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paidon Osamu Tezuka

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Généralités

Les guerriers de Dieu - La violence au temps des troubles de. La violence au temps des troubles de religion (vers 1525- vers 1610)

C'est en se focalisant sur une violence jugée " inouïe " par les contemporains que ce livre entend proposer une explication de la grande cassure religieuse du XVIe siècle français. Tout aurait commencé vers 1525, quand monte dans le royaume de François Ier une grande angoisse du châtiment divin. Le monde se surenchante prodigieusement : sur terre et au ciel apparaissent des signes prophétiques qui proclament l'imminence de la fin des Temps et la faute d'une humanité qui a oublié Dieu. Survient le temps des guerriers de Dieu, le temps d'un " Triomphe de la guerre ". Deux imaginaires s'opposent aux lendemains de la mort du roi Henri II. Les huguenots, recourant à une violence désacralisatrice, s'efforcent d'éradiquer les " pollutions " d'une Eglise romaine ennemie du Christ : images et reliques saintes, prêtres... Les violences des papistes sont des violences mystiques qui visent le châtiment de tous ceux qui ont rompu avec Dieu : elles marquent sur les corps des hérétiques les signes effroyables de la colère du Christ accomplissant l'ordre des Temps. Cette histoire, qui, de part et d'autre, est celle d'une quête du pardon divin, culmine en intensité lors de la tragédie de la Saint-Barthélemy. Pour les guerriers de Dieu, après 1572, s'ouvre le temps du " repli " de la violence. Aux protestants survivants, le massacre révèle une situation d'impureté culpabilisante ; aux catholiques, parce que se défait l'illusion d'une alliance retrouvée avec Dieu, il suggère que la France demeure infidèle et corrompue. La faute n'est plus celle des seuls hérétiques, elle est désormais celle de tous. Et l'angoisse prophétique revient en force avec le temps de la Ligue, " sainte union " mystique de préparation pénitentielle à la venue de Dieu et d'intériorisation de la tension d'agression. La violence de sang devient alors comme impossible, surtout après qu'elle semble s'être accomplie, lors du régicide d'août 1589, dans la " force " de Dieu venue en un seul fidèle, le dominicain Jacques Clément. Au terme de cette dynamique d'expansion et de réduction du désir de violence, s'impose l'ordre d'un roi de la raison : Henri IV se veut le roi pacificateur du royaume parce que son règne va inaugurer la fin du temps des angoisses, le monarque providentiel de toute éternité appelé à agencer sur terre un " bonheur " humain. La véritable " modernité " du XVIe siècle ne serait-elle pas là ? " Tout dans ce livre étrange, fascinant, dérange, bouscule, piétine les certitudes d antan. Rien ne se comprend plus après comme avant, ou plus exactement, tout commence à se comprendre " Pierre Chaunu.

02/2022

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Policiers

Le silence des vivants

Quinze ans avant d'entrer au monastère, Théo Zeldner était un de ces hommes que le pouvoir politique et les services spéciaux français chargeaient de supprimer ceux qu'il fallait éliminer en secret. Solitaire, tireur d'élite, il n'a jamais manqué les cibles désignées par le colonel Neumann, chef des opérations spéciales. Il le faisait sans états d'âme, convaincu d'être du côté du Bien, celui de la République. Mais, un jour, au cours d'une mission en Afrique, Zeldner n'a plus eu sa conscience pour lui. C'était en mai 1995. Envoyé par Neumann dans le Nord Kivu, au Congo Kinshasa, un des endroits les plus dangereux de la planète, il avait mission de supprimer Moïse Mulunda, opposant au pouvoir en place et chef de guerre hutu qui contrôlait une région riche en métaux rares. Neumann lui avait affirmé que Mulunda nuisait aux intérêts français et Zeldner, comme d'habitude, s'était contenté de cette explication lapidaire. Une fois sur place, le choc fut terrible : il découvrit l'horreur des conflits ethniques qui ensanglantaient la région, les massacres, les viols atroces, conséquences des guerres que se livraient déjà les grandes puissances pour mettre la main sur les ressources minières du Congo. Une mission en enfer qui eut sur lui l'effet d'un catalyseur et lui fit brutalement prendre conscience qu'il n'incarnait plus le Bien, que, lui aussi, n'était rien d'autre qu'un tueur. Qu'il était passé du côté du Mal. Ecoeuré d'avoir assassiné Mulunda et les siens au nom d'un Etat qu'il croyait moral mais qui était prêt au pire pour préserver ses intérêts, Zeldner quitta tout et entra dans un monastère cistercien perdu au fond d'une vallée de l'Ardèche. Il voulait devenir un autre homme, se rapprocher d'un Dieu auquel il croyait à peine et effacer la culpabilité qui le minait. Il n'avait que quarante ans. Zeldner aurait pu continuer ainsi à chercher Dieu et le pardon de ses crimes si, quinze ans plus tard, le monde et son passé n'étaient pas revenus frapper à la porte de sa cellule avec fracas. Derrière la porte, Neumann. Son ancien chef a fait le voyage en plein hiver pour l'obliger à renoncer provisoirement à ses voeux et à sa retraite. Le pays a besoin de lui : on vient d'envoyer à la France un terrible message à travers l'assassinat de six ingénieurs et géologues français dans une mine de coltan, un métal stratégique rare, exploitée au Nord Kivu par une société hexagonale mi-publique, mi-privée...

