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António Lobo Antunes film

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Littérature portugaise

L'autre rive de la mer

Dans la Baixa do Cassanje, une région du nord de l'Angola, une révolte éclate en 1961 parmi les travailleurs noirs, excédés par les conditions iniques que leur impose la Cotonang, compagnie luso-belge exploitant la main-d'oeuvre locale pour la production de coton. Cette insurrection, qui constitue l'une des premières étapes de la lutte pour l'indépendance de l'Angola, est violemment réprimée lorsque le pouvoir colonial portugais envoie son armée et son aviation pour y mettre fin. Trois personnages prennent tour à tour la parole, rattrapés par leurs souvenirs et leurs obsessions : la fille d'un planteur, réfugiée dans une métropole dont elle ignore tout, se remémore sa vie dans la propriété familiale ; un ancien chef de district, modeste fonctionnaire colonial qui s'est choisi pour femme une Angolaise albinos, dépérit à Namibe, entre océan et désert, après avoir dû fuir la région entrée en sédition ; un colonel de l'armée portugaise à la retraite, impliqué dans les opérations militaires visant à mater la révolte, se rappelle ses années de service en Angola. Racisme débridé, traumatismes mal surmontés, violence des rapports familiaux, sauvagerie de la guerre : dans une langue sonore, foisonnante et imagée, Lobo Antunes brasse ses thèmes de prédilection en alternant les registres, cruel, tendre, burlesque ou pathétique.

04/2024

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Littérature portugaise

La dernière porte avant la nuit

Cinq hommes sont liés par un pacte criminel : tous ont participé au kidnapping et à l'assassinat d'un chef d'entreprise fortuné, dont ils ont fait disparaître le corps, espérant que leur forfait reste impuni. Chacun des protagonistes évoque tour à tour le déroulement des faits, multipliant les digressions sur ses états d'âme, les mille et une misères de l'existence, égrenant souvenirs d'enfance et obsessions. "Sans corps il n'y a pas de crime" affirme l'un des assassins : parfois cependant, la vérité parvient à remonter à la surface sous des formes insoupçonnées. António Lobo Antunes nous fait pénétrer dans la maison, l'enfance, le corps, la routine des hommes, à travers sa langue éminemment personnelle, foisonnante et poétique, qui fait résonner les voix entremêlées des vivants et des morts. Une comédie humaine allant du plus sensible au plus grotesque.

04/2022

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Poches Littérature internation

Le cul de Judas

A Lisbonne, une nuit, dans un bar, un homme parle à une femme. Ils boivent et l'homme raconte un cauchemar horrible et destructeur : son séjour comme médecin en Angola, au fond de ce " cul de Judas ", trou pourri, cerné par une guerre sale et oubliée du monde. Un humour terrible sous-tend cet immense monologue qui parle aussi d'un autre front : les relations de cet homme avec les femmes.

05/2013

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Littérature étrangère

La mort de Carlos Gardel

" Je vis tous les jours avec mes personnages pendant un an et demi, dix heures par jour. Quand vous arrivez à la page 300, cela vous attriste un peu de les quitter. Je comprends très bien Faulkner qui faisait passer ses personnages d'un livre à l'autre. L'autre jour, je me trouvais dans un quartier périphérique de Lisbonne où vit l'un des personnages de La mort de Carlos Gardel. J'étais arrêté à un feu rouge et je m'attendais à ce qu'il surgisse d'un instant à l'autre, me demandant dans quel café il irait. C'est un personnage absolument secondaire et pourtant, je me suis mis à y penser comme s'il était réel. Un soir que Balzac discutait politique avec des amis il leur a dit : " Parlons de choses réelles, parlons d Eugénie Grandet." Le roman ça demande un effort soutenu. Un jour, j'ai vu un ouvrier travailler très lentement et je lui ai demandé pourquoi il n'allait pas plus vite. Il m'a répondu que c'était inutile puisque le travail ne finit jamais. Il avait tout à fait raison. Pendant toute ma vie, écrire a été la chose la plus importante, j'y ai tout sacrifié et je commence à éprouver le besoin de faire autre chose. Vous savez, après un certain âge, les écrivains se répètent, s'imitent. Enfin j'ai beaucoup réfléchi, j'ai maintenant l'intention d'écrire un dernier cycle et puis c'est terminé. Treize romans, ce n'est déjà pas si mal. J'ai un coussin où je pourrai poser ma tête quand je serai mort. " France David/Jean Hubert Gailliot Les Inrockuptibles (1995).

