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Littérature française

Roma/Roman

Héroïne d'un film unique et néanmoins mythique, Ariane est invitée à Rome pour célébrer dans une demeure de prestige le vingtième anniversaire de ce chef-d'oeuvre cinématographique. Angoissée à l'idée d'entrevoir dans les veux de son partenaire d'antan l'ombre de l'âge sur son propre visage, cette femme rayonnante de beauté se retrouve soudain projetée au coeur de la ville antique. Jim, son amant à l'écran, a lui aussi quitté sans regret cet univers du paraître. Quant à Adrien, réalisateur vieillissant de ce fameux film culte, il ambitionne de replonger ses comédiens dans le scénario amoureux qu'il a immortalisé à l'écran. Trois personnages pour un jeu ambigu avec le temps, l'image et la mémoire - mais c'est compter sans l'emprise de Rome, dont l'éblouissante présence va les livrer à l'enchantement, au sortilège et au génie du lieu.

02/2013

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Histoire internationale

Ma part d'Afrique. Récit

On n'a pas tous les jours... 50 ans et la chance de retrouver pour un soir d'anniversaire, autour d'une table digne d'un Brillat Savarin qui serait cette fois camerounais, les amis que vingt-cinq années d'Afrique, au Tchad, au Cameroun, vous ont donnés. Le Masa d'adoption qu'est José Luis Ferrer narre avec un rare bonheur - et entre les plats, si l'on ose dire ! - ses premières années de vie missionnaire sur les rives du Chari et du Logone, aux portes de N'Djamena. Années heureuses où le jeune jésuite espagnol découvre un monde dont il ne sait rien et qui l'adopte comme l'un des siens tant il met de passion et d'amitié à en partager la vie, les joies, les douleurs. Années difficiles aussi car la guerre civile qui déchire le Tchad pendant tant d'années n'épargne ni lui ni ses amis. Et lorsqu'il faut tenter de répondre au jour le jour aux besoins essentiels d'une population malmenée, à Moundou et ailleurs, J.L. Ferrer est là, au milieu de ceux qui sont vraiment devenus les siens, dans des tâches de formation et de développement. Aujourd'hui il vit à Yaoundé dont il a, avec une curiosité jamais satisfaite, découvert les quartiers, la vie quotidienne. Que le lecteur en juge impartialement : lui et ses amis, ont bien mérité ce plantureux dîner d'anniversaire !

01/2000

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Littérature française

Afrique et autres récits

En Afrique, j'étais de plain-pied avec les choses et les êtres. Je connaissais intimement tel rocher, je me courbais avec la colline qui surplombait la maison, j'étais les yeux profonds du chien familier, je me dissolvais avec le nuage, à l'aube, dans la clarté montante du jour. Le soleil lui-même était issu de ma poitrine et je connaissais d'avance la splendeur de sa course qui s'achevait en moi. Quant à la terre, verte et rouge, immense et souple, elle ne faisait qu'un avec mon pied nu et chacun de mes pas renouvelait notre alliance. Ainsi, arpentant telle piste, j'en déchiffrais la large écriture faite de bosses, de trous, de cailloux épars et de branches, de mes seuls pieds amoureusement savants.

06/2013

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Littérature étrangère

Récits, romans, journaux

Ce livre permet de suivre, à travers un choix de textes, les étapes principales de la création, renouvelée jusqu'au bout, de Franz Kafka, et ainsi de mieux se repérer dans son œuvre.

04/2000

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Pléiades

Romans et récits

Rassembler, pour la première fois, les ouvres narratives de Bataille en un volume, c'est leur donner une nouvelle chance d'exercer toute leur force - de scandale, de libération, de désorientation. Mais ranger, avec ce que cela suppose d'ordre et de clarté, les écrits de Bataille dans des catégories « conventionnelles » n'est pas un exercice innocent. Ses textes échappent aux genres traditionnels. Bataille, pourtant, emploie lui-même ces termes, roman, récit, et il s'interroge en ouverture du Bleu du ciel sur « ce qu'un roman peut être ». Il y définit la fiction par ses fonctions : exprimer la rage de l'auteur, faire franchir au lecteur les « limites imposées par les conventions », dire l'excès, provoquer la transe. Chaque roman, chaque récit de Bataille est « un don de fièvre » (Ma mère). Ces romans et récits - érotiques, bien sûr, mais « il n'y a pas de mur entre érotisme et mystique » (Sur Nietzsche) -, sont ici « au complet ». Quand il existe plusieurs versions d'une même ouvre, on trouve en appendice au texte définitif la version originelle : notamment celle de l'Histoire de l'oil publiée en 1928, ou celle, manuscrite et inédite, du Bleu du ciel de 1935. Le projet Divinus Deus, vaste ensemble inachevé, a été réexaminé. Au corpus, enfin, s'ajoutent trois récits de jeunesse inédits. Et les illustrations d'André Masson, Pierre Klossowski et Hans Bellmer sont reproduites dans le texte lui-même, ou dans ses appendices.

11/2004

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Littérature française

Romans et récits

Les Choses Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour ? Un homme qui dort La Disparition Les Revenentes La Vie mode d'emploi Un cabinet d'amateur Le Voyage d'hiver

04/2002

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Littérature étrangère

Romans et récits autobiographiques

Jack London : 1876-1916. Quarante années de vie remplies par une cinquantaine de volumes, des pièces de théâtre, des poèmes, des articles et reportages, des discours enflammés pour la cause du socialisme. Une vie brève et dense à laquelle il mit fin lui-même comme l'avait déjà fait le héros de son roman autobiographique, Martin Eden. Jack London est mort dans son ranch de Glen Ellen, à quelques heures de cheval de sa ville natale, San Francisco. Il n'avait cessé de parcourir le monde, la société, la vie dans tous les sens possibles : marin et chasseur de phoques, chômeur et vagabond du rail à travers les États-Unis et le Canada, clochard dans les bas-fonds de Londres, boxeur, chauffeur dans une centrale thermique, repasseur dans une teinturerie pour payer ses inscriptions à l'université, mineur au Klondike pendant la ruée vers l'or de 1898, ou encore correspondant de guerre en Corée et au Mexique... Sa vie mouvementée a été dominée par la nécessité de se mettre en scène dans une série de rôles inspirés par la réalité d'une naissance illégitime, d'une enfance malheureuse, et l'emportement de passions précoces : pour les livres, l'aventure et la réussite, mais aussi pour la cause du peuple qui détermine son adhésion au Socialist Labor Party, dont il se voudra le porte-parole jusqu'à la veille de sa mort.

