pas une valise. Récits arabes sous un ciel belge

Des récits contemporains qui relatent la vie sous le ciel bas de la Belgique. Un ouvrage collectif à propos d'une Belgique multiple racontée en arabe par des écrivains venus du Maroc, d'Irak, de Syrie, de Palestine, d'Egypte et du Soudan. Malgré les années passées dans ce pays où ils ont choisi de vivre, ils n'ont pas quitté pour autant la patrie de la langue arabe. Peut-être pour contrarier les frontières linguistiques qui sévissent ici sans nul besoin de douane. Ce sont des textes qui racontent les représentations de la migration dans la conscience créative arabe. Des récits arabes à propos de lieux belges, constituant d'une part un élément essentiel de la narration, d'autre part un simple prétexte pour des histoires purement orientales. Mais l'important est qu'ils éclairent l'expérience du créateur et les contours du lieu en même temps. Que le lieu soit un refuge ou une terre d'exil, un lieu de résidence ou une patrie, le rapport avec lui est délimité par des événements grâce auxquels se diversifient les parcours et se différencient les destins. Destins de divers personnages, le migrant, le réfugié, l'ouvrier, le chômeur, l'étudiant, l'artiste, l'intellectuel... ou encore de simples gens à la recherche d'une vie meilleure ou d'une mort clémente. Des histoires agrémentées de photographies dialoguant avec les villes et se brouillant avec elles avec une liberté artistique et esthétique, avec une touche humaine pleine de tendresse et un sens aigu du lieu.

07/2017

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Sociologie

Les mondes rêvés de Georges. Fabrications identitaires et alternatives à la domination

Ce livre parle d'un invisible. Il redonne vie à un être issu du monde ouvrier mais qui semble avoir raté sa vie en devenant un "SDF". Or, bien loin de cette image négative, cet ouvrage a pour ambition de montrer que le parcours banal de ce migrant venu de la Lozère porte en lui quelque chose d'incroyable qui ne pouvait pas être vu avec les lunettes du monde ordinaire. Au terme d'un travail mené sur une quinzaine d'années, il est devenu possible d'entrer dans le monde intérieur de ce personnage réfractaire à l'usine. Au travers des concepts d'onirisme social, de circulations en tensions et en boucle du monde du travail aux mondes sous-prolétaires, de dédoublement de soi, ce récit de vie entend montrer comment on peut se construire et se réaliser dans et hors du monde social normé ; un monde souvent inhospitalier mais qui l'a fortement attiré, poussé vers d'autres dimensions vécues comme plus prometteuses. C'est le monde de la biffe, de la nuit, de l'alcool, de la sexualité, de la rue, mais c'est aussi, en cycles, les retours vers le travail ou le mariage qui sont ainsi retraduits dans son langage personnel. Une histoire recueillie dans un échange au long cours entre un chercheur et une "personne à la rue", dans les termes d'une aventure où le réel se dérobe souvent, à cheval entre des mondes imaginaires et des envolées incertaines vers d'autres manières de vivre.

07/2016

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Immigration

Alternatives Sud Volume 29-2022/1 : Fuir l'Amérique centrale. Points de vue du Sud

En Amérique centrale, la migration est consubstantielle à la vie de millions de personnes. Entre 10 et 25% des populations nationales ne vivent plus chez elles. Et 500 000 émigrant·es supplémentaires - dont de plus en plus de femmes et d'enfants - tenteraient leur chance chaque année. Pour, à l'arrivée, aider financièrement leur famille restée au pays, à hauteur d'un huitième à un quart du PIB de leur contrée d'origine. Le phénomène, en croissance depuis les conflits politico-militaires qui ont déchiré l'isthme et les "ajustements" néolibéraux qui ont suivi, indique d'abord le bilan d'un modèle de développement inique. Guatemala, Honduras, Nicaragua, Salvador... , autant d'Etats de non-droit où la concentration des pouvoirs le dispute à la corruption et à l'impunité. Autant d'économies dont l'exportation dérégulée de matières premières et la sous-traitance en zones franches restent la colonne vertébrale. L'insécurité alimentaire, la précarité sociale et la vulnérabilité climatique qui en résultent forgent l'envie de fuir. La violence illimitée des gangs - l'ONU taxe l'Amérique centrale de "région la plus dangereuse au monde" - la précipite. Tandis que, sur les routes de l'exil, les écueils se multiplient au gré des politiques migratoires des pays à franchir ou à atteindre. Les Etats-Unis accueillent au compte-goutte, expulsent ou refoulent à tour de bras. Et externalisent leur frontière en contraignant le Mexique et l'Amérique centrale à fermer les leurs. A rebours des droits des migrant·es et sans égard pour l'indispensable démocratisation des sociétés centro-américaines.

03/2022

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Sociologie

Familles comoriennes face au collège. Entre l'école et la tradition

Parce qu'aujourd'hui l'école participe pleinement aux formations sociales, celle-ci peut donc être un point stratégique pour dessiner une géographie des difficultés rencontrées par les familles migrantes à leur adaptation à un nouveau paysage social. La confrontation des familles comoriennes à l'institution scolaire permet de comprendre : les conditions de vie, de travail de ces dernières, comment les parents envisagent l'éducation de leurs enfants à l'aune de leur propre héritage socio-culturel du pays d'origine, quelle représentation ces familles ont des savoirs scolaires, quels sont les rapports entretenus avec les pratiques les plus dominantes dans le pays d'accueil, comment est vécu par ces parents le travail d'acculturation que l'école exerce sur les enfants, enfin comment les parents se mobilisent pour répondre aux exigences scolaires des enfants et quelles sont les conséquences d'une telle mobilisation au sein de la configuration familiale. Pour mieux répondre à ces différentes questions l'auteur retrace ici la pensée, les idées qui ont donné naissance à l'école moderne en France. Cette analyse socio-historique permet à son tour de saisir les exigences, les attentes de l'école envers les familles, son mode de fonctionnement actuel, sans oublier le passé, les liens que ces familles entretiennent avec le pays d'origine, car ces familles ont une histoire antérieure à la migration. En prenant en compte celle-ci, on voit que les liens qui lient l'immigré à son pays d'origine sont nombreux et complexes, que les caractéristiques objectives de l'immigré avant l'émigration sont déterminantes dans sa façon d'être en France et de concevoir la scolarité des enfants.