09/1999

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Littérature étrangère

Connaissance de l'enfer

" C'est l'épaisseur humaine de ce récit éminemment subjectif - écrit par un écorché vif à cheval entre deux mondes, celui des bourreaux, qu'il dénonce mais auquel il appartient, et celui des victimes, dont il partage la souffrance - qui donne son intensité au roman. Les différents enfers traversés par le narrateur, et qui se disputent sa conscience tourmentée, sont tour à tour celui de la colonisation et de la guerre, celui du monde terrible de l'hôpital psychiatrique, celui d'une société injuste et absurde, qui n'a pas su tenir les promesses de la révolution. Mais, dans ce livre, l'enfer, ce n'est pas seulement les autres ; il est aussi, il est surtout le fait de cette attaque insidieuse qui s'empare soudain et impitoyablement des êtres les plus fragiles. "

07/1998

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Poches Littérature internation

Explication des oiseaux

Dans ce chef-d'œuvre de la mémoire, mêlant - souvent dans une même phrase - passés, présents, avenirs de ceux et celles qui l'entourent, Rui S. nous mène vers son suicide annoncé. Pour cet homme brisé qui estime avoir raté sa vie, mariages, paternité, engagement politique, position sociale et professionnelle n'ont été que des échecs successifs. Les oiseaux, un rêve d'enfance resté omniprésent durant toute son existence, constituent les seuls souvenirs heureux qu'il parvienne à maintenir vivants et qui l'accompagneront jusque dans la mort. Entre illusion, poésie et satire, Antonio Lobo Antunes, qui veut faire d'Explication des oiseaux, son hommage combien magnifique à Fellini, s'impose comme un très grand écrivain européen.

03/1999

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Poches Littérature internation

Bonsoir les choses d'ici-bas

La mission des fonctionnaires paraissait simple: quitter Lisbonne pour L'Angola et récupérer une cargaison de diamants. Mais l'ancienne colonie portugaise, ravagée par la guerre, a sombré dans le chaos et est tombée aux mains d'une poignée d'individus qui attisent Les haines. Sur cette terre de cauchemars, Les missions ne sont jamais simples et toujours mortelles.

02/2009

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Littérature étrangère

Jusqu'à ce que les pierres deviennent plus légères que l'eau

Un jeune sous-lieutenant, après avoir servi en Angola pendant vingt-sept mois, rentre au pays où il ramène un tout jeune orphelin. Cet enfant noir, qui a survécu à la destruction de son village et au massacre des siens par l'armée portugaise, il va l'élever comme son propre fils. Plus de quarante ans plus tard, le vétéran et sa femme ont fait le trajet depuis Lisbonne pour rejoindre la vieille maison de famille, dans un village reculé et quasi abandonné, quelque part au pied des montagnes. Dans trois jours, conformément à la tradition, on tuera le cochon. Comme chaque année, leur fille, leur fils adoptif et son épouse, les rejoignent pour l'occasion. Dès le prologue, on apprend que ces retrouvailles connaîtront un dénouement tragique : le jour de la tue-cochon, l'animal ne sera pas le seul à se vider de son sang. Dans les vingt-trois chapitres que compte le livre, à mesure que l'on s'approche du terme fatal de ces trois journées, on entendra alternativement les voix des différents membres de la famille, tout particulièrement celles du père, que l'Angola " ne lâche pas ", et de son fils adoptif. L'ancien militaire n'en finit pas de revivre les horreurs de la guerre : toutes les attentions de sa femme, pourtant elle-même forcée de se battre contre un cancer, et les séances collectives de psychothérapie à l'hôpital n'y font rien. Quant à son fils, c'est une autre guerre qu'il mène : sans cesse renvoyé à son identité de " Nègre ", il est en butte à l'hostilité générale et au racisme le plus vil, y compris de la part de sa propre épouse, qui le méprise et l'humilie. Après des décennies de non-dits, de souvenirs escamotés, d'interrogations refoulées, quelles relations ces êtres peuvent-ils encore entretenir ? Dans ce nouveau livre de Lobo Antunes, poignant, brutal, violent, mais qui sait également être tendre, délicat, une fois encore chacun fait de son mieux pour sauver sa peau – et sa part d'humanité.