02/2010

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Littérature française

Schproum. Roman avorté et récit de mon mal

En janvier 2012, alors qu'il travaille à un nouveau roman, Jean-Yves Cendrey se voit soudain affecté de troubles physiques aussi intenses que persistants qui l'obligent à abandonner l'ouvrage en cours. Tandis que les médecins demeurent impuissants à délivrer un diagnostic, l'écrivain, incarcéré dans un corps souffrant inédit, affronte l'angoisse de se voir irrémédiablement glisser vers le néant. Mais, au terme de maintes épreuves, il débusque son invisible agresseur, lequel n'est autre que notre univers saturé d'ondes électromagnétiques. Contraint d'assumer son nouveau statut de "sujet électrosensible", il rejoint ainsi la cohorte de ces sacrifiés dont la pathologie fait l'objet, de la part de nos sociétés, d'un persévérant déni. Récit tétanisant d'une année de confiscation d'existence dans la vie d'un individu, ce témoignage d'intervention et de combat où Jean-Yves Cendrey convoque avec éclat la littérature enfin reconquise donne à comprendre, de l'intérieur, la nature profonde de la potentielle catastrophe sanitaire que favorise la complaisance des pouvoirs publics envers le lobby des ondes. Et révèle l'exorbitant tribut payé à la modernité et à la loi du profit par d'embarrassants patients chez qui s'incarne la nouvelle forme de maltraitance qui menace le corps collectif de la communauté humaine.

10/2013

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Castor poche junior

Le roman de Renart (récits choisis)

"Renart ne peut pas s'empêcher de nuire aux autres en leur jouant des tours pendables. C'est plus fort que lui ! Il s'en prend même à ceux, pourtant rares, qui le défendent et sont ses amis." Trahisons, mensonges, mauvais tours : voici les principales occupations de Renart, qui ne recule devant rien pour parvenir à ses fins. Mais le rusé se fait parfois prendre à son tour : son oncle Isengrin, le loup redouté n'entend pas se laisser faire... Ces deux-là vont se livrer bataille au prix des plus vives cruautés et des plus fines ruses ! Plus des informations à découvrir à la fin du livre.

02/2021

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Pléiades

Romans et récits. Tome 2

Kessel est difficile à situer dans le paysage littéraire. On l'y prenait parfois pour un intrus. A la NRF, Gaston Gallimard crut très tôt en lui, tandis que Gide (qui changerait d'avis) et Paulhan avaient, comme on dit, "des réserves" . Peut-être n'était-il à leurs yeux qu'un reporter écrivant des romans, avec une circonstance aggravante : le succès. Alors romancier ou reporter ? Un pur romancier ? un authentique reporter ? La question, à vrai dire, ne se pose pas en ces termes. Cette édition ne fait pas acception de "métiers" ni d'ailleurs de genres littéraires. Elle juxtapose dans l'ordre chronologique des ouvrages relevant, à des degrés divers, de la fiction, du récit, du reportage ou de ce que Kessel aimait à nommer documentaire - un mot encore neuf dans les années 1920 et qu'il donna pour titre à la première partie de Vent de sable. Elle bénéficie d'autre part d'un fait nouveau : les manuscrits de Kessel sont désormais accessibles. Ces deux volumes en reproduisent de nombreux éléments - dont le scénario inédit du Bataillon du ciel - et les exploitent pour cerner ce qui fait la spécificité de l'oeuvre. Le "système Kessel" , on croit le connaître : courir le monde, faire provision de "choses vues" , livrer des reportages à la presse, en tirer (selon des modalités variables) un récit, puis publier un roman qui utilise (dans des proportions tout aussi variables) ces reportages et ce récit. Mais les apparences sont trompeuses : Le Lion (roman "kényan" de 1958), par exemple, aurait été conçu avant que ne soit achevé La Piste fauve (récit, kényan lui aussi, de 1954). L'oeuvre ne décrit pas une trajectoire systématique qui mènerait du réel (terrain du reporter) à la fiction (ou littérature). Chez l'auteur de Makhno et sa juive, la réalité n'est jamais chimiquement pure. Kessel pourrait bien être un précurseur de ce qu'on appelle aujourd'hui en bon français la creative non fiction. L'aventure, l'événement, tel homme rencontré, telle situation vécue possèdent pour lui un potentiel poétique ou romanesque qui fait d'eux des objets pour l'imagination. Pour le dire à la manière de Malraux, le réel est une musique sur laquelle nous sommes contraints de danser. Mais Kessel le trouve insuffisant. Comme Malraux lui-même, comme Cendrars, Saint-Exupéry et bientôt Gary, il est de ceux qui offrent à la réalité des prolongements puisés dans l'imaginaire. Ce faisant, il place son oeuvre - et ses aviateurs, ses Russes blancs, ses guerriers masaï, ses cavaliers afghans - aux confins "du réel, du rêve, de l'errance et de l'histoire" (Malraux encore). Il la rend transfrontalière, se rend lui-même inclassable et fait de l'aventure un mythe moderne. Sans doute respire-t-il "l'air du temps" , qui est aussi le nom d'une collection à laquelle il donna des livres ; mais il sait s'en abstraire et atteindre à l'essentiel. Ecrite en un siècle qui menaça de mille manières l'espèce humaine, toute son oeuvre peut être lue