01/2000

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Sociologie

Communications N° 104 : Les droits humains au XXIe siècle

De la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 à la Déclaration universelle de 1948 et jusqu'aux traités et tribunaux internationaux plus récents, les droits humains ont une histoire philosophique, idéologique, politique et juridique qui continue de s'écrire, non sans résistances et contradictions. Ils ne sont ni gravés dans le marbre, ni inscrits dans la perspective d'une avancée linéaire et ininterrompue. Inégalement garantis, leurs violations sont innombrables. En dépit de leur extension, ils demeurent fragiles, incomplets, souvent violés, et ceci n'est pas le triste apanage des régimes autoritaires. Les pays démocratiques ne sont pas les patries irréprochables des droits humains, loin de là. Même dans les démocraties européennes, ils restent inappliqués, ou mal appliqués, dans de nombreux domaines. Nécessaires, les droits humains n'offrent ni l'assurance d'un progrès inéluctable, ni une promesse illusoire. Ils sont également menacés par l'aspiration d'un positivisme juridique et la dérive d'un humanitarisme apolitique. Aussi doivent-ils être en permanence défendus et repensés. Leur déploiement comme leur universalisation dépendent avant tout des combats menés en leur nom. De nouvelles questions émergent et de nouveaux combats surgissent, réclamant leur extension à de nouvelles causes et la conception de nouvelles normes. La globalisation économique, la menace écologique, le sort des populations migrantes, le sexisme, la stigmatisation de certaines minorités - et la liste ici n'est pas exhaustive - nécessitent la réaffirmation des principes acquis sans être respectés et l'élaboration de protections inédites. Ce numéro de Communications, dans lequel se croisent juristes, philosophes, ethnologues, sociologues, archiviste, porte sur les défis, les luttes, les contradictions et les critiques auxquels sont confrontés, aujourd'hui, les droits humains.

05/2019

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Littérature française (poches)

La vocation

Traversant tout le XXe siècle, La Vocation raconte le destin d'une famille d'émigrants arméniens fascinée par l'élégance française. En 1923, Méliné a 22 ans et fuit les persécutions subies par son peuple en Turquie. On a pendu son père. Elle quitte son pays pour la France, une page de Vogue coincée dans sa manche. Elle rêve de mode. 80 ans plus tard, sa petite fille, Sophie, pourtant linguiste de formation et journaliste, accepte le poste de Directrice de la Mode à ELLE, concrétisant ainsi, en quelque sorte, le destin familial. En une cinquantaine de chapitres, le livre est un va et vient constant entre l'épopée de Méliné, qui rêve de rencontrer Coco Chanel, et le quotidien de Sophie à la tête d'un des plus grands magazines de mode du monde. Qui fut la plus heureuse des deux, Méliné qui cousait elle-même ses robes, et regardait les belles dames depuis un banc, boulevard du Montparnasse à Paris dans les années 30, ou Sophie, placée au premier rang des défilés de mode, avec un beau titre rutilant et du pouvoir, invitée à toutes les soirées ? La vocation de Sophie, insufflée par sa grand-mère et toutes les femmes de sa famille, résistera-t-elle à son immersion dans un milieu de plus en plus mercantile, cynique, totalitaire ? Et où est l'élégance tant rêvée, au bout du compte ? La Vocation traite d'un sujet universel : l'ascension sociale par le raffinement, par les beaux habits qui, parfois, vous aident à vivre et vous anoblissent. Il évoque un certain rêve français, encore vivace aujourd'hui chez tant de personnes dans le monde.

05/2017

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Exercice médicale

Guide de médiation en santé. Approche transculturelle

Qu'est une médiation transculturelle ? Comment se déroule-t-elle ? Quelles sont les indications spécifiques du dispositif de médiation ? Un véritable guide pour la comprendre, la mettre en oeuvre ou simplement s'en inspirer dans le travail avec les familles migrantes. La médiation transculturelle est un dispositif technique qui a pour but de lutter contre des situations de blocage dans des prises en charge somatiques. Il est à visée ponctuelle, limitée à une intervention unique dans la majorité des situations. En mettant le patient en situation d'acteur de sa propre pathologie, il vise à développer le pouvoir d'agir des personnes en situation de vulnérabilité. Il a aussi une autre finalité : donner au médecin spécialiste hospitalier de nouveaux éléments de compréhension sur le sens donné par les patients et leur famille à la maladie. Alors que la psychothérapie transculturelle se développe autour du sujet, la médiation transculturelle quant à elle, se concentre sur une situation de blocage ou de conflit. L'objectif est de permettre ainsi une meilleure adaptation du projet de soin et un renforcement de l'alliance thérapeutique médecin-patient. Quelles sont les règles d'organisation de la médiation transculturelle ? Comment se déroule-t-elle ? Quelles sont les indications spécifiques ? Bases théoriques et vignettes cliniques font de ce précis un véritable guide qui donne des clés de compréhension pour ceux qui veulent la faire et ceux qui souhaitent tout simplement s'en inspirer dans leur clinique quotidienne de première ligne à l'école, dans les consultations, à l'aide sociale à l'enfance ou à la protection judiciaire de la jeunesse...

02/2024

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Roman d'amour, roman sentiment

Le club de lecture transatlantique

Une jolie ode à l'amitié et la famille, touchante et toute en délicatesse, dans la campagne irlandaise La distance ne change rien à l'amour... Pour réconforter sa grand-mère récemment veuve, Cassie Fitzgerald, venue du Canada, persuade la bibliothèque de Lissbeg de créer un club de lecture sur Skype, reliant les lecteurs de la péninsule de Finfarran en Irlande à la ville américaine de Resolve, où vivent des générations d'émigrants de Finfarran. Mais quand le club décide de lire un roman policier, d'anciens conflits des deux côtés de l'océan refont surface et des histoires d'amour cachées sont exposées au grand jour. Alors que les secrets émergent, Cassie craint d'avoir fait plus de mal que de bien. Les vérités qu'elle découvre sur le mariage de sa grand-mère Pat affecteront-elles ses propres espoirs de trouver l'amour ? Pat, encore endeuillée par la mort de son mari, est-elle sur le point de se brouiller avec sa plus vieille amie, Mary ? Ou le club de lecture pourrait-il être un lieu de rencontre bienveillant à travers l'Atlantique ? Après le succès de La Petite Bibliothèque du bonheur, du Petit Café du bonheur, du Petit jardin du bonheur et de L'Eté de tous les bonheurs, Felicity Hayes McCoy retrouve le village de Lissbeg et ses héros du quotidien dans ce roman chargé d'amour et d'amitié. Une prose délicate et un rythme enjoué pour conter les aventures de Cassie, de Pat et des habitants de Lissbeg. Les chapitres se succèdent sans temps mort pour immerger le lecteur au coeur de la campagne irlandaise et lui faire partager les émotions des personnages.