01/2019

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Littérature étrangère

Pour celle qui est assise dans le noir à m'attendre

Avec ce nouveau livre (le vingt-septième, si l'on excepte les volumes de chroniques), c'est dans la nécropole d'une vieille actrice de théâtre qu'António Lobo Antunes nous fait pénétrer. Recluse dans un appartement de Lisbonne, confiée par le neveu de feu son second mari aux bons soins d'une employée de maison, elle-même très âgée, elle vit ses dernières heures. Celle qui a fait une carrière plutôt modeste sur les planches sent progressivement la parole se refuser à elle. C'est tout le réel qui semble lui échapper et elle est même persuadée qu'elle commence à disparaître des miroirs. Tandis que son corps s'avoue vaincu, son esprit vit au rythme des soubresauts de sa mémoire chaotique. Les souvenirs resurgissent, épars, hétéroclites, comme autant d'éclats qui viennent cribler sa conscience altérée : épisodes de l'enfance passée dans le sud du Portugal, à Faro, moments de tendresse avec ses parents, petites et grandes misères de la vie de couple avec ses maris successifs, petites et grandes humiliations pour trouver sa place dans la capitale et dans le monde du théâtre… Comme à son habitude, Lobo Antunes déploie une multitude de récits simultanément, et non successivement : il tisse une infinité de fils, passant d'un personnage à l'autre, d'une époque à l'autre, d'un narrateur à l'autre, avec une liberté effrontée et une impressionnante virtuosité. Soulignons également la présence de passages hautement comiques, que ce soit par leur humour noir, leur fantaisie débridée et onirique ou leur cocasserie toute burlesque. Des moments d'autant plus savoureux qu'ils alternent avec d'autres plus sombres. Car tous les personnages pourraient reprendre à leur compte cette confidence de l'un d'eux : « Si au moins quelqu'un voulait bien me prendre dans ses bras, me faire sentir qu'il y a une place pour moi dans ce monde. »

05/2017

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Littérature étrangère

La nébuleuse de l'insomnie

Avec une liberté de ton qui ne s'interdit aucune fantaisie et est généreusement partagée avec le lecteur. grâce à un brassage unique d'images foisonnantes, de réminiscences et de sensations, Antônio Lobo Antunes signe un nouveau livre d'une grande puissance poétique. écrit dans une langue qui sonde les profondeurs les plus intimes d'un univers (le nôtre) trouble, insaisissable et poignant.

05/2012

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Poches Littérature internation

Mon nom est légion

À Lisbonne, un policier a reçu pour mission de neutraliser les « actes anti-sociaux » d’une bande d’adolescents dont la base de repli se situe dans le quartier du Premier Mai. Dans le rapport destiné à sa hiérarchie, il mêle des appréciations personnelles et politiques, des confidences plus intimes. Au fil des chapitres, une vingtaine de voix se succèdent et plongent le lecteur dans cette cité du Premier Mai délabrée, ravagée par les problèmes sociaux.

03/2013

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Littérature étrangère

Je ne t'ai pas vu hier dans Babylone

" Il doit être minuit parce que les bruits, ceux du jardin, ceux de la maison et ceux de ma femme qui a fait partir les chiens en les fouettant légèrement avec une branche. - Fichez-moi le camp. Elle a attaché la chienne en chaleur dans le garage et je parie qu'elle s'est couchée parce que pas de lumière dans le couloir ni dans la chambre dans laquelle je ne pénètre plus depuis des siècles, je reste ici très loin d'elle avec tout ce silence et cette obscurité entre nous, pas de froissement de draps ni une latte du lit quand elle change de position, les lampadaires d'Evora de l'autre côté de la maison, par cette fenêtre des bruyères, même mon reflet a disparu sur les vitres ".