06/2020

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Pléiades

Romans et récits. Tome 1

Kessel est difficile à situer dans le paysage littéraire. On l'y prenait parfois pour un intrus. A la NRF, Gaston Gallimard crut très tôt en lui, tandis que Gide (qui changerait d'avis) et Paulhan avaient, comme on dit, "des réserves" . Peut-être n'était-il à leurs yeux qu'un reporter écrivant des romans, avec une circonstance aggravante : le succès. Alors romancier ou reporter ? Un pur romancier ? un authentique reporter ? La question, à vrai dire, ne se pose pas en ces termes. Cette édition ne fait pas acception de "métiers" ni d'ailleurs de genres littéraires. Elle juxtapose dans l'ordre chronologique des ouvrages relevant, à des degrés divers, de la fiction, du récit, du reportage ou de ce que Kessel aimait à nommer documentaire - un mot encore neuf dans les années 1920 et qu'il donna pour titre à la première partie de Vent de sable. Elle bénéficie d'autre part d'un fait nouveau : les manuscrits de Kessel sont désormais accessibles. Ces deux volumes en reproduisent de nombreux éléments - dont le scénario inédit du Bataillon du ciel - et les exploitent pour cerner ce qui fait la spécificité de l'oeuvre. Le "système Kessel" , on croit le connaître : courir le monde, faire provision de "choses vues" , livrer des reportages à la presse, en tirer (selon des modalités variables) un récit, puis publier un roman qui utilise (dans des proportions tout aussi variables) ces reportages et ce récit. Mais les apparences sont trompeuses : Le Lion (roman "kényan" de 1958), par exemple, aurait été conçu avant que ne soit achevé La Piste fauve (récit, kényan lui aussi, de 1954). L'oeuvre ne décrit pas une trajectoire systématique qui mènerait du réel (terrain du reporter) à la fiction (ou littérature). Chez l'auteur de Makhno et sa juive, la réalité n'est jamais chimiquement pure. Kessel pourrait bien être un précurseur de ce qu'on appelle aujourd'hui en bon français la creative non fiction. L'aventure, l'événement, tel homme rencontré, telle situation vécue possèdent pour lui un potentiel poétique ou romanesque qui fait d'eux des objets pour l'imagination. Pour le dire à la manière de Malraux, le réel est une musique sur laquelle nous sommes contraints de danser. Mais Kessel le trouve insuffisant. Comme Malraux lui-même, comme Cendrars, Saint-Exupéry et bientôt Gary, il est de ceux qui offrent à la réalité des prolongements puisés dans l'imaginaire. Ce faisant, il place son oeuvre - et ses aviateurs, ses Russes blancs, ses guerriers masaï, ses cavaliers afghans - aux confins "du réel, du rêve, de l'errance et de l'histoire" (Malraux encore). Il la rend transfrontalière, se rend lui-même inclassable et fait de l'aventure un mythe moderne. Sans doute respire-t-il "l'air du temps" , qui est aussi le nom d'une collection à laquelle il donna des livres ; mais il sait s'en abstraire et atteindre à l'essentiel. Ecrite en un siècle qui menaça de mille manières l'espèce humaine, toute son oeuvre peut être lue

06/2020

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Littérature française

Légendes du je, récits, romans

"... Le roman et la vie se confondent, ma vie est une Narration tantôt vécue tantôt imaginée et si un journal américain m'a donné le nom de "collectionneur d'âmes", c'est que je ne cesse de faire mon plein de je innombrables, par tous les pores de ma peau. ". . Romain Gary, La nuit sera calme, 1974. "Malheureusement, Madame Rosa subissait des modifications, à cause des lois de la nature qui s'attaquait à elle de tous les côtés, les jambes, les yeux, les organes tels que le coeur, le foie, les artères et tout ce qu'on peut trouver chez des personnes très usagées. Et comme elle n'avait pas d'ascenseur, il lui arrivait de tomber en panne entre les étages et on était tous obligés de descendre et de la pousser, même Banania qui commençait à s'éveiller à la vie et à sentir qu'il avait intérêt à défendre son bifteck". Emile Ajar, La Vie devant soi, 1975.

11/2022

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Littérature française

Romans, récits, souvenirs - Tome 1

" Quand j'étais petite, une grande sagesse précoce m'envoya, au plus beau de mes joies, plusieurs avertissements mélancoliques, d'une amertume savoureuse au-dessus de mon âge. Elle me dit... Vous pensez à une belle dame en blanc avec un diadème, qui m'apparut parmi l'obscur feuillage du vieux noyer ? Pas du tout ! C'était simplement, banalement, la " voix secrète ", une immobilisation presque douloureuse de ma pensée, de tout mon petit animal bien portant, excité et repu, une porte entrouverte qui pour les enfants de mon âge demeure d'habitude fermée... Elle me disait : " Vois, arrête-toi, cet instant est beau ! Y a-t-il ailleurs, dans toute ta vie qui se précipite, un soleil aussi blond, un lilas aussi bleu à force d'être mauve, un livre aussi passionnant, un fruit aussi ruisselant de parfums sucrés, un lit aussi frais de draps rudes et blancs ? Reverras-tu plus belle la forme de ces collines ? Combien de temps seras-tu encore cette enfant ivre de sa seule vie, du seul battement de ses heureuses artères ? Tout est si frais en toi que tu ne songes pas que tu as des membres, des dents, des yeux, une bouche douce et périssable. Où ressentiras-tu la première piqûre, la première déchéance ? ... Oh ! souhaite d'arrêter le temps, souhaite de demeurer encore un peu pareille à toi-même : ne grandis pas, ne pense pas, ne souffre pas ! Souhaite cela si fort qu'un dieu, quelque part, s'en émeuve et t'exauce ! ... " Colette, La Retraite sentimentale (1907) Cette édition des oeuvres de Colette comprend trois volumes de Bouquins " La collection ". Le tome 2, Romans, récits, souvenirs (1900-1919), contient : Chéri - La Chambre éclairée - Le Voyage égoïste - La Maison de Claudine - Le Blé en herbe - La Femme cachée - Aventures quotidiennes - La Fin de Chéri - La Naissance du jour - La Seconde - Sido - Douze dialogues de bêtes - Le Pur et l'Impur - Prisons et Paradis - La Chatte - Duo - Mes apprentissages - Bella-Vista - Le Toutounier - Chambre d'hôtel. Le tome 3, Romans, récits, souvenirs (1941-1949). Critique dramatique (1934-1938), contient : Journal à rebours - Julie de Carneilhan - De ma fenêtre - Le Képi - Trois... six... neuf... - Gigi - Belles saisons - L'Etoile Vesper - Pour un herbier - Le Fanal bleu - Autres bêtes - En pays connu - La Jumelle noire.