10/2013

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Connaissance de soi

Eveil au choix - Au-delà de l'ego. Découvrir le possible, l'amour et divin

L'auteure nous gratifie d'un cheminement à travers le dépassement, la prière et la foi dans le divin. Rien de ce qui nous est donné en termes de capacités personnelles ne lui échappe. Les pistes dégagées sont autant d'invitations à aimer la vie, à grandir, à s'émanciper de ce qui nous emprisonne, l'égo. Chacun possède les clés du choix de ce qui est possible pour lui. Encore faut-il le découvrir, se découvrir. L'amour, le divin, au-delà des religions, y aide. Lyne Hébert évoque des expériences vécues au cours de sa vie dédiée aux autres et à l'épanouissement. Elle partage les enseignements qu'elle a reçus et qui l'ont menée à des guérisons et à des prises de conscience qui ont suscité son propre éveil. Elle expose avec méthode et passion ce qui lui a permis de cheminer et soumet des pistes libres à géométrie menant à des découvertes surprenantes sur nos pouvoirs personnels, ceux que se nichent en chacun de nous pour peu que l'on descende au plus profond de ce que nous sommes. Ce livre est une invitation à s'éveiller à nous-même au-delà de notre égo, malgré les embûches, les épreuves, mais surtout les doutes. Le cheminement de la vie est sinueux et parfois escarpé. Chacun peut y trouver sa route et triompher des obstacles. L'auteure offre aux lecteurs un livre qui les aide à mettre en action des acquis personnels qui souvent demeurent rangés dans le tiroir de l'abstrait et théorique. Elle souligne que grâce à ce que nous possédons comme outils intérieurs, on peut découvrir que tout est possible. Elle décline différents thèmes auxquels nous sommes confrontés : enfance, égo, Dieu, peur, jugement, culpabilité, colère, haine, honte, attaque et défense, contrôle, lâcher-prise, pardon, tourner la page, guérison, affirmation, estime de soi, savoir ce que l'on veut, pouvoir de l'intention, abondance, donner et recevoir, foi, prière, méditation, rêves, moment présent, pistes de salut, amour, amitié, gratitude et s'éveiller au choix non dépourvu d'amour, concept de transcendance divine. L'auteure est Québécoise. Elle a dédié sa vie aux autres pour les aider et les comprendre. La méditation occupe une grande place dans sa vie. Ce témoignage de vie est son premier livre, un livre de dépassement de l'ego pour exister dans les choix conscients dont chacun possède la clé, un ouvrage fécond pour l'esprit et le bien-être.