09/2009

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Littérature étrangère

Livre de chroniques Tome 4

" Me voilà assis à attendre que la chronique se décide à venir. Je n'ai jamais d'idée ; je me limite à attendre le premier mot, celui qui entraîne les autres derrière lui. [...] C'est comme chasser des antilopes sur la rive du fleuve : on reste adossé à un tronc jusqu'à ce qu'elles arrivent, en silence, sans parler. Et voilà qu'un petit bruit s'approche : la chronique, méfiante, regarde de tous côtés, avance d'un rien la patte d'une phrase, prête à se sauver à la moindre distraction, au moindre bruit. Au début, on la voit à peine, cachée dans le feuillage d'autres phrases, de romans écrits par nous ou par d'autres, de souvenirs, d'imaginations. Puis elle devient de plus en plus nette quand elle s'approche de l'eau du papier, qu'elle prend de l'assurance, et la voilà, tout entière, qui penche le cou en direction de la page, prête à boire. C'est le moment de viser soigneusement avec son stylo-bille, en cherchant un point vital, la tête, le cœur. "

03/2009

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Littérature étrangère

Lettres de la guerre. De ce vivre ici sur ce papier décrit

Ces lettres furent écrites par un homme de 28 ans, le jeune Antonio Lobo Antunes, tout juste diplômé de médecine, envoyé en Angola entre 1971 et 1973. Isolé de tout et de tous durant deux ans de guerre coloniale, c'est dans le cadre privé de sa relation avec sa femme qu'il les rédigea, sans penser qu'un jour elles seraient publiées. Elles se présentent à la fois comme le journal de bord d'un médecin hanté par le désir de construire une œuvre littéraire et un document sur le quotidien d'une guerre aussi instable et violente qu'un ciel d'orage tropical. Elles foisonnent d'évocations de paysages africains, de portraits psychologiques des militaires et des indigènes, de poèmes et de confidences passionnées où l'auteur, met son cœur à nu. Enfin, et naturellement, ces lettres sont l'histoire d'un amour déchiré par la séparation, le journal de l'amour absent. " Ce sont les lettres d'un écrivain qui croit en sa valeur et qui ne renonce pas à le devenir. (...) Ce sont des lettres, donc. Mais classer ce livre dans le genre épistolaire serait réducteur. Car on y trouve le fil conducteur d'une narration romanesque. " (Sara Belo Luis, Jornal de Letras/Courrier International)

09/2006

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Poches Littérature internation

La farce des damnés

Le grand-père va mourir. La famille se réunit au chevet du mourant. Tombent les masques et se révèlent les grimaces mesquines, les larmes tues, les sourires de façade. Pauvres d'esprit ou de coeur, avares et envieux, frères et enfants se disputent l'héritage, se détestent et se déchirent sous l'oeil de l'agonisant, qui assiste à sa veillée comme à un jeu de massacre. Né en 1942, António Lobo Antunes vit à Lisbonne. Auteur d'une quinzaine de romans traduits dans de nombreuses langues, il est une voix majeure de la littérature portugaise contemporaine. Il a obtenu le prix Camoens 2007 pour l'ensemble de son oeuvre. La plupart de ses romans sont disponibles en Points. " Les images fusent, retombent, les phrases s'allongent démesurément avec la méticuleuse précision que donne la nostalgie, des éclats d'histoire vous assaillent, mêlés à la hantise de la vieillesse et de la solitude. Nul doute qu'il est un vrai écrivain. " Nicole Zand, Le Monde Traduit du portugais par Violante Do Canto et Yves Coleman

11/1998

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Poches Littérature internation

Traité des passions de l'âme

A Lisbonne deux amis d'enfance se retrouvent face à face : un juge d'instruction et un membre d'une organisation terroriste. Au fil de l'enquête judiciaire, souvenirs et monologues des différents personnages vont alors s'entrelacer, multipliant notes d'humour et situations sordides, visions du passé et complexes réalités du présent. Au rythme d'une prose effrénée et féroce, qui nous mène au cœur du Portugal où les rêves de révolution riment avec le sombre fatalisme du fado, Antonio Lobo Antunes brosse une fresque où l'Histoire et les hiérarchies sociales se heurtent aux manipulations du pouvoir.