04/2023

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Littérature russe

Oeuvres. Romans, récits et nouvelles

Des Russes de toutes les classes sociales et de tous les âges, des paysans et des étudiants, des hauts fonctionnaires et des terroristes, des prêtres et des adolescents révoltés, des condamnés à morts et des enfants, des voleurs et des malades... Les récits de Léonid Andreïev dessinent d'abord une fresque vaste et vivante de la société russe à la veille de la Première Guerre mondiale. A cette première veine réaliste de l'oeuvre, celle de "? Bargamot et Garaska ? " par exemple, vient s'ajouter une autre veine, plus allégorique. C'est celle de "? La pensée ? " ou du "? Rire rouge ? ", un texte halluciné et prémonitoire sur la folie sanglante des guerres que va connaître le XXème siècle. Mais qu'il parle de sujets tragiques ou bien qu'il décrive les réactions d'un petit citadin rencontrant la nature pour la première fois, d'un chien abandonné ou d'adolescents confrontés à des choix éthiques, une même révolte, un même sens de l'injustice, une passion pour l'humain traverse cette oeuvre hors-norme.

11/2023

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Littérature anglo-saxonne

Romans et récits (1979-1991)

"Tu tires des récits de tes vices, tu rêves des doubles pour tes démons" : c'est ainsi que Nathan Zuckerman, la créature de papier de Philip Roth, décrit son entreprise d'écriture dans La Leçon d'anatomie. Apparu sous la plume de l'écrivain Peter Tarnopol dans Ma vie d'homme (1974), ce double assumé du fictif Tarnopol et de Roth, lequel les invente tous deux en vertu d'un processus de création fait de reflets et de répliques, prend pour ainsi dire vie dans le premier cycle romanesque qui lui est consacré, Zuckerman enchaîné. Cette série de romans - une trilogie et son épilogue - offre à Roth l'occasion d'exposer les métamorphoses de la subjectivité. Elle met en scène quatre moments-clefs de la carrière de Zuckerman : la relation de l'aspirant écrivain avec son mentor (L'Ecrivain fantôme, 1979) ; le romancier devenu une célébrité et la victime de son succès (Zuckerman délivré, 1981) ; l'homme souffrant de douleurs mystérieuses en pleine crise de la quarantaine, rattrapé à la fois par la complexité de sa vie amoureuse et sexuelle et par la mort de ses parents (La Leçon d'anatomie, 1983) ; l'homme de lettres privilégié face aux intellectuels de l'Europe de l'Est communiste (L'Orgie de Prague, 1985). On retrouvera Zuckerman dans La Contrevie (1986), un "labyrinthe de miroirs" (Philippe Jaworski), et un chef-d'oeuvre de virtuosité, qui est en quelque sorte la réponse de Roth au postmodernisme américain incarné notamment par Thomas Pynchon. Un brouillon donne à penser que le roman aurait pu être intitulé Tu dois changer ta vie ; "Tout peut arriver, et c'est précisément ce qui arrive : tout". Pendant la période de création couverte par ce volume, Roth explore la frontière poreuse entre réalité et fiction. S'il occupe le devant de la scène jusqu'en 1986, Zuckerman n'est pas l'unique alter ego de l'auteur. Emerge en effet un nouveau personnage (de fiction ? ) nommé Philip ou Philip Roth. Il dialogue avec Zuckerman dans Les Faits (1988), sous-titré "Autobiographie d'un romancier" ; avec des femmes dans Tromperie (1990), roman tout entier construit en dialogues - "la bande-son d'un roman sans images" , selon Ph. Jaworski -, tandis que Patrimoine (1991), récit de la maladie et de la mort du père (non plus celui de Zuckerman, celui de Roth), est présenté comme "Une histoire vraie" . Les faits seraient-ils enfin débarrassés de leur gangue de fiction ? A la fin de la lettre que le Roth des Faits écrit à son lecteur Zuckerman, il admet que les "faits" sont en réalité des souvenirs déjà retravaillés. Ses expériences personnelles et son passé ne prennent forme et sens qu'une fois racontés. Et c'est à un personnage de fiction, l'inévitable Zuckerman donc, que Roth confie le soin de porter un jugement sur son manuscrit "autobiographique" . L'autobiographie est sans doute "le genre le plus manipulateur dans toute la littérature" , estime Zuckerman. C'est le moins que l'on puisse dire. Toute tentative de figer la frontière entre

02/2022

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Récits de voyage

Récit d’un globe-trotter en Afrique 1972-1974

Ce voyage vous l'aurez compris s'est fait à deux pour 80 % avec Francis Caillé son compagnon de voyage et ami. Ils se séparèrent allant chacun de leur côté poursuivre leur aventure, n'ayant pas toujours la même vision des choses. Tous les deux écrivant chacun leur journal de bord. Leur départ fut commenté et inauguré par le comité des fêtes de leur ville qui leur avait alloué une subvention. L'O. R. T. F. et la télévision régionale de l'époque fit un reportage et le journal le Sud-ouest leur écrivit un article à ce sujet. Hervé continua seul le voyage et commenta ses aventures et ses périples avec passion. 50 ans après, il en parle comme si c'était hier.