05/2023

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Cinéma

Sous tant de paupières. Bergman avant la mondialisation des écrans

Sous tant de paupières qui ne sont plus une magique exaltation de la pure contradiction de la rose ni la volupté de n'être le sommeil de personne, mais plutôt le joint visible derrière la caisse des salles obscures du monde entier qui vendent, fort chères, des images de nulle part et de partout, répétitives, le spectacle continue. Désireuses, au départ, d'éveiller peut-être l'esprit du spectateur, elles abrutissent à coup sûr, maintenant, les foules conditionnées par le marketing de compagnies internationales déterminées à supprimer la nature et la civilisation pour enrichir leurs bilans. Marée noire de la conscience universelle, une telle mondialisation détruit à l'ordinateur sophistiqué ce qu'autrefois les humains constituaient bien ou mal en valeurs, pour ne récolter que l'argent, système transcendant qui n'aboutit, évidemment, qu'à l'argent. Tout le reste ne sera, dès lors, que le tableau des performances idéalisées et sponsorisées, culturelles ou sportives, emblèmes de la transformation des sociétés post-modemes. Le rêve commun, auparavant, fabriqué par la technologie et déposé photographiquement sur la pellicule, offrait aux auteurs, pauvres ou disposant de studios faramineux, le choix des instants privilégiés de l'époque afin d'exprimer au mieux ce qu'ils voulaient dire, malgré de considérables facteurs commerciaux redoutables et, néanmoins, détournables. Après la fin de la Deuxième Guerre mondiale, en sept décennies consacrées à la conservation, illégale souvent, des films officiellement voués au pilon et à l'appréciation personnelle de leurs qualités ou de leurs défauts, j'ai vécu le cinéma comme un art véritable qui me portait vers les livres, la peinture et les autres écritures susceptibles d'améliorer ma compréhension de la vie. Or, depuis la mort d'Ingmar Bergman et celle de Michelangelo Antonioni pendant l'été 2007, puis du montage prodigieux d'Histoire(s) du cinéma de Jean-Luc Godard, la rétrospection émouvante s'enflamma tandis que l'avenir parut s'éteindre à l'ombre d'Internet. La situation multiplia, par bonheur, la quantité des pays producteurs cités en désordre ici avec une insistance sur les thèmes abordés qui discutent la tonalité permanente de la servilité nourrie par les astuces de la publicité, du faux bonheur et du mensonge médiatique. A travers de petites ouvertures, néanmoins, qui s'efforcent de clamer ce que les peuples refusent d'entendre et qui butent devant la télévision massive et l'énorme flux iconographique aux méthodes pavloviennes, des cris et des chuchotements parviennent encore jusqu'au solitaire citoyen de même que chez Lévi-Strauss après les pages de Tristes Tropiques (titre exact de notre planète funeste) " dans le clin d'oeil alourdi de patience, de sérénité et de pardon réciproque qu'une entente involontaire permet parfois d'échanger avec un chat ".

11/2010

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Théâtre

L'Echange

Le 2 avril 1893, Paul Claudel débarque à New York où il vient d’être nommé en tant que vice-consul au Consulat Général de France. C’est son premier poste à l’étranger. Il a vingt-quatre ans. Sitôt arrivé aux Etats-Unis, il déclare y avoir « ramassé des idées » pour sa « dramaturgie de l’or ». L’Echange, achevé à Boston en juillet 1894, sera donc le fruit de ses découvertes et de ses réflexions lors de son séjour aux Etats-Unis : un drame américain, nourri des expériences et des lectures effectuées à New York, inaugurant une nouvelle esthétique et illustrant les tentations, les méditations et les aspirations d’un jeune homme au moment de son premier exil. Deux couples, un lieu, une journée : Claudel se flattait justement, dans sa lettre à Maurice Pottecher du 29 septembre 1893, d’avoir « observé les trois unités de temps, de lieu et d’action », et de s’en être tenu à « quatre personnages en tout, deux hommes, deux femmes ». Le quatuor de L’Echange est aussi l’expression des divers visages et des multiples aspirations de l’auteur : « C’est moi-même qui suis tous les personnages », écrivait Claudel. Il y en a quatre : « l’actrice, l’épouse délaissée, le jeune sauvage et le négociant calculateur ». « L’intérêt d’un drame doit dépasser l’anecdote qu’il raconte », affirmait Claudel à la veille de la création de L’Echange en décembre 1913. La pièce est assurément bien plus riche de sens que ne le laisserait supposer la minceur de son argument, cet échange entre couples. A travers et par-delà le scénario traditionnel de la « double inconstance », elle exprime en effet les multiples aspects de l’expérience et de la réflexion de Claudel au moment de son premier éloignement. Historiquement et géographiquement implanté dans un décor matériel et social précis, le drame est d’abord le fruit de la découverte d’un « nouveau monde », avec ses spécificités morales, économiques et même ethniques. C’est aussi l’expression des sentiments contrastés du jeune homme, en proie simultanément à la mélancolie de l’exil, aux tentations de la liberté, aux exigences de la religion. C’est une méditation sur les femmes et l’argent, sur les souffrances de l’amour, les vertus du mariage et les valeurs de la vie. Plus tard, l’auteur demandera « pardon pour la raideur des silhouettes, la brutalité des couleurs et le sans-gêne de l’apprenti dramaturge ». Mais ce sont là précisément les traits originaux de cet Echange où la stylisation de la dramaturgie ne fait que mieux mettre en valeur la fermeté de la pensée et l’éclat de la poésie.