04/2023

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Tourisme étranger

Dictionnaire amoureux des îles

Un Dictionnaire amoureux qui marie l'Odyssée et le plus contemporain de notre actualité, Thomas More et les archipels menacés par le réchauffement climatique. On vagabonde, on rêve, on frissonne, on se souvient. Les îles pourraient bien être chemins de vérité. Ce n'est pas parce qu'il a bourlingué, du Groenland à la Polynésie, du Japon au Chili, qu'Hervé Hamon est un collectionneur de cartes postales. Et ce n'est pas parce qu'il aime naviguer que les cocotiers et le sable blanc le fascinent. L'île, avant l'île, c'est le voyage vers l'île. Avec tous les imaginaires inimaginables. Celui du conquérant, de l'exilé ou du migrant, du naturaliste ou du missionnaire, du négrier ou du pirate, celui du déporté, celui de qui se rêve roi d'un monde pur. Celui qui quitte une île pour une autre. Les îles ne sont pas des navires à l'ancre mais des montagnes émergées, quand bien même elles ne dépassent que de quelques mètres. Elles sont la plaque sensible de notre monde cerné d'eau, elles racontent nos convoitises, nos guerres, nos croyances, nos espoirs. Elles nous parlent d'écologie et de mondialisation autant que de distinction et de solitude. Pas étonnant que la littérature s'en soit emparée. Melville aux Marquises, Hugo à Guernesey, Tchékov à Sakhaline, Perec à Ellis Island, Albert Londres à l'île du diable, Soljenitsyne à Solovki, Dumas à If, Césaire ou Glissant à la Martinique, et ainsi de suite. Ce dictionnaire amoureux va de Fred et de Philémon sur le A d'océan Atlantique, à Robinson sur Juan Fernandez (où Defoe, du reste, n'a jamais mis les pieds).

11/2020

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Critique littéraire

Flaubert

Je porte en moi la mélancolie des races barbares, avec ses instincts de migrations et ses dégoûts innés de la vie, qui leur faisait quitter leur pays, pour se quitter eux-mêmes. Dans cette déclaration de Gustave Flaubert (1821-1880), qu'y a-t-il de vrai ? Le migrant, à part le grand voyage en Orient et quelques escapades en Bretagne, en Angleterre ou en Corse, a surtout vécu dans le "trou" qu'il s'est "creusé" à Croisset, sa demeure normande, où il écrit son ouvre et où il meurt foudroyé. Peut-on se fuir soi-même, bien qu'on professe la poétique de l'impersonnalité ? Peut-on lâcher son siècle ? Le détester, oui, lui préférer une Antiquité imaginaire, certes, mais Flaubert, comme tout le monde, est entraîné dans les tourbillons du temps. Son ouvre portera cette double marque : le rêve carthaginois d'un monde flamboyant à jamais disparu mais recréé et la peinture vengeresse du siècle de Monsieur Prudhomme et du pharmacien Homais. Michel Winock porte un regard d'historien sur cette vie tout entière vouée à la littérature. Il raconte l'enfance créative de l'écrivain, le suit dans ses pérégrinations de jeunesse, décrit ses amours tumultueuses, l'accompagne dans les salons parisiens et met en scène sa ferveur dans l'amitié - Maxime Du Camp, George Sand, les Goncourt, Zola, Daudet, Maupassant, Tourgueniev... Son dégoût proclamé de la vie, Flaubert ne l'a transcendé ni par l'expérience amoureuse (somme toute décevante), ni par la foi en Dieu (il est incroyant), ni par quelque idéal politique (scepticisme revendiqué), mais par la religion de l'Art, dont il fut un pèlerin absolu.

03/2013

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Sociologie

Dynamiques territoriales, migratoires et (inter)culturelles contemporaines

Les processus et les formes de mise en relation entre des sociétés éloignées géographiquement et culturellement n'ont cessé d'évoluer. L'analyse de ces mécanismes permet de comprendre les stratégies diverses des acteurs (localisés ou multi-situés) de ces connexions, les territoires construits par ces acteurs et les évolutions des identités culturelles très anciennes y compris l'émergence des identités culturelles hybrides dans les métropoles cosmopolites. Fruit d'enquêtes de terrain de deux décennies en France et dans le bassin du fleuve Sénégal (Mali, Mauritanie, Sénégal) initialement autour des questions de migration et de développement, cette recherche s'est focalisée sur les processus de fabrication de territoires dans les pays d'accueil et dans les pays de départ à travers un prisme constitué des concepts de culture, de mobilité, de gouvernance, de développement, de solidarité — pour tenter de comprendre l'évolution des liens entre culture et territoire. La première partie présente les terrains géographiques de recherche et le choix des concepts : histoire des relations entre Afrique sahélienne et Europe occidentale, concepts de culture, de territoire et leur lien dans une perspective géographique. La problématique de la mise en relation est revisitée afin d'interroger les perspectives de recherche à l'articulation du processus de mise en relation à distance avec les transformations sociales et territoriales. La deuxième partie s'intéresse aux dynamiques migratoires diasporiques et aux coopérations multiformes dans le Sahel africain. La multi-polarisation des migrations sahéliennes contemporaines, la montée en puissance des associations de migrants, les coopérations multiformes introduisent des transformations sociales, culturelles, politiques, des mutations spatiales. L'analyse porte alors sur les stratégies des acteurs de ces métamorphoses à différentes échelles d'observation (individu, ménage, quartier, village, ville, pays...) en fonction des aires géographiques (Nord, Sud). La troisième partie questionne la gouvernance et la citoyenneté culturelle transnationale à l'appui du développement durable. Face à la globalisation de l'économie, aux défis environnementaux et aux enjeux culturels contemporains, les responsables politiques et les acteurs divers de la société civile adoptent des stratégies qui s'appuient sur des territorialités enchevêtrées en construction. Ces territorialités sont susceptibles à leur tour de produire des identités plurielles.