07/2023

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Littérature anglo-saxonne

Contes de l’inattendu. Nouvelles, roman, récits

Qui se cache derrière le grand-père malicieux croqué par Ouentin Blake avec son gilet rouge et sa canne, déambulant le crâne chenu dans la campagne anglaise, l'auteur aux deux cents millions d'exemplaires vendus, dont les héros peuplent le panthéon de plusieurs générations de lecteurs ? Car il existe en effet un autre Roald Dahl, éclipsé par le succès de son oeuvre pour la jeunesse, mais sans lequel le portrait ne saurait être complet. Plus nouvelliste que romancier, Roald Dahl s'attache très tôt à dépeindre l'humanité ordinaire qu'il côtoie et observe : aristocrates londoniens, bourgeois de Manhattan, employés de bureau, pompistes et braconniers de la vie anglaise... des gens a priori sans histoire, dont l'existence, gouvernée jusque-là par un sentiment de sécurité, déraille subitement en raison d'un élément imprévu. Point de portrait psychologique, mais un sens de la formule et une description physique sévère, qui en quelques traits brossent un caractère. Cette économie de moyens, doublée d'une satire morale, d'une propension à marier le macabre à l'humour, d'un goût pour la fantasmagorie gothique, fait de cet ensemble de textes un joyau de la littérature contemporaine, qui ne cesse de faire frémir, de faire rire... Entre ces nouvelles - macabres ou scabreuses, voire les deux à la fois -, où ceux qui jouent au plus malin sont souvent perdants, et les histoires des petits héros pour la jeunesse, il n'y a en réalité qu'un pas. Roald Dahl balaie d'un revers de main la médiocrité et encourage ses lecteurs à se conduire en conquérants, quitte à s'adonner à quelques filouteries. Complétés par deux récits autobiographiques, Moi, Boy (1984) et Escadrille 80 (1986), qui offrent des clefs indispensables à la lecture, les textes pour adultes réunis ici pour la première fois constituent le socle d'une oeuvre multiple, diverse, teintée d'un inimitable humour noir, celle d'un auteur devenu tout aussi iconique que ses propres personnages.

09/2021

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Critique

Romain Gary ou le roman total

Contributeurs : Yves Baudelle, Sophie Bernard-Léger, Jorn Boisen, Maxime Decout, Ruth Diver, Nicolas Gelas, Jean-François Hangouët, Anne Morange, Carine Perreur, Astrid Poier-Bernhard, Julien Roumette, Kerwin Spire et Karl Zieger.

07/2023

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Critique littéraire

Le roman contemporain de la dictature. Afrique-Amérique

Parce qu'elles ont toutes deux subi décolonisations et indépendances, l'Afrique et l'Amérique latine sont profondément marquées par les dictatures modernes et les régimes autocratiques. Cette parenté tragique dans l'Histoire donne naissance à une catégorie romanesque parfaitement identifiable, le roman du dictateur, et invite à considérer plus étroitement la densité de ce dialogue transatlantique. S'engager et dire le monde : voilà ce à quoi aspirent ces romans modernes, par-delà l'Atlantique. Leur inscription dans le monde s'exprime par une volonté commune d'en transcrire les enjeux, aussi bien linguistiques qu'identitaires, au-delà de la seule perspective satirique qui les réduirait à des romans à thèse. Le combat poétique de cette constellation transatlantique intègre la multiplicité là où la dictature cherche l'unicité, interroge l'autorité, à commencer par celle de l'auteur, là où la tyrannie impose sa violence arbitraire.

11/2018

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Ethnologie

Mémoires d'ancêtres. Récit traditionnel et historiographie moderne en Afrique

Eriger un pont entre traditions orales africaines et historiographie moderne pour créer une historalité prospective, fructueuse et en devenir. Les meilleurs traditionalistes locaux racontent in vivo la naissance des royaumes du Gajaaga et du Boundou (Sénégal, Mali) à Claude Meillassoux et à D. Ph. Curtin. Le colonialisme français ""pacifie" en direct en s'appuyant sur les "villages de liberté", liberte-bugu en bambara et liberte-nkaani en soninké. Vous y trouverez quelques clés utiles à la compréhension de la famille et de la parenté en Afrique de l'Ouest et en France. Ensuite, vous sont proposées des pages synthétiques sur plus ou moins 50 ans de "Soleil Noir" avec une seule question : les peuples d'Afrique ont-ils réellement conquis le pouvoir politique ? Enfin, un clin d'oeil à Ba Madi-Kaama Kanouté (Mali) qui mit en exergue un soninkaxu à dimension pluriverselle à travers sa philosophie et sa sagesse toutes africaines.