06/2011

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Poésie

Encore une Fois

Dans "Encore une fois", tout commence par le désir de quelqu'un de précis, de connu. L'aimante décrit l'être aimé avec des termes qui évoquent le contact, le toucher, le baiser ; elle s'adresse à l'homme qu'elle aime de toutes les façons possibles. L'essentiel de cet événement se déroule la nuit puisque c'est un moment sans contrôle, sans mensonge. Toutes mes émotions sont mon chemin, puisqu'elle c'est moi... Il faudra bien que tu le saches un jour. Alors j'avance avec mes rêves sur le chemin des pierres, là où certains partent en pèlerinage. Il y a tellement de puissance du spirituel au charnel. Alors les oiseaux me surprennent en train de chanter. Ce temps là, c'est la note bleue de Chopin. L'instant qui transcende tout cet amour : je sais que tu m'aimes sinon je ne t'aimerais pas autant... Et c'est dans la mémoire de ces nuits que je recherche le temps perdu à ne pas avoir dit oui quand tu m'attendais et me voulais dans tes bras. Aujourd'hui je te demande pardon, car tu es mon premier matin. Tu es un roi, tu es une merveille. A côté de toi, le soleil s'efface et tu deviens à toi seul les rayons de lumière et de chaleur. Lorsque je te vois, j'entends le chant de la terre, et l'harmonie, le calme montent en moi comme une jouissance. Merci. Ces instants là je peux te les raconter... Il était une fois la lumière, il était une fois ta vie qui s'est juxtaposée à la mienne. Il était une fois le respect, il était une fois D. et moi, il y aura encore une fois toute l'éternité : absolument rien ne nous séparera, et notre amour sera raconté aux enfants comme un nouveau conte de fées. En t'aimant, je grandis, je découvre la force. C'est tout de toi qui pénètre en moi en t'apprivoisant du bout des doigts : tu ne marches pas, tu danses, tu ne parles pas, tu chantes, tu ne vis pas tu exultes. Cette allégresse, cette gaieté, ta force s'enroule autour de toi comme le lierre à un chêne, et pourtant tu n'as rien demandé... , c'est encore une fois l'oeuvre de la licorne. Je demande autour de moi d'où vient le vent contre ton armure, et pourquoi te raconte-t'il tous les secrets de l'immensité. Je n'ai qu'à me coucher au pied de ta voix et... je suis heureuse. Puisque tu es lumière, douceur et intelligence et je t'aime.

06/2020

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Sciences historiques

Les lettres de rémission du duc de Lorraine René II (1473-1508)

Les rois et les princes souverains d'autrefois, tel le duc de Lorraine, avaient le droit de punir et disposaient parallèlement du pouvoir de pardonner, ce droit de grâce dont ont hérité les présidents des républiques modernes. A la fin du Moyen Age, pour manifester l'octroi de la grâce, la coutume est de rédiger un acte solennel, écrit sur parchemin et scellé, qu'on appelle une " lettre de rémission ", destiné à notifier le pardon à son bénéficiaire et aussi à en informer l'administration comme le public.Les lettres de rémission des ducs de Lorraine sont conservées aux Archives départementales de Meurthe-et-Moselle depuis le règne de René II (1473-1508) sous forme de copies insérées dans des registres de la chancellerie ducale ; les actes originaux malheureusement font défaut. La présente édition contient 321 documents issus de ces registres et seulement trois originaux retrouvés ; ils émanent pour la plupart du duc lui-même, mais aussi de la duchesse (19) ; un seul provient de leur fils, Antoine. L'ensemble de ces lettres ne couvre pas toute la Lorraine actuelle, il manque évidemment les cités épiscopales qui sont souveraines, mais aussi la Lorraine allemande qui devait posséder une chancellerie à part. Les difficultés du début du règne de René II (guerres de Bourgogne, etc.) expliquent aussi l'inégale répartition chronologique, les deux-tiers des lettres se situant après 1490.Outre la transcription des 324 textes rédigés en moyen français – mais sans particularisme linguistique régional manifeste – suivie d'un index des noms propres et d'un glossaire des mots médiévaux, l'édition détaille la présentation des documents et leur contenu. La lettre de rémission est une charte qui obéit à des règles diplomatiques ; elle est dotée d'une titulature qui identifie l'auteur et précise ses titres et qualités, d'un exposé qui décrit les faits et les motifs de la demande de rémission, d'un dispositif qui contient la formule de grâce assortie ou non de considérations générales et particulières, d'un protocole final qui mentionne les différents personnages de l'administration et de l'entourage du duc qui l'ont aidé à prendre la décision de gracier. Ce corpus de documents apporte des informations sur la criminalité et la délinquance en Lorraine à la fin du Moyen Age et fournit des détails inappréciables sur les comportements sociaux et la vie quotidienne dans les petites villes et les villages à cette époque. Il renseigne plus encore sur l'administration ducale, ses mécanismes et ses rouages ainsi que sur la formulation et la perception de l'idéologie du pouvoir absolu du prince, admirablement véhiculées par ce genre de document.L'édition des lettres de rémission comble un vide dans la mise à disposition des chercheurs et du public de textes lorrains de la fin du Moyen Age. Elle a été une oeuvre collective menée au sein de l'ARTEM (Atelier de Recherche sur les TExtes Médiévaux), équipe de l'Université Nancy2 associée au CNRS, qui a réuni des historiens, des linguistes et des philologues et dont le Centre de médiévistique Jean-Schneider a pris la suite.