03/1998

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Poches Littérature internation

Fado Alexandrino

Au cours d'un banquet de bataillon, quatre hommes se retrouvent dix ans après les guerres menées en Afrique sous la dictature de Salazar. Défilent les images de leur passé... Leurs vies s'enchevêtrent, marquées par le cauchemar initial de la guerre coloniale et par les naufrages qu'elle a provoqués. La nuit culminera dans le meurtre.

10/1998

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Littérature étrangère

La splendeur du Portugal

A travers les monologues alternés d'une mère et de ses trois enfants, derniers rejetons déchus d'une riche lignée de colons portugais en Angola, ce roman dresse le sombre bilan d'un processus historique d'avilissement d'une catégorie d'êtres humains, sur quoi reposaient les fastes d'une société féodale de planteurs. Au fil d'évocations tragiques et de scènes bouffonnes, entrelaçant l'atmosphère d'un pays déchiré par la guerre et celle des temps de la prospérité coloniale, ces personnages explorent les plis et les replis de leur mémoire, dévoilent les arcanes de leurs vies antérieures, plongent dans les lointains douloureux de leur conscience, là où le vent de leur identité se désagrège, là où la déflagration du souffle dans leurs corps se fait cri. Autant de personnages qui, minés par la folie à force de vire à contre-destin, resteront écartelés entre leur attachement ombilical à l'Afrique de leur enfance et la honte d'admettre que cette Afrique de rêve recouvrait un effroyable cauchemar.

08/1998

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Littérature étrangère

De la nature des dieux

Modeste employée de librairie, mère célibataire à la vie précaire, Fatima devient contre toute attente la confidente d'une vieille femme richissime qui vit recluse dans une immense maison au bord de la mer, non loin de Lisbonne. Ne commandant des livres qu'à seule fin de recevoir sa visite, Madame impose à Fatima de s'asseoir à ses côtés pendant des heures pour l'écouter raconter sa vie. Elle s'attache en particulier à se remémorer l'ascension irrésistible de son père, qui lui inspire une haine ambiguë. Ne reculant devant aucune vile manoeuvre pour faire prospérer son empire industriel et financier, celui-ci aura su s'imposer comme un personnage de premier rang, recevant têtes couronnées et puissants de ce monde pour des dîners fastueux et des parties de tennis. Pendant la guerre, il fait commerce de wolfram, en louvoyant entre les Anglais et les Allemands. Il a l'oreille du dictateur (sénile), lequel facilite ses activités dans les colonies africaines. Incapable de la moindre humanité (du moins, en apparence), il consacre toute son énergie à mépriser sa fille, son épouse, ses petits-enfants, et semble entraîné dans une fuite en avant, désirant toujours plus de richesses, toujours plus de maîtresses, conquises avec la même avidité rapace, sans que son mal de vivre en soit aucunement atténué.