03/2012

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Pléiades

Romans, nouvelles et récits. Volume 2

Au sommaire de cette édition figurent toutes les nouvelles connues à ce jour, dans l'ordre de leur rédaction ou de leur première publication. Ce corpus est complété par l'unique roman de Zweig publié de son vivant, Impatience du cour - célèbre en France sous le titre La Pitié dangereuse - et par ses deux romans inachevés, Ivresse de la métamorphose et Clarissa, qui révèlent un Zweig s'essayant à une écriture nouvelle, plus soucieux des facteurs sociaux et des conséquences morales de la Grande Guerre. À ces fictions s'ajoutent deux ouvrages de nature également narrative, sinon fictionnelle : d'une part les miniatures historiques réunies (en plusieurs étapes) sous le titre Sternstunden der Menschheit, Grandes heures de l'humanité ; de l'autre, Le Monde d'hier, témoignage personnel sur la première moitié du XXe siècle, somme autobiographique qui se présente comme la nécrologie d'une Europe disparue ou en train de disparaître, celle qui fut le cadre de l'existence de Zweig et d'une bonne part de ses fictions. La popularité planétaire de l'ouvre de Zweig doit sans doute beaucoup au regard d'anthropologue étonné et curieux que porte l'écrivain sur ce «monde d'hier». Les événements de sa vie personnelle coïncident avec les dates charnières d'un siècle tristement mémorable ; il a vingt ans ou presque en 1900, il assiste en témoin à la Première Guerre mondiale, ses livres sont jetés sur les bûchers dès 1933, on lui interdit de publier en Allemagne puis en Autriche, et il partage, sans la déportation ni l'extermination, mais dans l'exil, l'existence persécutée des juifs d'Europe. Son ouvre projette sur ce monde stupéfiant de nouveauté l'effarement de l'enfant d'un univers disparu. Il reste jusqu'à la fin le citoyen nostalgique de l'Empire austro-hongrois : bien élevé, affable, attentif aux formes, écrivant tout d'une plume appliquée, gardant vivante dans la plupart de ses nouvelles la mémoire d'un monde magnifié par la catastrophe de celui qui l'a brutalement aboli et supplanté. Ses lecteurs le devinent sensible, attentif, mélancolique et passionné, capable de fantaisie et d'aventures, mystérieusement intelligent, secret, parfois même inquiétant. Il apparaît comme par essence rétif aux révolutions, il résiste aux ruptures, aux dépassements, à la négativité - mais il les perçoit et donne à percevoir dans ses livres. Il eut trop de succès pour n'être pas critiqué. Son excès de notoriété s'accompagne parfois d'un déni de grandeur. Il n'est pas facile d'être le contemporain de Rilke, Kafka, Musil, Schnitzler, Joseph Roth, Hermann Broch. Mais, quelque jugement que l'on porte sur elle, son ouvre de fiction ne fut jamais un simple divertissement. Plus qu'ailleurs s'y révèle son être libéré du regard d'autrui, ambigu, contradictoire, authentique. Qui ne verrait en Zweig qu'un auteur à succès passerait à côté d'un phénomène unique, auquel cette édition voudrait.

04/2013

ActuaLitté

Pléiades

Romans, nouvelles et récits. Volume 2

Cette édition propose tous les romans publiés du vivant de Fitzgerald, à quoi vient naturellement s'ajouter Le Dernier Nabab, «roman inachevé», dit-on généralement, alors qu'il s'agit plutôt d'un chantier littéraire : l'organisation interne de l'ouvre posait à l'auteur des problèmes qui n'avaient pas encore été résolus au moment de sa mort, le 21 décembre 1940. Le texte est ici retraduit sous le titre figurant sur le dactylogramme laissé par Fitzgerald : Stahr. A Romance, et il est suivi de documents permettant de mieux cerner le projet dont il est le vestige. Fitzgerald a également publié quatre recueils de nouvelles - auxquels le public français n'a jamais eu véritablement accès : alors que leur auteur les avait conçus et revus avec soin, dans l'espoir de corriger sa réputation (équivoque) de collaborateur des magazines de grande diffusion, ils n'ont jamais été traduits en l'état dans notre langue. On découvrira donc ici Garçonnes et philosophes, Contes de l'âge du jazz, Tous les jeunes gens tristes, Quand sonne la diane, et c'est, par exemple, au sein des Contes de l'âge du jazz qu'on lira des nouvelles aussi célèbres que «Le Diamant gros comme le Ritz» ou «L'Étrange Histoire de Benjamin Button». S'ajoutent à ces recueils les Autres histoires de Basil et de Josephine, fictions non recueillies liées à Quand sonne la diane, et les Histoires de Pat Hobby, que Fitzgerald publia dans la presse puis révisa afin de les faire paraître en volume ; la mort, là encore, empêcha la réalisation du projet. Enfin, figure au tome II, sous l'intitulé Récits, un choix d'articles ou d'«essais personnels» (à caractère autobiographique) publiés dans divers périodiques entre 1924 et 1939 et jamais réunis par Fitzgerald. C'est dans cette section qu'on lira la célèbre «Fêlure», parue dans Esquire en 1936 : l'aveu, par l'écrivain fatigué et amer, de sa dépression. Que la première édition française respectant les choix éditoriaux de Fitzgerald paraisse près de trois quarts de siècle après sa mort a de quoi surprendre. C'est pourtant explicable. Les contemporains de l'écrivain n'ont jamais vraiment su que faire ni que penser de son ouvre, et les clichés qu'ils ont répandus (peintre habile mais superficiel, «inventeur» d'une génération, etc.) ont eu la vie dure. Depuis, ces jugements ont été révisés à l'occasion de réévaluations successives, mais «le mythe Fitzgerald» (élaboré avec la complicité de l'intéressé) continue, dans une large mesure, à faire écran. Sans doute disposons-nous à présent de la distance nécessaire pour entreprendre de dégager la littérature de Scott Fitzgerald de ce qui la masque. Telle est l'ambition dont ces deux volumes voudraient être les instruments.