09/2013

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Histoire du judaïsme

Judaïsme, islam et modernités

Ce recueil est un ouvrage inédit de Yakov Rabkin. Certains chapitres reprennent en les adaptant les propos de diverses études et articles qu'il a consacrés au fil des ans au rapport entre le judaïsme et l'islam ainsi qu'à celui du judaïsme et des sciences et de la politique dans le monde contemporain. Cet ouvrage est le fruit de plusieurs années de travail et d'échanges. C'est le premier livre d'une série de deux volumes sur le judaïsme en préparation, le second portera plus particulièrement sur le détournement du judaïsme à des fins politiques et ses conséquences. Ce premier volume est articulé en trois parties : une première qui forme une introduction au judaïsme et à ses aspects ; elle synthétise les éléments essentiels du travail de Yakov Rabkin sur la question qu'elle agrémente et complète du récit d'un de ses voyages. Rabkin y souligne les principes qui sous-tendent la religion judaïque et y développe aussi quelques-uns des grands thèmes de celle-ci (la honte, le pardon, etc.). La seconde partie porte sur les relations et les liens existant depuis les origines entre le judaïsme et l'islam ; elle rappelle les rapprochements qui ont existé dans le passé et jusqu'au début du siècle dernier entre ces deux cultures et illustre, là encore à travers un récit d'un de ses voyages, comment ils demeurent vivaces, y compris dans un pays réputé antisémite tel que l'Iran. En prenant le contrepied d'une image souvent répandue dans les médias, il développe un discours de paix et de tolérance qui est plus que jamais bienvenu par les temps présents. La troisième partie porte sur la relation entre le judaïsme et quelques-unes des facettes de la modernité : sciences et technologies mais aussi politique et montre comment, selon le courant auquel on se référera, on se rapprochera ou s'éloignera de la science. Ou encore comment le religieux a été détourné à des fins politiques par le mouvement sioniste. Les études qui composent le présent recueil développent une approche historique qui se garde de la polémique tout en demeurant critique. Son analyse met en relief l'instrumentalisation des drames historiques à des finalités politiques dans le prolongement de son essai précédent, Au nom de la Torah. Dans son ensemble, ce recueil constitue une synthèse du travail de Yakov Rabkin sur le judaïsme ; en tant que tel, il constitue un ouvrage de première importance aussi bien en ce qui concerne la spiritualité judaïque que l'histoire de son instrumentalisation. Yakov Rabkin nourrit ses études de sa connaissance directe des cultures judaïques et islamiques dans une perspective de rapprochement intellectuel (il a séjourné aussi bien en Israël qu'en Iran après la révolution ou dans le Maghreb). Son analyse fait autorité aussi bien auprès d'intellectuels anglosaxons tels que Noam Chomsky que de penseurs français tels qu'Edgar Morin (pour ne citer qu'eux). Son travail se double d'une autre préoccupation, pédagogique, visant à produire un texte qui ne soit pas réservé aux seuls spécialistes mais constitue une base de réflexion permettant au lecteur non spécialiste ou au simple croyant de pouvoir comprendre certaines implications politiques de réalités théologiques et juridiques au coeur du judaïsme dont le lecteur a trop souvent une approche approximative et caricaturale à travers les médias et que ces études permettent de considérer différemment. Comme dans tous les ouvrages essentiels, l'ensemble révèle à chaque page de nouveaux prolongements et chaque chapitre est une invitation à approfondir son approche et affiner son regard dans une ouverture intellectuelle enrichissante et stimulante orientée vers une perspective d'échanges, de dialogue et de tolérance avec l'autre, qu'on partage ou non ses idées ou ses croyances. Ce qui n'est pas la moindre des utilités de ce livre.