10/2019

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Histoire de France

Hexagone. Sur les routes de l'Histoire de France

Le principe de ce livre est de suivre, du VIe siècle avant Jésus-Christ à nos jours, les mouvements des peuples qui se sont peu à peu rassemblés, autour d'une idée qui deviendra la France. « Les routes de l'histoire de France » : 26 itinéraires que nous suivons, au fil des siècles, comme une véritable épopée. Tout commence par une histoire d'amour entre le chef des Phocéens débarqué dans le Sud pour y créer des comptoirs de commerce et la fille du chef des Segobriges, qui vivent à cet endroit. Résultat : au lieu d'une guerre, un mariage… et la construction de Marseille, première ville de ce que deviendra la Gaule… À propos, saviez-vous que ce sont les Romains qui nous ont baptisés Gaulois ? « Galli, Galli ! » hurlaient-ils quand Brennus, venu de l'Yonne avec ses guerriers celtes, mettait le feu à leur cité au IVe siècle av. J.-C. Et à propos de Celtes, saviez-vous qu'un trésor celtique inestimable, découvert récemment, est enterré en Bourgogne ? Et qu'à la même époque, il y avait un trafic formidable sur la Seine, les bateaux transportant le précieux étain venu de Cornouailles ? Voilà qui attirait de multiples tribus gauloises, en quête de nouvelles richesses ! Ainsi suivons-nous les migrants, sur les routes de l'étain, de l'ambre, du sel et du fer… Lorànt Deutsch le baladin se promène avec jubilation dans toutes les époques, conteur inspiré mais aux sources sérieuses (dûment répertoriées à la fin de l'ouvrage). Nous voyons Charles Martel vaincre les Arabes à Poitiers… pour récupérer l'Aquitaine, Louis XIV traverser son royaume avec un orchestre qui lui interprète la musique de Lully ; nous perçons les secrets des citadelles cathares, et de La Rochelle se proclamant État protestant. Nous assistons à la naissance du chemin de fer, qui fit abandonner l'entretien des routes… sauvées par le vélo et l'automobile ! Chaque siècle apporte ses villes-étapes, ses événements et leurs traces palpables. Avec Lorànt Deutsch, empruntez les voies romaines, les fleuves et les chaussées de monsieur Mac Adam, et savourez les découvertes d'un parcours qui, peu à peu, prend la forme de l'Hexagone.

09/2013

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Histoire internationale

L'Afrique, enjeu de l'histoire. Afrocentrisme, Eurocentrisme, Sémitocentrisme

L'Afrique, enjeu de l'histoire: Afrocentrisme, Eurocentrisme, Sémitocentrisme et les deux ouvrages précédents Tarana ou l'Amérique précolombienne: un continent africain et Bakari II 1312, Christophe Colomb 1492 à la rencontre de l'Amérique appartiennent à une même trilogie. Ils prennent en compte les acquis exposés dans La révolution ramakushi ou l'archéologie linguistique et culturelle de la préhistoire spirituelle et intellectuelle de l'humanité sur la planétarisation récurrente de la terre opérée par la navigation transocéanique et la mondialisation à partir des XIIIe-XVe siècles, d'une histoire partagée de l'humanité. Il s'agit de travaux qui portent, en particulier, sur le passé des civilisations et des navigations nilo-transatlantiques. Celles-ci ont commencé à prendre forme dès la préhistoire, sous l'action des navigateurs et migrants natifs africains, qui ont emprunté les corridors balisés par les vents et courants du Nord et du Sud équatorial, menant des côtes africaines aux terres de l'Outre-Atlantique et du Pacifique américain. Ces civilisations maritimes se révèlent aujourd'hui, des deux côtés de l'océan, à travers des réseaux portuaires, des zones de débarquement, des aires de peuplement, des métropoles spirituelles et politiques, des espaces de pouvoir royal et impérial parfaitement identifiés, grâce à une archéologie linguistique et culturelle, systématiquement mise à jour pour la première fois. C'est grâce à ces données et à la problématique qu'elles justifient que s'organisent ici la lecture critique et le débat continué sur l'appropriation de l'Histoire que réouvrent un certain nombre de publications dont: Black Athena: The Afroasiatic Roots of Classical Civilization de Martin Bemal ; Black Athena Revisited, édité par Rogers Mac Lean et Mary Lefkowits et publié en 1996, par Chapel Hill, à Londres ; Afrocentrism: Mythical Pasts and Imagined Homes de Stephen Howe, publié à Londres en 1990; Afrocentrismes: L'histoire des Africains entre Egypte et Amérique édité par J. P. Chrétien, E-X Fauvelle-Aymar et H Perrot. Cette controverse qui peut paraître obsolète est un phénomène dormant, qui se réveille par intermittence. Les données inédites qui sont avancées dans ce livre et la trilogie à laquelle il appartient, visent à élargir les perspectives.

05/2010

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Poésie

La source de lumière

Depuis plus de trente maintenant, grâce à ses très nombreuses publications, ouvrages analytiques, articles d'art spécialisés, et principalement recueils de poèmes, Nina Živancevic nous offre la sagesse de sa pensée, dans une créativité prolixe. Ses mots sont comme des rires, des cris qui soulagent au milieu des désespoirs et des sanglots quotidiens du monde. Sa poésie sonne et raisonne, elle prend l'intensité de la parole vraie qui parle au réel. Comme si elle inventait chaque fois une nouvelle langue au rythme imprévu de la réalité. Elle écrit comme elle vit dans la force du mouvement. Impromptue, surprenante, psychédélique et surtout émouvante, sa poésie ne finit pas de nous toucher au plus profond de notre être par la sincérité et la lucidité qui inspirent cette poétesse en permanence. Stavroula Bellos. Nina Živancevic poursuit dans son nouveau recueil de poésie La source de lumière le chemin de ses receuils précédents mais avec cette fois-ci avec un souffle politique semblable à celui d'Allen Ginsberg (dont elle fut l'assistante). En sa qualité de poète transnationale, elle évoque sa vie à Paris, marquée par la réalité française concernant la situation des migrants tout en se souvenant de son passé à Belgrade et de la Yougoslavie et de ses guerres civiles. Elle nous parle aussi de New York, des Etats-Unis confrontés à la question de la gentrification, mais aussi des évènements en Syrie et en Afghanistan. Nous sommes enfin émerveillés par ses pensées sur la Grèce Antique, sur les philosophes comme Nietzsche, Freud, Hannah Arendt, etc. Biljana D. Obradovi ? . Parfois poésie dit ‘didactique', parfois poésie-essai, parfois poésie d'images, parfois poésie du quotidien, presque toujours poésie dédiée à d'autres - l'écriture comme conversation, réponse, ouverture d'un dialogue futur. Cette compilation de textes par l'auteure Nina Zivancevic reflète une vie de rencontres intellectuelles, de rencontres produites à travers la musique (Lou Reed et John Cage) et des livres (Walter Benjamin ou de Kafka). Ses poèmes nous ouvrent sa porte, nous invitent à entrer et à voir et revoir ce que les livres, la musique, la cuisine, l'art plastique et les idées d'autres artistes ont légué à la poésie contemporaine. Jennifer K Dick. Illustration de couverture : Mihailo Stanisavac