09/2012

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Pléiades

Romans, nouvelles et récits. Volume 1

Cette édition propose tous les romans publiés du vivant de Fitzgerald, à quoi vient naturellement s'ajouter Le Dernier Nabab, " roman inachevé ", dit-on généralement, alors qu'il s'agit plutôt d'un chantier littéraire : l'organisation interne de l'oeuvre posait à l'auteur des problèmes qui n'avaient pas encore été résolus au moment de sa mort, le 21 décembre 1940. Le texte est ici retraduit sous le titre figurant sur le dactylogramme laissé par Fitzgerald : Stahr. A Romance, et il est suivi de documents permettant de mieux cerner le projet dont il est le vestige. Fitzgerald a également publié quatre recueils de nouvelles, auxquels le public français n'a jamais eu véritablement accès : alors que leur auteur les avait conçus et revus avec soin, dans l'espoir de corriger sa réputation (équivoque) de collaborateur des magazines de grande diffusion, ils n'ont jamais été traduits en l'état dans notre langue. On découvrira donc ici Garçonnes et philosophes, Contes de l'âge du jazz, Tous les jeunes gens tristes, Quand sonne la diane, et c'est, par exemple, au sein des Contes de l'âge du jazz qu'on lira des nouvelles aussi célèbres que " Le Diamant gros comme le Ritz " ou " L'Etrange Histoire de Benjamin Button ". S'ajoutent à ces recueils les Autres histoires de Basil et de Josephine, fictions non recueillies liées à Quand sonne la diane, et les Histoires de Pat Hobby, que Fitzgerald publia dans la presse puis révisa afin de les faire paraître en volume ; la mort, là encore, empêcha la réalisation du projet. Enfin, figure au tome II, sous l'intitulé Récits, un choix d'articles ou d'" essais personnels " (à caractère autobiographique) publiés dans divers périodiques entre 1924 et 1939 et jamais réunis par Fitzgerald. C'est dans cette section qu'on trouvera la célèbre " Fêlure ", parue dans Esquire en 1936 : l'aveu, par l'écrivain fatigué et amer, de sa dépression. Que la première édition française respectant les choix éditoriaux de Fitzgerald paraisse près de trois quarts de siècle après sa mort a de quoi surprendre. C'est pourtant explicable. Les contemporains de l'écrivain n'ont jamais vraiment su que faire ni que penser de son oeuvre, et les clichés qu'ils ont répandus (peintre habile mais superficiel, " inventeur " d'une génération, etc.) ont eu la vie dure. Depuis, ces jugements ont été révisés à l'occasion de réévaluations successives, mais " le mythe Fitzgerald " (élaboré avec la complicité de l'intéressé) continue, dans une large mesure, à faire écran. Sans doute disposons-nous à présent de la distance nécessaire pour entreprendre de dégager la littérature de Scott Fitzgerald de ce qui la masque. Telle est l'ambition dont ces deux volumes voudraient être les instruments. Edition publiée sous la direction de Philippe Jaworski.

09/2012

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Pléiades

Romans, nouvelles et récits. Volume 1

Au sommaire de cette édition figurent toutes les nouvelles connues à ce jour, dans l'ordre de leur rédaction ou de leur première publication. Ce corpus est complété par l'unique roman de Zweig publié de son vivant, Impatience du cour - célèbre en France sous le titre La Pitié dangereuse - et par ses deux romans inachevés, Ivresse de la métamorphose et Clarissa, qui révèlent un Zweig s'essayant à une écriture nouvelle, plus soucieux des facteurs sociaux et des conséquences morales de la Grande Guerre. À ces fictions s'ajoutent deux ouvrages de nature également narrative, sinon fictionnelle : d'une part les miniatures historiques réunies (en plusieurs étapes) sous le titre Sternstunden der Menschheit, Grandes heures de l'humanité ; de l'autre, Le Monde d'hier, témoignage personnel sur la première moitié du XXe siècle, somme autobiographique qui se présente comme la nécrologie d'une Europe disparue ou en train de disparaître, celle qui fut le cadre de l'existence de Zweig et d'une bonne part de ses fictions. La popularité planétaire de l'ouvre de Zweig doit sans doute beaucoup au regard d'anthropologue étonné et curieux que porte l'écrivain sur ce «monde d'hier». Les événements de sa vie personnelle coïncident avec les dates charnières d'un siècle tristement mémorable ; il a vingt ans ou presque en 1900, il assiste en témoin à la Première Guerre mondiale, ses livres sont jetés sur les bûchers dès 1933, on lui interdit de publier en Allemagne puis en Autriche, et il partage, sans la déportation ni l'extermination, mais dans l'exil, l'existence persécutée des juifs d'Europe. Son ouvre projette sur ce monde stupéfiant de nouveauté l'effarement de l'enfant d'un univers disparu. Il reste jusqu'à la fin le citoyen nostalgique de l'Empire austro-hongrois : bien élevé, affable, attentif aux formes, écrivant tout d'une plume appliquée, gardant vivante dans la plupart de ses nouvelles la mémoire d'un monde magnifié par la catastrophe de celui qui l'a brutalement aboli et supplanté. Ses lecteurs le devinent sensible, attentif, mélancolique et passionné, capable de fantaisie et d'aventures, mystérieusement intelligent, secret, parfois même inquiétant. Il apparaît comme par essence rétif aux révolutions, il résiste aux ruptures, aux dépassements, à la négativité - mais il les perçoit et donne à percevoir dans ses livres. Il eut trop de succès pour n'être pas critiqué. Son excès de notoriété s'accompagne parfois d'un déni de grandeur. Il n'est pas facile d'être le contemporain de Rilke, Kafka, Musil, Schnitzler, Joseph Roth, Hermann Broch. Mais, quelque jugement que l'on porte sur elle, son ouvre de fiction ne fut jamais un simple divertissement. Plus qu'ailleurs s'y révèle son être libéré du regard d'autrui, ambigu, contradictoire, authentique. Qui ne verrait en Zweig qu'un auteur à succès passerait à côté d'un phénomène unique, auquel cette édition voudrait.

04/2013

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Littérature étrangère

La frontière de verre. Roman en neuf récits

La frontière de verre, c'est la frontière qui sépare le Mexique des Etats-Unis. Au long du fleuve appelé Río Grande d'un côté, Río Bravo de l'autre. Les neuf récits s'articulent autour de quelques personnages clés dont les hasards de la vie ou de la parenté organisent la rencontre sur cette frontière mythique. De l'homme d'affaires mexicain, dont les intérêts rejoignent si bien ceux de ses associés américains, aux «dos mouillés» (ces wetbacks, comme les Américains appellent les clandestins qui viennent chercher du travail aux États-Unis), en passant par les ouvrières des usines de sous-traitance et les militants syndicalistes, Carlos Fuentes fait vivre toute une population frontalière, souvent venue des zones les plus pauvres du Mexique. Sur fond de nostalgie territoriale, rappel constant, lancinant, que ce sud des Etats-Unis fut autrefois conquis sur le Mexique au moyen des armes, que les Mexicains y auraient, en quelque sorte, un «droit d'entrée» naturel. Surtout, déclarent les personnages, qu'on a besoin d'eux, que les États-Unis ne peuvent se passer de leurs bras. Les multiples facettes de ce «roman» permettent à Carlos Fuentes de déployer toute une gamme de registres d'écriture. Du style le plus poétique au langage parlé quotidien : adepte du métissage des cultures et des langues, il en joue en instrumentiste accompli.