03/2016

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Littérature étrangère

Au bord des fleuves qui vont

Un homme est hospitalisé à Lisbonne : dans ses viscères, une bogue ne cesse de grossir en silence, que le médecin appelle cancer. La douleur, l'opération, les traitements le plongent dans un état second. Remontent alors à la surface des souvenirs enfouis depuis toujours, qui se bousculent et s'entremêlent. Furieux contre cette mort "terrible et comique" qui se moque de lui dans l'obscurité, humilié par sa déchéance physique, "monsieur Antunes du lit numéro onze" divague dans les méandres de sa mémoire et c'est alors tout le monde de son enfance qui se rappelle à lui, avec ses sons, ses odeurs, ses visages.... Tandis que médecins et infirmières défilent à son chevet, passé et présent se télescopent, et le voilà emporté, en compagnie de défunts décidément pleins de vie, vers la source du Mondego dans la montagne sauvage, couverte de pins et d'eucalyptus. Sur ses contreforts, il revisite le bourg et la maison de ses grands-parents, la mine de wolfram et l'hôtel des Anglais... Alors que le mal "aboie dans son ventre", ce passé ravivé est comme un garde-corps, le seul peut-être à pouvoir l'empêcher de tomber dans "le ravin" qui s'ouvre au bord de son lit d'hôpital. Le livre, d'une brièveté assez rare chez Lobo Antunes, comprend quatorze chapitres, chacun portant comme titre une date allant du 21 mars au 4 avril 2007, autant de jours que le narrateur aura passés à l'hôpital. António Lobo Antunes ne se contente pas de passer d'un monde à l'autre, il amalgame passé et présent, au moment même où le narrateur semble promis à ne plus avoir d'avenir. Pour cela, il entrelace avec sa virtuosité coutumière les couches de temps, il livre mille et un récits, grimpe à toutes les branches des arbres généalogiques, invente une parentèle fournie, avec amis, voisins, vicaire et évêque, pharmacien et notaire, tout un monde peuplé de spectres hauts en couleurs. Son écriture tantôt heurtée, tantôt fluide, est comme toujours extrêmement sensorielle. On entend sans cesse des échos, des rumeurs (comme celles qui proviennent de l'album de photos de famille), le cri des milans, des corneilles, des corbeaux, les trains qui passent au fond de la vigne, le glas qui sonne, les châtaigniers qui discourent toute la nuit sur "la façon qu'a la terre de nous mépriser", on sent le parfum des eucalyptus qui "épellent le vent autour de l'hôtel", des landes de bruyère... Cette liberté et ce voisinage de l'émotion déchirante et des saillies comiques, formidablement ajustées, sont un des grands plaisirs que l'on ressent en lisant Lobo Antunes. Car il s'est évidemment refusé à tirer parti de la maladie dont il a bel et bien souffert pour se laisser dicter un changement de registre : les dates en tête de chapitres semblent là pour se moquer de ce qu'aurait pu être le journal pathétique d'un cancéreux à l'article de la mort. Lobo Antunes, avec son style bouillonnant, foisonnant et indomptable, a mis le mal qui l'avait atteint au service d'une nouvelle exploration de la vie, une remontée vers la source de l'existence, vers les mystères et la "joie perdue" de l'enfance.

02/2015

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Littérature étrangère

LE RETOUR DES CARAVELLES

Contre les berges de Lisbonne, l'histoire jette ses héros en vrac. Poètes, navigateurs ou colons déchus de l'Angola indépendant, ils apportent, venus de plusieurs siècles, l'image du déclin qu'ils ont vécu : celui de l'empire par deux fois brisé - en 1578 avec la domination espagnole et en 1975 avec la fin des colonies d'Afrique. Rien de plus furieusement baroque que cette traversée de l'histoire portugaise où Vasco de Gama, Luis de Camoëns, ressuscités de Lusiades ou d'ailleurs, se perdent, arbitrairement défigurés, dans le Lisbonne d'aujourd'hui qu'ils ne reconnaissent plus. Et Luis sillonne l'histoire et la ville sans lâcher le cercueil où pourrit le corps de son père, signe d'un présent toujours en mal de ses racines. Car dans cette civilisation occidentale en pleine déchéance, on espère encore le retour des caravelles.

01/1999

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Littérature étrangère

Quels sont ces chevaux qui jettent leur ombre sur la mer ?

Un dimanche de Pâques. Il pleut sans discontinuer sur Lisbonne. Une femme se meurt, veillée par ses enfants qui s'entre-déchirent. Tour à tour, ils se remémorent les heures fastes de leur histoire, lorsque l'élevage de taureaux de combat faisait la fierté et la prospérité de la famille des Marques. Mais ils sondent aussi les recoins les plus sombres de leurs existences. Francisco, Joao, Ana, Beatriz et Mercilia, la vieille servante : tous font entendre leurs craintes, leurs regrets et leurs rancoeurs au fil d'un récit bâti sur le rythme d'une corrida, dans l'attente de l'infaillible coup de grâce.