09/2021

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Essais

Migration africaine (psychothérapie, transe médiumnique et réflexions)

Si la société africaine était idéale, nous ne serions peut-être pas des migrants. Mais dans nos villages, contrairement à ce qui se passe dans notre pays d'accueil, les vieux sont prêts à donner plus de sens à notre histoire. Or l'histoire, elle aussi, fait partie d'un héritage légitime que chacun devrait revendiquer. Alors, le respect naturel de l'aîné et celui des vieux en particulier, permet aux plus jeunes de reconnaître leur place ainsi que la fonction qui leur est assignée. Il devient plus facile de respecter l'autorité de ceux qui sont appelés a indiquer les limites à ne pas dépasser. Ainsi, chacun joue son rôle pour le mieux, ce qui garantit la sécurité de l'ensemble et renforce le pouvoir de l'union. Les gestes inconséquents sont passablement limités, dans la mesure où les vieux et les personnes idoines, selon le cas, garantissent les normes dans chaque domaine. Si tout le monde protégaient des valeurs comme celles-là, elles mériteraient plus que certaines vieilles bâtisses dont on troque l'euthanasie contre de grosses sommes d'argent, le titre de patrimoine de l'humanité. Oui, la reconnaissance et le respect du rôle de chacun devraient faire partie des patrimoines de l'humanité. Et là, le primitif risque d'avoir raison. " Méfieuh Meido Hermine " Quand ceux qui se disent civilisés perdront leur âme en gagnant le monde, viendra le jour où ils se précipiteront d'aller la chercher chez ceux qu'ils avaient de tout temps traités de primitifs. " Alexandre Almeida A propos des meugnissies, guérisseurs au parcours chamanique : " Pourtant, personne n'a jamais prétendu que tous les fous africains deviennent des guérisseurs, ni que tous les guérisseurs africains sont des anciens fous. Comme partout, il existe plusieurs classes de guérisseurs. Mais, je tiens à souligner ici que chaque personne est unique. Et dans un cadre propice, les expériences initiatiques contribuent, à leur manière, à valoriser la particularité de l'intéressé. Elles lui confèrent la force de se démarquer et d'assumer son destin à partir d'une nouvelle base. Le mérite de ce genre de prise en charge est sa fonctionnalité sur mesure. " Félicité Filliez

07/2021

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Sociologie urbaine

Sans-abris au coeur de la ville. Rendre visible, comprendre, alerter pour réagir

Cet ouvrage témoigne d'une volonté de transmettre un regard, de faire connaître, de rendre visible les invisibles de la rue. Il ne s'agit pas d' une enquête sociologique, ni d'un reportage, mais de l'observation du réel, appuyée par l'expérience d'un engagement dans une action collective de plusieurs décennies. Mais au-delà de rendre visible l'auteur contribue à produire la connaissance indispensable pour peser sur les orientations politiques et les décisions qui en découlent. L'engagement des associations, des militants, des riverains parfois et des personnes concernées est le plus souvent, dans un dialogue avec les pouvoirs publics, à l'origine de la construction des réponses possibles. Il y en a de nombreuses, souvent entravées par des questions partisanes, parfois par des prises de position idéologiques, comme celle qui considère que chaque action positive en faveur des exclus et des étrangers serait source d'appel d' air. Une posture qui permet de nier que la " crise des migrants " est en réalité la crise de l' accueil. C'est l'absence de connaissance qui empêche d' ancrer la lutte contre le mal logement dans une dimension transversale, à l'heure où elle devrait s'inscrire dans un mouvement et une volonté globale de résolution des crises des institutions, psychiatriques, judiciaires, pénitentiaires et de la protection sociale... Les réponses relèvent le plus souvent du bon sens et de l'intérêt général : utiliser les friches et la vacance immobilière pour ne pas gaspiller des moyens, élaborer des réponses en direction des enfants et de leurs mères, mettre en service un habitat temporaire digne et de qualité pour attendre des jours meilleurs. Les réalisations prennent de plus en plus une place dans la Cité, et c'est bien. Certes, il reste beaucoup à faire. L'imagination des associations, trop souvent contraintes dans une multiplication d'appels à projets élaborés de manière administrative ou technocratique, mérite d' être encouragée. La reconnaissance de la réalité de la rue est indispensable et doit être le préalable à l' affirmation collective d' une volonté de changements réels vers plus de justice sociale.

11/2023

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Histoire internationale

Tarana ou l'Amérique précolombienne un continent africain

Tarana ou l'Amérique précolombienne, un continent africain, comme Bakari II (1312) et Christophe Colomb (1492) à la rencontre de l'Amérique publié en 1992 et L'Afrique, Enjeu d'Histoire, appartiennent à une même trilogie. Celle-ci porte principalement, et de propos délibéré, sur la planétarisation de la Terre, la mondialisation de l'Histoire, sur le passé des civilisations et des navigations nilo-transatlantiques permanentes. Elles ont commencé à prendre forme dès la Préhistoire, sous l'action des navigateurs et migrants natifs africains qui empruntent les corridors balisés par les vents et courants du Nord et du Sud Équatorial, menant des côtes africaines aux terres de l'Outre-Atlantique et du Pacifique américain. Ces civilisations maritimes se révèlent aujourd'hui, sous nos yeux, des deux côtés de l'Océan, à travers la géographie historique encore omniprésente et l'onomastique des noms yoruba, mandeng, lebu wolof, bantu, namib, numides, méditerranéens, ghanawa, soninke, tunca, inca, kumashi, akan, de territoires et de populations ; la cartographie des réseaux portuaires utilisés, des zones de débarquement, des aires de peuplement, des métropoles spirituelles et politiques, des espaces de pouvoir royal et impérial, parfaitement identifiés, grâce à une archéologie linguistique et culturelle, systématiquement mis à jour pour la première fois. La publication de la Révolution Ramakushi ou l'Archéologie linguistique et culturelle de la Préhistoire spirituelle et intellectuelle de l'Humanité, dont les découvertes alimentent la trilogie nilo-transatlantique, constituait une invite à inventer non seulement la Préhistoire ou l'Antiquité, mais " une nouvelle Histoire ", libérée des préoccupations et des dérives idéologiques qui l'obscurcissent. Tarana ou l'Amérique précolombienne, un continent africain renouvelle et refonde par ses découvertes un chapitre important de l'Histoire. Il marque une rupture définitive avec un américanisme qui a longtemps récusé ses origines véritables, du fait des enjeux que porte son histoire, depuis la conquête à partir de la fin du XVIe siècle des terres d'Outre-Atlantique par les nations et les migrations européennes. Ceci dit, cet ouvrage relève dans les faits et les intentions, par-delà les remises en question et la refondation qu'il suggère, d'une approche qui, d'un point de vue de l'histoire comme science, convie au seul débat de rigueur.