09/1999

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Critique littéraire

Ce que le récit ne dit pas. Récits du secret, récits de l'insoluble

Si l'art occidental du récit semble s'être traditionnellement construit autour des notions de causalité et d'enchaînement logique des événements, comme Aristote le définit dans sa Poétique, on peut se demander s'il n'a pas connu des formes alternatives de narration. C'est là l'objet de ce livre qui propose une réflexion sur ces possibles alternatives, au travers d'un riche corpus d'oeuvres des XXe et XXIe siècle, à savoir des études de récits (romans et nouvelles) français et étrangers (Europe, Afrique, Etats-Unis), mais également des oeuvres cinématographiques contemporaines. Ces oeuvres peuvent prendre la forme d'une intrigue comme énigme à résoudre, grâce à des procédés tels que l'ellipse, la répétition ou la vérité cachée entre les lignes, difficile à saisir à la première lecture. Mais les récits peuvent également rester des questions sans réponse, où le blanc, le manque sont impossibles à combler, malgré toutes les tentatives du lecteur pour trouver la clé du mystère. L'indicible du traumatisme, l'horreur de la violence, l'impossibilité de reconstruire le passé, le lourd secret de famille, la dénonciation de la parole comme un artifice vain pour saisir la logique et le sens des faits advenus voire l'essence même du réel... Voilà autant de pistes que ce livre explore, montrant comment l'énigme, qu'elle soit résolue ou bien qu'elle résiste aux stratégies de résolution, peut engager à la fois une réflexion sur l'écriture et la lecture.

10/2015

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Littérature française

Colas Breugnon. Un roman de Romain Rolland

A cinquante ans, Colas Breugnon, robuste paysan bourguignon du XVIIe siècle, croit avoir gagné le droit de souffler un peu. Un pot le vin à sa droite, un cahier et un encrier devant lui, il entreprend de raconter les contes de jadis et la vie quotidienne, l'anecdote vécue et les bonnes histoires, au rythme des fêtes et des travaux villageois. Le curé de Brèves, aussi fidèle à la dive bouteille qu'au tabernacle. Le berger, le loup et l'agneau, fable lucide sur les petits de ce monde, toujours victimes, même de ceux qui prétendent les protéger... Tout ce qui donne chair à une sagesse rustique, rabelaisienne et lucide. Ecrite en 19131914, cette réjouissante chronique de son pays natal, au langage coloré, poétique, truffé d'archaïsmes plaisants, est une pause dans la vie d'écrivain de Romain Rolland, après les années consacrées à et à la lutte pacifiste. Publiée en 1919, elle apparaîtra rétrospectivement, selon l'expression de Gorki, comme "un défi gaulois à la guerre" .

02/2023

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Histoire internationale

Reines d'Afrique. Le roman vrai des Premières Dames

La vulgate de la compagne effacée et mutique n'est plus, et les épouses des chefs d'Etat africains ont forgé depuis 1960 — année zéro des indépendances — maints autres modèles, de la virago volcanique à la dame patronnesse postmoderne, via l'insatiable affairiste et la mère poule du fiston préféré. Elles infléchissent volens nolens le cours de l'action politique, au confluent de l'intime et des jeux de pouvoir. Pour le meilleur, parfois, et pour le pire, souvent. Nourrie de témoignages exclusifs et d'anecdotes éloquentes, cette galerie de portraits dessine aussi, en creux, les métamorphoses du rôle et de l'image de la femme sur un continent qui comptera, au mitan du siècle, près de 2 milliards d'âmes.

06/2016

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Littérature française

Lettres à un cousin d'Afrique. Et autres récits

L'auteur aime l'Afrique et il voudrait que tous partagent son sentiment. C'est pourquoi il a imaginé ce dialogue tout simple entre nos deux continents, par l'intermédiaire d'un cousin à lui, parti s'installer, dès la maturité, dans ce que l'on pourrait appeler l'Afrique profonde, celle des baobabs et des gentils sorciers et conteurs. Puisse le lecteur en tirer les enseignements qu'il saura ou voudra y trouver. Quant aux autres récits qui accompagnent ces lettres, qu'ils leur servent d'écho et de complétude.

03/2009

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Religion

RECIT

Neuf mois avant de mourir, saint Ignace achevait le récit de son existence que transcrivait aussitôt celui qu'il avait choisi pour recueillir ses paroles, le Père Louis Gonçalves da Camara. Une nouvelle édition en était nécessaire pour restituer plus fidèlement la rudesse du style oral et pour faire apparaître plus clairement quelle fut la véritable intention de son auteur. Car, dans un récit où alternent les expériences mystiques et les aventures rocambolesques d'un perpétuel vagabond, "le pèlerin" (comme il se nomme) entend montrer comment, d'un bout à l'autre, Dieu l'a conduit sur ces étranges chemins; de conversion en conversion, c'est Dieu qui a fait du caballero, rêvant de reproduire les exploits des saints, le fondateur de la Compagnie de jésus au service de l'Eglise. Il répond ainsi à la demande réitérée de ses compagnons les plus proches : livrer à ses fils le testament de sa vie. Ce récit n'est pas une autobiographie ni un "saint Ignace par lui-même"... Au même titre que les Exercices spirituels et les Constitutions de la Compagnie de Jésus, le Récit d'Ignace est proprement un acte fondateur.

11/1990