03/2022

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Théâtre

Les deux bourreaux ; Fando et Lis ; Lulù ; Ne donnez pas de pommes aux vaches ; Aristides ; De souffle et d'oubli

Dans ce volume, nous sommes heureux d'accueillir deux textes de Fernando Arrabal, notre auteur invité qu'on retrouvera dans un prochain volume et de vous faire découvrir des écritures et des thèmes à la fois neufs et militants pour lesquels le théâtre et la dérision sont le lieu idéal. La pièce autobiographique de Fernando Arrabal, les Deux Bourreaux nous plonge dans l'univers concentrationnaire contemporain. L'Etat policier s'est installé dans tous les domiciles. Françoise est sa complice ; elle a dénoncé son mari. Maurice, l'un des deux fils, l'accuse. L'élimination brutale du Père aliène le fils qui, privé de la force morale que lui donnait son identification à cette figure idéale, n'a plus le courage nécessaire pour devenir un adulte, un homme libre. A la fin, il rejoint son frère dans l'obéissance respectueuse de l'ordre, représenté par la mère, à qui il demande pardon. Fando et Lis contient l'absurde et la férocité que l'on retrouve dans l'oeuvre de Fernando Arrabal, l'un de nos plus grands auteurs contemporains. Lis, la femme à la voiture d'enfant et Fando, l'homme qui la conduit croisent sur la route trois hommes un peu étranges en route pour la même quête :Tai, ville extraordinaire, paradis terrestre resté inaccessible. Mais leur voyage les ramène toujours au même endroit ... En chemin, on découvre leur univers où se mêlent naïveté et cruauté, émerveillement et sadisme. En quête d'un monde meilleur, ils avancent entre rêve et cauchemar. Vision surréaliste de la nature humaine où l'innocence côtoie la violence, où la beauté émerge de la brutalité, ce spectacle est une incursion poétique dans l'inconscient. Lulù d'Ana Harcha Cortés nous vient du Chili et a été découverte par Le Théâtre des Chimères de Biarritz. " Elle" parle, déroule des moments de vie qu'elle organise comme des plages musicales. Sorte de mélopée sur laquelle se règlerait la respiration, ou qui la réglerait. Une grande économie de ponctuation confère de la fluidité à des récits originaux, inattendus, sans liens apparents les uns avec les autres. Et, une belle langue, directe et rythmée. Avec Ne donnez pas de pommes aux vaches de Bernard Da costa, on retrouve une écriture toujours corrosive et tendre dans deux " comi-drames " où un univers bousculé est ponctué par la présence d'un spectateur privilégié, le patron du café tabac ; il est un peu l'oeil de la " France profonde ", et assure, le lien entre les divers épisodes. Musique et lumière jouent aussi leur propre partition. Aristides de Béatrice Hammer se passe de nos jours : deux colocataires (Blanche, une romancière, et Arnaud, un comédien) traversent des difficultés dans leur métier. Arnaud suggère à Blanche de s'essayer à l'écriture dramatique, en concevant une pièce dans laquelle il jouerait le rôle d'Aristides de Sousa Mendes, ce consul du Portugal à Bordeaux qui a sauvé 35 000 personnes en désobéissant aux ordres de Salazar. Blanche, trouvant l'idée trop convenue, refuse. Un peu plus tard, un personnage habillé à l'ancienne, qui ressemble étrangement au Consul, lui rend visite. Il lui demande de l'aider à recouvrer la mémoire... De souffle et d'oubli de Sophie Thomas est la chronique d'une " après catastrophe " peut-être plus proche de nous qu'on ne le pense... Rodéric, seigneur déchu et colérique, sa maîtresse Zénobie et le fidèle Fernand, vivent reclus dans un domaine cerné par des ombres. Suspendu au souffle de l'invisible petite Lili, la fille de Rodéric, chacun tente de survivre dans ce no man's land, habité par le souvenir de jours plus fastes... Jusqu'à ce qu'un étranger se présente à la porte.

02/2010