04/2014

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Littérature française

Antonio

Antonio descend de l’auto et pose ses fesses contre la portière. Il prend appui sur sa jambe gauche pour soulager sa cuisse droite en partie nécrosée à la suite d’un accident de plongée durant la récolte de corail quand il avait tout juste dix-sept ans. Il sort de sa poche un paquet de cigarettes blondes de contrebande acheté dans les rues de Naples. D’un clic métallique, il ouvre son Zippo tandis qu’il tient entre ses dents le filtre de sa cigarette. D’un geste sûr, il en actionne la molette et une large flamme colorée et malodorante jaillit dans un court crépitement. Il soulève alors ses yeux d’un noir d’ébène et lui lance : Andiamo bella ragazza...

09/2019

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Romans graphiques

Antonio

Né à Naples en 1894, Antonio Caffiero a très tôt manifesté un goût marqué pour les histoires qu'elles soient réelles ou imaginaires. L'aventure principale, qui prend à certains moments une allure de thriller, est celle du moulage en vermeil du coeur du sultan ottoman Abdelmecit, qu'Antonio et son père ont réalisé, à la demande de son fils, le sultan Mehmet V Resad. Ses aventures, Antonio les vit ou les imagine sur fond de plusieurs conflits - guerre italo - grecque, 1ère guerre mondiale, guerre gréco - turque, démembrement de l'empire ottoman, guerre d'Abyssinie, deuxième guerre mondiale - qu'il traverse avec un détachement qui s'accentue au fil des années. Il s'attache en revanche profondément à toutes les villes méditerranéennes où il s'installe : Petit délinquant à Naples, orfèvre du sultan à Istanbul, latin lover de la chanteuse Roza Eskanazi au Pirée, principal fournisseur d'argenterie des grands hôtels à Beyrouth, il promène sa silhouette nonchalante et son regard à la fois curieux et désabusé dans les rues de ces villes-monde où il se sent chez lui. Allergique à la pensée unique, il sera mal vu des communautés italiennes de Beyrouth et d'Istanbul parce qu'il n'adhère pas au fascisme, mais s'engagera quand même comme cuisinier dans la guerre d'Abyssinie, pour fuir une maîtresse qui le harcèle. Maria, son épouse dont il est fou amoureux, parce qu'il a rêvé d'elle, avant même de la rencontrer, est la seule constante de sa vie. Rythmé par une voix off qui n'est autre que celle de son arrière-petite-fille, l'autrice Michèle Standjofski, le récit prend toute sa dimension grâce au graphisme réalisé aux crayons de couleur.

09/2021

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Littérature française (poches)

Antonio

Comment un Comte italien désargenté a-t-il pu se hisser en quelques années, et à l'insu de sa famille, au poste de directeur parisien de l'une des plus importantes banques d'affaires internationales ?

09/2018

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Littérature française

La Couleur de l'oeillet

Dans son premier roman, Paul Jorge met en scène les errements sentimentaux d'un " immigré " à Lisbonne. Ce " Français ", qui arrive pour la première fois dans son pays, tente de donner un sens aux événements et aux rencontres lisboètes qui le façonnent. Sans jamais parvenir à prendre prise sur le réel, il est toujours le spectateur, plus que l'acteur, des aléas de sa propre existence, rythmée par les trépidations des quartiers populaires d'une ville frénétique, puis par le vide d'une campagne léthargique, plombée par le soleil d'Algarve. Ecrit avec beaucoup d'humour, cet anti " roman-initiatique " sur les passions de l'âme n'est pas sans rappeler, par son style distancé et alerte, cet autre grand auteur portugais : Antonio Lobo Antunes.