03/2010

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Littérature française

Naufrage

« On aurait voulu que je dise, je le sais bien, on aurait voulu que je dise : Tu ne mourras pas, je te sauverai. Et ce n'était pas parce que je l'aurais sauvé en effet, pas parce que j'aurais fait mon métier et que j'aurais fait ce qu'il fallait : envoyer les secours. Pas parce que j'aurais fait ce qu'on doit faire. On aurait voulu que je le dise, au moins le dire, seulement le dire. Mais moi j'ai dit : Tu ne seras pas sauvé. »

En novembre 2021, une tragédie maritime secoue la Manche : un bateau de migrants sombre, entraînant la mort de 27 personnes. Malgré des appels de détresse, aucun secours n'est envoyé par le centre de surveillance. Vincent Delecroix s'empare de cet événement réel pour tisser une fiction qui explore les thèmes du mal et de la responsabilité collective. Le roman se concentre sur une opératrice du centre de surveillance, mettant en lumière sa propre détresse lors de cette nuit fatidique.

Ce livre ne se contente pas de raconter un événement tragique, il sert également de réflexion sur les dilemmes moraux auxquels sont confrontés ceux qui sont en position de pouvoir, mais qui échouent à agir. L'opératrice du centre, personnage central de cette histoire, devient le symbole de toute une société qui, elle aussi, a peut-être fait naufrage cette nuit-là en ne venant pas en aide à ceux qui en avaient désespérément besoin.

Vincent Delecroix utilise la littérature comme un outil pour humaniser les statistiques et les gros titres, donnant un visage et une profondeur à des figures souvent réduites à de simples numéros dans les rapports d'incident. Le roman pose des questions dérangeantes sur la valeur de la vie humaine et sur la manière dont les systèmes en place peuvent échouer à protéger les plus vulnérables.

En somme, cette œuvre de fiction sert de miroir à une réalité troublante, tout en offrant une plateforme pour discuter des questions morales et éthiques qui entourent les crises humanitaires. Elle nous pousse à réfléchir sur notre propre rôle dans les tragédies collectives et sur les choix que nous faisons, consciemment ou non, qui peuvent avoir des conséquences dévastatrices.
 

08/2023

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Littérature étrangère

La rivière des femmes. Nouvelles hui

Les six nouvelles de ce recueil, trois écrites par Li Jinxiang, les trois autres par Shi Shuqing, racontent les vies des Hui, le vécu sans gloire des gens de peu, paysans fidèles à leur terre ou migrants égarés à la ville ; le " guerre et paix " du quotidien : gagner son riz, vivre l'amour, vivre la mort. Ce sont autant d'histoires de gens modestes, des histoires simples, douloureuses ou amères, parfois douces, que la trépidation de la grande Chine du capital et des progrès économiques du XXIe siècle ne viennent pas bousculer. Ici l'on vit simplement dans de petits villages le long de la grande rivière Qingshui. Ici l'on vit des jours difficiles, des drames, on rêve de vivre mieux en allant s'embaucher à la grande ville. Ces nouvelles évitent de prendre en compte les événements politiques nationaux, se gardent d'aborder les problèmes sociaux et se caractérisent par l'évocation de la vie quotidienne, portant un regard plein de tendresse fraternelle sur ces gens de loin, loin de nous mais aussi des succès tapageurs de Pékin ou Shanghai. Li Jinxiang, dans une postface d'août 2009 à un recueil de ses nouvelles, résume parfaitement : " Les deux rives de la Qingshui sont majoritairement habitées par les Hui, une nationalité aussi isolée qu'est la rivière. Leur vie est âpre, bien plus âpre que l'eau de la rivière. De la terre jaune, sèche et maussade, ne sortent que peu de récoltes, et l'air aussi est sec, si bien que même en creusant un grand trou profond, on ne puise pas beaucoup d'eau. Les hommes comptent sur la rivière, mais elle est âpre, on ne peut pas la boire, on ne peut pas non plus en arroser les terres. Et pourtant, dans cette région reconnue comme inhospitalière, ces gens, les Hui, ont continué de vivre, se sont multipliés et, dans les plus extrêmes difficultés sachant retenir ce qu'il y avait de mieux, ils ont laissé s'épanouir les éclats les plus resplendissants de la vie. Tout cela, mélancolique, tendre ou lucide est devenu matériaux pour ma création. "

03/2012

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Sciences historiques

Itinéraires d'internés du camp de Gurs (1939-1945)

En Béarn, de 1939 à 1944, de la Guerre d'Espagne à la IIe Guerre Mondiale, comme l'a écrit Robert Badinter "le camp de Gurs, honte de la France, qui a successivement concentré toutes les désespérances, opprimé toutes les libertés". Créé à l'origine pour les basques d'Euskadi, 60 559 hommes, femmes et enfants connaîtront ses barbelés. 3 907 internés seront déportés. Son histoire va de Guernica à Auschwitz. Dans ses 382 sordides baraques et leurs 18 500 "places", se côtoient soldats républicains, Brigades internationales, réfugiées étrangères, familles espagnoles, juifs allemands, Lorraines de Moselle, résistants français, gitans. Ils parlent de faim, de froid, de boue, d'angoisse. Il y a des évasions, des sauvetages, des déportations... Mais aussi de la solidarité, du dévouement (notamment CIMADE, Quakers, OSE, Secours suisse). Cet ouvrage livre des destins en ces années où la mort rôdait, témoignages au plus près des évènements. De 1936 à 1945, les Républicains espagnols sont sur tous les fronts de guerre, du Rio de Oro saharien à l'Ebre, la Retirada les menant aux camps d'internement français. Volontaires dans l'armée française en 1939, ce sera Narvik, la défaite de 1940 et pour certains, le camp de Mauthausen. Guérilleros et brigadistes initient la résistance. D'autres rejoignent la France Libre, présents à Bir-Hakeim et premiers à libérer Paris avec les FFI. Des aviateurs connaîtront le ciel en feu de l'URSS, allant jusqu'aux steppes mongoles. Cette saga des Républicains, "Toujours vaincus, jamais défaits", délibérément oubliée en France et en Espagne, est ici résumée. Automne 2015, les vagues de réfugiés, de migrants, rappellent celle des 500 000 Espagnols républicains en février 1939. L'insertion des étrangers est une question universelle et de tous les temps. L'Amicale du camp de Gurs, créée en 1980, association qui s'obstine à faire connaître le plus grand des camps d'internement français de 1939 à 1944. Elle honore toutes les mémoires, rappelant les causes qui ont mené à la victoire des idéologies fascistes et nazies dans les années 30 et défendant les principes démocratiques, les Droits humains.

04/2016

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Littérature étrangère

Séjour au Nevada

Un écrivain basque s'installe à Reno (Nevada) avec sa famille, d'août 2007 à juin 2008. Ce voyage fait suite à une invitation qu'il a reçue de la part du Centre d'Etudes basques qui lui a proposé une résidence d'écriture d'un an. Cette destination peut sembler assez inattendue de prime abord, mais la ville de Reno occupe une place centrale dans l'histoire de l'immigration basque. De nombreux habitants de cette région ont en effet quitté leur terre d'origine pour les Etats-Unis au début du XXe siècle. Ils se sont massivement installés dans le Nevada pour y élever du bétail. Si le narrateur-écrivain ne compte aucun de ces migrants parmi ses ancêtres, il conserve toutefois quelques souvenirs éloignés en lien avec le Nevada : il se souvient notamment d'un de ses voisins d'enfance, un boxeur qui avait gagné un combat mémorable dans le Nevada... Séjour au Nevada est composé comme un journal, le narrateur nous livrant ses impressions et ses aventures jour après jour. Qu'il s'agisse de sa propre expérience professorale ou de l'intégration de ses enfants dans l'école locale, c'est le sentiment d'un décalage culturel, d'une certaine forme de solitude qui émerge. Une forme d'angoisse augmentée par la présence d'un serial killer qui terrorise la ville et ses environs... Au-delà de la dimension diariste, la force de ce texte tient au fait qu'il entremêle brillamment des détails réels extrêmement précis et des rêves, des souvenirs. A cet égard, la description qu'il propose des paysages arides et hostiles du désert, parallèlement à celle des bâtiments exubérants et lumineux des casinos de la ville de Reno est une façon de ramener le lecteur aux paysages plus personnels et intimes de la région basque. Constitué de nombreuses histoires autour d'une histoire principale, Séjour au Nevada est un ouvrage plein d'esprit et d'humour qui marque un tournant dans l'oeuvre de Bernardo Atxaga. Soulignant la rareté et l'importance de chaque expérience de vie, Atxaga s'attache également à mettre en évidence l'écart entre deux cultures, rappelant ainsi la nécessité d'une curiosité, d'une ouverture aux autres.

05/2016

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Travail social

Le travail de la relation. La recherche en travail social & santé dans les sciences de l'éducation

Cet ouvrage rassemble une partie des actes du colloque TRESSE - La recherche en Travail Social et Santé dans les Sciences de l'Education, qui s'est tenu au Centre International de Recherche Normand en Education et Formation (CIRNEF) de l'Université de Rouen du 30 juin au 2 juillet 2021. Le travail social et la santé sont d'abord des champs de pratiques marqués par la diversité de leurs publics, de leurs acteurs, de leurs activités professionnelles, de leurs cadres épistémologiques, institutionnels et politiques. Ces deux champs sont traversés par des enjeux de pratiques, de formation mais aussi de recherche qui s'articulent à des champs d'investigation déjà anciens ou d'actualité très forte en sciences de l'éducation et de la formation : pratiques et recherches cliniques, éducation inclusive, éducation thérapeutique du patient, formation professionnelle et pratiques d'évaluation... Dans la période récente, plusieurs phénomènes ont contribué à renforcer les liens entre la recherche en travail social et en santé dans les sciences de l'éducation et de la formation. Tout d'abord, les approches socioéconomiques (pour le travail social) et biomédicales (pour la santé), souvent fortement présentes dans ces deux champs, semblent rencontrer des limites dans le traitement des problématiques sociales et sanitaires les plus récentes. Ce contexte a d'une part favorisé le déploiement d'innovations pédagogiques et de modalités d'accompagnements éducatifs spécifiques, par exemple en ce qui concerne les troubles mentaux ou psychosociaux, ou sur un autre registre, dans le cadre de l'accueil des migrants. D'autre part il a conduit à identifier de nouvelles questions de recherche nécessitant d'autres approches épistémologiques et théoriques, particulièrement lorsqu'elles se rapportent à l'analyse de l'activité et des apprentissages. L'objectif de cet ouvrage consiste donc à procéder à une vaste recension des travaux et dispositifs scientifiques dédiés aux domaines du travail social et de la santé dans les sciences de l'éducation et de la formation, afin d'en interroger les contenus, les articulations, les orientations et les modes de diffusion ; puis partant des matériaux ainsi recueillis, d'en dégager les traits saillants et d'en structurer les perspectives de recherche pour les années à venir.