04/2002

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Bijouterie, horlogerie

Antonio Seijo

Issue d'une dynastie de Joailliers installés en Andalousie depuis le XIXe siècle, Antonio Seijo, est lui-même créateur de bijoux. Son activité se déploie entre Genève, Paris, Londres et Marbella. Créateur de bijoux, certes, mais aussi fabuliste, car outre la connaissance héréditaire du métier de joaillier, Antonio Seijo s'adonne à l'écriture avec une même créativité. Pétri de culture, de lectures, d'images, de mythes et autres contes et légendes, il les restitue, les met en scène dans ses créations avec une foisonnante liberté d'esprit. Ce livre composé de ses écrits et de ses créations dont elles sont indissociables, donne au lecteur la sensation de naviguer entre songe et réalité, dans l'univers d'un créateur authentique et dont le mode d'expression n'est autre que le bijou issu de la fable, du souvenir intime ou de l'amour, de l'intérêt, qu'il voue à ses proches, à ses collectionneurs. Les différents thèmes développés dans cet ouvrage représentent l'illustration de son infinie originalité : Fenêtre ouverte sur le paradis ; La Déesse Hathor, Fleur de lotus, Egypte don du Nil, Le Collier du Pharaon et Maât, Les Eaux primordiales, Stella nova, L'Amitié un rêve bleu et blanc, Le Dieu Baâl, Cristellina, Le nouveau monde...

09/2021

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Musique, danse

Antonio Salieri

Trop souvent résumé à l’image de grand rival de Mozart depuis la pièce et le film Amadeus, Antonio Salieri (1750-1825) n’est reste pas moins une figure importante de la musique classique. Né à Legnago dans la province de Véronne, il étudie à Vienne quand son maître l’emmène à Vienne en 1766 et le présente à Metastase et Gluck. Obtenant d’importants postes officiels dans la capitale autrichienne, il se rend aussi à Milan, Venise, Rome et Paris pour les représentations de ses pièces lyriques. Personnalité incontournable de la vie musicale viennoise de son époque, compositeur de très nombreux opéras, dont certains à succès, Salieri est l'ami de Gluck et de Haydn et entretient des relations avec de nombreux autres compositeurs et musiciens importants. Certains de ses élèves deviennent plus tard célèbres : Beethoven, Schubert, Giacomo Meyerbeer mais aussi le tout jeune Liszt ; d'autres marquent plus ou moins leur époque comme Hummel, Antoine Reicha, Ignaz Moscheles, Carl Czerny, Franz Xaver Süßmayr et Franz Xaver Wolfgang Mozart (le second fils de Mozart). Ce nouveau volume de la collection horizons vous propose de (re)découvrir la vie et l’oeuvre d’un illustre représentant de la période classique.

01/2014

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Musique, danse

Antonio Vivaldi

Très célèbre de son vivant, redevenu une star dans les années 1950, Antonio Vivaldi (1678-1741) a pâti de son succès : la vogue des Quatre Saisons, qui ont servi à toutes les illustrations sonores, a fait passer au second plan l’importance du reste de son œuvre, que l’intérêt pour la musique a permis de remettre en évidence. Sa virtuosité de violoniste et l’abondance de concertos qu’il a composés pour son instrument ne cache plus maintenant la qualité de sa musique vocale (religieuse avec des motets et des oratorios – entre autres la Juditha triumphans) et surtout les nombreux opéras, commandés et représentés pour les célébrations princières. Sylvie Mamy retrace le parcours du « Prêtre roux », de Venise où il travailla entre autres à l’Ospedale della pieta qui formait de remarquables musiciennes, à Vienne où il mourut, après avoir prêté son talent à différentes cours italiennes. Elle s’appuie sur les travaux de recherche les plus récents, faisant ainsi référence à propos d’un compositeur à la popularité durable.

06/2011

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Littérature française

Sapho

"Ce roman est la plus belle histoire d'amour que j'ai jamais lue" écrit António Lobo Autunes dans la préface à cette nouvelle édition de Sapho d'Alphonse Daudet : "La liaison entre un homme plus jeune et une femme plus âgée, aux moeurs douteuses, semble un défi impossible, offrant tous les ingrédients d'une intrigue à l'eau de rose. Par miracle, grâce à la finesse de l'ouvrage sur l'amour, c'est tout autre chose : une oeuvre extraordinaire, d'un bonheur immense d'expression". L'édition originale de Sapho date de 1884, mais déjà en 1887 le roman de Daudet est publié avec les vignettes de Luigi Rossi et d'autres illustrateurs de la Maison Guillaume. L'édition actuelle propose un dossier établi par Matteo Bianchi qui étudie les correspondances d'amitié entre Alphonse Daudet et Luigi Rossi, illustrateur à Paris.