02/2024

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Histoire de France

L'émigration des Juifs de Tunisie de 1943 à 1967

En l'espace de vingt ans (fin 1940 - fin 1960), des 105 000 Juifs qui vivaient en Tunisie n'en ont subsisté qu'un peu plus de 10 000. L'assimilation française, l'émergence de l'idéologie sioniste à la fin du XIXe siècle, l'épisode dramatique du débarquement allemand et la blessure laissée par la France de Vichy, la montée des nationalismes dans l'ensemble du monde arabo-musulman, ajoutés au contexte géopolitique de l'époque, ont favorisé l'éveil d'une conscience des droits politiques et humains inaliénables chez la population juive de Tunisie. A la fin de l'occupation allemande (mai 1943), des départs ont eu lieu vers la Palestine ; ils s'intensifient à la veille et au lendemain de la création de l'Etat d'Israël. En 1952, l'amorce de la lutte contre l'occupant français, qui se solde par l'accès à l'autonomie interne en août 1954, fragilise cette minorité, inquiète de ne pouvoir accéder pleinement à la citoyenneté sous la nouvelle administration tunisienne, et incertaine quant à son avenir du point de vue social, économique, politique et institutionnel. Jusqu'à l'achèvement du processus d'indépendance tunisienne, l'émigration des Juifs en France et en Israël s'effectue en corrélation avec les réseaux migratoires nord-africains. Les organisations juives mondiales et les associations communautaires juives tunisiennes sont nombreuses à conjuguer leurs efforts pour assister les candidats au départ. L'intégration des émigrants dans leurs pays d'accueil se fait généralement dans la difficulté et la précarité. En 1967, lors de la guerre des Six jours, les manifestations hostiles aux Juifs portent un coup fatal à une possible cohabitation judéo-musulmane en terre tunisienne.

05/2019

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Littérature française

L'America

Marettimo, petite île au large de la Sicile, juillet 1902. Quand il tombe amoureux de la belle Ana, venue passer l'été dans la maison de son père, Vittorio Bevilacqua, jeune pêcheur, ne peut se douter qu'il met en marche un engrenage qui l'obligera à fuir à l'autre bout du monde. Ana est la fille de Salvatore Fontarossa, le fontaniero le plus puissant de Trapani, chef d'un clan mafieux enrichi dans les vergers de citrons de la ville. Don Salva envoie son fils aîné châtier le misérable qui a déshonoré sa fille. Mais la balle de revolver ne part pas, Vittorio se défend, le sang coule. " Quitte cette île cette nuit, pars le plus loin possible. Va en America. Ne reviens jamais, ou nous sommes tous morts ", lui dit un ancien. De Naples à New York, puis de La Nouvelle-Orléans à la Californie, Vittorio tente d'oublier Ana. Enceinte de lui, elle surmontera toutes les épreuves. Pour, un jour, retrouver l'homme qu'elle aime ? A travers la trajectoire de deux amants en quête de liberté et que tout sépare, Michel Moutot signe un roman d'aventures passionnant sur l'essor de la Mafia et le destin des émigrants partis tenter leur chance en Amérique à l'aube du XXe siècle. Michel Moutot est reporter à l'Agence France-Presse, spécialiste des questions de terrorisme international. Lauréat du prix Albert-Londres en 1999, correspondant à New York en 2001, il a reçu le prix Louis-Hachette pour sa couverture des attentats du 11 Septembre. L'America est son troisième roman, après Ciel d'acier, récompensé par le prix du Meilleur Roman des lecteurs de Points en 2016, et Séquoias, prix Relay des Voyageurs en 2018.

03/2020

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Sociologie

Qui gardera nos enfants ? Les nounous et les mères

Nounou noire et bébé blanc : une situation romanesque s'il en est, que l'on songe à Autant en emporte le vent ou à La Couleur des sentiments. C'est aussi devenu un tableau ordinaire des squares de nos villes et de nos foyers. Car, si l'engagement professionnel des femmes s'est accompagné du développement d'un véritable marché de la garde à domicile, à qui les couples de bobos hyperactifs confient-ils le plus souvent leurs enfants et leur appartement ? La réponse est la même à Paris qu'à Londres ou à New York : des femmes migrantes, originaires du monde pauvre, laissent leurs propres enfants au pays pour venir prendre soin de ceux de la bourgeoisie occidentale. S'appuyant sur une enquête de terrain menée auprès de nounous africaines et de couples d'employeurs, Caroline Ibos analyse la relation dissymétrique entre ces deux femmes que tout oppose hors le souci de l'enfant : la mère et la nounou. Comment confier son enfant à une personne dont on ne sait rien ? Qu'attendent les parents d'une "bonne nounou" et quels préjugés trahit leur façon de la recruter ? Quelle est réellement la condition de la nounou, indispensable à l'harmonie de la famille mais sommée de passer sans laisser de traces ? La réussite sociale des femmes aisées et éduquées serait-elle possible si d'autres femmes, précaires, vulnérables, déchirées entre ici et ailleurs, ne travaillaient pas pour elles ? Au fil des entretiens et des confidences, ce livre dense et engagé nous montre le domicile familial, lieu supposé de l'harmonie et de la paix, comme le théâtre d'une expérience politique où se jouent des conflits de sexe, de "race", de classe ; où s'opère une interaction cruciale entre microcosme et macrocosme, entre la sphère de l'intime et la logique de la mondialisation.

02/2012

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Poésie

Un ciel étranger. Edition bilingue français-anglais

Après Nous ne jouons pas sur les tombes (2015), qui présentait un choix de poèmes de l'année 1863 – la plus prolifique de l'auteur – et Ses oiseaux perdus (2017), qui se concentrait sur les 5 dernières années de sa vie (1882-1886), nous éditons aujourd'hui des poèmes écrits en 1864 par Emily Dickinson. Cette année-là Dickinson, alors en pleine effervescence créatrice (850 poèmes composés entre 1862 et 1865), effectue un séjour long de 7 mois à Boston pour soigner ses yeux, ce qui impacte sa production poétique ("seulement" 98 poèmes recensés). Ce "ciel étranger" est donc celui de cette grande ville, où Dickinson se sent comme une migrante, n'y trouvant pas sa place. Trop d'humains surement, elle qui préfère la compagnie des êtres d'esprits, des livres et des lettres à celle trop bruyante des hommes. Quel est ce monde que nous habitons, destinés à en être les passagers, parfois clandestins, souvent anonymes, rarement célestes ? Dickinson s'adresse à la foule de ses mythes, des êtres disparus, des terres imaginaires. Elle ouvre des passages entre l'immortalité et la poussière, à travers le temps et les douleurs, cherche un endroit où l'écho de sa voix n'est pas la seule réponse. Elle semble invoquer, poème après poème, un compagnon à qui parler, qui ne serait ni un homme ni un dieu, ni traversant la rue de l'existence, ni habitant un ciel étranger. Un soleil qui éclairerait toutes les surfaces de la terre, à rebours de notre nuit, avec tendresse et vérité. Nous continuons ainsi notre édition des poèmes d'Emily Dickinson regroupés par années, ouvrant à une approche plus précise de cette oeuvre jamais organisée en recueils, mettant au jour les thématiques constantes, les glissements et les impulsions d'une poète mystérieuse, bouleversante et insaisissable.

11/2019